La présente invention concerne la fabrication du carton ondulé et plus particulièrement une machine de fabrication d'une feuille de carton ondulée simple face par encollage d'une feuille cannelée de carton sur une feuille plane de carton dite feuille de couverture, du type comprenant trois cylindres chauffants sensiblement tangents deux à deux, d'axes parallèles, à savoir un premier cylindre cannelé, de préformation de la feuille cannelée, un deuxième cylindre, cannelé, central, associé à des moyens d'application de la feuille cannelée contre la paroi externe dudit deuxième cylindre en amont du premier contact entre feuille plane et feuille cannelée, et un troisième cylindre, lisse, d'amenée de la feuille plane en contact avec les cannelures de la feuille cannelée à la périphérie du deuxième cylindre, ainsi que des moyens d'encollage des cannelures avant contact entre feuille plane et feuille cannelée.

Elle concerne également un procédé de fabrication de feuilles de carton ondulé simple face utilisant notamment une machine du type ci-dessus.

Elle trouve une application particulièrement importante bien que non exclusive dans le domaine de la fabrication de feuille simple face à haute vitesse, par exemple avec du carton obtenu à partir de papier recyclé à faible grammage (inférieur à de l'ordre de 150 g/π.2) .

On connaît déjà des machines du type ci-dessus défini.

On a ainsi représenté sur la figure 1 une machine 1 de l'art antérieur dans une chaîne de fabrication 2 de carton ondulé simple face.

La chaîne comprend des moyens d'alimentation 3 et 4 respectivement en feuille plane, de couverture, et en feuille plane destinée à former la feuille cannelée.

Ces moyens d'alimentation comprennent, de façon connue en elle-même, des dérouleurs de bobines 5 qui permettent un bon contrôle du déroulement et du freinage nécessaires à la fabrication du carton.

Ils comprennent également un préchauffeur 6, pour la feuille de couverture, en général constitué d'un cylindre en acier chauffé à la vapeur et muni de petits rouleaux dits "embarreurs" qui servent à faire varier la surface de contact papier/cylindre, et un préconditionneur 7 pour la feuille cannelée, qui comporte quant-à-lui, et en outre, une rampe d'humidification de la feuille qui favorise la formation des cannelures.

La chaîne 2 comprend par ailleurs des moyens d'évacuation 8 du carton simple face obtenu, constitués par un système de courroies en partie haute de la chaîne. La figure 2 montre plus précisément, en vue en coupe, la machine 1 simple face de la chaîne de la figure 1.

Elle comprend, du côté de l'alimentation en feuille cannelée, un cylindre préchauffeur supplémentaire 9 et un cylindre humidificateur 10, et du côté de l'alimentation en feuille de couverture, deux cylindres préchauffeurs tournants 11.

La machine 1 comprend par ailleurs un premier cylindre 12, cannelé, supérieur, en acier inoxydable.

Il est creux et agencé pour être chauffé à la vapeur de façon connue en elle-même.

La machine 1 comprend également un deuxième cylindre 13, cannelé, central, en acier inoxydable, d'axe parallèle à celui du premier cylindre sensiblement tangent à ce dernier, et par exemple de même diamètre.

Le deuxième cylindre est par exemple du type connu sous la dénomination "Air Drive", fabriqué par la société française MARTIN.

Il comporte deux chambres, à savoir une chambre centrale chauffée à la vapeur et une chambre à vide 15 connectée à un dispositif 16 de mise sous vide. La chambre comprend des canaux 17 percés sur toute la longueur du cylindre et communiquant avec la surface périphérique cannelée par des trous.

La machine 1 comprend un troisième cylindre 18 inférieur, de surface lisse, d'axe parallèle aux deux premiers et par exemple de même diamètre. Ce cylindre est chauffé à la vapeur de façon similaire aux deux premiers et est agencé pour venir comprimer la feuille de couverture contre les arêtes des cannelures de la feuille cannelée, en contact avec la périphérie du cylindre cannelé central, comme on va le voir.

La machine 1 comprend par ailleurs des moyens 19 d'encollage des crêtes des cannelures, connus en eux- même, comprenant un rouleau lamineur 20, un bac de colle 21 et un rouleau encolleur 22. Le principe de fonctionnement de la machine 1 est le suivant.

Deux feuilles ou nappes de papier en carton 23 et 24 sont introduits dans la machine 1.

La feuille 23 est destinée à former la feuille cannelée.

Après traitement de séchage et d'humidification en 7, 9 et 10, elle passe autour du premier cylindre chauffant cannelé 12, sur une partie de sa périphérie. Elle est ensuite introduite entre les deux cylindres chauffants cannelés 12 et 13 qui tournent en sens inverse l'un de l'autre, comme deux cylindres d'engrenage.

Le vide créé dans la partie inférieure du cylindre 13 plaque alors la feuille 23 cannelée formée contre le cylindre chauffant sur un arc de cercle ayant un angle au sommet égal à de l'ordre de

180°.

Lors du passage en face du rouleau colleur 22, une ligne de colle est, par ailleurs et comme on l'a vu, déposée à la crête des cannelures.

La colle est par exemple à base d'amidon. La feuille de couverture 24 est quant à elle introduite en partie basse et à l'opposé de la machine 1.

Elle est préséchée en 11 et enroulée autour du troisième cylindre 18, également appelé presse lisse. Une pression hydraulique très forte, par exemple de 5 kg/cm (pression linéique) , assure un contact successif en 25 (voir figure 3) entre chaque arête supérieure des cannelures de la feuille cannelée 23 et la feuille de couverture 24 en papier lisse.

Le joint de colle est donc obtenu par l'action conjuguée de la forte pression et de la température en une fraction de seconde.

La feuille cannelée est entraînée par

1'engrènement des cylindres cannelés 12 et 13, et la feuille de couverture est entraînée par serrage entre le cylindre central 13 et le cylindre lisse 18, aucune traction en aval des trois cylindres n'étant

réalisée. Le carton ondulé est ensuite évacué en partie haute de façon connue en elle même par tapis roulant.

D'autres types de machines simple face existent, comme par exemple celles où la feuille cannelée est plaquée par de l'air au lieu d'être aspirée par le vide sur le cylindre central.

Leur principe de fonctionnement et les éléments structurels qu'ils mettent en oeuvre restent cependant sensiblement identiques à ceux décrits ci- dessus.

Bien qu'elles permettent d'atteindre de fortes cadences en donnant un papier simple face acceptable, les machines connues présentent cependant toujours des inconvénients.

En particulier, pour obtenir un bon collage, ce qui est le but recherché si l'on veut un carton ondulé de bonne qualité, on a essentiellement considéré, jusqu'à ce jour, qu'il était nécessaire d'appliquer les deux feuilles l'une sur l'autre avec une très forte pression, étant par ailleurs entendu qu'une température suffisante est maintenue au moment du collage pour permettre la gélatinisation de la colle. Malheureusement et notamment cette pression présente des effets nuisibles.

Elle est en effet appliquée sur la partie supérieure des crêtes des cannelures (voir figure 3) , ce qui provoque des coupures du carton en particulier aux vitesses de résonances, ou encore à hautes vitesses.

De plus l'application du cylindre presseur 18 sur le cylindre cannelé central 13 se faisant de façon discontinue, d'une cannelure à une autre, des

vibrations et un bruit important (105 à 110 décibels à haute vitesse) sont générés.

Il en résulte un carton ondulé de mauvaise qualité, dont les caractéristiques de résistance à l'humidité et à l'éclatement de la couverture, par exemple, sont amoindries.

On connaît également (EP 0 559 556) un dispositif de fabrication de carton ondulé comportant des moyens autorisant l'enroulement du carton sur un arc de cercle du cylindre cannelé central et des moyens de chauffage disposé en aval.

Un tel dispositif spécifiquement appliqué aux feuilles de cartons assemblées bout à bout exclut cependant toute possibilité de traction de la feuille de couverture en aval et ne peut donc fonctionner qu'avec des rouleaux de papier de faible poids.

De même, on connaît (US-A-2 638 962 et US-A-4 481 066) l'utilisation de courroies d'évacuation du papier une fois formé, ou de table aspirante pour éviter le cisaillage entre feuille de couverture et feuille ondulée au niveau du joint de colle.

De tels dispositif ou procédé nécessitent cependant un organe de pression sur plusieurs cannelures adjacentes du cylindre cannelé central, avec l'usure et la difficulté de mise en oeuvre inhérentes à de tels moyens.

La présente invention vise à fournir une machine et un procédé de fabrication de carton ondulé simple face répondant mieux que ceux antérieurement connus aux exigences de la pratique, notamment en ce qu'elle permet de supprimer les coupures de papier aux vitesses de résonance et/ou à haute vitesse c'est-à- dire par exemple supérieure à 300 m/mn, et en ce qu'elle permet d'obtenir un excellent collage, ce qui produit un carton ondulé de performance améliorée et

ce pour un coût faible et de façon aisée à mettre en oeuvre.

Les machines existantes peuvent par ailleurs être facilement adaptées pour profiter de l'amélioration que constitue la présente invention.

Pour ce faire, la présente invention part d'une idée consistant notamment à minimiser ou supprimer la pression, entre le cylindre 12 cannelé et le cylindre 18 lisse sur la surface de contact entre les feuilles, en remplaçant la forte pression par un chauffage prolongé des feuilles l'une contre l'autre, tout en exerçant simultanément une traction constante ou sensiblement constante en aval sur la feuille plane de carton ondulée formée, ladite traction permettant par ailleurs de plaquer ladite feuille de carton ondulé sur le cylindre cannelé.

Dans ce but la présente invention propose notamment une machine de fabrication d'une feuille de carton ondulé simple face par encollage d'une feuille cannelée de carton sur une feuille plane de carton, comprenant trois cylindres chauffants sensiblement tangents deux à deux, d'axes parallèles, à savoir un premier cylindre cannelé, de préformation de la feuille cannelée, un deuxième cylindre, cannelé, central, associé à des moyens d'application de la feuille cannelée contre la paroi externe dudit deuxième cylindre en amont du premier contact entre feuille plane et feuille cannelée, et un troisième cylindre, lisse, d'amenée de la feuille plane en contact avec les cannelures de la feuille cannelée à la périphérie dudit deuxième cylindre, et des moyens d'encollage desdites cannelures avant ledit contact,

caractérisée en ce que elle comporte de plus des moyens d'entraînement positif par traction de la feuille plane de carton ondulé, avec une force supérieure ou égale à de l'ordre de 4N/cm, situés entièrement en aval du trajet du carton ondulé par rapport aux trois cylindres, lesdits moyens d'entrainement positif et le deuxième cylindre étant agencés pour plaquer la feuille cannelée sur la paroi externe dudit deuxième cylindre en aval dudit premier contact entre feuille plane et feuille cannelée, selon un arc de cercle correspondant à un angle au centre alpha d'une première valeur déterminée supérieure à zéro, lesdits moyens d'entraînement positif étant associés à des moyens de chauffage complémentaire du carton ondulé.

Autrement dit, les moyens d'entraînement positif vont plaquer la feuille de carton sur le cylindre central cannelé avec une force ayant une composante radiale dirigée vers le centre du cylindre central, par exemple comprise entre 0,1 et 3N/cm, par exemple de IN/c .

Dans des modes de réalisation avantageux, on a de plus recours à l'une et/ou à l'autre des dispositions suivantes : - les moyens de chauffage complémentaire du carton ondulé sont dissociés des moyens d'entraînement positif et situés en amont desdits moyens d'entraînement positif ; - les moyens d'entraînement positif sont éloignés du cylindre central de sorte que le carton ondulé s'étend sur une partie droite entre les deux, de longueur supérieure à plusieurs centimètres, par exemple égale à de l'ordre de 20 cm, 50 cm ou lm. Une telle disposition permet à la colle de bien pénétrer le papier.

le dispositif comprend des moyens agencés pour réguler la température du papier et donc des cylindres chauffants en fonction de la vitesse de rotation de cylindres, pour conserver une transmission de chaleur constante.

Pour ce faire, il est par exemple prévu plusieurs capteurs de température infrarouge, agencé pour commander les moteurs d'entraînement des cylindres par un système d'avertissement connu en lui même ; - les moyens d'entraînement positif par traction de la feuille de carton ondulé et les moyens complémentaires de chauffage comprennent un quatrième cylindre chauffant, muni de moyens d'application de la feuille de carton ondulé contre la paroi externe dudit quatrième cylindre, d'axe parallèle aux autres cylindres, ledit quatrième cylindre étant agencé pour être lui-même en contact avec le dos de la feuille plane sur un arc de cercle correspondant à un angle au centre béta d'une seconde valeur déterminée supérieure à zéro.

Compte tenu de l'utilisation de moyens d'application de la feuille de carton ondulé contre la paroi du quatrième cylindre, il s'en suit une impossibilité ou une quasi impossibilité de glissement du carton ondulé au niveau des moyens d'entraînement positif (tolérance de l'ordre de +5% maximum) .

D'autres moyens d'entraînement positif peuvent par ailleurs être prévus, comme par exemple des rouleaux pinceant elastiquement entre eux le carton ondulé directement en aval du deuxième cylindre, simultanément ou après le chauffage complémentaire.

Avantageusement le quatrième cylindre est agencé pour plaquer la feuille cannelée sur ledit deuxième

cylindre en aval dudit premier contact entre feuilles plane et cannelée. les moyens d'application associés au quatrième cylindre sont des moyens d'aspiration du carton ondulé, par l'intermédiaire d'orifices percés dans la surface de la paroi dudit quatrième cylindre, le quatrième cylindre étant à surface lisse ou sensiblement lisse sur toute sa périphérie.

- la seconde valeur déterminée est comprise entre de l'ordre de 90° et de l'ordre de 270°;

- la seconde valeur déterminée est de l'ordre de 180°;

- les moyens d'entraînement positif comportent des moyens d'actionnement en rotation du quatrième cylindre à une vitesse déterminée comprise entre de l'ordre de 1 et de l'ordre de 1,05 fois la vitesse de rotation du deuxième cylindre, par exemple 1,03 fois.

Avantageusement, la sur-vitesse du quatrième cylindre ou des autres types de moyens d'entraînement, s'il y a lieu, est inférieure à 1%, par exemple égale à de l'ordre de 0,5% de la vitesse du deuxième cylindre ou de la vitesse de défilement du carton. Cette sur-vitesse permet de tenir compte de l'usure des cylindres et augmente la durée d'utilisation de ces derniers; le quatrième cylindre chauffant est de même diamètre que les trois premiers cylindres chauffants;

- les moyens d'entraînement positif et le deuxième cylindre sont agencés pour permettre le réglage de l'angle alpha d'enroulement de la feuille de carton ondulé sur le deuxième cylindre.

Une telle disposition permet de régler la chauffe du carton ondulé formé en fonction de la vitesse de défilement, ce qui permet notamment d'éviter une cuisson du carton, par exemple en début

de fabrication ou en fin de fabrication du carton ondulé;

- le quatrième cylindre est agencé pour permettre le réglage de l'angle béta d'enroulement de la feuille de carton ondulé sur le quatrième cylindre;

- la machine comporte de plus un cylindre lisse de petit diamètre, d'axe parallèle à l'axe des cylindres chauffants, situé en aval des cylindres sur le trajet du carton ondulé et en dessous du plan horizontal tangent à la génératrice supérieure du quatrième cylindre;

- la première valeur déterminée alpha est supérieure à de l'ordre de 30°, et avantageusement supérieure à 100°; - la première valeur déterminée correspond à une dimension d'arc en surface du deuxième cylindre supérieure à de l'ordre de 50 mm;

- la machine comporte des moyens de réglage de la pression exercée sur la feuille de carton ondulée au niveau du deuxième cylindre, par le troisième cylindre lisse, en dessous d'une valeur seuil déterminée de 3 kg/cm;

- la machine comporte des moyens de réglage de la distance entre les surfaces des deuxième et troisième cylindres, lesdits moyens étant agencés pour supprimer toute pression du troisième cylindre sur les feuilles cannelée et plane de couverture de la feuille ondulée, en contact avec le deuxième cylindre, en cours de fonctionnement de la machine. Aucun contact n'existe donc entre deuxième et troisième cylindres.

Les moyens de réglage sont par exemple des moyens écarteur entre périphérie de cylindre, connus en eux-même.

Un tel système donne en effet des résultats excellents à des vitesses de déroulement du carton supérieure à 200 m/mn.

L'invention propose également un procédé de fabrication d'une feuille de carton ondulé simple face, utilisant une machine telle que décrite ci- dessus.

Elle propose également un procédé de fabrication d'une feuille de carton ondulé simple face à partir d'une feuille de carton cannelée et d'une feuille plane de carton, dite de couverture, par encollage de l'une sur l'autre, caractérisé en ce que on maintient en contact les crêtes des cannelures de la feuille ondulée préalablement encollées avec la feuille plane sur une première zone formée par une portion de surface d'un cylindre cannelé central, chauffant, en plaquant ladite feuille cannelée de la feuille de carton ondulé contre ladite première portion de surface, sur un arc correspondant à un angle au centre alpha d'une première valeur déterminée supérieure à zéro, en aval du premier contact entre feuille plane et feuille cannelée, en exerçant une traction supérieure ou égale à de l'ordre de 4N/cm sur la feuille plane de carton ondulé par entraînement positif de ladite feuille de carton ondulé en aval du trajet du carton ondulé par rapport au cylindre cannelé central, et on chauffe de façon complémentaire la feuille de carton ondulé sur le trajet de la feuille, en aval par rapport au cylindre cannelé central

Dans des modes de réalisation avantageux, on a de plus recours à l'une et/ou à l'autre des dispositions suivantes: - on chauffe de façon complémentaire en amont par rapport aux moyens d'entraînement positif;

- on exerce ladite traction et on chauffe de façon complémentaire par l'intermédiaire d'un second cylindre chauffant, rotatif, situé en aval du trajet du carton ondulé par rapport au cylindre cannelé central, en plaquant ladite feuille de couverture contre une portion de surface dudit second cylindre, sur un arc correspondant à un angle au centre béta d'une seconde valeur déterminée;

- la seconde valeur déterminée est comprise entre de l'ordre de 90° et de l'ordre de 270°;

- la seconde valeur déterminée est de l'ordre de 180°;

- la vitesse dudit deuxième cylindre chauffant est comprise entre de l'ordre de 1 et de l'ordre de 1,05 fois la vitesse de rotation dudit cylindre cannelé central;

- la première valeur déterminée est supérieure à de l'ordre de 30°, et avantageusement supérieure à de l'ordre de 100°; - aucune pression externe n'est exercée par les moyens d'amenée de la feuille plane de couverture (pour encollage sur la feuille cannelée, au niveau du cylindre cannelé central;)

- on règle l'angle alpha d'enroulement de la feuille de carton ondulé sur le cylindre cannelé central, par déplacement respectif des moyens d'entraînement positif par rapport audit cylindre cannelé central; on règle l'angle béta d'enroulement du carton ondulé sur le second cylindre situé en aval du trajet du carton ondulé par rapport au cylindre cannelé central.

L'invention propose également un procédé de fabrication d'une feuille de carton ondulé simple face à partir d'une feuille de carton cannelée présentant des cannelures de type B, C ou E, et d'une

feuille plane de carton, dite de couverture, par encollage de l'une sur l'autre, lesdites feuilles étant constituées à partir de papier de grammage inférieur à 140 g, avantageusement inférieur à 100g et/ou avantageusement compris entre de l'ordre de 80 g et de l'ordre de 130 g, caractérisé en ce que la vitesse de défilement du carton lors de ladite fabrication est supérieure à 250 m/mn, avantageusement supérieure à 350 m/mn, de préférence supérieure à 400 m/mn et encore plus préférentiellement supérieur à 450 m/mn, voire à 500 m/mn.

Les cannelures de types B, C et E correspondent à la norme française NF Q 12-008. Elles sont notamment définies de la façon suivante, e étant l'épaisseur hors tout du carton ondulé en mm:

- type B : petite cannelure, 2 < e < 3,5 ;

- type C : moyenne cannelure, 3,5 < e < 4,5

- type E : micro-cannelure, e < 2. L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit d'un mode de réalisation, donnée à titre d'exemple non limitatif.

La description se réfère aux dessins qui l'accompagnent, dans lesquels, en plus des figures 1 à 3 d'ores et déjà décrites concernant une machine de l'art antérieur :

- La figure 4 montre schématiquement un mode de réalisation de l'amélioration que constitue l'invention, en coupe transversale. - La figure 5 est une vue en coupe longitudinale selon V-V, également en partie écorchée, du quatrième cylindre de la figure 4.

- Les figures 6, 7 et 8 sont des schémas donnant les caractéristiques de résistance à l'éclatement de différentes qualités de papier de carton ondulé

double face, utilisant un papier simple face obtenu à partir d'une machine connue du type de celle décrite en référence à la figure 1, (en trait interrompu) et à partir de la machine selon l'invention (en trait plein) , en fonction des vitesses de défilement

La machine selon le mode de réalisation de l'invention plus particulièrement décrit ici comprend d'une part une machine simple face du type décrit en référence à la figure 2, et d'autre part un quatrième cylindre qui va être décrit en référence aux figures 4 et 5.

Pour simplifier, les mêmes numéros de référence sont utilisés quand ils désignent les mêmes éléments.

En plus des premier, deuxième et troisième cylindres 12, 13 et 18, la machine selon l'invention comporte donc un quatrième cylindre 26, chauffant, muni d'un système 27 d'application par aspiration qui sera décrit plus avant.

Le cylindre 26 est d'axe 28, parallèle aux axes des précédents cylindres et situé au-dessus de ces derniers, par exemple directement après le deuxième cylindre sur le trajet de la feuille de carton ondulé.

Le cylindre 26 est par ailleurs chauffé à la vapeur de façon similaire aux autres cylindres, par exemple pour atteindre une température de peau du cylindre comprise entre 160°C et 200°C.

Il est constitué par un tube évidé en acier inoxydable et présente par exemple un diamètre externe identique aux autres.

Plus précisément (voir figure 5) le cylindre 26 est par exemple ici encore du type "Air Drive", fabriqué par la société française MARTIN et connu sous la référence M 260. Il comprend deux extrémités 29 et 30, montées sur palliers 31, et un corps

cylindrique 32, muni d'un évidement cylindrique central 33 alimenté en vapeur en 34 par une de ses extrémités 30. Un canal 35 d'évacuation des condensats est également prévu à cette extrémité. L'autre extrémité 29 du cylindre 26 comporte des moyens 36 d'entraînement en rotation, par moteur à vitesse de fonctionnement nominal fixe par rapport à la vitesse du deuxième rouleau de la machine simple face. La surface 37 de la périphérie du corps cylindrique 32 est lisse. Par surface lisse, il convient d'entendre une surface cylindrique plane non cannelée, pouvant cependant présenter de légers renfoncements ou lunules 38, par exemple en forme de fentes rectangulaires de 40 mm de longueur sur 2,5 mm de largeur et dont le fond est en forme de portion de cylindre à grand rayon de courbure. Sur un cylindre comme le cylindre "Air Drive" de l'entreprise MARTIN, les renfoncements occupent en général moins de 5 % de la surface du cylindre, par exemple 2,8 % et sont connectés à des moyens 39 de mise sous vide via deux chambres en arc de cercle 41 reliées à des canaux longitudinaux périphériques 42 répartis angulairement et connectés régulièrement aux lunules 38 via des petits canaux radiaux 43. Les chambres 41 appartiennent respectivement à deux couronnes fixes 44 de répartition prévues de part et d'autre du cylindre 26 avec lequel elles coopèrent en rotation, à frottement, de façon sensiblement étanche, par leur paroi latérale.

Un dispositif casse vide 45 et/ou de décollage du carton 46 par injection d'air comprimé 47 dans les canaux 42, en vis-à-vis du point 40, est par ailleurs avantageusement prévu de façon connue en elle-même.

La traction sur la feuille de carton ondulé est assurée grâce à la vitesse supérieure du cylindre aspirant 26, sur lequel est plaquée la feuille de couverture du carton ondulé sans possibilité ou pratiquement sans possibilité de glissement.

Avec une machine ainsi modifiée, le collage est différent du collage classique. Au lieu de réaliser le joint de colle instantanément par action combinée de la chaleur et d'une forte pression, le collage est assuré essentiellement par la chaleur et sous traction longitudinale dans le sens du défilement, la pression étant réduite de façon importante, voire supprimée.

Le séchage de la colle s'effectue en deux zones :

- une première zone de contact 48 entre la feuille cannelée 23 et la feuille de couverture 24, où les deux feuilles sont maintenues l'une contre l'autre sur le cylindre cannelé central 13 sur un angle d'enroulement alpha, par exemple d'environ 60°.

Dans le mode de réalisation plus particulièrement décrit ici, l'espace entre le cylindre cannelé 13, central, et le troisième cylindre 18, lisse, au point de contact ou de jonction 29 des deux feuilles, est supérieur à l'épaisseur maximum d'une feuille de carton ondulé à traiter, de manière à ce que la pression soit nulle quelque soit les papiers.

Avantageusement, l'aspiration de la feuille de carton ondulé sur le cylindre cannelé central 13 se poursuit en aval du point de contact 29 grâce à l'allongement sur un arc de l'ordre de 60°, de la chambre 50 appartenant à la bague 51 représentée schématiquement sur la figure 4 et qui est du type de la couronne 44 décrite en référence au cylindre 26.

Un dispositif casse vide et /ou de décollage du carton (non représenté) connu en lui-même, est également prévu de façon similaire au point de décallage 53 de la feuille de carton ondulé; - une seconde zone de contact 54, où les deux feuilles sont à nouveau maintenues l'une contre l'autre mais cette fois-ci sur le cylindre 26 sur un angle d'enroulement béta, par exemple de 180°, ce qui permet de compléter la gélatinisation et le séchage de la colle.

V étant la vitesse de défilement du carton, VI la vitesse extérieure du cylindre est par exemple égale à 1,05 en nominal, de façon non réglable.

Dans le mode de réalisation plus particulièrement décrit ici, et afin de maintenir la feuille de carton ondulé du côté cannelé, en contact avec la surface cannelée du cylindre 13 sur un angle alpha, le cylindre 26 présente également au moins par rapport au plan tangent au point de contact 29 avec le cylindre 13, une partie de sa surface du côté dudit cylindre 13.

Pour ce faire, l'axe 28 du cylindre 26 peut également être situé du côté du cylindre 13, par rapport au plan vertical passant par l'axe 55 du cylindre lisse 18.

Un petit rouleau 56 non chauffant, lisse et plein, connu en lui-même, et propre à être en contact avec la feuille du carton ondulé, du côté ondulé, est par ailleurs pour exemple prévu avant renvoi vers la table d'évacuation de la feuille de carton ondulé formée en partie haute.

Il présente par exemple une génératrice inférieure 57 située en-dessous du plan horizontal 58 tangent à la génératrice supérieure du cylindre 26.

Avantageusement l'axe 59 du cylindre 32 est situé en-dessous de l'axe 28 du cylindre 26, et sa position est réglable verticalement pour permettre de modifier l'angle d'enroulement béta. Des distances suffisantes e et e' entre parois latérales, respectivement des cylindres 13 et 26, et 26 et 32 sont par ailleurs prévues pour permettre un bon déroulement de la feuille de carton ondulé formée. On va maintenant décrire le fonctionnement de la machine selon le mode de réalisation de l'invention plus particulièrement décrit ici.

La feuille précannelée par le premier cylindre chauffant 12 est engrenée sur le deuxième cylindre cannelé 13 qui l'aspire de façon connue en elle- même, comme décrit ci-avant sur un angle au centre correspond à de l'ordre de 240°, soit 180° jusqu'au point 29 de contact avec la feuille plane amenée en vis-à-vis par le cylindre lisse 18, également chauffant, et de l'ordre de 60° (angle alpha) en aval dudit point de contact 29.

La feuille de carton ondulé formée par la feuille cannelée préalablement encollée et la feuille plane reste donc en contact avec le cylindre chauffant 13 jusqu'au point 53, où le décollage de la feuille est favorisé par un jet d'air comprimé.

La feuille de carton ondulé est ensuite reprise par le quatrième cylindre 26, lisse, chauffant et aspirant, la feuille de couverture étant du côté de la surface dudit cylindre, par ailleurs actionné à une vitesse un peu supérieure à celle du deuxième cylindre pour constituer les moyens d'entraînement positif par traction sur ladite feuille de carton ondulé en aval du point 29.

Celle-ci est aspirée par les trous de la surface du cylindre 26, par exemple sur 180°, avant décollement par jet soufflant, déviation par le rouleau 56 et évacuation. La force de traction exercée sur le carton ondulé par les moyens d'entraînement positif est supérieure à de l'ordre de 4 N/cm, par exemple de l'ordre de 5 N/cm ou de l'ordre de 8 N/cm.

Grâce à l'invention, on a pu constater une amélioration significative des caractéristiques du carton ondulé simple face produit.

On a représenté sur les lignes 6, 7 et 8, à titre d'exemples, des courbes donnant la résistance à l'écrasement à plat ou à l'éclatement en fonction de la vitesse, pour des vitesses de défilement comprises entre 100 et 230m/mn, pour trois qualités de carton double face différentes, dont la feuille de base simple face a été obtenue à partir d'une machine de l'art antérieur telle que décrite en référence aux figures 1 à 3 (en trait interrompu) , et avec une machine selon le mode de réalisation de l'invention plus particulièrement décrit ici correspondant aux figures 4 et 5 (en trait plein) .

La résistance est exprimée en kilo-pascal. Les références des papiers utilisés sont dans l'ordre, les spécifications de la feuille plane de couverture, de la feuille cannelée, et de la deuxième feuille plane complétant la simple face, pour former la feuille double face. Les lettres majuscules de désignation correspondent à la norme française NF Q 01005 et notamment:

T désigne du papier communément appelé Test Liner par l'homme du métier;

K désigne du papier connu sous la dénomination papier KRAFT;

C désigne du papier cannelé recyclé H désigne du papier cannelé recyclé traité, et R désigne du papier ordinaire pour cannelures.

Le chiffre figurant après la lettre majuscule donne le grammage du papier en gramme par m2.

La figure 6 concerne un papier de qualité T150/C110/T150. Avec l'invention (courbe 60) les caractéristiques de résistance à l'éclatement sont sensiblement conservées quelque soit la vitesse dans la plage examinée.

L'invention permet ainsi un gain de + 12% à 100 m/mm et de +20% à 160 m/mm, par rapport à ce que l'on obtient avec une machine classique (courbe 61) dite à Presse lisse.

Dans le cas d'une machine classique, le carton obtenu dans la zone de vibration (zone 62) présente par ailleurs une moins bonne tenue, et la limite de production est rapidement atteinte en dessous de 160 m/mm, contrairement au carton obtenu avec l'invention qui concerve sensiblement ses caractéristiques au- delà de 200 m/mm, et ne voit pas ses qualités modifiées dans la zone de vibration.

Les figures 7 et 8 concernent deux autres qualités de carton, à savoir des feuilles de carton ondulé T200/H150/T200 et R100/C110/R100.

Les courbes obtenues respectivement 70 et 71, et 80 et 81, attirent les mêmes remarques que les courbes 60 et 61 ci-dessus.

Comme il va de soi et comme il résulte d'ailleurs de ce qui précède, la présente invention ne se limite pas au mode de réalisation plus particulièrement envisagé. Elle concerne également et

notamment les cas où les moyens d'entraînement positif exerçant une traction et situés entièrement en aval du deuxième cylindre, sont des moyens de pincement entre rouleaux en matière élastique, des moyens d'entraînement par courroie en appui sur une tôle plane ou cylindrique, ou sur une autre courroie, et les cas où les moyens de chauffage complémentaires sont constitués par une table chauffante ou par un sécheur électrique ou un sécheur à infrarouge.