La présente invention se rapporte à un savon de faible densité, plus particulièrement un savon de toilette flottant et son procédé de fabrication.

Un savon de toilette flottant ne coule pas, reste à la surface de l'eau et présente donc un avantage pratique par exemple lorsqu'un utilisateur prenant son bain recherche le savon dans la baignoire ou lorsque l'on se lave dans une surface d'eau ouverte telle un lac ou une rivière.

De nombreuses propositions ont été faites consistant à introduire un corps creux ou une mousse à l'intérieur du savon, permettant à ce dernier de flotter. La production en grande série est cependant difficile et coûteuse.

Par ailleurs, il est connu depuis plus d'un siècle que des savons flottants peuvent être fabriqués par malaxâ ion de la pâte de savon en présence d'air.

A la connaissance du demandeur, les savons flottants ne sont cependant pas commercialisés à grande échelle.

L'art antérieur est décrit notamment dans les documents suivants: brevets US 2398776 (1940, cuve sous pression, microcellules) , US 2493891 (1945, gaz injecté dans boudineuse) , US 2210924 (1935, cuve sous vide puis compression), US 2360920 (1943, savon en bourgeon),

US 5364575 (1994, procédé continu avec injection) , GB 2203742 (1988 irradiation par microondes) , FR 2614313 (1987, addition de laurate de potassium), GB 978192 (1960, injection semi-plastique) .

Malgré l'abondance et l'ancienneté de la recherche dans ce domaine, de manière surprenante, il a été constaté qu'il est possible d'obtenir un savon de toilette flottant de façon simple à partir de la plupart des savons de toilette disponibles commercialement. Egalement de manière surprenante on a constaté qu'un procédé de fabrication industrielle économique peut être appliqué à partir de savon brut reçu d'une savonnerie après saponification, p.e. sous forme de paillettes, pour traitement et formage ultérieur en savons de toilette prêts à la vente.

Selon l'invention, le savon, brut ou provenant d'un savon de toilette fini, est broyé et/ou malaxé et additionné de 3 à 30% d'eau, de préférence de 5 à 25%, plus préfèren iellement de 10 à 20% en volume, dans un récipient approprié. Le mélange est porté à une température de 40 à 150 °C, de préférence de 60 à 100 °C, pendant une période dépendant du malaxage et pouvant varier de quelques minutes à plusieurs heures, typiquement lh 30, en maintenant un malaxage et en laissant l'eau s'évaporer. La pâte résultante qui est substantiellement gonflée est enlevée du récipient, puis refroidie à l'air, dans un réfrigérateur, ou dans un moule. La pâte, éventuellement solidifiée, peut être avantageusement retravaillée en l'introduisant

dans une boudineuse de type classique en savonnerie. On évitera cependant l'utilisation d'une trop forte compression dans la boudineuse.

Selon un aspect de l'invention, la boudineuse ne comprend en effet pas de cône et/ou de grille à la sortie. De préférence la boudineuse n'est pas refroidie et fonctionne sous pression atmosphérique normale. La tête de la boudineuse, après la vis d'Archimède, présente simplement une chambre en rétrécissement chauffée à une température de 40 à 120°C, de préférence aux environs de 100°C. Avantageusement, on peut prévoir une filière sous forme de pièce tubulaire supplémentaire de section constante, de dimensions correspondant aux dimensions finales souhaitées du bondon et des savonnettes en résultant, fixée à la sortie, pièce tubulaire chauffée d'où sortira le bondon chaud. A titre d'exemple, pour une boudineuse d'environ 2 mètre de long, la pièce supplémentaire peut mesurer entre 10 et 20 cm.

Avantageusement le procédé ne fait appel à aucune opération chimique ou physique étrangère aux opérations normalement effectuée en savonnerie.

Le procédé peut évidemment être adapté à une production en continu, sans modifier fondamentalement le matériel actuellement utilisé par une savonnerie. Le temps de malaxage et la température doivent simplement être adaptés en fonction du matériel .

L'étape de malaxage à chaud est effectuée de préférence à l'air libre. Une surpression ou dépression à cette étape peut être envisagée mais n'est pas nécessaire pour obtenir le résultat selon l'invention. Un gaz autre que l'air peut être utilisé si l'étape de malaxage est effectuée dans un espace clos dans lequel ledit gaz aura été introdui . De manière moins préférée, le gaz pourrait être introduit aussi directement dans la pâte, par exemple par injection.

Les savons flottants selon l' invention ont un aspect extérieur identique aux savons de toilette classiques. Ils peuvent être moulés et recevoir diverses empreintes en relief par estampage sans aucune difficulté.

Par brisement de la savonnette résultante, on peut cependant constater que la texture interne est effectivement aérée, sans présence cependant de bulles ou de cellules discrètes visibles. L'aspect est celui d'une mousse neigeuse solide à texture grossière. La texture est cependant essentiellement uniforme du centre à la périphérie. La texture n'est de préférence pas stratifiée par le pressage, ce qui serait une indication d'une étape défectueuse dans le procédé. Le poids volumique est estimée supérieure à 0,9, en général même supérieur à 0,95.

L'addition d'ingrédients usuels en savonnerie n'a présenté aucun problème, cette addition pouvant être effectuée avant ou pendant le malaxage à chaud.

On a également constaté de manière surprenante que lorsqu'un colorant est ainsi ajouté à la pâte, le savon de toilette final présente un aspect marbré. Par exemple pour le bleu, des veines ou plages plus claires, tendant vers le blanc, sont présentes. Cet effet n'est obtenu avec un savon normal qu'en utilisant au moins deux colorants.

Les exemples suivant sont présentés à titre non-limitatif.

Exemple 1

On prend 100 g d'un savon de toilette du commerce sous la marque "Le Chat" . Ce savon est introduit dans une casserole en acier inoxidable de 1 litre et broyé avec une cuiller. On ajoute 20 ml d'eau de ville. On continue à broyer l'eau et le savon jusqu'à obtention d'une pâte consistante et homogène. On porte le mélange dans le récipient à 50°C sur une plaque chauffante, à l'air libre et toujours en malaxant. La pâte se ramollit. On enlève la pâte consistante du récipient et on la refroidit dans un réfrigérateur. Après refroidissement on peut découper et presser le savon durci dans un moule. Le savon ainsi moulé flotte dans l'eau quoique la partie immergée soit prédominante. Le poids volumique est estimé supérieur à 0, 9 mais est inférieur à 1. Le savon présente une apparence identique au salon de toilette non-flottant et ses propriétés autres que la densité restent essentiellement inchangées. Il ne se dissout guère plus vite dans l'eau.

Des ingrédients supplémentaires (parfums, colorants, antiseptiques, glycérine, lait hydratants, charges etc..) peuvent être présents dans le savon de départ, ou

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introduits durant le procédé, p.e. lors de l'opération d malaxage à chaud, sans que les qualités de consistance e de flottabilité ne soient affectées.

Exemple 2

On utilise un malaxeur classique de 200 litres (Mazzoni) , deux bras en Z, muni préalablement d'un moyen de chauffag par circulation d'eau à 90-100°C.

On introduit 100 kg de pâte en feuilles obtenues pa broyage classique (broyeuse à cylindres Bhuller) , de savo brut d'origine végétale ou animale (Drutti) sous forme d vermicelles (ou paillettes, ou copeaux) .

Le malaxage est effectué à une vitesse de rotation de pales d'environ 1 à 2 rotations par seconde, à un température d'environ 85°-100°C. On ajoute 1 litre d colorant bleu et en trois fois 15 litres d'eau de ville ( x 5 litres) et on continue le malaxage pendant 1 h 20. L pâte est alors visiblement gonflée, le niveau ayan sensiblement monté d'environ 10 centimètres dans la cuve A la fin du malaxage, la pâte ne peut plus coller a toucher. Cette dernière caractéristique peut êtr avantageusement utilisée comme test de fin de malaxage.

Par basculement du malaxeur la pâte est transférée dans u ou plusieurs récipients. Le contenu des récipients es répandu sur une feuille en plastique étendue sur le sol e la pâte est refroidie et cassée en morceaux d'environ l 20 cm de dimension, de préférence 5 à 10 cm, permettan ainsi à la vapeur résiduelle de s'échapper.

Après refroidissement à température ambiante, les morceaux sont introduits dans une trémie alimentant une boudineuse classique de savonnerie (Mazzoni, vis d'environ 1,5 m) sans qu'il y ait refroidissement du corps de la boudineuse. La boudineuse n'est pas munie d'un cône ou d'une grille, la tête, sous forme de chambre se rétrécissant, étant cependant chauffée par un bain d'huile à environ 100°C. A la sortie de la boudineuse on a adapté un élément tubulaire supplémentaire de 15 cm filière, de section constante rectangulaire (6 x 4 cm) chauffé par une résistance électrique, destiné à lisser et à faciliter le glissement de la surface extérieure du bondon lorsque celui-ci sort de la boudineuse. On peut noter une expansion latérale à la sortie dudit élément tubulaire. L'opération dure de 3e à 45 minutes.

Le bondon sortant ne s'affaisse pas et passe sur un banc roulant puis sur une table de coupe connue en soi (Mazzoni) et les morceaux résultants sont alors pressés de manière classique par estampage, l'opération étant cependant effectuée à une température d'environ -10°C. Le savon de toilette obtenu (115 g) présente une surface lisse semblable à un savon normal qui dans des conditions analogues de fabrication pèserait environ 120 g, avec un relief décoratif stable sur sa face supérieure, la couleur bleue étant marbrée de plages blanchâtres. Le poids volumique est supérieur à 0,9 mais inférieur à 1 g/cm3. Le savon se dissous essentiellement à la même vitesse qu'un savon normal et garde la même consistance.

On comprendra que les différents paramètres sont interdépendants et varieront en fonction du type de pâte de savon utilisée, des ingrédients secondaires et des caractéristiques du malaxeur et de la boudineuse. Ces paramètres seront facilement optimisés par l'homme de l'art pour les adapter à toutes circonstances particulières.