La présente invention se rapporte à une composition alimentaire et à son utilisation pour réduire le risque de maladies cardio-vasculaires.

Parmi les facteurs de risque cardio-vasculaire, l'hypercholestérolémie et l'hypertension artérielle sont deux facteurs principaux reconnus.

Or, l'hypercholestérolémie, qui correspond à un taux élevé de LDL- cholestérol sanguin, est l'un des principaux facteurs de risque cardiovasculaire, qui est une cause importante de mortalité et de morbidité (Mensink et al, Eur. J. Nutr. 42 (suppl. 11), 1/6-

1/27, 2003).

Or, il est reconnu que ce taux de LDL- cholestérol peut être réduit par une approche diététique visant notamment à réduire la consommation de graisses saturées (viandes, lait entier, beurre et produits laitiers), à enrichir l'alimentation en acides gras essentiels de type Oméga 3 (huiles végétales, poissons gras) associée à la consommation d'aliments enrichis en phytostérols. (van Horn et al, J. Am. Diet Assoc. 108, 287-331, 2008).

Les phytostérols sont des composés végétaux dont la structure chimique est proche de celle du cholestérol animal. Le cholestérol animal et les phytostérols ont des fonctions dans l'organisme similaires (constituants cellulaires, précurseur de certaines hormones ....).

Les phytostérols sont déjà connus par l'homme du métier pour leur capacité à diminuer le taux de LDL- cholestérol sanguin. En raison de leurs structures chimiques proches, les phytostérols limitent l'absorption du cholestérol au niveau intestinal en occupant les sites d'absorption de ce dernier.

Depuis plus de 50 ans, de très nombreuses études ont mis en évidence le rôle et l'intérêt des phytostérols dans le traitement des patients hypercholestérolémiques.

Ainsi, l'étude de Katan et al. (Mayo Clin. Proc. 78, 965-978, 2003) rapporte une diminution de 8,9% de taux de LDL- cholestérol sanguin chez les sujets lors d'une consommation quotidienne de 1,6 à 2,0 grammes de phytostérols incorporés dans des margarines ou mayonnaises

Similairement, Berger et al. (Lipids Health Dis. 3, 5. 2004) ont observé une diminution de 12-16 % du taux de cholestérol LDL sanguin chez des sujets après une consommation quotidienne de 1,5 à 2,0 grammes de phytostérols libres ou d'équivalent de phytostérols libres pendant plusieurs semaines. .

Grâce à ces très nombreuses résultats cliniques, l'EFSA (Européen Food Safety Autority - Autorité Européenne de Sécurité des Aliments) recommande une consommation d'au moins 2g de phytostérols dans l'approche diététique du traitement de hypercholestérolémie.

Le terme de phytostérols (présents sous forme libres ou estérifîés) désigne en particulier les stérols végétaux de sources naturelles, dont la composition est précisée dans les décisions de la commission autorisant la mise sur le marché de produits alimentaires avec adjonction de stérols végétaux au titre du règlement (CE) n° 258/97.

Les phytostérols comprennent les stérols végétaux et les stanols végétaux. Les stanols végétaux sont présents naturellement dans certains végétaux et peuvent également être obtenus par hydrogénation des stérols.

Comme phytostérols, peuvent être cités à titre d'exemple le campestérol, le stigmastérol, le β-sitostérol, le brassicastérol et l'ergostérol.

Les phytostérols sont particulièrement présents dans l'huile de soja, l'huile de maïs, l'huile de tournesol et l'huile de colza.

Les phytostérols sont présents à un niveau de 0,1% à 0,5% dans les huiles végétales. Dans certaines huiles concentrées, telles celles décrites dans EP 1 280 420, la teneur en phytostérols peut atteindre 10%. Cependant, bien que présents naturellement dans certains végétaux, leur concentration dans les aliments est loin d'être suffisante pour permettre un effet significatif sur le LDL-Cholestérol.

Pour bénéficier d'un effet hypocholestérolémiant, il est donc recommandé de consommer des produits alimentaires enrichis en phytostérols. Les acides gras oméga-3 sont des acides gras polyinsaturés dont la première double liaison carbone-carbone se situe à 3 carbones (n-3) de l'extrémité méthyle, c'est- à-dire la troisième liaison à partir de la terminaison méthyle d'un acide gras.

Les acides gras oméga-3 sont des acides gras essentiels et indispensables, car ils jouent des rôles physiologiques importants pendant le développement humain et tout au long de la vie. Par exemple, le cerveau, qui est l'organe le plus riche en acides gras essentiels (après le tissu adipeux et la rétine), a besoin d'une quantité suffisante d'acides gras oméga-3 pour maintenir ses fonctions normales, telle que la fonction cognitive ou la fonction comportementale. Les acides gras oméga-3 sont en fait une famille d'acides gras : l'acide α- linolénique (C18 :3 n-3) ou ALA, l'acide éicosapentaènoïque ou timnodonique (C20 :5) ou EPA, et l'acide docosahexaénoïque ou cervonique (C22 :6 n-3) ou DHA,. Dans le corps humain, ALA peut être converti en EPA et DHA, mais notre organisme ne peut pas synthétiser ALA de novo. En conséquence, les acides gras oméga-3 dans le corps humain proviennent exclusivement de l'alimentation.

Les acides gras oméga-3 sont trouvés en grande quantité dans certains poissons gras (EPA et DHA), ou dans les huiles végétales comme les huiles de colza, de soja, de germe de blé, ou de cameline (ALA). Le rôle essentiel des acides gras oméga-3 sur la santé est aujourd'hui clairement démontré. En effet, des données cliniques solides montrent que les acides gras oméga-3 peuvent réduire le niveau de triglycérides sanguins (Harris Am J Clin Nutr 65 (5): 1645S, H. Davidson et al, Clinical Therapeutics 29 (7): 1354-1367) et diminuer le risque d'attaque cardiaque secondaire et primaire en raison de leurs propriétés de fluidifïcation du sang et de leur effet bénéfique sur l'arythmie.

Il est déjà reconnu que les acides gras oméga-3 et oméga-6 ont des rôles physiologiques opposés. Par exemple, les acides gras oméga-3, anti-inflammatoires, aident à diminuer l'inflammation, alors que les oméga-6, pro-inflammatoires, ont tendance à la provoquer. Par conséquent, les apports alimentaires quotidiens en acides gras oméga-3 et oméga-6 sont essentiels à cet équilibre. Dans un régime équilibré, l'apport en acides gras oméga-6 doit être, au maximum, 5 fois supérieur à celui en acides gras oméga-3.

En se basant sur les résultats observés par différents groupes scientifiques, l'AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments) et l'EFSA recommandent un apport journalier en acides gras oméga-3 compris entre 2 à 3 g.

Néanmoins, selon le rapport de l'AFSSA, les français ne consomment en moyenne qu'entre 0,30 à 0,50 g d'acide alpha- linolénique par jour et le rapport oméga-6/oméga-3 moyen s'élève parfois jusqu'à 11.

Face à ce déficit en acides gras oméga-3 dans l'alimentation occidentale, les autorités de santé publique recommandent donc la consommation d'aliments naturellement riches ou enrichis en acides gras oméga 3 tels que les huiles végétales (Colza) ou les poissons gras.

L'hypertension artérielle (HTA) est l'élévation permanente des chiffres de la pression artérielle (dite tension artérielle ou TA) au dessus de 16/9,5. Le rôle du sel dans le développement de l'hypertension est révélé par Dahl dans les années soixante. Une corrélation positive, entre la prévalence de l'hypertension et l'apport en sel, a été ensuite confirmée par des études postérieures. Il a été montré que le taux élevé de sel dans le sang peut augmenter la pression sur les vaisseaux sanguins car le sel augmente le volume circulatoire sanguin. En réponse à ce stress de pression, les vaisseaux sanguins deviennent plus épais et étroits. Cette réaction physiologique limitant le débit sanguin dans les vaisseaux, provoque une augmentation de la pression sanguine afin d'augmenter ce débit. En conclusion, un taux élevé de sel dans le sang peut déclencher un feedback positif entre l'augmentation de la pression sanguine et la diminution du diamètre des vaisseaux. Autrement dit, l'apport excessif de sel peut aggraver la situation d'une personne souffrant déjà d'hypertension artérielle.

Le besoin physiologique en sel chez un être humain est d'environ Ig par jour.

Cependant, selon le rapport de l'AFSSA en 2002, l'apport journalier en sel dans une alimentation occidentale atteint jusqu'à 10 g par jour, cette quantité dépassant largement la quantité nécessaire. C'est pourquoi, le PNNS (Programme National Nutrition Santé) recommande de limiter la consommation en sel au sein de la population française.

Selon le même rapport de l'AFSSA, dans l'alimentation des Français, 2,5% de consommation quotidienne du sel sont apportés par la moutarde et les sauces, telles que la vinaigrette, la mayonnaise, les sauces de salade ou la béarnaise. Ces aliments font partie des 10 aliments les plus contributeurs en sel au sein de la population française

(Etude INCA). Limiter la teneur en sel dans ces produits alimentaires est un aspect important devant être pris en considération afin de limiter effectivement la consommation quotidienne du sel.

Actuellement, sur le marché, il existe déjà des produits alimentaires dont l'objectif est de diminuer le taux de cholestérol sanguin ou des produits alimentaires destinés au régime sans sel. Ainsi le brevet EP 0828434 décrit un produit alimentaire contenant des acides gras polyinsaturés et des phytostérols, ledit produit donnant un effet synergique pour diminuer le taux de cholestérol.

Sur le marché, il existe déjà des margarines, enrichies en phytostérols, riches en oméga 3 et avec un bas taux de sel depuis plusieurs années. Mais pour des margarines, il s'agit d'émulsion inverse : eau dans huile, alors que pour la composition de la présente invention, il s'agit d'émulsion huile dans eau.

Néanmoins, bien que KR 2001 0007979 décrive une sauce de salade susceptible de prévenir l'hypertension et l'hypercholestérolémie et qui contient 0,01 à 0,1% de chitosan et ne contient pas de phytostérols, aucune sauce salade proposée actuellement sur le marché ne vise à agir simultanément sur les deux facteurs principaux de risque cardio - vasculaire .

L'objectif de la présente invention est de fournir une composition alimentaire sous forme d'une émulsion stable huile dans eau, présentant un bas taux de sel pour un bénéfice sur la tension artérielle, un enrichissement en Oméga 3 pour le bon fonctionnement cardiovasculaire et en phytostérol pour une baisse du cholestérol. Ladite composition alimentaire donne un effet de diminution du risque de maladie cardio- vasculaire, en agissant simultanément sur les deux facteurs principaux, c'est-à-dire l'hypercholéstérolémie et l'hypertension, après une consommation quotidienne et régulière.

Aussi, l'objet de la présente invention est une composition alimentaires sous forme d'une émulsion stable et continue huile dans eau, apte à être conservée à la température ambiante comprenant des phytostérols sous forme libre ou estérifïée, des huiles naturellement riches en acides gras oméga-3 et entre 0,25% à 0,75% en poids de sel.

Avantageusement, la quantité de sel est 0,5% en poids.

La quantité de sel est calculée sur le poids total du produit final et comprend le sel ajouté dans la composition alimentaire et le sel contenu dans les ingrédients utilisés dans la composition alimentaire, par exemple la moutarde ou les légumes condimentaires.

Par « température ambiante » au sens de la présente invention, on entend que la température est comprise entre 4°C à 25°C.

Plus particulièrement, les compositions alimentaires de la présente invention comprennent avantageusement 14% en poids de phytostérols calculés sur le poids total de produit final.

Par « phytostérols », on entend des phytostérols, c'est-à-dire des stérols ou des stanols, présents sous forme libre ou estérifïée.

Dans un mode de réalisation préféré, entre 95% à 99% des phytostérols présents dans la composition alimentaire sont des phytostérols estérifîés. Dans un mode de réalisation préféré, la composition alimentaire de la présente invention comprend de 5 à 70%, préférentiellement de 10 à 30% d'huiles naturellement riches en acides gras oméga-3, calculés sur le poids total de produit final. Les huiles naturellement riches en acides gras oméga-3 sont choisies notamment parmi les huiles de poisson gras, l'huile de lin, l'huile de colza, l'huile de soja, l'huile de germe de blé et de l'huile de cameline.

La composition alimentaire de la présente invention peut comprendre en outre des additifs tels que des épaississants, des colorants, des arômes, des antioxydants, des stabilisants, des conservateurs, des acidifiants et des émulsifîants, classiquement utilisés dans le domaine.

Dans des modes de réalisation particuliers, la composition alimentaire de la présente invention peut comprendre en outre des ingrédients tels que le sucre, le vinaigre, le poivre, la moutarde, les œufs, l'huile d'olive, l'huile de noix, des légumes condimentaires (câpres, cornichons, ail), la tomate, des jus de fruits ou de légumes, des ingrédients laitiers ou les huiles essentielles.

Le pH de la composition est avantageusement compris entre 2,5 et 4. Elle se présente sous la forme d'une émulsion stable huile dans eau et la taille de particules est comprise entre 2 et lOOμm.

La composition alimentaire de la présente invention peut être une sauce salade, une vinaigrette, une mayonnaise ou une sauce de variété.

Par sauces de variété, on entend toutes les sauces froides destinées à accompagner les viandes et les poissons et on peut citer à titre d'exemple, la sauce bourguignonne, l'aïoli, et les coulis.

La composition alimentaire de la présente invention, naturellement riche en acides gras Oméga 3 (100g de composition alimentaire permet de couvrir 30% des apports journaliers recommandés en acides gras Oméga 3, apports journaliers recommandés fixés à 2g/j), peut apporter une dose journalière d'au moins 1,6 g de phytostérols et moins de 0,15 g de sel par jour.

Dans un mode de réalisation particulier, la composition alimentaire de la présente invention est présentée dans un emballage unidose correspondant à une portion journalière, l'emballage unidose pouvant être un flacon-doseur, un sachet ou une coupelle. Les compositions alimentaires de la présente invention peuvent être réalisées selon les techniques et les procédés de fabrication connus dans ce domaine.

La composition selon l'invention présente une excellente stabilité au stockage et ne présente pas de séparation de phase à température ambiante. L'émulsion conserve ses caractéristiques physicochimiques et nutritionnelles sur toute sa durée de vie à savoir 9 mois.

Les exemples suivants illustrent la présente invention.

Exemple 1 : Vinaigrettes Allégées et Sauce Salades

Ces produits peuvent comprendre en outre des ingrédients à but organoleptique au sens large, tels que la moutarde, des herbes, des épices, le sucre, la tomate, le vinaigre, le jus de citron etc.

Ces produits peuvent comprendre en outre des épaississants, des acidifiants, des antioxydants, des conservateurs, etc.

Exemple 2 : Sauces de Variété :

Exemple 3 : Sauces de Variété :

Ces produits peuvent comprendre en outre des ingrédients à but organoleptique au sens large, tels que la moutarde, des herbes, des épices, le sucre, la tomate, etc.

Ces produits peuvent comprendre en outre des épaississants, des acidifiants, des antioxydants, des conservateurs, etc.

Exemple 4 : Mayonnaises et mayonnaises allégées

Ces produits peuvent comprendre en outre des ingrédients à but organoleptique au sens large, tels que la moutarde, des herbes, des épices, le sucre, la tomate, etc.

Ces produits peuvent comprendre en outre des épaississants, des acidifiants, des antioxydants, des conservateurs, etc.