Les affûteurs manuels disponibles actuellement sont conçus avec des outils fixes. Ce peut tre une lime, un burin ou une pierre. Le désavantage de cette solution est lié au fait qu'au cours des affûtages successifs c'est la mme zone de l'outil qui est mise au contact de la carre à affûter. Ceci conduit à une usure de la surface abrasive de l'outil, qui finit par former une"marche d'usure". Cette marche d'usure émousse le fil de la carre.

On connaît également des affûteurs ayant une meule ou autre entraînée en mouvement par un moteur électrique. La construction d'un tel affûteur est plus complexe, et son utilisation nécessite une source d'énergie électrique. De plus il est lourd et volumineux. Un skieur aurait quelques difficultés à avoir un affûteur de ce type dans une poche de vtement ou un sac à dos afin de procéder à un réaffûtage des carres sur une piste de ski. Un tel type d'affûteur n'est pas concerné par l'invention.

Un but de l'invention est de proposer un affûteur manuel amélioré dont la qualité d'affûtage ne se dégrade pas au cours de son utilisation.

Un autre but est de proposer un affûteur dont la construction est simple et qui soit simple d'utilisation et facilement transportable.

D'autres buts apparaîtront au cours de la description qui va suivre.

L'affûteur manuel selon l'invention comprend un bloc support avec au moins une face d'appui prévue pour glisser le long de la semelle de l'engin de glisse et une partie abrasive montée sur un bord latéral du bloc support.

Il est caractérisé par le fait que la partie abrasive est montée en mouvement libre de rotation ou de translation par rapport au bloc support.

L'invention sera mieux comprise en se référant à la description ci-dessous et aux dessins en annexe qui lui sont attachés.

Liste des dessins Figure 1 : vue de l'affûteur en perspective sur la semelle du ski.

Figure 2 : vue des forces de frottement appliquées à l'outil, entraînant sa rotation.

Figure 3 : vue des sillons produits sur la carre par les outils d'affûtage.

Figure 4 : vue d'un outil abrasif avec gorge monté sur son axe de rotation.

Figure 5 : vue en perspective d'un outil abrasif rotatif avec la partie centrale évidée.

Figure 6 : vue d'un outil abrasif percé monté sur son axe de rotation.

Figure 7 : vue en plan d'un outil abrasif rotatif avec un pan conique.

Figure 8 : vue de l'affûteur avec une partie abrasive formée par deux meules tronconiques.

Figure 9 : vue d'un outil abrasif cylindrique.

Figure 10 : vue de l'affûteur formé par deux cylindres abrasifs.

Figure 11 : vue d'un outil avec une partie abrasive en bande sans fin.

L'affûteur représenté dans la figure 1 comprend un bloc support 2 de forme générale parallélépipédique. Le bloc support 2 est prévu pour tre saisi manuellement. Il a une face inférieure d'appui qui est prévue pour glisser sur la semelle de l'engin de glisse, par exemple du ski.

Dans le mode de réalisation illustré, deux meules 1 et 1' sont montées en rotation libre sur un des bords latéraux du bloc support 2. Les meules sont des disques abrasifs montés à l'extrémité d'axes 5 et 5'eux-mmes logés dans le bloc support 2. La surface abrasive des meules est dans ces conditions perpendiculaire à leur axe de rotation. Une plaque amovible 6 reliée au bloc support 2 par des entretoises est située sur l'extérieur des meules. Cette plaque retient les axes 5 et 5'dans leur logement et maintient les meules dans l'alignement l'une de l'autre. D'autres constructions peuvent aussi convenir.

Le diamètre des meules est supérieur à l'épaisseur du bloc support 2, il est prévu pour qu'elles couvrent les carres latérales sur toute leur hauteur et s'étendent mme au-delà.

Les meules sont placées dans l'alignement l'une de l'autre de façon à offrir des surfaces abrasives la et l'a situées dans un mme plan.

Avantageusement les meules 1 et 1'sont en saillie par rapport aux deux faces supérieure et inférieure du bloc support, et chacune de ses faces est prévue pour glisser sur la semelle du ski. De plus, ces faces sont planes mais ne sont pas strictement parallèles, elles forment entre elles un dièdre d'angle au sommet égal à quelques degrés, notamment inférieur à 10 degrés, ce qui permet de donner aux meules un angle d'attaque différent selon la face d'appui utilisée pour le bloc support.

Les meules 1 et 1'peuvent tre semblables ou avoir des qualités abrasives différentes.

L'outil est prévu pour tre utilisé ainsi que l'illustre la figure 1. La surface abrasive des meules au contact de la carre étant déportée par rapport à l'axe de rotation, les meules 1 et 1'sont entraînées en rotation par leur propre frottement contre la carre à affûter, au cours des mouvements de va-et- vient du bloc support sur la semelle du ski.

Selon le mode de réalisation illustré en figure 1, on a prévu des roues auxiliaires 19,19'd'entraînement en rotation des axes 5,5'qui opèrent par roulement sur la semelle du ski.

Ces roues toutefois sont facultatives et les meules pourraient générer leur rotation par leur seul frottement sur la face des carres à affûter.

Ainsi, la partie abrasive mobile de l'affûteur est entraînée en rotation par des roues 22,22'frottant sur la semelle de ski ou/et par le moment produit par la décomposition de forces visibles en figure 2. La résultante de forces F3 est composée par les forces de frottement élémentaires F1 produites par le déplacement longitudinal de l'outil sur la carre à affûter et F2 due au maintien de la partie abrasive par son axe de rotation sur le support 2. Ces forces sont réparties sur toute la surface de la partie abrasive en contact avec la carre.

La partie abrasive mobile produit sur la carre 4 un frottement oblique selon des lignes ou des rayures inclinées à 45° environ. Ces rayures sont schématisées en 9 dans la figure 3. Elles ne se trouvent plus parallèles mais obliques au fil du tranchant de la carre, contrairement aux rayures obtenues avec des outils à partie abrasive fixe. Le tranchant de la carre ainsi affûté est moins fragile. En effet les sillons parallèles au fil du tranchant de la carre sont autant d'amorces de ruptures fragilisant ce tranchant.

Selon un mode préférentiel de réalisation d'une meule, on réalise une gorge de dégagement 7 centrée sur son axe de rotation. Le rayon externe de La gorge est supérieur à la distance de l'axe de rotation à la face d'appui du bloc support pour qu'au moins à l'aplomb de l'axe de rotation de la meule le tranchant de la carre soit à la hauteur de la gorge, hors de contact avec la surface abrasive de la meule.

De cette façon on évite une marche d'usure de la meule semblable à celle d'un outil fixe. En effet, la surface abrasive de la meule travaille et s'use de façon uniforme sur toute sa surface, excepté à proximité immédiate de l'axe de rotation qui n'est pas utilisé pour l'opération d'affûtage et qui est séparée de la surface abrasive utile de la meule par la gorge de dégagement.

Selon une variante de réalisation illustrée en figure 6, la meule 1 est une couronne avec un évidement central 13 dont le rayon est supérieur à la distance entre l'axe de la meule et la surface d'appui.

Comme cela est visible dans la figure 6, la couronne de meule 1 est assemblée par exemple par collage sur un disque 15 monté à l'extrémité d'un axe 5.

La gorge ou l'évidement ne sont pas limitatifs. Ce qui est important c'est de donner à la meule une forme de cloche pour que toute sa surface abrasive travaille et s'use régulièrement.

Une autre variante de réalisation est illustré dans les figures 7 et 8.

La meule a ici une surface abrasive utile 14 de forme de tronc de cône dont un angle au sommet est très ouvert, voisin de 180 degrés. En service, le bloc support 2 place les axes des meules en oblique selon une orientation par rapport à la face de la carre à affûter égale à l'angle au sommet du tronc de cône pour que les meules aient des génératrices dans le plan de la face de carre à affûter. Cette orientation peut tre obtenue en inclinant le bloc support dans le plan de la semelle du ski comme le montre la figure 8. Elle pourrait tre obtenue aussi en inclinant de la mme façon les axes des meules par rapport à la face d'appui du bloc support.

L'inclinaison de l'axe modifie également l'angle d'affûtage de la carre.

Une autre variante de réalisation est représentée dans les figures 9 et 10. Selon cette variante, chaque meule a une surface abrasive cylindrique centrée sur son axe de révolution. Comme le montre la figure 10, les axes de rotation des meules sont inclinées par rapport au bloc support 2 pour que la rotation des meules ait un effet abrasif sur la carre.

Selon la variante illustrée en figure 11, la partie abrasive mobile est formée par une bande abrasive sans fin 20 montée sur deux galets 21 et 22 de renvoi. Les axes des galets sont inclinés dans le plan de la face à affûter de telle façon que la bande attaque cette face à affûter en oblique. On retrouve également ici la décomposition des forces F1, F2 et F3 qui induisent le mouvement de la bande avec le déplacement du bloc support 2.

L'affûteur qui vient d'tre décrit sous différentes variantes de réalisation peut tre réalisé de façon simple sous un faible encombrement qui le rend facilement transportable. I1 n'utilise aucun moteur électrique d'entraînement, et de ce fait il ne nécessite aucune source d'alimentation externe.

Sous sa forme de réalisation particulière mettant en oeuvre deux meules pourvues de gorges ou d'un évidement central, il assure un affûtage régulier des faces latérales des carres, avec une usure régulière de la surface abrasive qui donne une arte de carre bien tranchante.

La surface des carres située dans le plan de la semelle de l'engin de glisse peut évidement également tre affûtée par cet outil. L'axe de fixation de la parties abrasive forme alors un angle proche de la normale au plan de la semelle.

Naturellement la présente description n'est donnée qu'à titre indicatif et l'on pourrait adopter d'autres mises en oeuvre de l'invention sans pour autant sortir du cadre de celle-ci.

En particulier le nombre de meules n'est pas limitatif, on pourrait avoir plus ou moins de deux meules pour un affûteur.

De façon préférentielle les meules sont prévues pour pouvoir tre échangées.

Egalement le bloc support pourrait avoir une autre forme qu'un bloc parallélépipédique. En particulier, il pourrait présenter du côté des meules une extension latérale dans laquelle les axes des meules seraient logés. Ceci permet de rapprocher les axes de meules de la semelle de glisse et d'utiliser des meules de plus petit diamètre.