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Title:
METHOD FOR CALIBRATING SPACE ERRORS, AND METHOD AND SYSTEM FOR ESTIMATING THE ATTITUDE OF A VEHICLE
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2013/144282
Kind Code:
A1
Abstract:
The present invention relates to a method (50) for calibrating space errors induced by phase biases having a detrimental effect on the measurements of phase differences of radio signals received by three unaligned receiving antennas of a vehicle. The method (50) comprises the steps (52, 54) of estimating an inter-satellite angular deviation of a pair of satellites in two different ways: i) on the basis of the respective positions of the vehicle and of the satellites, so as to obtain a theoretical inter-satellite angular deviation; and ii) on the basis of the respective directions of incidence of the satellites relative to the vehicle, which are determined from phase measurements, so as to obtain an estimated inter-satellite angular deviation. The method (50) comprises the step (55) of estimating the space errors on the basis of said theoretical and estimated inter-satellite angular deviations. The present invention also relates to a method and system for estimating the attitude of a vehicle, in particular a spacecraft.

Inventors:
BROQUET RENAUD (FR)
POLLE BERNARD (FR)
MONTEL JOHAN (FR)
Application Number:
PCT/EP2013/056684
Publication Date:
October 03, 2013
Filing Date:
March 28, 2013
Export Citation:
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Assignee:
ASTRIUM SAS (FR)
CENTRE NAT ETD SPATIALES (FR)
International Classes:
G01S3/48; G01S19/22; G01S19/54; G01S19/55
Domestic Patent References:
WO2000022452A12000-04-20
Foreign References:
EP2085787A12009-08-05
FR2926891A12009-07-31
Other References:
GABOR M ET AL: "Satellite Satellite Single-Difference Phase Bias Calibration As Applied to Ambiguity Resolution", NAVIGATION, INSTITUTE OF NAVIGATION, FAIRFAX, VA, US, vol. 49, no. 4, 1 December 2002 (2002-12-01), pages 223 - 243, XP007913621, ISSN: 0028-1522
Attorney, Agent or Firm:
RIBEIRO-DIAS, Alexandre (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

Procédé (50) de calibration d'erreurs, dites « erreurs spatiales », induites par des biais de phase affectant des mesures de différences de phases de signaux radioélectriques reçus par au moins trois antennes de réception (A1 , A2, A3) non alignées d'un engin (10), lesdits biais de phase dépendant d'une direction d'incidence des signaux radioélectriques par rapport à l'engin (10), caractérisé en ce qu'il comporte, pour une paire de satellites (20) se trouvant à un instant donné dans un champ de vue radioélectrique de l'engin (10), des étapes de :

- (51 ) obtention de positions respectives de l'engin (10) et des satellites (20) de ladite paire,

- (52) estimation d'un écart angulaire inter-satellites de ladite paire de satellites (20) en fonction des positions respectives de l'engin (10) et des satellites de ladite paire, de sorte à obtenir un écart angulaire inter-satellites dit « théorique »,

- (53) estimation de directions d'incidence respectives des satellites (20) de ladite paire par rapport à l'engin (10) en fonction de mesures de phase de signaux radioélectriques reçus des satellites de ladite paire par les trois antennes de réception de l'engin (10),

- (54) estimation de l'écart angulaire inter-satellite de ladite paire de satellites (20) en fonction des directions d'incidence respectives des satellites de ladite paire par rapport à l'engin (10), de sorte à obtenir un écart angulaire inter-satellites dit « estimé »,

- (55) estimation des erreurs spatiales pour les directions d'incidence respectives des satellites (20) de ladite paire par rapport à l'engin (10) en fonction de l'écart angulaire inter-satellites théorique et de l'écart angulaire inter-satellites estimé déterminés pour ladite paire de satellites (20).

Procédé (50) selon la revendication 1 , caractérisé en ce que, les erreurs spatiales sont estimées sous la forme d'un modèle paramétrique dont les paramètres sont estimés en fonction d'écarts angulaires inter-satellites théoriques et d'écarts angulaires inter-satellites estimés déterminés pour plusieurs paires de satellites (20). 3 - Procédé (50) selon la revendication 2, caractérisé en ce que le champ de vue radioélectrique de l'engin (10) est préalablement partitionné en une pluralité de cônes distincts d'incidence de signaux radioélectriques par rapport à l'engin (10), et en ce que les erreurs spatiales sont considérées comme étant les mêmes pour toute direction d'incidence à l'intérieur d'un même cône d'incidence.

4 - Procédé (50) selon la revendication 3, caractérisé en ce que les cônes d'incidence d'élévation faible par rapport à un plan déterminé par les centres de phase des trois antennes de réception (A1 , A2, A3) de l'engin (10) sont d'angles solides respectifs inférieurs à ceux de cônes d'incidence d'élévation élevée par rapport audit plan.

5 - Procédé (50) selon la revendication 2, caractérisé en ce que les erreurs spatiales sont estimées sous la forme d'un modèle paramétrique dont les fonctions de base sont des harmoniques sphériques.

6 - Procédé (50) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que les satellites appartiennent à un système global de navigation par satellites et les trois antennes de réception (A1 , A2, A3) sont des antennes de récepteurs dudit système global de navigation par satellites, et en ce que les positions respectives des satellites (20) et de l'engin (10) sont déterminées à partir d'informations de navigation incluses dans les signaux radioélectriques reçus desdits satellites (20).

7 - Procédé (50) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que les erreurs spatiales sont estimées de façon récursive, paire de satellites (20) par paire de satellites (20) ou groupe de paires de satellites (20) par groupe de paires de satellites (20).

8 - Procédé (50) selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que,

Ns satellites organisés en Np paires se trouvant simultanément dans un champ de vue radioélectrique de l'engin (10), les erreurs spatiales pour chacune des directions d'incidence respectives des Ns satellites (20) par rapport à l'engin (10) sont estimées simultanément en fonction des écarts angulaires inter-satellites théoriques et des écarts angulaires intersatellites estimés déterminés pour lesdites Np paires de satellites (20).

9 - Procédé (50) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que de nouvelles paires de satellites (20) sont considérées au cours du temps, à mesure que des satellites (20) entrent dans le champ de vue radioélectrique de l'engin (10) et/ou une même paire de satellites est considérée plusieurs fois au cours du temps.

10 - Procédé d'estimation d'attitude d'un engin (10) en fonction de mesures de différences de phases de signaux radioélectriques reçus par au moins trois antennes de réception (A1 , A2, A3) non alignées de l'engin (10), caractérisé en ce que ledit procédé comporte la calibration d'erreurs spatiales conformément à l'une des revendications précédentes, et la compensation desdites erreurs spatiales estimées lors de l'estimation de l'attitude de l'engin (10).

1 1 - Produit programme d'ordinateur, caractérisé en ce qu'il comporte un ensemble d'instructions de code de programme qui, lorsqu'elles sont exécutées par un processeur, mettent en œuvre un procédé selon l'une des revendications précédentes.

12 - Système d'estimation d'attitude d'un engin (10) en fonction de mesures de différences de phases de signaux radioélectriques reçus par au moins trois antennes de réception (A1 , A2, A3) non alignées de l'engin (10), caractérisé en ce qu'il comporte des moyens configurés pour calibrer des erreurs spatiales conformément à l'une des revendications 1 à 9.

13 - Système d'estimation d'attitude selon la revendication 12, caractérisé en ce que les trois antennes de réception (A1 , A2, A3) sont des antennes de récepteurs d'un système global de navigation par satellites.

14 - Engin (10) spatial, caractérisé en ce qu'il comporte un système d'estimation d'attitude selon l'une des revendications 12 à 13.

15 - Engin (10) spatial selon la revendication 14, caractérisé en ce que, ledit engin spatial comportant un corps (12) comportant plusieurs faces externes sensiblement planes, les trois antennes de réception (A1 , A2, A3) sont agencées sur une même face externe dudit corps.

Description:
Procédé de calibration d'erreurs spatiales, procédé et système d'estimation d'attitude d'un engin

DOMAINE TECHNIQUE

La présente invention concerne l'estimation d'attitude d'un engin aérien ou spatial en fonction de mesures de phase de signaux radioélectriques reçus par cet engin. Plus particulièrement, la présente invention concerne la calibration d'erreurs, dites « erreurs spatiales », induites par des biais de phase affectant les mesures de phase, lesdits biais de phase dépendant d'une direction d'incidence des signaux radioélectriques par rapport à l'engin.

ÉTAT DE LA TECHNIQUE

Il est en effet connu, pour estimer l'attitude d'un engin spatial de type satellite, de mesurer les phases de signaux radioélectriques reçus d'un émetteur par deux bases de réception de l'engin, une base de réception consistant en deux antennes de réception, et les antennes de réception desdites deux bases de réception n'étant pas toutes alignées.

En effet, il est possible de déterminer une différence de marche des signaux radioélectriques reçus de l'émetteur par les deux antennes de réception d'une base de réception en comparant les phases mesurées sur lesdites deux antennes de réception. La direction d'incidence de l'émetteur par rapport à l'engin, c'est-à-dire la direction de l'émetteur dans un repère fixe par rapport à l'engin, peut ensuite être déterminée en fonction de deux différences de marche déterminées pour les deux bases de réception.

En estimant les directions d'incidence de deux émetteurs, il est possible d'estimer l'attitude de l'engin relativement à ces émetteurs. L'attitude absolue de l'engin peut en outre être estimée si les positions absolues respectives de l'engin et des émetteurs sont connues. De manière générale, la précision de l'estimation de l'attitude de l'engin est améliorée en considérant un nombre d'émetteurs supérieur à deux.

En considérant des émetteurs tels que des satellites d'un système global de navigation par satellites (GPS, Galileo, etc.), l'estimation de l'attitude de l'engin sera grandement facilitée. En effet, des satellites GPS, par exemple, émettent des informations de navigation qui permettent de déterminer la position de l'engin à partir d'informations de navigation reçues par des récepteurs GPS montés à bord dudit engin.

Toutefois, l'estimation d'attitude en fonction de mesures de phase repose généralement sur l'hypothèse que les signaux radioélectriques reçus ont suivi un trajet unique direct depuis l'émetteur jusqu'au centre de phase de chacune des antennes de réception. Or, il existe souvent d'autres trajets, indirects, entre l'émetteur et chacune des antennes de réception. Ces trajets indirects sont liés à la présence d'éléments réfléchissants et/ou diffractants à proximité des antennes de réception de l'engin. Ainsi, un signal radioélectrique reçu de l'émetteur par une antenne de réception sera la somme d'une composante reçue via le trajet direct, dite « composante directe », et d'une composante reçue via des trajets indirects, dite « composante indirecte ».

La composante indirecte mesurée pour une antenne de réception peut généralement être assimilée à un biais de phase dont la valeur dépend essentiellement de la direction d'incidence du signal radioélectrique reçu via le trajet direct, et éventuellement de la position et de l'orientation des éléments réfléchissants et/ou diffractants lorsque ceux-ci sont mobiles.

Toutefois, pour une même direction d'incidence, les biais de phase dus aux multi-trajets varient d'une antenne de réception à une autre, de sorte que ces biais de phase ne se compensent pas dans le calcul des différences de phases entre paires d'antennes de réception et introduisent des erreurs sur les différences de phases utilisées pour l'estimation de l'attitude de l'engin. Ces erreurs sur les différences de phase sont dites « erreurs spatiales » car les biais de phase qui en sont à l'origine dépendent de la direction d'incidence considérée.

Pour calibrer les erreurs spatiales, il est possible de comparer l'attitude, estimée en fonction des différences de phases de signaux radioélectriques reçus par les trois antennes de réception, à une autre estimation de l'attitude fournie par un senseur d'attitude, distinct des trois antennes de réception, tel qu'un senseur stellaire. On comprend cependant qu'une telle solution nécessite d'embarquer dans l'engin deux systèmes distincts pour estimer l'attitude de l'engin.

EXPOSÉ DE L'INVENTION

La présente invention a pour objectif de remédier à tout ou partie des limitations des solutions de l'art antérieur, notamment celles exposées ci-avant, en proposant une solution qui permette de calibrer les erreurs spatiales, induites par la réception sur les antennes de réception de l'engin de composantes indirectes, qui ne nécessite pas d'utiliser un senseur d'attitude distinct desdites antennes de réception.

A cet effet, et selon un premier aspect, l'invention concerne un procédé de calibration d'erreurs spatiales induites par des biais de phase affectant des mesures de différences de phases de signaux radioélectriques reçus par au moins trois antennes de réception non alignées d'un engin, lesdits biais de phase dépendant d'une direction d'incidence des signaux radioélectriques par rapport à l'engin. Le procédé de calibration comporte, pour une paire de satellites se trouvant à un instant donné dans un champ de vue radioélectrique de l'engin, des étapes de :

- obtention de positions respectives de l'engin et des satellites de ladite paire,

- estimation d'un écart angulaire inter-satellites de ladite paire de satellites en fonction des positions respectives de l'engin et des satellites de ladite paire, de sorte à obtenir un écart angulaire intersatellites dit « théorique »,

- estimation de directions d'incidence respectives des satellites de ladite paire par rapport à l'engin en fonction de mesures de phase de signaux radioélectriques reçus des satellites de ladite paire par les trois antennes de réception de l'engin,

- estimation de l'écart angulaire inter-satellite de ladite paire de satellites en fonction des directions d'incidence respectives des satellites de ladite paire par rapport à l'engin, de sorte à obtenir un écart angulaire inter-satellites dit « estimé »,

- estimation des erreurs spatiales pour les directions d'incidence respectives des satellites de ladite paire par rapport à l'engin en fonction de l'écart angulaire inter-satellites théorique et de l'écart angulaire inter-satellites estimé déterminés pour ladite paire de satellites.

En pratique, les erreurs spatiales seront estimées en fonction d'écarts angulaires inter-satellites théoriques et d'écarts angulaires inter-satellites estimés déterminés pour plusieurs paires de satellites, lesdites paires de satellites pouvant par exemple être considérées simultanément et/ou successivement.

Par « écart angulaire inter-satellites » d'une paire de satellites, on entend l'angle entre les directions respectives des deux satellites de cette paire par rapport à l'engin. L'intérêt d'estimer des écarts angulaires inter-satellites réside dans le fait que ceux-ci sont indépendants de l'attitude de l'engin, mais dépendent uniquement des positions respectives des satellites et de l'engin.

La calibration des erreurs spatiales est donc réalisée en estimant les écarts angulaires inter-satellites de paires de satellites de deux façons différentes :

- en fonction des positions respectives des satellites et de l'engin, de sorte à obtenir des écarts angulaires inter-satellites théoriques, - en fonction des directions d'incidence respectives des satellites, estimées en fonction de mesures de phase affectées par les biais de phase à calibrer, de sorte à obtenir des écarts angulaires intersatellites estimés.

En considérant les écarts angulaires inter-satellites théoriques comme dépourvus d'erreurs, et en comparant les écarts angulaires inter-satellites estimés, affectés par les biais de phase, auxdits écarts angulaires intersatellites théoriques, il sera possible de calibrer les erreurs spatiales dans la limite de la précision des positions respectives des satellites et de l'engin.

Il est cependant à noter que, du fait que les écarts angulaires inter- satellites considérés ne dépendent pas de l'attitude de l'engin, les erreurs spatiales pourront dans certains cas n'être calibrées qu'à un biais d'attitude près. En d'autres termes, l'attitude de l'engin, éventuellement estimée après calibration et correction des erreurs spatiales, pourra être affectée d'un biais. Toutefois, ce biais d'attitude sera le même quelle que soit l'attitude réelle de l'engin et pourra, le cas échéant, être aisément détecté et à son tour calibré en mettant en œuvre des moyens considérés comme connus de l'homme de l'art.

Dans des modes particuliers de mise en œuvre, le procédé de calibration comporte l'une ou plusieurs des caractéristiques suivantes, prises isolément ou suivant toutes les combinaisons techniquement possibles.

Dans un mode particulier de mise en œuvre, les erreurs spatiales sont estimées sous la forme d'un modèle paramétrique dont les paramètres sont estimés en fonction d'écarts angulaires inter-satellites théoriques et d'écarts angulaires inter-satellites estimés calculés pour plusieurs paires de satellites.

De telles dispositions permettent de réduire le nombre de directions d'incidence différentes pour lesquelles des erreurs spatiales doivent être calibrées, et donc de réduire le nombre de calculs à effectuer ainsi que la quantité d'erreurs spatiales/paramètres à mémoriser.

Dans un mode particulier de mise en œuvre, le champ de vue radioélectrique de l'engin est préalablement partitionné en une pluralité de cônes distincts d'incidence de signaux radioélectriques par rapport à l'engin, et les erreurs spatiales sont considérées dans le modèle paramétrique comme étant les mêmes pour toute direction d'incidence à l'intérieur d'un même cône d'incidence. Les paramètres estimés du modèle paramétrique sont alors, pour chaque cône d'incidence, la valeur des erreurs spatiales pour toute direction d'incidence à l'intérieur de ce cône d'incidence.

Dans un mode particulier de mise en œuvre, les cônes d'incidence d'élévation faible par rapport à un plan déterminé par les centres de phase des trois antennes de réception de l'engin sont d'angles solides respectifs inférieurs à ceux de cônes d'incidence d'élévation élevée par rapport audit plan.

Il a en effet été constaté que la composante indirecte est plus faible pour des directions d'incidence sensiblement normales (élévation élevée), par rapport au plan déterminé par les trois antennes de réception, que pour les directions d'incidence rasantes (élévation faible) par rapport audit plan.

De telles dispositions permettent donc d'optimiser la calibration des erreurs spatiales en estimant davantage d'erreurs spatiales pour les directions d'incidence pour lesquelles les erreurs spatiales varient beaucoup que pour les directions d'incidence pour lesquelles les erreurs spatiales varient peu.

Dans un mode particulier de mise en œuvre, les erreurs spatiales sont estimées sous la forme d'un modèle paramétrique dont les fonctions de base sont des harmoniques sphériques.

Dans un mode particulier de mise en œuvre, les satellites appartiennent à un système global de navigation par satellites et les trois antennes de réception sont des antennes de récepteurs dudit système global de navigation par satellites. En outre, les positions respectives des satellites et de l'engin sont déterminées à partir d'informations de navigation incluses dans les signaux radioélectriques reçus des satellites.

De telles dispositions sont avantageuses en ce que la calibration des erreurs spatiales peut être réalisée exclusivement à partir des signaux radioélectriques reçus des satellites :

- les écarts angulaires inter-satellites théoriques sont déterminés à partir des informations de navigation incluses dans les signaux radioélectriques reçus des satellites,

- les écarts angulaires inter-satellites estimés sont déterminés à partir des mesures de phase desdits signaux radioélectriques reçus des satellites.

La calibration des erreurs spatiales peut ainsi être réalisée sans utiliser d'autre senseur d'attitude que les trois antennes de réception.

Il est à noter que, dans ce mode particulier de mise en œuvre, les écarts angulaires inter-satellites peuvent être considérés comme dépourvus d'erreurs. En effet, les positions de tels satellites sont couramment estimées à quelques mètres près. D'autre part, la position de l'engin peut être estimée à quelques mètres près par les récepteurs du système global de navigation par satellites. Du fait de l'éloignement entre les satellites et l'engin qui, dans le cas d'un engin en orbite basse, est très supérieur à 1000 kilomètres, il s'en suit que l'estimation des écarts angulaires inter-satellites théoriques à partir des positions des satellites et de l'engin est extrêmement précise et peut être considérée au premier ordre comme dépourvue d'erreurs.

Dans un mode particulier de mise en œuvre, les erreurs spatiales sont estimées de façon récursive, paire de satellites par paire de satellites ou groupe de paires de satellites par groupe de paires de satellites.

Dans un mode particulier de mise en œuvre, lorsque Ns satellites organisés en Np paires se trouvent simultanément dans le champ de vue radioélectrique de l'engin, les erreurs spatiales pour chacune des directions d'incidence respectives desdits Ns satellites par rapport à l'engin sont estimées simultanément en fonction des écarts angulaires inter-satellites théoriques et des écarts angulaires inter-satellites estimés déterminés pour lesdites Np paires de satellites.

Dans un mode particulier de mise en œuvre, de nouvelles paires de satellites sont considérées au cours du temps à mesure que des satellites entrent dans le champ de vue radioélectrique de l'engin.

Dans un mode particulier de mise en œuvre, une même paire de satellites est considérée plusieurs fois au cours du temps.

Selon un second aspect, l'invention concerne un procédé d'estimation d'attitude d'un engin en fonction de mesures de différences de phases de signaux radioélectriques reçus par au moins trois antennes de réception non alignées de l'engin. Ledit procédé d'estimation d'attitude comporte également la calibration d'erreurs spatiales conformément à l'invention.

Selon un troisième aspect, l'invention concerne un produit programme d'ordinateur comportant un ensemble d'instructions de code de programme qui, lorsqu'elles sont exécutées par un ou plusieurs processeur, mettent en œuvre un procédé de calibration d'erreurs spatiales ou un procédé d'estimation d'attitude conformément à l'invention.

Selon un quatrième aspect, l'invention concerne un système d'estimation d'attitude d'un engin en fonction de mesures de différences de phases de signaux radioélectriques reçus par au moins trois antennes de réception non alignées de l'engin. Ledit système d'estimation d'attitude comporte en outre des moyens configurés pour calibrer les erreurs spatiales conformément à l'invention.

Dans un mode particulier de réalisation du système d'estimation d'attitude, les trois antennes de réception sont des antennes de récepteurs d'un système global de navigation par satellites, par exemple des récepteurs GPS ou des récepteurs Galileo.

Selon un cinquième aspect, l'invention concerne un engin spatial comportant un système d'estimation d'attitude conforme à l'invention.

Dans un mode particulier de réalisation, l'engin spatial comporte un corps comportant plusieurs faces externes sensiblement planes, et les trois antennes de réception sont agencées sur une même face externe dudit corps. PRÉSENTATION DES FIGURES

L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description suivante, donnée à titre d'exemple nullement limitatif, et faite en se référant aux figures qui représentent :

- Figure 1 : une représentation schématique d'un engin spatial et de satellites en orbite autour de la Terre,

- Figure 2 : une représentation schématique d'une vue rapprochée de l'engin spatial de la figure 1 ,

- Figure 3 : un diagramme illustrant les principales étapes d'un exemple de mise en œuvre d'un procédé de calibration d'erreurs spatiales,

- Figure 4 : une représentation schématique d'une vue rapprochée de l'engin spatial illustrant l'expression d'une direction d'un satellite par rapport audit engin spatial, dans un repère fixe par rapport audit engin spatial,

- Figure 5 : une représentation schématique d'un champ de vue radioélectrique de l'engin spatial,

- Figure 6 : une représentation schématique d'une partition particulière du champ de vue radioélectrique de l'engin spatial. Dans ces figures, des références identiques d'une figure à une autre désignent des éléments identiques ou analogues. Pour des raisons de clarté, les éléments représentés ne sont pas à l'échelle, sauf mention contraire.

DESCRIPTION DÉTAILLÉE DE MODES DE RÉALISATION

La figure 1 représente schématiquement un engin 10 spatial, dont on cherche à estimer l'attitude, et des satellites 20 en orbite autour de la Terre.

Par exemple, l'engin 10 spatial est en orbite basse (LEO pour « Low Earth Orbit ») autour de la Terre.

Dans la suite de la description, on se place de manière non limitative dans le cas où les satellites 20 sont des satellites d'un système global de navigation par satellites (GNSS pour « Global Navigation Satellite System »), tel qu'un système GPS et/ou Galileo, etc.

Plus particulièrement, on considère de manière non limitative des satellites 20 GPS. De tels satellites 20 GPS sont en orbite circulaire autour de la Terre, à une altitude approximative de 20000 kilomètres.

La figure 1 représente également les directions respectives de deux satellites 20 GPS par rapport à l'engin 10 spatial, lesquelles sont représentées par des vecteurs respectivement u m et u n . L'angle e mn entre lesdites directions u m et u n correspond à l'écart angulaire inter-satellites de la paire formée par lesdits deux satellites 20 GPS.

La figure 2 représente schématiquement une vue rapprochée de l'engin 10 spatial. Tel qu'illustré par cette figure, l'engin 10 spatial comporte un corps 12 comportant plusieurs faces externes sensiblement planes. Par exemple, le corps 12 est sensiblement en forme de cube.

L'engin 10 spatial comporte également trois antennes de réception non alignées, respectivement A1 , A2 et A3, adaptées à recevoir des signaux radioélectriques émis par les satellites 20 GPS. Rien n'exclut, suivant d'autres exemples, de considérer un nombre plus important d'antennes de réception A1 , A2, A3 pour estimer l'attitude dudit engin 10 spatial. Toutefois, il est nécessaire d'avoir au moins trois antennes de réception non alignées pour pouvoir estimer l'attitude dudit engin 10 spatial suivant trois axes.

Les trois antennes de réception A1 , A2, A3 appartiennent à des récepteurs GPS. Ces récepteurs GPS peuvent être complètement distincts ou partager certains moyens, comme par exemple des moyens de calcul adaptés à déterminer la position de l'engin 10 en fonction des signaux radioélectriques reçus sur l'une quelconque desdites trois antennes de réception A1 , A2, A3.

De préférence, et tel qu'illustré par la figure 2, les trois antennes de réception A1 , A2, A3 sont agencées sur une même face externe dudit corps. De la sorte, il est possible de maximiser un champ de vue radioélectrique commun auxdites trois antennes de réception. Ceci permet de maximiser le nombre de satellites 20 GPS se trouvant simultanément dans les champs de vues radioélectriques desdites trois antennes de réception. Dans la suite, on désigne par « champ de vue radioélectrique de l'engin spatial » le champ de vue radioélectrique commun aux trois antennes de réception A1 , A2, A3.

Les trois antennes de réception A1 , A2, A3 sont organisées en deux bases de réception : une première base de réception B1 formée par les antennes de réception A1 et A2, et une seconde base de réception B2 formée par les antennes de réception A2 et A3. Il est à noter que rien n'exclut, suivant d'autres exemples, de considérer également une troisième base de réception formée par les antennes de réception A1 et A3.

De manière nullement limitative, on se place dans le cas où les deux bases de réception B1 , B2 sont sensiblement orthogonales.

Dans tout le contexte de la présente demande, on désigne par « direction d'incidence » d'un satellite 20 GPS l'expression de la direction de ce satellite GPS par rapport à l'engin 10 spatial dans un repère fixe par rapport audit engin spatial. Les directions u m et u n peuvent en effet être exprimées dans un repère quelconque ; lorsqu'elles sont exprimées dans un repère fixe par rapport à l'engin 10 spatial, elles sont désignées respectivement par v m et v n . On comprend que seules les directions d'incidence v m et v n des satellites 20 GPS par rapport à l'engin 10 spatial englobent une information sur l'orientation de l'engin 10 spatial par rapport aux satellites 20 GPS, information qui permet, combinée aux positions absolues respectives de l'engin 10 et des satellites 20 GPS, d'estimer l'attitude de l'engin.

La figure 2 illustre un exemple de repère fixe par rapport à l'engin 10 spatial, dit « repère engin », dans lequel les directions d'incidence des différents satellites 20 GPS seront exprimées dans la suite de la description. Tel qu'illustré par la figure 2, le repère engin est sensiblement centré sur l'antenne de réception A2, et est défini par trois vecteurs unitaires x, y et z orthogonaux entre eux. Le vecteur x est sensiblement colinéaire avec les centres de phase des antennes de réception A1 , A2 de la base de réception B1 , et le vecteur y est sensiblement colinéaire avec les centres de phase des antennes de réception A2, A3 de la base de réception B2.

Tel qu'indiqué précédemment, la présence d'éléments réfléchissants et/ou diffractants à proximité des trois antennes de réception A1 , A2, A3 fait que les signaux radioélectriques reçus sur chacune desdites trois antennes de réception présenteront des composantes indirectes plus ou moins importantes. Lesdites composantes indirectes sont à l'origine de biais de phase qui dépendent d'une direction d'incidence des signaux radioélectriques par rapport à l'engin 10 spatial, et lesdits biais de phase introduisent des erreurs spatiales dans l'estimation de l'attitude dudit engin 10 spatial. La figure 3 représente les principales étapes d'un exemple de mise en œuvre d'un procédé 50 de calibration d'erreurs spatiales, lesquelles sont :

- 51 obtention de positions respectives de l'engin 10 spatial et de Ns satellites 20 GPS se trouvant à un instant donné dans le champ de vue radioélectrique de l'engin spatial, les Ns satellites GPS étant organisés en Np paires,

- 52 estimation d'écarts angulaires inter-satellites respectifs des Np paires de satellites 20 GPS en fonction des positions respectives de l'engin 10 et des Ns satellites GPS, de sorte à obtenir des écarts angulaires inter-satellites dits « théoriques »,

- 53 estimation de directions d'incidence respectives des Ns satellites 20 GPS par rapport à l'engin 10 spatial en fonction de mesures de phase de signaux radioélectriques reçus desdits satellites GPS par les trois antennes de réception A1 , A2, A3 de l'engin 10 spatial,

- 54 estimation des écarts angulaires inter-satellites respectifs des Np paires de satellites 20 GPS en fonction des directions d'incidence respectives des Ns satellites GPS par rapport à l'engin 10 spatial, de sorte à obtenir des écarts angulaires inter-satellites dits « estimés »,

- 55 estimation des erreurs spatiales pour chacune des directions d'incidence respectives des Ns satellites 20 GPS par rapport à l'engin 10 spatial en fonction desdits écarts angulaires intersatellites théoriques et desdits écarts angulaires inter-satellites estimés calculés pour lesdites Np paires de satellites 20 GPS.

Ainsi, la calibration des erreurs spatiales repose sur l'estimation des écarts angulaires inter-satellites respectifs des Np paires de satellites 20 GPS de deux façons différentes de sorte à obtenir :

- des écarts angulaires inter-satellites théoriques indépendants des erreurs spatiales,

- des écarts angulaires inter-satellites estimés affectés par lesdites erreurs spatiales.

Obtention des positions des satellites GPS et de l'engin spatial De manière connue, les satellites 20 GPS incorporent des informations de navigation dans les signaux radioélectriques qu'ils émettent.

Lesdites informations de navigation comprennent notamment, pour chaque signal radioélectrique émis par un satellite 20 GPS, la position de ce satellite 20 GPS ainsi que l'heure d'émission dudit signal radioélectrique.

Ainsi, l'engin 10 spatial, équipé d'un récepteur GPS, obtient directement les positions respectives des Ns satellites 20 GPS dans lesdites informations de navigation, et peut déterminer de manière conventionnelle sa position à partir desdites informations de navigation.

Détermination des écarts angulaires inter-satellites théoriques

Dans la suite de la description, on suppose, afin de simplifier les équations, que les positions respectives des Ns satellites 20 GPS et de l'engin 10 spatial, en fonction desquelles les écarts angulaires inter-satellites théoriques sont déterminés, sont obtenues sans erreurs.

En pratique, il a été vérifié que la précision desdites positions permet d'avoir en théorie une erreur sur l'estimation des écarts angulaires intersatellites de l'ordre de 10e-04 degrés, ce qui est négligeable par rapport à la précision visée pour l'estimation de l'attitude de l'engin 10 spatial, qui est de l'ordre de 0.1 degrés.

Tel qu'illustré par la figure 2, l'écart angulaire inter-satellites entre deux satellites de directions respectivement u m et u n correspond à un angle e mn entre lesdites directions u m et u n .

Par exemple, les directions u m et u n sont estimées en fonction des positions des satellites 20 GPS considérés et de l'engin 10 spatial. Dans la suite de la description, on se place de manière non limitative dans le cas où l'écart angulaire inter-satellites e mn est estimé sous la forme du produit scalaire u m - Un, ce qui revient à estimer en pratique cos(e mn ) lorsque les directions u m et u n sont des vecteurs unitaires.

Les positions respectives de l'engin 10 spatial et des satellites 20 GPS sont par exemple obtenues dans un repère fixe centré sur la Terre. Dans ce repère fixe centré sur la Terre, on désigne par :

- (x R , y-R, z R ) les coordonnées de l'engin 10 spatial,

- (x m , Ym, z m ) les coordonnées du satellite 20 GPS de direction u m , - (x n , y n , z n ) les coordonnées du satellite 20 GPS de direction u n . Dans ce cas, les directions u m et u n sont par exemple déterminées selon les expressions suivantes : um ' ( x m ~ X R > Ym ~ YR> z m ~ Z R )

P 1 m m

XR> y n - yR> expressions dans lesquelles P m et P n sont des coefficients de normalisation.

Puis l'écart angulaire inter-satellites théorique entre les satellites 20 GPS de directions u m et u n est déterminé sous la forme du produit scalaire u m u n qui est égal à :

i n „ „ _ ( x m - XR ) (Xn - XR ) + (y m ~ yR ) (y n - YR ) + (Zm - Z R ) (z n - Z R )

I U u m ' u n - P P

Estimation des directions d'incidence en fonction de mesures de phase

Tel qu'indiqué précédemment, on entend par « estimer la direction d'incidence » d'un satellite 20 GPS le fait d'estimer la direction de ce satellite GPS par rapport à l'engin 10 spatial dans un repère fixe par rapport audit engin 15 spatial, tel que le repère engin.

La figure 4 représente de manière plus détaillée la direction d'incidence v m dans le repère engin, afin d'expliquer comment ladite direction d'incidence v m peut être estimée.

Tel qu'illustré par la figure 4, la direction d'incidence v m fait un angle 20 cM m avec le vecteur x du repère engin, et un angle a2 m avec le vecteur y dudit repère engin. On se place en outre de manière nullement limitative dans le cas où les deux bases de réception B1 , B2 sont de même longueur b (non illustrée par les figures).

Par conséquent, on a cos(a1 m ) = Ar1 m /b et cos(a2 m ) = Ar2 m /b, 25 expressions dans lesquelles :

- Ar1 m est la différence de marche des signaux radioélectriques reçus dans la direction d'incidence v m par les antennes de réception A1 , A2 de la base de réception B1 ,

- Ar2 m est la différence de marche des signaux radioélectriques reçus dans la direction d'incidence v m par les antennes de réception A2, A3 de la base de réception B2.

Il est à noter que, dans ces expressions, Ar1 m (respectivement Ar2 m ) est négatif dès lors que cM m (respectivement a2 m ) est supérieur à ττ/2.

La direction d'incidence v s'exprime par exemple :

Dans cette expression, la longueur b est connue.

En outre, et de manière connue de l'homme de l'art, il est possible de déterminer une différence de marche des signaux radioélectriques reçus par les deux antennes de réception d'une base de réception B1 , B2 en fonction de la différence des phases mesurées sur lesdites deux antennes de réception.

Il est à noter qu'une ambiguïté peut se produire du fait que, la phase étant mesurée modulo 2ττ, la différence de marche est estimée modulo la longueur d'onde des signaux radioélectriques reçus. Toutefois, il existe des procédés, considérés comme connus de l'homme de l'art, pour lever l'ambiguïté sur la différence de marche (voir par exemple FR 2926891 ).

Par conséquent, une estimation ve m de la direction d'incidence v m peut être obtenue en estimant les différences de marche Ar1 m et Ar2 m par des procédés considérés comme connus de l'homme de l'art.

Détermination des écarts angulaires inter-satellites estimés

Les écarts angulaires inter-satellites estimés sont déterminés en fonction des estimations ve k (1 < k < Ns) des directions d'incidence v k des Ns satellites 20 GPS par rapport à l'engin 10 spatial.

Par exemple, des estimations ve m et ve n des directions d'incidence respectivement v m et v n sont déterminées, par exemple tel que décrit précédemment, et l'écart angulaire inter-satellite estimé correspondant est déterminé sous la forme du produit scalaire ve m ve n .

Estimation des erreurs spatiales

Dans la suite de la description, on se place dans le cas où les erreurs spatiales sont estimées, pour chaque base de réception B1 , B2, sous la forme d'une erreur sur une différence de marche des signaux radioélectriques. En effet, bien que les biais de phase varient d'une antenne de réception à une autre, c'est bien la différence de phase entre deux antennes de réception qui est utilisée pour estimer la différence de marche, elle-même utilisée pour estimer l'attitude de l'engin 10 spatial. Ainsi, les erreurs spatiales induites par lesdits biais de phase peuvent tout à fait être estimées, pour chaque base de réception B1 , B2, sous la forme d'une erreur sur une différence de marche ou sur une différence de phase entre les signaux radioélectriques reçus par les deux antennes de réception de la base de réception considérée.

On établit ci-après un exemple de relation linéaire pouvant être utilisée pour estimer les erreurs spatiales en fonction des écarts angulaires intersatellites théoriques et des écarts angulaires inter-satellites estimés.

Plus particulièrement, on considère dans cet exemple une paire de satellites 20 GPS de directions respectives u m et u n (directions d'incidence v m et v n dans le repère engin), et on établit une relation linéaire entre les paramètres suivants :

- une différence AY mn entre l'écart angulaire inter-satellites théorique et l'écart angulaire inter-satellites estimé déterminés pour ladite paire de satellites, en d'autres termes :

AY mn = ve m ve n - u m -u n = ve m -ve n - v m -v n

- un vecteur 5 mn comportant les erreurs spatiales pour chaque base de réception B1 , B2 et chaque direction d'incidence v m et v n .

Plus particulièrement, on se place dans cet exemple dans le cas où le vecteur 5 mn est exprimé sous la forme suivante : 5 mn = (ôr£ 2 5r B1 5r n B2 5r n B1 ) T

expression dans laquelle :

- 5r B2 m est l'erreur sur la différence de marche pour la base de réception B2 dans la direction d'incidence v m ,

- 5r B1 m est l'erreur sur la différence de marche pour la base de réception B1 dans la direction d'incidence v m ,

- 5r B2 n est l'erreur sur la différence de marche pour la base de réception B2 dans la direction d'incidence v n , - 5r n est l'erreur sur la différence de marche pour la base de réception B1 dans la direction d'incidence v n .

On note à ce stade que :

- une erreur uniquement sur la différence de marche de la base de réception B2 (c'est-à-dire 5r B1 k = 0) correspond à une rotation autour de l'axe du repère engin de vecteur x,

- une erreur uniquement sur la différence de marche de la base de réception B1 (c'est-à-dire 5r B2 k = 0) correspond à une rotation autour de l'axe du repère engin de vecteur y.

Par conséquent, il est possible d'exprimer les directions d'incidences v m et v n comme étant obtenues, à partir de leurs estimations respectivement ve m et ve n , par rotations successives autour des axes du repère engin de vecteurs x et y.

Pour la direction d'incidence v k et son estimée ve k , k égal à m ou n, cela revient à avoir v k = M k ve k , avec :

expression dans laquelle £x k et £y k (k égal à m ou n) correspondent aux angles de rotation autour des axes du repère engin de vecteurs respectivement x et y, angles de rotation qui sont considérés comme faibles de sorte que cos(£x k ) et cos(£y k ) sont sensiblement égaux à respectivement £x k et £y k , et de sorte que sin(£x k ) et sin(£y k ) sont sensiblement égaux à 1 .

On peut également négliger les termes de second ordre de sorte à obtenir la relation suivante :

En remplaçant, dans l'expression de la différence AY mn , les directions d'incidence v m et v n par respectivement M m ve m et Μ η νθ η , on obtient une relation du type : ΔΥ mn + ο(ε)

expression dans laquelle ο(ε) correspond aux termes de second ordre. En négligeant ces termes de second ordre, on obtient :

Pour la base de réception B2, si on désigne par Are2 k l'estimée de la différence de marche Ar2 k , on a :

5r B2 k = Are2 k - Ar2 k = b- ve k y - b- v k y

Du fait que l'erreur 5r B2 k ne dépend pas de l'angle de rotation εν , on peut écrire :

Par conséquent, on obtient :

De manière analogue, on obtient pour 5r B1 k l'expression suivante :

5r B1 k = -b^y k -ve kz .

D'après l'expression ci-dessus de la différence AY mn , on a la relation suivante :

c'est-à-dire : ve nz

ve mz

ve mz · v ®nx — v ®mx ve nz

ve mz 5r r m

- ve mz • νθηγ + νθρηγ •ve nz

ve nz V 5 o r r n B1

- ve mz ve nx + ve mx ve nz

ve nz

Sur la base de la relation précédente, donnée à titre d'exemple non limitatif, on comprend que tout algorithme connu de l'homme de l'art peut être mis en œuvre pour estimer les erreurs spatiales à partir de la différence entre d'une part les écarts angulaires inter-satellites théoriques et, d'autre part, les écarts angulaires inter-satellites estimés.

La relation précédente relie une observation scalaire (différence AY mn ) à quatre paramètres à estimer (erreurs spatiales 5r B2 m , 5r B1 m , 5r B2 n , 5r B1 n ). Elle peut par exemple être implémentée dans un algorithme d'estimation récursif (moindres carrés récursifs, filtre de Kalman, etc.). Dans ce cas, il est possible d'exécuter l'étape 55 d'estimation des erreurs spatiales paire de satellites 20 GPS par paire de satellites GPS (ou de considérer à chaque itération des groupes différents de paires de satellites).

Il est à noter que, au cours du temps, des satellites 20 GPS peuvent entrer ou sortir du champ de vue radioélectrique de l'engin 10. Ainsi, à mesure que des satellites 20 GPS entrent dans le champ de vue radioélectrique de l'engin 10, ceux-ci peuvent être considérés au sein de paires pour la calibration des erreurs spatiales pour les directions d'incidence de ces satellites 20 GPS.

En outre, les directions d'incidence d'une même paire de satellites 20 GPS se trouvant dans le champ de vue radioélectrique de l'engin 10 vont varier au cours du temps, du fait du défilement de l'engin 10 en orbite LEO. Une même paire de satellites 20 GPS peut donc être considérée plusieurs fois au cours du temps pour estimer les erreurs spatiales pour des directions d'incidence différentes.

De manière plus générale, on comprend donc que le procédé 50 de calibration réalise avantageusement, dans des modes particuliers de mise en œuvre, un filtrage temporel pour estimer les erreurs spatiales en fonction non seulement des observations à un instant donné, mais également en fonction d'observations antérieures. Un tel filtrage temporel est notamment inhérent aux algorithmes d'estimation récursifs. Plusieurs implémentations sont possibles pour la prise en compte de telles observations réalisées à des instants différents, et on comprend que le choix d'une implémentation particulière ne constitue qu'une variante de l'invention parmi d'autres. Suivant un exemple non limitatif, les étapes du procédé 50 de calibration d'erreurs spatiales peuvent être itérées à chaque fois qu'une nouvelle paire de satellites 20 GPS a été détectée. De préférence, l'étape 55 d'estimation des erreurs spatiales met dans ce cas en œuvre un filtre de Kalman.

Il est à noter que rien n'exclut d'estimer des erreurs spatiales pour chaque direction d'incidence des satellites 20 GPS se trouvant, au fil du temps et des défilements respectifs desdits satellites GPS et de l'engin spatial au- dessus de la surface de la Terre, dans le champ de vue radioélectrique de l'engin 10 spatial.

Dans des modes particuliers de mise en œuvre, les erreurs spatiales sont estimées sous la forme d'un modèle paramétrique dont les paramètres sont estimés en fonction d'écarts angulaires inter-satellites théoriques et d'écarts angulaires inter-satellites estimés calculés pour différentes paires de satellites 20 GPS.

Dans un exemple préféré de mise en œuvre, les erreurs spatiales sont, dans le modèle paramétrique, constantes par morceaux. En d'autres termes, le champ de vue radioélectrique de l'engin 10 spatial est préalablement partitionné en une pluralité de cônes distincts d'incidence de signaux radioélectriques par rapport à l'engin 10, et les erreurs spatiales sont considérées comme étant les mêmes pour toute direction d'incidence à l'intérieur d'un même cône d'incidence.

De la sorte, on peut n'estimer qu'une erreur spatiale par base de réception B1 , B2 pour chaque cône d'incidence, ce qui permet de réduire le nombre de calculs à effectuer et/ou la quantité d'erreurs spatiales à mémoriser.

La figure 5 représente schématiquement le champ de vue radioélectrique (désigné par « CV ») de l'engin 10 spatial comme étant sensiblement semi-hémisphérique au-dessus d'un plan déterminé par les trois antennes de réception A1 , A2, A3. La figure 5 représente également la convention adoptée de manière non limitative pour exprimer une direction d'incidence v m sous la forme de deux angles d'incidence :

- un angle φ d'azimut, choisi comme étant l'angle entre le vecteur x et la projection de la direction d'incidence v m sur la plan déterminé par les trois antennes de réception A1 , A2, A3,

- un angle Θ d'élévation, choisi comme étant l'angle entre la direction d'incidence v m et le plan déterminé par lesdites trois antennes de réception A1 , A2, A3.

On peut par exemple définir un ensemble de cônes d'incidence adjacents, chacun desdits cônes d'incidence correspondant à une largeur de 5 degrés en azimut et 5 degrés en élévation.

Dans une partition particulièrement avantageuse du champ de vue radioélectrique CV de l'engin 10 spatial, les cônes d'incidence d'élévation faible par rapport à un plan déterminé par les trois antennes de réception A1 , A2, A3 de l'engin 10 spatial sont d'angles solides respectifs inférieurs à ceux de cônes d'incidence d'élévation élevée par rapport audit plan.

Il a en effet été constaté que la composante indirecte est plus faible pour des directions d'incidence sensiblement normales (élévation élevée), par rapport au plan déterminé par les trois antennes de réception, que pour les directions d'incidence rasantes (élévation faible) par rapport audit plan.

De telles dispositions permettent d'avoir un pas d'échantillonnage spatial plus faible dans les zones où les erreurs spatiales varient beaucoup que dans les zones où lesdites erreurs spatiales varient peu.

La figure 6 représente schématiquement un exemple d'un tel champ de vue radioélectrique CV, dans lequel plus l'élévation Θ est faible et plus la largeur des cônes d'incidence, à la fois en azimut et en élévation, est faible.

Il est à noter que rien n'exclut, suivant d'autres exemples, de considérer d'autres types de modèles paramétriques adaptés à modéliser les erreurs spatiales à partir d'un nombre fini de paramètres. Suivant un exemple non limitatif, les erreurs spatiales sont estimées sous la forme d'un modèle paramétrique dont les fonctions de base sont des harmoniques sphériques.

Le procédé 50 de calibration d'erreurs spatiales est avantageusement utilisé dans un procédé d'estimation d'attitude de l'engin 10 spatial. Par exemple, les erreurs spatiales sont calibrées sous la forme d'erreurs sur une différence de marche des signaux radioélectriques pour chaque base de réception B1 , B2. L'estimation d'attitude s'effectue par exemple en estimant des différences de marche en fonction de mesures de phase sur chacune des antennes de réception A1 , A2, A3. Ensuite, les erreurs spatiales sont compensées sur lesdites différences de marche estimées, et l'attitude de l'engin 10 spatial est estimée en fonction des différences de marche obtenues après compensation selon tout algorithme d'estimation d'attitude connu de l'homme de l'art, par exemple au moyen d'un filtre de Kalman.

La présente invention concerne également un système d'estimation d'attitude de l'engin 10 spatial en fonction de mesures de phase de signaux radioélectriques reçus sur les trois antennes de réception A1 , A2, A3.

Le système d'estimation d'attitude comporte notamment, outre des moyens conventionnels, des moyens configurés pour calibrer les erreurs spatiales conformément à l'invention. Ces moyens se présentent par exemple sous la forme d'une unité de traitement comportant au moins un processeur et une mémoire électronique dans laquelle est mémorisé un produit programme d'ordinateur, sous la forme d'un ensemble d'instructions de code de programme à exécuter par le processeur pour calibrer les erreurs spatiales et estimer l'attitude de l'engin 10. Dans une variante, l'unité de traitement du système d'estimation d'attitude comporte des circuits logiques programmables, de type FPGA, PLD, etc., et/ou circuits intégrés spécialisés (ASIC), configurés pour effectuer tout ou partie de la calibration des erreurs spatiales.

II est à noter que le système d'estimation d'attitude est soit distribué entre l'engin 10 spatial et une station sol, soit entièrement embarqué dans ledit engin 10 spatial.

Il a été considéré ci-avant que les Ns satellites étaient des satellites d'un système global de navigation par satellites. Rien n'exclut, suivant d'autres exemples, de considérer d'autres types de satellites. Dans un tel cas, les positions respectives des Ns satellites et de l'engin peuvent être obtenues par tout moyen connu de l'homme de l'art. Par exemple, lesdites positions peuvent être estimées par une station sol et transmises à l'engin pour estimation des écarts angulaires inter-satellites théoriques.

En outre, il a été considéré ci-avant un engin 10 spatial. Rien n'exclut, suivant d'autres exemples de considérer un engin aérien ou tout objet pour lequel une estimation d'orientation pourrait être avantageuse.

De plus, l'invention a été décrite en considérant des signaux radioélectriques émis par des satellites. Rien n'exclut suivant d'autres exemples de considérer, en plus desdits satellites ou à la place desdits satellites, des émetteurs aériens ou terrestres. Par exemple, il est possible de considérer des signaux radioélectriques émis par des pseudolites terrestres.

La description ci-avant illustre clairement que par ses différentes caractéristiques et leurs avantages, la présente invention atteint les objectifs qu'elle s'était fixés. En particulier, la présente invention permet de calibrer, sans nécessiter de senseur d'attitude autre que les antennes de réception, les erreurs spatiales induites par des biais de phase affectant des mesures de phase de signaux radioélectriques reçus par lesdites antennes de réception.