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Title:
METHOD AND DEVICE FOR CONTINUOUS ANALYSIS OF GASEOUS HYDROCARBONS AND H2S IN SAMPLES OF PETROLEUM PRODUCTS
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2020/157389
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention concerns a method for the continuous characterisation and quantification of gaseous C1-C6 hydrocarbons and H2S present in sedimentary basins, comprising pyrolysis under a non-oxidising atmosphere of a single sample taken in the sedimentary basin, then analysing the gaseous pyrolysis effluents, characterised in that the gaseous pyrolysis effluents are entrained by means of an inert gas stream, they are divided into at least two distinct flows, the first flow being intended for analysis of the total (C1 to C40) hydrocarbon compounds and the second flow for the respective analysis of gaseous (C1 to C6) hydrocarbon compounds and H2S so as to obtain their profiles as a function of the temperature of pyrolysis, then said profiles are compared with reference profiles corresponding to the known contents of gaseous hydrocarbons and H2S in order to deduce therefrom their respective contents in the analysed sample, as well as a device for implementing this method.

Inventors:
BOUTON NICOLAS (FR)
ESPITALIE JEAN (FR)
Application Number:
PCT/FR2019/000014
Publication Date:
August 06, 2020
Filing Date:
January 29, 2019
Export Citation:
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Assignee:
VINCI TECH (FR)
International Classes:
G01N33/24
Domestic Patent References:
WO2010049609A12010-05-06
Foreign References:
EP0767375A11997-04-09
US20080026471A12008-01-31
US4213763A1980-07-22
FR2906482A12008-04-04
FR2979016A12013-02-15
FR2739694A11997-04-11
FR2937737A12010-04-30
Other References:
MADEC M ET AL: "Determination of organic sulphur in sedimentary rocks by pyrolysis", JOURNAL OF ANALYTICAL AND APPLIED PYROLYSIS, ELSEVIER BV, NL, vol. 8, 1 April 1985 (1985-04-01), pages 201 - 219, XP026486785, ISSN: 0165-2370, [retrieved on 19850401], DOI: 10.1016/0165-2370(85)80027-9
Attorney, Agent or Firm:
BUSNEL, Jean-Benoit (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1 . Procédé pour la caractérisation et la quantification en continu des hydrocarbures gazeux en C1-C6 et du H2S présents dans les bassins sédimentaires comprenant la pyrolyse sous atmosphère non oxydante d’un échantillon unique prélevé dans le bassin sédimentaire puis l’analyse des effluents gazeux de pyrolyse, caractérisé en ce qu'on entraîne les effluents gazeux de pyrolyse au moyen d’un courant de gaz inerte, on les divise en au moins deux flux distincts, le premier flux étant destiné à l’analyse des composés hydrocarbonés totaux (C1 à C40) et le second flux à l’analyse respective des hydrocarbures gazeux (C1 à C6) et du H2S de façon à obtenir leurs profils en fonction de la température de pyrolyse puis on compare lesdits profils avec des profils de référence correspondant à des teneurs connues d'hydrocarbures gazeux et de H2S pour en déduire leurs teneurs respectives dans l’échantillon analysé.

2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'on effectue la pyrolyse avec une vitesse de chauffe constante comprise entre 0,5°/mn et 50°/mn pour atteindre une température finale comprise entre 100°C et 950°C.

3. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu’on effectue la pyrolyse sous atmosphère non oxydante au moyen d'un balayage de gaz inerte avec un débit compris entre 50 et 250 ml/mn

4. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu’on entraîne le premier flux des effluents gazeux de pyrolyse avec un courant de gaz inerte dont le débit est compris entre 20 et 70 ml/mn.

5. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'on effectue la division des effluents de pyrolyse à une température comprise entre 400°C et 600°C.

6. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'on piège les hydrocarbures lourds supérieurs à C6 et l’eau en sortie de pyrolyse.

7. Procédé selon l’une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le second flux d’effluents représente entre 20% et 50% des effluents de pyrolyse.

8. Procédé selon l’une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu’on effectue l’analyse du premier flux d'effluents au moyen d'un détecteur à ionisation de flamme.

9. Procédé selon l’une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'on effectue l’analyse du second flux d’effluents par spectroscopie IR et/ou UV.

10. Procédé selon la revendication précédente, caractérisé en ce qu’on analyse séparément les hydrocarbures gazeux et le H2S dans le second flux d'effluents.

1 1. Procédé selon l’une des revendications précédentes, caractérisé en ce que ledit échantillon est choisi dans le groupe comprenant les roches mères, les kérogènes, les charbons, les roches réservoir, les pétroles bruts et les fractions pétrolières lourdes, les résines, les asphaltènes et les prélèvements de sols.

12. Dispositif pour la caractérisation et la quantification des hydrocarbures gazeux en C1-C6 et du H2S présents dans un échantillon prélevé dans un bassin sédimentaire, ledit dispositif comprenant :

- un four (1) de pyrolyse recevant une nacelle (3] déplacée par un piston (4) et destinée à contenir ledit échantillon en étant pourvu d’une tubulure (2) d'injection en gaz inerte sous pression destiné à entraîner les effluents gazeux et,

- un diviseur de flux (5) associé à une pompe (6) et disposé à la sortie du four (1) pour séparer les effluents gazeux de pyrolyse en au moins deux flux distincts destinés à être dirigés, respectivement, vers au moins une première ligne (51) d’analyse comportant un détecteur (7) à ionisation de flamme.

13. Dispositif selon la revendication précédente, caractérisé en ce qu’il comprend un piège à hydrocarbures supérieurs à C6 et un piège à eau disposés à la sortie du four 1 en aval du diviseur de flux (5).

14. Dispositif selon la revendication 12 ou 13, caractérisé en ce qu'il comprend une seconde ligne (52) d'analyse comportant au moins deux détecteurs (8,9) à spectroscopie IR et/ou UV.

15. Dispositif selon la revendication précédente, caractérisé en ce que la seconde ligne (52) comprend, en outre, un détecteur de CO2, de CO et/ou d'azote..

16. Dispositif selon la revendication 12 ou 13, caractérisé en ce qu'il ne comporte qu'une ligne d’effluents pour l'analyse et la détermination quantitative des seuls hydrocarbures gazeux et du SH2.

Description:
PROCEDE ET DISPOSITIF POUR L’ANALYSE EN CONTINU DES HYDROCARBURES GAZEUX ET DU H2S DANS DES

ECHANTILLONS DE PRODUITS PETROLIERS

[0001] L'invention concerne un procédé et dispositif pour l’analyse en continu des hydrocarbures gazeux et du H 2 S dans des échantillons de produits pétroliers.

[0002] L’invention s’intéresse plus particulièrement à un procédé pour l’analyse en continu des hydrocarbures gazeux de C1à C6 et du H 2 S dans les roches sédimentaires et pour leur détermination quantitative.

[0003] En outre, le procédé et le dispositif de l'invention s’appliquent aussi à la détermination des paramètres cinétiques des hydrocarbures gazeux et du H 2 S.

ETAT DE LA TECHNIQUE ANTERIEURE

[0004] L’industrie pétrolière se tourne de plus en plus vers la production de pétroles non conventionnels en raison de l'apparition de nouvelles méthodes d’exploitation des gaz de schiste. Une bonne exploitation de ces hydrocarbures gazeux dépend de la capacité des roches explorées à libérer et à produire des quantités suffisantes de ces gaz.

[0005] Toutefois, la récupération de ces gaz devient problématique (corrosion, dangerosité vis-à-vis du personnel] dans le cas où elles contiennent des quantités importantes de H 2 S.

[0006] Ainsi, il est nécessaire lors des forages exploratoires, d’une part, de caractériser les couches les plus riches d’un bassin sédimentaire et les profondeurs les plus favorables pour obtenir des quantités d’hydrocarbures suffisantes avec de faibles teneurs en H 2 S et, d’autre part, de distinguer les roches mères renfermant des gaz de celles qui contiennent plutôt des huiles.

[0007] Or, ces opérations se révèlent longues et difficiles par les méthodes conventionnelles de la géochimie. [0008] En outre, en vue de la production de gaz de schiste, il est essentiel d’évaluer les risques générés par la présence de H 2 S lors des forages d’exploitation.

[0009] Dans ce contexte, le FR2906482 décrit une méthode de modélisation du processus de formation du pétrole et du gaz dans les roches sédimentaires. En particulier, ce document propose un protocole expérimental visant à déterminer la cinétique de craquage thermique du kérogène et des produits pétroliers associés dans les roches mères en vue de prédire la présence et l'évaluation de la quantité de gaz produite dans une couche sédimentaire déterminée. Ce protocole comprend la pyrolyse d'échantillons pour analyser individuellement diverses classes chimiques et, notamment, celle des hydrocarbures en C1-C4 et le H 2 S.

[0010] Toutefois, cette méthode s’applique sur des échantillons différents pour chaque analyse, c'est-à-dire, sur un premier échantillon pour caractériser les hydrocarbures et sur un second échantillon pour quantifier le H 2 S.

[0011] Le FR2979016 décrit une méthode de prédiction de la quantité de H 2 S générée par une matière carbonée soumise à un stress thermique tel qu’une pyrolyse. Toutefois, cette méthode ne cherche pas à caractériser les hydrocarbures.

[0012] Cependant, les méthodes connues ne permettent pas d'analyser conjointement les hydrocarbures gazeux et le H 2 S dans un flux gazeux résultant d’une seule opération de pyrolyse à partir d’un unique échantillon de roche sédimentaire ce qui rend l'analyse et la détermination quantitative de ces composants longues et laborieuses.

PRESENTATION DE L'INVENTION

[0013] La présente invention a pour but de résoudre les problèmes techniques posés par l’art antérieur en proposant un procédé simple et rapide permettant en peu d’étapes et à partir d’un échantillon de faible quantité et de diverses natures, d’obtenir des résultats fiables et inédits.

[0014] Ce but est atteint, selon l’invention, au moyen d'un procédé pour la l’analyse et la détermination quantitative des hydrocarbures gazeux en C 1 -C 6 et du H 2 S déjà présents dans les bassins sédimentaires ou pouvant être produits au cours de l’enfouissement par craquage thermique des matières organiques, ce procédé comprenant la pyrolyse sous atmosphère non oxydante d’un échantillon unique prélevé dans le bassin sédimentaire puis l’analyse des effluents gazeux de pyrolyse, caractérisé en ce qu’on entraîne les effluents gazeux de pyrolyse au moyen d'un courant de gaz inerte, on les divise en au moins deux flux distincts, le premier flux étant destiné à l'analyse des composés hydrocarbonés totaux (C1 à C40) et le second flux à l’analyse respective des hydrocarbures gazeux seuls (de C1 à C6) et du H 2 S de façon à obtenir leurs profils en fonction de la température de pyrolyse. On compare ensuite lesdits profils avec des profils de référence correspondant à des teneurs connues d’hydrocarbures gazeux et de H 2 S pour en déduire leurs teneurs respectives dans l’échantillon analysé.

[0015] Selon une caractéristique avantageuse du procédé de l’invention, on effectue la pyrolyse avec une vitesse de chauffe constante comprise entre 0,5°/mn et 50°/mn pour atteindre une température finale comprise entre 100°C et 950°C.

[0016] Selon une autre caractéristique, on effectue la pyrolyse sous atmosphère non oxydante au moyen d'un balayage de gaz inerte avec un débit compris entre 50 et 250 ml/mn.

[0017] De préférence, on entraîne le premier flux des effluents gazeux de pyrolyse avec Un courant d’azote dont le débit est compris entre 20 et 70 ml/mn.

[0018] En outre, le procédé de l’invention prévoit d’effectuer la division des effluents de pyrolyse à une température comprise entre 400°C et 600°C.

[0019] Selon une variante spécifique du procédé, on piège les hydrocarbures lourds supérieurs à Ce et l’eau provenant du second flux d’effluents en sortie du four de pyrolyse.

[0020] De préférence, le second flux d'effluents représente entre 20% et 50% des effluents de pyrolyse. [0021] De manière avantageuse, on effectue l’analyse du premier flux d'effluents au moyen d’un détecteur à ionisation de flamme tandis que l’analyse du second flux d’effluents est effectuée par spectroscopie IR et/ou UV.

[0022] Le procédé de l’invention prévoit d’analyser séparément les hydrocarbures gazeux et le H 2 S dans le second flux d’effluents.

[0023] Le procédé de l’invention s’applique à des échantillons choisis, notamment, dans le groupe comprenant les roches mères, les kérogènes, les charbons, les roches réservoir, les pétroles bruts et les fractions pétrolières lourdes, les résines, les asphaltènes et les prélèvements de sols.

[0024] Un autre objet de l’invention est un dispositif pour l’analyse et la quantification des hydrocarbures gazeux en C 1 -C 6 et du H 2 S présents dans un échantillon prélevé dans un bassin sédimentaire, ou issus de la matière organique qu'il contient quand il est soumis à un stress thermique, ledit dispositif comprenant :

- un four de pyrolyse recevant une nacelle déplacée par un piston et destinée à contenir ledit échantillon et étant pourvu d'une tubulure d’injection en gaz inerte sous pression destiné à entraîner les effluents gazeux et,

- un diviseur de flux associé à une pompe et disposé à la sortie du four pour séparer les effluents gazeux de pyrolyse en au moins deux flux distincts destinés à être dirigés, respectivement, vers au moins une première ligne d'analyse comportant un détecteur à ionisation de flamme.

[0025] Selon une variante de réalisation, le dispositif comprend un piège à hydrocarbures supérieurs à C 6 et un piège à eau disposés à la sortie du four, en aval du diviseur de flux (cf figure 1A).

[0026] Selon une autre variante de réalisation, le dispositif comprend une seconde ligne d’analyse comportant au moins deux détecteurs à spectroscopie IR et/ou UV.

[0027] Le cas échéant, cette seconde ligne comprend, en outre, un détecteur de CO 2 , de CO et/ou d’azote. [0028] Selon encore une autre variante, le dispositif ne comporte qu'une ligne d’effluents pour l'analyse et la détermination quantitative des seuls hydrocarbures gazeux et du H 2 S (figure IB).

[0029] Le procédé et le dispositif de l’invention permettent d’analyser des échantillons de diverses natures prélevés seulement en faibles quantités au moyen de simples forages pratiqués dans les bassins sédimentaires explorés.

[0030] La mise en œuvre du procédé de l’invention est aisée et peut être effectuée de manière totalement automatique depuis l’étape de chargement de l'échantillon dans le four de pyrolyse jusqu’à la production des résultats qui peuvent être ainsi obtenus dans des délais très courts (moins de 2 heures].

[0031] Le procédé de l’invention permet, pour chaque échantillon analysé, de calculer les distributions cinétiques des hydrocarbures totaux et des hydrocarbures gazeux qui sont calculées sur la base d'un certain nombre de réactions chimiques. Chacune de ces réactions chimiques est caractérisée par une quantité de matière organique initiale Qi, par une Energie d’Activation Ei et par une constante A appelée Constante d'Arrhénius ; la somme des Qi étant égale à la quantité totale des hydrocarbures obtenue à partir des valeurs données par le détecteur à ionisation de flamme et à la quantité totale des hydrocarbures gazeux obtenue à partir des valeurs issues de la ligne d'effluents gazeux.

[0032] Ces distributions permettent de simuler pour chaque gaz les quantités produites en fonction du temps et de la température et de déduire des distributions cinétiques multi-compositionnelles (cf figure 7]

[0033] Ces distributions cinétiques pourront être ensuite intégrées dans des modèles mathématiques (algorithmes de logiciels] pour simuler les quantités de H 2 S et de gaz que Ton peut espérer trouver dans un bassin sédimentaire.

[0034] Le procédé de l'invention peut intégrer des logiciels performants qui effectuent le tracé des courbes correspondant aux profils des hydrocarbures gazeux et du H 2 S, les calculs quantitatifs, la détermination des distributions cinétiques de ces gaz et qui permettent d’obtenir des informations sur les quantités de gaz obtenues par pyrolyse, ainsi que des données inédites sur leur genèse.

BREVE DESCRIPTION DES FIGURES

[0035] D’autres caractéristiques et avantages de l’invention ressortiront à la lecture de la description qui va suivre, en référence aux figures annexées et détaillées ci-après.

La Figure IA est une vue schématique d’un mode de réalisation du dispositif de l'invention.

La Figure IB est une vue schématique d’une variante du dispositif de l'invention qui ne comprend qu’une seule ligne d'analyse des effluents destinée à la détermination quantitative du gaz hydrocarbure et du H 2 S.

La Figure 2A est un graphe représentant les quantités totales d’hydrocarbures gazeux dégagées au cours de l’étape de pyrolyse en fonction de la température et du temps dans le cas d’une matière organique d’origine marine.

La Figure 2 B est un graphe représentant les quantités totales de H 2 S dégagées au cours de l’étape de pyrolyse en fonction de la température et du temps dans le cas d’une matière organique d’origine marine.

La Figure 3A représente des graphes représentant, respectivement, les quantités totales d’hydrocarbures gazeux dégagées au cours de l'étape de pyrolyse comparées aux quantités totales des hydrocarbures produits au cours de cette pyrolyse, en fonction de la température et du temps, dans le cas d’une matière organique d’origine marine.

La Figure 3B représente des graphes représentant, respectivement, les quantités totales d'hydrocarbures gazeux dégagées au cours de l’étape de pyrolyse comparées aux quantités totales des hydrocarbures produits au cours de cette pyrolyse, en fonction de la température et du temps, dans le cas d’une matière organique d’origine terrestre. La Figure 4 représente des graphes représentant la quantité de H 2 S formée comparée à la quantité totale des composés soufrés (hydrocarbures soufrés + H 2 S) formés au cours de la pyrolyse.

La Figure 5A représente des graphes représentant la production des hydrocarbures gazeux provenant du craquage thermique de la matière organique pyrolysée.

La Figure 5B représente des graphes représentant la distribution cinétique des hydrocarbures gazeux provenant du craquage thermique de la matière organique pyrolysée.

La Figure 6A représente des graphes représentant la production du H 2 S provenant du craquage thermique de la matière organique pyrolysée dans les mêmes conditions thermiques que celles des figures 5A et 5 B.

La Figure 6B représente des graphes représentant la distribution cinétique du H 2 S provenant du craquage thermique de la matière organique pyrolysée dans les mêmes conditions thermiques que celles des figures 5 A et 5 B.

La Figure 7 illustre un exemple de distribution cinétique compositionnelle, des gaz et liquides.

DESCRIPTION DETAILLEE DE L’INVENTION

[0036] Naturellement, les modes de mise en œuvre du procédé et le mode de réalisation du dispositif illustrés par les figures présentées ci-dessus et décrits ci- après ne sont donnés qu'à titre d’exemples non limitatifs. II est explicitement prévu que l'on puisse combiner entre eux ces différents modes pour en proposer d'autres.

[0037] La figure IA illustre un premier mode de réalisation du dispositif selon l'invention destiné à assurer l’analyse et la quantification en continu des hydrocarbures gazeux et du H 2 S présent dans les roches sédimentaires et dans les produits pétroliers ainsi que la détermination des paramètres cinétiques de ces composés.

[0038] Dans cet objectif, le dispositif de l’invention comprend un four 1 destiné à la pyrolyse à une température comprise entre 50°C et 950°C, d’un échantillon unique prélevé dans le bassin sédimentaire exploré et disposé dans une nacelle 3. La pyrolyse de la matière organique produit des molécules qui vont de la plus légère (méthane) aux fractions les plus lourdes (asphaltes, par exemple).

[0039] Le four 1 peut être aussi capable d'effectuer des isothermes à des températures comprises entre 50°C et 950°C pendant des durées variant de quelques minutes à plusieurs heures.

[0040] Ce four peut être réalisé en acier inox, en alumine ou en tout autre matériau approprié. La nacelle 3 peut être réalisée en acier inox mais, dans le cas de l'analyse de composés soufrés, cette nacelle sera, de préférence, réalisée en alumine ou en porcelaine afin d'éviter la rétention du soufre sur ses parois.

[0041] La nacelle 3 est introduite de façon automatique dans le four 1 de pyrolyse au moyen d'un piston 4. Celui-ci peut être réalisé lui-aussi en acier inox mais sera de préférence réalisé en alumine ou en porcelaine pour résister à l'action du soufre.

[0042] Les moyens de chauffage du four 1 sont aptes et destinés à assurer une vitesse de chauffe constante comprise entre 0,l°/min et 50°/min pour atteindre une température finale comprise entre 50°C et 950°C.

[0043] L’étape de pyrolyse est effectuée sous atmosphère non oxydante au moyen d’un balayage de gaz inerte (par exemple de l’azote ou de l’hélium) avec un débit compris entre 50 et 250 ml/mn. Ce balayage est réalisé au moyen d’une tubulure d’injection 2 d’un gaz inerte sous pression débouchant dans le four 1.

[0044] Le courant de gaz inerte (gaz vecteur) entraîne les effluents de pyrolyse (composés organiques et minéraux générés pendant la pyrolyse) au travers du four 1 puis, en sortie de four, vers un diviseur de flux 5 dont la température est maintenue entre 400 et 600°C. Ce diviseur est, par exemple, du type de ceux décrits dans le FR2739694 et le FR2937737.

[0045] Le diviseur de flux 5 est associé à une pompe 6, à un débitmètre massique et à un jeu de vannes de régulation et permet de de diviser les effluents gazeux issus du four 1 en un premier flux représentant entre 50% et 80% des effluents et un second flux représentant la fraction complémentaire (entre 20% et 50%).

[0046] Ces flux sont entraînés et dirigés par le courant de gaz inerte, dont le débit peut être compris ente 20 et 70ml/mn, vers deux voies distinctes constituées, respectivement, d’une première ligne 51 comprenant un détecteur du type à ionisation de flamme (FID) et d’une seconde ligne 52 comprenant une série de détecteurs 8, 9 permettant d’effectuer des spectrométries UV et/ou IR.

[0047] Le FID de la première ligne détecte toutes les fractions issues de la pyrolyse alors que la seconde ligne ne détecte que les hydrocarbures gazeux (méthane, éthane, propane, butanes, pentanes...). Ainsi, par soustraction entre les résultats donnés par les deux lignes de détection, on obtient les informations sur la fraction liquide (pétrole).

[0048] Le cas échéant et comme illustré ici par le mode de réalisation de la figure IA, le dispositif de l'invention comprend un piège 10 à hydrocarbures lourds (supérieurs à C 6 ) et un piège à eau 11. Ces deux pièges sont disposés à la sortie du four 1, ici en aval du diviseur de flux 5 et en amont des détecteurs 8, 9 de la seconde ligne. Le piège 11 à eau contient, par exemple, de la driérite ou du perchlorate de magnésium Mg(C10 4

[0049] Le détecteur à ionisation de flamme 7 (FID) de la première ligne 51 mesure la totalité des hydrocarbures (C1 à C40) contenus dans les effluents de pyrolyse tandis que les détecteurs 8, 9 de la seconde ligne 52 effectuent l'analyse par spectrométrie (IR et/ou UV), respectivement, du H 2 S et des hydrocarbures gazeux contenus dans ces effluents.

[0050] Selon une variante non représentée du dispositif de l’invention, il est possible de prévoir d'équiper, en outre, la seconde ligne 52 d’un détecteur de CO 2 , de CO et/ou d’azote qui sont éventuellement issus de la pyrolyse.

[0051] La figure IB représente une variante du dispositif qui ne comporte qu’une seule ligne d’analyse des effluents consacrée à la détermination quantitative du gaz hydrocarbure et du H 2 S, et ne comprenant pas de ligne à détecteur du type à ionisation de flamme (FID).

[0052] Le procédé d’analyse de l'invention est effectué en plaçant dans la nacelle 3 un échantillon de sédiment géologique ou de produit pétrolier choisi, notamment, parmi les roches mères, les kérogènes, les charbons, les roches réservoir, les pétroles bruts ou les fractions de distillation ou bien les fractions pétrolières lourdes, les résines, les asphaltènes et les prélèvements de sols.

[0053] Selon la nature de l'échantillon, la masse nécessaire à l'analyse est, par exemple, la suivante :

- pour les roches (les « cuttings », les carottes, les prélèvements de sols) : de 5 à 100 mg

- pour les kérogènes et les charbons : 2 à 20 mg

- pour les pétroles, les huiles et les coupes de raffinage : 1 à 10 mg

[0054] A l'issue du traitement thermique par pyrolyse de l’échantillon choisi, on dispose d'un profil de H 2 S et d'un profil de gaz hydrocarbure en fonction de la température de pyrolyse.

[0055] Les aires des pics de gaz hydrocarbonés et de H 2 S sont comparées par étalonnage à des gaz étalons adéquats, et/ou à des aires obtenues avec des échantillons de référence dont on connaît déjà la teneur en hydrocarbures et en H 2 S.

[0056] Cette approche permet de déduire les teneurs en gaz hydrocarbures et en H 2 S de l'échantillon analysé. Les gaz hydrocarbures issus directement de la pyrolyse de la matière organique sont des gaz dits de craquage primaire dont les quantités viendront s'ajouter, au cours de l’enfouissement des matières organiques dans les bassins sédimentaires, aux gaz dits de craquage secondaire formés à partir des hydrocarbures déjà générés.

[0057] Par ailleurs, à partir du rapport de la quantité d’hydrocarbures gazeux sur la quantité totale d’hydrocarbures obtenue à partir de la pyrolyse d’une matière organique prélevée dans les couches peu profondes du sol, on pourra prédire si la roche qui la contient est une roche mère « dite à gaz » (cas des matières organiques d’origine continentale] ou au contraire une roche mère « dite à huile » (comme c’est le cas pour les matières organiques d’origine marine]. Sa détermination est donc importante et ses caractéristiques cinétiques très utiles pour simuler la formation de l'huile et de gaz dans les bassins sédimentaires.

[0058] La présente invention permet ainsi pour chaque échantillon analysé de calculer les distributions cinétiques du gaz hydrocarbure et du H 2 S directement à partir des courbes de gaz et ou de H 2 S obtenues au cours de la pyrolyse Ces distributions cinétiques sont constituées par un certain nombre de réactions. Chacune de ces réactions étant caractérisée par une énergie d'activation Ei, une quantité de matière organique à l'origine Qo et une constante d'Arrhénius A, il est ainsi possible d’en déduire des distributions cinétiques multi-compositionnelles à partir des distributions cinétiques des différents hydrocarbures gazeux et des hydrocarbures totaux.

[0059] Ces distributions cinétiques pourront être ensuite intégrées dans des modèles mathématiques (algorithmes de logiciels) pour simuler et estimer les quantités d'huile et de gaz (hydrocarbures et H 2 S) que l'on peut trouver dans un bassin sédimentaire.