Titre : Procédé d’affichage d’un témoin lumineux sur un écran de véhicule automobile

La présente invention revendique la priorité de la demande française 1902813 déposée le 19.03.2019 dont le contenu (texte, dessins et revendications) est ici incorporé par référence.

L’invention se rapporte au domaine des équipements et systèmes de vision équipant les véhicules automobiles. L’invention concerne notamment les systèmes d’aide à la conduite mettant en œuvre une ou plusieurs caméras dont les images captées sont affichées sur un écran à l’attention du conducteur, ce qui inclut par exemple les systèmes de rétrovision numérique et les systèmes d’aide au stationnement.

Dans un système de rétrovision numérique ou un système d’aide au stationnement, les images captées par une caméra ou par un ensemble de caméras sont affichées sur un ou plusieurs écrans à l’attention du conducteur. Par exemple, dans le cas d’un système de rétrovision numérique, les miroirs rétroviseurs intérieur et extérieurs sont remplacés par des écrans affichant les images fournies par une ou plusieurs caméras orientées vers l’arrière du véhicule. Avantageusement, des témoins d’alerte lumineux peuvent être incrustés dans les images affichées sur les écrans, par exemple un témoin d’alerte d’angle mort, permettant d’attirer l’attention du conducteur sur la présence d’un véhicule dans l’angle mort. Généralement, les témoins d’alerte relatifs à un danger potentiel sont de couleur orangée, mais lorsque ceux-ci sont incrusté sur une image de l’environnement du véhicule tel que capté par la caméra correspondante, il peut arriver que le contraste entre la couleur du témoin d’alerte et la couleur dominante de la zone de l’image dans laquelle le témoin d’alerte est incrusté soit insuffisant pour une bonne visibilité du témoin d’alerte. Dans un tel cas, il est possible que le conducteur puisse ne pas prêter attention au témoin car celui-ci ne se détache pas suffisamment de l’image affichée sur l’écran.

L’invention a pour objet de pallier les inconvénients de l’état de la technique, et plus particulièrement ceux-ci-dessus exposés.

Elle concerne à cet effet un procédé d’affichage d’un témoin lumineux sur un écran, le procédé comportant les étapes consistant à : - capter une image d’une partie de l’environnement du véhicule au moyen d’une caméra ;

- restituer l’image captée sur un écran ;

- déterminer sur une zone d’incrustation de l’image une couleur dominante ;

- déterminer, au moyen d’un cercle chromatique, une couleur d’affichage à appliquer au témoin lumineux, cette couleur étant celle présentant le meilleur contraste avec la couleur dominante déterminée pour la zone d’incrustation ;

- incruster le témoin lumineux dans la zone d’incrustation de l’image en appliquant au témoin lumineux la couleur d’affichage déterminée lors de l’étape précédente.

Ainsi, le procédé conforme à l’invention permet de prendre en compte la ou les couleurs dominantes de la zone de l’image dans laquelle est incrusté un témoin lumineux ou témoin d’alerte, afin d’adapter la couleur de celui-ci de manière dynamique, en temps réel. Le procédé conforme à l’invention permet donc de corriger, de manière dynamique, la couleur d’un témoin lumineux afin d’obtenir toujours le meilleur contraste possible avec le reste de la zone l’image affichée sur l’écran dans laquelle est incrustée le témoin lumineux.

Dans une réalisation, la couleur dominante de la zone d’incrustation de l’image est déterminée en réalisant une moyenne de l’ensemble des couleurs détectées dans la zone d’incrustation.

Dans une réalisation, la zone d’incrustation est subdivisée en une pluralité de sous-zones, une couleur dominante étant déterminée pour chaque sous-zone, la couleur dominante de la zone d’incrustation étant déterminée par une moyenne pondérée des couleurs dominantes des sous-zones.

Dans une réalisation, la couleur dominante est déterminée pour une portion de la zone d’incrustation représentant au moins 50% de la superficie de la zone d’incrustation, de préférence au moins 75% de cette superficie.

Dans une réalisation, le témoin lumineux est monochrome.

L’invention concerne également un produit programme d'ordinateur comprenant des instructions qui, lorsque le programme est exécuté par un processeur, conduisent celui-ci à mettre en œuvre les étapes du procédé tel que défini ci- dessus.

L’invention concerne également un système de rétrovision numérique pour la mise en œuvre d’un procédé tel que défini ci-dessus, le système de rétrovision comportant un calculateur de rétrovision, au moins une caméra de rétrovision et au moins un écran de rétrovision. L’invention concerne également un véhicule automobile mettant en œuvre un procédé tel que défini plus haut, et/ou comportant un système de rétrovision numérique conforme à celui défini ci-dessus.

La présente invention sera mieux comprise à la lecture de la description détaillée qui suit, faite en référence au dessins annexés, dans lesquels :

[Fig. 1 .] La figure 1 représente un véhicule automobile équipé d’un système de rétrovision numérique configuré pour mettre en œuvre un procédé conforme à l’invention.

[Fig. 2] La figure 2 représente une image affichée sur un écran conformément à l’invention.

[Fig. 3] La figure 3 est un schéma montrant le principe de correction chromatique mise en œuvre dans le cadre de l’invention, illustré à l’aide d’un cercle chromatique.

[Fig. 4] La figure 4 est un schéma illustrant un deuxième type de cercle chromatique.

[Fig. 5] La figure 5 représente les étapes de mise en œuvre d’un procédé conforme à l’invention.

La figure 1 représente schématiquement véhicule 1 automobile équipé d’un système de rétrovision numérique 2 conforme à l’invention. Le système de rétrovision numérique 2 comporte un calculateur de rétrovision 20, une ou plusieurs caméra(s) 22 de rétrovision, et un ou plusieurs écran(s) 24 de rétrovision. Dans l’exemple des figures, on a représenté une seule caméra et un seul écran permettant de fournir au conducteur la partie centrale de la rétrovision, c’est-à-dire celle remplaçant la rétrovision offerte par un miroir intérieur central classique. Ainsi, la caméra 22 est dans l’exemple disposée à l’arrière du véhicule, de préférence en partie haute de la vitre arrière, et orientée vers l’arrière du véhicule. L’écran 24 de rétrovision est quant à lui disposé à l’intérieur de l’habitacle, par exemple à l’emplacement usuel du miroir rétroviseur intérieur, c’est-à-dire en position haute et centrale du pare-brise avant du véhicule, ou, de préférence, en zone centrale de la planche de bord, par exemple dans une position avancée vers le pare-brise. Le système de rétrovision numérique 2 est configuré pour restituer, sur l’écran 24 de rétrovision, les images captées par la caméra 22 de rétrovision et transmises par l’intermédiaire du calculateur de rétrovision 20.

Comme montré sur la figure 2, conformément à l’invention, le calculateur de rétrovision 20 est configuré pour incruster, lorsqu’un évènement ou une situation le rend nécessaire, dans une zone d’incrustation 32 de l’image 30 affichée sur l’écran 24, un témoin lumineux 34 à l’attention du conducteur en adaptant de manière dynamique, c’est-à-dire en temps réel et en fonction du contenu d’au moins une partie de l’image 30 affichée, la couleur de ce témoin lumineux afin que le contraste entre le témoin et la zone d’incrustation 32 de l’image encadrant ce témoin soit maximal.

Les figures 3 et 4 illustrent le principe de détermination de la meilleure teinte mis en œuvre conformément à l’invention par le calculateur de rétrovision. On a représenté sur la figure 3 un cercle chromatique 3 (parfois également dénommé roue chromatique), qui consiste en une représentation ordonnée des couleurs répertoriant les nuances des couleurs primaires et leurs mélanges. Comme montré sur la figure 3, les couleurs se succèdent dans l’ordre de celles d’un arc- en-ciel, la fermeture du cercle s’effectuant par une transition du rouge au violet. Ainsi, l’organisation des couleurs est la suivante :

le premier secteur 40 correspond au violet ;

le deuxième secteur 42 correspond au violet bleuté ;

le troisième secteur 44 correspond au bleu ;

le quatrième secteur 46 correspond au vert bleuté ;

le cinquième secteur 48 correspond au vert ;

le sixième secteur 50 correspond au jaune verdâtre ;

le septième secteur 52 correspond au jaune ;

le huitième secteur 54 correspond au jaune orangé ;

le neuvième secteur 56 correspond à l’orange ;

le dixième secteur 58 correspond au rouge orangé ;

le onzième secteur 60 correspond au rouge ; et le douzième secteur 62 correspond au rouge violacé.

Dans le cadre de l’invention, le cercle chromatique permet de déterminer, pour une couleur donnée (ou couleur de départ), quelle couleur présentera le meilleur contraste avec cette couleur donnée : il s’agit de la couleur correspondant au secteur diamétralement opposé à la couleur de départ. Comme visible sur la figure 3, en partant de la couleur jaune verdâtre (couleur par exemple présente dans la végétation), on voit que le secteur diamétralement opposé est celui de la couleur rouge violacé. Ainsi, si la zone d’incrustation 32 du témoin lumineux 34 présente une couleur dominante qui est le jaune verdâtre (figure 3, secteur

50), afficher le témoin lumineux 34 en rouge violacé (figure 3, secteur 62) donnera le meilleur contraste possible. De même, si la couleur dominante dans la zone d’incrustation 32 est le bleu (figure 3, secteur 44), alors la couleur d’affichage du témoin lumineux qui donnera le meilleur contraste est l’orange (figure 3, secteur 56).

La figure 4 montre un cercle chromatique 4 plus évolué, dans lequel le disque entier est utilisé pour inclure, pour une couleur pure 80 donnée, différentes teintes 82, 84,86 de saturation et/ou d’intensité différentes. Pour une couleur donnée, les différentes nuances sont ordonnées, de l’extérieur vers l’intérieur du cercle chromatique, de la nuance la plus vive à la moins vive. En utilisant un cercle chromatique tel que celui de la figure 4, on pourra prévoir de choisir toujours la nuance la plus vive en partant de la couleur dominante de la zone d’incrustation. Par exemple, si la couleur dominante est une nuance de violet peu vive (secteur 88 sur la figure 4), on choisira comme couleur d’affichage du témoin lumineux la nuance la plus vive de la couleur jaune, correspondant au secteur 80 sur la figure 4.

La Figure 5 montre les étapes de mise en œuvre d’un procédé conforme à l’invention adapté à un système de rétrovision numérique tel que celui équipant le véhicule de la figure 1. Le procédé comporte ainsi les étapes suivantes permettant l’affichage d’un témoin lumineux dans une couleur appropriée :

- la première étape (100) consiste à capter une image (30) d’une partie de l’environnement du véhicule au moyen de la caméra (22) ;

- la deuxième étape (102) consiste à restituer l’image captée (30) sur l’écran (24) ;

- la troisième étape (104) consiste déterminer pour la zone d’incrustation (32) de l’image (30) une couleur dominante ; - la quatrième étape (106) consiste à déterminer, au moyen d’un cercle chromatique comme expliqué plus haut, la couleur d’affichage à appliquer au témoin lumineux (34), cette couleur étant celle présentant le meilleur contraste avec la couleur dominante déterminée pour la zone d’incrustation ;

- la cinquième étape (108) consiste à incruster le témoin lumineux (34) dans la zone d’incrustation (32) de l’image (30) en appliquant au témoin lumineux la couleur d’affichage déterminée lors de l’étape précédente.

En déterminant de manière dynamique, en temps réel, la couleur d’affichage dans laquelle le témoin lumineux présentera le meilleur contraste avec la zone de l’image prévue pour l’incrustation, l’invention permet de s’assurer que le témoin lumineux sera bien visible du conducteur. La sécurité du véhicule s’en trouve améliorée puisque l’on évite des situations dans lesquelles le conducteur pourrait ne pas voir un témoin lumineux et ne pas être averti d’un danger lié à ce témoin.