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Title:
METHOD AND FACILITY FOR OPERATING AN IN-SITU LEACH MINE
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2020/099514
Kind Code:
A1
Abstract:
The operating method comprises a routine phase implemented at the end of life of a block (3) of cells (5) of a mine, during which the following operations are carried out: - collecting the leachate produced by at least one cell (5) being recycled in the block (3), the leachate forming the recycled leachate; - injecting the recycled leachate into at least one cell (5) of the block (3).

Inventors:
DEBERGÉ ADRIEN (FR)
JEROME VIOLET (KZ)
Application Number:
PCT/EP2019/081232
Publication Date:
May 22, 2020
Filing Date:
November 13, 2019
Export Citation:
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Assignee:
ORANO MINING (FR)
International Classes:
E21B43/28; E21B43/40
Foreign References:
US3915499A1975-10-28
US4575154A1986-03-11
US20130171048A12013-07-04
US4071278A1978-01-31
US4547019A1985-10-15
US4155982A1979-05-22
Attorney, Agent or Firm:
HABASQUE, Etienne et al. (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1.- Procédé d’exploitation d’une mine d’au moins un composant chimique par lixiviation in situ, la mine comprenant une pluralité de cellules (5) de production chacune équipée d’au moins un puits d’injection (7) configuré pour l’injection d’une liqueur d’attaque dans ladite cellule (5) et d’au moins un puits de production (9) configuré pour prélever un lixiviat contenant l’au moins un composant chimique remontant de ladite cellule (5), le procédé comprenant, quand un bloc (3) de cellules (5) est en fin de vie, une phase courante au cours de laquelle les opérations suivantes sont mises en oeuvre :

- collecte du lixiviat produit par au moins une cellule (5) en recyclage dudit bloc (3), ledit lixiviat formant le lixiviat recyclé ;

- injection du lixiviat recyclé dans au moins une cellule (5) dudit bloc (3).

2.- Procédé selon la revendication 1 , dans lequel le procédé comprend une opération de traitement du lixiviat recyclé avant l’opération d’injection, par exemple par acidification du lixiviat recyclé.

3.- Procédé selon la revendication 1 ou 2, dans lequel ladite phase courante comprend une opération de collecte du lixiviat produit par au moins une cellule (5) de production dudit bloc (3) et de transfert du lixiviat dans une usine de traitement (19), ledit lixiviat formant le lixiviat transféré, l’au moins un composant chimique étant séparé du lixiviat transféré dans l’usine de traitement.

4.- Procédé selon la revendication 3, dans lequel pendant l’opération d’injection, le lixiviat recyclé est injecté dans l’au moins une cellule (5) de production.

5.- Procédé selon la revendication 3 ou 4, dans lequel pendant ladite phase courante, la liqueur d’attaque est injectée dans les cellules (5) en recyclage de manière concomitante à la collecte du lixiviat recyclé.

6.- Procédé selon l’une quelconque des revendications 3 à 5, dans lequel pendant ladite phase courante, la liqueur d’attaque est injectée dans les cellules (5) de production de manière concomitante à la collecte du lixiviat transféré.

7.- Procédé selon l’une quelconque des revendications 3 à 5, dans lequel à la fin de ladite phase courante, l’exploitation de l’au moins une cellule (5) en recyclage est arrêtée, et une nouvelle phase démarre :

- l’au moins une cellule (5) dans laquelle est injecté le lixiviat recyclé à ladite phase courante devenant l’au moins une cellule (5) en recyclage pendant la nouvelle phase ;

- le lixiviat recyclé pendant la nouvelle phase étant injecté dans au moins une nouvelle cellule (5) dudit bloc (3).

8.- Procédé selon la revendication 7, dans lequel le bloc (3) de cellules (5) est parcouru par un flux souterrain s’écoulant selon un sens déterminé, l’exploitation des cellules (5) du bloc (3) étant arrêtée progressivement selon ledit sens du flux souterrain.

9.- Procédé selon la revendication 1 ou 2, dans lequel ladite phase courante comprend une opération de séparation au cours de laquelle une phase concentrée en l’au moins un composant chimique est séparée du lixiviat recyclé.

10.- Procédé selon la revendication 9, dans lequel la phase concentrée est stockée in situ pendant une durée déterminée puis transférée à une usine de traitement (19), l’au moins un composant chimique étant séparé de la phase concentrée dans l’usine de traitement (19).

1 1 .- Procédé selon la revendication 9 ou 10, dans lequel toutes les cellules (5) du bloc (3) sont en recyclage et le lixiviat recyclé est réinjecté dans toutes les cellules (5) du bloc (3).

12.- Installation d’exploitation d’une mine d’au moins un composant chimique par lixiviation in situ, la mine comprenant au moins un bloc (3) ayant une pluralité de cellules (5), l’installation d’exploitation (1 ) comprenant :

- pour chaque cellule (5) dudit bloc (3) au moins un puits d’injection (7) configuré pour l’injection d’une liqueur d’attaque dans ladite cellule (5) ;

- pour chaque cellule (5) dudit bloc (3) au moins un puits de production (9) configuré pour prélever un lixiviat contenant l’au moins un composant chimique remontant de ladite cellule (5) ;

- un collecteur de recyclage (1 1 );

- une pluralité de conduits de collecte (13), chacun raccordant fluidiquement l’un des puits de production (9) au collecteur de recyclage (1 1 ), chaque conduit de collecte (13) étant équipé d’un organe de coupure de collecte (15) susceptible sélectivement d’autoriser ou d’interdire la circulation de lixiviat collecté dans le conduit de collecte (13) correspondant ;

- un ensemble (25) d’alimentation des puits d’injection (7), configuré pour sélectivement mettre en communication fluidique le collecteur de recyclage (1 1 ) avec un ou plusieurs des puits d’injection (7).

13.- Installation selon la revendication 12, dans lequel l'installation d’exploitation (1 ) comprend une unité (53) de traitement du lixiviat recyclé avant injection dans le ou chaque puits d’injection (7), par exemple par acidification du lixiviat recyclé.

14.- Installation selon la revendication 12 ou 13, dans lequel l'installation d’exploitation (1 ) comprend :

- un collecteur de production (17) prévu pour être raccordé à une usine de traitement (19), l’au moins un composant chimique étant séparé du lixiviat dans l’usine de traitement (19); - une pluralité de conduits de production (21 ), chacun raccordant fluidiquement l’un des puits de production (9) au collecteur de production (27), chaque conduit de production (21 ) étant équipé d’un organe de coupure de production (21 ) susceptible sélectivement d’autoriser ou d’interdire la circulation de lixiviat dans le conduit de production (21 ) correspondant.

15.- Installation selon l’une quelconque des revendications 12 à 14, dans lequel l’installation d’exploitation (1 ) comprend un module de séparation (63) agencé en amont de l’ensemble (25) d’alimentation des puits d’injection (7) et configuré pour séparer une phase concentrée en l’au moins un composant chimique du lixiviat recyclé.

16.- Installation selon la revendication 15, dans lequel l’installation d’exploitation (1 ) comprend un stockage in situ (63) de la phase concentrée, et un module de transfert (63) de la phase concentrée depuis le module de séparation à une usine de traitement (19), l’au moins un composant chimique étant séparé de la phase concentrée dans l’usine de traitement (19).

17.- Installation selon l’une quelconque des revendications 12 à 16, dans lequel l’ensemble d’alimentation (25) comprend :

- une pluralité de conduits de recyclage (35), chacun raccordant fluidiquement le collecteur de recyclage (1 1 ) à l’un des puits d’alimentation (7), chaque conduit de recyclage (35) étant équipé d’un organe de coupure de recyclage (37) susceptible sélectivement d’autoriser ou d’interdire la circulation dans le conduit de recyclage (35) correspondant.

18.- Installation selon l’une quelconque des revendications 12 à 17, dans lequel l’ensemble d’alimentation (25) comprend :

- un collecteur d’alimentation (27), prévu pour être raccordé à une unité de fourniture de liqueur d’attaque (29) ;

- une pluralité de conduits d’alimentation (31 ), chacun raccordant fluidiquement le collecteur d’alimentation (27) à l’un des puits d’alimentation (7), chaque conduit d’alimentation (31 ) étant équipé d’un organe de coupure d’alimentation (33) susceptible sélectivement d’autoriser ou d’interdire la circulation dans le conduit d’alimentation (31 ) correspondant.

Description:
Procédé et installation d’exploitation d’une mine par lixiviation in situ

L’invention concerne en général l’exploitation d’une mine par lixiviation in situ, notamment l’exploitation d’une mine d’uranium.

La lixiviation in situ d’un composant chimique, dénommée « In Situ Leaching » en anglais ou encore méthode ISL, est une méthode d’exploitation minière qui consiste :

- à établir dans la base du gisement une circulation d’une solution lixiviante capable de dissoudre sélectivement le composant chimique que l’on veut exploiter ;

- à pomper la solution lixiviée et chargée en élément minéral souhaité dans des installations de traitement en surface, où l’élément minéral de valeur est séparé et concentré en un produit marchand ;

- à recycler la solution lixiviante vers le gisement, après reconditionnement.

La méthode ISL est notamment appliquée à des gisements à faible teneur d’uranium, de cuivre ou d’or. Elle présente l’avantage que la dissolution sélective de l’élément minéral de sa gangue est faite sans déplacement physique du minerai et sans modification importante de la roche hôte (généralement milieu sableux et poreux).

Pour l’uranium, en fonction de la composition de la gangue la solution injectée pour dissoudre le composant chimique est par exemple une solution alcaline de carbonate ou bicarbonate de sodium, qui permet une mise en solution progressive et assez sélective. En variante, la liqueur d’attaque est une solution d’acide, généralement sulfurique, pour une dissolution plus agressive et plus rapide, mais moins sélective.

La solution lixiviante, appelée encore liqueur d’attaque, est généralement injectée sous pression dans l’horizon perméable contenant le composant chimique, par un réseau de puits injecteur qui descend jusqu’à l’horizon perméable. Par ce biais, la solution lixiviante est mise en contact avec le composant chimique à dissoudre.

Un second réseau de puits appelés puits producteurs, intercalé dans le réseau précédent, pompe la solution lixiviante minéralisée et la renvoie jusqu’à l’usine installée en surface. Un traitement classique permet l’extraction du composant chimique en phase liquide.

Après traitement, le pouvoir lixiviant de la solution est régénéré de sorte qu’elle peut être réinjectée en tant que liqueur d’attaque dans le réseau de puits injecteurs un grand nombre de fois, par exemple entre dix et plus de cinquante fois.

La mine est généralement divisée par blocs, chaque bloc comportant une pluralité de cellules de production desservies par une même installation d’exploitation.

En fin de vie, les cellules sont exploitées jusqu’à ce que la concentration en composant chimique dans le lixiviat extrait atteigne une valeur minimum de coupure ou que le tonnage produit à l’échelle du bloc ou de plusieurs cellules ne soient plus suffisant pour achever la production annuelle souhaitée dans des conditions économiquement viables (contrainte de production et contrainte de capacité hydraulique des réseaux existants).

Une telle approche présente le défaut que des réserves significatives du composant chimique peuvent être laissées en terre et ne sont pas extraites.

Dans ce contexte, l’invention vise à proposer un procédé d’exploitation et une installation d’exploitation qui ne présentent pas le défaut ci-dessus.

Selon un premier aspect, l’invention porte sur un procédé d’exploitation d’une mine par lixiviation in situ d’au moins un composant chimique, la mine comprenant une pluralité de cellules de production chacune équipée d’au moins un puits d’injection configuré pour l’injection d’une liqueur d’attaque dans ladite cellule et d’au moins un puits de production configuré pour prélever un lixiviat contenant l’au moins un composant chimique remontant de ladite cellule, le procédé comprenant, quand un bloc de cellules est en fin de vie, une phase courante au cours de laquelle les opérations suivantes sont mises en oeuvre :

- collecte du lixiviat produit par au moins une cellule en recyclage dudit bloc, ledit lixiviat formant le lixiviat recyclé ;

- injection du lixiviat recyclé dans au moins une cellule dudit bloc.

Ainsi, le lixiviat produit par les cellules en recyclage n’est pas dirigé vers l’usine de traitement pour séparation du composant chimique. Il est au contraire recyclé directement dans une ou plusieurs cellules du bloc.

Ceci a d’abord pour effet de réduire partiellement ou totalement le flux de lixiviat envoyé du bloc à l’usine de traitement. Les solutions envoyées à l’usine de traitement sont plus chargées que dans l’état de la technique, ce qui permet d’optimiser l’utilisation des réseaux de transfert vers l’usine de traitement. Par ailleurs, cette usine de traitement traite des lixiviats plus concentrés, de telle sorte que la consommation spécifique de réactifs chimiques est moindre.

De ce fait, il devient rentable de continuer l’exploitation des cellules même si la concentration en composant chimique dans le lixiviat décroît et devient inférieure au seuil de coupure usuel ou aux objectifs annuels de production. Il est ainsi possible de récupérer une plus grande quantité de composant chimique dans les cellules, ce qui augmente la rentabilité de l’exploitation.

Le procédé de l’invention est dimensionnant pour le champ minier s’il est intégré dès le début de la conception de l’installation d’exploitation de la mine. Il a un effet significatif sur les capacités des infrastructures à construire. Typiquement, 50% des blocs de production d’une mine ISL sont en fin de vie, et produisent un lixiviat ayant une teneur en ledit composant chimique d’environ 60% de la teneur moyenne des autres blocs de production. Les blocs en fin de vie fournissent environ 30 à 40% du débit total. Le procédé de l’invention est par exemple appliqué à la moitié des blocs en fin de vie, et permet une réduction du débit géré d’environ 20%. Ceci entraîne une diminution significative de la capacité nécessaire pour les installations de transport et de traitement.

Le procédé peut en outre présenter une ou plusieurs des caractéristiques ci- dessous, considérées individuellement ou selon toutes les combinaisons techniquement possibles :

- le procédé comprend une opération de traitement du lixiviat recyclé avant l’opération d’injection, par exemple par acidification du lixiviat recyclé ;

- ladite phase courante comprend une opération de collecte du lixiviat produit par au moins une cellule de production dudit bloc et de transfert du lixiviat dans une usine de traitement, ledit lixiviat formant le lixiviat transféré, l’au moins un composant chimique étant séparé du lixiviat transféré dans l’usine de traitement ;

- pendant l’opération d’injection, le lixiviat recyclé est injecté dans l’au moins une cellule de production ;

- pendant ladite phase courante, la liqueur d’attaque est injectée dans les cellules en recyclage de manière concomitante à la collecte du lixiviat recyclé ;

- pendant ladite phase courante, la liqueur d’attaque est injectée dans les cellules de production de manière concomitante à la collecte du lixiviat transféré ;

- à la fin de ladite phase courante, l’exploitation de l’au moins une cellule en recyclage est arrêtée, et une nouvelle phase démarre :

• l’au moins une cellule dans laquelle est injecté le lixiviat recyclé à ladite phase courante devenant l’au moins une cellule en recyclage pendant la nouvelle phase ;

• le lixiviat recyclé pendant la nouvelle phase étant injecté dans au moins une nouvelle cellule dudit bloc ;

- le bloc de cellules est parcouru par un flux souterrain s’écoulant selon un sens déterminé, l’exploitation des cellules du bloc étant arrêtée progressivement selon ledit sens du flux souterrain ;

- ladite phase courante comprend une opération de séparation au cours de laquelle une phase concentrée en l’au moins un composant chimique est séparée du lixiviat recyclé ; - la phase concentrée est stockée in situ pendant une durée déterminée puis transférée à une usine de traitement, l’au moins un composant chimique étant séparé de la phase concentrée dans l’usine de traitement ;

- toutes les cellules du bloc sont en recyclage et le lixiviat recyclé est réinjecté dans toutes les cellules du bloc).

Selon un second aspect, l’invention porte sur une installation d’exploitation d’une mine par lixiviation in situ d’au moins un composant chimique, la mine comprenant au moins un bloc ayant une pluralité de cellules, l’installation d’exploitation comprenant :

- pour chaque cellule dudit bloc au moins un puits d’injection configuré pour l’injection d’une liqueur d’attaque dans ladite cellule ;

- pour chaque cellule dudit bloc au moins un puits de production configuré pour prélever un lixiviat contenant l’au moins un composant chimique remontant de ladite cellule ;

- un collecteur de recyclage ;

- une pluralité de conduits de collecte, chacun raccordant fluidiquement l’un des puits de production au collecteur de recyclage, chaque conduit de collecte étant équipé d’un organe de coupure de collecte susceptible sélectivement d’autoriser ou d’interdire la circulation de lixiviat collecté dans le conduit de collecte correspondant ;

- un ensemble d’alimentation des puits d’injection, configuré pour sélectivement mettre en communication fluidique le collecteur de recyclage avec un ou plusieurs des puits d’injection.

L’installation peut en outre présenter une ou plusieurs des caractéristiques ci- dessous, considérées individuellement ou selon toutes les combinaisons techniquement possibles :

- l’installation d’exploitation comprend une unité de traitement du lixiviat recyclé avant injection dans le ou chaque puits d’injection, par exemple par acidification du lixiviat recyclé ;

- l’installation d’exploitation comprend :

• un collecteur de production prévu pour être raccordé à une usine de traitement, l’au moins un composant chimique étant séparé du lixiviat dans l’usine de traitement;

• une pluralité de conduits de production, chacun raccordant fluidiquement l’un des puits de production au collecteur de production, chaque conduit de production étant équipé d’un organe de coupure de production susceptible sélectivement d’autoriser ou d’interdire la circulation de lixiviat dans le conduit de production correspondant ;

- l’installation d’exploitation comprend un module de séparation agencé en amont de l’ensemble d’alimentation des puits d’injection et configuré pour séparer une phase concentrée en l’au moins un composant chimique du lixiviat recyclé ; - l’installation d’exploitation comprend un stockage in situ de la phase concentrée, et un module de transfert de la phase concentrée depuis le module de séparation à une usine de traitement, l’au moins un composant chimique étant séparé de la phase concentrée dans l’usine de traitement ;

- l’ensemble d’alimentation comprend :

• une pluralité de conduits de recyclage, chacun raccordant fluidiquement le collecteur de recyclage à l’un des puits d’alimentation, chaque conduit de recyclage étant équipé d’un organe de coupure de recyclage susceptible sélectivement d’autoriser ou d’interdire la circulation dans le conduit de recyclage correspondant ;

- l’ensemble d’alimentation comprend :

• un collecteur d’alimentation, prévu pour être raccordé à une unité de fourniture de liqueur d’attaque ;

• une pluralité de conduits d’alimentation, chacun raccordant fluidiquement le collecteur d’alimentation à l’un des puits d’alimentation, chaque conduit d’alimentation étant équipé d’un organe de coupure d’alimentation susceptible sélectivement d’autoriser ou d’interdire la circulation dans le conduit d’alimentation correspondant.

D’autres caractéristiques et avantages de l’invention ressortiront de la description détaillée qui en est donnée ci-dessous, à titre indicatif et nullement limitatif, en référence aux figures annexées, parmi lesquelles :

- [Fig 1] La figure 1 est une représentation schématique simplifiée d’une installation d’exploitation d’une mine par lixiviation in situ selon l’invention ;

- [Fig 2] La figure 2 est une vue similaire à celle de la figure 1 , quand cette installation d’exploitation est exploitée selon un premier mode de réalisation du procédé d’exploitation de l’invention ; et

- [Fig 3] La figure 3 est une vue similaire à celle de la figure 1 , quand l’installation d’exploitation est exploitée selon un second mode de réalisation du procédé de l’invention.

L’installation 1 représentée sur la figure 1 est prévue pour l’exploitation d’une mine par lixiviation in situ d’un composant chimique, notamment l’exploitation d’une mine d’uranium.

Comme illustré sur la figure 1 , la mine comprend au moins un bloc 3 ayant une pluralité de cellules 5.

L’installation d’exploitation 1 comprend :

- pour chaque cellule 5 du bloc 3, au moins un puits d’injection 7, configuré pour l’injection d’une liqueur d’attaque dans ladite cellule 5 ; - pour chaque cellule 5 dudit bloc 3, au moins un puits de production 9, configuré pour prélever un lixiviat contenant l’au moins un composant chimique remontant de ladite cellule 5.

Typiquement, les puits d’injection 7 sont disposés selon une maille déterminée, généralement régulière, chaque maille définissant l’une des cellules.

Par exemple, les puits d’injection 7 sont disposés selon une maille carrée, le puits de production desservant la cellule correspondante étant placé au centre du carré. Les puits d’injection 7 sont généralement espacés de quinze à cinquante mètres, la distance entre un puits d’injection et un puits de production étant comprise entre onze et trente- trois mètres.

On appelle ici bloc l’ensemble des cellules desservies par la même installation d’exploitation. En d’autres termes, le bloc correspond à toutes les cellules qui peuvent être desservies à partir des mêmes collecteurs.

Sur la figure 1 , seules trois cellules ont été représentées. Toutefois, le bloc comporte typiquement un nombre de cellules plus élevé. Le bloc 3 comprend typiquement environ 15 cellules, avec un minimum de 6 et un maximum de 24.

L’installation d’exploitation 1 comporte un collecteur de recyclage 1 1 et une pluralité de conduits de collecte 13 chacun raccordant fluidiquement l’un des puits de production 9 au collecteur de recyclage 1 1 .

Chaque conduit de collecte 13 est équipé d’un organe de coupure de collecte 15, susceptible sélectivement d’autoriser ou d’interdire la circulation de lixiviat collecté dans le conduit de collecte 13 correspondant.

Dans la présente description, tous les organes de coupure sont de préférence des vannes. En variante, les organes de coupure sont de tout autre type adapté.

Dans la présente description, on dira qu’un organe de coupure est ouvert quand il autorise la circulation de fluide dans le conduit correspondant. On dira qu’un organe de coupure est fermé quand il interdit la circulation de fluide dans le conduit correspondant.

Ainsi, l'installation comporte autant de conduits de collecte 13 que de puits de production 9.

L’installation 1 comporte encore un collecteur de production 17, prévu pour être raccordé à une usine de traitement 19. Comme indiqué plus haut, dans l’usine de traitement, le composant chimique d’intérêt est séparé du lixiviat, de manière à produire un produit commercialisable.

L’installation 1 comporte encore une pluralité de conduits de production 21 , chacun raccordant fluidiquement l’un des puits de production 9 au collecteur de production 17. Chaque conduit de production 21 est équipé d’un organe de coupure de production 23 susceptible sélectivement d’autoriser ou d’interdire la circulation de lixiviat dans le conduit de production 21 correspondant.

L’installation 1 comporte autant de conduits de production que de puits producteurs.

L’installation 1 comporte encore un ensemble 25 d’alimentation des puits d’injection 7, configuré pour sélectivement mettre en communication fluidique le collecteur de recyclage 1 1 avec un ou plusieurs des puits d’injection 7.

En d’autres termes, l’ensemble d’alimentation 25 permet de recycler le lixiviat collecté par injection dans un ou plusieurs des puits d’injection 7, sans envoi préalable du lixiviat collecté vers l’usine de traitement 19.

L’ensemble d’alimentation 25 comprend :

- un collecteur d’alimentation 27, prévu pour être raccordé à une unité 29 de fourniture de liqueur d’attaque ;

- une pluralité de conduits d’alimentation 31 , chacun raccordant fluidiquement le collecteur d’alimentation 27 à l’un des puits d’alimentation 7.

L’unité de fourniture de liqueur d’attaque est typiquement l’usine de traitement du lixiviat 19.

En effet, après séparation du composant chimique, le lixiviat a une composition adaptée pour être recyclé et former, éventuellement après correction de sa composition, la liqueur d’attaque.

Chaque conduit d’alimentation 31 est équipé d’un organe de coupure d’alimentation 33, susceptible sélectivement d’autoriser ou d’interdire la circulation de fluide dans le conduit d’alimentation correspondant.

Ainsi, il y a autant de conduits d’alimentation 31 que de puits d’injection 7.

L’ensemble d’alimentation 25 comporte encore une pluralité de conduits de recyclage 35, chacun raccordant fluidiquement le collecteur de recyclage 1 1 à l’un des puits d’injection 7.

Chaque conduit de recyclage 35 est équipé d’un organe de coupure de recyclage 37, susceptible sélectivement d’autoriser ou d’interdire la circulation dans le conduit de recyclage 35 correspondant.

Il y a autant de conduits de recyclage que de puits d’injection.

Dans l’exemple représenté, les conduits de recyclage 35 raccordent le collecteur de recyclage 1 1 indirectement aux puits d’injection 7.

Ainsi, les conduits de recyclage 35 partent d’une branche 39 raccordée en dérivation sur le collecteur d’alimentation 27. Le collecteur de recyclage 1 1 est directement raccordé au collecteur d’alimentation 27, en amont de la branche 39.

Le terme amont est ici entendu relativement au sens d’écoulement normal de la liqueur d’attaque.

Un conduit de dérivation 41 raccorde directement un point 43 du collecteur de recyclage 1 1 à un point 45 de la branche 39. Le conduit de dérivation 41 est équipé d’un organe de coupure 46.

Un organe de coupure 47 est interposé le long du collecteur de recyclage 1 1 entre le point 43 et le collecteur d’alimentation 27.

Un organe de coupure 49 est interposé sur la branche 39 entre le collecteur d’alimentation 27 et le point 45. Le collecteur d’alimentation 27 est équipé également d’un organe de coupure 51 , situé par exemple entre l’arrivée du collecteur de recyclage 1 1 et le départ de la branche 39.

L’installation d’exploitation 1 comprend encore une unité 53 de traitement du lixiviat recyclé avant injection dans le ou chaque puits d’injection 7.

L’unité de traitement 53 est prévue pour injecter un produit de traitement dans le lixiviat recyclé, avant que celui-ci ne soit injecté dans le ou les puits d’injection 7.

Typiquement, l’unité de traitement 53 est prévue pour acidifier ou basifier le lixiviat recyclé.

Elle est configurée pour augmenter l’acidité ou la basicité du lixiviat recyclé. Par exemple lorsque le procédé ISL met en œuvre une liqueur d’attaque acide, l’acidité peut être réglée jusqu’à une valeur de 30 grammes d’acide par litre de lixiviat recyclé, typiquement 30 grammes de H 2 SO 4 par litre de lixiviat recyclé.

L’unité de traitement 53 est raccordée fluidiquement à un point 55 de la branche 39 par un conduit 57 équipé d’un organe de coupure 59. Le point 55 est situé en aval du point 45, un organe de coupure 61 étant interposé entre les points 45 et 55. Les conduits de recyclage 35 partent de points situés en aval du point 55.

De préférence, l’installation d’exploitation comprend un module de séparation 63, agencé en amont de l’ensemble 25 d’alimentation des puits d’injection 7 et configuré pour séparer une phase concentrée en l’au moins un composant chimique du lixiviat recyclé.

Le module de séparation 63 est ainsi configuré pour séparer l’au moins un composant chimique du lixiviat recyclé et transférer l’au moins un composant chimique dans la phase concentrée.

Le module de séparation 63 comporte par exemple des résines échangeuses d’ions, de type adapté pour fixer le composant chimique quand les résines échangeuses d’ions sont traversées par le lixiviat recyclé. Les résines échangeuses d’ions constituent alors la phase concentrée.

En variante, le module de séparation 63 est configuré pour réaliser une opération d’extraction ou de séparation liquide/liquide (par résines, membranes, lit fluide, etc), mettant en oeuvre un solvant de type adapté pour récupérer le composant chimique. Le lixiviat collecté est mis en contact avec le solvant dans le module de séparation 63, le composant chimique étant transféré dans le solvant. Le solvant constitue la phase concentrée.

En variante, le module de séparation 63 est de tout autre type adapté.

Dans ce cas, l’installation d’exploitation 1 comprend de préférence un stockage in situ de la phase concentrée, et un module de transfert de la phase concentrée depuis le module de séparation à une usine de traitement.

Cette usine de traitement est typiquement l’usine de traitement 19.

Le stockage in situ est dimensionné pour stocker une quantité de phase concentrée correspondant à une durée de production déterminée, par exemple un mois.

Le stockage est fonction du type de procédé de séparation utilisé. Par exemple, le stockage est un stockage en cuve. Dans le cas de résines, le stockage se fait sur la résine contenue dans le module de séparation 63..

Le module de transfert est de tout type adapté.

Quand le module de séparation 63 contient des résines échangeuses d’ions, ce module est par exemple raccordé de manière démontable au collecteur de recyclage 1 1. Il constitue le stockage in situ. En effet, le composant chimique séparé est stocké dans les résines. Le module 63 constitue également le module de transfert. Il est configuré pour pouvoir être déconnecté du collecteur de recyclage 1 1 , et transporté, avec les résines échangeuses d’ions, jusqu’à l’usine de traitement.

En variante, les résines sont éluées sur place et seul l’éluât est transporté par un réservoir mobile jusqu’à l’usine de traitement.

Selon une autre variante, une partie des résines est déchargée du module de séparation 63 et transportée par un réservoir mobile jusqu’à l’usine de traitement.

Ainsi, dans certains cas, le module de transfert est un réservoir mobile, dans lequel sont transférées les résines échangeuses d’ions, l’éluât, ou encore le solvant chargé en composant chimique.

Dans l’exemple représenté, le module de séparation 63 est raccordé par un conduit amont 65 à un point 66 du collecteur de recyclage 1 1 , et par un conduit aval 67 à un point 68 du collecteur de recyclage 1 1. Les conduits amont et aval sont équipés d’organes de coupure respectifs 69 et 71. Un organe de coupure 73 est interposé entre les points 66 et 68. Un organe de coupure 75 est placé en amont du point 66 et un organe de coupure 75 entre les points 68 et 43.

Le procédé d’exploitation de la mine par lixiviation in situ selon l’invention va maintenant être décrit, en référence aux figures 2 et 3. Sur ces figures, les lignes en service sont représentées en traits pleins, et les lignes inactives en traits interrompus. Les organes de coupures ouverts sont représentés évidés, et les organes de coupure fermés sont représentés remplis.

On décrira ci-dessous un procédé utilisant une liqueur d’attaque acide.

L’installation d’exploitation 1 est conçue pour la mise en oeuvre de ce procédé d’exploitation.

Inversement, le procédé d’exploitation est particulièrement adapté pour être mis en oeuvre à l’aide de l’installation d’exploitation 1. Il pourrait toutefois être mis en oeuvre avec une installation d’exploitation différente.

Ce procédé est spécialement conçu pour permettre d’optimiser l’exploitation quand le bloc 3 de cellules 5 est en fin de vie.

Le procédé comprend une phase d’exploitation courante, au cours de laquelle les opérations suivantes sont mises en oeuvre :

- collecte du lixiviat produit par au moins une cellule 5 en recyclage du bloc 3, ledit lixiviat formant le lixiviat recyclé ;

- injection du lixiviat recyclé dans au moins une cellule 5 dudit bloc 3.

Ainsi, dans la description qui va suivre, le lixiviat provenant de l’au moins une cellule en recyclage 5 est appelé lixiviat recyclé.

Selon un premier mode réalisation du procédé représenté sur la figure 2, la phase d’exploitation courante comprend également une opération de collecte du lixiviat produit par au moins une cellule de production 5 du bloc 3, et de transfert dudit lixiviat vers une usine de traitement. Ce lixiviat est appelé ici lixiviat transféré.

Pendant l’opération d’injection, le lixiviat recyclé est injecté dans l’au moins une cellule de production 5.

La ou les cellules de production sont différentes de la ou les cellules en recyclage.

Typiquement, pendant la phase courante, 5 cellules sont des cellules en recyclage, et 10 cellules sont des cellules de production. Ceci est le cas notamment au début de l’opération de recyclage partiel en fin de vie.

Dans l’exemple représenté sur la figure 2, les deux cellules 5 situées en bas sont les cellules en recyclage. La troisième cellule 5, située au-dessus, est la cellule de production. Pendant la phase courante, la liqueur d’attaque est injectée dans la ou chaque cellule en recyclage 5, de manière concomitante avec la collecte du lixiviat recyclé.

De même, pendant la phase courante, la liqueur d’attaque est injectée dans la ou chaque cellule de production de manière concomitante à la collecte du lixiviat transféré.

La liqueur d’attaque est par exemple une solution contenant 2 grammes d’acide par litre.

Le fait d’injecter la liqueur d’attaque dans les cellules en recyclage 5 permet de ralentir le processus naturel de remontée des pH dans ces cellules, et donc d’accroître la durée d’exploitation résiduelle de ces cellules.

Le lixiviat transféré est envoyé à l’usine de traitement 19. Il est collecté à part, le lixiviat recyclé, n’étant jamais mélangé avec le lixiviat transféré.

De préférence, le procédé comprend une opération de traitement du lixiviat recyclé, effectuée avant l’opération d’injection. Cette opération est typiquement une opération d’acidification du lixiviat recyclé, provenant du ou de chaque cellule en recyclage. Le lixiviat recyclé est acidifié typiquement jusqu’à une valeur de 30 grammes d’acide par litre.

La configuration de l’installation d’exploitation 1 pendant la phase courante est illustrée sur la figure 2.

Les organes de coupure de collecte 15 des conduits de collecte 13 associés à la ou chaque cellule en recyclage sont ouverts. En revanche, les organes de coupure de production 23 des conduits de production 21 associés à la ou chaque cellule en recyclage sont fermés.

Pour la ou chaque cellule de production 5, l’organe de coupure de production 23 associé est ouvert, et l’organe de coupure de collecte 15 est fermé.

L’organe de coupure 51 intercalé sur le collecteur d’alimentation 27 est ouvert. De même, les organes de coupure d’alimentation 33 associés à la ou chaque cellule en recyclage 5 et à la ou chaque cellule de production 5 sont ouverts.

L’organe de coupure de recyclage 37 de chaque conduit de recyclage 35 associé à la ou chaque cellule de production 5 est ouvert. Les organes de coupure de recyclage 37 des lignes de recyclage 35 associées aux autres cellules 5 sont fermés.

Les organes de coupure 75, 73, 77 intercalés le long du collecteur de recyclage 1 1 sont ouverts. L’unité de traitement 53 est fonctionnelle, et alimente la branche 39 via le conduit 57. Les organes de coupure 46 et 61 sont ouverts. Les organes de coupure 47 et 49 sont fermés.

Ainsi, le lixiviat transféré produit par la ou chaque cellule de production 5, est dirigé vers le collecteur de production 17 via le ou chaque conduit de production 21 correspondant. Elle est ensuite dirigée jusqu’à l’usine de traitement 19. Le lixiviat recyclé, provenant de la ou chaque cellule en recyclage 5, est collecté par le collecteur de recyclage 1 1 , via les conduits de collecte 13. Le lixiviat recyclé est acidifié par le module de traitement 53 qui est configuré pour faire un appoint d’acide.

Le lixiviat recyclé acidifié est injecté dans la ou chaque cellule en production 5 via le ou chaque conduit de recyclage 35 correspondant.

Il se mélange à la liqueur d’attaque provenant du collecteur d’alimentation 27 via le conduit d’alimentation 31 correspondant.

De manière concomitante, les cellules 5 en recyclage sont alimentées par la liqueur d’attaque via les conduits d’alimentation 31 correspondants.

Le lixiviat recyclé contient le composant chimique extrait de la ou chaque cellule en recyclage. Il est réinjecté dans la ou chaque cellule de production 5, de telle sorte que le lixiviat provenant de la ou chaque cellule de production 5 comporte une concentration en composant chimique nettement plus élevée que le lixiviat provenant de la ou chaque cellule en recyclage 5.

A la fin de la phase courante, l’exploitation de la ou chaque cellule en recyclage est arrêtée.

Cette exploitation est arrêtée typiquement quand les remontées de pH dans les cellules viennent colmater les puits de production 9 correspondants ou que les seuils de coupure économiques du procédé ont été atteints.

Une nouvelle phase démarre alors dans laquelle :

- l’au moins une cellule 5 dans laquelle était injecté le lixiviat recyclé à la phase courante devient l’au moins une cellule en recyclage 5 pendant la nouvelle phase ;

- le lixiviat recyclé pendant la nouvelle phase est injecté dans au moins une nouvelle cellule 5 du bloc 3.

La nouvelle phase met en œuvre les mêmes opérations que celles décrites pour la phase courante. Seule la circulation du lixiviat et de la liqueur d’attaque est modifiée.

Ce changement de circulation du lixiviat et de la liqueur d’attaque est effectué facilement, puisqu’il suffit de modifier la position des organes de coupure pour basculer de la phase courante à la nouvelle phase.

Le bloc 3 de cellules 5 est parcouru par un flux souterrain s’écoulant dans un sens déterminé. Ce flux souterrain correspond à la nappe phréatique non potable, ou à une rivière souterraine parcourant la mine. Aucune de ces eaux n’a d’autres applications que minières. Le sens d’écoulement du flux souterrain à l’intérieur du bloc 3 est connu. Il est typiquement déterminé par des études hydrogéologiques, avant le début de l’exploitation de la mine. Le sens d’écoulement du flux est représenté par une flèche F sur la figure 2. Selon le procédé d’exploitation de l’invention, l’exploitation des cellules 5 du bloc 3 est arrêtée progressivement, selon ledit sens du flux.

On entend par-là que les premières cellules 5 à être arrêtées seront les cellules situées vers l’amont du flux. Les dernières cellules 5 à être arrêtées seront les cellules situées vers l’aval du flux.

Ainsi, pour une phase d’exploitation donnée, la ou les cellules 5 en recyclage seront situées relativement vers l’amont, et la ou les cellules 5 de production seront situées relativement vers l’aval.

Au moment du passage à la phase suivante, la ou les nouvelles cellules, dans lesquelles le lixiviat est recyclé, seront situées à l’aval de la ou des cellules de production de la phase précédente. Une de ces nouvelles cellules est représentée en traits interrompus sur la figure 2.

Le procédé d’exploitation comporte ainsi plusieurs phases d’exploitation successives. A l’issue de chaque phase d’exploitation, une ou plusieurs cellules sont mises à l’arrêt, typiquement celles qui sont situées le plus en amont par rapport au sens d’écoulement du flux. Le procédé d’exploitation se termine quand toutes les cellules du bloc ont été mises à l’arrêt.

Le procédé qui vient d’être décrit possède de multiples avantages.

Il permet de réduire le volume de lixiviat produit par le bloc 3 en fin de production, c’est-à-dire en fin d’exploitation minière du bloc. Le volume de lixiviat envoyé à l’usine de traitement via les réseaux hydrauliques en charge, convoyant usuellement les solutions produites, est ainsi réduit.

Ceci permet aux opérateurs des réseaux de ne pas saturer les réseaux hydrauliques en charge, tout en optimisant la production globale au niveau de la mine. Ceci permet également de ne pas diminuer la concentration moyenne en composant chimique des solutions envoyées à l’usine de traitement. Ceci permet en conséquence d’éviter les surconsommations spécifiques de réactifs à l’usine de traitement.

Le procédé permet également d’augmenter le pourcentage de récupération des réserves du bloc 3, et donc d’abaisser le seuil de coupure économique de production du bloc 3.

Ceci permet de valoriser potentiellement des ressources non classées en réserve, dans le cas où il est possible d’abaisser significativement la valeur du seuil de coupure économique de production d’un bloc 3.

Le procédé décrit permet également de préparer la remédiation des réservoirs hydrauliques miniers utilisés lors d’une opération d’exploitation par lixiviation in situ. La remontée de pH est supervisée jusqu’à l’impossibilité d’exploitation hydraulique des cellules, du fait de la précipitation de certains composés venant boucher les pores de la cellule et les crépines des puits producteurs.

Un second mode de réalisation du procédé d’exploitation de l’invention va maintenant être décrit en référence à la figure 3. Seuls les points par lesquels le second mode de réalisation se différencie du premier seront détaillés ci-dessous.

Les éléments identiques ou assurant la même fonction seront désignés par les mêmes références.

Le second mode de réalisation ne comporte qu’une seule phase d’exploitation.

Ainsi, toutes les cellules 5 du bloc sont des cellules de recyclage. On entend par là que le lixiviat produit par chaque cellule 5 du bloc 3 est dirigé vers le collecteur de recyclage 1 1. Le collecteur de production 17 ne reçoit aucun lixiviat provenant des cellules du bloc. Ainsi, tout le lixiviat est recyclé.

Le lixiviat recyclé est réinjecté dans toutes les cellules 5 du bloc. En d’autres termes, chaque cellule 5 du bloc reçoit une partie du lixiviat recyclé.

Les cellules 5 du bloc 3 sont alimentées seulement par le lixiviat recyclé, et ne reçoivent pas de liqueur d’attaque.

La phase d’exploitation unique comprend une opération de séparation au cours de laquelle une phase concentrée en l’au moins un composant chimique est séparée du lixiviat recyclé

En d’autres termes, au cours de l’opération de séparation, l’au moins un composant chimique est séparé du lixiviat recyclé et transféré vers une phase concentrée.

La concentration en composant chimique d’intérêt du lixiviat recyclé à l’issue de l’opération de séparation est fonction de la nature du composant chimique. Pour l’uranium, elle est inférieure à 25 milligrammes par litre, généralement inférieure à 15 milligrammes par litre, voire inférieure à 5 milligrammes par litre.

Le lixiviat recyclé, avant l’opération de séparation, présente typiquement une concentration en composant chimique d’intérêt de 40% de la concentration moyenne produite sur le champ minier. Le procédé de l’invention n’est économiquement viable que si le lixiviat recyclé, avant l’opération de séparation, présente une concentration en composant chimique d’intérêt typiquement supérieure à 10% de la concentration moyenne produite sur le champ minier.. En dessous de cette valeur, le procédé n’est pas économiquement viable à cause des réactifs consommés à l’usine de traitement et du coût d’investissement.

L’opération de séparation est effectuée comme décrit plus haut en référence à la figure 1. Elle est par exemple effectuée à l’aide de résines échangeuses d’ions, ou d’un procédé d’extraction liquide/liquide par solvant.

La phase concentrée est stockée in situ pendant une durée déterminée. Par exemple, une quantité de phase concentrée correspondant à un mois de production est stockée in situ.

Cette phase concentrée est ensuite transférée à l’usine de traitement 19, où l’au moins un composant chimique est séparé de la phase concentrée.

La méthode de transfert est comme décrit plus haut en référence à la figure 1. Quand l’opération de séparation est réalisée à l’aide de résines échangeuses d’ions, c’est l’unité de traitement elle-même qui est par exemple désaccouplée du collecteur de recyclage 1 1 , puis transportée à l’usine 19. En variante, les résines sont éluées et l’éluât est transféré dans un réservoir mobile. Selon une autre variante, une partie des résines est transférée dans un réservoir mobile et transportée dans ce réservoir mobile vers l’usine de traitement.

Quand l’opération de séparation met en œuvre un solvant, le solvant usé contenant le composant chimique est transféré dans un réservoir mobile, le réservoir étant ensuite transporté jusqu’à l’usine de traitement.

Le lixiviat recyclé fait de préférence l’objet d’une opération de traitement avant injection. Typiquement, ce traitement est un traitement d’acidification du lixiviat recyclé.

L’acidification du lixiviat recyclé est effectuée par exemple par ajout d’une solution acide à 30 grammes d’acide par litre, typiquement à 30 grammes de H2SO4 par litre, .

Le lixiviat collecté, après acidification, présente une concentration d’acide comprise entre 2 et 10 grammes d’acide par litre, en fonction de la saturation en acide du réservoir minier. Cette concentration est par exemple comprise entre 2 et 10 grammes de H 2 SO4 par litre.

Dans le second procédé, l’exploitation de chaque cellule 5 est arrêtée lorsque la remontée de pH dans ladite cellule vient colmater le ou chaque puits producteur 9 associé à la cellule.

La configuration de l’installation d’exploitation 1 pendant le second mode de réalisation de l’invention va maintenant être décrit. Les organes de coupure de collecte 15 sont tous ouverts. Les organes de coupure de production 23 sont tous fermés. Le lixiviat provenant des différentes cellules 5 est donc dirigé via les conduits de collecte 13 jusqu’au collecteur de recyclage 1 1 . 11 forme le lixiviat recyclé.

Le lixiviat recyclé est dirigé, à partir du collecteur de recyclage 1 1 jusqu’au module de séparation 63. Pour ce faire, l’organe de coupure 73 situé entre les points 66 et 68 est fermé. En revanche les organes de coupure 75, 69, 71 et 77 sont ouverts. Le lixiviat recyclé est ainsi dirigé du collecteur de recyclage 1 1 via le conduit amont 65 jusqu’au module de séparation 63, puis du module de séparation 63 via le conduit aval 67 jusque dans la partie aval du collecteur de recyclage 1 1.

Les organes de coupure 47 et 49 sont fermés. En revanche, les organes de coupure 46 et 61 sont ouverts. Le lixiviat recyclé, après passage dans le module de traitement 63, s’écoule donc via le conduit de dérivation 41 jusqu’à la branche 39. L’unité de traitement 53 injecte une quantité d’acide à 30 g/l dans le lixiviat recyclé, via le conduit 57. L’organe de coupure 59 est ouvert.

Puis, le lixiviat recyclé et acidifié est injecté dans les cellules 5 par les conduits de recyclage 35. Les organes de coupure de recyclage 37 sont ouverts.

Le collecteur d’alimentation 27 est inactif, l’organe de coupure 51 étant fermé. Les organes de coupure d’alimentation 33 sont également fermés.

Ce procédé d’exploitation présente également de multiples avantages.

Ce procédé permet l’exploitation d’un bloc de cellule isolé et non raccordé fluidiquement aux réseaux hydrauliques en charge. Plus précisément, le bloc 3 est isolé des réseaux hydrauliques en charge raccordant le bloc 3 à l’usine de traitement 19. Il est également isolé des réseaux hydrauliques en charge fournissant la liqueur d’attaque.

Du fait que le bloc 3 en fin de production est isolé des réseaux hydrauliques en charge qui convoient les solutions produites à l’usine de traitement, les opérateurs de ces réseaux hydrauliques peuvent ne pas saturer les conduites en charge par des lixiviats très dilués et optimiser la production globale au niveau de la mine.

De nouveau, le procédé selon l’invention permet de maintenir la concentration moyenne des lixiviats envoyés à l’usine de traitement, et d’éviter les surconsommations spécifiques de réactifs dans cette usine.

Le pourcentage de récupération des réserves du bloc peut être augmenté. La valeur de seuil de coupure économique de production du bloc est abaissée, ce qui permet de valoriser des ressources non classées en réserve en cas d’abaissement significatif de la valeur du seuil de coupure économique de production d’un bloc.

Dans l’exemple de réalisation décrit plus haut, le bloc est totalement isolé des réseaux hydrauliques en charge. En variante, certaines cellules sont alimentées en liqueur d’attaque provenant de l’usine de traitement. Ces cellules sont des cellules de production, le lixiviat remontant de ces cellules étant dirigé vers l’usine de traitement et non pas recyclé à travers un module de séparation