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Title:
METHOD FOR NON-DESTRUCTIVE TESTING OF A CASING BY COLORIMETRY
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2018/154235
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a method for non-destructive testing of the heating of a predetermined zone (24) to be tested of a part (10) made of polymer material, the method including the following steps: a) taking at least one colorimetry measurement on said predetermined zone (24) to be tested and obtaining the value ap of the parameter a of the colorimetric space CIELAB; b) taking at least one colorimetry measurement on a reference zone (26) of said part (10) and obtaining the value ap/ref of the parameter a of the colorimetric space CIELAB; c) calculating Δap = ap— ap/ref; and d) establishing a risk of heating of said predetermined zone (24) to be tested if Δap is higher than a threshold value A1.

Inventors:
ROMERO JEAN-LOUIS (FR)
COULETTE JEAN-PIERRE (FR)
MAINCZYK ANGÉLIQUE (FR)
Application Number:
PCT/FR2018/050407
Publication Date:
August 30, 2018
Filing Date:
February 21, 2018
Export Citation:
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Assignee:
SAFRAN AIRCRAFT ENGINES (FR)
International Classes:
F01D21/00; G01N21/25
Domestic Patent References:
WO2013050691A12013-04-11
Foreign References:
US20050067569A12005-03-31
US20140096350A12014-04-10
JPS6159242A1986-03-26
JP2008180607A2008-08-07
Other References:
None
Attorney, Agent or Firm:
ERNEST GUTMANN - YVES PLASSERAUD SAS - JOLLY CHRISTOPHE, DERAMBURE CHRISTIAN, DESAIX ANNE, LEJEUNE ANNE, PERNOT PIERRE, PICHAT THIERRY, ROBERT MATHIAS, SELLIN CAROLE (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

Procédé de contrôle non destructif de réchauffement d'une zone déterminée (24) à contrôler d'une pièce (10) en matériau polymère, le procédé comportant les étapes suivantes :

a) réaliser au moins une mesure de colorimétrie sur ladite zone déterminée (24) à contrôler et obtenir la valeur ap du paramètre a de l'espace colorimétrique CIELAB,

b) réaliser au moins une mesure de colorimétrie sur une zone de référence (26) de ladite pièce (10) et obtenir la valeur ap/ref du paramètre a de l'espace colorimétrique CIELAB,

c) calculer Δαρ = app/ref ,

d) établir un risque d'échauffement de ladite zone déterminée (24) à contrôler si Δαρ est supérieur à une valeur seuil Al.

Procédé selon la revendication 1 , comprenant en outre les étapes suivantes :

- obtenir la valeur bp du paramètre b et la valeur Lp du paramètre L de ladite au moins une mesure de colorimétrie effectuée à l'étape a),

- obtenir la valeur bp/ref du paramètre b et la valeur Lp/ref du paramètre L de ladite au moins une mesure de colorimétrie effectuée à l'étape b),

- calculer àbp = bp - bp/ref et calculer ALp = Lp - Lp/ref ,

- établir un risque d'échauffement de ladite zone déterminée (24) à contrôler si toutes les conditions suivantes sont vérifiées :

o Δαρ est supérieur à une valeur seuil A2, A2 étant inférieur à Al,

o Abp est supérieur à une valeur seuil Bl,

o ALp est inférieur à une valeur seuil Ll. Procédé selon la revendication 1 ou 2, dans lequel le seuil Al est déterminé en utilisant une base de données de référence comprenant des mesures de colorimétrie réalisées sur une pluralité de premiers échantillons (12) en matériau polymère, en particulier à fibres de renfort, ayant été soumis à une température déterminée durant une période de temps déterminée.

Procédé selon la revendication 3, dans lequel les seuils A2, 51, Ll sont déterminés en utilisant lesdites mesures de colorimétrie stockées dans la base données de référence.

Procédé selon la revendication 3 ou 4, dans lequel l'établissement de la base de données comprend les étapes suivantes :

- pour chaque premier échantillon (12), obtenir la valeur a' du paramètre a de l'espace colorimétrique CIELAB, à partir d'au moins une mesure de colorimétrie,

- pour chaque premier échantillon (12), calculer Δα' = a' - a'ref, où :

o a'ref correspond à la valeur du paramètre a de l'espace colorimétrique CIELAB, cette valeur ayant été obtenue sur un second échantillon (14) en matériau polymère, en particulier à fibres de renfort, ayant le même temps d'existence que ledit premier échantillon (12) considéré et ayant été maintenu à une température comprise dans une plage de températures, telle que celle de préservation de l'intégrité mécanique du second échantillon (14) ou bien telle qu'une plage entre 0 et 40 °C pouvant prendre en compte en outre l'exposition aux rayonnements dans le domaine ultraviolet,

- effectuer un test de détermination des propriétés mécaniques de chacun des premiers échantillons (12), 1ί

- déterminer le seuil Al à partir d'une comparaison des données issues des tests effectués à l'étape précédente et des valeurs Δα' contenues en base de données.

6. Procédé selon la revendication 5, dans lequel l'établissement de la base de données comprend également les étapes suivantes :

- pour chaque premier échantillon (12), obtenir les valeurs L' et b' des paramètres respectifs L et b de l'espace colorimétrique CIELAB, à partir d'au moins une mesure de colorimétrie,

- pour chaque premier échantillon, calculer Ab' - b' - b'ref et AL' - L L où .

o b'ref et L'ref correspondent respectivement aux valeurs des paramètres b et L de l'espace colorimétrique CIELAB, ces valeurs ayant été obtenues sur un second échantillon (14) en matériau polymère, en particulier à fibres de renfort, ayant le même temps d'existence que ledit premier échantillon (12 )considéré et ayant été maintenu à une température comprise dans une plage de températures, telle que celle de préservation de l'intégrité mécanique du second échantillon (14) ou bien telle qu'une plage entre 0 et 40 °C pouvant prendre en compte en outre l'exposition aux rayonnements dans le domaine ultraviolet,

- déterminer les seuils A2, Bl et Ll à partir d'une comparaison des données issues desdits tests et des valeurs Δα', Ab' et AL' contenues en base de données.

Procédé selon la revendication 5 ou 6, dans lequel ledit test comprend au moins une étape de test mécanique de la pièce, par exemple en traction et/ou compression.

Procédé selon l'une des revendications précédentes, comprenant en outre les étapes suivantes : - calculer la différence de couleur ΔΕρ entre les mesures de colorimétrie obtenues aux étapes a) et b),

à partir de la valeur ΔΕρ obtenue à l'étape précédente, déterm iner la période de temps durant laquelle ladite zone à contrôler de la pièce (10) a été soumise à une température d'échauffement déterminée et déterminer ladite température d'échauffement, en utilisant une base de donnée de référence comprenant des valeurs Δ£" de différence de couleurs obtenues à partir d'une pluralité d'échantillons (12) en matériau polymère ayant été soumis à une température déterminée durant une période de temps déterminée.

9. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que chaque valeur considérée des paramètres L, a, b de l'espace colorimétrique CIELAB est obtenue en effectuant la moyenne d'au moins cinq mesures successives de colorimétrie à l'endroit considéré.

10. Procédé selon l'une des revendications précédentes, dans lequel en cas d'établissement d'un risque d'échauffement, le procédé comprend en outre une étape subséquente à l'étape d) de réalisation d'une analyse physico-chimique de la zone déterminée (24) à contrôler de la pièce (10) de manière à statuer sur l'état d'endommagement thermique de ladite zone déterminée.

1 1 . Procédé selon l'une des revendications précédentes, dans lequel le matériau polymère comprend des fibres de renfort.

12. Procédé selon l'une des revendications précédentes, dans lequel il comprend une étape de nettoyage de la surface sur laquelle une mesure de colorimétrie est destinée à être réalisée.

Description:
PROCEDE DE CONTROLE NON DESTRUCTIF D'UN CARTER PAR

COLORIMETRIE

La présente invention concerne un procédé de contrôle non destructif d'une pièce comprenant une matrice, par exemple en polymère. En particulier, des fibres de renfort peuvent être intégrées à la matrice.

Classiquement, l'extrémité amont d'une turbomachine comprend une soufflante comprenant une roue formée d'une pluralité d'aubes entourées extérieurement par un carter annulaire qui peut être réalisé en matériau métallique ou en matériau composite comprenant une matrice intégrant des fibres de renfort, telle qu'une matrice polymère par exemple du polymère époxyde, et des fibres de renforts en fibre de carbone ou fibres de verre. Ce carter permet une compression initiale de l'air entrant dans la turbomachine et assure également une fonction de confinement des aubes en cas de perte de l'une d'entre elles. Le carter de soufflante est entouré par une pluralité de conduits d'alimentation d'équipements, notamment par un conduit d'alimentation en air sous pression, à une température de l'ordre de 200°C, d'un moteur nommé APU (auxiliary power unit) servant au démarrage du turboréacteur ainsi qu'à l'alimentation en électricité de la cabine de l'avion lorsque l'avion est au sol.

En cas de disfonctionnement, telle qu'une fuite, de la conduite d'alimentation en air sous pression, l'air peut conduire à un échauffement local important du carter puisque la température de l'air est de l'ordre de 200°C. Lorsque le carter est réalisé en matériau métallique, par exemple en aluminium, réchauffement n'impacte par l'intégrité mécanique du carter. Dans le cas d'un carter à matrice intégrant des fibres de renforts, sa tenue mécanique suite à un échauffement doit pouvoir être garantie.

On comprend donc que le contrôle non destructif d'un carter composite à matrice avec fibres de renforts est particulièrement important et l'est d'autant plus qu'un carter composite s'avère très coûteux. Il a ainsi été proposé d'appliquer des peintures thermosensibles sur le carter. Toutefois, la durée de vie de ces peintures limite fortement leur intérêt puisqu'un moteur peut être utilisé durant des périodes supérieures à la durée de vie de ces peintures, en particulier pour les avions du type longs ou moyens courriers. En outre, lors de la dépose d'un moteur, celui-ci subit de manière conventionnelle un nettoyage par décapage qui induit un retrait total de la couche de peinture thermosensible, impliquant une nouvelle étape d'application d'une couche de peinture. Enfin, si une peinture thermosensible permet de rendre visuellement compte de l'état de chauffe d'une zone donnée d'un carter, elle ne s'avère être qu'une mesure indirecte de l'état de la structure interne du carter et ne permet pas une quantification précise de la structure interne du carter.

L'invention a notamment pour but d'apporter une solution simple, efficace et économique aux problèmes de l'art antérieur décrit précédemment.

A cet effet, elle propose un procédé de contrôle non destructif de réchauffement d'une zone déterminée à contrôler d'une pièce en matériau polymère, le procédé comportant les étapes suivantes :

a) réaliser au moins une mesure de colorimétrie sur ladite zone déterminée à contrôler et obtenir la valeur a p du paramètre a de l'espace colorimétrique CIELAB,

b) réaliser au moins une mesure de colorimétrie sur une zone de référence de ladite pièce et obtenir la valeur a p/ref du paramètre a de l'espace colorimétrique CIELAB,

c) calculer Δα ρ = a p — a p / re f ,

d) établir un risque d'échauffement de ladite zone déterminée à contrôler si Δα ρ est supérieur à une valeur seuil Al.

Le procédé selon l'invention permet de déterminer si la pièce examinée a subi ou non une surchauffe au-delà d'une limite acceptable. En pratique, si un risque de surchauffe est établi, une analyse physico-chimique de la pièce est réalisée de manière à déterminer plus précisément le niveau d'échauffement. Toutefois, une analyse physico-chimique doit être effectuée en laboratoire, ce qui nécessite un démontage de la pièce de l'ensemble mécanique sur lequel elle est montée. Ainsi, lorsque la pièce à contrôler est un carter de la turbomachine, le contrôle en laboratoire impose une dépose du moteur de l'avion et augmente fortement les temps d'immobilisation de l'avion et par conséquent les coûts d'exploitation.

L'invention propose d'établir un risque d'échauffement d'une zone donnée d'une pièce par comparaison à une partie de référence supposée saine, c'est-à-dire n'ayant pas subi d'échauffement, de la pièce examinée, ce qui permet d'établir une référence sur la pièce elle-même afin de tenir compte des variations normales du paramètre a dues à l'environnement externe dans lequel la pièce a vécu depuis sa fabrication. Le terme « normale » se réfère aux conditions standards d'utilisation de la pièce permettant d'avoir une durée de vie prédéterminée de la pièce.

Dans l'espace colorimétrique CIELAB, la variation de la valeur du paramètre a renseigne sur le niveau de surchauffe subi par la zone déterminée à contrôler de la pièce.

Le seuil Al peut être déterminé en utilisant une base de données de référence comprenant des mesures de colorimétrie réalisées sur une pluralité d'échantillons de référence en matériau polymère, en particulier à fibres de renfort, ayant été soumis à une température déterminée durant une période de temps déterminée. A partir d'une pluralité de mesures du paramètre a, on établit un seuil Al en-deçà duquel l'intégrité mécanique de la pièce ne peut pas être garantie sans analyse physico-chimique.

La valeur Δα ρ renseigne sur le niveau (composante) de couleur rouge présent dans la zone donnée qui est contrôlée.

Dans la demande, l'espace colorimétrique CIELAB désigne le système CIEL * a * b * ou l'acronyme CIE désigne la Commission Internationale de l'Eclairage. Les astérisques ont été volontairement omis dans le texte pour éviter d'alourdir les notations. Dans le présent document l'espace CIELAB correspond à celui défini par la norme NF EN ISO 1 1664-4 (201 1 -07-01 ) dont le titre est « Colorimétrie - Partie 4 : espace chromatique L * a * b * CIE 1976 ».

Le procédé peut en outre comprendre les étapes suivantes :

- obtenir la valeur b p du paramètre b et la valeur L p du paramètre L de ladite au moins une mesure de colorimétrie effectuée à l'étape a),

- obtenir la valeur b v/ref du paramètre b et la valeur L p/ref du paramètre L de ladite au moins une mesure de colorimétrie effectuée à l'étape b),

- calculer àb p - b p - b p/re f et calculer AL p - L p - L P/re f,

- établir un risque d'échauffement de ladite zone déterminée à contrôler si toutes les conditions suivantes sont vérifiées :

o Δα ρ est supérieur à une valeur seuil A2, A2 étant inférieur à Al,

o Ab p est supérieur à une valeur seuil 51,

o AL p est inférieur à une valeur seuil Ll.

La valeur Ab p renseigne sur le niveau de jaunissement de la zone déterminée qui est contrôlée. II est rappelé que, dans cet espace de couleurs, la valeur du paramètre b évolue depuis des valeurs négatives jusqu'à des valeurs positives, c'est-à-dire du bleu vers le jaune. La variation de la valeur du paramètre L renseigne sur l'évolution de la luminance/clarté et évolue de la valeur 0 correspondant au noir jusqu'à la valeur 100 correspond au blanc. Le seuil Ll permet de renseigner sur la diminution de clarté de la zone contrôlée par rapport à la zone de référence.

Ainsi, si lors de l'étape d), le risque de surchauffe n'est pas établi, le procédé consiste à effectuer trois comparaisons successives dont les résultats positifs impliquent l'établissement d'un risque. Selon une caractéristique de l'invention, les seuils A2, Bl, Ll sont déterminés en utilisant lesdites mesures de colorimétrie stockées dans la base de données de référence.

Selon une autre caractéristique de l'invention, l'établissement de la base de données comprend les étapes suivantes :

- pour chaque premier échantillon, obtenir la valeur a' du paramètre a de l'espace colorimétrique CIELAB, à partir d'au moins une mesure de colorimétrie,

- pour chaque premier échantillon, calculer Δα' - a' - a' ref , où :

o a' ref correspond à la valeur du paramètre a de l'espace colorimétrique CIELAB, cette valeur ayant été obtenue sur un second échantillon en matériau polymère, en particulier à fibres de renfort, ayant le même temps d'existence que ledit premier échantillon considéré et ayant été maintenu à une température comprise dans une plage de températures, telle que celle de préservation de l'intégrité mécanique du second échantillon ou bien telle qu'une plage entre 0 et 40 °C pouvant prendre en compte en outre l'exposition aux rayonnements dans le domaine ultraviolet,

- effectuer un test de détermination des propriétés mécaniques de chacun des premiers échantillons,

- déterminer le seuil Al à partir d'une comparaison des données issues des tests effectués à l'étape précédente et des valeurs Δα' contenues en base de données.

L'établissement de la base de données comprend également les étapes suivantes :

- pour chaque premier échantillon, obtenir les valeurs L' et b' des paramètres respectifs L et b de l'espace colorimétrique CIELAB, à partir d'au moins une mesure de colorimétrie, - pour chaque premier échantillon, calculer Ab' = b' - b' ref et AL' = L L où .

o b' re f et L' re f correspondent respectivement aux valeurs des paramètres b et L de l'espace colorimétrique CIELAB, ces valeurs ayant été obtenues sur un second échantillon en matériau polymère, en particulier à fibres de renfort, ayant le même temps d'existence que ledit premier échantillon considéré et ayant été maintenu à une température comprise dans une plage de températures, telle que celle de préservation de l'intégrité mécanique du second échantillon ou bien telle qu'une plage entre 0 et 40 °C pouvant prendre en compte en outre l'exposition aux rayonnements dans le domaine ultraviolet,

- déterminer les seuils A2, 51 et Ll à partir d'une comparaison des données issues desdits tests et des valeurs Δα', Ab' et AL' contenues en base de données.

Selon l'invention, le test des propriétés mécaniques des premiers échantillons peut comprendre au moins une étape de test mécanique de la pièce, par exemple en traction et/ou compression.

Le procédé peut encore comprendre les étapes suivantes :

- calculer la différence de couleur AE p entre les mesures de colorimétrie obtenues aux étapes a) et b),

à partir de la valeur AE p obtenue à l'étape précédente, déterm iner la période de temps durant laquelle ladite zone à contrôler de la pièce a été soumise à une température d'échauffement déterminée et déterminer ladite température d'échauffement, en utilisant une base de donnée de référence comprenant des valeurs AE' de différence de couleurs obtenues à partir d'une pluralité d'échantillons en matériau polymère ayant été soumis à une température déterminée durant une période de temps déterminée.

La valeur ΔΕ ρ est déterminée pour ladite zone à contrôler en effectuant le calcul ΔΕ ρ = AL p 2 + Δα ρ 2 + àb p 2 . Les valeurs Δ£" sont déterminées pour chaque premier échantillon en effectuant le calcul ΔΕ' = VAL' 2 + Δα' 2 + Ab' 2 .

Pour limiter les erreurs de mesure et moyenner la variabilité expérimentale, chaque valeur considérée des paramètres L, a, b de l'espace colorimétrique CIELAB peut être obtenue en effectuant la moyenne d'au moins cinq mesures successives de colorimétrie à l'endroit considéré.

Selon l'invention, en cas d'établissement d'un risque d'échauffement, le procédé peut également comprendre en outre une étape subséquente à l'étape d) de réalisation d'une analyse physico-chimique de la zone déterminée à contrôler de la pièce de manière à statuer sur l'état d'endommagement thermique de ladite zone déterminée.

La pièce analysée peut être en matériau polymère comprenant des fibres de renfort.

De préférence, une étape de nettoyage de la surface sur laquelle une mesure de colorimétrie est destinée à être réalisée, est effectuée en préalable à ladite mesure de colorimétrie.

L'invention sera mieux comprise et d'autres détails, avantages et caractéristiques de l'invention apparaîtront à la lecture de la description suivante faite à titre d'exemple non limitatif, en référence aux figures suivantes :

- la figure 1 est une vue schématique d'une carter de turbomachine à contrôler ;

- la figure 2 est une vue représentation des axes de l'espace colorimétrique CIELAB utilisé dans le présent document ; - la figure 3 est une vue schématique d'une pluralité d'échantillons ayant chacun subi une oxydation durant un temps donné (verticalement) à une température donné (horizontalement) ;

- la figure 4 est une vue schématique illustrant une ligne de séparation entre une première zone 1 et une seconde zone 2 ;

- la figure 5 est une vue schématique d'un graphe où chaque point représente un échantillon de la figure 3 ayant été soumis à une température inférieure à la température de transition vitreuse du matériau contrôlé, chaque point étant placé sur le graphe en fonction des valeurs de ses paramètres a et b, a étant représenté sur l'axe des abscisses et b étant représenté sur l'axe des ordonnées ;

- la figure 6 est une vue schématique d'un graphe où chaque point représente un échantillon de la figure 3 ayant été soumis à une température supérieure à la température de transition vitreuse du matériau polymère, chaque point étant placé sur le graphe en fonction des valeurs de ses paramètres a et b, a étant représenté sur l'axe des abscisses et b étant représenté sur l'axe des ordonnées ;

- la figure 7 est un logigramme de fonctionnement du procédé de prise de décision lors d'une étape de contrôle non destructif sur une zone donnée à contrôler d'une pièce déterminée telle que le carter de la figure 1 ;

- la figure 8 est un graphe représentant l'évolution de la différence de couleur en fonction du temps pour les échantillons de la figure 3 ;

- la figure 9 est un graphe à plus grande échelle d'une zone donnée du graphe de la figure 8.

Comme expliqué précédemment, le carter 10 de soufflante représenté figure 1 , réalisé en polymère, en particulier à fibres de renfort, peut subir fonctionnement un échauffement local qu'il convient de pouvoir caractériser par une méthode non destructive permettant de déterminer l'état du carter 10 afin de déterminer s'il peut ou non être maintenu en service dans une turbomachine.

La figure 2 représente l'espace CIELAB utilisé dans le présent document pour effectuer l'analyse des données colorimétriques obtenues sur la pièce à contrôler ainsi que pour établir la base de données de référence sur une pluralité de premiers échantillons. L'espace CIELAB est un système qui permet de représenter les composantes trichromatiques suivant trois axes orthogonaux entre eux. L'axe L (ou L * ) représente l'axe de luminosité ou de clarté (luminance) (noir parfait : L - 0 ; blanc parfait : L - 100). L'axe a (ou a * ) représente l'axe allant du vert (valeurs négatives de a) au rouge (valeurs positives de a). L'axe b (ou b * ) représente l'axe allant du bleu (valeurs négatives de b) au jaune (valeurs positives de b).

Il est de nouveau rappelé que l'espace utilisé est l'espace colorimétrique CIE L * a * b * et que les astérisques ont été volontairement supprimés comme cela est usuel.

Dans ce système de couleur, une différence de couleurs entre une première couleur de coordonnées L^a^ b x et une seconde couleur de coordonnées L 2 , a 2 , b 2 est calculée comme suit :

AL = (L 1 - L 2 )

Aa = ( — a 2 )

Ab = (b ! - b 2 )

Ce mode de calcul de la différence de couleurs est celui utilisé ultérieurement comme cela apparaîtra dans la suite de la description.

L'invention propose d'établir une base de données de référence comprenant des mesures colorimétriques selon le système de couleur CIELAB. Le terme « référence » utilisé ci-après est à comprendre comme désignant un élément de la base de données de référence comprenant les mesures de colorimétrie et plus généralement les données obtenues à partir des échantillons de référence. Pour cela, un lot d'une pluralité de premiers échantillons 12 d'un matériau similaire à la pièce à analyser est constitué. La figure 3 illustre un tel lot qui comprend ainsi plusieurs premiers échantillons 12 de carter 10 en matériau polymère, de préférence à fibres de renfort, agencés sous forme de lignes et de colonnes. Le long d'une ligne donnée, chaque premier échantillon 12 est soumis à une température donnée dont le temps d'exposition est donné par la position le long d'une ligne. Bien évidemment, la base de données devrait comprendre un nombre de premiers échantillons 12 permettant de rendre compte des différents niveaux d'oxydation thermique que le polymère peut subir en conditions réelles de fonctionnement. Ainsi, la base de données devrait comprendre des premiers échantillons 12 ayant été soumis aux températures précitées durant des périodes de temps allant au moins jusqu'à 6 mois.

Dans la configuration représentée à titre d'exemple, les premiers échantillons 12 ont été soumis à des températures en °C de 120, 140, 150, 160, 180, 200, 220 et 240°C durant des périodes en heures s'étalant de 1 jusqu'à 1440 heures qui correspond à une période de 2 mois. L'échantillon 14 positionné dans le coin inférieur gauche de la figure 1 représente un échantillon 12 n'ayant subi aucun échauffement, lequel constitue donc la référence absolu d'un carter 10 sans aucun échauffement thermique. On constate sur la figure 1 que les premiers échantillons 12 s'assombrissent au fur et à mesure que la température augmente et que le temps d'exposition à une température augmente, ce qui est cohérent avec une oxydation thermique du polymère.

La figure 4 représente de manière schématique la figure 3 et comprend une ligne de séparation 16 d'une première zone 1 et d'une seconde zone 2. La première zone 1 correspond à des premiers échantillons 12 qui ont été soumis à une température acceptable durant un période de temps acceptable alors que la seconde zone 2 correspond à des premiers échantillons 12 qui ont été soumis à une température trop importante durant une période de temps donnée. Ainsi, si visuellement il est possible d'établir cette ligne de séparation, il apparaît nécessaire d'établir un ou plusieurs paramètres permettant de rendre compte de manière objective de l'état d'une pièce analysée. C'est ce qui est décrit ci-après par l'établissement de la base de données de référence.

L'établissement de la base de données de référence consiste en premier lieu à effectuer une mesure de colorimétrie pour chacun des premiers échantillons et en déduire les valeurs V, a' et b' des paramètres L, a, b de l'espace colorimétrique CIELAB, à partir d'au moins une mesure de colorimétrie.

Notons tout de suite que les valeurs des paramètres L, a, b peuvent être obtenus à partir de plusieurs mesures de colorimétrie dans chaque zone où une mesure est effectuée, c'est-à-dire pour établir la base de données ou alors lorsque l'on souhaite contrôler une zone déterminée d'une pièce comme cela sera expliqué ultérieurement.

II est maintenant fait référence aux figures 5 et 6 représentant chacune un graphe où chaque point représente un premier échantillon de la figure 3, chaque point étant placé sur le graphe en fonction des valeurs de ses paramètres a et b, a étant représenté sur l'axe des abscisses et b étant représenté sur l'axe des ordonnées. Sur la figure 5, les premiers échantillons ont été soumis à une température inférieure à la température de transition vitreuse du matériau polymère, ici 170°C, et sur la figure 6, les premiers échantillons ont été soumis à une température supérieure à ladite température de transition vitreuse.

Sur la figure 5, on constate qu'un groupe 18 de points se trouve à des valeurs du paramètre a inférieure à zéro alors que, sur la figure 6, pour les premiers échantillons ayant été soumis à une température supérieure à 170°C, on constate qu'un groupe 20 de valeurs du paramètre a sont supérieures à zéro. Dès lors, il est possible d'effectuer une discrimination sur l'état thermique, c'est à dire d'échauffement d'une zone donnée d'une pièce à partir de la mesure de ce paramètre. On notera que sur la figure 6, un second groupe 22 a des valeurs du paramètre a qui sont inférieures à zéro mais ces points correspondent à des temps d'exposition très faible et inférieur à 10h qui ne sont pas à prendre en compte. Sur le graphe de la figure 5, on observe également que la variation s'effectue principalement le long de l'axe b, cette variation permettant de mettre en évidence le jaunissement par vieillissement naturel au cours du temps du polymère et dans le cas d'un carter de soufflante de la résine. Cette variation selon l'axe b est également visible sur la figure 6.

Ainsi, on comprend qu'il est possible, avec une mesure de colorimétrie dans l'espace CIELAB, de faire la différence entre le vieillissement naturel du carter et une surchauffe accidentelle en effectuant une comparaison avec une base de données de référence.

Pour chaque premier échantillon 12, on calcule Δα' = a' - a' ref , Ab' = b' - b' ref et AL' = L'— L' ref , où :

- a' re f , b'ref et L'ref correspondent respectivement aux valeurs des paramètres a, b, L de l'espace colorimétrique CIELAB, ces valeurs ayant été obtenues sur un second échantillon 14 en matériau polymère, en particulier à fibres de renfort, ayant le même temps d'existence que ledit premier échantillon considéré et ayant été maintenu à une température comprise dans une plage de températures, telle que celle de préservation de l'intégrité mécanique du second échantillon 14 ou bien telle qu'une plage entre 0 et 40 °C pouvant prendre en compte en outre l'exposition aux rayonnements dans le domaine ultraviolet. La mesure colorimétrique sur le second échantillon 14 associé à chaque mesure d'un premier échantillon 12 peut être effectuée avec l'échantillon de référence 14 que l'on a conservé dans les conditions évoquées au paragraphe précédent.

Pour chaque premier échantillon 12, on effectue ensuite un test visant à déterminer ses propriétés mécaniques afin de statuer sur son aptitude ou non à constituer un échantillon utilisable dans des conditions déterminées. Ainsi, on détermine si réchauffement subi par chaque premier échantillon rend celui-ci utilisable ou non. Le test effectué peut comprendre au moins une étape de test mécanique de la pièce, par exemple en traction et/ou compression.

On effectue enfin une comparaison des données issues des tests avec les valeurs Δα', Ab' et AL' contenues dans la base de données de référence afin d'établir des seuils Al, A2, Bl et Ll. Le seuil Al correspond à un seuil au-delà duquel on considère que le carter 10 doit être déposé pour subir une inspection plus approfondie de la zone contrôler (figure 7).

Pour effectuer une opération de contrôle non destructif sur le carter 10 de la figure 1 , on effectue tout d'abord les étapes suivantes, schématisées en figure 7 :

a) réalisation d'au moins une mesure de colorimétrie sur ladite zone déterminée 24 à contrôler du carter 10 et obtention de la valeur a p du paramètre a de l'espace colorimétrique CIELAB,

b) réalisation d'au moins une mesure de colorimétrie sur une zone de référence 26 du carter 10 et obtenir la valeur a p/ref du paramètre a de l'espace colorimétrique CIELAB,

c) calculer Aa p = a p — a p / re f,

d) établir un risque d'échauffement de ladite zone déterminée à contrôler si Aa p est supérieur à une valeur seuil Al.

La zone de référence 26 du carter 10 est une zone qui n'a pas subi de dommage thermique.

Dans le cas où la valeur Aa p est inférieure, on effectue une seconde étape visant à déterminer si la pièce doit tout de même subir ou non un contrôle en prenant cette fois en compte la valeur b p du paramètre b et la valeur L p du paramètre L obtenues à partir de la mesure de colorimétrie sur la zone 24 à contrôler du carter, ainsi que la valeur b p/ref du paramètre b et la valeurL p/ref du paramètre L obtenues à partir de la mesure de colorimétrie sur la zone 26 de référence du carter. Le procédé consiste ensuite à calculer Ab p = b p - b p/ref et calculer AL p = L p - Lp/ re f , et établir un risque d'échauffement de ladite zone déterminée 24 à contrôler si toutes les conditions suivantes sont vérifiées :

o Δα ρ est supérieur à une valeur seuil A2, A2 étant inférieur à Al,

o Ab p est supérieur à une valeur seuil Bl,

o AL p est inférieur à une valeur seuil Ll.

Dans ce cas, on cherche à déterminer si la zone testée 24 présente un jaunissement supérieur à la valeur seuil Bl, si la clarté AL p est faible, c'est-à-dire inférieur au seuil Ll tout en ayant un Δα ρ supérieur à une valeur seuil A2 inférieur à Al.

Si l'une des conditions précitées n'est pas vérifiée, la zone 24 à contrôler est considérée comme n'étant pas endommagée et le carter 10 peut être utilisée.

L'opération de contrôle non destructif par colorimétrie peut être effectuée sous l'aile de l'avion, ce qui permet d'avoir une décision rapide et fiable quant à la dépose ou non du carter et réduit les opérations de maintenance inutiles.

Les paramètres Al, A2, Bl, Ll doivent être établis pour chaque type de pièce 10 et sont donc liés au matériau de ladite pièce et sont également fonction de l'appareil de mesure de la colorimétrie.

Ainsi, dans un exemple de réalisation des mesures colorimétriques effectuées avec un colorimètre Konica Minolta CM700d, Al est égal à 4,3, A2 est égal à -1 , Bl est égal à 12,6 et Ll est égal à -0,9.

A partir des mesures précitées de colorimétries contenues en bases de données, il est possible de déterminer la période de temps durant laquelle la zone contrôlée a été soumise à une température déterminée ainsi que cette température. Pour cela, on calcule la différence de couleur AE p =

^AL p 2 + Aa p 2 + Ab p 2 pour la zone testée en utilisant les mesures de colorimétrie obtenues sur la zone testée et sur la zone de référence du carter analysé. Pour chacun des premiers échantillons, on calcul également la différence de couleur AE' = VAL' 2 + Δα' 2 + Ab' 2 à partir des valeurs AL', Δα' et Ab'. A partir des valeurs AE', il est possible de tracer l'évolution de AE' en fonction du temps pour plusieurs températures déterminées comme cela est représenté sur les figure 8 et 9.

La figure 8 représente l'évolution de AE' en fonction du temps pour les températures 120, 140, 150 et 160°C, ces courbes sont respectivement notées ΔΕ[ 20 , ΔΕ 1 ' 0 , ΔΕ[ 50 et AE[ 6Q .

Pour éviter que les courbes de l'évolution de la différence de couleurs ne soient impactées par les valeurs de AE' non pertinentes du fait d'une coloration très claire ou d'une coloration trop sombre, les points associés à de telles valeurs AE' sont supprimés. Une coloration très claire peut être due à une exposition à une température faible durant une période de temps relativement faible. Cette zone correspond à la zone 28 sur la figure 3 et ne peut pas valablement être prise en considération dans l'analyse par colorimétrie. Une coloration trop sombre peut être due à une exposition à une température trop importante durant une période de temps importante. Cette zone correspond à la zone 30 sur la figure 3 et ne peut pas valablement être prise en considération dans l'analyse par colorimétrie.

On se limite donc aux temps d'exposition relativement longs et supérieur à 300h comme cela est représenté sur la figure 9. Avec ce graphe, il est possible à partir d'une mesure AE p obtenue sur une zone donnée d'un carter, de déterminer la température d'exposition en traçant la droite d'ordonnée constante AE p et de rechercher la courbe interceptée qui indique donc la température subie par ladite zone contrôlée et le temps d'exposition représenté par l'abscisse du point d'intersection.