La présente invention concerne un procédé et un dispositif de construction et de montage d'objets, sans outil, sans élément de fixation et sans adhésif.

Un des domaines d'application, non exclusif, de l'invention est celui de déguisements, constitués de différentes pièces de panoplie (par exemple casque, épée ou autres accessoires) que les utilisateurs peuvent monter et démonter eux-mêmes sans outil, sans élément de fixation, et sans adhésif.

Un autre domaine d'application de l'invention peut être le montage d'objets courants, par exemple des abat- jours de lampes, des boîtes, ou des casiers de rangement. Une solution connue pour réaliser de tels objets consiste à les fabriquer à partir d'éléments constitués essentiellement d'une matière unique, relativement souple (par exemple feuille plastique, mousse, ou carton), lesquels éléments sont découpés de manière à pouvoir s'assembler entre eux par insertion des parties saillantes ou concaves de certains éléments dans les orifices ou parties convexes correspondantes aménagées sur d'autres éléments. À titre d'exemple, on trouve ainsi des tapis en mousse qui peuvent s'assembler tels des puzzles, ou des abat-jours constitués de plusieurs feuilles en plastique semi-rigide, éventuellement pliées, s 'emboîtant les unes dans les autres, ou encore des boîtes en carton constituées d'une feuille de carton se pliant et dont les côtés viennent s ' emboîter entre eux. Cependant, tous ces systèmes ont pour inconvénient d'une part de réaliser des objets dont les propriétés, notamment mécaniques, sont limitées par celles du matériau unique les constituant, et d'autre part de proposer des assemblages dont la rigidité (résistance à l'arrachement)

ainsi que la facilité de mise en oeuvre sont limitées par la nécessité de faire s'emboîter des éléments d'un matériau ayant des caractéristiques mécaniques et géométriques uniques . Par ailleurs, les possibilités d'assemblage permises par ces systèmes sont extrêmement limitées.

L'invention a pour but principal de remédier à ces inconvénients .

À cet effet, l'invention a pour objet un procédé de construction et de montage d'objet, sans outil, sans élément de fixation et sans adhésif, caractérisé en ce qu'il comprend :

- une étape consistant à accoler au moins deux éléments en feuille dans lesquels sont découpées des ouvertures respectives de manière à ce que lesdites ouvertures se trouvent en regard l'une de l'autre ; et

- une étape consistant à insérer un élément d'accrochage en mousse élastique dans lesdites ouvertures par compression dudit élément d'accrochage. L'élément d'accrochage en mousse qui a été comprimé pour être inséré à travers les deux ouvertures maintient les deux éléments en feuille accolés l'un contre l'autre, assurant un assemblage sans outil, sans élément de fixation et sans adhésif. Les éléments en feuille peuvent être réalisés en un matériau quelconque. Avantageusement, il s'agit d'un matériau rigide ou semi-rigide, notamment plastique. Par exemple, il peut s'agir d'éléments en feuille de polypropylène . L'élément d'accrochage en mousse élastique est avantageusement en mousse plastique à cellules fermées, par exemple mousse de polyéthylène .

Plus de deux éléments en feuille peuvent être assemblés au moyen d'un seul élément d'accrochage en mousse élastique.

Par ailleurs, un tel élément d'accrochage peut servir à l'assemblage de deux parties d'une même feuille qui se chevauchent pour une feuille enroulée ou cintrée.

Un tel procédé d'assemblage d'éléments en feuille, découpés et plies en fonction de la structure qu'on souhaite obtenir avec une forme adéquate, permet de réaliser des structures disposant d'une rigidité satisfaisante, offrant une grande liberté de conception, tout en étant très simples à monter et à démonter.

Avantageusement, les ouvertures sont découpées dans la masse des éléments en feuille. La présente invention concerne également un dispositif de construction et de montage d'objets, sans outil, sans élément de fixation et sans adhésif, caractérisé en ce qu'il comprend :

- au moins deux éléments en feuille dans lesquels sont découpées des ouvertures respectives ; et

- au moins un élément en mousse élastique comprenant un corps et au moins une partie d'accrochage adaptée à s'insérer par compression dans lesdites ouvertures disposées l'une en regard de l'autre, puis à former par expansion un moyen d'assemblage résistant à l'arrachement.

Avantageusement, ledit corps comprend une surface d'appui adaptée à porter sur la surface extérieure de l'un desdits éléments en feuille et ladite partie d'accrochage comprend au moins un appendice adapté à porter sur la surface extérieure de l'autre élément en feuille.

Plus de deux éléments en feuille peuvent être assemblés au moyen d'un seul élément en mousse élastique. Le ou les appendices de la partie d'accrochage venant porter

contre la surface de l'élément se situant à l'opposé de celui contre lequel porte la partie d'appui.

Un même élément en mousse peut avoir plusieurs parties d'accrochage coopérant avec plusieurs alignements respectifs d' ouvertures .

Selon un autre aspect de la présente invention, lesdites ouvertures ont la même taille.

Ce mode de réalisation est beaucoup plus avantageux.

Toutefois, on pourrait envisager que les ouvertures ménagées sur une première feuille se trouvant du côté de la surface d'appui dudit corps soient de plus grandes tailles, laissant passer les éléments d'accrochage qui, en prise avec une seconde feuille se trouvant du côté opposé, provoqueront la prise en sandwich de la première feuille entre la seconde feuille et la surface d'appui du corps en mousse.

Avantageusement, l'élément en mousse élastique est en mousse plastique à cellules fermées.

De préférence, l'élément en mousse élastique est en mousse de polyéthylène. Avantageusement, l'élément en mousse élastique présente une épaisseur supérieure ou égale à 10 mm.

Avantageusement, les éléments en feuille sont des feuilles de plastique.

Selon un mode de réalisation de l'invention, les éléments en feuille sont des feuilles de polypropylène.

Avantageusement, l'appendice est de forme semi- circulaire.

Avantageusement, la partie d'accrochage est fixée à la partie d'appui par une encolure ; l'appendice venant en débord de cette encolure.

De préférence, les éléments en feuille présenteront une épaisseur inférieure au susdit élément en mousse.

Des exemples de mise en oeuvre de l ' invention vont maintenant être décrits en regard des dessins annexés, sur lesquels : les figures IA et IB sont des vues en perspective d'éléments d'assemblage selon l'invention à deux étapes d'un procédé d'assemblage ; la figure 2 est une vue en coupe des éléments d'assemblage de la figure 1 en position d'assemblage ; la figure 3 est une vue en perspective d'un premier exemple d'application obtenu par combinaison d'assemblages selon l'invention ; la figure 4 est une vue en perspective d'un deuxième exemple d'application obtenu par combinaison d'assemblages selon l'invention ; et - la figure 5 est une vue en perspective d'un troisième exemple d'application obtenu par combinaison d ' assemblages selon l ' invention.

En référence aux figures IA et IB, un dispositif d'assemblage selon l'invention comprend un élément en mousse 1, fabriqué par découpage, par exemple à l'emporte-pièce, d'une plaque de mousse synthétique élastique, notamment mousse à cellules fermées (par exemple mousse de polyéthylène ) , et relativement épaisse (au moins 10 à 12 mm). Ce genre de matériau offre la particularité d'être élastique en compression, tout en offrant une résistance à la traction. En plaque épaisse, il offre de plus une certaine rigidité à la flexion.

Cet élément en mousse 1 est découpé de manière à présenter un corps de forme sensiblement parallélépipédique et, sur l'un au moins de ses côtés, une ou plusieurs parties saillantes 2 formant parties d'accrochage. Dans l'exemple illustré, chacune de ces parties saillantes est constituée d'un corps 2 de forme schématiquement rectangulaire s 'étendant parallèlement à la grande longueur du corps de

l'élément en mousse 1, dont l'épaisseur est la même que celle dudit élément en mousse, et dont les extrémités se terminent par des extrémités arrondies formant appendices 3. Dans l'exemple illustré, ces appendices 3 sont de forme sensiblement semi-circulaire.

Par ailleurs, l'encolure 4 de ces parties saillantes 2 est définie comme étant la section desdites parties saillantes 2 au niveau du bord faisant la jonction avec le corps de l'élément en mousse 1 au niveau d'une surface d'appui de ce dernier. Les appendices 3 viennent donc en débord de cette encolure 4.

Dans l'exemple représenté, les parties saillantes formant parties d'accrochage sont au nombre de deux. Il peut également y en avoir qu'une seule ou plus de deux. Deux éléments en feuille 5, 6 sont découpés dans une feuille en plastique, par exemple une feuille de polyéthylène, d'une épaisseur sensiblement inférieure à l'épaisseur de la plaque de mousse élastique constituant l'élément en mousse 1. Ce genre de matériau offre la particularité d'être rigide en compression et en traction, et de résister au déchirement. Selon l'épaisseur choisie, il offre de plus, soit une rigidité à la flexion, soit (pour les faibles épaisseurs) une certaine souplesse. Dans ce dernier cas, il permet de constituer des surfaces de type cylindrique .

Les éléments en feuille 5, 6 sont découpés de manière à présenter une ou plusieurs ouvertures (ou fenêtres) 7, de forme sensiblement rectangulaire, destinées à recevoir les parties saillantes 2 du premier élément en mousse 1. À cet effet, les dimensions de ces ouvertures 7 sont calculées de manière à ce que : l'un des côtés de chaque ouverture 7 est sensiblement égal à l'épaisseur de la mousse constituant le premier élément 1 ; et

l ' autre côté de chaque ouverture 7 correspond sensiblement à la longueur de l'encolure 4 de la partie saillante 2 correspondante.

Les deux éléments en feuille 5, 6 disposent d'ouvertures 7, disposées à l'identique de manière à ce que, lorsque ces éléments sont accolés, les ouvertures d'un élément se trouvent en regard de celles de l'autre élément. En outre, leurs positions respectives correspondent à celles des parties saillantes 2 de l'élément 1. Comme illustré sur les figures IA et IB, la mise en oeuvre de cet assemblage s'effectue en deux étapes :

Dans un premier temps (figure IA) les ouvertures 7 des éléments en feuille 5, 6 sont positionnées en regard les unes des autres. Dans un deuxième temps (figure IB), les parties saillantes 2 de l'élément en mousse 1 sont insérées dans lesdites ouvertures 7, en exerçant une pression sur les appendices 3 afin que chacune desdites parties saillantes 2 soit comprimée à la dimension de l'encolure 4 de ladite partie saillante 2, puis en insérant lesdites parties saillantes 2 ainsi comprimées dans les ouvertures 7 correspondante des éléments en feuille 5, 6 et, finalement, en relâchant les appendices 3 une fois qu'ils se trouvent de l'autre côté de l'assemblage. Une fois les appendices relâchés, chacune des parties saillantes 2 reprend par élasticité sa forme initiale et exerce une pression contre la surface de la feuille 5 qui est par conséquent serrée contre la feuille 6 dont la surface est en contact avec la surface d'appui du corps 1. Avantageusement, les parties d'accrochage 2 sont introduites l'une après l'autre afin de faciliter l'opération d'assemblage.

Ainsi, une fois l'assemblage effectué, les deux éléments 5, 6 sont maintenus solidaires par l'action de

l'élément en mousse 1, et notamment de ses parties saillantes 2.

À l'inverse, le démontage d'un tel assemblage est réalisé en comprimant les appendices 3 des parties saillantes 2, puis en désengageant lesdites parties saillantes 2 des ouvertures 7. Là encore, les parties saillantes 2 peuvent être avantageusement enlevées l'une après l'autre.

La figure 2 illustre le détail d'un assemblage ainsi réalisé, montrant que l'encolure 4 de la partie saillante 2 est calculée de façon à venir s'ajuster sur les dimensions des ouvertures 7. Un tel assemblage présente une résistance relativement importante à l'arrachement, du fait des propriétés de résistance à la traction de la mousse constituant l'élément en mousse 1, et de la solidité des feuilles constituant les éléments 5, 6.

Selon un autre mode de réalisation, les éléments en feuille 5, 6 sont découpés dans un autre matériau en feuille présentant des caractéristiques mécaniques proches, par exemple autre plastique ou matériau composite souple, carton, feuille de métal souple, ou écorce de bois.

La figure 3 représente un premier exemple d'application de l'invention, obtenu par la combinaison d'un certain nombre d'assemblages semblables à celui décrit en référence aux figures IA, IB et 2. Il s'agit ici d'un casque de Viking, faisant partie d'une panoplie pour enfant. On voit sur cette représentation la façon dont sont assemblés les différents éléments en mousse (la, Ib, Ic, Id, le) et en plastique (5a, 5b, 5c, 5d) , de manière à obtenir la forme souhaitée.

Ainsi qu'on le constate, un procédé d'assemblage selon la présente invention permet l'assemblage de feuilles en plastique cintrées. Par exemple, une feuille en plastique telle que 5b, initialement droite, est accrochée à la

feuille 5d au moyen d'un premier élément en mousse le, puis cintrée et accrochée à la feuille 5a au moyen d'un second

• élément en mousse Ic puis à nouveau cintrée et accrochée à la feuille 5c au moyen d'un troisième élément en mousse Id. Également, les éléments en mousse peuvent servir d'éléments de décoration, par exemple pour figurer les cornes du casque de viking.

Un tel procédé permet d'obtenir un jouet attrayant, à base de matériaux sûrs, adaptés à un usage pour des enfants, et très bon marché.

La figure 4 est une vue en perspective d'un deuxième exemple d'application de l'invention. Il s'agit ici d'un autre modèle de casque faisant partie d'une panoplie pour enfant, pour lequel on a exploité les propriétés de l'assemblage de l'invention afin d'y adjoindre un élément mobile. Dans cet exemple, les éléments en plastique 5a et 5b sont assemblés par un élément en mousse 1, suivant un montage identique à celui décrit dans les figures IA, IB et 2, à la différence que l'élément en mousse ne comprend qu'une seule partie saillante d'accrochage et qu'une troisième feuille en plastique formant flasque latérale d'une visière 8 est assemblée contre les éléments 5a et 5b au moyen du même élément en mousse 1. La feuille formant flasque latérale de visière 8 en plastique est munie d'une ouverture sensiblement circulaire 9, dont le diamètre est sensiblement égal à la longueur de l'encolure 4 de l'élément en mousse 1. Ainsi, une fois ladite visière 8, maintenue en position contre les éléments en plastique 5a et 5b grâce à l'élément en mousse 1, pourra en outre pivoter autour de la partie d'accrochage de l'élément en mousse 1.

La figure 5 est une vue en perspective d'un troisième exemple d'application de l'invention. Il s'agit ici d'un modèle de bouclier faisant partie d'une panoplie pour enfant, pour lequel on a exploité une autre possibilité de

l'assemblage selon l'invention. Dans cet exemple, une feuille en plastique 5, de forme sensiblement circulaire, est munie à plusieurs endroits de paires d'ouvertures identiques 7 qui ont été découpées de manière à pouvoir, par torsion de ladite feuille en plastique 5, venir se positionner en regard l'une de l'autre. Les deux parties pliées de la feuille sont alors maintenues entre elles grâce à un élément en mousse 1, suivant un montage identique à celui décrit dans les figures IA, IB et 2, à la différence que l'élément en mousse ne comprend qu'une partie saillante d'accrochage. Ce type d'application de l'invention permet, à partir de la transformation d'un élément plat en plastique, d'obtenir de manière simple une surface concave.

L'invention est décrite dans ce qui précède à titre d'exemple. Il est entendu que l'homme du métier est à même de réaliser différentes variantes de l'invention sans pour autant sortir du cadre du brevet.