On connaît du document FR 2 754 733 un décanteur lamellaire du type comprenant : - a) un réservoir de liquide à décanter, - b) des moyens pour conduire ledit liquide dans une zone inférieure dudit réservoir, - c) des moyens pour évacuer ledit liquide d'une zone supérieure dudit réservoir, - d) une pluralité de plaques de décantation montées à l'intérieur dudit réservoir, ces plaques étant sensiblement parallèles et régulièrement espacées entre elles de manière à définir une pluralité de passages s'étendant entre lesdites zones inférieure et supérieure, et - e) des moyens pour calibrer le flux dudit liquide entre lesdits passages et ladite zone supérieure, lesdits moyens de calibrage comprenant : - e1) des premiers organes tubulaires montés à l'intérieur dudit réservoir, - e2) des deuxièmes organes tubulaires disposés sensiblement en quinconce par rapport auxdits premiers organes tubulaires, et - e3) des moyens pour faire varier la distance desdits deuxièmes organes tubulaires par rapport auxdits premiers organes tubulaires.

Bien qu'il permette de traiter de manière relativement efficace la plupart des liquides chargés de matières en suspension, un tel décanteur présente certains inconvénients.

On notera notamment que les montages et les démontages des plaques de décantation d'une part et des premiers organes tubulaires d'autre part doivent s'effectuer de manière séparée, ce qui demande beaucoup de temps et grève ainsi tant les coûts de fabrication que ceux de maintenance.

La présente invention a pour but de fournir un décanteur permettant de réduire ces inconvénients.

On atteint ce but de l'invention avec un décanteur lamellaire du type comprenant : - a) un réservoir de liquide à décanter, - b) des moyens pour conduire ledit liquide dans une zone inférieure dudit réservoir, - c) des moyens pour évacuer ledit liquide d'une zone supérieure dudit réservoir, - d) une pluralité de plaques de décantation montées à l'intérieur dudit réservoir, ces plaques étant sensiblement parallèles et régulièrement espacées entre elles de manière à définir une pluralité de passages s'étendant entre lesdites zones inférieure et supérieure, et - e) des moyens pour calibrer le flux dudit liquide entre lesdits passages et ladite zone supérieure, lesdits moyens de calibrage comprenant : - e1) des premiers organes tubulaires montés à l'intérieur dudit réservoir, - e2) des deuxièmes organes tubulaires disposés sensiblement en quinconce par rapport auxdits premiers organes tubulaires, et - e3) des moyens pour faire varier la distance desdits deuxièmes organes tubulaires par rapport auxdits premiers organes tubulaires, remarquable en ce que lesdites plaques de décantation sont montées solidaires desdits premiers organes tubulaires.

Grâce à ces caractéristiques, chaque plaque de décantation et son premier organe tubulaire associé forment un ensemble monobloc pouvant tre monté et démonté rapidement, ce qui permet de réduire considérablement les coûts de fabrication et de maintenance par rapport à la technique antérieure.

D'autres caractéristiques du décanteur selon l'invention sont définies dans les revendications ci-annexées.

La présente invention se rapporte également à un procédé de nettoyage d'un décanteur conforme à ce qui précède, défini dans les revendications ci-annexées.

D'autres caractéristiques et avantages du décanteur selon l'invention apparaîtront à la lecture de la description qui va suivre et à l'examen du dessin annexé, dans lequel : - la figure 1 est une vue en perspective d'un premier mode de réalisation du décanteur selon l'invention, - la figure 2 est une vue partielle en coupe selon le plan P de la figure 1 du décanteur de cette figure lorsqu'il se trouve en configuration de fonctionnement, - la figure 3 est analogue à la figure 2, le décanteur se trouvant dans une configuration de nettoyage, et - les figures 4 et 5 sont analogues respectivement aux figures 2 et 3, pour un deuxième mode de réalisation du décanteur selon l'invention.

Sur ces figures, des références identiques désignent des organes ou ensembles d'organes identiques ou analogues.

On se reporte à présent à la figure 1, sur laquelle on voit que, selon un premier mode de réalisation, le décanteur 1 selon l'invention comprend un réservoir 3 de liquide à décanter 5, présentant d'une part une conduite d'arrivée de liquide 7 débouchant dans une zone inférieure 9 du réservoir 3, et d'autre part une conduite d'évacuation de liquide 11 communiquant avec une zone supérieure 13 du réservoir 3 par exemple par l'intermédiaire d'une gouttière 15 de récupération du liquide 5.

A l'intérieur du réservoir 3 se trouvent une pluralité de plaques de décantation Di, dont seule la première, D1, est visible sur la figure 1.

Des premiers organes tubulaires Ti sont solidaires de ces plaques, et des deuxièmes organes tubulaires Tj flottant dans le liquide 5 sous les premiers organes tubulaires s'appuient sensiblement en quinconce contre ces derniers.

On se reporte à présent à la figure 2 pour de plus amples détails sur l'agencement des plaques Di et des premiers Ti et deuxièmes Tj organes tubulaires à l'intérieur du réservoir 3.

Comme cela apparaît sur cette figure, les plaques Di sont sensiblement parallèles et régulièrement espacées entre elles de manière à définir une

pluralité de passages Ili s'étendant entre les zones inférieure 9 et supérieure 13 du réservoir 3.

Les premiers organes tubulaires Ti sont reliés aux parois du réservoir 3 de préférence de manière pendulaire, c'est-à-dire que les parois intérieures Pi de chacun des organes Ti reposent sur des doigts Ai solidaires des parois du réservoir 3.

Chaque organe tubulaire Ti est fendu sur sa longueur de manière à recevoir une plaque Di, des moyens de fixation traditionnels (non représentés) tels que des goupilles permettant de solidariser entre eux ces organes tubulaires et ces plaques.

Les deuxièmes organes tubulaires Tj sont également reliés aux parois du réservoir 3 de préférence de manière pendulaire au moyen de doigts Aj, ces doigts étant placés par rapport aux doigts Ai de manière que les deuxièmes organes tubulaires Tj se trouvent sous les premiers organes tubulaires Ti, et qu'ils s'appuient sensiblement en quinconce contre ces derniers.

Des moyens de cale Cj sont de préférence interposés entre les premiers organes tubulaires Ti et les deuxièmes organes tubulaires Tj.

De préférence, comme cela est représenté sur les figures 1 à 3, ces moyens de cale comprennent des paires de bagues enfilées sur les deuxièmes organes tubulaires Tj, à proximité de chacune des extrémités de ces organes.

Ces bagues sont choisies de manière à maintenir un écart prédéterminé et identique entre chacun des premiers organes tubulaires Ti et les deuxièmes organes tubulaires Tj associés.

Ces bagues sont de préférence toriques et formées dans un matériau élastomère tel que le caoutchouc.

Les plaques Di peuvent par exemple tre formées en tôle, et les organes tubulaires Ti, Tj peuvent par exemple tre formés en matière plastique.

De préférence, les organes tubulaires Ti, Tj sont borgnes à leurs extrémités, c'est-à-dire que deux cloisons ferment la cavité définie par chacun de ces organes au voisinage de ses deux extrémités.

On notera également que l'on prévoit de préférence, comme cela est visible sur la figure 2, au moins une barre 17, et deux préférences deux barres parallèles entre elles, s'étendant dans la zone inférieure 9 du réservoir 3.

Ces barres 17sont reliées à chaque plaque Di par une liaison Li de type pivot glissant, de manière qu'un déplacement purement horizontal (c'est-à-dire parallèlement et à distance constante du fond du réservoir 3) de ces barres entraîne une variation d'inclinaison des plaques Di, par exemple pour passer d'une position dite « de fonctionnement » représentée à la figure 2, dans laquelle les plaques Di sont inclinées par rapport à la verticale ZZ', à une position dite « de nettoyage » représentée à la figure 3, dans laquelle les plaques Di sont sensiblement parallèles à cette verticale.

On se reporte à présent aux figures 4 et 5, sur lesquelles on a représenté de manière partielle un deuxième mode de réalisation du décanteur selon l'invention.

Comme cela apparaît sur ces figures, ce mode de réalisation diffère du précédent en ceci que les deuxièmes organes tubulaires Tj ne sont plus suspendus de manière pendulaire aux parois du réservoir 3 sous les premiers organes tubulaires Ti, mais sont suspendus au-dessus de ces premiers organes tubulaires de manière rigide au moyen d'une pluralité de bras Bj reliés à une rampe 19 s'étendant au-dessus de ces premiers organes tubulaires.

La rampe 19 est mobile entre une position dite « de fonctionnement » représentée à la figure 4, dans laquelle les deuxièmes organes tubulaires Tj s'appuient sensiblement en quinconce contre les premiers organes tubulaires Ti, et une position dite « de nettoyage » représentée à la figure 5, dans laquelle les deuxièmes organes tubulaires Tj sont écartés des premiers organes tubulaires Ti.

De manière préférée, et comme cela est représenté sur les figures 4 et 5, ce sont des membranes gonflables 21 a, 21 b interposées entre la rampe 19

et les bords du réservoir 3 qui permettent d'abaisser ou de soulever cette rampe de manière à la placer respectivement dans ses positions de fonctionnement ou de nettoyage.

On va a présent décrire le fonctionnement et les avantages du décanteur selon l'invention.

Le trajet du liquide à décanter lorsque le décanteur est en fonctionnement est indiqué sur les figures 1,2 et 4 par des flèches.

Comme cela est visible sur la figure 1, le liquide à décanter 5 commence par entrer par la conduite d'arrivée de liquide 7 de manière à rejoindre la zone inférieure 9 du réservoir 3.

Ensuite comme cela est visible sur les figures 2 et 4, le liquide à décanter 5 monte dans les passages ni, puis se faufile entre les premiers organes tubulaires Ti et les deuxièmes organes tubulaires Tj, grâce aux écarts maintenus par les bagues Cj.

Le liquide à décanter 5 arrive de la sorte dans la zone supérieure 13 du réservoir 3, puis est évacué de ce réservoir par la gouttière 15 et par la conduite 11.

Lors de la circulation ascendante du liquide 5 le long des plaques Di, les matières en suspension dans ce liquide se déposent sur les plaques Di, puis glissent en majorité vers le fond du réservoir 3.

Une fraction de ces matières demeure toutefois collée sur les plaques Di, formant un dépôt ou « boue », de sorte qu'il est nécessaire d'arrter périodiquement les opérations de décantation et de procéder à un nettoyage des plaques Di.

Pour ce faire, on peut commencer par actionner les barres 17 (voir figure 2) de manière à amener les plaques Di en position verticale, comme cela est représenté sur les figures 3 et 5.

Une fois que les plaques Di se trouvent en position sensiblement verticale, une partie de la boue collée sur ces plaques tombe sous l'effet de son propre poids au fond du réservoir 3.

Dans le premier mode de réalisation (voir figure 3), on peut alors faire baisser le niveau du liquide 5 de manière que les deuxièmes organes

tubulaires Tj, qui flottent dans ce liquide, s'éloignent des premiers organes tubulaires Ti en direction du fond du réservoir 3, la course étant toutefois limitée par les doigts Aj.

Dans le deuxième mode de réalisation (voir figure 5), on peut gonfler les membranes 21 a, 21 b de manière à soulever la rampe 19, et par là mme à éloigner les deuxièmes organes tubulaires Tj des premiers organes tubulaires Ti en direction du haut du réservoir 3.

Ce faisant, on libère l'accès aux plaques Di à partir du haut du réservoir 3, ce qui permet d'introduire par exemple un jet d'eau pour faire partir le reliquat de boue collée sur ces plaques.

On remarquera que les étapes consistant à faire baisser le niveau du liquide 5 (premier mode de réalisation) ou à soulever les deuxièmes organes tubulaires Tj (deuxième mode de réalisation) est facultative, étant entendu que si la boue collée sur les plaques Di est peu récalcitrante, il peut tre suffisant d'amener ces plaques en position verticale pour obtenir le nettoyage recherché.

Inversement, on peut aussi faire baisser le niveau du liquide 5 (premier mode de réalisation) ou soulever les deuxièmes organes tubulaires Tj (deuxième mode de réalisation) sans avoir modifié préalablement l'inclinaison des plaques Di, pour nettoyer directement ces plaques avec un jet d'eau.

Il peut également se trouver que des matériaux encombrants, appelés « flottants » viennent se coincer dans les passages ni pendant le fonctionnement du décanteur selon l'invention.

Pour extraire ces flottants du décanteur, il n'est pas nécessaire de stopper le fonctionnement de ce dernier.

Dans le premier mode de réalisation en effet, il suffit d'exercer une pression vers le bas sur celui des deuxièmes organes tubulaires Tj qui est concerné pour retirer le flottant coincé. On notera que la course vers le bas de cet organe tubulaire est permise par son articulation pendulaire sur les parois du réservoir 3.

Dans le deuxième mode de réalisation, il suffit de gonfler les membranes 21 a, 21 b de manière à soulever les deuxièmes organes

tubulaires Tj, de retirer le flottant coincé, puis de dégonfler aussitôt ces membranes.

Comme on peut le comprendre à présent, le calibrage du flux de liquide à décanter à la sortie des passages Ili définis par les plaques de décantation Di peut tre obtenu par un simple rapprochement des deuxièmes organes tubulaires Tj par rapport aux premiers organes tubulaires Ti, les cales Cj maintenant les écarts nécessaires au passage du liquide 5.

Les deuxièmes organes tubulaires Tj étant structurellement distincts des premiers organes tubulaires Ti, on peut mouvoir ces premiers et deuxièmes organes indépendamment les uns des autres en vue du nettoyage du décanteur, ce qui permet de s'affranchir des moyens d'actionnement lourds et coûteux du décanteur de la technique antérieure.

Selon le type de nettoyage souhaité, on peut modifier l'inclinaison des plaques Di (et donc faire pivoter les premiers organes tubulaires Ti) et/ou déplacer verticalement les deuxièmes organes tubulaires Tj.

Grâce au fait que chaque plaque de décantation Di et son premier organe tubulaire associé Ti forment un ensemble monobloc pouvant tre monté et démonté rapidement, on peut réduire considérablement les coûts de fabrication et de maintenance par rapport à la technique antérieure.

On notera que, dans les deux modes de réalisation qui ont été décrits, l'articulation du type pendulaire des premiers organes tubulaires Ti sur les parois du réservoir 3 permet de diminuer les frottements apparaissant lors du pivotement des plaques Di, et ainsi d'alléger au maximum la structure permettant d'actionner ces plaques, à savoir les barres 17.

Cette diminution des frottements rend également possible l'utilisation de simples liaisons Li du type à pivot glissant, grâce auxquelles les barres 17 peuvent se déplacer à distance constante du fond du réservoir 3.

On notera encore que, selon que l'on souhaite que le flux de liquide 5 entre les passages IIi et la zone supérieure 13 soit plus ou moins important, on peut choisir des bagues Cj plus ou moins épaisses.

On notera également que, dans le premier mode de réalisation, les doigts Aj permettent d'éviter que les deuxièmes organes tubulaires Tj ne tombent au fond du réservoir 3 (dans la boue) lorsqu'on vide celui-ci.

Bien entendu, la présente invention n'est pas limitée aux modes de réalisation décrits et représentés, fournis à titre d'exemples illustratifs et non limitatifs.

C'est ainsi par exemple que l'on pourrait envisager que les premiers organes tubulaires Ti soient montés de manière fixe à l'intérieur du réservoir 3, auquel cas les plaques de décantation Di seraient elles aussi fixes.

C'est ainsi également que l'on pourrait envisager une variante du premier mode de réalisation, dans laquelle le décanteur lamellaire comprendrait des moyens d'actionnement tels que des tiges susceptibles de venir au contact des deuxièmes organes tubulaires et de pousser ces derniers vers le fond du réservoir lorsqu'on souhaite nettoyer les plaques de décantation.

Dans cette variante, il ne serait plus nécessaire de faire baisser le niveau du liquide dans le réservoir pour déplacer les deuxièmes organes tubulaires vers le fond du réservoir.

C'est ainsi encore que l'on pourrait envisager une variante du deuxième mode de réalisation dans laquelle les deuxièmes organes tubulaires seraient positionnés sous les premiers organes tubulaires, et reliés à une rampe placée au-dessus de ces premiers organes tubulaires, de sorte que pour éloigner les deuxièmes organes tubulaires des premiers organes tubulaires, il faudrait abaisser la rampe.

C'est ainsi également que l'on pourrait envisager que les premiers et deuxièmes organes tubulaires présentent des sections non circulaires.