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Title:
METHOD FOR PRODUCING DESULPHURISED PETROL FROM A PETROLEUM FRACTION CONTAINING CRACKED PETROL
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2002/072740
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a method for producing low-sulphur petrol from an initial petrol containing sulphur compounds comprising the following steps: a) the selective hydrogenation of the non-aromatic polyunsaturated compounds present in the initial petrol; b) increasing the molecular weight of the light sulphur products that were initially present in the petrol at the beginning of step b); c) the alkylation of at least part of the sulpur compounds present in the product resulting from step b); d) the fractionation of the petrol resulting from step c) into at least two fractions, one of said fractions being practically free of sulphur compounds and the other containing a larger proportion of sulphur compounds (heavy petrol); e) the catalytic treatment of the heavy petrol to transform the sulphur compounds in conditions that allow the, at least partial, decomposition or hydrogenation of said sulphur compounds.

Inventors:
DEBUISSCHERT QUENTIN
NOCCA JEAN-LUC
UZIO DENIS
PICARD FLORENT
Application Number:
PCT/FR2002/000351
Publication Date:
September 19, 2002
Filing Date:
January 29, 2002
Export Citation:
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Assignee:
INST FRANCAIS DU PETROLE (FR)
International Classes:
C10G7/00; C10G17/02; C10G29/20; C10G35/06; C10G45/08; C10G45/32; C10G45/34; C10G65/00; C10G65/06; C10G67/06; C10G67/08; C10G69/00; C10G69/12; (IPC1-7): C10G69/12; C10G65/06
Foreign References:
EP1077247A12001-02-21
Attorney, Agent or Firm:
Institut, Francais Petrole DU. (Alfred 1 &, avenue de Bois Préau Rueil-Malmaison Cedex, FR)
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Claims:
REVENDICATIONS
1. Procédé de production d'essences à faible teneur en soufre à partir d'une essence initiale contenant au moins 150 ppm en poids de composés soufrés comprenant au moins les étapes suivantes : une étape a) d'hydrogénation sélective des composés polyinsaturés non aromatiques présents dans l'essence initiale, au moins une étape b) visant à augmenter le poids moléculaire des produits soufrés légers principalement de ceux qui sont sous forme de mercaptans ayant de 1 à 6 atomes de carbone dans leurs molécules et de sulfures présents initialement dans l'essence introduite dans l'étape a) et/ou de ceux contenus dans le produit issu de l'étape a), 'au moins une étape c) d'alkylation d'au moins une partie des composés soufrés principalement de ceux qui sont sous forme de composés thiophéniques présents dans le produit issu de l'étape b) visant à obtenir des composés soufrés de poids moléculaire plus élevé, au moins une étape d) de fractionnement de l'essence issue de l'étape c) en au moins deux fractions, une première fraction pratiquement dépourvue de soufre et contenant les oléfines les plus légères de l'essence initiale non converties à l'étape c), (essence légère), au moins une autre fraction, plus lourde que ladite première fraction, enrichie en composés soufrés, et au moins une étape e) de traitement d'au moins l'une des fractions plus lourde issue de l'étape d) sur un catalyseur permettant de décomposer au moins partiellement les composés soufrés.
2. Procédé selon la revendication 1 dans lequel l'étape e) de traitement d'au moins l'une des fractions plus lourde séparée à l'étape d) sur un catalyseur permettant de décomposer au moins partiellement les composés soufrés est effectuée dans des conditions où l'hydrogénation des oléfines sur ce catalyseur est limitée.
3. Procédé selon la revendication 1 ou 2 comprenant au moins une étape f) de traitement du produit obtenu à l'étape e), sans élimination de l'H2S formé au cours de cette étape e), sur un catalyseur et dans des conditions permettant de décomposer au moins partiellement les composés soufrés non transformés au cours de l'étape e) avec une hydrogénation limitée des oléfines.
4. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3 dans lequel l'essence initiale est une essence de craquage catalytique dont les températures finales d'ébullition sont d'environ 120°C à environ 230°C.
5. Procédé selon la revendication 3 ou 4 dans lequel les conditions de l'étape sont choisies de manière à décomposer les composés soufrés insaturés et les composés soufrés saturés linéaires et/ou cycliques non transformés au cours de l'étape e), avec une hydrogénation limitée des oléfines.
6. Procédé selon l'une des revendications 1 à 5 dans lequel l'étape a) d'hydrogénation des composés insaturés et l'étape b) visant à augmenter le poids moléculaire des produits soufrés légers présents initialement dans l'essence introduite dans l'étape a) sont réalisées simultanément dans une zone réactionnelle unique contenant un ou plusieurs lits d'un catalyseur unique.
7. Procédé selon l'une des revendications 1 à 6 dans lequel l'essence initiale contient des composés azotés basiques qui sont au moins en partie éliminés avant l'étape c) d'alkylation d'au moins une partie des composés soufrés présents dans le produit issu de l'étape b).
8. Procédé selon la revendication 7 dans lequel les composés azotés basiques contenus dans l'essence initiale sont au moins en partie éliminés avant son introduction dans l'étape a) d'hydrogénation des composés polyinsaturés.
9. Procédé selon la revendication 6 ou 7 dans lequel l'élimination des composés azotés basiques est effectuée par un traitement à l'aide d'une solution aqueuse acide.
10. Procédé selon l'une des revendications 3 à 9 dans lequel l'essence lourde désulfurée issue de l'étape f) est soumise à un traitement de stripage au moyen d'un gaz inerte.
11. Procédé selon l'une des revendications 3 à 10 dans lequel les étapes e) et f) sont réalisées dans au moins deux zones réactionnelles successives et distinctes.
12. Procédé selon l'une des revendications 3 à 11 dans lequel l'essence légère issue de l'étape d) et au moins une partie de l'essence lourde issue de l'étape sont mélangées pour former l'essence globale désulfurée recherchée.
13. Procédé selon l'une des revendications 1 à 12 dans lequel le catalyseur de l'étape e) comprend au moins un élément du groupe VIII et au moins un élément du groupe VIB.
14. Procédé selon l'une des revendications 3 à 13 dans lequel le catalyseur de l'étape f) comprend au moins un élément du groupe VIII.
15. Procédé selon l'une des revendications 3 à 14 dans lequel les catalyseurs utilisés dans les étapes e) et f) sont des catalyseurs sulfurés distincts.
16. Procédé selon l'une des revendications 3 à 15 dans lequel les étapes e) et f) sont réalisées dans deux réacteurs placés en série, le second réacteur traitant intégralement l'effluent du premier réacteur.
17. Procédé selon l'une des revendications 1 à 16 dans lequel l'étape c) d'alkylation est effectuée dans des conditions telles qu'une partie des oléfines de l'essence de départ est convertie en oléfines longues ramifiées par des réactions d'addition entre oléfines et qu'une partie des aromatiques est alourdie par alkylation par les oléfines.
18. Procédé selon l'une des revendications 1 à 17 dans lequel dans lequel la fraction lourde issue de l'étape d) est envoyée dans une zone de fractionnement permettant d'obtenir une fraction lourde enrichie en soufre et une fraction plus légère appauvrie en soufre.
19. Procédé selon l'une des revendications 1 à 17 dans lequel l'essence issue de l'étape d'hydrodésulfuration e) ou f) est envoyée dans une zone de fractionnement permettant d'obtenir une fraction lourde enrichie en soufre et une fraction plus légère appauvrie en soufre.
Description:
PROCEDE DE PRODUCTION D'UNE ESSENCE DESULFUREE A PARTIR D'UNE COUPE ESSENCE CONTENANT DE L'ESSENCE DE CRAQUAGE Domaine technique de l'invention L'invention concerne un schéma de désulfuration d'essences de conversion et en particulier d'essences en provenance du craquage catalytique, du craquage catalytique en lit fluide (FCC), d'un procédé de cokéfaction (coking dans la langue de Shakespeare), d'un procédé de viscoréduction (visbreaking dans la langue de Shakespeare), d'un procédé de pyrolyse. Ce procédé pourra également traiter des essences de distillation directe (straight run en anglais) en mélange avec au moins une des essences citées ci-dessus. Le procédé de la présente invention permet d'atteindre de forts taux de désulfuration en limitant la perte en octane due à la saturation des oléfines observées lors des réactions d'hydrodésulfuration. L'invention concerne un procédé de production d'essence à faible teneur en soufre comprenant une hydrogénation, une étape de transformation des composés soufrés, une étape d'alkylation des composés soufrés non transformés dans l'étape précédente, un fractionnement en une fraction légère et en au moins une fraction lourde et éventuellement une ou plusieurs fractions intermédiaires, et une hydrodésulfuration d'une fraction lourde et/ou d'une fraction intermédiaire. Ce procédé permet de valoriser une coupe essence comprenant éventuellement en outre des hydrocarbures à deux trois ou quatre atomes de carbone, en réduisant la teneur en soufre total de ladite coupe à de très faibles niveaux compatibles avec les spécifications actuelles ou à venir.

Cette désulfuration est par ailleurs effectuée sans diminution sensible du rendement en essence et en minimisant la diminution de l'indice d'octane Art antérieur La production d'essences reformulées répondant aux nouvelles normes d'environnement nécessite notamment que l'on diminue faiblement leur concentration en oléfines mais de façon importante leur concentration en soufre. Les essences de conversion et plus particulièrement celle provenant du craquage catalytique, qui peuvent représenter 30 à 50 % du pool essence, présentent des teneurs en oléfines et en soufre élevées. Le soufre présent dans les essences reformulées est imputable, à près de 90 %, à l'essence de craquage catalytique (FCC, « Fluid Catalytic Cracking » ou craquage catalytique en lit fluidisé). La désulfuration (I'hydrodésulfuration) des essences et principalement des essences de FCC est donc d'une importance évidente pour l'atteinte des spécifications.

L'hydrodésulfuration de la charge envoyée au craquage catalytique conduit à des essences contenant typiquement 100 ppm de soufre. Les unités d'hydrotraitement de charges de craquage catalytique opèrent cependant dans des conditions sévères de température et de pression, ce qui suppose une consommation importante d'hydrogène et un investissement élevé. De plus, la totalité de la charge doit être désulfurée, ce qui entraîne le traitement de volumes de charge très importants.

L'hydrodésulfuration des essences de craquage, lorsqu'il est réalisé dans des conditions classiques connues de l'homme du métier permet de réduire la teneur en soufre de la coupe. Cependant, ce procédé présente l'inconvénient majeur d'entraîner une chute très importante de l'indice d'octane de la coupe, en raison de la saturation de l'ensemble des oléfines au cours de l'hydrotraitement.

L'enseignement de l'art antérieur est extrêmement diffus et de très nombreuses solutions ont été envisagées pour obtenir une essence désulfurée répondant aux normes actuellement en vigueur et aux futures normes prévisibles pour les années 2005-2010 aussi bien au point de vue teneur en soufre qu'au point de vue teneur en composés aromatiques et valeur de l'indice d'octane recherché. C'est ainsi que l'on peut citer par exemple le procédé décrit dans le brevet US-A-4,131,537 qui enseigne l'intérêt de fractionner l'essence en plusieurs coupes, de préférence trois, en fonction de leur point d'ébullition, et de les désulfurer dans des conditions qui peuvent être différentes et en présence d'un catalyseur comprenant au moins un métal du groupe VIB et/ou du groupe VIII. II est indiqué dans ce brevet que le plus grand bénéfice est obtenu lorsqu'on fractionne l'essence en trois coupes, et lorsque la coupe présentant des points d'ébullition intermédiaires est traitée dans des conditions douces.

On peut aussi citer l'enseignement de la demande de brevet EP-A-0 725 126 qui décrit un procédé d'hydrodésulfuration d'une essence de craquage dans lequel l'essence est séparée en une pluralité de fractions comprenant au moins une première fraction riche en composés faciles à désulfurer et une seconde fraction riche en composés difficiles à désulfurer. Avant d'effectuer cette séparation, il faut au préalable déterminer la distribution des composés soufrés au moyen d'analyses. Ces analyses sont nécessaires pour sélectionner l'appareillage et les conditions de séparation.

Dans cette demande il est ainsi indiqué qu'une fraction légère d'essence de craquage voit sa teneur en oléfines et son indice d'octane chuter de manière importante lorsqu'elle est désulfurée sans être fractionnée. Par contre, le fractionnement de ladite fraction légère en 7 à 20 fractions suivi d'analyses des teneurs en soufre et en oléfines de ces fractions permet de déterminer la ou les fractions les plus riches en composés

soufrés qui sont ensuite désulfurées simultanément ou séparément et mélangées aux autres fractions désulfurées ou non. Une telle procédure est complexe et doit être reproduite à chaque changement de la composition de l'essence à traiter.

II a également été proposé, par exemple dans le brevet US-A-5,290,427, des procédés d'hydrotraitement des essences consistant à fractionner l'essence, puis à introduire les fractions à différents niveaux d'un réacteur d'hydrodésulfuration et à convertir les fractions désulfurées sur une zéolithe ZSM-5, afin de compenser la perte d'octane enregistrée au moyen d'une isomérisation. Cette isomérisation est accompagnée d'un craquage de l'essence vers des composés plus légers.

Dans ces procédés, les essences à traiter présentent en général un point initial supérieur à 70°C, et là encore il est nécessaire de traiter séparément l'essence légère (fraction correspondant aux composés de point d'ébullition compris entre les C5 hydrocarbures à 5 atomes de carbone et 70°C) par exemple au moyen d'un adoucissement.

Selon l'enseignement du brevet US 5,599,441 le procédé de désulfuration d'une coupe naphta comprenant une essence oléfinique comprend une étape d'alourdissement des composés soufrés par alkylation suivi d'une étape de fractionnement de l'essence en deux coupes, l'essence légère étant appauvrie en soufre.

Selon l'enseignement du brevet US 6,024,865 le procédé de production d'essence désulfurée comprend une séparation de l'essence en une essence légère et une essence lourde. L'essence légère est envoyée vers un réacteur d'alourdissement des composés soufrés par alkylation. L'essence lourde additivée en oléfines réactives est envoyée vers un réacteur d'alourdissement des composés soufrés par alkylation.

L'essence lourde et l'essence légère sont mélangées puis envoyée vers une distillation qui permet de récupérer, en tête, une essence appauvrie en soufre.

Selon l'enseignement du document de brevet EP-A-1 077 247 du demandeur l'essence à désulfurer est traitée dans un procédé comprenant une étape a1) d'hydrogénation sélectives des composés dioléfiniques, éventuellement au moins une étape a2) visant à augmenter le poids moléculaire des produits soufrés légers présent dans l'essence initiale à désulfurer, au moins une étape b) de séparation de l'essence obtenue à la sortie de l'étape a1) et/ou a2) en deux coupes distinctes dont une coupe légère pratiquement dépourvue de soufre et contenant les oléfines les plus légères de l'essence initiale et l'autre coupe lourde contenant la majeure partie des composés soufrés présents dans l'essence initiale et/ou des composés soufrés issus de l'étape a2), au moins une étape c) de traitement de la coupe lourde permettant de décomposer

ou d'hydrogéner les composés soufrés insaturés présents dans cette coupe et en particulier les composés soufrés cycliques voire aromatiques dans des conditions d'hydrogénation limitée des oléfines présentes dans cette coupe et au moins une étape d) de l'essence issue de l'étape c) permettant de décomposer les composés soufrés insaturés non transformés dans l'étape c) et les composés soufrés saturés linéaires et/ou cycliques présents dans cette essence issue de l'étape c) avec une hydrogénation limitée des oléfines présentes. L'application de ce procédé entraîne une limitation de la température en tête de la colonne de fractionnement pour pouvoir obtenir une fraction de tête ne contenant pratiquement pas de soufre et en particulier ne contenant pas de thiophène. Cette limitation est ainsi largement pénalisante au niveau de la mise en oeuvre de l'ensemble du procédé puisque la fraction récupérable en tête de la colonne de fractionnement est limitée en température et donc en quantité ce qui, par ailleurs entraîne une augmentation de la fraction lourde à retraiter ensuite en vue de diminuer sa teneur en soufre.

La présente invention permet de produire une essence désulfurée tout en limitant la perte en octane par désulfuration. Le schéma de la présente invention se distingue des schémas classiques de désulfuration qui sont basés sur une désulfuration de l'essence totale. Dans certains cas ces schémas prévoient une séparation de l'essence en au moins deux coupes : une coupe contenant l'essence légère et une coupe contenant l'essence lourde c'est-à-dire une essence de point d'ébullition final supérieur à celui de l'essence légère.

L'essence lourde est désulfurée par exemple par traitement à l'hydrogène ou par absorption des composés soufrés. Les schémas comprenant un traitement à l'hydrogène conduisent à une saturation importante des oléfines, et par conséquent, à une forte perte d'octane L'essence légère peut être désulfurée dans des conditions douces par hydrodésulfuration, lavage par une solution basique ou adsorption sur solide, ou adoucie par un procédé d'oxydation tel que par exemple le procédé Meroxs de la société Universal Oil Product (UOP) qui peut être extractif.

Certains schémas permettent de ne désulfurer que l'essence lourde, les composés soufrés habituellement présents dans l'essence légère (mercaptans) ayant été préalablement alourdis en amont d'une zone de distillation ou fractionnement (splitter dans la langue de Shakespeare).

En ce qui concerne les procédés d'alourdissement des composés soufrés par alkylation présentés ci-dessus, ils permettent de produire une essence légère désulfurée, l'essence lourde concentrant les composés soufrés lourds et alourdis par alkylation.

Ces procédés ne permettent donc pas de désulfurer la totalité de la coupe essence de conversion et particulièrement celle issue des unités de craquage catalytique. Par ailleurs, les procédés d'alourdissement des composés soufrés par alkylation sont basés sur une catalyse acide. La durée de vie du catalyseur peut être limitée par la présence de dioléfines et de composés basiques (principalement azotés) dans l'essence à traiter.

Résumé de l'invention La présente invention concerne un procédé de production d'essences à faible teneur en soufre, qui permet de valoriser la totalité d'une coupe essence contenant du soufre, de préférence une coupe essence de craquage catalytique ou de cokéfaction (coking selon la terminologie anglosaxonne), ou de pyrolyse, ou encore de viscoréduction (visbreaking selon la terminologie anglosaxonne), éventuellement mélangées à une essence de distillation directe, et de réduire les teneurs en soufre dans ladite coupe essence à de très faibles niveaux, sans diminution sensible du rendement en essence tout en minimisant la diminution de l'indice d'octane due à l'hydrogénation des oléfines.

La charge du procédé selon l'invention peut également éventuellement comprendre en plus d'une coupe essence, une coupe C4-comprenant des hydrocarbures à deux, trois ou quatre atomes de carbone.

La présente invention concerne un procédé de production d'essences à faible teneur en soufre à partir d'une essence initiale contenant au moins 150 partie par million en poids (ppm), souvent au moins 200 ppm et le plus souvent au moins 300 ppm de composés soufrés comprenant au moins les étapes suivantes : une étape a) d'hydrogénation sélective des composés polyinsaturés non aromatiques présents dans l'essence initiale, au moins une étape b) visant à augmenter le poids moléculaire des produits soufrés légers principalement de ceux qui sont sous forme de mercaptans ayant de 1 à 6 atomes de carbone dans leurs molécules et de sulfures ayant souvent de 2 à 6 atomes de carbone dans leurs molécules présents initialement dans l'essence introduite dans l'étape a) et/ou de ceux contenus dans le produit issu de l'étape a), . au moins une étape c) d'alkylation d'au moins une partie des composés soufrés principalement de ceux qui sont sous forme de composés thiophéniques présents

dans le produit issu de l'étape b) visant à obtenir des composés soufrés de poids moléculaire plus élevé, au moins une étape d) de fractionnement de l'essence issue de l'étape c) en au moins deux fractions, une première fraction pratiquement dépourvue de soufre et contenant les oléfines les plus légères de l'essence initiale non converties à l'étape c), (essence légère), au moins une autre fraction, plus lourde que ladite première fraction, enrichie en composés soufrés et de préférence au moins une fraction dite lourde contenant la majeure partie des composés soufrés présents dans l'essence issue de l'étape c) (essence lourde), et * au moins une étape e) de traitement d'au moins l'une des fractions plus lourde issue de l'étape d) sur un catalyseur permettant de décomposer au moins partiellement les composés soufrés. De préférence au cours de cette étape e) on traite la fraction dite lourde séparée à l'étape d) Dans les étapes b) et c), le terme"principalement"signifie qu'au cours de l'étape concernée on convertit au moins 50 % des composés soufrés qui sont sous la forme des composés de type indiqué.

Souvent l'étape e) est une étape de traitement d'au moins l'une des fractions plus lourde séparée à l'étape d) sur un catalyseur permettant de décomposer au moins partiellement les composés soufrés effectuée dans des conditions où l'hydrogénation des oléfines sur ce catalyseur est limitée.

Selon un mode préféré de réalisation de l'invention, le traitement d'au moins l'une des fractions plus lourde issue de l'étape d) et de préférence de l'essence lourde est réalisé en deux étapes : au moins une étape e) de traitement d'au moins l'une des fractions plus lourde et de préférence de l'essence lourde séparée à l'étape d) sur un catalyseur permettant de décomposer au moins partiellement les composés soufrés, dans des conditions où l'hydrogénation des oléfines sur ce catalyseur est limitée, et au moins une étape f) de traitement du produit obtenu à l'étape e), sans élimination de l'H2S formé au cours de cette étape e), sur un catalyseur et dans des conditions permettant de décomposer au moins partiellement les composés soufrés non transformés au cours de l'étape e) avec une hydrogénation limitée des oléfines, et préférentiellement de décomposer les composés soufrés insaturés et les composés

soufrés saturés linéaires et/ou cycliques non transformés au cours de l'étape e) avec une hydrogénation limitée des oléfines.

Au sens de la présente description le terme composés polyinsaturés recouvre les composés hydrocarbonés dioléfiniques c'est-à-dire contenant deux doubles liaisons, les composés hydrocarbonés contenant plus de deux doubles liaisons mais non aromatiques et les composés hydrocarbonés contenant au moins une triple liaison présents dans l'essence initiale. Le plus souvent l'essence initiale contient à titre de composés polyinsaturés essentiellement des composés dioléfiniques. Au sens de la présente description l'essence à faible teneur en soufre que l'on obtient est une essence contenant moins de 150 ppm en poids, souvent moins de 100 ppm et le plus souvent moins de 80 ppm en poids de soufre.

L'étape b) de transformation des composés soufrés légers concerne habituellement essentiellement la transformation des composés soufrés saturés présentant un point d'ébullition inférieur à 120°C. Cette étape peut être éventuellement réalisée simultanément à l'étape a) sur tout ou partie de l'essence initiale, dans le même réacteur ou dans un réacteur différent. Elle peut également être effectuée de façon séparée sur tout ou partie de l'essence hydrogénée à l'étape a). Dans cette étape b), le thiophène et les composés thiophèniques sont peu transformés. Ainsi cette étape a) d'hydrogénation des composés insaturés et l'étape b) visant à augmenter le poids moléculaire des produits soufrés légers saturés présents initialement dans l'essence introduite dans l'étape a) sont éventuellement réalisées simultanément dans une zone réactionnelle unique contenant un ou plusieurs lits d'un catalyseur unique.

L'étape c) est une étape d'alkylation des composés soufrés appartenant habituellement au groupe comprenant le thiophène, les composés thiophéniques et les mercaptans présents dans le produit issu de l'étape b). Les mercaptans éventuellement présents sont soit ceux formés à l'étape a) et/ou b), soit ceux présents dans l'essence initiale et non convertis à l'étape a) et/ou b). Cette étape peut être réalisée dans un ou plusieurs réacteurs en série ou en parallèle. Dans le cas d'un dispositif comprenant plusieurs réacteurs en série, le premier réacteur peut jouer le rôle de lit de garde destiné à retenir les composés basiques éventuellement présents dans l'essence de départ. Ces composés basiques peuvent également être au moins en partie éliminés avant l'introduction de l'essence dans l'étape a) d'hydrogénation des composés polyinsaturés.

Cette élimination est de préférence effectuée par un traitement à l'aide d'une solution aqueuse acide. Les conditions opératoires peuvent être ajustées de telle sorte qu'une partie des oléfines de l'essence de départ soit convertie en oléfines longues ramifiées par des réactions d'addition entre oléfines. De même, les conditions opératoires

peuvent être ajustées de sorte qu'une partie des aromatiques soient alourdis par alkylation par les oléfines.

L'étape d) de fractionnement de l'essence obtenue à l'issue de l'étape c) comprend le fractionnement en au moins deux fractions (ou coupes), une fraction légère de préférence pratiquement dépourvue de soufre et contenant les oléfines les plus légères de l'essence initiale (essence légère ou fraction légère), et une fraction lourde dans laquelle de préférence la majeure partie des composés soufrés initialement présents dans l'essence initiale et/ou formés au cours des étapes a), b) et c) est concentrée (essence ou fraction lourde). il est également possible de séparer l'essence obtenue à l'étape c) en plus de deux fractions, c'est-à-dire par exemple une fraction légère, au moins une fraction intermédiaire et une fraction lourde. Dans ce cas, la ou les fractions intermédiaires peuvent être envoyées vers une unité de reformage catalytique habituellement après une étape de désulfuration poussée.

L'étape e) de traitement de l'essence lourde et/ou d'une fraction intermédiaire contenant une proportion de composés soufrés très largement supérieure à celle contenue dans la fraction légère est une étape de traitement de cette fraction sur un catalyseur permettant de décomposer au moins partiellement les composés soufrés, notamment les composés soufrés cycliques, voire aromatiques tels que par exemple les composés thiophéniques, en se plaçant dans des conditions où l'hydrogénation des oléfines sur ce catalyseur est limitée.

L'étape est une étape de traitement du produit obtenu à l'étape e), sans élimination de l'H2S formé au cours de cette étape e), sur un catalyseur et dans des conditions permettant de décomposer ou d'hydrogéner au moins partiellement les composés soufrés non transformés au cours de l'étape e), et préférentiellement de décomposer ou d'hydrogéner les composés soufrés insaturés et les composés soufrés saturés linéaires et/ou cycliques non transformés au cours de l'étape e) et en particulier les composés thiophèniques et les mercaptans, avec une hydrogénation limitée des oléfines.

Les étapes e) et sont le plus souvent réalisées dans au moins deux zones réactionnelles successives et distinctes. Les traitements catalytiques effectués au cours des étapes e) et X peuvent être réalisés soit dans un seul réacteur contenant les deux catalyseurs, soit dans au moins deux réacteurs différents. Quand le traitement est réalisé à l'aide de deux réacteurs, ces deux derniers sont placés en série, le second réacteur traitant de préférence intégralement l'effluent en sortie du premier réacteur, de préférence sans séparation du liquide et du gaz entre le premier et le second réacteur.

II est également possible d'utiliser plusieurs réacteurs en parallèle ou en série pour l'une et/ou l'autre des étapes e) et/ou .

Par ailleurs, il n'est pas nécessaire d'éliminer l'H2S formé au cours de l'étape e) avant d'envoyer l'effluent de cette étape e) à l'entrée du ou des réacteurs d'hydrodésulfuration de l'étape .

Un des avantages du procédé selon l'invention réside donc dans le fait qu'il n'est pas nécessaire d'ajuster la teneur en H2S entre l'étape e) et l'étape .

Par ailleurs une étape g) est de préférence effectuée après l'étape , cette étape consiste à mélanger l'essence légère séparée à l'étape d) et au moins une partie de l'essence lourde issue de l'étape f) pour former l'essence globale désulfurée recherchée.

De préférence, la totalité de l'essence lourde désulfurée issue de l'étape est mélangée à l'essence légère issue de l'étape d), sans séparation du liquide et du gaz contenu dans l'essence lourde après désulfuration, éventuellement un simple stripage par au moins un gaz inerte peut être effectué pour éliminer l'H2S de l'essence lourde largement désulfurée c'est-à-dire contenant habituellement moins de 50 % en poids et souvent moins de 20 % en poids de composés soufrés résiduels par rapport à la teneur en composés soufrés de l'essence lourde sortant de l'étape d).

Dans certains cas spécifiques, la valorisation de l'essence légère et de l'essence lourde désulfurée s'effectue de manière séparée. Il est alors inutile de réaliser l'étape g).

Pour les essences dont le point final d'ébullition est supérieur à 130°C, deux étapes supplémentaires peuvent être nécessaires : . une étape supplémentaire d'élimination des composés basiques qui peut être réalisée par un lavage à l'aide d'une solution aqueuse acide destinée à éliminer les composés basiques peut être nécessaire avant l'étape c) . une étape de fractionnement de l'essence issue des étapes d), de fractionnement ou bien de l'une des étapes e) ou d'hydrodésulfuration destinée à séparer de l'essence produite une fraction lourde dont le point initial serait par exemple de 210°C et une fraction plus légère dont le point final serait par exemple de 210°C.

Dans te cas où ce fractionnement est effectué sur l'essence issue de l'étape d), la fraction légère est envoyée dans l'étape e).

La charge du procédé selon l'invention est une coupe essence contenant du soufre, de préférence une coupe essence issue d'une unité de craquage le plus souvent d'une unité de craquage catalytique, dont la gamme de points d'ébullition s'étend typiquement depuis environ les points d'ébullition des hydrocarbures à 2 ou 3 atomes de carbone (C2 ou C3) jusqu'à environ 250°C, de préférence depuis environ les points d'ébullition des hydrocarbures à 2 ou 3 atomes de carbone (C2 ou C3) jusqu'à environ 220°C, de manière plus préférée depuis environ les points d'ébullition des hydrocarbures à 5 atomes (C5) de carbone jusqu'à environ 220°C. Le procédé de la présente invention s'applique plus particulièrement aux essences de craquage catalytique dont les températures finales d'ébullition sont d'environ 120°C à environ 230°C.

Les avantages de ce schéma par rapport à ceux de l'art antérieur sont les suivants : 1-Enlèvement des composés diéniques, et éventuellement acétyléniques, contenus dans l'essence initiale en vue de limiter la désactivation du catalyseur d'alkylation de l'étape c) ultérieure des composés soufrés ainsi que la formation de gommes dans les essences.

2-Élimination des mercaptans légers pour produire une essence légère adoucie ne nécessitant pas de purification ou de désulfuration ultérieure.

3-Augmentation de la production d'essence légère désulfurée récupérée en tête de colonne de fractionnement, ce qui induit une minimisation de la quantité d'essence à traiter par hydrodésulfuration 4-Production, par fractionnement d'une essence lourde riche en oléfines ramifiées dont l'octane est peu sensible à la saturation des oléfines 5-Désulfuration sélective de l'essence lourde (ou issue des soutirages latéraux) pour limiter la saturation des oléfines et la perte en octane de l'essence lourde.

6-Diminution globale de la tension de vapeur de l'essence produite par rapport à l'essence initiale.

Description détaillée l'invention II est décrit dans la présente invention un procédé permettant l'obtention d'une essence désulfurée à partir d'une essence de conversion et préférentiellement d'une essence issue d'une unité de craquage catalytique, de cokéfaction, de viscoréduction ou de pyrolyse éventuellement en mélange avec une essence saturée et présentant une teneur en soufre limitée dans lequel l'essence subit d'abord un traitement d'hydrogénation sélective des dioléfines, puis une étape de transformation des composés soufrés de l'essence présents sous forme de mercaptans ayant de 1 à 6 atomes de carbone dans leur molécule et de sulfures ayant souvent de 2 à 6 atomes de carbone qui devraient après le fractionnement se trouver dans l'essence légère de manière à ce qu'ils se trouvent essentiellement dans la fraction lourde après l'étape de

fractionnement du procédé selon l'invention, une étape d'alkylation des composés soufrés présents sous forme de composés thiophéniques dans l'essence issue de l'étape de transformation des composés soufrés sous forme de mercaptans et sulfures. Dans cette étape les conditions opératoires peuvent être ajustées afin de favoriser les réactions d'alkylations des oléfines sur les oléfines et les aromatiques, ce qui entraîne, notamment, une baisse de la tension de vapeur de l'essence. Au moins une fraction issue de l'étape de fractionnement, de préférence la fraction lourde ou une fraction intermédiaire, peut être traitée dans une étape de transformation de ces composés soufrés en H2S (hydrogène sulfuré) avec ou sans minimisation de la saturation des oléfines.

Après ledit fractionnement, l'essence lourde ou au moins une fraction intermédiaire est traitée dans une section de d'hydrodésulfuration, de préférence en présence d'un catalyseur d'hydrodésulfuration ou éventuellement d'un absorbant. De préférence, aucune désulfuration de la fraction légère n'est nécessaire dans le procédé selon l'invention, puisque l'essentiel des composés soufrés initialement présents dans l'essence se retrouvent dans la fraction lourde et éventuellement dans la ou les fractions intermédiaires de l'étape d) de fractionnement qui est effectuée après les étapes d'hydrogénation, de transformation des composés soufrés (étape b), de transformation des composés thiophèniques et éventuellement des mercaptans, notamment des mercaptans résiduels non convertis et/ou formés aux étapes a) et b) (étape c) par alkylation d'au moins une partie des composés soufrés non convertis dans l'étape b) (étape c).

Cet enchaînement permet d'obtenir in fine une essence désulfurée sans diminution importante de la teneur en oléfines ou de l'indice d'octane et ce même pour des taux de désulfuration élevés, et ceci sans qu'il soit nécessaire de traiter l'essence légère au moyen d'une section d'hydrodésulfuration ou d'adoucissement, ou d'avoir recours à des procédés permettant de restaurer l'indice d'octane de l'essence. Grâce à ce procédé, des taux de désulfuration importants sont atteints, dans des conditions opératoires raisonnables précisées ci-après.

Les espèces soufrées contenues dans les charges traitées par le procédé de l'invention peuvent être des mercaptans, des sulfures, disulfures et/ou des composés hétérocycliques, tels que par exemple le thiophène ou les alkyl-thiophènes, ou des composés plus lourds, comme par exemple le benzothiophène et/ou le dibenzothiophène.

Le point de fractionnement de l'essence est de préférence limité afin d'éviter la présence de composés soufrés dans l'essence légère. En l'absence du réacteur d'alkylation des composés soufrés, on ne pourrait séparer dans l'essence légère que les oléfines en C5 et une faible partie des oléfines en C6 sous peine d'entraîner une fraction trop importante de thiophène dans cette coupe. Ainsi le procédé selon l'invention est avantageux par la réalisation d'une étape de transformation du thiophène et plus généralement des composés thiophéniques, par exemple au moyen d'une section d'alkylation en amont de la section de fractionnement ou intégrée à ladite section selon un mode détaillé dans la suite de la description.

Pour permettre de recouvrer une fraction plus importante de l'essence légère tout en limitant la teneur en soufre de cette fraction sans traitement supplémentaire, il est proposé de manière préférée de traiter la charge à l'étape b) dans des conditions et sur des catalyseurs qui permettent de transformer les composés soufrés légers présents sous forme de mercaptans et de sulfures ayant le plus souvent de 2 à 6 atomes de carbone dans leur molécule en composés soufrés de point d'ébullition plus élevé se retrouvant après la séparation, éventuellement dans au moins une fraction intermédiaire ou dans l'essence lourde. Ces coupes intermédiaires et/ou lourde peuvent ensuite être désulfurées. Cette désulfuration est effectuée dans des conditions définies et au moyen d'un catalyseur d'hydrodésulfuration permettant éventuellement de limiter la saturation des oléfines ou selon une réalisation préférée de l'invention, au moyen d'un enchaînement de catalyseurs permettant d'atteindre des taux de désulfuration élevés tout en limitant le taux d'hydrogénation des oléfines et donc la perte en octane.

La teneur en soufre des coupes essences produites par craquage catalytique et notamment du craquage catalytique en lit fluide (FCC) dépend de la teneur en soufre de la charge traitée au FCC, de la présence ou non d'un prétraitement de la charge du FCC, ainsi que du point final de la coupe. Généralement, les teneurs en soufre de l'intégralité d'une coupe essence, notamment celles provenant du FCC, sont supérieures à 150 ppm en poids et la plupart du temps supérieures à 500 ppm en poids. Pour des essences ayant des points finaux supérieurs à 200°C, les teneurs en soufre sont souvent supérieures à 1000 ppm en poids, elles peuvent même dans certains cas atteindre des valeurs de l'ordre de 4000 à 5000 ppm en poids.

Le procédé selon l'invention s'applique notamment lorsque des taux de désulfuration élevés de l'essence sont requis, c'est à dire lorsque l'essence désulfurée doit contenir au plus 10 % du soufre de l'essence initiale et éventuellement au plus 5 % voire au plus

2 % du soufre de l'essence initiale ce qui correspond à des taux de désulfuration supérieurs à 90 % voire supérieurs à 95 ou à 98 %.

Le procédé selon l'invention comprend au moins les étapes a) à e) suivantes : L'étape a) d'hydrogénation sélective des dioléfines : cette étape est destinée à éliminer les dioléfines qui sont susceptibles d'entraîner une désactivation prématurée des catalyseurs d'alourdissement des composés soufrés par alkylation au cours de l'étape c) ci-après, et de former des gommes dans les essences désulfurées. Cette étape est effectuée par passage de la charge, constituée de préférence par l'ensemble de la coupe essence, sur un catalyseur permettant d'hydrogéner sélectivement les dioléfines de l'essence sans hydrogéner les oléfines.

L'étape b) d'alourdissement des mercaptans et sulfures légers sur catalyseur à base de métal supporté : cette réaction peut être mise en oeuvre dans le réacteur d'hydrogénation sélective des dioléfines. Cette étape consiste à passer tout ou partie de l'essence initiale ou de l'essence hydrogénée à l'étape a), de préférence l'ensemble de l'essence initiale ou hydrogénée à l'étape a), sur un catalyseur permettant de transformer au moins en partie les composés soufrés légers (par exemple : éthylmercaptan, propyl mercaptan), par réaction avec tout ou partie des oléfines, en composés soufrés plus lourds. Cette étape est par exemple réalisée simultanément à l'étape a) en passant par exemple l'essence initiale sur un catalyseur capable à la fois d'hydrogéner les dioléfines et de transformer les composés soufrés légers, de préférence avec les oléfines, en composés soufrés plus lourds, ou sur un catalyseur distinct mais permettant de réaliser cette transformation dans le même réacteur que celui employé pour la réalisation de l'étape a) L'étape c) est une étape d'alourdissement des composés soufrés par alkylation. Cette étape permet d'éliminer la majeure partie des composés soufrés présents sous forme de thiophéniques par une réaction d'addition sur les oléfines. Cette étape consiste à passer tout ou partie de l'essence issue de l'étape b) sur un catalyseur présentant une fonction acide qui permet de réaliser l'addition des composés soufrés sous forme de mercaptans et sulfures sur les oléfines et la réaction d'alkylation du thiophène et des dérivés thiophèniques par ces mêmes oléfines.

L'étape d) de fractionnement de l'essence obtenue à l'issue de l'étape c) : cette étape est destinée à produire une essence désulfurée légère en tête de colonne de distillation. L'essence ainsi récupérée est pauvre en soufre et le plus souvent ne nécessite pas de traitement complémentaire. Cette essence légère pauvre en soufre est le plus souvent directement envoyée dans la zone de stockage de l'essence (pool essence selon la terminologie la plus fréquemment employée dans le métier) de

préférence sans post traitement supplémentaire. L'essence récupérée en fond de colonne concentre les composés soufrés initialement présents dans la charge. Cette colonne peut comporter des soutirages latéraux permettant par exemple d'obtenir une ou plusieurs fractions intermédiaires.

Dans l'étape e) l'essence de fond de colonne et/ou celle contenue dans une fraction intermédiaire issue de l'étape d) est désulfurée par hydrotraitement.

Selon un mode préféré de l'invention, l'essence de fond de colonne et/ou celle contenue dans une fraction intermédiaire issue de l'étape d) est désulfurée dans l'étape e) sur un catalyseur et dans des conditions telles que la saturation des oléfines est partielle afin de limiter la perte en octane.

Selon un mode plus préféré de l'invention, dans les étapes successives e) et l'essence de fond de colonne et/ou celle contenue dans une fraction intermédiaire issue de l'étape d) est désulfurée par hydrotraitement selon un procédé qui permet de limiter la saturation des oléfines. En effet, la mise en oeuvre d'une hydrodésulfuration sélective permet de limiter la saturation des oléfines et de limiter, ainsi, la perte en octane de l'essence. L'essence lourde et/ou au moins une essence intermédiaire ainsi désulfurée peut ensuite être éventuellement strippée (c'est-à-dire qu'un courant gazeux, de préférence contenant un ou des gaz inertes est passé au travers de cette essence), afin d'éliminer lH2S éventuellement produit lors de la désulfuration.

Selon une variante du procédé selon l'invention, il est possible d'associer au moins une section réactionnelle à la colonne de fractionnement. Ladite ou lesdites sections réactionnelles opèrent alors sur au moins une fraction prélevée à l'intérieur de la colonne de fractionnement et l'effluent de la section réactionnelle est renvoyé vers la colonne de fractionnement. La ou les sections réactionnelles ainsi couplées à la colonne de fractionnement de l'étape d) peuvent être choisies dans le groupe constitué par les sections réactionnelles des étapes suivantes : 'transformation des composés soufrés par alkylation tels que par exemple le thiophène, les composés thiophèniques et éventuellement les mercaptans (étape c) désulfuration des fractions intermédiaires et/ou désulfuration de la fraction lourde ((étape e) et/ou étape f)) De tels dispositifs comprenant une colonne de fractionnement associés à un réacteur externe et utilisables dans le procédé selon l'invention ont été par exemple décrits pour des applications dans le domaine du raffinage et de la pétrochimie dans les brevets US 5,1777,283, US 5,817,227 et US 5,888,355

Selon d'autres variantes du procédé selon l'invention, il est également possible d'utiliser une colonne réactive à la place de la colonne de fractionnement, c'est-à-dire de placer au moins une desdites sections réactionnelles dans la colonne de fractionnement (section réactionnelle interne à la colonne), de préférence dans une zone où la concentration en réactif est maximale. Ainsi par exemple, dans le cas de l'étape c) de transformation des composés soufrés par alkylation tel que par exemple les composés thiophéniques, la section réactionnelle sera de préférence placée dans une zone présentant la concentration maximale en ces composés.

Selon une variante préférée du procédé selon l'invention, la section réactionnelle interne à la colonne est choisie dans le groupe constitué par les sections réactionnelles suivantes : transformation des composés soufrés tels que le thiophène, les composés thiophèniques et éventuellement les mercaptans par alkylation (étape c)), désulfuration des fractions intermédiaires et/ou désulfuration de la fraction lourde ((étape e) et/ou étape f).

Dans un mode très préféré du procédé selon l'invention, la section réactionnelle est disposée en milieu de colonne de fractionnement, de façon à traiter les composés présentant les points d'ébullition intermédiaires, c'est-à-dire les composés pouvant constituer une coupe intermédiaire et qui sont récupérés seuls ou avec la fraction lourde en fond de colonne, à l'issue de l'étape de fractionnement. La fraction lourde est alors traitée dans un réacteur externe associé ou non à la colonne de fractionnement.

De telles colonnes réactives sont connues de l'homme du métier et ont été par exemple décrites dans les brevets ou demandes de brevet US 5,368,691, US 5, 523, 062, FR 2,737,131, FR 2,737,132, EP-A-0 461 855.

Une autre variante du procédé selon l'invention consiste à la fois à utiliser une colonne réactive comprenant au moins une section réactionnelle et un réacteur externe couplé ou non à la dite colonne. De telles variantes sont par exemple décrites dans la demande de brevet WO00/15319.

Les variantes décrites précédemment ne sont que des illustrations des variantes possibles du procédé selon l'invention. Le procédé selon l'invention peut en effet être mis en oeuvre en combinant des sections réactionnelles (étapes a), b), c), e) ou f)) soit associé (s) à la colonne de fractionnement de l'étape d), soit interne (s) à ladite colonne, soit externe (s) et non-couplée (s) à ladite colonne en ce sens que l'effluent de ladite ou desdites section (s) réactionnelle (s) n'est pas recyclé vers la colonne de fractionnement.

Un des avantages du procédé selon l'invention réside dans le fait qu'il n'est le plus souvent pas nécessaire de désulfurer la fraction légère de l'essence issue du fractionnement. La transformation des composés soufrés et/ou thiophèniques (étapes b) et/ou c)) permet en effet de diminuer considérablement la teneur en composés soufrés de la coupe légère et éventuellement d'au moins une coupe intermédiaire, et généralement de récupérer l'essentiel de ces composés dans la fraction lourde, et éventuellement dans la ou les fractions intermédiaires.

Les étapes b) et c) se distinguent entre autre par le fait que la conversion des composés thiophèniques est généralement inférieure à 60 % poids, voire inférieure à 40 % poids dans l'étape b), alors que la conversion est le plus souvent supérieure à 80 % poids, de préférence supérieure à 90 % poids, de manière très préférée supérieure à 95 % poids dans l'étape c). L'étape b) réalise en effet essentiellement l'alourdissement des mercaptans et sulfures légers alors que l'étape c) réalise essentiellement l'alourdissement des composés thiophéniques.

Cette opération est effectuée tout en maintenant l'essentiel des oléfines dans la fraction légère, éventuellement dans au moins une fraction intermédiaire ne nécessitant pas de désulfuration poussée. La teneur en composés soufrés de la fraction légère ainsi obtenue est habituellement inférieure à 100 ppm, de préférence inférieure à 50 ppm, de manière plus préférée inférieure à 20 ppm et de manière très préférée inférieure à 10 ppm.

Un autre avantage réside dans le fait que la teneur résiduelle en composés soufrés de l'essence désulfurée au moyen du procédé selon l'invention est particulièrement basse, et que l'indice d'octane de l'essence est maintenu à un niveau élevé.

Les étapes du procédé selon l'invention sont décrites plus en détail ci après.

- hydrogénation des dioléfines (étape a) : L'hydrogénation des diènes est une étape qui permet d'éliminer, avant hydrodésulfuration, la presque totalité des diènes présents dans la coupe essence contenant du soufre à traiter. Elle se déroule préférentiellement en première étape (étape a) du procédé selon l'invention, généralement en présence d'un catalyseur comprenant au moins un métal du groupe VIII, de préférence choisi dans le groupe constitué par le platine, le palladium et le nickel, et un support. On emploiera par exemple un catalyseur à base de nickel ou de palladium déposé sur un support inerte,

tel que par exemple de l'alumine, de la silice ou un support contenant au moins 50 % d'alumine.

La pression employée est suffisante pour maintenir plus de 60 %, de préférence 80 %, et de manière plus préférée de 95 % en poids de l'essence à traiter en phase liquide dans le réacteur ; elle est le plus généralement comprise entre environ 0,4 et environ 5 MPa et de préférence supérieure à 1 MPa, de manière plus préférée comprise entre 1 et 4 MPa. La vitesse spatiale horaire du liquide à traiter est comprise entre environ 1 et environ 20 h-1 (volume de charge par volume de catalyseur et par heure), de préférence entre 2 et 10 h-1, de manière très préférée entre 3 et 8 h-1. La température est comprise le plus généralement entre environ 50 et environ 250 °C, et de préférence entre 80 et 220 °C, et de manière plus préférée entre 100 et 200 °C, pour assurer une conversion suffisante des dioléfines. De façon très préférée elle est limitée à 180°C. Le rapport hydrogène sur charge exprimé en litre est généralement compris entre 1 et 50 litres par litre, de préférence entre 2 et 30 litres, de manière plus préférée entre 3 et 25 litres par litre.

Le choix des conditions opératoires est particulièrement important. On opérera le plus généralement sous pression et en présence d'une quantité d'hydrogène en faible excès par rapport à la valeur stoechiométrique nécessaire pour hydrogéner les dioléfines.

L'hydrogène et la charge à traiter sont injectés en courants ascendants ou descendants dans un réacteur comprenant de préférence un lit fixe de catalyseur.

Un autre métal peut être associé au métal principal pour former un catalyseur bimétallique, tel que par exemple le molybdène ou le tungstène. L'utilisation de telles formules catalytiques a par exemple été revendiquée dans le brevet FR 2 764 299.

L'essence de craquage catalytique peut contenir jusqu'à quelques pour cent (%) en poids de dioléfines. Après hydrogénation, la teneur en dioléfines est généralement réduite à moins de 3000 ppm, voire moins de 2500 ppm et de manière plus préférée moins de 1500 ppm. Dans certains cas, il peut être obtenu moins de 500 ppm. La teneur en diènes après hydrogénation sélective peut même si nécessaire être réduite à moins de 250 ppm.

Selon une réalisation particulière du procédé selon l'invention, l'étape d'hydrogénation des diènes se déroule dans un réacteur catalytique d'hydrogénation qui comprend une zone réactionnelle catalytique traversée par la totalité de la charge et la quantité d'hydrogène nécessaire pour effectuer les réactions désirées.

- transformation des composés légers du soufre (étape b) : Cette étape consiste à transformer les composés légers du soufre. C'est-à-dire les composés qui à l'issue de l'étape a) d'hydrogénation des diènes se trouveraient (après fractionnement dans l'étape d)) dans l'essence légère, en composés soufrés plus lourds entraînés dans l'essence lourde. De préférence, les composés soufrés légers sont choisis dans les familles des mercaptans de 1 à 6 atomes de carbone et des sulfures de 2 à 6 atomes de carbone. Cette transformation s'effectue préférentiellement sur un catalyseur comprenant au moins un élément du groupe VIII de la classification périodique des éléments (Handbook of Chemistry and Physics 45 th edition 1964-1965) (groupes 8,9 et 10 de la nouvelle classification périodique). Le choix du catalyseur est réalisé notamment de façon à promouvoir la réaction entre les mercaptans légers et les oléfines, qui conduit à des sulfures ou mercaptans plus lourds. D'autres composés tels que COS ou CS2 peuvent éventuellement également être convertis.

Cette étape peut être éventuellement réalisée en même temps que l'étape a). Par exemple, il peut être particulièrement avantageux d'opérer, lors de l'hydrogénation des dioléfines, dans des conditions telles qu'au moins une partie des composés sous forme de mercaptan soit transformée. Ainsi une certaine réduction de la teneur en mercaptans est obtenue. Pour ce faire, on peut utiliser la procédure d'hydrogénation des diènes décrite dans la demande de brevet EP-A-0 832 958, qui utilise avantageusement un catalyseur à base de palladium, ou celle décrite dans le brevet FR 2 720 754.

Une autre possibilité est d'utiliser un catalyseur à base de nickel identique ou différent du catalyseur de l'étape a), tel que par exemple le catalyseur préconisé dans le procédé du brevet US-A-3 691 066, qui permet de transformer les mercaptans (butylmercaptan) en composés soufrés plus lourds (sulfures).

Une autre possibilité pour réaliser cette étape, consiste à hydrogéner au moins en partie le thiophène en thiophane dont le point d'ébullition est supérieur à celui du thiophène (point d'ébullition 121°C). Cette étape peut être réalisée sur un catalyseur à base de nickel, de platine ou de palladium. Dans ce cas les températures sont généralement comprises entre 100 et 300°C et de préférence entre 150 et 250°C. Le rapport H2/charge est ajusté entre 1 et 20 litres par litres, de préférence entre 3 et 15 litres par litres, pour favoriser si possible en sus l'hydrogénation désirée des composés thiophéniques et minimiser l'hydrogénation des oléfines présentes dans la charge. La vitesse spatiale est généralement comprise entre 1 et 10 h-1, de préférence entre 2 et 4 h-'et la pression comprise entre 0,5 et 5 MPa, de préférence entre 1 et 3 MPa.

- transformation des composés soufrés par alkylation (étape c) : Cette étape consiste à faire passer de préférence la totalité de la fraction issue de l'étape b) sur un catalyseur présentant une fonction acide qui permet de réaliser l'addition des composés soufrés sous forme de mercaptans sur les oléfines et la réaction d'alkylation du thiophène et des dérivés thiophèniques par ces mêmes oléfines. Les conditions d'opération sont ajustées pour réaliser la transformation désirée avec des taux de conversion du thiophéne et/ou des composés thiophèniques, supérieurs à 80 % poids, de préférence supérieurs à 90 % poids, de manière très préférée supérieurs à 95 % poids. D'autres composés tels que COS ou CS2 peuvent éventuellement également être convertis.

Lors de cette étape, une partie des oléfines de l'essence de départ peut être convertie en oléfines longues ramifiées, par des réactions d'addition (oligomérisation) entre oléfines, et une partie des aromatiques alourdie par alkylation par. les oléfines.

Pour minimiser l'activité oligomérisante du catalyseur acide éventuellement utilisé, l'essence peut être additivée d'un composé connu pour inhiber l'activité oligomérisante des catalyseurs acides tel que les alcools, les éthers ou l'eau.

Lors de l'alkylation, les composés thiophéniques dont le point d'ébullition est d'environ 60°C à environ 160°C vont réagir avec des taux de conversion supérieurs à 80 % poids, de préférence supérieurs à 90 % poids, avec les oléfines pour former des alkyls thiophènes dont la température d'ébullition est largement supérieure à celle des composés thiophèniques de départ.

Une partie ou la totalité du benzène peut également être éliminée par alkylation avec les oléfines.

Ces composés de poids moléculaires plus élevés sont surtout caractérisés par des températures d'ébullition plus élevées que celles qu'ils avaient avant alkylation. Ainsi la température théorique d'ébullition du thiophène qui est de 84°C se trouve déplacée vers 150°C pour les alkyls thiophènes. Cette réaction est couplée à des réactions d'addition des oléfines qui conduisent donc le plus souvent à un alourdissement de l'essence, notamment dans le cas où la fraction d'essence et/ou l'essence de départ sont légères, et à une diminution de sa tension de vapeur.

Cette étape d'alkylation est effectuée en présence de catalyseur acide. Ce catalyseur peut être indifféremment une résine, une zéolithe, une argile, toute silice fonctionalisée ou tout silico-aluminate présentant une acidité, ou tout support greffé de groupes fonctionnels acides. Le rapport du volume de charge injecté sur le volume de

catalyseur est compris entre 0,1 et 10 litre/litre/heure et de préférence entre 0,5 et 4 litre/litre/heure. Plus précisément, cette étape d'alkylation est effectuée en présence d'au moins un catalyseur acide choisi dans le groupe constitué par les acides de Bronsted (incluant les acides phosphoriques, sulfuriques, boriques, fluoridriques) supportés par exemple sur silice, alumine ou silice alumine, les silicoaluminates les titanosilicates, les mixtes alumine titane, les argiles, les résines, les oxydes mixtes obtenus par greffage d'au moins un composé organométallique organosoluble ou aquosoluble (choisi dans le groupe constitué par les alkyls. et/ou les alcoxy. métaux d'au moins un élément tels que titane, zirconium silicium, germanium, étain, tantale, niobium...) sur au moins un oxyde tel que l'alumine (formes gamma, delta, éta, seules ou en mélange) la silice, les silices alumines, les silices titane, les silices zircone ou tout autre solide présentant une acidité quelconque. Un mode particulier de l'invention peut consister à mettre en oeuvre un mélange physique d'au moins deux des catalyseurs ci- devant dans des proportions variant de 95/5 à 5/95, préférentiellement de 85/15 à 15/85 et très préférentiellement de 70/30 à 30/70.

La température pour cette étape est généralement d'environ 10 à environ 350°C selon le type de catalyseur ou la force de l'acidité. Ainsi pour un catalyseur de type acide phosphorique supporté, la température est habituellement d'environ 50 à environ 250°C de préférence d'environ 100 à environ 210°C Le rapport molaire oléfines sur composés thiophéniques est supérieur à 10 mole/mole de préférence supérieur à 100 mole/mole.

La pression opératoire de cette étape est généralement comprise entre 0,1 et 3 MPa et de préférence telle que la charge se trouve sous forme liquide dans les conditions de température et de pression, soit à une pression supérieure à 0,5 MPa.

L'effluent issu de l'étape c) de transformation des composés soufrés est au moins partiellement et de préférence en totalité envoyé dans une unité de fractionnement (étape d)) pour être séparé en au moins deux fractions, une fraction légère et une fraction lourde qui est de préférence envoyée en totalité éventuellement après mélange avec une fraction intermédiaire dans une zone de désulfuration opérant en une (étape e) ou deux étapes de désulfuration successives (étape e) et étape f)).

- séparation de l'essence issue de l'étape c) en au moins deux fractions (étape d) : Selon une première variante du procédé selon l'invention, l'essence est fractionnée en deux fractions : une fraction légère contenant une teneur en soufre résiduelle limitée, de préférence inférieure à environ 100 ppm, de manière très préférée inférieure à environ 20 ppm, et permettant le plus souvent d'utiliser cette coupe sans effectuer d'autre traitement visant à diminuer sa teneur en soufre, une fraction lourde dans laquelle de préférence la majeure partie du soufre initialement présent dans la charge est concentrée.

Cette séparation est réalisée de préférence au moyen d'une colonne de distillation classique appelée aussi splitter selon la dénomination anglosaxonne. Cette colonne de fractionnement doit permettre de séparer une fraction légère de l'essence contenant une faible fraction du soufre et une fraction lourde contenant de préférence la majeure partie du soufre initialement présent dans l'essence initiale.

Cette colonne opère généralement à une pression comprise entre 0,1 et 2 MPa et de préférence entre 0,2 et 1 MPa. Le nombre de plateaux théoriques de cette colonne de séparation est généralement compris entre 10 et 100 et de préférence entre 20 et 60.

Le taux de reflux, exprimé comme étant le rapport du débit liquide dans la colonne divisé par le débit de distillat exprimé en kg/h, est généralement inférieur à l'unité et de préférence inférieur à 0,8.

L'essence légère obtenue à l'issue de la séparation est généralement constituée des coupes hydrocarbonées à 5,6 et 7 carbones. Généralement, cette fraction légère présente une faible teneur en soufre, c'est-à-dire qu'il n'est pas en général nécessaire de traiter la coupe légère avant de l'utiliser comme carburant.

Dans ce cas l'essence est de préférence fractionnée en au moins deux coupes présentant les propriétés suivantes : . une coupe dite légère (coupe L) dont les points d'ébullition sont de préférence inférieurs à environ 120°C. Cette température est donnée à titre indicatif, elle correspond généralement à la température maximale pour laquelle la teneur en soufre est inférieure à 20 ppm,

au moins une coupe dite lourde (coupe H1) dont les points d'ébullition sont supérieurs à environ 100 °C.

La coupe légère L est de préférence injectée dans un ballon de séparation gaz liquide afin de séparer l'hydrogène non consommé et l'H2S, formé lors de l'étape a) et/ou b) et/ou c), des oléfines possédant généralement de 5 à 7 atomes de carbone.

La coupe dite lourde H1 c'est-à-dire la coupe dont les températures sont supérieures à environ 100 °C est envoyée dans la zone de désulfuration étape e) et de façon préférée étapes e) et .

Selon une deuxième variante du procédé selon l'invention, l'essence est fractionnée en au moins 3 fractions : une fraction légère, une fraction lourde et au moins une fraction intermédiaire.

La fraction légère est identique à celle décrite ci devant. La fraction intermédiaire 12 dont les points d'ébullition à titre d'exemple sont au minimum de 100 °C et au maximum d'environ 140 °C voire environ 160 °C. Cette coupe peut être traitée à l'étape e) puis éventuellement à l'étape du procédé selon l'invention. La fraction lourde H2 est alors une fraction dont les points d'ébullition sont généralement supérieurs à environ 160°C ou à environ 140°C. Dans ce cas l'ensemble fraction intermédiaire plus fraction lourde est équivalent à la fraction lourde H1 du cas où le fractionnement est limité à deux fractions.

La coupe lourde H2 dont les températures d'ébullition sont généralement supérieures à environ 160 °C ou à environ 140 °C est envoyée dans la zone de désulfuration.

Dans une autre version du procédé selon l'invention, il est également possible de fractionner le produit issu de l'étape c) en au moins trois coupes une coupe légère (L), au moins une coupe intermédiaire (12) et au moins une coupe lourde (H2) présentant les propriétés décrites ci-devant.

La coupe intermédiaire 12 dont les points d'ébullition sont compris entre environ 100°C et environ 120°C ou environ 160°C peut être envoyée dans une unité de transformation des composés soufrés selon l'étape c) ou recyclée dans cette étape c).

Après l'étape d), la ou les coupes 12 peuvent à nouveau être fractionnées en une coupe intermédiaire 13 et une coupe lourde H3 La coupe H3, ainsi obtenue peut éventuellement être mélangée à la coupe H2, de préférence avant désulfuration et la

coupe 13 peut être envoyée dans une unité de transformation des composés soufrés selon l'étape c) ou recyclée dans cette étape c).

Dans la suite de la description les conditions données pour l'étape e) englobent celle dans lesquelles une seule étape de désulfuration est effectuée et celles d'une réalisation préférée de l'invention dans laquelle l'hydrodésulfuration est effectuée en deux étapes successives e) et f).

- Décomposition des composés soufrés des fractions lourdes ettou intermédiaires issues de l'étape d) (étape e) : Cette étape, qui s'applique à l'essence lourde (fractions lourdes et/ou fractions intermédiaires) obtenue à l'issue de l'étape d) de fractionnement consiste à hydrogénolyser au moins partiellement les composés soufrés pour former de l'H2S. La fraction des composés soufrés ainsi transformés est fonction du taux de désulfuration recherché.

Cette étape peut par exemple être réalisée par passage de l'essence lourde, en présence d'hydrogène, sur un catalyseur comprenant au moins un élément du groupe VIII et/ou au moins un élément du groupe VIB au moins en partie sous forme sulfure, à une température comprise entre environ 210°C et environ 350°C, de préférence entre 220°C et 320°C, sous une pression généralement comprise entre environ 1 et environ 4 MPa, de préférence entre 1,5 et 3 MPa. La vitesse spatiale du liquide est comprise entre environ 0,5 et environ 20 h1 (exprimée en volume de liquide par volume de catalyseur et par heure), de préférence entre 0,5 et 10 h-1, de manière très préférée entre 1 et 8 h-1. Le rapport H2/HC est compris entre 100 à 6001itres par litre et préférentiellement entre 200 et 500 litres par litre.

Pour réaliser, au moins en partie, l'hydrogénolyse des composés soufrés insaturés de l'essence selon le procédé de l'invention, on utilise en général au moins un catalyseur, comprenant au moins un élément du groupe VIII (métaux des groupes 8,9 et 10 de la nouvelle classification, c'est-à-dire le fer, le ruthénium, l'osmium, le cobalt, le rhodium, l'iridium, le nickel, le palladium ou le platine) et/ou au moins un élément du groupe VIB (métaux du groupe 6 de la nouvelle classification, c'est-à-dire le chrome, le molybdène ou le tungstène), sur un support approprié.

La teneur en métal du groupe VIII exprimée en oxyde est généralement comprise entre 0,5 et 15 % poids, préférentiellement entre 1 et 10 % poids. La teneur en métal du groupe VIB est généralement comprise entre 1,5 et 60 % poids, préférentiellement entre 3 et 50 % poids. L'élément du groupe VIII, lorsqu'il est présent, est de préférence

le cobalt, et l'élément du groupe Vlb, lorsqu'il est présent, est généralement le molybdène ou le tungstène. Des combinaisons telles que cobalt-molybdène sont préférées. Le support du catalyseur est habituellement un solide poreux, tel que par exemple une alumine, une silice-alumine ou d'autres solides poreux, tels que par exemple de la magnésie, de la silice ou de l'oxyde de titane, seuls ou en mélange avec de l'alumine ou de la silice-alumine. Pour minimiser l'hydrogénation des oléfines présentes dans l'essence lourde, il est avantageux d'utiliser préférentiellement un catalyseur dans lequel la densité de molybdène, exprimée en % poids de Mo03 par unité de surface est supérieure à 0,07 et de préférence supérieure à 0,10. Le catalyseur selon l'invention présente de préférence une surface spécifique inférieure à 190 m2/g, de manière plus préférée inférieure à 180m2/g, et de manière très préférée inférieure à 150 m2/g.

Le catalyseur est de préférence utilisé au moins en partie sous sa forme sulfurée.

L'étape de sulfuration pourra être réalisée par toute technique connue de l'homme de l'art, in-situ ou ex-situ.

Dans le procédé selon l'invention la conversion des composés soufrés est supérieure à 50 % et de préférence supérieure à 90 %.

L'étape e) est mise en oeuvre dans des conditions telles que l'on observe la transformation d'au moins une partie des composés insaturés du soufre tels que les composés thiophéniques, en composés saturés par exemple en thiophanes (ou thiacyclopentanes) ou en mercaptans, ou encore à hydrogénolyser au moins partiellement ces composés soufrés insaturés pour former de l'H2S.

Dans le procédé selon ce mode préféré de réalisation de l'invention la conversion des composés soufrés insaturés est supérieure à 15 % et de préférence supérieure à 50 %.

Dans le même temps le taux d'hydrogénation des oléfines est de préférence inférieur à 50 %, de façon plus préférée inférieure à 40 %, et de manière très préférée inférieure à 35 %, au cours de cette étape. L'effluent issu de cette première étape d'hydrogénolyse est ensuite envoyé, de préférence sans aucune séparation du liquide et du gaz vers l'étape qui permet de décomposer les composés soufrés saturés en H2S.

- Décomposition des composés soufrés contenus dans le produit issu de l'étape e) (étape f) : Dans cette étape, les composés saturés du soufre sont transformés en présence d'hydrogène, sur un catalyseur adapté. La décomposition des composés insaturés non

hydrogénés lors de l'étape e) peut également avoir lieu simultanément. Cette transformation est réalisée, sans hydrogénation importante des oléfines, c'est-à-dire qu'au cours de cette étape l'hydrogénation des oléfines est généralement limitée à 20 % en volume par rapport à la teneur en oléfines de l'essence initiale, et de préférence, limitée à 10 % en volume par rapport à la teneur en oléfines de l'essence initiale.

Les catalyseurs qui peuvent convenir à cette étape du procédé selon l'invention, sans que cette liste soit limitative, sont des catalyseurs comprenant généralement au moins un élément de base choisi parmi les éléments du groupe VIII et du groupe VIB, et de préférence choisi dans le groupe formé par le nickel, le cobalt, le fer, le molybdène, le tungstène. Ces métaux peuvent être utilisés seuls ou en combinaison, ils sont de préférence supportés et utilisés sous leur forme sulfurée. Le catalyseur de l'étape est de préférence de nature et/ou de composition différente de celui utilisé dans l'étape e). La teneur en métal de base du catalyseur selon l'invention est généralement comprise entre environ 1 et environ 60 % poids, de préférence entre 5 et 30 % poids, et de manière très préférée entre 10 et 25 % poids. De façon préférée, le catalyseur est généralement mis en forme, de préférence sous forme de billes, de pastilles, d'extrudés, par exemple de trilobes. Le métal peut être incorporé au catalyseur par dépôt sur le support préformé, il peut également être mélangé avec le support avant l'étape de mise en forme. Le métal est généralement introduit sous forme d'un sel précurseur, généralement soluble dans l'eau, tel que par exemple les nitrates, les heptamolybdates. Ce mode d'introduction n'est pas spécifique à l'invention. Tout autre mode d'introduction connu de l'homme du métier peut convenir. On utilise très avantageusement un catalyseur contenant au moins un élément du groupe VIII et en particulier du nickel.

Les supports des catalyseurs utilisés dans cette étape du procédé selon l'invention sont généralement des solides poreux choisis parmi les oxydes réfractaires, tels que par exemple, les alumines, les silices et les silices-alumines, la magnésie, ainsi que l'oxyde de titane et l'oxyde de zinc, ces derniers oxydes pouvant être utilisés seuls ou en mélange avec de l'alumine ou de la silice-alumine. De préférence, les supports sont des alumines de transition ou des silices dont la surface spécifique est comprise en 25 et 350 m2/g. Les composés naturels, tels que par exemple le kieselguhr ou le kaolin, peuvent également convenir comme supports des catalyseurs utilisés dans cette étape du procédé.

Le catalyseur est de préférence utilisé au moins en partie sous sa forme sulfurée. Ceci présente l'avantage de limiter au maximum les risques d'hydrogénation des composés insaturés tels que les oléfines ou les composés aromatiques pendant la phase de

démarrage. L'étape de sulfuration pourra être réalisée par toute technique connue de l'homme de l'art, in-situ ou ex-situ.

Après sulfuration, la teneur en soufre du catalyseur est en général comprise entre 0,5 et 25 % poids, de préférence entre 4 et 20 % poids. et de manière très préférée entre 4 et 10 % poids. L'hydrodésulfuration réalisée au cours de cette étape a pour but de convertir en H2S les composés soufrés saturés de l'essence qui ont déjà subi au moins une l'hydrogénation préalable des composés insaturés du soufre lors de l'étape e). Elle permet d'obtenir un effluent répondant aux spécifications désirées en terme de teneur en composés soufrés. L'essence ainsi obtenue ne présente qu'une perte d'octane faible. Le traitement visant à décomposer les composés soufrés saturés issus de l'étape e) du procédé est effectué en présence d'hydrogène, avec le catalyseur comprenant au moins un métal de base choisi dans le groupe formé par le nickel, le cobalt, le fer, le molybdène, le tungstène, à une température comprise entre environ 280°C et environ 400°C, de préférence entre environ 290°C et environ 380°C, de manière plus préférée entre 310°C et 360°C, et de manière très préférée entre 320°C et 350°C, sous une pression généralement comprise entre environ 0,5 et environ 5 MPa, de préférence comprise entre 1 et 3MPa, de manière plus préférée entre 1,5 et 3 MPa. La vitesse spatiale du liquide est comprise entre environ 0,5 et environ 10 h~1 (exprimée en volume de liquide par volume de catalyseur et par heure), de préférence entre 1 et 8 h-1. Le rapport H2/HC est ajusté en fonction des taux d'hydrodésulfuration désirés dans la gamme comprise entre environ 100 et environ 600 litres par litres, de préférence entre 100 et 300 litres par litres. Tout ou partie de cet hydrogène peut éventuellement provenir de l'étape e) (hydrogène non converti) ou d'un recyclage de l'hydrogène non consommé dans les étapes a), b) ou c). II a été trouvé que la mise en oeuvre de ce second catalyseur dans cette étape, dans des conditions opératoires particulières, permet de décomposer les composés saturés, contenus dans l'effluent issu de l'étape c, en H2S. Cette mise en oeuvre permet d'atteindre un niveau global élevé d'hydrodésulfuration à l'issu de l'ensemble des étapes du procédé selon l'invention, tout en minimisant la perte en octane résultant de la saturation des oléfines, car la conversion des oléfines au cours de l'étape e) est généralement limitée à au plus 20 % en volume des oléfines, de préférence au plus 10 % en volume.

Dans une forme particulière mise en oeuvre, suivant les caractéristiques de la charge d'essence initiale, celle-ci est débarrassée de la majeure partie de ses composés azotés basiques qui sont au moins en partie éliminés avant l'étape c) d'alkylation d'au moins une partie des composés soufrés présents dans le produit issu de l'étape b).

Selon une réalisation préférée les composés azotés basiques contenus dans l'essence initiale sont au moins en partie éliminés avant son introduction dans l'étape a)

d'hydrogénation des composés polyinsaturés. Le plus souvent l'élimination des composés azotés basiques est effectuée par un traitement (un lavage) à l'aide d'une solution aqueuse acide. Ainsi lorsque l'essence initiale contient des composés azotés basiques ceux-ci sont au moins en partie éliminés par un traitement à l'aide d'une solution aqueuse acide effectué avant l'étape c) d'alkylation d'au moins une partie des composés soufrés présents dans le produit issu de l'étape b). Ce lavage est habituellement effectué avant ou après le traitement d'hydrogénation sélective dans l'étape a) des composés polyinsaturés contenus dans l'essence initiale.

Les catalyseurs utilisés dans les étapes e) et sont le plus souvent des catalyseurs sulfurés distincts.

Description de la figure unique (illustrant schématiquement, de manière non limitative, un mode de réalisation de l'invention) L'essence (a) contenant des composés soufrés, des dioléfines et des oléfines est injectée dans la ligne (1). L'hydrogène est injecté dans la ligne (2) en quantité telle que le rapport molaire hydrogène/dioléfine soit supérieur à 1. L'essence et l'hydrogène sont mis en contact dans une réacteur (A) d'hydrogénation sélective des dioléfines, dans des conditions optimisées pour limiter la saturation des oléfines tout en hydrogénant les dioléfines.

L'effluent du réacteur (A) est envoyé par la ligne (3) dans une unité d'alourdissement des composés soufrés (B). Les réactions mises en oeuvre dans ce réacteur (B) sont essentiellement des réactions d'alourdissement des mercaptans de 1 à 6 atomes de carbone ainsi que des sulfures de 2 à 6 atomes de carbone. On observe également un conversion partielle des composés tels que le CS2 et le COS. L'essence produite est introduite par la ligne (4) dans un réacteur (C) d'alourdissement des composés soufrés par addition sur les oléfines. Les composés soufrés principalement alourdis dans ce réacteur sont les composés thiophéniques. On observe également dans ce réacteur (C), des réactions d'oligomérisation des oléfines et d'alkylation partielle des composés benzéniques. L'essence produite dans ce réacteur (C) est donc à la fois plus lourde que l'essence (a) et appauvrie en composés soufrés légers. L'essence produite dans le réacteur (C) est injectée par la ligne (5) dans une colonne de fractionnement (D) qui sépare l'essence en au moins deux coupes.

L'essence légère dont le point final peut être compris entre 55°C et 160°C est récupérée en tête de colonne. Cette essence est désulfurée et ne nécessite pas de

traitement supplémentaire. La température finale de cette essence légère est fixée par la quantité maximale de soufre autorisée.

L'essence lourde récupérée en fond de colonne par la ligne (7) est envoyée après mélange avec de l'hydrogène introduit par la ligne (8) vers une section de désulfuration (E+F). Cette essence possède un point initial de distillation compris entre 50°C et 130°C.

La section d'hydrodésulfuration (E+F) est conçue pour désulfurer l'essence tout en limitant l'hydrogénation des oléfines, ce qui permet de limiter la perte en octane. Elle se compose d'au moins 2 réacteurs en série, dont le premier (E) comporte un système catalytique optimisé pour saturer les composés thiophéniques et transformer partiellement les composés soufrés en H2S. Le deuxième contient un catalyseur qui est un catalyseur optimisé pour transformer les mercaptans en H2S, en limitant l'hydrogénation des oléfines présentes dans l'essence. Ce schéma de désulfuration a été décrit dans la demande de brevet EP 1 077 247 L'essence lourde récupérée par la ligne (10) et l'essence légère récupérée par la ligne (6) peuvent être mélangée pour produire une essence totale désulfurée récupérée par la ligne (11).

Exemple 1 (comparatif) Une essence de craquage est soumise à un traitement d'hydrogénation des dioléfines dans des conditions où les composés légers soufrés saturés présents dans la charge sont en partie convertis en composés plus lourds.

Ce traitement est réalisé dans un réacteur fonctionnant en continu. Le catalyseur est à base de nickel et de molybdène (catalyseur commercialisé par la société Procatalyse sous la référence HR945). La réaction est conduite à 180°C sous une pression totale de 2,6 MPa, avec une vitesse spatiale de 6 h-1. Le rapport H2/charge, exprimé en litre d'hydrogène par litre de charge est de 10.

Les caractéristiques de l'essence de craquage catalytique et de l'effluent après hydrogénation des dioléfines et conversion des composés légers sont indiquées dans le tableau 1.

Tableau 1 Essence Essence après initiale hydrogénation (étapes a et b) densité 15/4 0, 7215 0, 7237 Indice de brome 78 74 (gBr/100g) Olefines (GC) % poids 43 40, 5 MAV (mg/g) 10 0, 2 Indice d'octane 93 92,5 recherche Indice d'octane moteur 79, 6 79, 4 mercaptans (ppm) 26 4 S Total (ppm) 350 350 Points de coupe (DS) 0,5% 2 2 5% 23 24 10% 30 31 50% 86 87 90% 141 143 95% 152 151 99,5% 175 175

A l'issue de ce traitement, l'essence est séparée en deux fractions, une fraction légère représentant 65 % poids de l'essence distillée dont le point de coupe correspond à une température de 100 °C et une fraction lourde. La séparation est réalisée sur une colonne de distillation discontinue composée de 30 plateaux théoriques. Les caractéristiques des deux fractions obtenues sont données dans le tableau 2.

Tableau 2 Fraction Fraction légère lourde PI-100 100-175 densité 15/4 0, 6826 0,7712 Indice de brome (gBr/100g) 91 48 MAV (mg/g) < 0, 2 < 0, 2 Indice d'octane recherche 93,4 91,8 Indice d'octane moteur 79,9 79 mercaptans (ppm) 3 4 S Total (ppm) 62 885 Points de coupe (DS) 0,5% 4 93 5% 20 99 10% 22 108 50% 60 128 90% 96 145 95% 99 152 99, 5% 110 177

La fraction légère présente des teneurs en dioléfines, mercaptans et soufre telles qu'elle peut être utilisée directement, à la condition que la spécification sur la teneur en soufre soit supérieure à 60 ppm.

L'essence lourde doit être désulfurée avant utilisation. Dans tous les cas, ce schéma ne permet pas de produire une essence désulfurée, contenant moins de 40 ppm de soufre, par recombinaison de l'essence légère et de l'essence lourde Exemple 2 (comparatif) L'essence de craquage catalytique obtenue dans l'exemple 1 après le traitement d'hydrogénation est séparée en deux fractions, une fraction légère représentant 20% poids de l'essence distillée dont le point de coupe correspond à une température de 55°C et une fraction lourde. La séparation est réalisée sur la même colonne que dans l'exemple 1. Les caractéristiques des deux fractions obtenues sont données dans le tableau 3.

Tableau 3 Fraction Fraction légère lourde PI-55 55-175 densité 15/4 0, 65 0, 77 Indice de brome (gBr/100g) 130 65 Olefines (GC) 60 36 MAV (mg/g) < 0,2 < 0,2 Indice d'octane recherche 95 90,5 Indice d'octane moteur 81,5 80 mercaptans (ppm) <1 4 S Total (ppm) 2 437 Points de coupe (DS) 0,5% 4 52 5% 20 54 10% 22 67 50% 36 102 90% 41 138 95% 54 151 99, 5% 72 176

L'essence légère produite par distillation présente des teneurs en mercaptans, dioléfines et soufre telles qu'elle peut être utilisée directement.

L'essence lourde nécessite une désulfuration complémentaire.

L'essence lourde est donc soumise à une hydrodésulfuration sur un enchaînement de catalyseurs en réacteur tubulaire isotherme.

Le premier catalyseur (catalyseur A) est obtenu par imprégnation « sans excès de solution » d'une alumine de transition, se présentant sous forme de billes, de surface spécifique de 130 m2/g et de volume poreux de 0,9 ml/g, par une solution aqueuse contenant du molybdène et du cobalt sous forme d'heptamolybdate d'ammonium et de nitrate de cobalt. Le catalyseur est ensuite séché et calciné sous air à 500°C. La teneur en cobalt et en molybdène de cet échantillon est de 3 % de CoO et 14 % de Mo03.

Le second catalyseur (catalyseur B) est préparé à partir d'une alumine de transition de 140 m2/g se présentant sous forme de billes de 2 mm de diamètre. Le volume poreux

est de 1 ml/g de support. Un kilogramme de support est imprégné par 1 litre de solution de nitrate de nickel. Le catalyseur est ensuite séché à 120°C et calciné sous courant d'air à 400°C pendant une heure. La teneur en nickel du catalyseur est de 20 % poids.

100 ml de catalyseur A et 200 ml de catalyseur B sont placés dans deux réacteurs en série, de manière à ce que la charge à traiter (fraction lourde) rencontre tout d'abord le catalyseur A puis le catalyseur B. Une zone de prélèvement de l'effluent issu de l'étape e est prévue entre les catalyseurs A et B. Les catalyseurs sont tout d'abord sulfurés par traitement pendant 4 heures sous une pression de 3,4 MPa à 350°C, au contact d'une charge contenant 2 % en poids de soufre sous forme de diméthyldisulfure dans du n-heptane.

Les conditions opératoires de l'hydrodésulfuration sont les suivantes : VVH = 1,33 h-1 par rapport à l'ensemble du lit catalytique H2/HC = 3001/l, P = 2,0 MPa. La température de la zone catalytique comprenant le catalyseur A est de 280°C, la température de la zone catalytique contenant le catalyseur B est de 330°C.

Les caractéristiques des effluents ainsi obtenus sont présentées dans le tableau 4.

Tableau 4. Fraction Fraction Mélange de lourde initiale lourde l'essence légère désulfurée et de l'essence lourde désulfurée 55-175 55-175 PI-175 densité 15/4 0, 7732 0,7696 0, 7228 Indice de brome 65 38.5 56.2 (gBr/100g) Oléfines (GC) % poids 36 25 32 MAV (mg/g) < 0,2 < 0,2 < 0,2 Indice d'octane 90,5 85,4 88,9 recherche Indice d'octane moteur 80 76 78, 2 mercaptans (ppm) 412 10, 4 S Total (ppm) 437 30 25 Points de coupe (DS) 0, 5% 52 2 5% 54 23 10% 67 30 50% 102 86 90% 138 141 95% 151 152 99,5% 176 175

Ce schéma tel que décrit dans la demande de brevet EP 1 077 247 permet de produire une essence désulfurée, dont les teneurs en mercaptans et dioléfines sont compatibles avec les qualités requises pour les essences.

Dans le cas particulier de cet exemple, le taux de désulfuration est de 92,8 %, la teneur en soufre résiduel est de 25 ppm et la perte d'octane calculée par la formule (RON+MON)/2 est de 2,75 points.

Exemple 3 (selon l'invention) L'essence de craquage catalytique obtenue dans l'exemple 1 après le traitement d'hydrogénation [étapes a) et b) selon l'invention] est envoyée vers un réacteur d'alourdissement des composés soufrés par alkylation par les oléfines (étape c) selon

l'invention). Cette étape est mise en oeuvre dans un réacteur tubulaire contenant du catalyseur à base d'acide phosphorique supporté sur silice contenant 20 % poids d'acide phosphorique (catalyseur C), dans les conditions opératoires suivantes : WH = 1h-1, Pression = 2,0 MPa, Température = 180°C. Avant injection dans le réacteur, la charge est additivée en isopropanol à hauteur de 500 ppm, destiné à hydrater le catalyseur en continu dans le réacteur.

L'effluent ainsi produit est séparé en deux coupes à l'aide d'une colonne de distillation telle que décrite à l'exemple 1. Le point de coupe de la distillation est réglé à 100 °C, la fraction légère représente 50 % poids de l'essence de départ.

Les caractéristiques de l'essence produite au cours des étapes c) d'alkylation et d) de fractionnement sont données dans le tableau 5.

Tableau 5 Essence après Fraction Fraction alourdissement par légère lourde alkylation (étape d) (étape d) (étape c) PI-240 PI-100 100-240 densité 15/4 0, 7641 0, 6921 0,8124 Indice de brome 62 53 72 (gBr/100g) MAV (mg/g) < 0, 2 < 0, 2 < 0,2 Indice d'octane 91,4 86,2 93,6 Recherche Indice d'octane 80,7 79,5 81,7 Moteur mercaptans (ppm) 5 4 S Total (ppm) 350 18 670 Points de coupe (DS) 0,5% 6 6 94 5% 23 19 102 10% 30 24 108 50% 105 61 154 90% 206 97 210 95% 215 100 219 99,5% 240 111 238

L'essence légère récupérée en sortie de l'étape de fractionnement présente des teneur en dioléfines, mercaptans et soufre total telles qu'elle peut être utilisée sans traitement supplémentaire. L'essence lourde nécessite une étape de désulfuration.

La désulfuration de l'essence lourde (étapes e) et f) du procédé selon l'invention) est réalisée à l'aide du dispositif décrit dans l'exemple 2. Les conditions opératoires sont les suivantes : VVH = 1,33 h-'par rapport à l'ensemble du lit catalytique H2/HC = 3001/l, P = 2,0 MPa. La température de la zone catalytique comprenant le catalyseur A est de 290°C, la température de la zone catalytique contenant le catalyseur B est de 340°C.

L'essence ainsi produite ne présente plus qu'une teneur en soufre de 26 ppm. Elle peut être utilisée sans traitement supplémentaire. Cette essence est recombinée à l'essence légère récupérée à l'étape d).

Les caractéristiques de l'essence lourde désulfurée et de l'essence recombinée sont données dans le tableau 6.

Tableau 6 Essence Essence Essence lourde Essence légère initiale légère désulfurée et (étape d) (étapes e) et essence lourde f) recombinées PI-175 PI-100 100-240 PI-240 densité 15/4 0, 7215 0,6921 0,8134 0,7683 Indice de brome (gBr/100g) 80 53 37 45 Oléfines (GC) % poids 44 MAV m/12 < 0, 2 < 0, 2 < 0, 2 Indice d'octane recherche 93 86,2 90,4 88,8 Indice d'octane moteur 79,8 79,5 80,2 79,7 mercaptans (ppm) 20 4 12 9 Soufre non mercaptan (ppm) 330 14 24 17 S Total (ppm) 350 18 36 26 Ce schéma réalisé selon l'invention permet de produire une essence désulfurée avec une perte d'octane limitée, dont les teneurs en mercaptan et dioléfines sont compatibles avec les qualités requises pour les essences.

Dans le cas particulier de cet exemple, le taux de désulfuration est de 92,6 %, la teneur en soufre résiduel est de 26 ppm et la perte d'octane calculée par la formule (RON+MON)/2 est de 2,15 points.