PROCEDE D'ENROBAGE DE PRODUITS ALIMENTAIRES ET DISPOSITIF

POUR SA MISE EN OEUVRE

Les produits alimentaires tels que fruits et légumes, notamment les pommes ou agrumes, ou encore les fromages et oeufs sont généralement enrobés avant leur commercialisation pour améliorer leur conservation et/ou leur aspect pour le consommateur.

Il est en effet bien connu de créer une atmosphère inerte autour des aliments afin de réduire le contact avec l'air et freiner l'évolution de l'aliment. Plusieurs techniques sont utilisées, notamment l'application sous pression d'une solution de résine ou polymère soluble dans un solvant qui une fois évaporé laissera une pellicule autour de l'objet, ou encore l'atomisation par ULV (Ultra Low

Volumes) une solution ou une émulsion dans l'eau de résines ou de polymères ou de cires ou de mélanges qui peuvent après séchage laisser un film protecteur. Ces méthodes, s'il est vrai qu'elles réduisent les échanges gazeux entre l'objet et l'ambiant, aboutissent actuellement à des films de qualité insuffisante à épaisseur non homogène ou discontinue ou ne permettant pas le contrôle des échanges gazeux adéquat, ou encore des films de perméabilité non adaptée au besoin. De plus, l'application par aspersion, nébulisation ou aspersion nécessite une très bonne dissolution des résines dans la composition d'application, de sorte que des additifs sont souvent nécessaires.

Par ailleurs, il a été observé que l'application par aspersion, nébulisation ou atomisation ne permettait pas d'obtenir un enrobage satisfaisant : en effet, l'application sous pression a pour effet d'évaporer partiellement le solvant, de sorte que des particules solides sont appliquées sur les fruits ou légumes en provoquant des amas de résidus solides localisés.

Or, une couverture inhomogène ne permet pas de contrôler convenablement la perte de poids et/ou la respiration des fruits ou légumes. Enfin, ces systèmes sous pression sont complexes et coûteux.

Ces diverses méthodes restent donc encore insatisfaisantes, notamment en ce qui concerne les fruits et légumes, en ce qu'elles ne permettent pas la création d'un film répondant à toutes les exigences, de sorte que l'on préfère souvent envelopper les denrées dans des films préformés plutôt que de le former sur l'aliment.

Il est donc désirable de mettre à disposition un nouveau procédé amélioré d'enrobage des denrées alimentaires. De façon surprenante, les présents inventeurs ont désormais découvert qu'il était possible en modifiant la méthode d'application de moduler l'épaisseur des films et ainsi d'obtenir des films répondant aux exigences spécifiques de chaque utilisation, et ce même en utilisant une gamme très restreinte de matières premières utilisables comme additif alimentaire. En particulier, toutes les différentes techniques (mise à part la technique de la cire fondue) produisent des films ayant une épaisseur comprise entre 0,2 et

2 microns et laissent un film d'épaisseur non homogène avec des points de discontinuité, et ce même dans le cas de l'immersion dans une solution diluée.

Or, les inventeurs ont découvert qu'il était généralement souhaitable d'obtenir des films homogènes, continus d'épaisseur supérieure à 2 microns (préférentiellement entre 2 et 10 microns) pour créer l'atmosphère modifiée désirée.

Les résines alimentaires comprennent notamment les résines de type gomme laque, résine de pin appelée aussi colophane, les esters de l'acide abiétique, notamment avec le glycérol ou le pentaérythritol. Elles sont notamment utilisées pour l'enrobage des agrumes. Leur utilisation est toutefois limitée en raison de leur faible solubilité dans l'éthanol, solvant accepté sur le plan alimentaire.

La pratique courante est d'appliquer ces résines alimentaires par aspersion ou nébulisation au moyen de pistolets. Ainsi, FR 0753308 décrit l'application de compositions de résines et de terpènes sur des fruits ou légumes par aspersion, ladite aspersion étant réalisée au moyen de gicleurs, sous pression, sur des fruits ou légumes placés sur des convoyeurs. Ce mode d'application, ainsi que la nébulisation ou atomisation entraîne la formation d'un brouillard important qui se dépose sur vaste zone du convoyeur, des pièces mécaniques et pollue également l'atmosphère. Après évaporation des solvants, les fines gouttelettes laissent alors un résidu sec de résines qui encrasse le dispositif mécanique. II a maintenant été mis au point un nouveau procédé d'enrobage de fruits ou légumes, notamment des agrumes, et permettant d'éviter les problèmes discutés ci-dessus.

Ainsi, selon un premier objet, la présente invention concerne un dispositif pour l'enrobage de produits alimentaires (1 ) comprenant :

- un convoyeur (2);

- un réservoir d'alimentation (3) de la composition d'enrobage situé au- dessus d'une première zone dudit convoyeur; - des moyens de séchage (6);

- des moyens de décharge des fruits ou légumes (10); tels que :

- ledit réservoir d'alimentation (3) de la composition est apte à déverser par débordement ou par égouttement et par gravité, à pression atmosphérique ladite composition d'enrobage sur lesdits produits (1 ) placés sur une première zone du convoyeur (2a),

- les moyens de décharge (10) sont aptes à recevoir lesdits produits ainsi enrobés à la sortie du convoyeur (2) dans une seconde zone (2b),

Les chiffres placés entre parenthèses font référence à la figure 1 représentant un dispositif illustratif de la présente invention.

Le dispositif comprend en outre, dans des modes de réalisation préférentiels l'un ou l'autre des moyens suivants ou chacune de leurs combinaisons : - des moyens de lavage du convoyeur. Ainsi, dans le cas du rinçage du convoyeur par un solvant, le dispositif selon l'invention comprend en outre un réservoir d'alimentation de solvant (4). Dans le cas du lavage par action mécanique, le dispositif peut alors comprendre en outre des brosses mécaniques. Dans le cas du lavage par fusion, le dispositif peut alors comprendre en outre un réservoir d'alimentation d'eau chaude, à température supérieure à la température de fusion des résidus solides issus de la composition d'enrobage déposés sur le convoyeur ; ledit réservoir d'alimentation d'eau chaude peut être similaire au réservoir d'alimentation de solvant présenté ci-dessus ; ou encore des moyens de soufflage d'air chaud, présentant une température supérieure à la température de fusion des résidus solides issus de la composition d'enrobage déposés sur le convoyeur ; et/ou

- ledit réservoir d'alimentation de solvant (4) est apte à contenir le solvant pour laver le convoyeur (2) après la sortie desdits produits du convoyeur. Le dispositif peu alors comprendre, en outre des moyens (9), (10) pour recycler le solvant après lavage du convoyeur vers le réservoir d'alimentation de solvant (4). Ainsi, après douchage du convoyeur (2c) à vide, le solvant s'égoutte et est recueilli sur un plan incliné (9) qui, à son point le plus bas collecte le solvant par gravité. Un système de refoulement de solvant (10), tel qu'une pompe réinjecte alors le solvant vers le réservoir d'alimentation (4) et/ou

- le réservoir d'alimentation de solvant (4) est situé sous le plan incliné (7) ; et/ou

- le réservoir d'alimentation de solvant (4) est apte à déverser par débordement ou par égouttement et par gravité l'alcool sur une troisième zone du convoyeur (2c) ; et/ou

- des moyens pour récupérer les vapeurs de solvant extraites. Ainsi, on peut notamment citer un récipient contenant de l'eau dans lequel on fait passer le solvant extrait. Le solvant est ainsi absorbé par l'eau et n'est pas déchargé dans l'atmosphère ; - des moyens (5) pour limiter l'évaporation du solvant lors du douchage sur lesdits produits ou peu après leur douchage, lorsqu'ils sont situés dans la première zone (2a) du convoyeur. En effet, il peut être désirable de limiter l'action des moyens d'extraction (6) et ce pour assurer un meilleur enrobage. Ainsi, les moyens (5) peuvent notamment comprendre une plaque, située au-dessus desdits produits de la zone (2a) du convoyeur. La taille de cette plaque dépend notamment du temps nécessaire au séchage de la composition sur lesdits produits, et correspond donc à la distance nécessaire à parcourir par ledit convoyeur ; et/ou

- des moyens de recyclage de ladite composition après douchage desdits produits vers le réservoir d'alimentation de la composition (3). Ainsi, après douchage desdits produits (1 ) sur le convoyeur (2a), la composition s'égoutte et est recueillie sur un plan incliné (7) qui, à son point le plus bas collecte la composition par gravité. Un système de refoulement de la composition (8), tel qu'une pompe réinjecte alors la composition vers le réservoir d'alimentation (3) ; et/ou - le convoyeur (2) est préférentiellement un convoyeur à rouleaux (11 ) se déplaçant dans le sens allant de la première zone (2a), située sous le réservoir d'alimentation de la composition (3), vers une seconde zone (2b), opposée où lesdits produits sont amenés vers un bac de décharge (10) par gravité ; et/ou - la vitesse d'avancement du convoyeur peut être ajustée en fonction de différents paramètres, tels que le débit desdits produits entrant ou désiré à la sortie, la durée nécessaire du passage desdits produits sur la première zone (2a), sous le déversement de la composition d'enrobage pour obtenir un douchage suffisant et un enrobage satisfaisant. Ainsi, la vitesse d'avancement du convoyeur pet généralement être comprise entre 1 m et 10 m/minute et/ou

- le réservoir d'alimentation de la composition d'enrobage comprend des moyens aptes à distribuer uniformément la composition par débordement et par gravité, sur les produits en zone (2a) ; et/ou

- lesdits moyens aptes à distribuer uniformément la composition par débordement et par gravité, sur les produits en zone (2a) sont des peignes disposés perpendiculairement à la direction de circulation du convoyeur (2) ; et/ou

- lesdits moyens de séchage comprennent un extracteur de vapeurs, aspirateur, souffleur, et/ou un ventilateur et/ou une longueur additionnelle de convoyeur ; et/ou - des moyens de contrôle automatique de la concentration de la composition d'enrobage et/ou du pH ; et/ou

- lesdits moyens de contrôle automatique de la concentration comprennent un densimètre et un réservoir d'alimentation en composition (3) diluée, tel que lorsque le densimètre indique que la composition d'enrobage présente une densité supérieure à la densité maximum autorisée (c'est-à-dire une composition d'enrobage trop concentrée), une composition d'enrobage diluée (par exemple de densité comprise entre 1/20 à 1/15 de la densité de la composition d'enrobage utilisée) est alors ajoutée dans le réservoir d'alimentation de la composition d'enrobage utilisée, de sorte que la composition d'enrobage résultante du mélange présente une densité convenable, inférieure à la densité maximum autorisée. La présente invention concerne également un kit comprenant un dispositif selon l'invention et une composition d'enrobage de produits alimentaire, et, éventuellement un solvant.

Selon un autre objet, la présente invention concerne également le procédé d'enrobage de produits alimentaires comprenant la mise en œuvre du dispositif ou kit selon l'invention.

Le procédé selon l'invention convient notamment à l'enrobage des fruits ou légumes, des œufs, fromages.

Selon un autre objet, la présente invention concerne également le procédé d'enrobage de produits alimentaires comprenant les étapes consistant à :

- charger lesdits produits (1 ) sur un convoyeur (2) ;

- doucher à pression atmosphérique lesdits produits (1 ) situés sur une première zone du convoyeur (2a) par débordement ou égouttement d'une composition d'enrobage, contenue dans un réservoir d'alimentation de ladite composition (3), ledit réservoir étant situé au-dessus de ladite première zone du convoyeur (2a);

- amener par le convoyeur (2) lesdits produits (1 ) ainsi enrobés dans une seconde zone (2b) vers des moyens de décharge (10) ;

- décharger lesdits produits ainsi enrobés; et

- sécher lesdits produits ainsi enrobés.

Le procédé peut en outre comprendre l'une ou l'autre des étapes suivantes ou chacune de leurs combinaisons :

- le lavage dans une troisième zone (2c) dudit convoyeur (2) après décharge desdits produits. Ce lavage peut être réalisé par rinçage au moyen de solvant, par débordement ou égouttement de solvant contenu dans un réservoir d'alimentation d'alcool (4), ledit réservoir étant situé au-dessus de ladite troisième zone du convoyeur (2c) ; ou encore par action mécanique, par exemple au moyen de brosses ; ou encore par fusion, par rinçage à l'eau chaude, à température supérieure à la température de fusion des résidus solides issus de la composition d'enrobage déposés sur le convoyeur, ou par soufflage d'air chaud à température supérieure à la température de fusion des résidus solides issus de la composition d'enrobage déposés sur le convoyeur

- le recyclage de solvant après lavage du convoyeur (2) vers le réservoir d'alimentation de solvant (4) : ainsi, après douchage du convoyeur (2c) à vide, le solvant s'égoutte et est recueilli sur un plan incliné (9) qui, à son point le plus bas collecte le solvant par gravité. Le solvant (10) est alors réinjecté, par exemple par une pompe vers le réservoir d'alimentation (4) ; et/ou

- l'extraction de solvant ; et/ou - la récupération des vapeurs de solvant extraites, par exemple par passage de solvant dans de l'eau ; et/ou

- le recyclage de ladite composition après douchage desdits produits (1 ) vers le réservoir d'alimentation de la composition (3) : Ainsi, après douchage desdits produits (1 ) sur le convoyeur (2a), la composition s'égoutte et est recueillie sur un plan incliné (7) qui, à son point le plus bas collecte la composition par gravité. La composition (8) est alors réinjectée, par une pompe notamment, vers le réservoir d'alimentation (3) ; et/ou

- le douchage à pression atmosphérique est réalisé par débordement ou l'égouttement de la composition d'enrobage ; et/ou - le débordement ou égouttement est distribué uniformément par un système de peignes, disposé perpendiculairement à la direction de circulation du convoyeur ; et/ou

- le contrôle automatique de la densité de la composition d'enrobage et/ou du pH ; et/ou - l'ajout d'une composition (3) diluée au réservoir d'alimentation de la composition (3) : ainsi, lorsque la composition d'enrobage présente une densité supérieure à la densité maximum autorisée (c'est-à-dire une composition d'enrobage trop concentrée), une composition d'enrobage diluée (par exemple de densité comprise entre 1/20 à 1/15 de la densité de la composition d'enrobage utilisée) est alors ajoutée dans le réservoir d'alimentation de la composition d'enrobage utilisée, de sorte que la composition d'enrobage résultante du mélange présente une densité convenable, inférieure à la densité maximum autorisée; et/ou - le séchage est réalisé par extraction des vapeurs, aspiration, soufflage, ventilation, et/ou une durée prolongée desdits produits enrobés sur le convoyeur ; et/ou

- la vitesse d'avancement du convoyeur peut être ajustée en fonction de différents paramètres, tels que le débit desdits produits entrant ou désiré à la sortie, la durée nécessaire du passage desdits produits sur la première zone (2a), sous le déversement de la composition d'enrobage pour obtenir un douchage suffisant et un enrobage satisfaisant. Ainsi, la vitesse d'avancement du convoyeur pet généralement être comprise entre 1 m et 10 m/minute.

Ladite composition d'enrobage comprend un ou plusieurs agents filmogènes alimentaire(s). On appelle agent filmogène tout agent apte à former une pellicule comestible perméable ou semi-perméable capable de réduire et/ou empêcher les échanges gazeux dudit produit alimentaire avec l'air ambiant. Ainsi, le(s)dit(s) agent(s) filmogène(s) est(sont) notamment choisi(s) parmi : résines telles que la gomme laque, l'acide abiétique, les esters d'acide abiétique, les résines coumarone-indène, les lécithines et dérivés, la carboxyméthylcellulose, les dérivés polymérisés de sucres (sucro-esters et sucro-glycérides), cire de polyéthylène oxydé, cire microcristalline, cire de carnauba, cire de candellila, cire d'abeille, et leurs mélanges.

Selon un premier aspect, ledit agent filmogène est en solution dans un solvant.

Avantageusement, ledit solvant est choisi parmi l'eau, un alcool ou un alcane légers, notamment un alcool en C2-C3 ou un alcane en C6-C10. On peut notamment citer l'éthanol ou l'hexane.

L'utilisation d'alcool à titre de solvant est particulièrement avantageuse en ce qu'il possède une activité désinfectante, voire stérilisante du produit alimentaire contre les contaminations présentes à sa surface.

Plus préférentiellement, ladite composition est choisie parmi :

- les solutions de gomme laque dans un alcool et/ou l'eau ; - les solutions d'acide abiétique, d'esters d'acide abiétique et/ou de leurs mélanges dans un alcool et/ou l'eau, éventuellement en présence d'un terpène,

- les solutions de résines coumarone-indène dans un alcane et/ou l'eau ou leurs mélanges, - les solutions de lécithine(s) et/ou dérivés dans l'eau,

- les solutions de carboxyméthylcellulose dans l'eau,

- les solutions de dérivés polymérisés de sucres dans l'eau.

Selon un autre aspect, ledit agent filmogène est en émulsion aqueuse. Généralement, la composition d'enrobage est choisie parmi les émulsions aqueuses de cire de polyéthylène oxydé, cire microcristalline, cire de carnauba, cire de candellila, cire d'abeille, et leurs mélanges.

Selon un mode particulier de réalisation, ladite composition comprend en outre une base. En effet, lorsque un solvant hydrosoluble, tel que les alcools notamment, est utilisé, il est souhaitable que la composition d'enrobage comprenne en outre une base. En effet, les inventeurs ont démontré qu'en présence d'humidité résiduelle (par exemple, condensation d'eau sur les fruits ou légumes à traiter, humidité ambiante, etc.), il se produisait une perte de solubilité importante de résine dans ledit solvant hydrosoluble. Cette perte de solubilité provoque ainsi un enrobage de mauvaise qualité, de sorte que les fruits ou légumes ainsi traités n'auraient pas l'aspect brillant escompté. De façon inattendue, les inventeurs ont désormais découvert que l'ajout de base dans la composition d'enrobage à base de solvant hydrosoluble permet d'améliorer la solubilité de la résine dans le solvant en présence d'eau, de sorte que l'enrobage présente une qualité satisfaisante, même en présence d'eau.

A titre de base, on peut notamment citer toute base organique ou minérale, telle que l'ammoniaque, la soude, la potasse, les aminés, telles que diéthylamine, morpholine. Généralement, la base est comprise entre 0 et 10% en poids de la composition d'enrobage, de préférence entre 0,1 et 5%, plus préférentiellement entre 1 et 5%. La composition d'enrobage peut également comprendre en outre un ou plusieurs terpènes, notamment choisi(s) parmi les terpènes non porteurs d'oxygène, tels que les pinènes et le limonène.

Selon des modes avantageux, ladite composition d'enrobage peut être choisie parmi : i) des compositions de résine(s) et/ou sucro-ester(s) alimentaire(s), un solvant éventuellement en milieu alcalin et/ou en présence de terpènes ; ii) des compositions de résine(s) alimentaire(s) en milieu alcalin dans l'eau ; iii) des compositions de cire(s) alimentaire(s) en émulsion aqueuse anionique ; iv) des mélanges de ii) et iii).

La résine peut être choisie parmi la résine coumaron-indène, la gomme- laque, ou les résines comprenant l'acide abiétique, et/ou un ou plusieurs ester(s) d'acide abiétique ou leurs mélanges, le(s)dit(s) ester(s) d'acide abiétique étant choisi(s) parmi l'ester d'acide abiétique avec le glycérol ou le pentaérythritol.

Lesdites résines comprenant l'acide abiétique, un ou plusieurs ester(s) d'acide abiétique ou leurs mélanges sont de préférence choisies parmi les résines ester gum, Pexalyn®, Pentalyn®, Permalyn®.

L'expression « ester(s) d'acide abiétique » comprend un ou plusieurs esters de l'acide abiétique avec un alcool, leur(s) mélange(s) ainsi que toute résine comprenant un ou plusieurs ester(s) d'acide abiétique ou leur(s) mélange(s). On préfère notamment l'ester d'acide abiétique avec le glycérol ou le pentaérythritol, plus préférentiellement l'abiétate de glycérol. On peut notamment citer les résines commerciales Ester Gum, Pexalyn® ou Pentalyn® commercialisées par Hercules Inc., ou Permalyn® commercialisée par Eastman.

Selon un aspect préférentiel, le procédé selon l'invention est réalisé au moyen d'une composition d'enrobage comprenant:

- entre 1 % et 35 % en poids de résine(s) ;

- entre 0 % et 50 % en poids de terpène(s) ;

- entre 15 % et 99 % en poids de solvant ; et - entre 0 et 10% en poids de base.

A titre de composition, on peut notamment citer les compositions suivantes :

- coumaron-indène dans l'hexane ;

- abiétate de glycérol dans l'alcool éthylique ; - gomme-laque dans l'alcool éthylique ; éventuellement en présence de limonène, et/ou base.

Plus précisément, on préfère notamment les compositions suivantes :

- résine coumaron-indène : 7% - hexane : 93% ; ou

- abiétate de glycérol : 11%,

- alcool éthylique : 67%,

- morpholine : 2%, - limonène : 20% ; ou

- gomme laque : 9%,

- alcool éthylique : 89%,

- ammoniaque : 2%. Lesdites compositions peuvent également comprendre en outre d'autres solvants, des huiles végétales, des émulsifiants.

Généralement, les compositions d'enrobage à base de cires comprennent de 5 à 30 % de cires dans un solvant, plus préférentiellement de 10 à 20%, en poids.

Comme indiqué ci-avant, ledit douchage ou égouttement à pression atmosphérique est effectué sans gicleur, asperseur ou nébulisateur.

Selon l'invention, le douchage peut être efficacement réalisé par le trop-plein du réservoir d'alimentation de la dite composition, par débordement de la composition qui tombe par gravité sur les fruits ou légumes situés sur une première zone du convoyeur, sous la zone de débordement, ou encore par égouttement au moyen de perforations dans le réservoir d'alimentation. Un système de peigne peut être avantageusement positionné perpendiculairement à la direction d'avancement du convoyeur et dans la trajectoire de l'égouttement ou du débordement de la composition, de façon répartir le douchage de façon homogène sur toute la largeur du convoyeur. Après passage par cette première zone, les produits alimentaires douchés sont ensuite amenés par le convoyeur vers une seconde zone sur des moyens de décharge, tels que des bacs de décharge.

Le solvant de la composition d'enrobage ou du solvant de rinçage est généralement évaporé à l'air par aspiration suivie d'extraction ou absorption ou encore soufflage d'air, notamment soufflage d'air chaud lorsque aucun solvant organique n'est utilisé.

De préférence, l'application de la composition est effectuée après récolte et avant la commercialisation des fruits et légumes, à température ambiante. Les compositions selon l'invention peuvent être appliquées une ou plusieurs fois. De préférence, les compositions sont appliquées sur des fruits ou légumes préalablement séchés.

Les pourcentages indiqués ici sont donnés en poids.

Les compositions d'enrobage sont de préférence appliquées pures, sans dilution préalable. La quantité de composition devant être appliquée dépend de la nature des fruits ou légumes concernés et du mode d'application sélectionné. Généralement, on applique entre 1000 et 5000 cm ³ de la composition par tonne de fruits ou légumes, préférentiellement entre 2 et 10 litres/t.

L'expression "fruits ou légumes" fait préférentiellement référence au traitement des agrumes, tels que les oranges, citrons, clémentines, pamplemousses, mandarines, ou encore les pommes, ou tout fruit ou légume habituellement enrobé par résine.

Les tensioactifs ou émulsifiants variés sont connus en soi. Selon la présente invention, on entend par "émulsifiant" tout type d'agent habituellement utilisé à cet effet, tels que les alcools gras éthoxylés, les acides gras éthoxylés, les alkylphénols éthoxylés ou tout autre produit non ionique.

Les tensioactifs préférablement utilisés dans le cadre de l'invention sont des tensioactifs anioniques ou non ioniques. Des exemples de tensioactifs non ioniques utilisables selon l'invention sont notamment le produit de condensation d'un alcool gras aliphatique, de préférence en C ₈ -C ₂₂ , avec un oxyde d'alkylène en C ₂ -C ₃ . L'oxyde d'alkylène en C ₂ -C ₃ peut être l'oxyde d'éthylène, l'oxyde de propylène, ou bien un mélange d'oxyde d'éthylène et d'oxyde de propylène dans des proportions quelconques. Un exemple de tels tensioactifs est le produit de condensation de l'alcool laurylique (ou alcool n-dodécyclique) avec 30 moles d'oxyde d'éthylène.

Les émulsifiants peuvent également contenir d'autres agents habituellement utilisés dans les cires d'enrobage. Les émulsifiants non ioniques incluent notamment les sucroesters, les sorbitans monoléate éthoxylés, les acides gras éthoxylés, la lécithine, les acides gras estérifiés tels que l'oléate de glycérol et leurs mélanges.

Des exemples de tensioactifs anioniques utilisables selon l'invention sont notamment : les sels alcalins des acides gras avec base, organique ou minérale, tel que hydroxydes de métal alcalin (soude ou potasse), ammoniaque ou amine(s). Le sel peut-être introduit dans la composition ou formé in situ.

L'invention n'est cependant pas limitée à l'utilisation de ces tensioactifs particuliers.

Les exemples suivants sont donnés à titre illustratif et non limitatif de la présente invention.

Exemple 1 : Une solution est préparée sous agitation à partir de 7 g de résine coumaron- indène et 93 g d'hexane. La solution ainsi obtenue est limpide et stable.

Exemple 2 :

Une solution est préparée sous agitation à partir de 5,5 g de résine abiétate de glycérol, 34,5 g d'alcool éthylique et 10 g de limonène. La solution ainsi obtenue est limpide et stable. Exemple 3 :

Une solution est préparée sous agitation à partir de 9 g de résine gomme- laque et 91 g d'alcool éthylique. La solution ainsi obtenue est limpide et stable.

Exemple 4 :

Une solution est préparée sous agitation à partir de 9 g de résine gomme- laque et 89 g d'alcool éthylique et 2 g d'ammoniaque. La solution ainsi obtenue est limpide et stable.

Exemple 5 :

On traite des pommes au moyen du dispositif décrit à la figure 1 , en utilisant comme composition d'enrobage la composition des exemples 3 et 4.

Ainsi pour traiter 5000 kg de pommes, on applique 12 L de solution. La composition est déversée par trop plein du réservoir (3) sur les fruits placés sur un convoyeur à rouleaux, se déplaçant à la vitesse de 4 m/minute.

Les fruits ainsi traités présentent un enrobage homogène. La composition est recyclée et le convoyeur est lavé au moyen d'une solution d'éthanol, elle aussi recyclée.

Lorsque les fruits présentent une condensation à leur surface, l'enrobage réalisé avec l'exemple 4 est plus brillant que celui réalisé avec l'exemple 3 qui présente un aspect mat.

Exemple 6 :

Une émulsion anionique aqueuse de carnauba est préparée avec 18% de carnauba mis en fusion à 100O et mélangé avec 4% d 'acide oléique et 3% d'ammoniaque concentré. 75% d'eau bouillante sont ajoutés sous agitation jusqu'à l'obtention d'une émulsion fluide et translucide ayant un pH d'environ 10. Cette émulsion est appliquée sur des pommes au moyen d'un dispositif décrit à la figure

1 à la dose de 5L d'émulsion par tonne de pommes. Une fois l'émulsion séchée les rouleaux sont nettoyés dans la zone du retour du convoyeur par brossage mécanique.