Etat de I'art Les cartilages sont des tissus complexes qu'on trouve dans de nombreux organes des humains et des animaux.

Ainsi, on peut prélever des cartilages au niveau des cloisons nasales, du larynx, de la trachée artère, des bronches, des surfaces articulaires, des cartilages de conjugaison des os longs, de la pointe xyphoïde du sternum, etc...

Chez les poissons chondrichthyens (requins. roussettes, raies, etc...), I'ensemble du squelette est cartilagineux.

Les cartilages sont constitues de nombreuses molécules utilisées comme principes actifs en alimentation diététique humaine et animale, en pharmacie humaine et veterinaire ou en cosmetotogie. Parm : tes moiecutes tes ptus connues on peut citer: les collagènes, les hexosamines et les glycosaminoglycanes (chondroïtine sulfate, kératane sulfatel l'acide hyaturonique).

La majorite de ces molécules nont jusqu'à maintenant extraites de cartilages de bovins. Cependant, depuis t'apparition de t'encephaiite spongiforme bovine (ESB), les industries aiimentaire, pharmaceutique et cosmetique s'inquietent d'une éventuelle contamination de ces extraits par les prions responsables de I'ESB et difficiles a detecter.

L'emploi de squelettes de poissons chondrichtyens peut être un2 solution de substitution aux produits d'origine bovine. Mais les ressources marines ont des limites a la fois quantitatives, economiques et environnementales.

II est donc utile de trouver une autre source de cartilages provenant d'animaux abondants et reconnus comme indemnes de maladies prions. Les volailles domestiques (poulets, dindons, canards, pintades, cailles, pigeons) répondent a ces criteres de securite sanitaire.

Sur le squelette des oiseaux. ! es cartilages utilisables se trouvent principalement sur la pointe du sternum (brechet), sur les surfaces articulaires, et au niveau des cartilages de conjugaison des os longs.

Cependant, ces cartilages ne representent qu'une part très faible du squelette des oiseaux et nous ne connaissons pas de procede capable de les separer et les extraire efficacement en vue d'une production industrielle. Ainsi, par exemple, le brevet US 5 637 321 decrit un prélèvement manuel après dissection au couteau, de cartilages de poulets utilisables pour obtenir du collagène de type 11 utile dans le traitement de l'arthrite. Ur, tel procédé manuel ne permet pas une production industrielle de masse.

L'invention Nous avons invente un procédé mécanisé qui permet la séparation et 1'extraction des cartilages des squelettes des oiseaux domestiques.

Le procédé consiste a broyer des sauelettes d'oiseaux domestiques et a soumettre le broyat a un flux de liquide qui circule dans un recipient de separation. De facon avantageuse, iedit fiux de liquide presente une composante verticale ascendante.

II s'est avere avantageux de broyer les squelettes des oiseaux afin d'obtenir des particules de tailles inférieures à environ un centimetre.

Le liquide de séparation utilisable peut etre simplement de 1'eau ou de la saumure formee d'eau et d'un sel comestible. Dans ce dernier cas, on peut utiliser avantageusement du sel de cuisine (NaCI) pour fabriquer une saumure contenant moins de 32, 5% de sel.

La forme du recipient de separation ainsi que la hauteur du liquide de separation ont peu d'importance. L'essentiel est que le liquide de separation puisse se déplacer librement. Les debits du liquide de separation sont à régler en fonction de la structure des squelettes qui peut varier avec les especes animales et l'âge des oiseaux. La taille du recipient de separation doit varier en fonction des quantites de produits 6 traiteur.

Comme exemples non exhaustifs et non limitatifs, la figure 1 ainsi que les essais suivants vont permettre de mieux comprendre l'invention.

Figure 1 Un cycle de separation et d'extraction des cartilages se fait selon le principe de la figure 1 (la figure ne donne pas d'échelle ni de dimension du dispositif).

La conduite 1 amene de !'eau ou de la saumure dans le récipient de separation 3 grâce å la pompe 2 qui en règle le débit.

On introduit un broyat de squelettes de volaiiles dans la conduite 4, on ouvre la vanne 5, on fait descendre le broyat jusque dans le bas du recipient 3 et au dessus de la grille 6.

Les tissus osseux restent sur la grille 6 dont les mailles sont inférieures à la taille des particules de squelettes broyés. L es tissus cartilagineux sont entraînes par le liquide de séparation à sa surface 7 et sont evacues par le trop plein 8. Ils sont ensuite recueillis dans le tamis 9. L'exces de liquide est renvoye par la conduite 10 vers la réserve de liquide qui se situe en amont de la conduite 1. On evacue les tissus osseux par la conduite 11 apres avoir ouvert la vanne 12.

II est bien sûr facile d'automatiser l'introduction des squelettes broyés dans le recipient de separation, I'evacuation des cartilages et des tissus osseux par tout moyen connu.

Essai 1 Pour cet essai et l'essai suivant, le systeme expérimenta de separation et d'extraction des cartilages, répondant à la figure 1, comprend un recipient de separation en piexiglass translucide de 15 litres de capacite.

La pompe a un debit variable et réglable de 0 a 3 500 litres par heure.

Pour les besoins des experiences, on evacue les tissus osseux 6 la fin de chaque experience en ies aspirant avec un tuyau souple relie a une pompe aspirante.

Dans ce premier essai, on préleve aes squelettes de dindons qui sont des sous-produits d'un abattoir qui pratique la «découpe» de ces oiseaux.

Ensuite on les broie dans un hachoir couramment utilise en charcuterie qu'on appelle aussi un « cutter », jusqu'a obtenir des particules de moins d'un centimetre.

Le liquide de séparation est de la saumure contenant 30% de set de cuisine.

La pompe est reglee de telle façon que le débit de la saumure dans le récipient de separation est de 1 500 litres par heure.

Apres avoir introduit dans le système de separation un poids total d'un kilogramme de squelettes broyés, on a recupere dans le tamis 32 grammes de cartilages a la fin de Itexpérience.

Essai 2.

On recupere 10 kilogrammes de squelettes de poulets qui ont ete grossierement broyes dans un centre de decoupes avicoles.

On les broie de nouveau au hachoir afin de reduire la taille des particules a moins d'un centimetre.

Pour cette experience, on utilise de t'eau du robinet comme liquide de separation.

Le debit de la pompe est réglé de façon que l'eau traverse le récipient de separation a raison de 3 000 litres par heure.

Après l'expérience qui a porte sur les 10 kilogrammes de squelettes broyés de poulets, on a pu separer et extraire 550 grammes de cartilages.

Essai 3 A partir des cartilages obtenus dans !'essai 2, on procède å l'évaluation des principes actifs utilisables en alimentation dietetique humaine et animale, en pharmacie humaine et veterinaire ou en cosmétologie.

Les collagènes ont été dosés selon la méthode pratiquée par le laboratoire Lardai. 56250 Saint Nolff, France, et accreditee par le Comité Français d'Accréditation, plus connu sous le nom de COFRAC (Reference COFRAC : CC 70; Référence laboratoire: AN 85; Numéro d'accréditation: 1-285).

Les hexosamines ont ete dosees selon la methode decrite dans les « Techniques d'analyse et de controle dans les industries agro-alimentaires», 1981, Volume 4, pages 95-97, editees par Technique et Documentation, Lavoisier, APRIA.

Les glycosaminoglycanes, exprimes sous forme de chondrottine suifate, ont ete extraits selon la methode de L. Rodén et a,. (In «Methods in Enzymology. Vol.

XXVIII, Complex Carbohydrates, Part B)), Edited by V. Ginsburg. Academic Press, 1972, pages 73-140), et dosés selon la méthode décrite dans Pharmeuropa, 1997, Vol. 9, No12, pages 193-196.

Les resuitats obtenus ont ete les suivants, exprimés en pourcentage de poids de cartilages humides : - collagenes : 8, 80 %.

- hexosamines : 0, 99 %.

- glycosaminoglycanes : 2, 32 %.