DOMAINE TECHNIQUE

Le domaine technique de la présente invention est celui des procédés d'application d'un liquide sur une vitre d'un véhicule, notamment automobile, en utilisant un dispositif de lavage de cette vitre. Un tel dispositif est plus particulièrement destiné à être installé sur un pare-brise du véhicule.

ETAT DE L'ART

Les automobiles sont couramment équipées de dispositifs de lavage pour assurer un essuyage et un lavage du pare-brise et éviter que la vision qu'a le conducteur de son environnement soit perturbée. Une telle installation comprend généralement deux balais d'essuyage qui raclent la surface extérieure du pare-brise de manière à évacuer l'eau présente sur cette surface.

Dans le but de laver le pare-brise, notamment en absence de pluie, de tels systèmes sont équipés d'un réservoir contenant un liquide lave-glace, dit premier liquide, d'un système de canalisations reliant le réservoir à des orifices par lesquels le premier liquide peut être éjecté sur le pare-brise, et d'une pompe apte à faire circuler le premier liquide dans le système de canalisations jusqu'à ce qu'il soit expulsé par les orifices sur le pare-brise.

Dans le but d'améliorer la qualité du nettoyage, notamment en cas de salissure importante du pare-brise, et/ou d'ajouter d'autres fonctions au système de nettoyage comme par exemple le dégivrage du pare-brise, il est connu de prévoir un deuxième réservoir contenant un liquide actif, dit deuxième liquide, ayant des propriétés de nettoyage supérieures et/ou des propriétés de dégivrage.

Les deux réservoirs peuvent posséder chacun leur pompe mais sont reliés au même système de canalisations emmenant le premier et le deuxième liquides jusqu'aux orifices par lesquels ils sont éjectés sur le pare-brise. Ainsi, lorsque l'on veut passer de la projection d'un des liquides sur le pare-brise à la projection de l'autre des liquides, on désactive la pompe qui fonctionnait et on active l'autre pompe. On connaît déjà des brevets décrivant avec précision des méthodes d'application de liquide sur une vitre d'un véhicule. Par exemple, le brevet FR- B1 -2 991 261 décrit une stratégie d'application de liquide lave-glace grâce au système d'essuyage du véhicule.

On connaît par ailleurs des moyens permettant de rendre hydrophobes les vitres des véhicules automobiles. Il s'agit de produits présentant des caractéristiques hydrophobes, produits que l'on appellera traitements hydrophobes. L'utilisation d'un traitement hydrophobe sur une vitre d'un véhicule automobile est connue.

Dans la technique actuelle, il est nécessaire d'appliquer ce type de traitement à la main à l'aide d'une éponge ou d'un chiffon prévu à cet effet, comme le présente la demande de brevet US-A1 -2014/272148. Cette demande décrit une méthode d'application d'un produit hydrophobe grâce à une pulvérisation par spray ou avec un chiffon imbibé.

Cependant, il n'existe actuellement pas de procédé d'application de traitement hydrophobe sur une vitre d'un véhicule de façon efficace et sans nécessiter l'intervention d'une personne. Il n'existe pas non plus de procédé automatisé d'application d'un tel traitement car le moment opportun d'application du traitement n'a pas été déterminé.

La présente invention permet de remédier à ce besoin de façon simple, efficace et économique.

EXPOSE DE L'INVENTION

L'invention concerne un procédé d'application d'un liquide sur une vitre d'un véhicule automobile par utilisation d'un dispositif de lavage comprenant : - au moins un réservoir contenant ledit liquide,

- un système de canalisations reliant le ou chaque réservoir à des orifices par lesquels sont éjectés le liquide sur la vitre,

- un système de pompe destiné à faire circuler le liquide dans le système de canalisations jusqu'à éjection par les orifices précités, et

- au moins un balai d'essuyage apte à se déplacer sur la vitre,

procédé caractérisé en ce que, ledit liquide étant un liquide hydrophobe, il comprend une étape consistant à projeter du liquide hydrophobe sur ladite vitre au moyen des systèmes de canalisations et de pompe lorsque ledit véhicule est à l'arrêt.

L'invention propose ainsi d'utiliser des équipements du véhicule pour projeter du liquide hydrophobe sur une vitre du véhicule, et ce à un moment opportun à savoir à l'arrêt du véhicule. Ainsi, l'application et l'étalement du produit hydrophobe sur la vitre peuvent avoir lieu sans intervention de l'utilisateur, qui peut simplement se contenter de commander le procédé à distance. Cette commande peut être réalisée depuis le tableau de bord du véhicule ou bien de façon déportée par exemple au moyen d'une application d'un téléphone portable ou d'une tablette. Contrairement à la technique actuelle, ce procédé permet de renouveler régulièrement le traitement hydrophobe de la vitre du véhicule sans demander de travail manuel d'une personne. Il permet donc un gain de temps par rapport aux méthodes actuelles d'application de produit hydrophobe. Le fait que le système soit commandable à distance permet à l'utilisateur de traiter son véhicule même en étant éloigné de ce dernier.

Dans la présente demande, on entend par liquide hydrophobe, un liquide qui est apte à rendre une surface hydrophobe après étalement, voire séchage, du liquide sur cette surface. Lorsque le liquide hydrophobe est déposé sur une surface déjà hydrophobe, le liquide peut être utilisé pour améliorer l'état de cette surface.

Le procédé selon l'invention peut comprendre une ou plusieurs des étapes ou caractéristiques suivantes, prises isolément les unes des autres ou en combinaison les unes avec les autres :

- mesure d'une valeur représentative d'un niveau d'hydrophobie de ladite vitre, et projection de liquide hydrophobe sur ladite vitre dès que ladite valeur est au- dessus ou au-dessous d'une valeur seuil ;

- ledit niveau d'hydrophobie est donné par un coefficient de friction entre ledit au moins un balai d'essuyage et ladite vitre ;

- à l'arrêt du véhicule, ledit au moins un balai d'essuyage est immobile ;

- le liquide hydrophobe est projeté en aval dudit au moins un balai d'essuyage, par rapport à son/leur sens de déplacement ; - ladite vitre est en verre ou en matériau plastique hydrophobe, tel qu'en polycarbonate.

L'invention concerne en outre un dispositif de lavage d'une vitre d'un véhicule automobile, comprenant :

- au moins un réservoir,

- un système de canalisations reliant le ou chaque réservoir à des orifices par lesquels sont éjectés le liquide sur la vitre,

- un système de pompe destiné à faire circuler le liquide dans le système de canalisations jusqu'à éjection par les orifices précités, et

- au moins un balai d'essuyage apte à se déplacer sur la vitre, caractérisé en ce que ledit au moins un réservoir contient un liquide hydrophobe, et en ce que ledit dispositif est configuré pour que du liquide hydrophobe soit projeté sur ladite vitre au moyen des systèmes de canalisations et de pompe lorsque ledit véhicule est à l'arrêt.

DESCRIPTION DES FIGURES

D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de la description qui suit d'exemples de réalisation donnés à titre illustratif en référence aux figures annexées. Sur ces figures :

- la figure 1 est une vue schématique d'un dispositif de lavage d'un pare-brise de véhicule automobile ;

- la figure 2 illustre une variante de réalisation du dispositif de lavage.

DESCRIPTION DETAILLEE

Le procédé d'application de l'invention utilise un dispositif de lavage 1 appliqué sur un pare-brise 10 de véhicule automobile tel qu'illustré à la figure 1 . Dans l'exemple représenté, un tel dispositif de lavage comprend un premier réservoir 2 contenant un premier fluide et un deuxième réservoir 3 comprenant un deuxième fluide. Le premier fluide est par exemple un liquide lave-glace. Le deuxième fluide est un liquide hydrophobe, c'est-à-dire un liquide non miscible avec de l'eau. Il est connu d'utiliser un tel liquide pour rendre hydrophobe la surface extérieure d'une vitre ou d'une carrosserie d'un véhicule. Parmi les liquides hydrophobes, on peut par exemple utiliser principalement des composés chimiques de la famille des silicones, et plus précisément des PDMS PolydDiMéthylSiloxane à terminaison hydroxylée.

Le dispositif de lavage 1 comprend également un système de canalisations 5 reliant le premier réservoir 2 et le deuxième réservoir 3 à des orifices 15 par lesquels sont éjectés du premier fluide et/ou du deuxième fluide sur le pare-brise 10. Il comprend en outre un système de pompes 20 destiné à faire circuler du premier fluide et/ou du deuxième fluide dans le système de canalisations 5 jusqu'à éjection par les orifices 15. Le système de pompe 20 comprend ici deux pompes 21 , 22 indépendantes. Une première pompe 21 est associée au premier réservoir 2 et est destinée à faire circuler du premier fluide dans le système de canalisations 5 et une deuxième pompe 22 est associée au deuxième réservoir 3 et est destinée à faire circuler du deuxième fluide dans le système de canalisations 5.

Le dispositif de lavage 1 comprend au moins un balai d'essuyage 30 monté sur un bras 31 et apte à se déplacer sur le pare-brise 10 entre une position basse PB et une position haute PH. Le dispositif de lavage 1 de la figure 1 comprend deux balais d'essuyage 30. Les orifices 15 précités sont par exemple situés sur les balais d'essuyage 30. Ils peuvent également être situés sur le bras 31 et/ou sur les moyens de connexion du balai au bras. En variante, les orifices 15 pourraient être situés ailleurs, et par exemple sur le capot du véhicule.

Les orifices 15 peuvent être disposés de manière à projeter du premier fluide et/ou du deuxième fluide vers le haut des balais d'essuyage 30, c'est-à- dire vers le haut du pare-brise 10. Les orifices 15 peuvent être disposés de manière à projeter du premier fluide et/ou du deuxième fluide vers le bas des balais d'essuyage 30, c'est-à-dire vers le bas du pare-brise 10. Les orifices 15 sont avantageusement disposés sous forme de rampes, c'est-à-dire d'un ou plusieurs alignements d'orifices successifs. Chaque balai d'essuyage 30 peut par exemple comprendre au moins une rampe.

La ou chaque rampe d'un balai 30 peut être alimentée en fluide par l'intermédiaire d'une ou deux conduites du système de canalisations 5. Une rampe peut par exemple être reliée à deux conduites d'alimentation du balai en premier et second fluides, respectivement. En variante, une rampe peut être reliée à une seule conduite d'alimentation du balai en premier et second fluides, une même conduite servant donc à l'alimentation du balai avec les deux fluides, de manière séquencée.

Le dispositif de lavage 1 comprend également un moteur 40 destiné à entraîner les balais d'essuyage 30 entre leurs positions basses PB et leurs positions hautes PH respectives. Le dispositif de lavage 1 comprend en outre au moins un capteur 50. Il est situé ici sur une partie haute du pare-brise, au centre de celui-ci. Il est notamment situé au niveau d'une zone du pare-brise 10 balayée par un seul des deux balais d'essuyage 30.

Le dispositif de lavage 1 comprend de plus un boîtier électronique 60 capable d'analyser les données issues du capteur 50 et de commander le moteur 40 d'entraînement des balais d'essuyage 30 et l'activation du système de pompe 20, les première et deuxième pompes 21 , 22 pouvant être commandées de manière indépendante. Le capteur 50 est par exemple un capteur de pluie, un capteur d'opacité du pare-brise et/ou un capteur de lumière.

Dans la variante représentée à la figure 2, le dispositif de lavage comprend un seul réservoir cloisonné et comportant deux compartiments 2', 3' de stockage respectif de liquide lave-glace et de liquide hydrophobe. Chaque compartiment 2', 3' est associé à une pompe 21 , 22 reliée au système de canalisations 5.

Le procédé selon l'invention permet de réaliser de manière automatique ou par simple décision de l'utilisateur un traitement hydrophobe du pare-brise du véhicule et ce de façon efficace. Le système est éventuellement commandable à distance via une application d'un téléphone portable ou d'une tablette par exemple ou peut être programmé pour être réalisé de nuit ou lorsque l'utilisateur le désire. Le système comprend tous les éléments permettant de réaliser le traitement d'au moins une vitre du véhicule de façon autonome.

Contrairement à la technique actuelle, ce système permet de renouveler régulièrement le traitement hydrophobe du pare-brise du véhicule sans demander le travail manuel d'une personne. Il permet donc un gain de temps par rapport aux méthodes actuelles d'application de produit hydrophobe. Le fait que le système soit commandable permet à l'utilisateur de traiter son véhicule même en étant éloigné de ce dernier.

L'invention propose ainsi un procédé d'application d'un liquide sur une vitre d'un véhicule automobile par utilisation d'un dispositif de lavage comprenant des étapes consistant à projeter du liquide hydrophobe sur la vitre lorsque le véhicule est à l'arrêt. Les balais d'essuyage 30 sont alors de préférence immobiles. Dans le cas contraire où les balais sont en cours de déplacement, le liquide hydrophobe est de préférence projeté en aval des balais par rapport à leur sens de déplacement.

Comme évoqué dans ce qui précède, la projection de liquide hydrofuge sur la vitre a lieu à l'arrêt du véhicule. Pour déterminer si du liquide hydrophobe doit effectivement être projeté sur la vitre, le procédé propose une première étape de mesure d'une valeur représentative d'un niveau d'hydrophobie de la vitre, puis une étape de projection de liquide hydrophobe sur la vitre dès que cette valeur est au-dessus ou au-dessous d'une valeur seuil.

A titre d'exemple, le niveau d'hydrophobie peut être donné par un coefficient de friction entre les balais et la vitre. Le coefficient de friction est de préférence calculé sur une vitre sèche. Ce coefficient de friction est par exemple déterminé à partir du couple de frottement du balai sur la vitre. Les moyens configurés pour mesurer le couple de frottement du balai sur la vitre ou le coefficient de friction du balai sur la vitre sont bien connus de l'homme du métier. Il s'agit par exemple de moyens configurés pour mesurer la consommation de puissance ou le couple de sortie du moteur 40.

La vitre 10 traitée peut être en verre ou en matériau plastique hydrophobe, tel qu'en polycarbonate. Dans le cas d'un verre, le traitement permet de rendre sa surface extérieure hydrophobe ou de « régénérer » son état hydrophobe. Dans le cas d'un matériau hydrophobe, le traitement permet d'améliorer son état de surface et donc de faciliter la glisse des balais sur cette la vitre.