La présente invention est relative à une machine pour le lancement de cibles. Elle s'applique tout particulièrement à l'exercice du tir, tel le tir à l'arc.

Dans ce dernier domaine, l'entraînement au tir peut s'effectuer grâce à des machines capables de projeter des cibles. Les cibles les plus courantes sont dénommées pigeons d'argile et sont propulsées par un bras de lancement dont la machine est équipée. L'ensemble peut être motorisé et une unité de stockage d'une pluralité de cibles assure le caractère répétitible et au moins partiellement automatisé des lancers.

En pratique, une cible est chargée de sorte à parvenir au niveau d'une zone où s'opère la poussée du bras de lancement. Avant d'être expulsée, la cible entre en contact avec des parties de la machine. En particulier, au cours de son chargement et/ ou au niveau de la zone de projection, la cible est contrôlée en position par des surfaces de guidage, notamment par contact avec les faces de la cible. La coopération entre la cible et les éléments de guidage est cependant perfectible. Le document US-1 .638.283 décrit un appareil pour le lancement de cibles. L'appareil comprend deux plaques de guidage espacées l'une de l'autre et entre lesquelles est disposée une piste sur laquelle est en contact la tranche d'une cible. La piste possède un haut coefficient de friction. Aucun moyen n'est prévu pour améliorer le guidage de la cible.

L'invention a pour objet d'améliorer cette coopération et propose à cet effet une machine telle que le contact entre la surface de guidage d'une ou des faces de la cible s'opère au moins en partie par des zones de contact discontinues. Alors que l'on penserait qu'un guidage par une surface régulière et lisse est souhaitable, le demandeur a constaté avec surprise qu'un contact discontinu offrait moins d'effet d'adhérence de la cible sur les faces de la cible et a noté que cette diminution d'adhérence n'était pas négligeable.

Par exemple, au niveau de la zone de projection, une moindre adhérence latérale permet de privilégier le contact de la cible par sa tranche, ce qui améliore la trajectoire de sortie de la cible et autorise une rotation propre efficace qui renforce la stabilité de la cible projetée.

L'invention donne particulièrement satisfaction avec des cibles discoïdales et notamment avec des cibles en matière plastique telle des mousses polymères.

D'autres buts et avantages apparaîtront au cours de la description qui suit qui présente un mode de réalisation de l'invention illustratif mais non limitatif.

Auparavant, il est rappelé que l'invention concerne une machine pour le lancement de cibles de forme discoïdale avec deux faces situées de part et d'autre d'une tranche, comportant des moyens de chargement d'une cible dans une zone de projection, un bras de lancement de la cible située dans la zone de projection et une surface de guidage de la cible par contact avec au moins une de ses faces, caractérisée par le fait que la surface de guidage comporte au moins une portion dans laquelle les zones de contact avec la face de la cible sont discontinues.

Des modes de réalisation préférés mais non limitatifs de l'invention sont énoncés ci-après, ils peuvent être cumulés ou utilisés alternativement. Dans ces modes de réalisation, la machine est telle que : - les zones de contact discontinues comportent des parties sommitales de zones en relief sur la surface de guidage,

- les zones en relief comportent des bosses,

- les zones en relief comportent des formes gaufrées,

- les zones de contact discontinues comportent des zones de contact entourées par des zones ajourées,

- la zone de projection comporte une surface d'appui de la tranche d'une cible et au moins un pan latéral appartenant à la surface de guidage et comportant des zones de contact discontinues,

- la zone de projection comporte deux pans latéraux configurés pour coopérer avec des faces différentes d'une cible et appartenant à la surface de guidage et comportant des zones de contact discontinues,

- la surface d'appui de la tranche d'une cible comporte des moyens de friction,

- les moyens de chargement comportent un organe de stockage d'une pluralité de cibles et des moyens de délivrance d'une cible depuis l'organe de stockage vers une zone de délivrance et la zone de délivrance comporte au moins un pan de réception appartenant à la surface de guidage,

- le pan de réception comporte des zones de contact discontinues, - le pan de réception et la zone de projection sont raccordées par une rampe de transfert configurée pour guider le transit d'une cible vers la zone de projection, la rampe de transfert appartenant à la surface de guidage et comportant des zones de contact discontinues.

Les dessins ci-joints sont donnés à titre d'exemples et ne sont pas limitatifs de l'invention. Ils représentent seulement un mode de réalisation de l'invention et permettront de la comprendre aisément.

La figure 1 présente une vue en perspective partielle d'une machine selon l'invention.

La figure 2 est une vue partielle en perspective suivant un autre angle de vue.

La figure 3 illustre avec certains éléments éclatés une vue partielle en perspective de l'invention. La figure 4 est une autre vue, de profil, de l'invention illustrant certaines zones de la surface de guidage.

Dans l'exemple de la figure 1 , la machine comprend un socle 1 équipé de moyens d'appui sur le sol, le socle étant surmonté par un châssis 2 apte à recevoir différents éléments constitutifs de la machine. Ainsi, par exemple, un barillet 3 surmonte l'ensemble du dispositif et comprend une pluralité de colonnes 4 aptes à recevoir chacune une série de cibles 5 en empilement. Le nombre de colonnes 4 n'est pas limité. Avantageusement, le barillet 3 est monté à rotation suivant un axe parallèle à l'axe longitudinal des colonnes 4 correspondant à la direction d'empilement des cibles 5. Le barillet 3 constitue un composant de moyens de chargement d'une cible en vue de sa projection. A titre préféré, le barillet 3 coopère avec des moyens de délivrance d'une cible en direction de la partie de projection. Par exemple, les moyens de délivrance comprennent des moyens pour libérer la cible 5 située dans la partie la plus inférieure d'une des colonnes 4 tout en retenant les autres cibles 5 qui la surmontent.

Quant à la partie de lancement de la cible, elle peut être mise en œuvre avec un bras 9 dans l'exemple monté rotatif tel qu'apparaissant aux figures 3 et 4. A ces figures, le bras 9 est terminé par un galet 10 monté pivotant sur le reste de la structure du bras 9 et donc la paroi périphérique réalise la surface de poussée sur une cible 5.

Un exemple de cible 5 est montré notamment aux figures 3 et 4, sous forme discoïdale avec une enveloppe cylindrique sensiblement aplatie définie par deux faces latérales planes espacées par une tranche 18 correspondant à l ' épa i sseu r d e l ' envel oppe cyl i nd riq u e . La sect ion d u cyl i nd re est avantageusement circulaire mais des formes variées peuvent être envisagées sans sortir du cadre de l'invention.

A titre préféré, l'invention s'adresse à des cibles pour le tir à l'arc. La cible 5 pourra être une portion cylindrique ayant des dimensions de l'ordre de 15 à 400 m illimètres de d iamètre et de 30 à 1 50 mill imètres d'épaisseur, plus préférentiellement pour des cibles de compétition notamment 245 millimètres de diamètre et 50 millimètres d'épaisseur et réalisée en mousse polymère. La cible est préférentiellement en matière plastique. Eventuellement la cible 5 peut être un sandwich de plusieurs couches de mousse polymère notamment avec une couche centrale plus dure que deux couches situées latéralement de part et d'autre de la couche centrale. Préférentiellement la couche centrale est d'épaisseur comprise entre 20 et 90 millimètres et en particulier de l'ordre de 30 millimètres. Quant aux couches périphériques, une épaisseur de l'ordre de 7 millimètres à 20 millimètres et notamment 10 millimètres se révèle particulièrement efficace.

On comprend aisément qu'une fois délivrée par le barillet 3, la cible 5 doit être transférée à une zone de projection où se situe le bras 9 et où ce dernier opère son débattement en rotation de sorte à produire la poussée de la cible 5 et réaliser son éjection telle que figurée en figure 4.

De façon connue en soi, le mouvement du bras 9 et du barillet 3 peuvent être motorisés et commandés.

En se référant à la figure 3, on note que le bras 9 exerce un effort de propulsion sur la cible 5 par l'intermédiaire de sa tranche 18. Cette dernière s'applique sur une surface d'appui 1 1 a, 1 1 b avec préférentiellement, un mouvement de rotation propre. Dans le cas représenté à la figure 3, la surface d'appui 1 1 a, 1 1 b est réalisée en deux portions chacune sur une pièce différente. Une première portion 1 1 a de la portion de la surface d'appui est formée sur un organe fixe relativement au châssis 2 de la machine. Cette portion 1 1 a correspond à une première partie de contact avec la tranche 18 de la cible 5 relativement au sens du mouvement du bras 9. Une deuxième portion 1 1 b est formée sur une pièce ajustable en position entre le châssis 2 et un volet 13 rapporté sur le reste de la machine. La pièce en question est avantageusement un chariot monté avec une possibilité de réglage angulaire relativement au reste de la machine. Le mouvement du chariot relativement au châssis 2 est par exemple guidé par l'intermédiaire de guides 20 illustrés en figure 2. Le chariot constitue un support pour la portion 1 1 b et est guidé dans les guides 20 du volet 13 et du châssis 2. Une variante consiste à former un volet 13 réglable en position angulaire et portant la portion 1 1 b. La portion 1 1 b constitue une partie aval de la surface d'appui de la tranche 18. La faculté de régler la position angulaire de la portion 1 1 b est offerte pour régler l'angle de sortie de la cible 5. On comprend aisément que plus la portion 1 1 b est déployée, de sorte à augmenter la surface d'appui 1 1 b utile, plus la direction d'éjection sera verticale. C'est notamment le cas présenté aux figures 2 et 4. Par contre, si le chariot est rétracté de sorte à limiter la surface d'appui 1 1 b utile, l'angle d'éjection de la cible 5 sera moins vertical.

L'ensemble constitué par le volet 13 et la surface opposée solidaire du châssis 2 constitue un carénage 7 encadrant la zone de projection où se situe le bras 9.

Le déplacement de la cible 5 notamment lors du mouvement de projection mais aussi éventuellement lors de phases de chargement depuis barillet 3 jusqu'à la zone de projection implique la présence d'un guidage de la cible 5 pour que sa position soit contrôlée.

Ainsi, dans le cas de l'exemple représenté, une surface de guidage apparaît à plusieurs endroits sur la machine.

Au moment de la délivrance de la cible 5 depuis une colonne 4 du barillet 3, celle-ci parvient sur une surface, ici sensiblement horizontale et représentée au repère 16 à la figure 4 sous forme d'un pan de réception de la cible 5 au droit de la colonne 4 qui l'a stockée. Des moyens de poussée permettent de déporter la cible 5 en direction d'une rampe de transfert 8 également représentée en figure 4 sous forme d'une rampe en deux parties d'inclinaisons différentes, avec une première zone moins inclinée que la deuxième zone aval. La rampe 8 permet à la cible 5 de transiter jusqu'à la zone de projection correspondant à la zone où est présent le bras 9. A noter que la phase de transit peut s'opérer en tirant profit simplement de la gravité de la cible 5. Ce cas n'est pas limitatif et le mouvement de la cible 5 peut être aidé par tout moyen.

Au niveau de la zone de projection, la machine comporte également une portion de surface de guidage. L'une d'entre elles est un pan latéral 15 formé du côté du châssis 2 opposé au volet 13. Un autre pan latéral 14 est formé sur la partie intérieure du volet 13. Ces deux surfaces se font face et sont susceptibles d'entrer en contact avec des faces différentes de la cible 5. On a repéré 19 en figure 3, la face de la cible 5 susceptible d'entrer au contact du pan latéral 14 du volet 13. Avantageusement, les surfaces de contact indiquées précédemment sont constituées sur un support sensiblement plan et parallèle aux faces de la cible 5.

La tranche 18 est quant à elle appliquée sur la surface d'appui 1 1 a, 1 1 b au niveau de la zone de projection et en amont, sur une goulotte 12 visible aux figures 3 et 4 dans une phase de transit.

Selon l'invention, au moins une partie des surfaces de contact avec les faces de la cible 5 est constituée de zones de contact discontinues avec la cible 5. On entend par zones de contact discontinues, la réalisation de points, de lignes ou de surfaces de contact dont au moins une partie ne s'inscrit pas dans la continuité des autres et sont séparées par des zones ne présentant pas de contact avec la cible 5.

Dans le cas illustré, les zones de contact discontinues sont formées par l'intermédiaire d'une pluralité de bosses 17 faisant saillie sur les surfaces de contact en direction d'une des faces 19 de la cible 5 de sorte à pouvoir s'appliquer sur cette dernière sans que le contact cible/surface de contact soit réalisé sur l'ensemble de la superficie de la face correspondante de la cible 5.

A titre d'exemple, des bosses 17 au sommet arrondi d'un diamètre compris entre 5 et 20 millimètres peuvent donner satisfaction. On peut réaliser ces bosses 17 par une phase d'emboutissage de tôles mécaniques constitutives des surfaces en question. Ce cas n'est cependant pas limitatif et on peut former d'autres formes notamment de reliefs avec des sommets pointus ou encore par l'intermédiaire de surfaces gaufrées dans lesquelles les parties sommitales opposées aux alvéoles constituent les zones de contact discontinues.

Une alternative consiste à former autour des zones de contact avec la cible, des zones ajourées , sans matière, évitant donc de prolonger le contact. Ainsi, on peut former les surfaces de guidage avec des tôles découpées à certains endroits maintenant un contact à d'autres endroits. Egalement, une structure mécanosoudée en fils d'acier peut convenir pour les surfaces de guidage.

A titre préféré, les zones de contact discontinues sont configurées de sorte que la surface globale de la surface de guidage en contact avec la cible 5 ne dépasse pas 50% (et possiblement moins de 10%) de la superficie de la face correspondante de la cible 5.

Cette surface de contact limitée est particulièrement utile en contexte d'utilisation pluvieux ou très humide, augmentant considérablement les risques d'adhérence de la face de cible sur la machine, réalisant une sorte de « collage » risquant même d'immobiliser la cible.

En association avec les zones de contact discontinues sur les faces de la cible 5, on forme avantageusement la surface d'appui 1 1 a, 1 1 b de la tranche 18 avec des moyens de friction de sorte que le frottement de la tranche 18 sur la machine s'opère essentiellement à l'endroit de la tranche 18. De cette façon, sous l'effet du bras 9, la cible 5 subit une pression sur la surface d'appui 1 1 a, 1 1 b la déplaçant dans un mouvement situé dans le plan de rotation du bras 9 et avantageusement produisant une rotation propre de la cible 5 susceptible de stabiliser sa trajectoire de projection. Dans le même temps, la diminution de l'adhérence et du frottement sur la surface de guidage permet de ne pas perturber cet effet et de ne pas freiner la cible 5.

Tout ou partie de la surface d'appui 1 1 a, 1 1 b comporte par ailleurs des moyens de friction. L'appareil est ainsi configuré pour que le coefficient de frottement de la surface d'appui 1 1 a, 1 1 b relativement à la cible 5 soit supérieur à celui d'une simple plaque métallique plane ou d'une surface en matière plastique lisse.

Les moyens de friction comprennent avantageusement des reliefs formés ou rapportés sur la surface d'appui 1 1 a, 1 1 b.

Les reliefs peuvent être de différents types mise en œuvre alternativement ou en association. En outre, il n'est pas nécessaire que les reliefs soient présents sur toute la longueur de la surface d'appui.

Une possibilité est de former des reliefs sous forme de bosses faisant saillie sur la surface d'appui 1 1 a, 1 1 b en direction de la cible. Dans le cas d'une surface d'appui formée sur une ou plusieurs portions de plaque de tôle métallique, les bosses peuvent être réalisées par emboutissage. Leur diamètre de base est, à titre d'exemple, compris entre 8 millimètres et 20 millimètres.

Les bosses 17 peuvent comporter, à leur sommet un trou réalisable par découpe d'une tôle métallique. Les bosses 17, trouées ou non, forment ainsi des discontinuités à la surface de la surface d'appui 1 1 a, 1 1 b de sorte à augmenter l'adhérence de la tranche de la cible 5.

La pression exercée par le bras de lancement 9 applique la tranche 18 de la cible 5 sur les moyens de friction, ce qui produit un frottement élevé, alors qu'il est faible au niveau des faces latérales de cible 5.

Suivant une autre possibilité, des reliefs sont formés par une ou plusieurs bandes de matériau antidérapant. Ainsi, un agglomérat de particules incrustées dans un liant (tel une matrice polymère ou une autre résine) peut être couché sur la surface d'appui 1 1 a, 1 1 b ou rapporté sous forme de bande(s) à coller sur un support.

Par ailleurs un état de surface rugueux peut être produit par traitement de la surface d'appui 1 1 a, 1 1 b. Il peut en particulier s'agir d'un sablage ou d'un autre moyen servant à dégrader, dépolir ou encore rayer la surface d'appui 1 1 a,

REFERENCES

1 . Socle

2. Châssis

3. Barillet

4. Colonne

5. Cible

6. Plan de délivrance

7. Carénage

8. Rampe de transfert

9. Bras

10. Galet

1 1 a. Surface d'appui

1 1 b. Surface d'appui

12. Goulotte

13. Volet

14. Pan latéral

15. Pan latéral

16. Pan de réception

17. Bosses

18. Tranche

19. Face

20. Guide