La présente invention se rapporte à un procédé et un système permettant d'enrichir un message électronique dit mél, en réception dans une boîte mél d'un utilisateur.

Depuis une dizaine d'années le mél est devenu le premier support d'échange entre professionnels. Il remplace petit à petit les courriers papiers, les fax, les télex et les échanges téléphoniques. Le mél est un support qui peut être utilisé de nombreuses manières. En effet, on utilise le mél aujourd'hui pour fixer des rendez-vous, donner des instructions, recevoir des instructions, planifier des tâches et récupérer des informations de contacts ou autres. Cependant, il est parfois difficile d'identifier rapidement les informations utiles qui sont noyées au milieu de textes et annotations plus ou moins intéressants.

Il existe de nombreux systèmes d'analyse linguistique permettant de traiter un texte de façon à mettre en évidence, sur le document initial ou sur un nouveau document, ces informations utiles.

Le document US 4965763 décrit un procédé d'analyse de document. Ce procédé consiste à extraire des informations paramétriques dans un document en identifiant et focalisant l'analyse syntaxique sur des parties privilégiées de ce document. En effet, les débuts et fin de documents sont particulièrement analysés de façon à identifier des informations paramétriques suivantes : auteur, date, récepteur, adresse, sujet, ... Les informations ainsi obtenues permettent un classement très fin des documents analysés.

Le document US 7054886 décrit un système qui permet de parcourir Internet afin de récupérer un ensemble d'information et de constituer une base de données professionnelle. Ces informations sont généralement extraites dans des pages Web au moyen d'un « Extractor ».

Le document US7178099 décrit un procédé permettant d'enrichir des messages électroniques dits méls lors de la réception dans une boîte méls. Ce procédé fait intervenir une application logicielle apte à intercepter le mél entrant, analyser le contenu et les pièces attachées de ce mél de façon à éditer un nouveau document dit mél enrichi, notamment en format HTML, comprenant ledit contenu ainsi qu'un index et d'autres informations telles que par exemple un résumé des pièces attachées. Le contenu peut être enrichi en y intégrant de la couleur pour attirer l'attention sur certains mots ou autres. Cependant, avec un tel procédé, le destinataire du mél ne reçoit son message qu'une fois l'ensemble des opérations d'analyse du contenu, de l'en-tête et des pièces jointes du mél effectué. En fonction de la complexité et de la taille du mél et des pièces attachées, le processus d'analyse peut prendre un temps non négligeable et considérablement retarder la livraison du message au destinataire. Il se peut même que pour de raisons matérielles, l'analyse n'aboutisse pas, ce qui bloque fatalement le mél.

La présente invention a pour but de remédier aux inconvénients précités en proposant un nouveau procédé d'analyse de mél non intrusif dans le mél et non bloquant pour l'utilisateur. L'invention a aussi pour but un procédé d'analyse de mél efficace et rapide.

On atteint au moins l'un des buts précités avec un procédé pour enrichir un message électronique dit mél, en réception dans une boîte mél d'un utilisateur. Selon l'invention, ce procédé comprend les étapes suivantes :

- une application locale, agissant directement ou non sur la boîte mél, et qui extrait un ensemble de données contenues dans le mél entrant, transmet ledit ensemble de données vers un serveur distant, reçoit une réponse en provenance du serveur distant, et joint cette réponse sous forme d'attachement audit mél entrant,

- ledit serveur distant réceptionne l'ensemble de données transmises par l'application locale, analyse les données de façon à identifier des éléments particuliers, et transmet ces éléments particuliers en guise de réponse vers l'application locale. En d'autres termes, l'extraction de l'ensemble de données, consistant notamment à extraire simplement le texte contenu dans le mél, est effectuée dans une machine contenant la boîte mél et différente du serveur distant. Ce dernier effectue les opérations lourdes d'identification des éléments particuliers, c'est-à-dire l'analyse linguistique. Avec le procédé selon l'invention, le traitement linguistique est avantageusement réalisé au sein d'un serveur distant auquel peuvent être allouées des ressources matérielles et logicielles importantes pour que cette analyse linguistique s'effectue rapidement et de façon efficace. Au contraire, dans les systèmes de l'art antérieur, c'est l'unité de traitement de l'utilisateur qui est chargée de cette analyse, ce qui ralentit inutilement l'ensemble des opérations en cours au sein de cette unité de traitement.

Selon une caractéristique avantageuse de l'invention, l'application locale et le serveur distant fonctionnent de manière asynchrone de sorte que le mél entrant est consultable dans la boîte mél par l'utilisateur lorsque le serveur distant effectue l'analyse de données. De ce fait, le mél entrant n'est pas bloqué et sa consultation par l'utilisateur n'est pas dépendant de l'analyse linguistique.

Avantageusement, l'application locale peut agir sur la boîte mél en tant qu'un greffon ou « plugin », autrement dit une application d'extension de l'application gérant la boîte mél de l'utilisateur. Les communications entre l'application locale et le serveur distant sont de type client-serveur.

De préférence, les éléments particuliers peuvent comprendre au moins l'un des éléments pris dans le groupe suivant : date, heure et lieu relatifs à un rendez-vous, des contacts ou des tâches.

En outre, selon l'invention, la réponse transmise par le serveur distant peut contenir une représentation structurée des éléments particuliers. Cette représentation peut être de type graphique, textuel ou autre. Il peut s'agir d'un index comprenant les éléments particuliers rangés dans des catégories, avec éventuellement mise en évidence de certains éléments par surlignage ou coloriage. Avantageusement, les éléments particuliers sont formatés dans des formats prédéfinis en fonction de leur nature.

Selon un mode de mise en œuvre de l'invention, l'application locale peut élaborer une pièce jointe au mél entrant à partir de la réponse transmise par le serveur distant.

En variante, c'est le serveur distant qui intègre directement les éléments particuliers dans un document sous forme de pièce jointe que l'application locale joint au mél entrant. Selon un mode de mise en œuvre avantageux de l'invention, l'application locale élabore et transmet un identifiant unique vers le serveur distant en même temps que l'ensemble des données. Plus précisément, cet identifiant unique peut identifier l'utilisateur, identifier le mél entrant, et/ou comprendre une adresse IP permettant de localiser l'application locale.

D'une façon générale, ce procédé selon l'invention permet d'enrichir le contenu d'un mél en créant des pièces jointes reprenant de manière structurée l'information présente dans le texte du mél.

Avantageusement, l'attachement au mél entrant est un document au format HTML contenant au moins un lien hypertexte. De ce fait, l'utilisateur peut valider ou non la structuration proposée. Il peut également cliquer sur un lien hypertexte afin d'accéder au Web ou récupérer un complément d'information depuis le serveur distant.

De préférence, ledit ensemble de données comprend le texte contenu dans le corps et l'en-tête du mél entrant ainsi que la nature de ce mél entrant.

Selon un autre aspect de l'invention, il est proposé un système pour enrichir un message électronique dit mél, en réception dans une boîte mél contenue dans une unité de traitement ; ce système mettant en œuvre le procédé tel que défini précédemment.

Selon l'invention, l'unité de traitement comprend une application locale, agissant sur la boîte mél, et qui est apte à extraire un ensemble de données contenues dans le mél entrant, à transmettre ledit ensemble de données vers un serveur distant, à recevoir une réponse en provenance du serveur distant, et à joindre cette réponse sous forme d'attachement audit mél entrant.

Le serveur distant est apte à réceptionner l'ensemble de données transmises par l'application locale, à analyser les données de façon à identifier des éléments particuliers, et à transmettre ces éléments particuliers en guise de réponse vers l'application locale.

Une telle disposition facilite notamment les mises à jour qui peuvent être faites directement sur le serveur distant une fois pour toute pour plusieurs applications locales. D'autres avantages et caractéristiques de l'invention apparaîtront à l'examen de la description détaillée d'un mode de mise en œuvre nullement limitatif, et des dessins annexés, sur lesquels : La figure 1 est une vue schématique d'un système selon l'invention ; et

La figure 2 est une vue illustrant le texte d'un mél.

Sur la figure 1, on voit un système comprenant une unité de traitement 1 apte à se connecter à un serveur distant 2 via un réseau de communication de type Internet. L'unité de traitement 1 est un ordinateur de bureau ou un ordinateur portable doté de moyens matériel et logiciel nécessaires pour accéder au réseau de communication et pour permettre l'interfaçage homme- machine. Elle est mue par un système d'exploitation qui gère et coordonne différentes applications et matériels. En particulier, l'unité de traitement 1 comprend une application de gestion de méls tel que par exemple Outlook® ou autre.

Selon l'invention, l'unité de traitement comprend également une application locale 3 tel qu'un « plugin » qui peut prendre la forme d'une application supplémentaire ou « add-in » intégrée dans les différentes applications de gestion de mél tel qu'Outlook. L'application locale 3 peut également se présenter sous la forme d'un script « GreaseMonkey » pour l'application « Webmail » gmail® de Google®.

Le serveur distant 2 est doté de moyens matériel et logiciel conventionnels pour un bon fonctionnement au sein d'un réseau de communication. Avantageusement, il comprend également un module d'analyse linguistique, notamment tel que divulgué dans l'un des documents de l'art antérieur indiqué ci-dessus.

L'architecture mis en œuvre dans le système selon l'invention est donc constituée de deux composants distincts : - une application locale 1 associée à l'application de gestion de mél, et ;

- un serveur distant 2.

Le rôle de l'application locale 1 est de : - extraire le texte 5 dans le mél entrant 4 ; le transmettre en 6 au serveur distant 2 avec un identifiant Id unique à l'utilisateur ; recevoir en 7 la réponse du serveur distant 2 ;

- joindre cette réponse sous forme d'attachement au mél et constituer un mél enrichi 8, et éventuellement proposer à l'utilisateur des actions en fonction des éléments retournés par le serveur distant 2.

Le rôle du serveur distant 2 est de présenter un point d'entrée sous forme de « Web Service » en SOAP ou en REST qui permette de : - réceptionner le texte 5 et l'identifiant Id d'utilisateur ; analyser le texte pour en extraire des éléments particuliers qui sont des données structurées représentatives des rendez-vous, des contacts ou des tâches 9 ; et

- renvoyer ces données structurées en 7. De préférence, la communication entre l'application logicielle et le serveur distant est de type asynchrone de façon à ne pas bloquer le fonctionnement de l'application de gestion de méls tel qu'Outlook ou autres. Sur la figure 1, lorsque le mél 4 arrive, l'application locale 3 récupère le texte dans le mél 4 sans bloquer le traitement « normal » de ce mél 4 par l'application de gestion de méls. Avec les capacités actuelles des réseaux de communication, les transmissions 6 et 7 se font de manière rapide et dans la mesure où le serveur distant 2 est également rapide, cet aller retour 6 et 7 avec traitement au sein du serveur distant 2 se fait dans des délais très courts. L'architecture selon l'invention permet de doter le serveur distant de ressources matérielle et logicielle puissantes par rapport à ce qui est possible d'installer dans l'unité de traitement 1 d'un seul utilisateur. La capacité de calcul au sein du serveur distant 2 est optimisée de sorte que les analyses linguistiques peuvent être effectuées rapidement et de façon efficace.

Sur la figure 2, on voit un exemple de texte du mél 4. On distingue l'en-tête 10 dans lequel on peut récupérer un ensemble d'informations utiles telles que l'expéditeur, le destinataire, la date et l'heure de transmission, et l'objet du mél. Le corps de texte 11 contient des informations sur un rendez- vous. Le pied de page 12 renferme des informations de contacts de l'expéditeur. L'application locale 1 a pour objet de récupérer l'ensemble des textes sans les traiter. Le traitement s'effectue au sein du serveur distant 2 qui élabore une pièce jointe 9 contenant une structure représentant les informations utiles. Cette pièce jointe 9 peut être un document comprenant des caractères ASCII ou de type HTML, et vient enrichir le mél 4 qui devient un mél enrichi 8.

Ces informations peuvent être les suivantes :

un rendez-vous pour le 17/01/2008 à HhOO au 14, rue Michel, 75014, Paris ; - un contact au nom de Ludovic Rugby avec les méls, téléphone fixe et téléphone mobile de cette personne ; une catégorie dans l'en-tête, « MeetingConfirmed », indiquant la nature du message.

Le traitement réalisé au sein du serveur distant permet entre autre de formater les informations utiles selon un modèle prédéterminé.

Bien sûr, l'invention n'est pas limitée aux exemples qui viennent d'être décrits et de nombreux aménagements peuvent être apportés à ces exemples sans sortir du cadre de l'invention.