DOMAINE TECHNIQUE

La présente invention se rapporte à un procédé de reconstruction d'un immeuble dont on conserve la façade, procédé selon lequel on remplace au moins en partie sa structure interne et on renforce, par un doublage intérieur, les murs extérieurs, notamment ceux de la façade. La présente invention se rapporte également à l'immeuble ainsi reconstruit.

ARRIERE PLAN DE L'INVENTION

Dans le cas de reconstruction d'immeuble, dont la façade présente un intérêt architectural, il est fréquemment indispensable de doubler ces façades par un contre-mur en béton armé, afin d'adapter la reconstruction aux nouvelles réglementations, notamment concernant les résistances thermique et acoustique.

Ces façades anciennes sont le plus souvent fragiles et ne peuvent servir directement de parois de coffrage au contre voile à réaliser car elles ne supporteraient pas la pression hydrostatique du produit à mouler sur une hauteur d'étage.

Ainsi, pour palier à ce problème et pour assurer la stabilité de ces façades en cours de travaux, il est nécessaire de raidir fortement les façades anciennes conservées, au moyen d'étais et d'échafaudage rapportés le plus fréquemment extérieurement, afin de laisser libre la partie intérieure de l'immeuble sur laquelle les travaux doivent être entrepris.

Ces travaux d'étayage sont dus au fait que toute la structure interne de l'immeuble est totalement démolie avant d'effectuer les travaux de reconstruction des

refends, planchers et contre-voiles de façade. La suppression des planchers et refends intérieurs fragilise donc la façade conservée, qui n'est plus raidie par ses ouvrages, c'est-à-dire les planchers et refends, qui la relient.

EXPOSE DE L'INVENTION

Le but de la présente invention est de réduire, voire de supprimer les travaux d'étayage extérieurs, diminuant ainsi sensiblement les coûts de la reconstruction, tout en permettant l'utilisation directe des façades comme paroi de coffrage pour le doublage intérieur.

A cet effet, cette invention a pour objet un procédé de reconstruction d'un immeuble en gardant au moins un mur extérieur de façade, selon lequel on remplace au moins en partie sa structure interne et oh renforce au moins un mur extérieur de façade par un contre-mur intérieur. Selon ce procédé, on étaye tout d'abord les murs extérieurs de l'immeuble en construisant de bas en haut, étage par étage, aux emplacements voulus par le nouveau projet, de nouveaux murs de refend ancrés aux murs extérieurs de l'immeuble, en créant à travers les planchers le juste passage pour ces nouveaux murs de refend. De cette manière, on forme des murs de refend nouveaux, continus sur toute la hauteur de l'immeuble. Oh procède ensuite aux deux opérations suivantes, dans l'ordre indiqué ou dans l'ordre inversé : premièrement on démolit et on remplace les parties de la structure interne à remplacer et/ou à supprimer, anciens murs de refend et planchers, en ancrant les nouveaux planchers aux murs extérieurs et aux nouveaux murs de refend, et deuxièment on construit des contre-murs contre les faces internes des murs extérieurs, étage par étage.

Au cas où les nouveaux refends, éventuellement reliés par des étais intérieurs complémentaires, assurent

une raideur suffisante de la façade, selon une exécution de l'invention on démolit dans un premier temps les structures internes à remplacer et/ou à supprimer de tous les étages, et on remplace ensuite les nouveaux planchers étage par étage, de préférence de bas en haut.

Selon une autre exécution, on démolit les structures internes à remplacer et/ou à supprimer étage par étage, de préférence de bas en haut, tout en remplaçant les nouveaux planchers au fur et à mesure, étage par étage.

L'invention a également pour objet un immeuble reconstruit dont au moins une partie de la structure interne est remplacée et dont les murs extérieurs sont renforcés par un contre-mur intérieur, le bâtiment reconstruit comportant des murs de refend de remplacement s'étendant sur toute la hauteur de l'immeuble, ancrés aux murs extérieurs et des planchers.

BREVE DESCRIPTION DES DESSINS

D'autres caractéristiques de l'invention apparaîtront de la description suivante en se référant aux dessins schématiques, dans lesquels :

- La Figure 1 est une vue en coupe en plan à travers un étage d'un immeuble pendant une première phase de la mise en oeuvre du procédé.

- La Figure 2 est une vue en coupe en élévation d'un immeuble également pendant la première phase de la mise en oeuvre du procédé.

- La Figure 3 est une vue partielle en coupe en élévation d'un mur de façade renforcé et d'un plafond pendant la phase finale de la mise en oeuvre du procédé.

MODES DE REALISATION PREFERRES

L'invention concerne la reconstruction d'un immeuble comportant des murs extérieurs 4, ou façades, à conserver, et dont les ouvrages internes, c'est-à-dire planchers 5' et murs de refend 6' existants sont à démolir pour les remplacer ou les déplacer.

Le procédé selon l'invention consiste tout d'abord, avant la démolition des murs de refend existants 6' et non situés aux emplacements des nouveaux murs de refend 6 (que l'on doit bien entendu démolir en premier lieu) et avant la démolition des planchers 5' intérieurs de l'immeuble, à construire de nouveau refends de remplacement 6, de préférence à l'aide de coffrages filtrants ou auto équilibrés, susceptibles d'être transportés et montés manuellement, étant donné qu'il n'est alors pas possible d'effectuer le montage de ces coffrages à l'aide de grues comme dans le procédé de reconstruction conventionel, puisque cette opération s'effectue avant toute démolition.

On commence par créer dans les planchers supérieurs 5' du deuxième niveau, les passages 5" des nouveaux refends, au moins sur une longueur suffisante du raidissement de la façade, et qui s'étend entre ladite façade et l'intérieur du bâtiment.

On dispose sur les éléments de façade (pierre par exemple) des murs extérieurs 4, au droit des futurs refends, des goujons 2 scellés à la résine par exemple.

Pour la construction des nouveaux refends 6, on crée des passage nécessaires 6" aux intersections de ces derniers avec les anciens refends 6', tout en laissant la partie principale des anciens refends 6' intacte à ce stade. Comme mentionné ci-dessus, les murs de refends à remplacer seront démolis dans une phase ultérieure.

On coffre ensuite les refends 6 avec des coffrages manuportables 6A, 6B, 6C, 6D, 6E, puis on procède au ferraillage en prenant soin de disposer les fers en attente pour reprendre les efforts des futurs éléments, planchers et refends, de la structure nouvelle.

On coule les murs de refend 6 de ce premier niveau et on continue l'opération de coffrage au deuxième niveau, créant à nouveau un passage 5" à travers le plancher du troisième niveau, et ainsi de suite, jusqu'au dernier étage de l'immeuble.

Ces nouveaux refends 6 sont ancrés dans les murs extérieurs 4 de l'immeuble au moyen desdits goujons 2 scellés par exemple à l'aide d'une résine, donc servent à étayer les murs extérieurs.

A titre de variante, comme illustré par la Figure

2, afin d'augmenter la rigidité des façades, il est possible de disposer des étais intérieurs 7, aux endroits où il n'y a pas de murs de refend 6.

Ensuite, et sans besoin d'autres moyens d'étayage des murs extérieurs 4, on procède à la démolition et au remplacement des parties internes de la structure - les anciens murs de refends 6' et planchers 5' - et on renforce les murs extérieurs 4, dans l'ordre désiré.

Par exemple, on démolit d'abord les planchers 5' étage par étage en coulant les nouveaux planchers 5 qui sont ancrés aux murs extérieurs 4 et aux nouveaux refends 6 par des goujons 2' (Figure 3) . Si la raideur de la façade est suffisante avec la seule structure des nouveaux refends 6, éventuellement étayée par les étais complémentaires intérieurs 7, pour des raisons de commodité de chantier, on peut démolir l'ensemble des anciens planchers 5' avant la phase d'exécution des nouveaux planchers 5.

Dans cet exemple, on procède ensuite au doublage des murs extérieurs 4 de l'immeuble par un contre-mur 1, des goujons 2 ancrant l'un à l'autre ces deux murs 4 et 1. Afin d'augmenter les caractéristiques thermiques et acoustiques des façades, on peut, de préférence, intercaler des panneaux en matériaux fibreux 3 d'isolation thermique et acoustique entre le mur 4 est le contre-mur 1.

Comme pour les murs de refend 6, le contre-mur 1 est coffré de préférence à l'aide de coffrage 10 filtrant ou auto-équilibré, mais d'un coffrage une face. Dans ce cas, on utilise des goujons 2 filetés à leur extrémité libre, de manière à recevoir une pièce 8, par exemple un boulon, permettant l'ajustage de l'espacement du coffrage, et donc de la largeur du contre-voile. Le réglage du calage des panneaux coffrants du contre-voile sur la façade existante, est effectué par une pièce 8 vissée directement, ou par l'intermédiaire d'une bride 9 et/ou une pièce intermédiaire 8', sur les goujons d'ancrage 2 scellés aux éléments de façade à conserver. Comme illustré à la partie agrandie 3A, le coffrage 10 sera vissé sur la pièce 8". En variante, on peut le disposer entre la pièce 8' et la bride 9. De toute manière, ces pièces 8,8' et la bride 9 sont enlevées après coulage du contre-mur 1.

Le remplissage de ces coffrages une face, par du béton ou éventuellement un autre matériau de remplissage, peut être effectué en creusant un trou dans le bord supérieur du coffrage pour le passage d'un tuyau pour le béton frais, si l'exécution du plancher supérieur a été réalisée avant, ou directement entre la façade isolée ou non, et le coffrage si le plancher 5 est coulé après l'opération des contre-voiles 1 de façades.

On peut également effectuer l'opération des contre-voiles 1 de façades avant ou en même temps, à l'exécution des planchers 5.

En raison de l'utilisation de coffrages filtrants ou auto-équilibrés (une face pour les contre-mur 1 et/ou deux faces pour les refends 6) comportant des parois de coffrage verticales perméables à l'eau, par exemple en métal déployé, ces parois de coffrage sont intégrés dans les nouveaux murs du bâtiment reconstruit et deviennent donc collaborantes pour les descentes de charges.