La présente invention concerne des bandes à joints en fibres de verre, particulièrement appropriées pour le jointement de plaques au niveau des angles.

Il est connu d'utiliser des grilles de fibres de verre en tant qu'éléments de jointement entre deux plaques de plâtre ou entre une plaque de plâtre et d'autres éléments de construction. Ces grilles de verre sont parfois autoadhésives. Elles sont mises en place et collées à cheval sur la zone de liaison entre deux plaques de plâtre adjacentes, puis sont généralement recouvertes d'enduit.

Lorsque les plaques de plâtre ou éléments de construction forment l'un par rapport à l'autre un angle significativement inférieur à 180 °, l'application aisée de la bande à joints nécessite le pliage préalable de celle-ci dans le sens de la longueur. L'élasticité des fibres de verre rend toutefois difficile le pliage de la bande selon la ligne médiane. La bande a spontanément tendance à revenir vers sa forme plate initiale. Cette tendance pourrait, certes, être atténuée en utilisant des fibres de verre plus fines, mais seulement au prix d'une diminution des propriétés de résistance mécanique.

L'idée à la base de la présente invention a été de faciliter le pliage longitudinal d'une bande à joints en le « guidant » grâce à une ou plusieurs fibres de renfort, situées sur la ligne médiane ou à proximité immédiate de celle-ci. Ces fibres de renfort longitudinales confèrent à la bande une bonne rigidité sans excessivement alourdir la structure de la bande. La plus grande rigidité de la fibre médiane ou des quelques fibres médianes pourrait même permettre l'utilisation de fibres de verre plus fines en tant que fils de trame et fils de chaîne périphériques et aboutir globalement à des bandes à joints plus légères.

La demande de brevet US 2007/0199271 décrit une bande à joints conçue avec un moyen de traction (pull strip), parallèle au bord longitudinal de la bande et permettant de la retirer aisément de son support en vue du recyclage de ce dernier. Ce document décrit différents modes de réalisation de ce moyen de traction.

Dans un premier mode de réalisation, représenté aux figures 2, 3, 3A et 3B de D1, le moyen de traction est une bandelette collée sur la grille de fibres. La présente invention se distingue de ce mode de réalisation par le fait que la fibre de renfort est une des fibres longitudinales du tissé ou tricot.

Dans un deuxième mode de réalisation, représenté aux figures 6 et 6A et décrit au paragraphe [0043], le moyen de traction peut être formé par les fibres longitudinales elles-mêmes. Il est indiqué que les fibres longitudinales (630) peuvent avoir une résistance à la traction supérieure (Figure 6) ou égale (Figure 6A) à celle des fibres transversales (625).

Cette bande à joints n'est toutefois pas particulièrement appropriée pour être collée dans les angles. En effet, dans le premier mode de réalisation, le moyen de traction crée une zone de rigidité accrue difficile voire impossible à plier. Dans le deuxième mode de réalisation, toutes les fibres ont la même épaisseur et ne permettent pas un guidage efficace du ruban au niveau de l'angle.

Il persiste ainsi un besoin d'une bande à joints tout particulièrement appropriée pour être collée dans les angles.

La présente invention a par conséquent pour objet une bande à joints, en forme de ruban, formée par un tricot chaîne ou un tissé de fibres de verre à mailles ouvertes, ledit tricot ou tissé comportant des fibres parallèles à longueur du ruban (fibres de chaîne) et des fibres perpendiculaires à la longueur du ruban (fibres de trame), ladite bande étant caractérisée par le fait qu'au moins une fibre de verre, appelée fibre de renfort, parallèle à la longueur du ruban et située dans la zone centrale de celui-ci, a une densité linéaire au moins deux fois plus élevée, de préférence de deux à dix fois plus élevée, en particulier de trois à huit fois plus élevée que la densité linéaire des autres fibres de chaîne et de trame.

La présente invention a plus particulièrement pour objet une bande à joints, en forme de ruban, formée par un tricot chaîne ou un tissé de fibres de verre à mailles ouvertes, ledit tricot chaîne ou tissé étant formé par

- des fibres de verre parallèles à longueur du ruban, appelées fibres longitudinales, et - des fibres de verre perpendiculaires à la longueur du ruban, appelées fibres transversales,

ladite bande étant caractérisée par le fait qu'au moins une des fibres longitudinales, appelée fibre de renfort, située dans la zone centrale du ruban, a une densité linéaire au moins deux fois plus élevée, que la densité linéaire des autres fibres longitudinales.

Les fibres de verre utilisées dans la présente invention sont formées par des filaments individuels fins, généralement pourvus d'un ensimage, rassemblés en un fils d'épaisseur plus importante.

Les structures textiles de la présente invention n'englobent ni les non-tissés ni les tricots trame, mais uniquement les grilles, ou tissés, et tricots chaîne, généralement liés par un liant ou enrobage en polymère, empêchant le glissement des fibres de verre les unes par rapport aux autres.

On peut en principe utiliser n'importe quel type de fibres de verre, par exemple des fibres en verre de type E, C, R ou AR (résistant aux alcalis). L'expression « fibres de verre » utilisée dans la présente invention englobe également les fibres de roche fabriquées à partir de basalte. On préfère en particulier le verre AR ou le verre E à condition qu'il soit enrobé d'un revêtement polymère, par exemple en élastomère EVA ou SBR ou en polymère acrylique, qui le protège contre l'alcalinité du ciment présent dans l'enduit ou le mortier.

Dans un mode de réalisation préféré de la présente invention, toutes les fibres de verre de la bande sont revêtues d'un élastomère.

Les bandes à joints de la présente invention contiennent donc au moins deux types de fibres différents :

- la ou les fibres de renfort, et

- les fibres de verre normales, longitudinales ou transversales, plus fines que les fibres de renfort.

La densité linéaire des fibres de renfort est généralement comprise entre 30 et 300 dtex, de préférence entre 60 et 120 dtex.

La densité linéaire des autres fibres est au moins deux fois inférieure à celles de la fibre de renfort ou des fibres de renfort. Elle est de préférence comprise entre 20 et 120 dtex, en particulier entre 30 et 70 dtex.

Les bandes à joints de la présente invention ont généralement une largeur comprise entre 30 mm et 80 mm, de préférence entre 45 et 55 mm. Elles sont produites sous forme de ruban sans fin et conditionnées sous forme enroulée.

Les fibres de renfort, lorsqu'il y en a plusieurs, se trouvent toutes dans la zone médiane du ruban. Cette zone médiane s'étend sur au plus 10 % de la largeur des bandes à joints de la présente invention.

Dans un mode de réalisation de la présente invention, la bande à joints comporte une seule fibre de renfort continue, située de préférence sur la ligne médiane de la bande.

Dans un mode de réalisation particulièrement avantageux de la présente invention, la bande à joints comporte deux fibres de renfort, adjacentes l'une à l'autre. L'adjectif « adjacent » ne signifie pas ici que les deux fibres de renfort sont en contact l'une avec l'autre, mais signifie simplement que les deux fibres de renfort sont voisines, c'est-à-dire ne sont pas séparées par une ou plusieurs fibres plus minces.

Les fibres de verre normales, plus fines que les fibres de renfort, peuvent avoir toutes la même finesse. Dans un autre mode de réalisation particulier, les fibres transversales sont plus fines que les fibres longitudinales, ce qui facilite le pliage longitudinal des bandes à joints.

Les bandes à joints de la présente invention ont une structure à mailles ouvertes. Les mailles doivent être suffisamment grandes pour permettre le passage de l'enduit ou du mortier appliqué sur les plaques de plâtres et autres éléments de constructions à joindre. Elles peuvent être de forme carrée, au cas où toutes les fibres de verre sont équidistantes, ou bien avoir une forme rectangulaire, au cas par exemple où les fibres de trame sont plus espacées les unes des autres que les fibres de chaîne.

Pour s'affranchir de ces considérations de forme, la taille des mailles est exprimée dans la présente invention au moyen du diamètre équivalent, qui est égal au diamètre du cercle de même surface que l'ouverture considérée. Ainsi une maille carrée de X cm de côté (surface X ² cm ² ) présente un diamètre équivalent égal à 2(Χ ² /ττ) ^1/2 cm.

Le diamètre équivalent moyen des mailles ouvertes des bandes à joints de la présente invention est de préférence compris entre 2 mm et 7 mm, en particulier entre 3 et 6 mm. La bande à joints comporte de préférence, sur une de ses faces, un revêtement autoadhésif, généralement un revêtement de type adhésif sensible à la pression (PSA).

Pour une pose facile de la bande, celle-ci doit avoir une pégosité {tack) initiale suffisante pour adhérer par simple contact/pression sur un mur propre et sec et pour ne pas se décoller sous l'effet de son propre poids. De manière connue, cette pégosité ne doit toutefois pas excéder une certaine valeur pour que la bande reste facilement pelable et repositionnable.

L'ajustement de cette force d'adhésion fait partie des connaissances générales de l'homme du métier qui saura choisir la nature et les concentrations des différents ingrédients de l'adhésif sensible à la pression (tels que les polymères, l'agent tackifiant, charges etc.) ou encore la géométrie ou l'épaisseur de la couche de PSA.

Les adhésifs sensibles à la pression utilisables dans la présente invention sont connus. Ils peuvent être déposés sous forme d'une composition liquide à base de solvant organique ou d'eau (latex) ou bien ils peuvent être des polymères thermofusibles, c'est-à-dire des polymères de faible masse moléculaire qui, à l'état fondu, ont une viscosité suffisamment basse pour s'étaler de manière approprié.

Les PSA sont généralement à base d'une résine élastomère qui peut contenir un agent augmentant la pégosité (agent tackifiant).

La résine polymère est classiquement choisie parmi les résines acryliques, le caoutchouc butyle, les copolymères d'éthylène/ acétate de vinyle (EVA), le caoutchouc naturel, les éthers vinyliques, et les copolymères séquencés à base de styrène tels que les copolymères styrène-butadiène-styrène (SBS), styrène-éthylène/butylène-styrène (SEBS), styrène-éthylène/propylène (SEP), styrène-isoprène-styrène (SIS).

L'EVA et les copolymères séquencés à base de styrène présentent l'avantage d'être des élastomères thermofusibles et peuvent donc être appliqués sous forme de composition exempte de solvant.

Comme expliqué en introduction, les bandes en fibres de verre de la présente invention sont utilisées pour joindre entre elles des plaques de plâtre ou pour joindre des plaques de plâtre à d'autres éléments de construction, en particulier au niveau des angles. La présente invention a par conséquent en outre pour objet un procédé de jointement de deux éléments de construction plats formant, l'un par rapport à l'autre, un angle inférieur à 180 °, ledit procédé comprenant l'application d'une bande à joints telle que décrite ci-avant, à cheval sur les deux éléments de construction de manière à ce que la fibre de renfort soit superposée à la ligne de jonction entre les deux éléments de construction.

L'un des deux éléments de construction est de préférence une plaque de plâtre. De manière particulièrement préférée, les deux éléments de construction sont des plaques de plâtre. L'angle que forment les deux éléments de construction est de préférence un angle compris entre 60 et 120 °, en particulier un angle proche de 90 °.

Après application de la bande à joints, les éléments de construction, y compris la zone de jonction, sont généralement couverts d'un revêtement d'enduit uniforme.

Les Figures 1 et 2 représentent deux modes de réalisation de la bande à joints de la présente demande.

Plus particulièrement, la Figure 1 montre un partie d'une bande à joints 1 constituée de fibres de verre longitudinales 2, parallèles à la longueur de la bande, et de fibres de verre transversales 3 perpendiculaires à la longueur de la bande. La bande à joints représentée sur cette figure comporte neuf fibres longitudinales dont une fibre de renfort 4 plus épaisse que les huit autres fibres de part et d'autre de cette fibre centrale. Dans ce mode de réalisation, la bande à joints est destinée à être pliée de manière à ce que la fibre de renfort se trouve dans l'angle formé par deux plaques de plâtre.

La bande à joints représentée à la Figure 2 est identique à celle de la Figure 1 à ceci près qu'elle comporte non pas une seule mais deux fibres de renfort 4 voisines ayant une épaisseur supérieure à celle des autres fibres longitudinales. Dans ce mode de réalisation, la bande à joints est destinée à être pliée entre les deux fibres de renfort.