La présente invention a pour objet un engin mobile de lutte contre les incendies de forêt.

Elle concerne le domaine technique des équipements de protection et de lutte contre les incendies.

A ce jour, il n'existe aucun moyen réellement efficace d'empêcher un incendie de forêt de progresser, e particulier lorsque souffle un vent violent. Les méthodes traditionnelles de terrain font appel à un grand nombre de véhicules et de personnes dont la vie est fréquemment en danger, ainsi que de trop nombreux accidents le démontren chaque année. L'accès au lieu du sinistre demande souvent beaucoup de temps, et provoque des interventions parfois trop tardives ne permettant pas de protéger les personnes et les biens menacés. Les avions bombardiers à eau représentent à l'heure actuelle le seul moyen d'agir rapidement, mais il exigent des investissements extrêmement lourds et une logistique très importante, ce qui interdit un développement suffisant pour être à même de faire face à toutes les éventualités, surtout lorsqu'un grand nombre d foyers se déclarent simultanément, provoqués ou non par des mains criminelles, ce qui n'est malheureusement pas rare.

Le brevet français N° 2 668 070 déposé le 23/10/90 par Gilbert LAFORGE, propose un système utilisan une série de souffleries projetant de l'air et de l'eau. Ce dispositif, essentiellement conçu pour assurer la protection d'un lieu déterminé, est totalement inapte à être acheminé rapidement aux endroits stratégiquement favorables a la lutte contre le feu. En outre, il présent

un inconvénient majeur. En effet, étant constitué de turbines créant des effets de contre-vent par projection d'air, et par conséquent d'oxygène, on court le risque d'obtenir l'effet contraire à celui escompté, c'est-à-dire d'aviver le feu au lieu de le combattre. Il s'agit de surcroît d'air turbulent, ce qui diminue fortement l'efficacité du système.

Le dispositif selon la présente invention permet, avec un investissement raisonnable, de disposer de nombreux équipements pouvant être amenés rapidement à pied d'oeuvre, aux endroits où le feu doit impérativement être stoppé, ces équipements étant capables d'opposer à 1'incendie un souffle très puissant et sans turbulences de gaz dépourvu d'oxygène, et pouvant être manoeuvré, même en terrain accidenté, par un personnel réduit dont la vie est aussi peu exposée que possible.

Il est constitué par la combinaison d'un véhicule tout- errain télécommandé à moteur thermique, se déplaçant sur chenilles ou sur pneumatiques et comportant une tourelle permettant une rotation horizontale sur laquelle est montée une plate-forme portant un ou plusieurs canons à gaz consistant en moteurs à réaction de type aviation, orientables selon un angle vertical grâce à des vérins, le véhicule et les canons à gaz étant équipés de rampes ou de lances permettant de projeter vers les foyers de l'eau comportant éventuellement des additifs appropriés.

Sur les dessins annexés, donnés à titre d'exemple non limitatif d'une des formes de réalisation de 1'objet de 1'invention: la figure 1 représente le dispositif dans son ensemble, vu de côté, en élévation.

la figure 2 est une vue de dessus d'un engin selon l'invention équipé de deux canons à gaz, et la figure 3 montre le boîtier de télécommande.

Le dispositif, figures 1 à 3, est constitué d'un véhicule tout-terrain 1 autonome dans ses déplacement et portant un ou plusieurs canons à gaz 2 orientables horizontalement et verticalement. Le véhicule tout-terrain 1 se déplace préférentiellement sur chenilles 3 mais peut éventuellement être équipé de pneumatiques, et pourra être agréé pour circuler en voie urbaine, ou être transporté sur un porte-char ou héliporté. Il est formé d'un bloc suffisamment solide pour pouvoir s'approcher du feu sans dommage.

Il comporte une tourelle 4 permettant une rotation horizontale et portant une plate-forme 5 sur laquelle seront montés le ou les canons à gaz 2. Cette plate-forme est équipée de vérins 6 lui permettant d'être orientée dans un plan vertical.

Il est prévu des moyens permettant de contrebalancer la réaction des canons à gaz. Ces moyens étant par exemple des pics escamotables 7 pouvant pénétrer dans le sol, complétés par des treuils manuels ou motorisés destinés à contrôler des câbles attachés aux arbres environnants ou à tout autre aspérité disponible.

Le véhicule tout-terrain.1 sera avantageusement pourvu a l'avant d'une lame de bulldozer 8 destinée à disperser les braises, à déplacer ou arracher des arbres, à gégager un passage, etc.

Un canon à gaz 2 est constitué d'un turboréacteur semblable à ceux que l'on trouve sur les

avions, équipé, du côté de l'entrée d'air, d'un caisson de filtration 9 empêchant l'aspiration des matières solides. On pourra prévoir, à la sortie des gaz, un ou plusieurs clapets mobiles ou déflecteurs, éventuellement associés à une chambre de compression 10, et permettant de dévier le flux gazeux ou de créer des déflagrations successives obtenues en fermant dans un premier temps le déflecteur frontal 11 tout en laissant le ou les déflecteurs latéraux 12 ouverts, puis en procédant brusquement et simultanément à l'ouverture du déflecteur frontal et à la fermeture du ou des déflecteurs latéraux.

Les déflecteurs pourront éventuellement être du même type que ceux des inverseurs de flux utilisés pour le freinage des avions à l'atterrissage.

Des rampes 13 montées sur le véhicule 1 et des lances 14 montées sur le ou les canons à gaz 2, permettent de projeter à la demande vers les foyers d'incendie de l'eau pouvant contenir des additifs tels que retardateurs ou ralentisseurs de combustion.

Toutes les fonctions de l'engin mobile, aussi bien les mouvements du véhicule que les fonctions d'orientation et de fonctionnement des canons à gaz ou des équipements annexes, peuvent être commandées à distance par des signaux radio reçus grâce à une antenne 15 et provenant d'un boîtier de télécommande 16 permettant à l'opérateur de se tenir éloigné du front de l'incendie, ce qui diminue énormément les risques de brûlures ou d'asphyxie.

La méthode consiste à affronter et à pénétrer l'incendie dans des directions favorables grâce à la mobilité de l'engin et, pour éviter la création de turbulences entraînant de 1'air pouvant provoquer une

oxygénation du feu, à utiliser toute la puissance du ou des turboréacteurs pour souffler le feu comme on souffle une bougie, en le dirigeant soit vers une zone brûlée, soit vers d'autres zones jugées favorables. Les rampes 13 ou lances 14 étant mises en action, selon les besoins, avant, pendant ou après le soufflage pour projeter un liquide tel que de l'eau contenant des additifs appropriés sur les éléments enflammés ou les éléments à protéger, ledit liquide provenant d'un réservoir fixe ou mobile, pouvant éventuellement dans ce dernier cas, être tracté par le véhicule tout-terrain 1.

Les déflecteurs ou clapets 11, 12 ainsi que la chambre de compression 10 permettent soit d'accentuer la puissance instantanée du souffle en produisant des rafales de déflagrations sur l'objectif concerné, soit de dévier momentanément le flux gazeux.

Le positionnement des divers éléments constitutifs donne à l'objet de l'invention un maximum d'effets utiles qui n'avaient pas été, à ce jour, obtenus par des dispositifs similaires.