L'invention concerne, de façon générale, les techniques permettant de lier deux pièces l'une à l'autre de façon éventuellement réversible. Plus précisément, l'invention concerne, selon un premier de ses aspects, un assemblage mécanique, comprenant une première pièce, une deuxième pièce, et une liaison à bouton- pression, la liaison comprenant un téton lié à la première pièce et des moyens de retenue liés à la deuxième pièce, le téton présentant, dans le sens de sa longueur, un fût faisant saillie de la première pièce, s 'étendant suivant une direction axiale, et se terminant par un renflement radial, et les moyens de retenue comprenant un logement dimensionné pour recevoir le téton qui y est sélectivement introduit suivant la direction axiale et au moins un verrou élastique, disposé dans le logement, mobile transversalement à la direction axiale, et rappelé élastiquement vers une position de repos dans laquelle ce verrou élastique laisse dans le logement un passage plus étroit que l'encombrement du renflement radial, la deuxième pièce s 'étendant en épaisseur suivant la direction axiale, cette deuxième pièce étant réalisée dans un matériau autoportant élastiquement flexible, le logement étant formé par un perçage de la deuxième pièce suivant son épaisseur, et chaque verrou élastique étant essentiellement formé par une patte élastiquement flexible formée dans l'épaisseur de la deuxième pièce, délimitée en périphérie du logement par un premier bord, et présentant une liberté de débattement radial d'amplitude non nulle. Les assemblages de ce type sont bien connus depuis longtemps pour lier l'une à l'autre deux pièces de tissu de façon réversible. En revanche, lorsque les pièces à assembler sont rigides, l'assemblage est traditionnellement réalisé en exploitant la flexibilité transversale d'un organe d'assemblage s 'étendant suivant la direction de rapprochement des deux pièces à assembler, comme le montre par exemple la figure 8 de la demande de brevet US 2010/0155099.

Néanmoins, ce principe de liaison conduit toujours à un encombrement important, au point qu'il est parfois nécessaire de renoncer à assembler les deux pièces de façon éventuellement réversible et, finalement, de les coller ou les souder l'une sur l'autre.

Dans ce contexte, la présente invention a pour but de proposer un assemblage mécanique permettant de lier l'une à l'autre deux pièces relativement rigides dans un encombrement inférieur à celui auquel conduisent les solutions d'assemblage connues, cet assemblage pouvant de préférence supporter des démontages réalisés avec précaution. A cette fin, l'assemblage de l'invention, par ailleurs conforme à la définition générique qu'en donne le préambule ci-dessus, est essentiellement caractérisé en ce que le premier bord de chaque patte présente un lamage. Le terme "perçage" sera ici compris comme le résultat de l'action consistant à traverser une pièce de part en part, quel que soit le procédé mis en œuvre pour obtenir ce résultat . Le terme "formée" tel qu'appliqué à la patte élastiquement flexible sera ici compris comme n'impliquant aucune restriction a priori quant au procédé mis en œuvre pour réaliser cette patte.

Le terme "autoportant" sera ici compris comme applicable à tout matériau capable de supporter son propre poids sans subir de déformation notable, contrairement à ce qui est notamment le cas pour un tissu.

Un matériau "autoportant élastiquement flexible" au sens de la présente description est donc constitué par tout matériau dont la rigidité et l'élasticité sont suffisantes pour lui permettre de reprendre spontanément et au moins approximativement sa forme initiale après avoir subi une contrainte d'amplitude tolérée pour l'usage auquel est destinée la pièce réalisée dans ce matériau. Par ailleurs, le terme "radial" sera ici compris comme applicable à tout élément ou mouvement ayant au moins une dimension ou une composante perpendiculaire à la direction axiale . Ainsi, au lieu d'exploiter la flexibilité transversale d'un organe d'assemblage s'étendant suivant la direction de rapprochement des deux pièces à assembler, l'assemblage de l'invention exploite la flexibilité d'une patte formée dans l'épaisseur de la deuxième pièce, et ne conduisant donc à aucun encombrement supplémentaire suivant la direction axiale de rapprochement des deux pièces. De préférence, la deuxième pièce présente, pour chaque patte, une lumière correspondante de dégagement radial pratiquée dans l'épaisseur de cette deuxième pièce, chaque patte présentant un deuxième bord qui la délimite de la lumière correspondante, cette patte s 'étendant donc entre ses premier et deuxième bords .

Chaque patte peut avantageusement présenter une extrémité libre pour disposer d'une flexibilité maximale.

Le premier bord de chaque patte présente un lamage, auquel cas il est possible de prévoir que le téton d'une part et le lamage du premier bord de chaque patte d'autre part présentent, dans un plan passant par la direction axiale, des profils respectifs au moins partiellement complémentaires, la complémentarité de ces profils favorisant la retenue du renflement radial du téton par chaque patte.

Dans tous les cas, la longueur du téton peut être inférieure ou au plus égale à l'épaisseur que présente la deuxième pièce, au moins autour de la liaison, l'encombrement de cette liaison suivant la direction axiale étant ainsi nulle ou négligeable. Dans le cas préféré où la première pièce est également réalisée dans un matériau autoportant, le téton peut venir de matière avec cette première pièce, indépendamment de l'élasticité intrinsèque du matériau dans lequel est réalisée cette première pièce, pourvu que ce matériau réponde aux exigences de résistance à l'arrachement imposées par l'usage auquel est destiné ce téton. Le téton n'a pas non plus besoin d'être constitué d'un seul bloc et peut notamment être formé de deux parties séparées l'une de l'autre par une fente s 'étendant suivant la direction axiale.

De préférence, les moyens de retenue comprennent au moins deux pattes élastiquement flexibles entourant au moins partiellement le logement. En particulier, ces moyens de retenue peuvent comprendre deux pattes élastiquement flexibles disposées tête-bêche autour du logement et formant pince.

En pratique, l'une au moins des première et deuxième pièces peut avantageusement être réalisée par moulage d'un polymère ou d'un mélange de polymères.

L'assemblage mécanique de l'invention est notamment applicable, bien que de façon non limitative, à la fixation éventuellement réversible l'un sur l'autre d'au moins deux éléments d'un appareillage électrique du type de ceux qui comprennent une plaque, une sous-plaque, et / ou un support.

D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront clairement de la description qui en est faite ci-après, à titre indicatif et nullement limitatif, en référence aux dessins annexés, dans lesquels : la figure 1 est une vue en coupe axiale d'un assemblage conforme à l'invention, cette vue étant essentiellement limitée à la liaison de cet assemblage, et cet assemblage étant observé suivant l'incidence définie par les flèches I-I de la figure 2; la figure 2 est une vue de dessus de l'assemblage illustré à la figure 1 ; - la figure 3 est une vue en élévation d'une première pièce utilisable dans un assemblage conforme à l'invention, cette première pièce étant en l'occurrence constituée, à titre d'exemple, par une plaque d'un appareillage électrique; - la figure 4 est une vue en coupe axiale à échelle agrandie du téton visible à la figure 3, ce téton étant observé suivant l'incidence définie par les flèches IV-IV de cette figure 3; - la figure 5 est une vue en élévation d'une deuxième pièce utilisable dans un assemblage conforme à l'invention, cette deuxième pièce étant en l'occurrence constituée, à titre d'exemple, par une sous-plaque d'un appareillage électrique ;

- la figure 6 est une vue en coupe axiale à échelle agrandie des moyens de retenue visibles à la figure 5, ces moyens étant observés suivant 1 ' incidence définie par les flèches VI-VI de cette figure 5;

- la figure 7 est une vue en élévation d'un assemblage conforme à l'invention, cet assemblage comprenant la plaque visible à la figure 3 et la sous-plaque visible à la figure 5;

- la figure 8 est une vue en coupe axiale à échelle agrandie de la liaison visible à la figure 7, cette liaison étant observée suivant 1 ' incidence définie par les flèches VIII-VIII de cette figure 7;

- la figure 9 est une vue en perspective de la deuxième pièce et des moyens de retenue visibles aux figures 5 et 6; la figure 10 est une vue en perspective de l'assemblage et de la liaison visibles aux figures 7 et 8; et - la figure 11 est une vue à échelle agrandie d'un détail de la figure 10.

Les principaux éléments illustrés sur ces figures et invoqués dans la présente description sont repérés par des références entre parenthèses ou non, les références entre parenthèses étant affectées aux ensembles auxquels appartiennent les éléments repérés par des références sans parenthèses . Comme annoncé précédemment, l'invention concerne un assemblage mécanique éventuellement réversible comprenant une première pièce 1, une deuxième pièce 2, et une liaison à bouton-pression comprenant elle-même un téton 3 et des moyens de retenue 4.

Le téton 3 est lié à la pièce 1 et présente, dans le sens de sa longueur, un fût 30 qui fait saillie de cette pièce 1, qui s'étend suivant une direction axiale X, et qui se termine par un renflement radial 31.

Les moyens de retenue 4 sont liés à l'autre pièce 2 et comprennent un logement 40 et un ou plusieurs verrous élastiques 41. Le logement 40 est dimensionné pour recevoir le téton 3, y compris avec son renflement radial 31, lorsque ce téton est introduit dans ce logement 40 suivant la direction axiale X pour assembler les pièces 1 et 2 l'une avec l'autre.

Par ailleurs, chaque verrou élastique 41 est disposé dans le logement 40, est mobile transversalement à la direction axiale X, et est rappelé élastiquement vers une position de repos dans laquelle ce verrou élastique 41 laisse dans le logement 40 un passage plus étroit que l'encombrement du renflement radial 31.

Grâce à cet agencement, connu en lui-même, chaque verrou élastique 41 est déplacé de sa position de repos au passage du renflement radial 31 du téton 3, puis, ayant repris sa position de repos après le passage du renflement radial 31, maintient ce renflement radial en place dans le fond du logement .

Selon l'invention, la deuxième pièce 2 est réalisée dans un matériau autoportant élastiquement flexible et s'étend en épaisseur suivant la direction axiale X dans laquelle les pièces 1 et 2 sont rapprochées l'une de l'autre pour réaliser leur assemblage.

Dans un mode de réalisation avantageux de l'invention, la pièce 2 est par exemple réalisée par moulage d'un polymère ou d'un mélange de polymères, notamment de polymères thermoplastiques tels que le polycarbonate par exemple.

Le logement 40 est directement formé par un perçage de cette pièce 2 suivant son épaisseur et chaque verrou élastique 41 est essentiellement formé par une patte 41 élastiquement flexible formée dans l'épaisseur de cette même pièce 2. Par ailleurs, chaque patte 41 est délimitée en périphérie du logement 40 par un bord 411 correspondant, et présente une liberté de débattement radial d'amplitude non nulle . Par exemple, la pièce 2 présente, pour chaque patte 41, une lumière de dégagement radial correspondante 20, cette lumière 20 étant pratiquée dans l'épaisseur de la pièce 2.

Chaque patte 41, qui présente ainsi un bord 412 qui la délimite de la lumière 20 correspondante, s'étend entre ses bords 411 et 412, et se termine de préférence par une extrémité libre 413.

En pratique, il est avantageux de prévoir que les moyens de retenue 4 comprennent plusieurs pattes 41 élastiquement flexibles disposées de manière à entourer au moins partiellement le logement 40.

Dans le mode de réalisation préféré qui est illustré aux figures, ces moyens de retenue 4 comprennent deux pattes 41 élastiquement flexibles qui sont disposées tête-bêche autour du logement 40 et qui coopèrent à la manière des mors d'une pince . Comme le comprendra l'homme du métier, le dimensionnement des pattes 41 pourra avantageusement être déterminé ou optimisé, en fonction notamment de la nature du matériau constituant la pièce 2, soit par essai et erreur, soit avec l'aide de l'un quelconque des nombreux logiciels commercialement disponibles de résistance des matériaux, qui permettent de simuler le comportement d'une pièce mécanique en flexion et / ou sous contrainte.

Comme le montrent notamment les figures 6 et 9, le bord 411 de chaque patte 41 présente de préférence un lamage 410, la présence d'un tel lamage permettant de réduire encore l'encombrement de la liaison dans la direction axiale X.

Dans ce cas, le téton 3 d'une part et ce lamage 410 d'autre part présentent, dans un plan passant par la direction axiale X et par exemple constitué par le plan de la figure 8, des profils respectifs au moins partiellement complémentaires pour coopérer mutuellement l'un avec l'autre.

Ces profils comportent par exemple des surfaces externes obliques par rapport à la direction axiale X pour faciliter l'insertion du téton 3 dans le logement 40, et des surfaces internes perpendiculaires à la direction axiale X pour favoriser la retenue du renflement 31 par chaque patte 41.

L'un des intérêts de l'invention réside dans le fait qu'elle permet d'assembler deux pièces rigides au moyen notamment d'un téton 3 sans requérir de ce téton qu'il présente une quelconque élasticité.

Dès lors, comme le montrent les figures, il suffit de donner à ce téton 3 une longueur au plus égale à l'épaisseur que présente la pièce 2, au moins autour de la liaison constituée par ce téton 3 et par les moyens de retenue 4, pour que cette liaison soit intégralement logée dans l'épaisseur de la pièce 2. Dans le cas, qui correspond au champ d'application privilégié de l'invention, où la pièce 1 est réalisée dans un matériau autoportant, le téton 3 peut venir de matière avec la première pièce 1.

Par exemple, la pièce 1 peut elle aussi être réalisée par moulage d'un polymère ou d'un mélange de polymères, notamment de polymères thermoplastiques, et par exemple en polycarbonate .

Par ailleurs, le téton 3 n'est pas astreint à être monobloc mais peut au contraire, par exemple, être formé de deux parties telles que 3A et 3B, séparées l'une de l'autre par une fente 300 s 'étendant suivant la direction axiale X.

Une telle fente 300 présente au moins l'intérêt d'éviter l'apparition de retassures qui risqueraient autrement de se produire dans le cas où la pièce 1 et le téton 3 sont réalisés d'un seul bloc par moulage, et qui risqueraient d'être jugées inesthétiques dans le cas où elles seraient offertes à la vue.

Bien qu'elle ait été illustrée dans son application à la fixation éventuellement réversible de la plaque et de la sous-plaque d'un appareillage électrique comprenant éventuellement aussi un support lié à la sous-plaque, l'invention présente un champ d'application très vaste. En particulier, l'invention peut être utilisée chaque fois que deux pièces moulées, notamment en matière plastique, doivent être assemblées l'une à l'autre, comme c'est par exemple couramment le cas des accessoires dans le domaine de la construction automobile, ou des accessoires décoratifs dans les domaines de la mode ou de l'habitat, ou dans tout autre domaine pour obtenir un habillage décoratif ou personnalisable.