La présente invention se rapporte à un ouvrage de franchissement mobile changeant de forme progressivement par un actionnement mécanique. De manière générale, un ouvrage est une construction nécessaire à l'établissement et à l'exploitation d'une voie de communication tels un pont, un tunnel ou un mur. Dans le cas d'un pont, l'ouvrage permet de franchir une dépression ou un obstacle (cours d'eau, voie de communication, vallée, etc.) en passant par-dessus cette séparation. La complexité s'accroit lorsque le passage d'hommes et le passage d'embarcations fluviales doivent coexister alors même que le tirant d'air de l'ouvrage ne permet pas le passage combiné d'hommes et d'embarcations fluviales.

Il existe plusieurs réalisations permettant le passage d'hommes ou de véhicules par intermittence avec le passage d'embarcations fluviales. Le principal inconvénient de ces réalisations est que le franchissement du pont par les hommes ou les véhicules doit être interrompu le temps que les embarcations fluviales aient franchi l'ouvrage.

Une autre alternative est d'utiliser des structures temporaires, autrement dit un pont qui se déploierait pour le passage d'individus ou de véhicules et qui pourrait s'enrouler pour le passage des embarcations fluviales. US20120074035 décrit un pont temporaire comprenant deux travées comportant chacune des éléments de pont destinés à être superposés lorsque ledit pont est dans une première position dite non déployée. Les éléments de pont de chacune desdites travées sont articulés les uns par rapport aux autres. Le pont comporte des moyens de déplacement de chacun desdits éléments de pont superposé sur un autre élément de pont dans ladite première position, entre cette première position et une deuxième position, dite déployée, où lesdits éléments de pont sont accouplés pour former ledit pont. L'inconvénient de ce système est qu'il n'autorise pas le passage simultané d'hommes ou de véhicules et d'embarcations fluviales. FR2804981 décrit une poutre enroulable, modulaire, articulée, de forme géométrique et de longueur variables qui se compose de modules articulés, chacun d'eux présentant une partie rigide et une partie flexible comportant un élément résistant tel par exemple qu'un câble ou une chaîne, les modules étant réunis pour l'utilisation de la poutre, d'une part, au niveau des parties rigides, par des articulations, d'autre part au niveau des parties flexibles, par des éléments tels notamment que des brides ou goupilles et pattes. Cette poutre est utilisée notamment pour des coffrages dans lesquels l'utilisation de piliers traditionnels verticaux ne convient pas, comme par exemple, dans la construction de ponts, dans les travaux où on ne veut interrompre ni le passage des gens ni celui des marchandises.

JP2007107369A décrit une structure faisant office de pont, la structure étant formée de part et d'autre d'éléments latéraux, sous forme de barres, assemblables en leur centre et en leurs extrémités par une goupille. Cette structure est fixe une fois montée. Elle est étirable et incurvable lors de l'installation et, une fois la structure mise en place, des éléments de fixation permettent de verrouiller la position définitive de la structure de manière à figer l'étirement de la structure. Les éléments de fixation sont disposés à au moins une extrémité de la structure et, une fois la forme recherchée obtenue, ils permettent de maintenir en position la structure. Contrairement à la présente invention, la structure n'est plus étirable et rétractable lorsque les éléments de fixation sont placés de part et d'autre de la structure.

Le but de la présente invention est donc de proposer un ouvrage déformable, mobile et dynamique après son installation, permettant d'augmenter le tirant d'air pour laisser passer les embarcations fluviales (ou autres) sans interrompre le franchissement des piétons et / ou des véhicules.

La notion d'accessibilité intègre plusieurs composantes comme l'accès (transport, parking, trottoirs, seuil, ...), la circulation à l'intérieur d'un bâtiment, ou l'usage de tous les équipements (sanitaires, cantine, ...). De plus, partant du principe que chacun doit pouvoir se déplacer et circuler sans risque, notamment les personnes les plus vulnérables, la présente invention apporte du confort aussi bien aux personnes à mobilité réduite, qu'aux conducteurs de véhicules motorisés voire même de conducteurs d'embarcations fluviale. Conformément à l'invention, un ouvrage mobile et dynamique après construction, notamment un pont, reliant deux points séparés par un obstacle, l'ouvrage permettant le franchissement permanent de cet obstacle. L'ouvrage comporte un tablier déformable qui s'étend entre lesdits deux points et un jeu d'éléments de forme allongée, présentant trois ouvertures, une première ouverture à chaque extrémité des éléments et une seconde ouverture intermédiaire disposée entre les deux premières ouvertures présentes aux extrémités des éléments. Les ouvertures reçoivent des rotules servant à former des charnières, chaque élément étant constitué d'une première partie courte entre une première ouverture et l'ouverture intermédiaire et d'une seconde partie plus longue entre l'autre première ouverture et l'ouverture intermédiaire. Des paires d'éléments sont mobiles par rotation, autour d'une charnière centrale constituée par une rotule dans les ouvertures intermédiaires de deux éléments. Un assemblage de paires d'éléments est réalisé par des rotules insérées dans les ouvertures disposées aux extrémités de chaque élément, l'assemblage desdits éléments étant disposée le long du tablier d'un côté ou de part et d'autre du tablier dans un plan sensiblement perpendiculaire à l'axe desdites charnières et permettant un mouvement relatif l'un à l'autre depuis une première position vers une seconde position ayant lieu dans ledit plan perpendiculaire à l'axe des charnières. Lesdites parties courtes des éléments sont disposées sur la partie supérieure des paires d'éléments disposées aux extrémités de l'ouvrage alors que lesdites parties courtes des éléments sont disposées sur la partie inférieure des paires d'éléments disposées vers le centre de l'ouvrage. Des moyens d'entraînement sont disposés à l'une ou aux deux extrémités dudit ouvrage pour ajuster le tablier en longueur. Les moyens d'entraînement sont agencés de manière à ce que lorsque les moyens se mettent en action, ils entraînent l'assemblage des paires d'éléments, de manière à faire bomber la partie centrale du tablier lorsque les deux extrémités de l'ouvrage sont tirées en longueur, les moyens d'entraînement étant actionnables après construction de l'ouvrage de manière à rendre celui-ci mobile et dynamique. Les caractéristiques de l'invention apparaîtront plus clairement à la lecture de plusieurs formes d'exécution données uniquement à titre d'exemple, nullement limitative en se référant aux figures schématiques, dans lesquelles : - La figure 1 représente une vue de côté d'un élément de forme allongée triangulaire pour la mise en œuvre de l'invention ;

- La figure 2 représente une vue de côté d'une paire d'éléments de forme allongée triangulaire pour la mise en œuvre de l'invention ; - La figure 3 représente une vue de côté d'un assemblage de paires d'éléments de forme allongée triangulaire pour la mise en œuvre de l'invention ;

- La figure 4 représente une vue de côté d'un ouvrage comportant un assemblage de paires d'éléments de forme allongée triangulaire et d'un tablier déformable en position plate ; - La figure 5 représente une vue de côté d'un ouvrage comportant un assemblage de paires d'éléments de forme allongée triangulaire et d'un tablier déformable en position bombée ; et

- La figure 6 représente une vue de dessus d'un ouvrage doté d'un tablier constitué de solive en bois. Dans une forme d'exécution, une passerelle relie deux points séparés par un cours d'eau. La passerelle comprend un tablier 1 déformable qui s'étend entre lesdits deux points.

Comme illustré à la figure 1 , la passerelle comprend un jeu d'éléments 2, 3, de forme allongée essentiellement triangulaires (triangle scalène), présentant trois ouvertures 5A, 5Α', 5B au niveau des sommets 6 pour recevoir des rotules. Une première ouverture 5A, 5A' est disposée à chaque extrémité/ sommet des éléments 2, 3 et une seconde ouverture intermédiaire 5B est disposée entre les deux premières ouvertures 5A, 5A', l'ouverture intermédiaire 5B étant représentée par le sommet ayant l'angle le plus grand. Dans l'exemple illustré, l'angle le plus grand est d'environ 140° mais il peut varier de 120° à 160° voire de 91° à 179°. Les éléments 2, 3 sont plats et leur épaisseur dépendra du matériau utilisé. Les rotules servent à former des charnières 4. Chaque élément 2, 3 est constitué d'une première partie courte entre une première ouverture 5A et l'ouverture intermédiaire 5B et d'une seconde partie plus longue entre l'autre première ouverture 5A' et l'ouverture intermédiaire 5B.

Comme illustré à la figure 2, des paires d'éléments 2, 3 sont mobiles par rotation, autour d'une charnière centrale 4 constituée par une rotule dans les ouvertures intermédiaires 5B de deux éléments 2, 3.

La figure 3 illustre un assemblage de paires d'éléments 2, 3 étant réalisé par des rotules insérées dans les ouvertures 5A, 5A' disposées aux extrémités de chaque élément 2, 3. Comme illustré à la figure 4, l'assemblage des éléments 2, 3 est disposée le long du tablier 1 , d'un côté du tablier 1 dans un plan sensiblement perpendiculaire à l'axe desdites charnières 4 et permettant un mouvement relatif des éléments 2, 3 depuis une première position vers une seconde position dans ledit plan perpendiculaire à l'axe des charnières 4.

Dans une autre forme d'exécution, un assemblage des éléments 2, 3 est disposée le long du tablier 1 , de part et d'autre du tablier 1.

Selon la forme d'exécution préférée, des moyens d'entraînement 8 sont disposés à l'une des extrémités dudit ouvrage, comme illustré à la figure 5, pour ajuster le tablier 1 en longueur, le tablier 1 se bombant lorsqu'il est tiré vers l'extérieur. Dans une variante, les moyens d'entraînement 8 sont disposés aux deux extrémités dudit ouvrage.

Les moyens d'entrainement 8 sont agencés de manière à ce que lorsque les moyens 8 se mettent en action, ils entraînent l'assemblage des paires d'éléments 2, 3, lesdites parties courtes des éléments 2, 3 étant disposées sur la partie supérieure des paires d'éléments 2, 3, disposées aux extrémités de l'ouvrage, alors que lesdites parties courtes des paires d'éléments 2, 3, sont disposées sur la partie inférieure des paires d'éléments 2, 3 disposées vers le centre de l'ouvrage, de manière à faire bomber la partie centrale du tablier 1. La figure 5 illustre une passerelle en position élevée, avec une partie centrale bombée, des paires d'éléments 2, 3 sur la partie centrale étant inversées par rapport aux paires d'éléments 2, 3 disposées à chaque extrémité de la passerelle.

De cette manière, la partie centrale du tablier 1 se lève quand il est tiré vers l'extérieur. Le tablier 1 est constitué de plusieurs éléments transversaux mobiles 9 disposés les uns à côté des autres.

Comme illustré aux figures 4 et 5, le tablier 1 est constitué de plusieurs paliers 9. Les paliers 9 sont juxtaposés, sans espace entre deux paliers 9, lorsque le tablier 1 est en position horizontale. Dans la forme d'exécution illustrée à la figure 4, les éléments transversaux mobiles 9 sont juxtaposés lorsque le tablier 1 est en position horizontale.

La figure 6 illustre un ouvrage vue de dessus dans lequel les paires d'éléments 2, 3 sont disposés de part et d'autre du tablier 1 , ledit tablier 1 étant constitué de paliers 9 juxtaposés et recouvert d'un revêtement 7 en bois. Dans une variante non illustrée, les éléments transversaux mobiles 9 sont légèrement espacés les uns par rapport aux autres lorsque le tablier 1 est en position horizontale.

La figure 5 illustre des éléments transversaux mobiles 9 formant des paliers s'articulant les uns par rapport aux autres lorsque le tablier 1 est tiré en longueur, deux paliers 9 étant reliés entre eux par exemple par un bras de liaison, non illustré.

Dans une variante non illustrée, la partie centrale du tablier 1 se bombe sans créer de paliers 9. Cette variante permet d'obtenir une surface continue qui est praticable pour les personnes à mobilité réduite ou les véhicules.

Dans une autre variante, le tablier se bombe mais un palier sur deux est incliné, le suivant étant plat et formant un palier. Un palier de repos est nécessaire en haut et en bas de chaque plan incliné quelle qu'en soit la longueur. Différentes pentes peuvent être aménagées, idéalement, la pente n'excédant pas 5%. Selon la forme préférentielle de l'invention, le moyen d'entrainèment 8, actionnable après construction de l'ouvrage, est un actionneur, de type vérin, qui est agencé à l'une des extrémités du tablier 1. D'ailleurs, la figure 5 illustre le vérin sur la partie gauche du tablier 1. Optionnellement, les éléments 2, 3 constituent l'ossature du garde-fou et peuvent être habillés de manière à ne pas laisser la structure accessible à tous.