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Title:
METHOD FOR SYNTHESIZING AN OMEGA-AMINO ACID OR ESTER FROM A MONOUNSATURATED FATTY ACID OR ESTER
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2010/089512
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a method for synthesizing ω-aminoalkanoic acids or esters thereof from unsaturated natural fatty acids, passing through a monounsaturated dinitrile intermediate compound. The method of the invention is simple to carry out and, compared to other known methods, avoids the environmental constraints and economic disadvantages due to reaction by-products.

Inventors:
DUBOIS JEAN-LUC (FR)
Application Number:
PCT/FR2010/050186
Publication Date:
August 12, 2010
Filing Date:
February 05, 2010
Export Citation:
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Assignee:
ARKEMA FRANCE (FR)
DUBOIS JEAN-LUC (FR)
International Classes:
C07C227/06; C07C51/353; C07C229/08; C07C253/22; C07C253/30; C12P7/44
Domestic Patent References:
WO2008104722A22008-09-04
Foreign References:
GB741739A1955-12-14
US3974196A1976-08-10
GB741739A1955-12-14
FR2445374A11980-07-25
US4474882A1984-10-02
US3823070A1974-07-09
US3912586A1975-10-14
US6660505B22003-12-09
US6569670B22003-05-27
US5254466A1993-10-19
GB743491A1956-01-18
US2813113A1957-11-12
Other References:
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HELEN L.NGO ET AL.: "Metathesis of Unsaturated Fatty Acids: Synthesis of Long-Chain Unsaturated-alpha,omega-Dicarboxylic Acids", JOURNAL OF THE AMERICAN OIL CHEMISTS' SOCIETY., vol. 83, no. 7, 2006, SPRINGER, BERLIN., pages 629 - 634, XP002545489
N-NYLONS: "Their Synthesis, Structure and Properties", J. WILEY ET SONS, pages: 381 - 389
A. RAVVE: "Organic Chemistry of Macromolecules", 1967, MARCEL DEKKER, INC.
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PILOT RUN, PLANT DESIGN AND COST ANALYSIS FOR REDUCTIVE OZONOLYSIS OF METHYL SOYATE, vol. 49, pages 643 - 648
R.B. PERKINS ET AL.: "Nylon-9 from Unsaturated Fatty Derivatives : Preparation and Characterization", JAOCS, vol. 52, pages 473 - 477
W. H. ESCHENFELDT ET AL.: "Applied and Environmental Microbiology", October 2003, article "Transformation of fatty Acids Catalyzed by Cytochrome P450 Monooxygenase Enzymes of Candida tropicalis", pages: 5992 - 5999
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GRUBBS ET AL., ANGEW. CHEM., ED. ENGL., vol. 34, 1995, pages 2039
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F. DRAWERT ET AL., CHEM. MIKROBIOL. TECHNOL. LEBENSM., vol. 1, 1972, pages 158 - 159
G.S. ZHANG ET AL., CHINESE CHEMICAL LETTERS, vol. 5, no. 2, 1994, pages 105 - 108
Attorney, Agent or Firm:
SAUVAGEOT, Olivier (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1 ) Procédé de synthèse d'un ω-aminoacide(ester) de formule ROOC-(CH2)q-CH2NH2 dans laquelle R est H ou un radical alkyle comportant de 1 à 4 atomes de carbone et q un indice entier égal soit à p ou à p+2, soit à n ou n+2, compris entre 2 et 15, à partir d'un acide(ester) gras mono-insaturé de formule RI-CH=CH-(CH2)P-COOR2 dans laquelle Ri est H ou un radical alkyle comportant de 4 à 14 atomes de carbone et le cas échéant une fonction hydroxyle, R2 est H ou un radical alkyle comprenant de 1 à 4 atomes de carbone et p un indice entier compris entre 2 et 11 , comportant une étape réactionnelle d'ammoniation conduisant à la transformation de la fonction carbonyle en fonction nitrile caractérisé en ce que :

- dans un premier stade on transforme l'acide/ester gras insaturé en un dinitrile insaturé de formule NC-(CH2)p-CH=CH-(CH2)n-CN dans laquelle n est un entier compris entre 3 et 13 dépendant de la nature du radical R-i, en deux étapes successives, la première étape étant soit une homométathèse de l'acide gras conduisant au diacide insaturé symétrique de formule R2OOC-(CH2)P-CH=CH-(CH2)P- COOR2, soit une fermentation de cet acide/ester conduisant à un diacide insaturé de formule HOOC-(CH2)p-CH=CH-(CH2)n-COOH et la seconde une ammoniation des acides puis,

- dans un deuxième stade on transforme ce dinitrile insaturé en un nitrile-acide/ester de formule R3OOC-[CH=CH]x-(CH2)p n-CN dans laquelle R3 est H ou un radical alkyle comportant de 1 à 4 atomes de carbone, x est 0 ou 1 , « p,n » signifiant que l'indice est soit p, soit n selon la voie choisie lors du premier stade, transformation réalisée, soit par coupure oxydante du dinitrile insaturé, soit par une réaction de métathèse croisée du dinitrile insaturé avec un acrylate de formule CH2=CH-COOR3 et,

- dans un troisième stade à hydrogéner le nitrile acide en ω-aminoacide(ester) de formule COOR-(CH2)q-CH2NH2

2) Procédé selon la revendication 1 caractérisé en ce que lors du premier stade on réalise tout d'abord l'homométathèse de l'acide(ester) gras de formule R1-CH=CH- (CH2)P-COOR2, puis l'ammoniation du diacides/diesters gras obtenu pour obtenir un dinitrile gras, puis dans un deuxième stade on transforme ce dinitrile en nitrile-acide de formule HOOC-(CH2)P-CN par coupure oxydante et, enfin, dans un troisième stade on réduit par hydrogénation la fonction nitrile en fonction aminé pour obtenir le composé de formule ROOC-(CH2)P-CH2NH2

3) Procédé selon la revendication 1 caractérisé en ce que lors du premier stade on réalise tout d'abord l'homométathèse de l'acide(ester) gras de formule R1-CH=CH-

(CH2)P-COOR2 pour obtenir le diacide/ester de formule R2OOC--(CH2)P-CH=CH-(CH2)P- COOR2 puis l'ammoniation du diacides/diesters gras obtenu pour obtenir un dinitrile gras, puis dans un deuxième stade on transforme ce dinitrile en nitrile-acide/ester de formule R3OOC-[CH=CH]-(CH2)P-CN par métathèse croisée avec l'acrylate d'alkyle CH2=CH-COO R3 et enfin dans un troisième stade on réduit simultanément par hydrogénation la double liaison et la fonction nitrile en aminé pour obtenir le composé de formule R3OOC-(CH2)p+2-CH2NH2

4) Procédé selon la revendication 1 caractérisé en ce que lors du premier stade on réalise tout d'abord l'ammoniation de l'acide(ester) gras de formule RrCH=CH-(CH2)p-

COOR2 conduisant au nitrile correspondant puis la transformation par homométathèse du nitrile en dintrile gras insaturé de formule NC-(CH2)P-CH=CH-(CH2)P-CN, puis on transforme ce dinitrile en nitrile-acide de formule HOOC-(CH2)P-CN par coupure oxydante et, enfin, dans un troisième stade on réduit par hydrogénation la fonction nitrile en fonction aminé pour obtenir le composé de formule HOOC-(CH2)P-CH2NH2

5) Procédé selon la revendication 1 caractérisé en ce que lors du premier stade on réalise tout d'abord l'ammoniation de l'acide(ester) gras de formule RrCH=CH-(CH2)p- COOR2 conduisant au nitrile correspondant puis la transformation par homométathèse du nitrile en dintrile gras insaturé de formule NC-(CH2)P-CH=CH-(CH2)P-CN, puis dans un deuxième stade on transforme ce dinitrile en nitrile-acideester de formule R3OOC- [CH=CH] -(CH2)P-CN par métathèse croisée avec l'acrylate d'alkyle CH2=CH-COOR3et enfin dans un troisième stade on réduit simultanément par hydrogénation la double liaison et la fonction nitrile en aminé pour obtenir le composé de formule R3OOC- (CH2)p+2-CH2NH2

6) Procédé selon la revendication 1 caractérisé en ce que lors du premier stade on réalise tout d'abord l'oxydation par fermentation de l'acide/ester gras de formule Rr CH=CH-(CH2)P-COOR2 pour obtenir le diacide/ester de formule HOOC-(CH2)P-CH=CH- (CH2)n-COOR2 puis l'ammoniation du diacides/diesters gras obtenu pour obtenir un dinitrile gras de formule NC-(CH2)p-CH=CH-(CH2)n-CN puis dans un deuxième stade on transforme ce dinitrile en un mélange de deux nitrile-acide/esters de formules HOOC-(CH2)P-CN et HOOC-(CH2)n-CN par coupure oxydante et, enfin, dans un troisième stade on réduit par hydrogénation la fonction nitrile en fonction aminé pour obtenir un mélange de composés de formules HOOC-(CH2)p-CH2NH2 et HOOC-(CH2)n- CH2NH2.

7) Procédé selon la revendication 1 caractérisé en ce que lors du premier stade on réalise tout d'abord l'oxydation par fermentation de l'acide/ester gras de formule Rr CH=CH-(CH2)P-COOR2 pour obtenir le diacide/ester de formule HOOC-(CH2)P-CH=CH- (CH2)n-COOR2, puis l'ammoniation du diacides/diesters gras obtenu pour obtenir un dinitrile gras de formule NC-(CH2)p-CH=CH-(CH2)n-CN puis dans un deuxième stade on transforme ce dinitrile en un mélange de deux nitrile-acide/esters de formules R3OOC-[CH=CH]-(CH2)P-CN et R3OOC-[CH=CH]-(CH2)n-CN par métathèse croisée avec l'acrylate d'alkyle CH2=CH-COOR3 et enfin dans un troisième stade on réduit simultanément par hydrogénation la double liaison et la fonction nitrile en aminé pour obtenir un mélange de composés de formules R3OOC-(CH2)p+2-CH2NH2 et R3OOC- (CH2)n+2-CH2NH2

8) Procédé selon l'une des revendications 1 à 7 caractérisé en ce que les métathèses sont réalisées en présence d'un catalyseur à base de Ruthénium.

9) Procédé selon l'une des revendications 1 à 7 caractérisé en ce que l'oxydation par fermentation est réalisée de préférence au moyen de micro-organismes contenant des enzymes de type Oxygenase.

10) Procédé selon l'une des revendications 1 à 7 caractérisé en ce que la coupure oxydante est réalisée par ozonolyse.

1 1 ) Procédé selon l'une des revendications 1 à 7 caractérisé en ce que la réaction de métathèse croisée est réalisée avec l'acrylate de méthyle.

Description:
Procédé de synthèse d'un omega-aminoacide ou ester à partir d'un acide ou ester gras mono-insaturé

L'invention vise un procédé de synthèse d'acides ω-amino-alcanoïques ou de leurs esters à partir d'acides gras naturels mono-insaturés transitant par un composé intermédiaire de type dinitrile mono-insaturé.

L'industrie des polyamides utilise toute une gamme de monomères constitués par des ω-amino-acides à longue chaîne, usuellement appelés Nylon, caractérisés par la longueur de chaîne méthylène (-CH 2 ) n séparant deux fonctions amide -CO-NH-, C'est ainsi que sont connus les Nylon-6, Nylon 6-6, Nylon 6-10, Nylon 7, Nylon 8, Nylon 9, Nylon 1 1 , Nylon 13, etc.

Ces monomères sont par exemple fabriqués par voie de synthèse chimique en utilisant notamment comme matière première des oléfines en C2 à C4, des cycloalcanes ou du benzène, mais aussi de l'huile de ricin (Nylon 11 ), de l'huile érucique ou lesquérolique (Nylon 13)...

L'évolution actuelle en matière d'environnement conduit dans les domaines de l'énergie et de la chimie à privilégier l'exploitation des matières premières naturelles provenant d'une source renouvelable. C'est la raison pour laquelle certains travaux ont été repris pour élaborer sur le plan industriel des procédés utilisant des acides/esters gras comme matière première de fabrication de ces monomères.

Ce type d'approche n'a que peu d'exemples industriels. Un des rares exemples de procédé industriel utilisant un acide gras comme matière première est celui de la fabrication à partir de l'acide ricinoléique extrait de l'huile de ricin, de l'acide amino-1 1- undécanoïque, qui est à la base de la synthèse du Rilsan 11 ® . Ce procédé est décrit dans l'ouvrage « Les Procédés de Pétrochimie » de A. Chauvel et al. paru aux Editions TECHNIP (1986). L'acide amino-11-undécanoïque est obtenu en plusieurs étapes. La première consiste en une méthanolyse de l'huile de ricin en milieu basique produisant le ricinoléate de méthyle qui est ensuite soumis à une pyrolyse pour obtenir, d'une part l'heptanaldéhyde et, d'autre part l'undécylénate de méthyle. Ce dernier est passé en forme acide par hydrolyse. Ensuite l'acide formé est soumis à une hydrobromuration pour donner l'acide ω-bromé d'où l'on passe par amination à l'acide amino-11- undécanoïque.

Les principaux travaux de recherche ont porté sur la synthèse de l'acide amino-9- nonanoïque qui est le précurseur du Nylon 9 à partir de l'acide oléique d'origine naturelle. En ce qui concerne ce monomère particulier on peut citer l'ouvrage « n-Nylons, Their Synthesis, Structure and Properties » - 1997 Ed. J. Wiley et Sons dont le chapitre 2.9 (pages 381 à 389) est consacré au 9-Nylon. Cet article donne la synthèse des réalisations et des travaux conduits sur le sujet. On y mentionne, page 381 , le procédé développé en ex Union Soviétique ayant conduit à la commercialisation du Pelargon®. On y mentionne, page 384, également un procédé développé au Japon utilisant l'acide oléique venant l'huile de soja comme matière première. La description correspondante fait référence à l'ouvrage de A. Ravve « Organic Chemistry of Macromolecules » (1967) Marcel Dekker, Inc., dont la partie 15 est consacrée aux polyamides et qui mentionne en page 279 l'existence d'un tel procédé.

Pour être complet sur l'état de l'art en la matière, il faut citer les nombreux articles publiés par E. H. Pryde et al. entre 1962 et 1975 dans - Journal of the American OiI Chemists ' Society - « Aldehydic Materials by the Ozonization of Vegetable OiIs » Vol. 39 pages 496-500 ; « Pilot Run, Plant Design and Cost Analysis for Reductive Ozonolysis of Methyl Soyate » Vol. 49 pages 643-648 et R. B. Perkins et al. « Nylon-9 from Unsaturated Fatty Derivatives : Préparation and Characterization » JAOCS, Vol. 52 pages 473-477. Il est à noter que le premier de ces articles fait aussi référence page 498 à des travaux antérieurs réalisés par des Japonais : H. Otsuki et H. Funahashi. Pour résumer cette partie de l'état de l'art visant ce type de synthèse du « Nylon 9 » à partir d'huiles végétales on peut décrire le mécanisme réactionnel simplifié suivant appliqué à l'ester oléique, extrait des huiles par méthanolyse : Ozonolyse réductrice H 3 C-(CH 2 ) 7 -CH=CH-(CH 2 ) 7 -COOCH 3 + (O 3 , H 2 ) -» HOC-(CH 2 ) 7 -COOCH 3 + H 3 C-(CH 2 ) 7 -COH

Amination réductrice HOC-(CH 2 ) 7 -COOCH 3 + (NH 3 , H 2 ) -» H 2 N-(CH 2 ) 8 -COOCH 3 + H 2 O

Hydrolyse HOC-(CH 2 ) 8 -COOCH 3 +H 2 O -» H 2 N-(CH 2 ) 8 -COOH + CH 3 OH

Cette voie très séduisante sur le plan réactionnel présente cependant un inconvénient économique important constitué par la production lors de la première étape d'un aldéhyde à longue chaîne (9 atomes de carbone au total) pratiquement non valorisable notamment dans l'industrie des polymères de type polyamides. Le brevet UK n° 741 ,739 décrit pour sa part la synthèse de ce même acide à partir de l'acide oléique mais en utilisant la voie oléonitrile. Le schéma réactionnel simplifié de ce procédé est le suivant. Une voie analogue est citée dans l'article de R. B. Perkins et al cité ci-dessus p. 475.

H 3 C-(CH 2 ) 7 -CH=CH-(CH 2 ) 7 -COOH + NH 3

H 3 C-(CH 2 ) 7 -CH=CH-(CH 2 ) 7 -CN + 2 H 2 O H 3 C-(CH 2 ) 7 -CH=CH-(CH 2 ) 7 -CN + (O 3 + H 2 O Ozonolyse oxydante)-»

H 3 C-(CH 2 ) 7 -COOH + NC-(CH 2 ) 7 -COOH NC-(CH 2 ) 7 -COOH + 2 H 2 -» H 2 N-(CH 2 ) 8 -COOH

Cette synthèse conduit à l'acide pélargonique H 3 C-(CH 2 ) 7 -COOH comme sous-produit.

La présente invention vise à proposer un nouveau procédé pour synthétiser toute une gamme d'acides ω-amino-alcanoïques ou de leurs esters à partir d'acides gras naturels mono-insaturés.

Le problème est donc de trouver un procédé de synthèse de divers ω-amino-acides de formule H 2 N-(CH 2 ) n -COOH dans laquelle n est compris entre 3 et 14 (et de leur polymères) à partir de matières premières renouvelables, de très large accès, et donc peu onéreuses, simple à mettre en œuvre tout en évitant d'une part les contraintes environnementales évoquées précédemment et d'autre part les handicaps économiques dus aux sous-produits des réactions.

La solution proposée consiste à travailler à partir de matières premières constituées par des acides gras insaturés à longue chaîne naturels comportant le cas échéant une fonction hydroxyle, à les transformer dans un premier stade en dinitriles mono- insaturés puis ensuite dans un deuxième stade à « réinsérer » dans le produit final une fonction acide carboxylique par action sur la double liaison du dinitrile mono-insaturé provoquant une coupure de la molécule de dinitrile, soit au moyen d'une coupure oxydante, soit par réaction de métathèse croisée avec un composé de type acrylate.

On entend par acide gras naturel un acide issu des milieux végétal ou animal, y compris les algues, plus généralement du règne végétal, et donc renouvelable. Cet acide constitué d'au moins 10 et de préférence d'au moins 14 atomes de carbone par molécule comportera au moins une insaturation oléfinique dont la localisation en position x par rapport au groupement acide (delta x) déterminera la formule de l'ω- amino-acide final. En outre cet acide gras naturel pourra, le cas échéant, comporter une fonction hydroxyle.

On peut citer à titre d'exemples de tels acides, les acides en C10, les acides obtusilique (cis-4-décénoique) et caproléique (cis-9-décénoique), les acides en C12, les acides lauroléique (cis-5-dodécénoique) et lindérique (cis-4-dodécénoique), les acides en C14, les acides myristoléique (cis-9-tétradécénoique), physétérique (cis-5- tetradécénoique) et tsuzuique (cis-4-tetradécénoique), l'acide en C16, l'acide palmitoléique (cis-9- hexadécénoïque), les acides en C18, les acides oléique (cis-9- octadécénoïque), élaidique (trans-9-octadécénoïque), pétrosélinique (cis-6- octadécénoïque), vaccénique (cis-11-octadécénoique) et ricinoléique (12-hydroxy-cis- 9-octadécénoïque), les acides en C20, les acides gadoléique (cis-9-eicosénoïque), gondoïque (cis-1 1-eicosénoïque), cis-5-eicosénoïque et lesquérolique (14-hydroxy-cis- 1 1-eicosénoïque), les acides en C22, les acides cétoléique (cis-1 1-docosénoïque) et érucique (cis-13-docosénoïque).

Le procédé peut également s'appliquer aux acides poly-insaturés tels que les acides linoléiques (cis, cis-9, 12-octadécadiénoïque et cis,trans-9,1 1-octadécadiénoïque), α- linolénique (cis, cis, cis-9, 12,15-octadécatriénoïque), α-éléostéarique (cis,trans,trans- 9,1 1 ,13-octadécatriénoïque) mais avec l'inconvénient de multiplier les sous-produits. Ces divers acides sont issus des huiles végétales extraites de diverses plantes oléagineuses telles que le tournesol, le colza, le ricin, le lesquerella, l'olive, le soja, le palmier, l'avocat, l'argousier, la coriandre, le céleri, l'aneth, la carotte, le fenouil, le Limnanthes Alba (meadowfoam), le carthame, la caméline Ils sont issus également du monde animal terrestre ou marin, et dans ce dernier cas, aussi bien sous forme de poissons, de mammifères que d'algues. Il s'agit en général de graisses provenant de ruminants, de poissons comme la morue, ou de mammifères marins comme les baleines ou les dauphins.

L'invention vise un procédé de synthèse d'un ω-aminoacide(ester) de formule ROOC- (CH 2 VCH 2 -NH 2 dans laquelle R est H ou un radical alkyle comportant de 1 à 4 atomes de carbone et q un indice entier égal soit à p ou à p+2, soit à n ou n+2, compris entre 2 et 15, à partir d'un acide(ester) gras mono-insaturé de formule RrCH=CH-(CH 2 ) p - COOR 2 dans laquelle Ri est soit H, soit un radical alkyle comprenant de 4 à 14 atomes de carbone et le cas échéant une fonction hydroxyle, R 2 est H ou un radical alkyle comportant de 1 à 4 atomes de carbone et p un indice entier compris entre 2 et 11 , comportant une étape réactionnelle d'ammoniation conduisant à la transformation de la fonction carbonyle en fonction nitrile caractérisé en ce que dans un premier stade on transforme l'acide/ester gras insaturé en un dinitrile insaturé de formule NC-(CH 2 ) p -CH=CH-(CH 2 ) n -CN dans laquelle n est un entier compris entre 3 et 13 dépendant de la nature du radical Ri, en deux étapes successives, la première étape étant soit une homométathèse de l'acide gras conduisant au diacide insaturé symétrique de formule R 2 OOC-(CH 2 ) P -CH=CH-(CH 2 ) P - COOR 2 , soit une fermentation de cet acide/ester, conduisant à un diacide insaturé de formule HOOC-(CH 2 ) p -CH=CH-(CH 2 ) n -COOH (la fermentation donnera des diacides - l'alcool est consommé) et la seconde une ammoniation des acides puis, dans un deuxième stade on transforme ce dinitrile insaturé en un nitrile acide/ester de formule R 3 OOC- [CH=CH] x -(CH 2 ) p n -CN dans laquelle R 3 est H ou un radical alkyle comportant de 1 à 4 atomes de carbone, x est O ou 1 , « p,n » signifiant que l'indice est soit p, soit n selon la voie choisie lors du premier stade, transformation réalisée soit par coupure oxydante du dinitrile insaturé, soit par une réaction de métathèse croisée du dinitrile insaturé avec un acrylate de formule CH 2 =CH-COOR 3 et, dans un troisième stade à hydrogéner le nitrile acide en ω-aminoacide(ester) de formule R 3 OOC-(CH 2 ) q -CH 2 NH 2 Dans une variante du procédé mettant en œuvre la voie homométathèse lors du premier stade, il est possible d'intervertir les étapes d'ammoniation conduisant au nitrile et de métathèse s'appliquant là au nitrile gras pour passer au dinitrile.

Le processus réactionnel du cas général est alors le suivant. 1 ) premier stade : soit homométathèse 2 R r CH=CH-(CH 2 ) p -COOH O

R 1 -CH=CH- R 1 + HOOC-(CH 2 ) P -CH=CH-(CH 2 ) P -COOH soit fermentation R r CH=CH-(CH 2 ) p -COOH (oxydation)-» HOOC-(CH 2 ) n -CH=CH-(CH 2 ) p -COOH puis HOOC-(CH 2 ) p -CH=CH-(CH 2 ) p -COOH + 2 NH 3

NC-(CH 2 ) p -CH=CH-(CH 2 ) p -CN + 4 H 2 O ou HOOC-(CH 2 ) n -CH=CH-(CH 2 ) p -COOH + 2 NH 3 -» NC-(CH 2 ) n -CH=CH-(CH 2 ) p -CN + 4 H 2 O

2) deuxième stade : première variante (coupure oxydante) NC-(CH 2 ) P -CH=CH-(CH 2 ) P -CN + ( coupure oxydante) * 2 HOOC-(CH 2 ) P -CN ou NC-(CH 2 ) n -CH=CH-(CH 2 ) p -CN + ( coupure oxydante) *

HOOC-(CH 2 ) P -CN + COOH-(CH 2 ) n -CN seconde variante (métathèse croisée) NC-(CH 2 )p-CH=CH-(CH 2 ) p -CN + 2 CH 2 =CH-COOR 3 O

2 R 3 OOC-CH=CH-(CH 2 ) p -CN + CH 2 =CH 2

NC-(CH 2 ) n -CH=CH-(CH 2 ) p -CN + 2 CH 2 =CH-COOR 3 O

R 3 OOC-CH=CH-(CH 2 ) p -CN + NC-(CH 2 ) n -CH=CH-COOR 3 + CH 2 =CH 2

3) troisième stade : première variante après coupure oxydante

2 HOOC-(CH 2 ) P -CN +4 H 2 * 2 HOOC-(CH 2 ) P -CH 2 NH 2

HOOC-(CH 2 ) P -CN + HOOC-(CH 2 ) n -CN + 4 H 2 * HOOC-(CH 2 ) P -CH 2 NH 2 + HOOC-(CH 2 ) n -CH 2 NH 2 seconde variante après métathèse R 3 OOC-CH=CH-(CH 2 ) p -CN + 3 H 2 * R 3 OOC-(CH 2 ) p+2 -CH 2 NH 2

R 3 OOC-CH=CH-(CH 2 ) p -CN + NC-(CH 2 ) n -CH=CH-COOR 3 + 6 H 2 *

R 3 OOC-(CH 2 ) P+2 -CH 2 NH 2 + R 3 OOC-(CH 2 ) n+2 -CH 2 NH 2 Dans le schéma réactionnel précédent, comme pour les suivants, lorsqu'il est indiqué que la réaction met en jeu la forme acide du composé, elle peut tout aussi bien s'appliquer à sa forme ester.

Ces divers mécanismes sont illustrés par le diagramme schématique (schéma 1 ) figurant ci-après dans la description.

Appliqués à l'acide oléique pour lequel n est égal à p on obtient

R 3 OOC-(CH 2 ) 9 -CH 2 NH 2 par la voie métathèse croisée et R 3 OOC-(CH 2 ) 7 -CH 2 NH 2 par la voie coupure oxydante. Appliqués à un acide dont la double liaison n'est pas localisée au centre de la molécule, tel que l'acide palmitoléique, les processus deviennent i) CH 3 -(CH 2 ) 5 -CH=CH-(CH 2 ) 7 -COOH + NH 3 *

CH 3 -(CH 2 ) S -CH=CH-(CH 2 ) T -CN + 2 H 2 O 2 CH 3 -(CH 2 ) 5 -CH=CH-(CH 2 ) 7 -CN O

NC-(CH 2 ) 7 -CH=CH-(CH 2 ) 7 -CN + CH 3 -(CH 2 ) 5 -CH=CH-(CH 2 ) 5 -CH 3 NC-(CH 2 ) 7 -CH=CH-(CH 2 ) 7 -CN + ( coupure oxydante) *

2 NC-(CH 2 ) 7 -COOH + HCHO/HCOOH NC-(CH 2 ) 7 -COOH + 2 H 2 * HOOC-(CH 2 ) 7 -CH 2 NH 2 ii) CH 3 -(CH 2 ) 5 -CH=CH-(CH 2 ) 7 -COOH + NH 3 *

CH 3 -(CH 2 ) 5 -CH=CH-(CH 2 ) 7 -CN + 2 H 2 O 2 CH 3 -(CH 2 ) 5 -CH=CH-(CH 2 ) 7 -CN O

NC-(CH 2 ) 7 -CH=CH-(CH 2 ) 7 -CN + CH 3 -(CH 2 ) 5 -CH=CH-(CH 2 ) 5 -CH 3 NC-(CH 2 ) 7 -CH=CH-(CH 2 ) 7 -CN + 2 CH 2 =CH-COOR 3 O 2 NC-(CH 2 ) 7 -CH=CH-COOR 3 + CH 2 =CH 2

NC-(CH 2 ) 7 -CH=CH-COOR 3 + 3 H 2 * R 3 OOC-(CH 2 ) 9 -CH 2 NH 2 iii) CH 3 -(CH 2 ) 5 -CH=CH-(CH 2 ) 7 -COOH (oxydation par fermentation)*

HOOC-(CH 2 ) 5 -CH=CH-(CH 2 ) 7 -COOH HOOC-(CH 2 ) 5 -CH=CH-(CH 2 ) 7 -COOH + 2 NH 3 * NC-(CH 2 ) 5 -CH=CH-(CH 2 ) 7 -CN + 4 H 2 O

NC-(CH 2 ) 5 -CH=CH-(CH 2 ) 7 -CN +( coupure oxydante) *

HOOC-(CH 2 ) 5 -CN + HOOC-(CH 2 ) 7 -CN

HOOC-(CH 2 ) 5 -CN + 2 H 2 * HOOC-(CH 2 ) 5 -CH 2 NH 2 iv) CH 3 -(CH 2 ) 5 -CH=CH-(CH 2 ) 7 -COOH (oxydation par fermentation)*

HOOC-(CH 2 ) 5 -CH=CH-(CH 2 ) 7 -COOH HOOC-(CH 2 ) 5 -CH=CH-(CH 2 ) 7 -COOH + 2 NH 3 *

NC-(CH 2 ) 5 -CH=CH-(CH 2 ) 7 -CN + 4 H 2 O NC-(CH 2 ) 5 -CH=CH-(CH 2 ) 7 -CN + 2 CH 2 =CH-COOR 3 O NC-(CH 2 ) 7 -CH=CH-COOR 3 + NC-(CH 2 ) 5 -CH=CH-COOR 3 + CH 2 =CH 2

NC-(CH 2 ) 7 -CH=CH-COOR 3 + 3 H 2 * R 3 OOC-(CH 2 ) 9 -CH 2 NH 2 NC-(CH 2 ) 5 -CH=CH-COOR 3 + 3 H 2 * R 3 OOC-(CH 2 ) 7 -CH 2 NH 2

Les seuls « sous-produits » formés sont une α-oléfine à longue chaîne, comportant le cas échéant une fonction hydroxyle, et du formaldéhyde ou de l'acide formique. Dans une première variante de réalisation du procédé, lors du premier stade on réalise tout d'abord l'homométathèse de l'acide/ester gras de formule RrCH=CH-(CH 2 ) p - COOR 2 , puis l'ammoniation du diacides/diesters gras obtenu pour obtenir un dinitrile gras, puis dans un deuxième stade on transforme ce dinitrile en nitrile-acide de formule HOOC-(CH 2 ) P -CN par coupure oxydante et, enfin, dans un troisième stade on réduit par hydrogénation la fonction nitrile en fonction aminé pour obtenir le composé de formule ROOC-(CH 2 ) P -CH 2 NH 2

Dans une deuxième variante de réalisation du procédé, lors du premier stade on réalise tout d'abord l'homométathèse de l'acide(ester) gras de formule R 1 -CH=CH- (CH 2 ) P -COOR 2 pour obtenir le diacide/ester de formule R 2 OOC-(CH 2 ) P -CH=CH-(CH 2 ) P - COOR 2 puis l'ammoniation du diacides/diesters gras obtenu pour obtenir un dinitrile gras, puis dans un deuxième stade on transforme ce dinitrile en nitrile-acide/ester de formule R 3 OOC-[CH=CH]-(CH 2 ) P -CN par métathèse croisée avec l'acrylate d'alkyle CH 2 =CH-COO R 3 et enfin dans un troisième stade on réduit simultanément par hydrogénation la double liaison et la fonction nitrile en aminé pour obtenir le composé de formule R 3 OOC-(CH 2 ) p+2 -CH 2 NH 2

Dans une troisième variante de réalisation du procédé, lors du premier stade on réalise tout d'abord l'ammoniation de l'acide(ester) gras de formule RrCH=CH-(CH 2 ) p -COOR 2 conduisant au nitrile correspondant puis la transformation par homométathèse du nitrile en dintrile gras insaturé de formule NC-(CH 2 ) P -CH=CH-(CH 2 ) P -CN, puis on transforme ce dinitrile en nitrile-acide de formule HOOC-(CH 2 ) P -CN par coupure oxydante et, enfin, dans un troisième stade on réduit par hydrogénation la fonction nitrile en fonction aminé pour obtenir le composé de formule HOOC-(CH 2 ) P -CH 2 NH 2 Dans une quatrième variante de réalisation du procédé, lors du premier stade on réalise tout d'abord l'ammoniation de l'acide(ester) gras de formule RrCH=CH-(CH 2 ) p - COOR 2 conduisant au nitrile correspondant puis la transformation par homométathèse du nitrile en dintrile gras insaturé de formule NC-(CH 2 ) P -CH=CH-(CH 2 ) P -CN, puis dans un deuxième stade on transforme ce dinitrile en nitrile-ester de formule R 3 OOC- [CH=CH] -(CH 2 ) P -CN par métathèse croisée avec l'acrylate d'alkyle CH 2 =CH-COOR 3 et enfin dans un troisième stade on réduit simultanément par hydrogénation la double liaison et la fonction nitrile en aminé pour obtenir le composé de formule R 3 OOC- (CH 2 ) P+2 -CH 2 NH 2

Dans une cinquième variante de réalisation du procédé, lors du premier stade on réalise tout d'abord l'oxydation par fermentation de l'acide/ester gras de formule Rr CH=CH-(CH 2 ) P -COOR 2 pour obtenir le diacide/ester de formule HOOC-(CH 2 ) P -CH=CH- (CH 2 ) H -COOR 2 puis l'ammoniation du diacides/diesters gras obtenu pour obtenir un dinitrile gras de formule NC-(CH 2 )p-CH=CH-(CH 2 ) n -CN puis dans un deuxième stade on transforme ce dinitrile en un mélange de deux nitrile-acides de formules HOOC- (CH 2 ) P -CN et HOOC-(CH 2 ) n -CN par coupure oxydante et, enfin, dans un troisième stade on réduit par hydrogénation la fonction nitrile en fonction aminé pour obtenir un mélange de composés de formules HOOC-(CH 2 ) p -CH 2 NH 2 et HOOC-(CH 2 ) n -CH 2 NH 2 . Dans une sixième variante de réalisation du procédé, lors du premier stade on réalise tout d'abord l'oxydation par fermentation de l'acide/ester gras de formule R 1 -CH=CH- (CH 2 ) p -COOR 2 pour obtenir le diacide/ester de formule HOOC-(CH 2 ) p -CH=CH-(CH 2 ) n - COOR 2 , puis l'ammoniation du diacides/diesters gras obtenu pour obtenir un dinitrile gras de formule NC-(CH 2 ) p -CH=CH-(CH 2 ) n -CN puis dans un deuxième stade on transforme ce dinitrile en un mélange de deux nitrile-acide/esters de formules R 3 OOC- [CH=CH]-(CH 2 ) p -CN et R 3 OOC-[CH=CH]-(CH 2 ) n -CN par métathèse croisée avec l'acrylate d'alkyle CH 2 =CH-COOR 3 et enfin dans un troisième stade on réduit simultanément par hydrogénation la double liaison et la fonction nitrile en aminé pour obtenir un mélange de composés de formules R 3 OOC-(CH 2 ) p+2 -CH 2 NH 2 et R 3 OOC- (CH 2 ) n+2 -CH 2 NH 2

Les conditions opératoires des différentes réactions mises en jeu sont connues et décrites dans l'état de l'art.

Le schéma réactionnel de la synthèse des nitriles à partir des acides peut se résumer de la façon suivante.

R-COOH + NH 3 -» [R-COO " NH 4 + ] -» [R-CONH 2 ] + H 2 O -» RCN + H 2 O Le procédé peut être conduit en batch en phase liquide ou gazeuse ou en continu en phase gazeuse. La réaction est conduite à température élevée > 250 0 C et présence d'un catalyseur qui est généralement un oxyde métallique et le plus fréquemment l'oxyde de zinc. L'élimination en continu de l'eau formée en entraînant de surcroît l'ammoniac qui n'a pas réagi permet un achèvement rapide de la réaction.

Lorsque le procédé met en œuvre une étape d'oxydation par fermentation, on utilise un micro-organisme, tel qu'une bactérie, un champignon ou une levure permettant l'oxydation de l'acide ou ester gras de la charge. On utilisera de préférence des microorganismes contenant des enzymes de type Oxygenase susceptibles d'oxyder la charge en formant une fonction trivalente de type acide -COOH ou ester -COOR. Cette fermentation pourra par exemple être réalisée en présence d'une souche de Candida tropicalis contenant les enzymes Cytochrome P450 Monooxygenase telles que celles décrites dans la publication de W. H. Eschenfeldt et al « Transformation of fatty Acids Catalyzed by Cytochrome P450 Monooxygenase Enzymes of Candida tropicalis » paru dans Applied and Environmental Microbiology, Oct. 2003 p. 5992- 5999 et les brevets FR 2,445,374 US4,474,882, US 3,823,070, US 3,912,586, US 6,660,505, US 6,569,670 et 5,254,466.

Les réactions de métathèse sont connues depuis longtemps même si leurs applications industrielles sont relativement limitées. On peut se référer à propos de leur utilisation dans la transformation des acides (esters) gras, à l'article de J. C. Mol « Catalytic metathesis of unsaturated fatty acid esters and oil » paru dans Topics in Catalysis Vol. 27, Nos. 1-4, February 2004 (Plénum Publishing). La catalyse de la réaction de métathèse a fait l'objet de très nombreux travaux et le développement de systèmes catalytiques sophistiqués. On peut citer par exemple les complexes au tungstène développés par Schrock et al (J. Am. Chem. Soc. 108 (1986) 2771 ou Basset et al. Angew. Chem., Ed. Engl. 31 (1992) 628. Plus récemment, sont apparus les catalyseurs dits de Grubbs (Grubbs et al. Angew. Chem., Ed. Engl. 34 (1995) 2039 et Organic Lett. 1 (1999) 953) qui sont des complexes ruthénium- benzylidène. Il s'agit de catalyse homogène. Il a été aussi développé des catalyseurs hétérogènes à base de métaux tels que Rhénium, Molybdène et Tungstène déposés sur alumine ou silice. Enfin des travaux ont été conduits pour la réalisation de catalyseurs immobilisés, c'est-à-dire de catalyseurs dont le principe actif est celui du catalyseur homogène, notamment les complexes ruthénium-carbène, mais qui est immobilisé sur un support inactif. L'objectif de ces travaux est d'augmenter la sélectivité de la réaction de métathèse croisée vis-à-vis des réactions parasites telles que les « homo-métathèses » entre les réactifs mis en présence. Ils portent non seulement sur la structure des catalyseurs mais également sur l'incidence du milieu réactionnel et les additifs pouvant être introduits. Dans le procédé de l'invention, tout catalyseur de métathèse actif et sélectif pourra être utilisé. On utilisera cependant de préférence des catalyseurs à base de ruthénium. La réaction de métathèse croisée avec le composé de type acrylate est réalisée dans des conditions parfaitement connues. La température de réaction est comprise entre 20 et 100 0 C à une pression proche de la pression atmosphérique (1 à 10 bars) en présence d'un catalyseur à base de ruthénium par exemple. Le temps de réaction est choisi en fonction des réactifs mis en œuvre et pour atteindre au plus près l'équilibre de la réaction

Les catalyseurs au ruthénium sont choisis de préférence parmi les catalyseurs chargés ou non-chargés de formule générale : (X1 )a (X2)bRu(carbène C) (L1 )c(L2)d dans laquelle :

• a, b, c, d sont des nombres entiers avec a et b égaux à 0, 1 ou 2 ; c et d égaux à 0, 1 , 2, 3 ou 4 ;

• X1 et X2, identiques ou différents, représentent chacun un ligand mono- ou multi- chélatant, chargé ou non ; à titre d'exemples, on pourra citer les halogénures, le sulfate, le carbonate, les carboxylates, les alcoolates, les phénates, les amidures, le tosylate, l'hexafluorophosphate, le tétrafluoroborate, le bis-triflylamidure, le tétraphénylborate et dérivés. X1 ou X2 peuvent être liés à Y1 ou Y2 ou au (carbène C) de façon à former un ligand bidenté (ou chélate) sur le ruthénium ; et • L1 et L2 identiques ou différents, sont des ligands donneurs d'électrons tels que phosphine, phosphite, phosphonite, phosphinite, arsine, stilbine, une oléfine ou un aromatique, un composé carbonylé, un éther, un alcool, une aminé, une pyridine ou dérivé, une imine, un thioéthers, ou un carbène hétérocyclique L1 ou L2 peuvent être liés au "carbène C " de façon à former un ligand bidenté ou chélate,

Le "carbène C" pourra être représenté par la formule générale : C_(R1 )_(R2) pour laquelle R1 et R2 sont identiques ou différents tels que l'hydrogène ou tout autre groupe hydrocarbonyle saturé ou insaturé, cyclique, branché ou linéaire, ou aromatique. A titre d'exemples, on pourra citer les complexes du ruthénium alkylidènes, ou cumulènes tels que les vinylidènes Ru=C=CHR ou allénylidènes Ru=C=C=CRI R2 ou indénylidènes.

Un groupe fonctionnel permettant d'améliorer la rétention du complexe du ruthénium dans le liquide ionique peut être greffé sur au moins l'un des ligands X1 , X2, L1 , L2, ou sur le carbène C. Ce groupe fonctionnel peut être chargé ou non chargé tel que de préférence un ester, un éther, un thiol, un acide, un alcool, une aminé, un hétérocycle azoté, un sulfonate, un carboxylate, un ammonium quaternaire, un guanidinium, un phosphonium quaternaire, un pyridinium, un imidazolium, un morpholinium ou un sulfonium. La réaction de coupure oxydante de la double liaison, qui conduit à la formation de la fonction acide sur les deux carbones de la double liaison, est également en elle-même connue.

Elle peut être réalisée au moyen d'un oxydant fort tel que KMnO 4 sous forme concentrée et à la chaleur ainsi que cela est décrit dans « Organic Chemistry » de L. G. Wade Jr. 5 th Edition Chapter 8 Reactions of Alkenes.

La coupure oxydante peut être effectuée avec de l'eau oxygénée comme décrit dans le brevet GB 743491. L'article de F. Drawert et al. dans Chem. Mikrobiol. Technol. Lebensm. 1 , 158-159 (1972) décrit une voie alternative par irradiation de l'huile de tournesol. D'autre part l'article de G. S. Zhang et al. dans Chinese Chemical Letters, Vol 5, N°2, pp105-108 de 1994, indique qu'il est possible d'effectuer la coupure oxydante à partir du diol correspondant à l'acide oléique (voir Entrée 29 du tableau). Cette coupure oxydante est effectuée en utilisant le Chlorochromate d'ammonium comme oxydant. Le diol quant à lui, est obtenu par époxydation de l'acide oléique suivie d'une hydrolyse du pont époxy.

Elle peut être réalisée par d'autres oxydants tels que l'eau oxygénée et plus particulièrement l'ozone.

De nombreux travaux ont été conduits sur l'utilisation de l'ozone comme agent oxydant. Il est d'ailleurs mentionné dans l'ouvrage Angew. Chem. cité ci-dessus que la coupure oxydante de l'acide oléique en acides pélargonique et azélaique est la plus importante application industrielle de l'ozonolyse Le brevet USP 2,813,113 notamment décrit un procédé d'ozonolyse oxydante d'un acide gras tel que l'acide oléique qui consiste dans une première étape à traiter l'acide par de l'oxygène associé à de l'ozone pour former des ozonides puis dans une deuxième étape à oxyder ces derniers par l'oxygène. Dans ce type de réaction on n'utilise pas de composés bloquant le processus l'oxydation au stade des cétones ou aldéhydes dans ce qui est appelé l'ozonolyse réductrice qui a fait plus récemment l'objet de travaux importants.

L'étape de synthèse des ω-aminoacides(esters) gras à partir des nitrile-acides gras consiste en une hydrogénation classique. Les catalyseurs sont nombreux mais préférentiellement on utilise les Nickel et Cobalt de Raney. Afin de favoriser la formation de l'aminé primaire, on opère avec une pression partielle d'ammoniac. Enfin, la réduction de la fonction nitrile en aminé primaire est bien connue de l'homme de l'art.

Dans le procédé de l'invention, on peut traiter l'acide gras soit sous sa forme acide soit sous sa forme ester. Le passage d'une forme à l'autre, par méthanolyse, estérification ou hydrolyse, parfaitement banal ne constitue pas une transformation chimique au sens du procédé.

Tous les mécanismes détaillés ci-dessous illustrent, pour faciliter l'exposé, la synthèse des acides. Cependant, la métathèse est aussi efficace avec un ester et même plus efficace, le milieu étant généralement plus anhydre. De la même manière, les schémas illustrent des réactions avec l'isomère cis des acides (ou esters) ; les mécanismes sont aussi bien applicables aux isomères trans.

Le mécanisme réactionnel de cette réaction est illustrée par le schéma 1 ci-dessous

Schéma 1

q = n ou p via ozonolyse, et n ou p plus 2 via métathèse croisée L'invention concerne en outre l'aminoacide ou aminoester d'origine renouvelable de formule générale NH 2 -(CH 2 )q-COOR, R étant soit H, soit un radical alkyle comportant de 1 à 4 atomes de carbone.

Par aminoacides ou aminoesters d'origine renouvelable, on entend les aminoacides ou aminoesters qui comprennent du carbone d'origine renouvelable.

En mettant en œuvre le procédé de l'invention, il sera possible de synthétiser toute la gamme des ω-aminoacides de l'amino-4-tétraoïque à l'amino-17-heptadécanoïque.

L'acide amino-4-tétraoique peut être obtenu à partir des acides obtusilique, lindérique, et tsuzuique.

L'acide amino-5-pentanoïque peut être obtenu à partir des acides lauroléique, myristoléique, cis-5-eicosénoïqueet physitérique.

L'acide amino-6-hexanoïque peut être obtenu à partir des acides obtusilique, lindérique, tsuzuique et pétrosélénique. L'acide amino-7-heptanoïque peut être obtenu à partir des acides lauroléique, palmitoléique, myristoléique, physitérique, cis-5-eicosénoïque et vaccénique.

L'acide amino-8-octanoïque peut être obtenu à partir des acides obtusilique, lindérique et pétrosélénique.

L'acide amino-9-nonanoïque peut être obtenu à partir des acides caproléique, lauroléique, myristoléique, physitérique, palmitoléique, oléique, élaidique vaccénique, gadoléique, ricinoléique et érucique.

L'acide amino-10-décanoïque peut être obtenu à partir des acides lindérique et tsuzuique.

L'acide amino-11-undécanoïque peut être obtenu à partir des acides caproléique, myristoléique, physitérique, palmitoléique, oléique, élaidique, vaccénique, ricinoléique, lesquérolique, gadoléique et érucique.

L'acide amino-12-dodécanoïque peut être obtenu à partir des acides tsuzuique et pétrosélénique.

L'acide amino-13-tridécanoïque peut être obtenu à partir des acides vaccénique, gadoléique, lesquérolique et érucique.

L'acide amino-14-tétradécanoïque peut être obtenu à partir de l'acide pétrosélénique.

L'acide amino-15-pentadécanoïque peut être obtenu à partir des acides érucique et , cis-5-eicosènoïque.

L'acide amino-17-heptadécanoïque peut être obtenu à partir de l'acide cis-5- eicosènoïque. L'invention est illustrée par les exemples suivants.

Exemple 1 Cet exemple illustre la première étape par fermentation de l'acide oléique produisant un diacide Dans cet exemple on utilisera une levure contenant au moins une enzyme Oxygénase. La levure sera cultivée à pH=7, dans un milieu d'eau désionisée contenant du sorbitol, des oligo-éléments, de l'urée et de l'acide oléique. Le mélange sera ensuite stérilisé à 120 0 C pendant 15 minutes. Une souche de levure sera ensuite inoculée au milieu de culture. La culture sera maintenue à 30 0 C. Une solution de soude sera ajoutée en continue pour maintenir le milieu à un pH de 7.0 à 7.5. Après 48 heures de culture, le diacide insaturé sera récupéré par extraction au diéthyléther. Après élimination du solvant par évaporation, on récupérera des cristaux qui après recristallisation auront un point de fusion de 69 0 C, c'est à dire équivalent à celui décrit pour le diacide 9-octadécènedioique.

Exemple 2

Cet exemple illustre la première étape réalisée par homométathèse de l'acide oléique en diacide symétrique de formule HOOC-(CH2)7-CH=CH-(CH2)7-COOH l'acide 9- octadécénedioïque.

Pour cette étape, on utilise un catalyseurs de métathèse obtenu auprès de Sigma Aldrich, référence catalogue 569747 et répondant à la formule suivante benzylidene[1 ,3-bis(2,4,6-trimethylphenyl)-2-imidazolidinylidene] dichloro(tricyclohexyphosphine)ruthenium. Ce catalyseur est connu sous la dénomination de Grubbs seconde génération et Hoveyda-Grubbs seconde génération. Dans l'expérimentation on utilise 2,5 g d'ester d'acide gras de l'acide oléique (oléate de méthyle). Le tétradécane est utilisé comme étalon interne. Le mélange réactionnel est agité à 50 0 C et dégazé par de l'argon. Le catalyseur (1% molaire) est ajouté à la solution, sans ajout de solvant. Les échantillons de produits de la réaction sont analysés par chromatographie. On obtient au bout d'une demi-heure de réaction une conversion de 98 % molaire avec un rendement de 100% d'homométathèse.

Exemple 3

Cet exemple illustre l'étape d'ammoniation transformant le diacide insaturé issu de l'exemple 1 ou 2 en dinitrile insaturé. La réaction d'ammoniation de l'acide 9-octadécénedioique pour former le dinitrile insaturé de formule NC-(CH 2 ) 7 -CH=CH-(CH 2 ) 7 -CN est conduite en batch avec introduction d'ammoniac en large excès molaire par rapport à l'acide et à une température de 300 0 C à la pression atmosphérique (en phase gazeuse), en présence d'un catalyseur d'oxyde de zinc. Le réacteur est équipé d'un condenseur à 100 0 C. L'ammoniac est ainsi injecté en continu pendant 6 heures. L'élimination en continu de l'eau formée entraîne l'ammoniac en excès et permet un achèvement rapide de la réaction. Le rendement de la réaction est mesuré par chromatographie et est de 86 % par rapport à l'acide.

Exemple 4

Cet exemple illustre la série de réactions ammoniation de l'acide oléique suivie d'une d'homométathèse du nitrile insaturé, ainsi obtenu, en dinitrile insaturé.

La réaction d'ammoniation de l'acide oléique est conduite dans des conditions analogues à celles de l'exemple 3 avec l'acide 9-octadécénedioique.

La réaction de métathèse est conduite à la pression atmosphérique à 80 0 C en présence d'un catalyseur à base de Ruthénium [RuCI 2 C=CI-IPh)(IMeSl-I 2 )(PCy 3 )] en utilisant le toluène comme solvant. Les rendements sont déterminés par analyse chromatographique. Au terme de la réaction, 6 heures, on sépare l'oléfine en C18 du dinitrile par distillation sous vide.

Exemple 5

Cet exemple illustre la coupure oxydante d'un dinitrile insaturé (symétrique ou non) de formule NC-(CH 2 ) 7 -CH=CH -(CH 2 ) 7 -CN par ozonolyse oxydante pour former le nitrile acide de formule CN-(CH 2 ) 7 -COOH.

De l'ozone obtenue par un générateur d'ozone Welsbach T-408, est bullée dans 25 ml de pentane jusqu'à ce qu'une couleur bleue soit observée. La solution de pentane est maintenue à -70 0 C avec un bain d'acétone-carboglace. 20 mg de dinitrile, dissout dans 5 ml de pentane refroidis à 0 °C sont ajoutés à la solution d'ozone. L'excès d'ozone est ensuite éliminé et la couleur bleue disparaît. Après 5 minutes, le pentane est évaporé par un flux d'azote sec. Pendant cette étape la température de la solution est maintenue inférieure à 0 0 C. Après évaporation du pentane, 3 ml de méthanol refroidi à -70 °C sont ajoutés au réacteur, tout en le réchauffant pour permettre la dissolution de l'ozonide. Exemple 6

Cet exemple illustre la réaction de métathèse croisée entre le dinitrile de formule issu de l'étape des exemples 2 et 4 avec l'acrylate de méthyle pour former le nitrile acide de formule NC-(CH 2 ) 7 -CH=CH-COOH. Pour cette étape on utilise un catalyseur obtenu auprès de Sigma Aldrich, sous la référence catalogue 569755 connu comme un catalyseur Grubbs seconde génération et Hoveyda-Grubbs seconde génération. Sa formule est la suivante : (1 ,3-bis(2,4,6- trimethylphenyl)-2-imidazolidinylidene]dichloro(o-isopropoxy - phenylmethylene)ruthenium. Dans l'expérimentation, 2,5 g de dinitrile oléique gras sont mélangés avec un excès d'acrylate de méthyle (rapport molaire 10/1 ). Le tétradécane est utilisé comme étalon interne. Le mélange réactionnel est agité à 50 0 C et dégazé par de l'argon. Le catalyseur (0,1% molaire) est ajouté à la solution, sans ajout de solvant. Les échantillons de produits de la réaction sont analysés par chromatographie. . On obtient au bout d'une demi-heure de réaction une conversion de 99 % molaire avec un rendement de 99% de métathèse croisée.

Exemple 7

Cet exemple illustre l'hydrogénation de la double liaison et de la fonction nitrile. Celle-ci est réalisée en présence d'un catalyseur constitué d'un nickel de Raney.

1 g de nitrile acide de formule NC-(CH 2 )7-COOH obtenu conformément à l'exemple 3 est estérifié avec le méthanol. On introduit dans un réacteur 1g de l'acide-nitrile, 1 ,2 g de méthanol, 1 ,2 g de benzène et quelques gouttes d'acide sulfurique concentré. L'azéotrope eau-alcool-benzène est éliminé en tête de colonne. De l'acide sulfurique est ajouté en continu pour maintenir l'avancement de la réaction. Ensuite le benzène et l'alcool sont flashés pour récupérer le nitrile ester : 1 ,02 g.

Le nitrile-ester synthétisé est placé dans un autoclave agité de 15 ml et on y ajoute 2,5 g d'éthanol à 96 %, 2,5 g d'ammoniac liquide et 0,125 g de catalyseur nickel de Raney contenant 3 % poids de cobalt. Le mélange est chauffé à 90 0 C, sous 150 bars d'hydrogène (pression totale 210 bars) et pendant 4 heures. L'ester méthylique est distillé sous vide de 0,5 mm de mercure. Un distillât clair de 0,97 g est récupéré. Il contient 90 % d'amino ester.

Exemple 8 Cet exemple illustre la métathèse croisée entre l'oléonitrile et l'acrylate de méthyle selon le shéma réactionnel suivant :

OCOvfe

Dans un tube de Schlenk de 50 ml purgé à l'azote, on charge 132 mg de 9- octadécènenitrile (0,5 mmol), 172 mg d'acrylate de méthyle (2 mmol) et 10 ml de toluène distillé sur sodium benzophénone. On chauffe à 100 0 C, puis sous agitation magnétique, on ajoute avec une seringue et un pousse seringue 0,15 mg (2,5.10-4 mmol) de catalyseur de Hoveyda-Grubbs de seconde génération (Aldrich) dissout dans 2 ml de toluène sur une période de 4h. A la fin de l'ajout, on laisse réagir 2 heures à 100 0 C. Le mélange réactionnel est analysé par chromatographie en phase gaz :

- La conversion du 9-octadécènenitrile est de 93%.

- Le rendement en 10-cyano-2-décénoate de méthyle est de 80%. Le rendement est exprimé en nombre de moles de nitrile-ester obtenu par rapport au nombre de moles de nitrile C1 1 engagé.