Procédé pour préparer et appliquer une barbotine lors de la fabrication de prothèses dentaires céramiques

La présente invention est relative à un procédé pour préparer et appliquer une barbotine lors de la fabrication de prothèses dentaires céramiques. La présente invention est également relative à un kit pour la mise en œuvre de ce procédé.

Un procédé de fabrication de prothèses dentaires céramiques est par exemple décrit dans le document EP 0 241 384 Bl.

Lors de la mise en œuvre de ce procédé, on réalise un modèle de la dent qui doit recevoir la prothèse dans une masse de moulage telle qu'un plâtre, on prépare une barbotine constituée par une suspension de particules d'au moins un oxyde métallique tel que par exemple de l'alumine (Al ₂ O ₃ ) et/ou de la zircone (ZrO ₂ ) dans de l'eau additionnée d'un agent de stabilisation et éventuellement d'un agent de contrôle du pH, et l'on met en contact le modèle de la dent précédemment réalisé avec la barbotine de telle sorte que les particules d'oxyde métallique s'agglomèrent sur la surface du modèle de la dent jusqu'à ce que l'on obtienne une épaisseur suffisante. Après frittage, la barbotine constitue une infrastructure à pores ouverts que l'on imprègne d'un verre à base d'oxydes métalliques.

La barbotine est en général réalisée par mélange manuel par apport progressif du composant solide pulvérulent, constitué des particules d'oxyde métallique dans le composant liquide constitué d'eau additionnée d'agent de stabilisation.

Le mélange s'effectue en général dans un récipient en verre par spatulation manuelle et un dégazage est ensuite réalisé en plaçant le récipient en verre dans une enceinte de traitement par ultrasons sous vide.

Les quantités des composants solide et liquide mélangés sont souvent approximatives et l'opération de préparation de la barbotine est relativement longue, en général de l'ordre de 15 à 20 minutes.

Il existe également un risque important de contamination de la barbotine par les poussières présentes, outre les problèmes posés par la chaleur et la perte d'eau par évaporation nuisant à la qualité, notamment en ce qui concerne les propriétés rhéologiques, et à la stabilité dans le temps de la barbotine obtenue.

La présente invention se propose de fournir un procédé de préparation et d'application d'une barbotine lors de la fabrication de prothèses dentaires céramiques,

évitant les inconvénients mentionnés, dans lequel on réalise une suspension d'un composant solide pulvérulent et d'un composant liquide, on agite les composants, et on applique la barbotine formée sur un modèle de dent, caractérisé par le fait que l'on conditionne séparément des quantités prédéterminées correspondantes du composant solide pulvérulent dans un premier récipient fermé et du composant liquide dans un second récipient fermé, lesdits récipients étant notamment analogues à des seringues, l'on introduit, notamment par injection, le composant liquide dans le premier récipient contenant le composant solide pulvérulent, l'on procède à une agitation mécanique des composants dans ledit premier récipient, l'on procède à un dégazage et une défloculation de la barbotine en plaçant ledit premier récipient dans une enceinte de traitement par ultrasons dans laquelle on a fait le vide, et l'on expulse la barbotine dudit premier récipient pour l'appliquer sur la surface du modèle de dent.

Avantageusement, l'agitation mécanique s'effectue avec un agitateur introduit dans ledit premier récipient et comportant une tige, apte à être entraînée en rotation par un organe moteur, ladite tige étant munie à son extrémité d'un élément d'agitation perpendiculaire à la tige et constitué par exemple d'un ressort hélicoïdal à spires de diamètre constant ou à spires de diamètre croissant depuis la partie centrale, au niveau de la tige, vers les extrémités libres.

L'expulsion de la barbotine dudit premier récipient vers le modèle de dent peut s'effectuer au travers d'un embout de distribution et d'application, tel qu'une aiguille avec ou sans pinceau applicateur, mis en place à l'extrémité dudit premier récipient. L'expulsion peut s'effecteur en particulier à l'aide d'un piston dans le premier récipient actionné de manière contrôlée notamment par application d'air comprimé ou à l'aide d'un vérin pneumatique. Le composant solide pour la mise en œuvre du procédé selon l'invention est avantageusement constitué de particules d'alumine pure (Al ₂ O ₃ ) ou de particules de zircone pure (ZrO ₂ ) ou d'un mélange de celles-ci.

La dimension moyenne des particules est de préférence comprise entre 0,5 μm et 20 μm. Le composant liquide est avantageusement constitué d'eau déminéralisée stérile additionnée d'au moins un agent de stabilisation de suspension, tel que l'acide citrique, l'acide polyacrylique, et le méthacrylate de sodium.

La présente invention se propose également de fournir un kit pour la mise en œuvre du procédé décrit précédemment comprenant un premier récipient fermé, analogue à une seringue, contenant une quantité prédéterminée du composant solide pulvérulent, et un second récipient fermé, analogue à une seringue, muni d'une aiguille d'injection, contenant une quantité prédéterminée du composant liquide adaptée à la quantité de composant solide pulvérulent contenue dans le premier récipient pour réaliser une barbotine.

Le kit comporte avantageusement un ou plusieurs embouts pour le premier récipient, notamment de type aiguille de distribution et d'application ou aiguille-pinceau.

Le kit peut également comprendre l'agitateur décrit précédemment. On va maintenant décrire deux exemples de mise en œuvre du procédé selon l'invention dont des étapes sont illustrées schématiquement sur le dessin annexé.

Exemple 1

Le premier récipient 1 est une seringue de 30 cm ³ contenant sous vide 38 grammes de poudre d'alumine pure (Al ₂ O ₃ ) conditionnée sous vide. Le second récipient 2 est une seringue de 5 cm ³ avec aiguille contenant 5 ml d'eau déminéralisée stérile à laquelle on a ajouté 0,02 grammes d'acide citrique et 0,04 grammes de polyméthacrylate de sodium.

On injecte le liquide contenu dans le deuxième récipient dans le premier récipient par perçage du bouchon prévu à sa partie supérieure, comme schématisé sur la figure 1.

On réalise ensuite le mélange mécanique des composants solide et liquide dans le premier récipient, comme schématisé sur la figure 3, en introduisant puis en faisant tourner pendant une minute à une vitesse progressive de 500 à 1500 tours par minute un agitateur 3 comportant une tige 4 munie à son extrémité d'un élément d'agitation 5 perpendiculaire à la tige et constitué d'un ressort hélicoïdal d'une longueur de 20 mm, d'un diamètre de spires de 9 mm et réalisé en un fil d'acier inoxydable d'un diamètre de 1 mm.

Après avoir retiré l'agitateur, on place le premier récipient 1 pendant 3 minutes dans un bac à ultrasons pour assurer la défloculation complète de la barbotine et le dégazage. Pour expulser la barbotine du premier récipient, on utilise une source d'air comprimé à une pression de 3 bars pour repousser un piston dans le premier récipient 1 , comme schématisé sur la figure 4, la barbotine étant expulsée au travers d'un embout 6,

fixé à l'extrémité du premier récipient et constitué d'un ensemble aiguille-pinceau, le diamètre de l'aiguille étant de 0,8 mm.

Exemple 2

Le premier récipient 1 est une seringue de 10 cm ³ contenant sous vide 38 grammes d'un mélange contenant 60 % en poids de poudre d'alumine pure (Al ₂ O ₃ ) et 40 % en poids de poudre de zircone pure (ZrO ₂ ) conditionné sous vide.

Le second récipient 2 est une seringue de 2 cm ³ avec aiguille contenant 1,7 ml d'eau déminéralisée stérile à laquelle on a ajouté 0,02 grammes d'acide polyacrylique.

On injecte le liquide contenu dans le deuxième récipient dans le premier récipient par perçage du bouchon prévu à sa partie supérieure.

On réalise ensuite le mélange mécanique des composants solide et liquide dans le premier récipient en introduisant puis en faisant tourner pendant trois minutes à une vitesse progressive de 1000 à 2000 tours minute un agitateur 3 comportant une tige 4 munie à son extrémité d'un élément d'agitation 5 perpendiculaire à la tige et constitué d'un ressort hélicoïdal d'une longueur de 12 mm, d'un diamètre de spires de 6 mm et réalisé en un fil d'acier inoxydable d'un diamètre de 1 mm.

Après avoir retiré l'agitateur, on place le premier récipient 1 pendant cinq minutes dans un bac à ultrasons pour assurer la défloculation complète de la barbotine et le dégazage. Pour expulser la barbotine du premier récipient, on utilise une source d'air comprimé à une pression de 4 bars, la barbotine étant expulsée au travers d'un embout fixé à l'extrémité du premier récipient et constitué d'une aiguille d'un diamètre de 1,2 mm.

Dans les deux exemples illustrés on pourrait utiliser un agitateur à spires de diamètre croissant du centre vers les extrémités, comme schématisé sur la figure 2. Bien que l'invention ait été décrite en liaison avec des exemples de réalisation particuliers, il est bien évident qu'elle n'y est nullement limitée et qu'on peut lui apporter différentes variantes et modifications sans pour autant sortir de sa portée telle que définie dans les revendications suivantes.