UN PUITS DE FORAGE PETROLIER, OU UNE CANALISATION,

AU MOYEN D'UNE PREFORME TUBULAIRE SOUPLE,

DURCISSABLE IN SITU

La présente invention concerne un procédé pour tuber un puits, notamment un puits de forage pétrolier, ou une canalisation, telle qu'un gazoduc ou un oléoduc par exemple, au moyen d'une préforme tubulaire souple, durcissable in situ, par exemple thermodurcissable. L'invention concerne également un dispositif permettant de mettre en oeuvre ce procédé.

Dans la présente descπption, et dans les revendications, on entendra par le terme "tuber" l 'action de consolider un puits, ou une canalisation, notamment en \ ue de la réparer, en en revêtant la paroi d'un tube ngide, encore appelé tubage ou chemisage. Par le terme "préforme" on entendra une structure tubulaire qui est initialement souple et déformable et qui, une fois placée dans la zone du puits à consoli¬ der, est mise en forme cylindrique, appliquée contre la paroi du puits ou de la canalisa¬ tion, puis durcie pour se lier intimement et à demeure à cette paroi, constituant ainsi le tubage ou chemisage. Pour le tubage d'un puits de forage pétrolier, ainsi que pour des applica¬ tions similaires, il a déjà été proposé des préformes tubulaires souples et durcissables, destinées à être mises en place à l'état replié longitudinalement - état dans lequel elles possèdent un encombrement radial faible - puis à être dépliées radialement, par applica¬ tion d'un gonflage hydraulique interne. Selon cette technique, qui est notamment décπte dans les documents FR-A-2 662 207 et FR-A-2 668 241 , la préforme possède, après dépliement (ou déploiement) radial, une forme stπctement cylindrique, de diamètre bien déterminé.

Un autre type de préforme connu, qui fait notamment l 'objet de la demande de brevet internationale W0-94/25655, au nom de la demanderesse, possède une structure tubulaire qui comprend un tressage de mèches souples, composées de fibres, qui s'entrecroisent avec un certain jeu, de sorte que la structure peut s'expanser radialement tout en se restreignant en direction axiale sous l'effet de l'application d'une surpression à l'intérieur de la préforme.

Ainsi, l'expansion de la préforme peut se faire en deux étapes successnes, d'abord par dépliement, puis par expansion radiale ; on obtient ainsi un degré d'ex¬ pansion nettement supérieur à ceux obtenus ec les préformes souples mentionnées plus haut, ce qui permet d'introduire la préforme dans le puits à tuber, et l 'amener en la zone

souhaitée, en la faisant traverser des ouvertures de faible dimension, par exemple des conduits πgides déjà en place dans le puits, ayant un plus petit diamètre intéπeur

Cette technique connue est très intéressante, dans la mesure où elle permet de boucher des perforations apparaissant dans un puits de production, sans qu'il faille retirer le tubage déjà en place, et par conséquent sans "tuer le puits".

Il est apparu néanmoins des difficultés pour mettre en oeuvre cette technique lorsque le puits est fortement dévié, c'est-à-dire possède un axe formant un angle élevé par rapport à la verticale, voire est horizontal.

En effet, lorsque le puits est vertical, ou sensiblement vertical, la préforme est naturellement rectiligne (sous l'effet de la gravité) et elle descend régulièrement dans le puits au cours de sa mise en place. Toutefois, elle πsque d'être endommagée par suite des frottements contre les parois du puits ou les différentes restπctions se trouvant sur son passage.

En outre, si le puits est dévié, ou présente des coudes, la préforme se déforme en raison de sa souplesse, et se positionne incorrectement dans l'axe du puits, ce qui provoque des frottements, voire des nsques de blocage au cours de son enfoncement

La mise en place de la préforme dans un puits fortement dév ié ou honzontal est donc délicate, et même impossible dans certaines configurations.

L'invention vise à résoudre ce problème, en proposant un procédé de tubage d'un puits ou d'une canalisation au moyen d'une préforme tubulaire souple, durcissable in situ, qui puisse également s'appliquer sans problèmes à des puits ou des canalisations non verticaux ou ayant une surface intérieure risquant d'endommager la préforme.

Comme dans les procédés connus, on introduit la préforme dans le puits ou la canalisation à l'état longitudinalement replié, puis - lorsqu'elle y a été correctement positionnée - on la déplie par gonflage hydraulique pour lui donner une forme sensible¬ ment cy lindrique, on l'applique contre la paroi du puits ou de la canalisation, et on provoque le durcissement de sa paroi.

Le procédé qui fait l 'objet de l 'invention est remarquable par le fait qu'avant d'introduire la préforme dans le puits ou la canalisation, on l'insère (prov îsoire- ment) dans un fourreau amov îble, qui est ngide ou semi-πgide en direction longitudinale, mais est déformable radialement, et qu'on met en place dans le puits ou la canalisation la préforme contenue dans son fourreau, ce dernier étant ensuite - en cours d'opération - séparé de la préforme puis - en fin d'opération -, retiré du puits ou de la canalisation La préforme se trouve donc prisonnière du fourreau, et soutenue par lui, durant toute la phase de sa descente dans le puits ou la canalisation Ainsi cette descente se fait sans difficultés, même si le puits ou la canalisation est fortement dév ié, voire

hoπzontal, ou présente une surface de paroi πsquant d'abîmer la préforme. De préférence le fourreau présente une certaine flexibilité, qui autonse des parcours courbes ou coudés

Dans un mode préférentiel du procédé, on insère la préforme partiellement dans le fourreau, de telle sorte que son extrémité libre ressorte de celui-ci sur une certaine longueur.

Dans ce cas, dans un premier temps on déplie radialement uniquement la portion de préforme qui dépasse du fourreau, et on l'applique contre la paroi du puits ou de la canalisation pour obtenir une zone d'ancrage, après quoi on extrait le fourreau par traction vers l'arrière (c'est-à-dire vers la sortie du puits). Ce procédé s'applique particulièrement bien à une préforme qui, après dépliement radial, et mise en forme cylindrique, est expansible radialement par gonflage hydraulique

Dans ce cas, la désolidaπsation de la préforme par rapport au fourreau s'opère avantageusement par suite du dépliement radial de la portion de la préforme contenue dans le fourreau, après quoi s'opèrent successivement le retrait du fourreau et l 'expansion radiale de cette même portion.

L'invention concerne également un dispositif pour tuber un puits, notamment un puits de forage pétrolier, ou une canalisation, au moyen d'une préforme tubulaire souple, dont la paroi est thermodurcissable in situ, cette préforme étant radialement déformable sous l 'effet d'une pression hydraulique interne entre un état replié longitudinalement et un état déplié sensiblement cylindrique

Ce dispositif est remarquable par le fait qu'il comporte un équipement de pose de la préforme, monté à l'extrémité d'une tige de commande tubulaire destinée à être introduite dans le puits ou la canalisation depuis une tête de puits, cet équipement comprenant ^• a) un outillage de pose et de contrôle portant la préforme, apte à fournir à celle-ci le fluide hydraulique sous pression nécessaire à son dépliement, et, le cas échéant, à son expansion radiale, ainsi que l'énergie thermique nécessaire au durcisse¬ ment de sa paroi ; b) un fourreau amovible solidaire de l'extrémité de la tige, à l'intérieur duquel est enserrée au moins partiellement la préforme, et qui est rigide ou semi-πgide en direction longitudinale, mais est déformable radialement de sorte qu'il peut être retiré de la préforme lorsque celle-ci se trouve à l'état déplié.

Par ailleurs, selon un certain nombre de caractéπstiques additionnelles avantageuses, non limitatives de l'invention :

- le fourreau amovible est un tube fendu, apte à s'ouvrir pour libérer la préforme au cours de son dépliement ;

- la préforme est solidaire d'un manchon inténeur arrachable, radialement expansible par gonflage hydraulique, à l'intérieur duquel est introduit le liquide hydrauli¬ que fourni par l'outillage de pose et de contrôle et servant à déplier la préforme, ce manchon étant dégonflé et séparé de la préforme, en fin d'opération, puis retiré du puits ou de la canalisation en même temps que l'outillage et le fourreau ,

- la préforme est thermodurcissable et, son chauffage est réalisé par effet Joule, par l'intermédiaire d'un câble électnque déformable, ce dernier étant stocké sous un faible encombrement dans une douille qui est interposée entre l'extrémité de la tige de commande et l 'outillage et est solidaire dudit fourreau amovible , - ce câble a une longueur sensiblement égale à celle de la préforme mise en place ,

- la préforme est dépliable et radialement extensible ,

- la préforme comprend un tressage de mèches souples s'entrecroisant avec un certain jeu, de telle sorte qu'elle peut s'expanser radialement tout en se restrei- gnant en direction axiale, le maténau constitutif de la préforme étant une résine poly méπsa- ble à chaud, dans laquelle est noyé ledit tressage ;

- le manchon intérieur arrachable, radialement expansible, comprend également (comme la préforme) un tressage de mèches souples entrecroisées aptes à s'expanser radialement tout en se restreignant en direction axiale, et qui sont empπson- nées entre des peaux intérieure et extérieure souples, certaines desdites mèches étant remplacées par des fils conducteurs d'élcctπcité, aptes à chauffer la préforme par effet Joule, qui sont connectés électnquement audit câble

D'autres caractéπstiques et a antages de l'invention apparaîtront de la description et des dessins annexés qui en représentent un mode de réalisation préférentiel Sur les figures

- la figure 1 est une v ue générale schématique d'une installation de tubage mettant en oeuv re le procédé de l 'inv ention ,

- la figure 2 est une v ue générale, partiellement coupée, de l'équipement de pose de la préforme , - la figure 3 représente un tressage de mèches souples entrecroisées, constitutiv es de la structure de la préforme et du manchon qui sert à l 'expansion de la préforme ,

- la figure 4 est une coupe transversale schématique du manchon et de la préforme à l 'état longitudinalement repliés - la figure 4A est une v ue analogue à la figure 4, représentant l'ensemble à l'état déplié ,

- la figure 4B est une vue analogue aux figures 4 et 4A, représentant l 'ensemble à l'état déplié et radialement expansé ;

- la figure 5 est une vue schématique, en coupe longitudinale, de l 'ensemble constitué par la préforme et son manchon intéπeur arrachable ; - la figure 6 est un détail à plus grande échelle de la zone de la paroi de la préforme et du manchon qui est référencée VI à la figure 5 ;

- les figures 7, 8, 9, 10, 12, 13, 14 et 15 sont des vues schématiques similaires à la figure 2, destinées à illustrer les différentes étapes successives de la mise en place d'un tubage dans un puits de forage pétrolier conformément à l'invention, à l'aide de l'installation de la figure 1 ;

- les figures 11 et 11A sont des coupes transversales correspondant respectivement au plan de coupe X I de la figure 7 et XI A de la figure 10, ces vues étant destinées à illustrer la façon dont la préforme se désolidarise de son fourreau lorsqu'elle passe de l'état replié à l'état cy ndnque. A la figure 1, on a désigné par la référence P la paroi d'un puits de forage pétrolier, dont une zone C doit être tubée ; la paroi C est par exemple une canalisation perforée. Pour y accéder il faut passer dans une restriction R.

L'installation de tubage, généralement désignée par la référence 1 , comprend, de manière connue, une tête de puits 12, une tige de commande flexible et tubulaire 13 comportant un câble électrique intéπeur, un manchon de guidage 1 1 de cette tige - couramment appelé "sas" - et un dispositif 10 servant à pousser la tige 13 dans le sas 1 1 et dans le puits P.

L'extrémité libre de la tige de commande 13 est pourv ue d'un équipement de pose de la préforme, référencé 2. Cet équipement est constitué essentiellement d'une douille cylindrique 4 fixée à l'extrémité libre de la tige 13, d'un fourreau πgidificateur ό, coaxial à la douille 4 et solidaire de cette dernière, d'un outillage de pose et de contrôle 3 logé dans le fourreau, et accolé à la douille 4, et d'une préforme souple 8 destinée à être mise en place dans le puits pour le consolider.

La préforme 8 est portée par un manchon expanseur intéπeur arrachable 9, qu'elle entoure, comme cela est déjà connu par le WO-94/25655 déjà cité et, comme cela sera décπt plus loin en référence notamment aux figures 5 et 6. L'ensemble préforme 8 / manchon intéπeur 9, initialement cohérent, est référencé 7

L'ensemble 7 est enserré dans le fourreau 6, et retenu par fπction à l 'intéπeur de celui-ci. Cette fπction maintient également l'outillage 3 appliqué, par sa face arπère, contre la douille 4.

Cet ensemble 7 est obturé à ses extrémités par des bouchons 92. Le bouchon 92 tourné vers l 'arrière, c'est-à-dire vers la sortie du puits, est trav ersé par un

conduit 30 qui le relie à l'outillage 3 Ce dernier comprend des moyens aptes à refouler à l'intérieur du manchon, via le conduit 30, un fluide sous-pression fourni au dispositif depuis la surface, c'est-à-dire depuis la tête de puits 12 au moyen de la tige de commande tubulaire 13, ou par pompage du liquide du puits grâce à un dispositif de pompage contenu dans l'outillage 3.

Par ailleurs, l'installation comprend un câble électπque 5, qui passe dans la tige tubulaire 13, et est connectée électπquement à l'outillage 3, par l'intermédiaire d'un câble souple 50. Ce dernier est enroulé ou replié sur lui-même, pour présenter un faible encombrement, et il est logé dans une cavité formant réceptacle prév ue dans la douille 4 Les câbles 5 et 50 servent à alimenter en électricité, via l'outillage 3, l'ensemble préforme - manchon expanseur intéπeur, afin d'y générer par effet Joule la chaleur nécessaire au durcissement de la paroi de la préforme, comme cela sera expliqué plus loin, ainsi qu'à fournir l'énergie de pompage de l'outillage 3 et d'alimenter tous les systèmes de contrôle nécessaires équipant cet outillage. Bien entendu, le courant électπque est fourni depuis la surface, à partir d'un générateur situé à l'extéπeur du puits, relié au câble 5 après sa sortie du dispositif 10

Comme on le voit sur la figure 2, l'ensemble 7 constitué par le manchon 9 et la préforme 8 n'est pas complètement inséré à l'intérieur du fourreau 6 On a désigné par la référence 71 la portion de cet ensemble qui se trouve à l 'intérieur du fourreau, et par la référence 70 la portion dépassante, extérieure au fourreau

La partie extéπeure a une longueur Lo sensiblement plus petite que la longueur _\ de la partie intéπeure 71. A cet égard, il conv ient de remarquer que cette partie 71 a été raccourcie artificiellement sur le dessin (figure 2), pour ne pas en affecter la lisibilité

A titre indicatif, la longueur Lo est de l'ordre de lm, la longueur Lj de l'ordre de 10 à 30m, et la longueur L ₂ , qui correspond au reste de l'équipement (douille 4 et outillage 3), de l'ordre de 4m Comme on le voit sur la figure 1 1, le fourreau 6 est une env eloppe tubulaire cylindrique fendue, c'est-à-dire incomplètement fermée Cette en eloppe, réalisée par exemple en métal ou en matière plastique, possède une certaine πgidité longitudinale, mais est facilement déformable radialement dans le sens de son ouv erture, comme on le comprend aisément à la simple comparaison des figures 11 et 11 A Dans une variante, on pourrait relier les bords en regard de la fente de l'enveloppe par des attaches pouvant se rompre facilement au-delà d'un certain seuil de pression interne

De préférence, l 'enveloppe est relativement flexible ce qui lui permet, tout en πgidifiant convenablement l'ensemble 7 en direction axiale, de suivre des trajectoires non rectilignes (coudes et courbes), par déformation latérale

Dans l 'exemple illustré aux figures 3 à 6, la préforme 8 et le manchon intéπeur 9 possèdent tous deux une structure similaire, composée d'un tressage de fibres souples entrecroisées tel que celui décπt dans le document WO-94/25655 précité

Au besoin on pourra se reporter à cette publication, dont on considérera qu'elle fait partie de la présente descπption pour l'interprétation de l'Article L 612-5, 1er alinéa, du Code de la Propπété Intellectuelle On rappelera, en référence à la figure 3, que les mèches souples sont réparties en deux séries 700a et 700b entrelacées, formant une structure tubulaire déformable

La structure peut être repliée longitudinalement, puis - sous l'effet d'une pression interne - être "mise au rond", c'est-à-dire conformée en cylindre par dépliement Si elle est ensuite soumise à une pression interne plus élevée, on observ e un déplacement relatif des deux séries de mèches, ce qui entraîne simultanément une expansion radiale et un raccourcissement longitudinal de la structure

Les mèches souples sont formées de fibres ayant une bonne résistance mécanique à la traction, par exemple de fibres de carbone ou de verre, et jouent le rôle d'armature déformable pour la préforme et/ou pour le manchon expanseur de la préforme

Les figures 4, 4A et 4B représentent respectiv ement l'ensemble 7 à l'état replié longitudinalement, pour présenter une dimension transv ersale faible, ce même ensemble - référencé 7' - mis au rond, de diamètre Dj , et enfin ce même ensemble - référencé 7" - à l'état radialement expansé, de diamètre D ₂ sensiblement supeπeur à D] Le diamètre et l 'expansibilité radiale de la préforme sont choisis pour que

D corresponde au diamètre de la zone à tuber

Comme le montrent les figures 5 et 6, la préforme tubulaire souple 8 possède une paroi 82, en matière initialement fluide, dans laquelle sont noyées des structures tubulaires concentriques tressées 700 La matière fluide est une résine synthétique, thermodurcissable par polyméπsation à chaud La préforme est pourv ue d'une peau extérieure 80 présentant une face externe munie de dépressions 801 et de reliefs 802 qui favoπsent son ancrage contre la paroi du puits et améliorent l'étanchéite

Le manchon intérieur arrachable 9, qui est appelé "matπce" dans le WO-

94/25655 déjà cité, possède une peau intéπeure 91 et une peau extéπeure 90, toutes deux en maténau souple et élastique, entre lesquels se trouvent la structure déformable tressée

700 L'interface entre la peau externe du manchon et la paroi intéπeure 91 de la préforme

8 est traité, par exemple par enduction de si cone, pour qu'il y ait peu d'adhérence entre ces deux parties.

La préforme 8 entoure intimement le manchon mténeur 9 qui, comme déjà dit, est obturé à ses deux extrémités, de manière étanche, par des bouchons 92. Le manchon 9 est fixé à la préforme 8 au moyen de manchettes d'extrémité 93, qui possèdent des zones affaiblies 94, susceptibles de se rompre facilement. L'introduction d'un fluide hydraulique à l'intéπeur du manchon, en vue de son gonflage et - corrélative¬ ment du gonflage de la préforme - se fait, comme déjà dit, par une tubulure 30 qui débouche dans le manchon et une ou plusieurs ouvertures 300 de passage du fluide. L'outillage 3 comporte une ou plusieurs vannes appropnées, pouvant être commandées depuis la surface, permettant d'effectuer le gonflage et le dégonflage du manchon, en contrôlant la pression durant l'opération, ou un dispositif de pompage réalisant la même fonction au moyen du liquide du puits.

Certaines des mèches 700 du manchon sont remplacées par des conduc- teurs électriques (fils chauffants) reliés électriquement au câble 50 Ainsi, le chauffage du manchon intéπeur et, corrélativement, de la préforme peut être commandé aussi depuis la surface, par alimentation électrique des câbles 5 et 50.

Nous allons maintenant décπre une opération de mise en place de la préforme 8 dans une zone C du puits. L'ensemble 7 formé par la préforme et le manchon se trouv e à l 'état replié longitudinalement, tel que celui représenté aux figures 4 et 11. Dans cet état, il s'inscπt dans un cylindre de diamètre Do correspondant sensiblement au diamètre intéπeur de l 'en eloppe fendue 6 (voir figure 11).

Ce diamètre Do est plus petit que le diamètre des différents conduits ou autres restrictions R situés dans le puits, en arπère de la zone à tuber

Comme déjà dit, seule une partie de longueur réduite, en l'occurrence la partie 70, de l'ensemble 7 dépasse du fourreau 6. Par conséquent, la préforme est soutenue sur la plus grande partie de sa longueur et possède (av ec son fourreau) une rigidité suffisante pour autoπser sa progression régulière à l'intéπeur du puits, même si celui-ci est totalement ou en partie dév ιé

La tête de pose 2, et la préforme, vont donc être poussées par la tige de commande 13 dans le puits, et s'y enfoncer progressivement, comme cela est sy mbolisé par la flèche F aux figures 7 et 8. La tige creuse 13, de préférence en acier, possède une bonne rigidité axiale, qui lui permet de pousser sans problème la tête 2 dans le puits Néanmoins elle est suffisamment flexible pour suivre les coudes ou autres courbures du puits.

La paroi du puits ou de la canalisation C présente en une certaine zone des perforations, ou autres ouvertures O, qu'on se propose de recouvπr par le tubage, c'est- à-dire par la préforme polyméπsée.

On cesse d'enfoncer la tête 2 dans le puits, lorsque la partie dépassante 70 arrive juste au-delà des ouvertures O, position qui correspond à celle illustrée à la figure 8.

Des moyens de contrôle appropriés, connus en soi, sont prévus, qui permettent de réaliser ce bon positionnement.

Par gonflage hydraulique interne, la partie dépassante 70, et cette partie seulement, est tout d'abord mise au rond, puis dilatée radialement, pour prendre le diamètre D ₂ , qui correspond au diamètre intéπeur du puits.

Différents moyens peuvent être prévus pour que le dépliement et l 'expansion radiale se fassent pπoπtairement sur la portion 70.

Ainsi, par exemple, il est possible d'entourer la partie 71 par des liens annulaires dont la résistance mécanique est suffisante pour empêcher le dépliement de cette portion sous l'action d'une pression interne modérée, mais toutefois suffisante pour provoquer la déformation de la portion libre 70.

On obtient ainsi un ancrage de la portion 70 contre la paroi du puits, en avant des perforations O (voir figure 9). L'augmentation de la pression de gonflage provoque la rupture des liens annulaires assurant la contention de la portion 71. Ainsi, on obtient un dépliement radial et une mise au rond de la portion de préforme 71, laquelle prend un diamètre Dj (v oir figure 10)

Par suite de ce dépliement, le fourreau fendu 6 s'ouv re et prend une configuration en forme générale de U , référencée 6' à la figure 11 A

Il reste solidaire, par son extrémité arπère, de la douille 4

Dans cette configuration, le fourreau est facilement extractible, et peut glisser sur la préforme mise au rond, par traction vers l'arπère. Cette traction, sy bolisée par la flèche G à la figure 12 s'accompagne d'une mise sous traction de la partie de câble 50

La mise sous tension complète du câble 50 correspond au retrait complet du fourreau, la longueur du câble étant choisie pour correspondre à la longueur du tubage. Le retrait se fait facilement, car la préforme est ancrée dans le puits

Une fois que le fourreau déformé 6' a été complètement retiré de la préforme, on augmente la pression de gonflage, pour provoquer l'expansion radiale complète de l'ensemble 7, qui prend le diamètre D (figure 13), tout en se raccourcissant axialement

Toute la préforme vient alors s'appliquer intimement contre la paroi du puits C, en recouvrant les perforations O.

De manière connue, tout en maintenant le manchon sous gonflage hydraulique, on provoque alors la polymérisation par effet Joule de la résine constituant la préforme, par alimentation électrique des fils chauffants prévus dans le manchon.

A l'issue de la polymérisation, on dégonfle le manchon 9, qui se sépare de la préforme durcie - devenue tubage 8' - par rupture des manchettes 93 (figure 14).

On effectue ensuite une nouvelle traction G ' sur la tige 13, laquelle est toujours solidaire de la douille 4 et du fourreau ouvert 6' ainsi que, par l 'intermédiaire du câble tendu 50, sur l 'outillage 3 et le manchon dégonflé 9 (voir figure 15).

L'ensemble peut être ainsi retiré du puits.

Différentes formes de fourreaux rigidificateurs amovibles pourraient être prévues ; ce fourreau doit être d'une bonne rigidité longitudinale tout en possédant la souplesse nécessaire à son passage dans un sas non rectiligne. Il doit s'ouvrir facilement pour libérer la préforme et son épaisseur doit être faible pour limiter son encombrement radial.

Par ailleurs il doit pouvoir se refermer lors de son passage à trav ers les restrictions R en vue de son enlèvement, grâce à une forme appropriée, par exemple légèrement conique. Le diamètre et l 'aptitude à la dilatation radiale de la préforme et, corrélative¬ ment, du fourreau seront choisis en fonction des conditions réellement rencontrées, et en particulier du diamètre de la zone de puits à tuber. A titre indicatif, et non limitatif, la dimension diamétrale Do de la préforme à l'état replié pourra être de l'ordre de 60 à 100mm, son diamètre D _t "mis au rond" sera de l'ordre de 90 à 150mm, et son diamètre D ₂ à l 'état expansé sera de l'ordre de 170 à 220mm.

La technique qui fait l 'objet de la présente invention s'applique av antageu- sement à une préforme souple à la fois dépliable et radialement expansible ; on ne sortirait toutefois pas du cadre de l'invention en l'appliquant à des préformes simplement dépliables, mais non extensibles telles que celles décrites par exemple dans les documents FR-A-2 662 207 et FR-A-2 668 241 déjà cités.

La polymérisation de la préforme n'est pas obligatoirement faite par effet Joule. Elle pourrait être obtenue par d'autres moyens de chauffage, en particulier par introduction d'un liquide chaud dans la préforme, ce liquide pouv ant du reste être le même que celui qui sert à la gonfler. La portion d'extrémité libre de la préforme, destinée à réaliser son ancrage initial, pourrait avoir une déformabilité plus grande que le reste de sa paroi, par exemple par adoption d'une épaisseur de paroi plus faible ou du choix d'une matière différente. Ceci permettrait de s'affranchir des liens de contention dont il a été fait état plus haut.