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Title:
METHOD AND DEVICE FOR ESTIMATING THE IMPEDANCE OF A MOTOR VEHICLE BATTERY
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2014/128395
Kind Code:
A1
Abstract:
A method for estimating the impedance of at least one component of a motor vehicle battery during a phase of charging said battery from the mains, comprising: controlling (40) the application, to said component, of a current signal from the mains and defining a harmonic frequency, so as to charge said component, receiving (41) at least two voltage values measured at the terminals of said component at respective times defining a time period less than or equal to half of a period corresponding to said harmonic frequency, and determining (42, 43, 44), from said at least two voltage values and from the applied current signal, an impedance value associated with the harmonic frequency. A device for estimating impedance comprising means for carrying out this method.

Inventors:
SAINT-MARCOUX ANTOINE (FR)
PEUCHANT THOMAS (FR)
LE-VOURCH YVES (FR)
Application Number:
PCT/FR2014/050327
Publication Date:
August 28, 2014
Filing Date:
February 17, 2014
Export Citation:
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Assignee:
RENAULT SA (FR)
International Classes:
G01R31/36; B60L11/18; H02J7/00; H02J7/02
Domestic Patent References:
WO1998048290A11998-10-29
Foreign References:
EP2551689A22013-01-30
US6329793B12001-12-11
DE102009038663A12011-07-14
US6417669B12002-07-09
JP2005100969A2005-04-14
JPH1132442A1999-02-02
DE102010043388A12011-12-08
US6653817B22003-11-25
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Claims:
Revendications

1. Procédé d'estimation d'impédance d'au moins un composant d'une batterie de véhicule automobile pendant une phase de charge secteur de cette batterie, comprenant :

- commander (40) l'application audit composant d'un signal de courant issu du secteur et définissant une fréquence d'harmonique, de façon à charger ledit composant,

- recevoir (41) au moins deux valeurs de tensions mesurées aux bornes dudit composant à des instants respectifs définissant un laps de temps inférieur ou égal à la moitié d'une période correspondant à ladite fréquence d'harmonique, et

- déterminer (42, 43, 44) à partir desdites au moins deux valeurs de tension et du signal de courant appliqué une valeur d'impédance associée à la fréquence d'harmonique.

2. Procédé selon la revendication 1 , dans lequel le signal de courant issu du secteur et appliqué au composant est obtenu par redressage du signal de courant secteur.

3. Procédé selon l'une des revendications 1 à 2, dans lequel le laps de temps varie entre un quart de la période correspondant à ladite fréquence d'harmonique et un centième de ladite période.

4. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3, comprenant en outre :

- comparer (46) la valeur d'impédance estimée à au moins une valeur seuil, et

- émettre un signal de détection de défaut de circuit électrique en fonction du résultat de la comparaison.

5. Procédé selon la revendication 4, dans lequel ladite valeur seuil est issue (45) d'une cartographie agencée pour associer une valeur d'impédance à une valeur de température et une valeur d'état de charge.

6. Procédé selon l'une des revendications 4 ou 5, dans lequel on estime une pluralité de valeurs d'impédance pour une pluralité de composants respectifs de la batterie,

caractérisé en ce que

pour ledit au moins un composant, ladite valeur seuil est obtenue à partir d'au moins une autre valeur d'impédance correspondant à au moins un autre composant respectif - telle que la valeur moyenne de l'impédance calculée sur tous les composants équivalent dans le pack. 7. Procédé selon l'une des revendications 1 à 6, dans lequel la batterie comprend une pluralité de modules raccordés électriquement entre eux par des bus barre, chaque module comprenant un nombre de cellules, caractérisé en ce que

on estime une valeur d'impédance pour un composant comprenant un bus barre raccordant électriquement deux modules entre eux,

on détermine à partir de ladite valeur d'impédance estimée une valeur de déphasage,

pour au moins un autre composant comprenant une cellule, on estime une valeur d'impédance dudit composant en prenant en compte ladite valeur de déphasage.

8. Dispositif d'estimation d'impédance ( 12) d'au moins un composant (C'I , . . . ,C'N) d'une batterie ( 10) de véhicule automobile, comprenant :

- des moyens de contrôle de charge secteur pour appliquer audit composant un signal de courant issu du secteur et définissant une fréquence d'harmonique, afin de charger ledit composant,

- des moyens de réception d'au moins deux valeurs de tension mesurées aux bornes dudit composant à des instants définissant un laps de temps inférieur ou égal à la moitié d'une période correspondant à la fréquence d'harmonique, et

- des moyens de traitement en communication avec les moyens de charge et les moyens de réception, et agencés pour déterminer à partir des valeurs de tension reçues et à partir du signal de courant appliqué une valeur de mesure d'impédance du composant associé à la fréquence d'harmonique.

9. Système de batterie (1) comprenant le dispositif (12) selon la revendication 8, ainsi qu'un dispositif de chargement (1 1) pour charger une batterie (10) à partir du secteur et/ ou la batterie elle-même. 10. Véhicule automobile comprenant un système de batterie (1) selon la revendication 9.

Description:
PROCÉDÉ ET DISPOSITIF D'ESTIMATION D'IMPEDANCE

D'UNE BATTERIE DE VEHICULE AUTOMOBILE L'invention concerne l'estimation d'impédance d'au moins un composant d'une batterie de véhicule automobile, notamment un véhicule électrique et/ ou hybride. L'invention peut trouver une application particulièrement avantageuse dans la détection de défaut de circuit électrique de la batterie.

Une batterie comprend un ensemble de cellules raccordées entre elles par des bus barre (« busbar » en anglais) Les cellules sont regroupées en modules de par exemple 24 cellules chacun. D'autres bus barres raccordent électriquement deux modules entre eux.

De façon connue, un système de gestion de batterie ou BMS (« battery management System » en anglais) permet de détecter des défauts de circuit électrique des cellules elles-mêmes, les défauts entre une cellule et un bus barre supposé être raccordé à cette cellule, et/ou les défauts d'un autre composant de la batterie. En particulier, le BMS peut permettre de mesurer une tension aux bornes de chaque élément de cellule, un élément de cellule comprenant une cellule et un bus barre supposé être en contact électrique avec cette cellule. Le BMS peut permettre en outre de mesurer la tension entre deux modules raccordés électriquement par un bus barre.

Pour mesurer l'impédance d'un composant de batterie de véhicule automobile, il est préférable d'appliquer un courant ou une tension variant au cours du temps, car il peut exister des tensions résiduelles. Au cours du roulage, pendant un fort pic de courant, on compare la variation de courant pendant une période donnée avec la variation de tension correspondante aux bornes du composant. Le ratio de ces deux variations correspond alors à une valeur de résistance apparente.

Néanmoins, il existe un besoin pour des mesures d'impédance avec une meilleure répétabilité.

On pourrait envisager d'ajouter au véhicule automobile, un impédancemètre appliquant une excitation en courant ou en tension avec une rampe de fréquences, et permettant d'obtenir une courbe d'impédance du composant considéré. Toutefois, un tel dispositif est relativement lourd et onéreux. La demande US 6,653,817 décrit un système d'estimation de l'impédance de la batterie, basé exclusivement sur l'électronique de puissance du véhicule. Elle décrit une phase d'excitation de la batterie en courant sur une large bande de fréquence par son électronique de puissance. Mais, comme l'excitation en courant s'étale sur cette large bande de fréquence, ce procédé permet une estimation grossière de l'impédance sur cette bande de fréquence, mais, elle ne permet pas une estimation précise de l'impédance à la fréquence de référence.

Il est proposé un procédé d'estimation d'impédance d'au moins un composant d'une batterie de véhicule automobile pendant une phase de charge secteur de cette batterie, comprenant :

- commander l'application à ce composant d'un signal de courant issu du secteur et définissant une fréquence d'harmonique, de façon à charger ce composant,

- recevoir au moins deux valeurs de tensions mesurées aux bornes de ce composant à des instants respectifs définissant un laps de temps inférieur ou égal à la moitié d'une période correspondant à cette fréquence d'harmonique,

- déterminer à partir desdites au moins deux valeurs de tension et du signal de courant appliqué une valeur d'impédance associée à la fréquence d'harmonique.

Avantageusement, la fréquence d'harmonique associée à la valeur d'impédance peut être la fréquence de première harmonique, dite aussi fondamentale, même si on peut prévoir de baser ce procédé sur des harmoniques de rang supérieur. L'amplitude associée à la première harmonique étant en général relativement élevée, la détermination de la valeur d'impédance est plus fiable.

Un chargeur peut transformer un signal alternatif ou AC ( de l'anglais « alternating current ») en entrée provenant du secteur en un signal de charge en entrée de la batterie - dont les caractéristiques dépendent de la topologie du chargeur. En sortie du chargeur (et donc, en entrée de la batterie), on vient profiter des variations relativement importantes du signal de courant de charge de la batterie (et de sa réponse en tension) pour effectuer des mesures fiables de l'impédance. Du fait de cette utilisation du signal de charge de la batterie, l'estimation de l'impédance présente une meilleure répétabilité que dans l'art antérieur, et ce, sans ajouter de dispositif particulier du type impédancemètre .

Le signal de courant peut présenter une largeur de bande autour de la fréquence fondamentale inférieure ou égale à 5% de cette fréquence fondamentale et avantageusement inférieure ou égale à 1%.

La largeur de bande peut par exemple être déterminée en choisissant les fréquences autour de la fréquence fondamentale, correspondant au maximum du pic de la transformée en fréquences, telles que le rapport entre l'amplitude maximale du pic et l'amplitude pour ces valeurs de fréquences soit de -Jï , puis en mesurant l'écart entre ces deux fréquences.

Le signal de courant appliqué peut être tel que l'amplitude de courant associé à la fréquence fondamentale, peut dépasser de 50% l'amplitude la plus élevée pour les autres fréquences non nulles et avantageusement être au moins deux fois supérieure à cette amplitude la plus élevée.

On pourra relever que l'amplitude associée à la fréquence fondamentale peut être du même ordre de grandeur que la composante continue, ou non - en fonction de la topologie du chargeur.

Typiquement, la fréquence fondamentale dérive directement de la fréquence du secteur : par exemple, ces fréquences sont égales, ou bien la fréquence fondamentale est un multiple de la fréquence du secteur, par exemple le double de la fréquence du secteur.

Le signal de courant appliqué peut présenter des variations d'amplitude en fonction du temps supérieures à 30% de l'amplitude maximale de ce signal, avantageusement supérieure à 50%, avantageusement supérieure à 80%, et avantageusement entre 95% et 100%.

Ce procédé peut en outre permettre de simplifier la conception d'un système de chargeur de véhicule automobile en ce sens qu'il est possible de supprimer des éléments capacitifs permettant de lisser un signal avec une composante continue non nulle obtenu à partir du secteur. Un dispositif chargeur peut être agencé de façon à redresser le signal du secteur, par exemple un signal 50 Hertz ou 60 Hertz, sans écrêtage via une capacité ou équivalent. Alternativement, le dispositif chargeur peut comprendre une diode pour ne laisser passer sensiblement que les valeurs de courant positives, le chargement étant effectué à partir du signal obtenu en sortie de la diode.

Ainsi, on charge la batterie au moyen d'un signal présentant des variations relativement importantes et on utilise ces variations temporelles pour évaluer l'impédance d'un composant de la batterie.

Avantageusement et de façon non limitative, on peut prévoir de mesurer plus de deux valeurs de tension aux bornes du composant considéré et d'élaborer une valeur d'impédance associée à la fréquence fondamentale à partir de cette pluralité de valeurs de tension.

Avantageusement et de façon non limitative, le laps de temps séparant deux valeurs de mesure de tension peut être strictement inférieur à une demi-période correspondant à la fréquence fondamentale. Par exemple, ce laps de temps peut varier entre un quart de période et un centième de période, par exemple de l'ordre d'un dixième de période.

Avantageusement et de façon non limitative, le procédé peut comprendre une étape de traitement consistant à effectuer une transformée en fréquence, par exemple une transformée rapide de Fourier ou FFT (de l'anglais « Fast Fourier Transform »), à partir des valeurs de tension mesurées, et à déterminer une valeur de cette transformée en fréquence du signal de tension correspondant à la fréquence fondamentale.

Le procédé peut en outre comprendre une étape consistant à déduire la valeur d'impédance associée à la fréquence fondamentale à partir de la valeur de tension associée à la valeur de fréquence fondamentale ainsi déterminée et à partir d'une valeur de courant de charge associée à cette fréquence fondamentale, par exemple en effectuant un ratio de ces deux valeurs.

Ainsi, on mesure des valeurs de tension aux bornes du composant de la batterie avec un pas d'échantillonnage suffisamment fin pour pouvoir déterminer la valeur d'une composante de tension correspondant à la fréquence fondamentale.

L'invention n'est en rien limitée par le calcul d'une transformée en fréquence, ni par le choix d'un pas d'échantillonnage aussi fin. On pourrait par exemple prévoir un pas d'échantillonnage proche ou égal à la moitié d'une demi-période correspondant à la fréquence fondamentale. Par exemple, on pourrait prévoir de lire deux valeurs de tension correspondant à une portion du signal de courant variant continûment, par exemple une phase ascendante ou descendante du signal du courant. On pourrait alors déterminer l'impédance équivalente en effectuant un ratio entre une différence entre ces deux valeurs de tension mesurées et une différence entre deux valeurs de courant correspondant à ces deux valeurs de tension, par exemple deux valeurs du signal de courant prises aux mêmes instants que ces deux valeurs du signal de tension.

L'invention n'est donc en rien limitée par le traitement effectué pour déduire la valeur d'impédance associée à la fréquence fondamentale.

Avantageusement et de façon non limitative, le composant peut comprendre :

- une cellule,

- un raccord électrique entre une cellule et un bus barre supposé être connecté par soudure à cette cellule,

- un bus barre entre deux cellules,

- un élément de cellule, c'est-à-dire une cellule et un bus barre supposé être en contact électrique avec cette cellule, - un bus barre supposé être en contact électrique avec deux modules d'un pack batterie,

- un module,

- un pack complet, et/ ou

- autre.

De manière générale, l'invention n'est pas limitée par la nature du composant. Par exemple, on pourra prévoir de mesurer le signal de tension aux bornes d'un ensemble de 2, 3, 4 ou autres éléments de cellule.

Avantageusement et de façon non limitative, le procédé peut comprendre une étape consistant à comparer la valeur d'impédance estimée à au moins une valeur seuil, et à émettre un signal d'alarme, par exemple un signal de détection de défaut de circuit électrique en fonction du résultat de la comparaison.

Par exemple, on peut prévoir de lire dans une cartographie une valeur d'impédance attendue associée à la fréquence fondamentale, en fonction d'une valeur de température mesurée et d'une valeur d'état de charge ou SOC (de l'anglais « State Of Charge »), mesurée. On peut comparer la valeur d'impédance déterminée en appliquant le procédé décrit ci-dessus à la valeur d'impédance issue de la cartographie, et si ces deux valeurs diffèrent trop l'une de l'autre, par exemple si la valeur absolue de la différence entre ces deux valeurs d'impédance est supérieure à un seuil prédéterminé, un signal d'alarme peut être émis afin de signaler une détection de défaut de circuit électrique.

De manière non limitative, on peut prévoir deux cartographies pour la valeur de l'impédance « théorique » selon que l'excitation soit à 50Hz ou à 60Hz. Par des méthodes simples de traitement du signal, l'homme du métier peut intégrer une logique de détermination de la cartographie applicable, en fonction de l'excitation en entrée de la batterie.

Alternativement et de façon avantageuse, on peut prévoir d'estimer une pluralité de valeurs d'impédance à la fréquence fondamentale, pour une pluralité de composants respectifs de la batterie, et de comparer entre elles au moins deux valeurs d'impédance issues de cette pluralité. Par exemple, on peut prévoir de comparer la valeur d'impédance obtenue pour un composant donné à une valeur seuil obtenue à partir d'au moins une autre valeur d'impédance correspondant à au moins un autre composant respectif.

Si une valeur d'impédance correspondant à un composant donné diffère trop de l'impédance des autres composants, alors un signal d'alarme peut être émis, par exemple pour signaler une détection de défaut de circuit électrique. Ce procédé améliore la robustesse de cette détection, en ce sens qu'il limite le risque de fausse détection : en effet, ce procédé revient à comparer entre elles, les réponses en tension de cellules (ou bus barres) subissant exactement la même excitation en courant. Une valeur d'impédance pour un composant donné (cellule ou bus barre) anormalement différent des autres serait forcément lié aux conditions spécifiques (vieillissement, contact électrique défectueux) du composant. Par ailleurs, ce procédé permet d'éviter l'élaboration et la mémorisation d'une cartographie.

L'invention peut ainsi trouver une application particulièrement avantageuse dans la détection de rupture totale ou partielle de contact électrique dans les batteries de véhicule automobile, mais elle n'est bien entendu pas limitée à cette application. Par exemple, on pourrait prévoir d'utiliser la valeur d'impédance estimée ainsi déterminée pour estimer un paramètre représentatif du vieillissement, par exemple en utilisant un procédé connu. Par exemple, on peut utiliser une cartographie permettant d'associer un ensemble de valeurs de température et de valeurs de SOC un ensemble de valeurs d'impédance à la fréquence fondamentale. Si la valeur d'impédance à la fréquence fondamentale déterminée par le procédé décrit ci-dessus diffère trop de la valeur d'impédance attendue à cette fréquence fondamentale, issue de la cartographie, on peut prévoir d'émettre un signal d'alarme pour signaler que la batterie est trop vieille. Par exemple on peut prévoir de déterminer à partir de ces deux valeurs d'impédance à la fréquence fondamentale un paramètre d'état de santé ou SOH (de l'anglais « State of Health ») de la batterie, par exemple en prenant le ratio de la valeur attendue et de la valeur mesurée.

Les valeurs d'impédance déterminées au moyen du procédé décrit ci-dessus peuvent être des valeurs réelles, c'est-à-dire des valeurs de résistance, ou bien alternativement avoir une composante complexe.

Avantageusement et de façon non limitative, le procédé peut comprendre une étape consistant à déterminer, à partir d'au moins une valeur d'impédance estimée correspondant à un bus barre, une valeur de latence ou valeur de déphasage. Cette valeur de latence peut être induite par la chaîne d'acquisition, c'est-à-dire par exemple un réseau de communication impliquant des processeurs, du type ASIC (de l'anglais « Application Spécifie Integrated Circuit »), CPU (de l'anglais « Central Processing Unit »), des bus de communication, des convertisseurs analogique numérique ou autres. Ainsi, comme on sait qu'un bus barre ne présente pas en tant que tel d'impédance complexe, on se base sur le retard observé aux bornes du bus barre pour déterminer une valeur de latence introduite par la chaîne d'acquisition. Cette valeur de latence peut ensuite être utilisée pour estimer les valeurs d'impédance d'autres composants de la batterie, et notamment des éléments de cellule. Pour au moins un autre composant de la batterie, comprenant une cellule par exemple, on estime une valeur d'impédance de ce composant en prenant en compte cette valeur de latence.

Il est en outre proposé un produit programme d'ordinateur comprenant des instructions pour effectuer les étapes du procédé décrit ci-dessus lorsque ces instructions sont exécutées par un processeur. Ce programme d'ordinateur peut par exemple être stocké sur un support mémoire, téléchargé, ou autre.

Il est en outre proposé un dispositif d'estimation d'impédance d'au moins un composant d'une batterie de véhicule automobile, comprenant :

- des moyens de contrôle de charge secteur pour appliquer à ce composant un signal de courant issu du secteur et définissant une fréquence d'harmonique, de façon à charger ce composant.

- des moyens de réception d'au moins deux valeurs de tensions mesurées aux bornes de ce composant à des instants définissant un laps de temps inférieur ou égal à la moitié d'une période correspondant à la fréquence d'harmonique, et - des moyens de traitement en communication avec les moyens de charge et les moyens de réception, et agencés pour déterminer à partir des valeurs de tension reçues et à partir du signal de courant appliqué une valeur de mesure d'impédance du composant associé à la fréquence d'harmonique.

Ce dispositif peut par exemple comprendre ou être intégré dans un processeur numérique de traitement du signal, par exemple un micro processeur, un micro contrôleur, un DSP (de l'anglais « Digital Signal Processor ») ou autre.

Ce dispositif peut par exemple comprendre ou être intégré dans un BMS.

Les moyens de contrôle de charge secteur peuvent par exemple comprendre ou être intégrés dans un processeur pilotant la charge de la batterie, par exemple un processeur commandant des moyens de redressement d'un signal de courant secteur.

Les moyens de réception peuvent par exemple comprendre un port d'entrée, une broche d'entrée ou autre.

Les moyens de traitement peuvent par exemple comprendre un cœur de processeur, un processeur ou autre.

Il est en outre proposé un système de batterie comprenant le dispositif décrit ci-dessus ainsi qu'un dispositif de chargement pour charger la batterie à partir du secteur et/ ou la batterie elle-même. Ce dispositif de chargement peut être agencé pour appliquer le signal de courant issu du secteur au composant, et/ou à l'ensemble de la batterie.

Il est en outre proposé un véhicule automobile comprenant un système de batterie tel que décrit ci-dessus, par exemple un véhicule électrique, hybride et/ ou autre.

L'invention sera mieux comprise en référence aux figures lesquelles illustrent des modes de réalisation non limitatifs. :

- La figure 1 illustre schématiquement une portion de batterie d'un véhicule automobile.

- La figure 2 montre un exemple de système de batterie, selon un mode de réalisation de l'invention.

- La figure 3A est un graphique montrant l'évolution en fonction du temps d'un signal de courant secteur et d'un signal de courant redressé tel qu'appliqué à la batterie selon un mode de réalisation de l'invention.

- La figure 3B est un graphique montrant des transformées en fréquence des signaux de la figure 3A.

- La figure 4 est un organigramme d'un exemple de procédé selon un mode de réalisation de l'invention.

En référence à la figure 1 , un pack batterie comprend une pluralité de modules (non représentés), par exemple huit modules. Chaque module peut par exemple peser entre 10 et 15 kg et comprendre une pluralité de cellules, par exemple 24 cellules.

Deux modules adjacents sont raccordés électriquement entre eux par un bus barre en cuivre (non représenté). Au sein de chaque module, des cellules Lithium-ion adjacentes Ci, Ci+i, sont raccordées électriquement au moyen d'un bus barre BBi.

Plus précisément, la cellule Ci comprend une électrode négative ENi et une électrode positive EPi. Et la cellule Ci+i comprend une électrode négative ENi+i et une électrode positive EPi+i. Le bus barre BBi est soudé d'une part à l'électrode positive EPi de la cellule i et d'autre part à l'électrode négative ENi+i de la cellule (i+ 1).

Un élément de cellule Ci comprend la cellule Ci ainsi que le bus

F- ccll x i est mesurée aux bornes de l'élément de cellule Ci correspondant à la cellule Ci.

Cette tension peut s'écrire comme la somme : d'une valeur de tension à vide ;

d'une valeur de tension de cellule égale au produit de la résistance interne de la cellule Ci et d'une valeur de courant traversant la cellule. Cette valeur de résistance interne à la cellule est fonction de la température et de l'état de charge de la cellule. En particulier, si la température est relativement basse, la résistance interne de la cellule Ci peut avoir une valeur relativement élevée.

- du produit d'une valeur de la résistance de la connectique entre l'électrode positive EPi et le bus barre BBi et de la valeur de courant. Cette valeur de résistance de connectique peut être relativement élevée si la soudure est altérée ; et

- du produit de la résistance du bus barre BBi et de la valeur de courant traversant le bus barre BBi. Cette valeur de résistance du bus barre BBi est relativement faible, par exemple de l'ordre de 0, 1 πιΩ, et est liée à la conductivité du matériau du bus barre. En particulier, cette valeur de résistance de bus barre varie relativement peu avec la température.

On cherche à détecter les éventuels défauts de circuit électrique de la batterie, à partir de valeurs estimées des résistances des différents composants de cette batterie.

En référence à la figure 2, un système de batterie 1 comprend la batterie proprement dite 10, un dispositif de chargement, par exemple un chargeur 1 1 , pour recharger la batterie 10 à partir du courant du secteur et un dispositif de détection de défaut 12.

Comme il ressort des figures 3A et 3B, le chargeur 1 1 est agencé pour redresser un signal de courant secteur 30 en un signal de charge 31 . On pourra relever qu'aucun lissage n'est appliqué, et que c'est le signal 31 qui est appliqué à l'ensemble de la batterie 10. Cette batterie 10 est représentée ici schématiquement sous la forme d'une succession d'éléments de cellules Ci, C'2, . . . , C'N.

Pour chaque élément de cellule, on mesure la tension aux bornes de cet élément de cellule et les valeurs de potentiel ainsi mesurées sont envoyées à un composant correspondant du dispositif 12, par exemple un ASIC. Ces différents ASICs sont en communication avec un processeur CPU du dispositif 12.

Le dispositif 12 peut être un BMS ou autre. En outre, des éléments de mesure du courant traversant le pack batterie, ici représentés schématiquement par la référence 13, permettent au CPU de recevoir une valeur de mesure du courant appliqué à la batterie. Ces éléments de mesure du courant peuvent par exemple comprendre un ampèremètre.

En référence à la figure 3B, si le signal de courant secteur définit un pic à 50 Hertz, le signal de courant de charge définit :

- une valeur de courant continu non nulle, c'est-à-dire qu'un courant positif permet de recharger la batterie,

- un pic à une fréquence fondamentale, ici 100 Hz, et

- d'autres harmoniques de rang supérieur.

Ainsi, la transformée en fréquence 30' du signal de courant secteur est principalement composée d'un pic à 50 hertz.

La transformée en fréquence du signal de courant redressé 31 ' comprend une composante continue, c'est-à-dire un pic à 0 Hertz, un pic à 100 Hertz et des harmoniques à 200, 300, 400 Hertz, etc.

Dans ce mode de réalisation, le chargeur 1 1 de la figure 2 est agencé pour redresser le courant secteur. On pourrait bien entendu prévoir d'autres variantes, pourvu que ce soit bien un courant positif qui entre dans la batterie et que le signal de courant de charge définisse une fréquence discrète non nulle, à partir de laquelle on pourra déterminer l'impédance.

Avantageusement, la charge est monophasée, mais on pourra prévoir une charge triphasée pourvu que la transformée en fréquence du signal du courant de charge présente une composante harmonique de courant batterie non nulle.

La valeur d'impédance d'un composant donné pourra alors être estimée en appliquant la formule suivante :

Z cIompos

dans lequel

- ur de fréquence fondamentale, ici 100 Hz ; est une transformée en fréquence de l'impédance complexe du composant i ; - ^composant est une transformée en fréquence d'un signal de tension mesurée aux bornes du composant i ;

- I Bat est une transformée en fréquence du signal de charge de la batterie.

Pour revenir à la figure 2, on pourra prévoir des filtres matériels

(« hardware » en anglais), par exemple des filtres discrets, ou logiciels (« software » en anglais) non représentés, ainsi que des moyens de conversion numériques ou ADC (de l'anglais « Analog to Digital Converter »), pour filtrer le bruit de mesure tout en préservant la composante fréquentielle du courant et de la tension cellule correspondant à la fréquence fondamentale. Il peut par exemple s'agir de filtres passe-bas ayant une fréquence de coupure suffisamment supérieure à la fréquence fondamentale.

En référence à la figure 4, un procédé de détection de défaut de circuit électrique d'une batterie peut comprendre une première étape référencée 40 consistant à transmettre un signal de commande au chargeur référencé 1 1 sur la figure 1 afin que ce chargeur 1 1 applique un signal de courant de charge à la batterie 10. Ce signal du courant de charge est obtenu par redressement du courant secteur. Cette étape de transmission d'un signal de commande peut être effectuée au sein du

BMS 12 de la figure 2.

Puis, pour chacun des éléments de cellule Ci, on mesure la tension aux bornes de cet élément de cellule.

n reçoit une pluralité de valeurs de tension mesurées au cours d'une étape 41. Dans cet exemple, le laps de temps écoulé entre deux mesures consécutives de tension V t (fl) j

V, (n + 1) est d'environ 1 ms. Un tel pas d'échantillonnage d'une milliseconde permet de recueillir environ dix valeurs par période du signal de courant appliqué.

Au cours d'une étape 42, on applique aux valeurs reçues à l'étape

41 une transformée de Fourier rapide pour obtenir une transformée en fréquence.

Puis au cours de l'étape 43, on applique à un échantillonnage du signal de courant de charge une transformée de Fourrier rapide, de façon à obtenir un signal de transformée en fréquence du signal de courant traversant la batterie.

Enfin, au cours d'une étape 44, une valeur d'impédance correspondant à la fréquence fondamentale, ici 100 Hz dans la mesure où le courant secteur est à 50 Hz, est déterminée en prenant le ratio entre la valeur de transformée en fréquence de la tension pour cette fréquence fondamentale, et la valeur de transformée en courant pour cette fréquence fondamentale.

Au cours d'une étape 45, on lit dans une cartographie une valeur d'impédance attendue pour une valeur de température de batterie mesurée et pour une valeur d'état de charge mesurée.

Au cours d'un test 46, les valeurs déterminées aux étapes 44, 45 sont comparées entre elles. Si la valeur absolue de la différence entre ces deux valeurs d'impédance est supérieure à un seuil, alors on commande l'émission d'un signal d'alarme afin de signaler la détection d'un défaut.

Dans cet exemple, une boucle, indicée i, est mise en place afin de parcourir les différents éléments de cellule C'I , . . . ,C'N. L'étape d'initialisation 47 et l'étape d'incrémentation 48 ont été représentées. En revanche, l'étape de sortie de boucle, lorsque i a atteint la valeur N du nombre de cellules, n'est pas représentée sur cette figure 4.

Dans un mode de réalisation alternatif, la comparaison entre la valeur d'impédance déterminée à l'étape 44, et la valeur théorique lue à l'étape 45 pourrait être effectuée en calculant un ratio entre ces deux valeurs selon la formule :

SOHP cel ,{f f fm on l d l ) ,

Dans lequel ^ a est la valeur théorique d'impédance qu'aurait pour la fréquence fondamentale une cellule neuve, issue d'une

cartographie. Si ce terme est inférieur à un seuil, alors le signal d'alarme est transmis car cela signifie que l'impédance de l'élément de cellule est devenue anormalement élevée.

Selon un autre mode de réalisation, on peut détecter un défaut de circuit électrique au niveau des autres composants de la batterie comme par exemple les bus barre raccordant électriquement les modules entre eux. On mesure ainsi l'évolution de la tension aux bornes de ces bus barre, et on estime des valeurs d'impédances respectives par analyse fréquentielle, ces valeurs d'impédance correspondant à la fréquence fondamentale du signal du courant de charge de la batterie. On compare l'impédance obtenue pour chacun de ces bus barre, cette obtention étant effectuée en appliquant des étapes similaires aux étapes 41 , 42, 43 et 44, à une valeur de référence · On obtient ainsi le ratio :

Si ce terme SOHPcomposantiffond ) devient inférieur à un seuil, alors on lève un diagnostic car cela signifie que l'impédance composant est devenue anormalement élevée.

Dans un autre mode de réalisation, la détection de défaut de circuit électrique peut être effectuée en comparant entre elles les différentes valeurs d'impédance obtenues à l'étape 44 pour les différents éléments de cellule. On peut par exemple calculer une valeur moyenne sur l'ensemble des N éléments de cellule average{z c l omposant (f fond \ i = \ ..N}, et, pour chacun des composants, calculer un ratio entre cette valeur moyenne et la valeur d'impédance déterminée à l'étape 44, selon la formule :

SOHP c 1 omposant

Si le terme SOHP composant ff ond ) est inférieur à un seuil, alors on transmet un message d'alarme, car cela signifie que l'impédance du composant i est devenue anormalement élevée par rapport à celle des autres composants. Ceci peut être potentiellement lié à un défaut de circuit électrique.

Pour revenir à la figure 2, dans le BMS 12, la chaîne d'acquisition de la tension aux bornes des composants de type cellule, bus barre, etc. est différente de la chaîne d'acquisition, du courant, ici référencée 13. Afin de s'assurer que ces chaînes d'acquisition sont correctement phasées entre elles, on pourra prévoir de mesurer le déphasage entre une valeur de tension lue aux bornes d'un bus barre et la valeur du courant de charge.

Ainsi, si les tensions et le nt pas parfaitement synchronisées, la valeur busbar n'est pas purement

réelle. S'il y a un déphasage de φ entre la valeur de mesure de tension de courant, alors que la résistance du bus barre cellule vaut R, alors on obtiendrait busbar ^ . On peut ainsi retrouver non seulement la valeur de résistance R, et également la valeur de déphasage φ. La connaissance de cette valeur de déphasage peut permettre de corriger le déphasage entre les mesures de tension et celles du courant pour les autres composants de la batterie, notamment les éléments de cellule.