Domaine technique

La présente invention appartient au domaine des dispositifs et ustensiles de coiffure, notamment des brosses à cheveux, et concerne plus particulièrement une brosse à cheveux modulable permettant à la fois un brossage pour démêler les cheveux et un enroulement des mèches de cheveux pour réaliser un brushing.

Etat de l’art

Les brosses à cheveux sont utilisées au quotidien que ce soit pour un rapide démêlage de la chevelure ou un coiffage soigné en combinaison avec un moyen chauffant tel qu’un fer à lisser ou un sèche-cheveux.

Historiquement, la brosse à cheveux était un objet personnel prisé, voire luxueux, fabriqué avec des matériaux nobles et exclusivement sur demande, avant de devenir un nécessaire de toilette et d’esthétisme destiné au grand public.

Vers la fin du I 8 ^ème siècle, William Kent créa en Angleterre la société Kent Brushes, connue pour être le premier fabricant de brosses à cheveux au monde.

De l’autre côté de l’Atlantique, de nombreux entrepreneurs américains ont contribué au développement de la brosse à cheveux, dont Hugh Rock qui déposa en 1854 un dessin et modèle de la brosse classique avec sa forme elliptique connue et son manche légèrement incurvé.

De nos jours, la diversité des brosses est au moins aussi grande que celle des cheveux. Certaines brosses, à l’image des Kent Brushes, sont toujours fabriquées à la main à partir de bois et poils minutieusement sélectionnés, tandis que d’autres sont composées de plastique et de caoutchouc.

Les brosses à cheveux existent également sous différentes formes avec des poils ou picots de différents types pour assurer différentes fonctions lors du coiffage (démêlage, séparation, mise en forme, etc.). De ce fait, il devient presque indispensable à chaque utilisateur de disposer d’un jeu de plusieurs brosses à cheveux différentes, en général deux ou trois, pour réaliser les coiffures souhaitées.

Des solutions modulables ont donc été imaginées pour réunir dans une même brosse à cheveux plusieurs fonctionnalités.

Par exemple, les documents FR2868266A1 et US4423531A décrivent de telles brosses modulables. Toutefois, ces solutions ne sont pas satisfaisantes en termes de fonctionnalités et de maniabilité, la première ne permettant pas un enroulement efficace des cheveux pour réaliser des brushings et la deuxième étant flexible et peu commode.

Le document CN201398601 Y décrit une brosse à cheveux modulable plus pratique, celle-ci comportant deux parties articulées entre elles au moyen d’une charnière pour présenter une position ouverte de brossage et une position fermée d’enroulement des cheveux. Chaque partie est formée par une portion courbe dont un bord est en prise avec la charnière. En position fermée, les portions courbes se rejoignent de sorte que la brosse a une forme sensiblement cylindrique. En position ouverte, les portions ne sont pas dans un même plan de sorte que la brosse à cheveux puisse être utilisée de manière classique pour brosser les cheveux. Cette solution est donc moins efficace pour le brossage. Ce même document décrit un autre mode de réalisation avec une partie plane centrale pour le brossage, mais y ajoute deux volets articulés d’un côté et de l’autre, ce qui complexifie inutilement le mécanisme de la brosse et multiplie les jonctions des charnières dans lesquelles les cheveux peuvent se coincer.

Présentation de l’invention

La présente invention vise à pallier les inconvénients de l’art antérieur, exposés ci-avant, en proposant une solution innovante de grande simplicité, très pratique pour réaliser soit un brossage classique soit un enroulement des cheveux pour un coiffage de type brushing à l’aide de moyens chauffants.

À cet effet, la présente invention a pour objet une brosse à cheveux modulable comprenant une tête de brosse garnie sur sa face externe d’une pluralité de poils ou picots et un manche, ladite tête de brosse comportant deux parties articulées entre elles au moyen d’une charnière et permettant à la brosse de présenter une configuration fermée, adaptée à un premier type de brossage, et une configuration ouverte, adaptée à un deuxième type de brossage. Cette brosse est remarquable en ce que chaque partie articulée comprend une portion courbe se terminant par un bord libre de ladite partie et une portion plane prolongeant ladite portion courbe jusqu’à un bord opposé en prise avec la charnière, en ce que les bords libres des portions courbes sont accolés en configuration fermée, et en ce que les portions planes sont coplanaires en configuration ouverte.

Selon un mode de réalisation avantageux, le passage de la configuration fermée à la configuration ouverte se fait par un bouton placé sur le manche. Plus particulièrement, le bouton est monostable.

Selon un mode de réalisation, la position des parties articulées est verrouillée dans chaque configuration au moyen d’un mécanisme comprenant des pattes, pourvues de trous, et des éléments de blocage s’engageant dans lesdits trous en configuration fermée et bloquant la rotation desdites pattes en configuration ouverte.

Avantageusement, les poils ou picots sont implantés dans une membrane souple couvrant la face externe de la tête de brosse y compris la charnière, afin d’éviter le coincement de cheveux dans celle-ci.

Les concepts fondamentaux de l’invention venant d’être exposés dans leur forme la plus élémentaire, d’autres détails et caractéristiques ressortiront plus clairement à la lecture de la description qui suit et en regard des dessins annexés, donnant à titre d’exemple non limitatif un mode de réalisation d’une brosse à cheveux modulable conforme aux principes de l’invention.

Présentation des dessins

Les figures sont données à titre purement illustratif pour une meilleure compréhension de l’invention sans en limiter la portée. Les différents éléments sont représentés de manière très schématique. Sur l’ensemble des figures, les éléments identiques ou équivalents portent la même référence numérique.

Il est ainsi illustré en : - Fig. 1 : une vue en perspective d’une brosse à cheveux modulable selon un mode de réalisation de l’invention ;

- Fig. 2 : une vue en perspective de la brosse en configuration fermée et en configuration ouverte ;

- Fig. 3 : une vue de dessus de la brosse dans les deux configurations ;

- Fig. 4 : une autre vue en perspective de la brosse dans les deux configurations ;

- Fig. 5 : une vue en perspective du mécanisme de la brosse dans les deux configurations, les parties articulées étant en transparence sur la configuration fermée ;

- Fig. 6 : une vue partielle du mécanisme laissant apparaitre le ressort du bouton.

Description détaillée de modes de réalisation

Dans le mode de réalisation décrit ci-après, on fait référence à une brosse à cheveux modulable, principalement du type sans apport de chaleur. Cet exemple, non limitatif, est donné pour une meilleure compréhension de l’invention et n’exclut pas l’utilisation d’une telle brosse sur un dispositif de coiffure chauffant tel qu’une brosse à cheveux lissante ou bouclante à vapeur. Dans la suite de la description, le terme « brosse », employé seul, désigne une brosse à cheveux.

La figure 1 représente une brosse 100 modulable comportant une tête de brosse 10 et un manche 20 supportant ladite tête et s’étendant longitudinalement suivant un même axe. La tête de brosse 10 est formée de deux parties 11 a et 11 b articulées entre elles, au moyen d’une charnière centrale 12, chacune desdites parties étant garnie de poils ou de picots 14 sur sa face externe destinée à venir au contact des cheveux.

Les poils ou picots 14 peuvent être de tout type et implantés soit directement sur les faces externes des parties articulées 11 a et 11 b, soit par l’intermédiaire d’une membrane souple qui vient couvrir les faces externes desdites parties. Les poils ou picots peuvent par exemple être disposés en quinconce.

De préférence, les poils ou picots 14 sont rapportés sur les parties articulées 11a et 11 b au moyen d’une membrane souple 13, qui suit parfaitement le mouvement desdits parties et permet avantageusement de couvrir la charnière 12 sur toute sa longueur pour empêcher le coincement des cheveux dans les jonctions de ladite charnière.

La brosse 100 est modulable et présente à cet effet deux configurations d’utilisation pour permettre soit un brossage classique en mouvement droit le long de la chevelure, soit un enroulement de mèches de cheveux lors d’un coiffage à l’aide d’un dispositif chauffant tel qu’un sèche-cheveux pour par exemple réaliser un brushing. Dans cette deuxième utilisation, le brossage peut être qualifié de thermobrossage.

La figure 2 représente la brosse 100 en configuration fermée (a), adaptée au thermobrossage, et en configuration ouverte (b), adaptée au brossage classique.

En configuration fermée, les deux parties articulées 11 a et 11 b se rejoignent par leurs bords libres, opposés à leurs bords en prise avec la charnière 12, pour former un contour fermé de forme arrondie facilitant l’enroulement des cheveux, à l’image des brosses à cheveux rondes connues.

En configuration ouverte, les deux parties articulées 11 a et 11 b sont écartées l’une de l’autre de sorte à former une surface sensiblement plane, d’un côté et de l’autre de la charnière 12, qui facilite le brossage classique.

Afin d’obtenir ces deux configurations et que chacune d’elles soit efficace pour le brossage associé, les parties articulées 11a et 11 b présentent un profil dont la forme a été spécifiquement conçue à cet effet.

La figure 3 représente en vue de dessus la brosse 100 en configuration fermée (a) et en configuration ouverte (b), et permet de visualiser la forme du profil des parties articulées 11 a et 11 b.

Chaque partie 11 a et 11 b comporte une portion courbe 111 a et 111 b, de préférence sensiblement circulaire, s’étendant jusqu’au bord libre et une portion plane 112a et 112b prolongeant ladite portion courbe jusqu’au bord en prise avec la charnière 12. Ainsi, les parties articulées 11a et 11 b présentent chacune une forme en J particulièrement adaptée à l’obtention des deux configurations, fermée et ouverte, de la brosse 100.

En effet, lorsque la brosse 100 est en configuration fermée, les portions courbes 111 a et 111 b sont accolées l’une à l’autre par leurs bords libres, ce qui donne à la tête de brosse une forme cylindrique de section droite circulaire au niveau de son extrémité opposée à la charnière 12 et une forme prismatique de section droite triangulaire au niveau de ladite charnière.

Lorsque la brosse 100 est en configuration ouverte, les portions planes 112a et 112b sont sensiblement coplanaires et définissent alors une face plane de brossage avec des picots sensiblement parallèles. Les picots légèrement inclinés situés aux jonctions entre parties planes et parties courbes apportent également une continuité au brossage, à l’image des brosses à coussin légèrement bombé.

Le passage d’une configuration à l’autre se fait manuellement et sans difficulté, notamment au moyen d’un bouton 211 visible sur la figure 1 pour passer de la configuration fermée à la configuration ouverte, la configuration fermée étant de préférence la configuration par défaut de la brosse 100. Le passage inverse se fait en ramenant manuellement les parties articulées 11 a et 11 b l’une contre l’autre.

La figure 4 représente la brosse 100 en configuration fermée (a) et en configuration ouverte (b), et schématise le passage d’une configuration à l’autre par des flèches de même couleur.

Le passage de la configuration fermée à la configuration ouverte se fait par l’actionnement du bouton 211. Ce bouton est de préférence un bouton monostable qui revient à sa position initiale après actionnement. Selon l’exemple de réalisation illustré, le bouton 211 est un bouton monostable coulissant pour être facilement actionné lors de l’utilisation de la brosse 100. Bien entendu, le bouton 211 peut être de tout autre type adapté aux fonctions visées, notamment de type poussoir.

Ainsi, lorsqu’un utilisateur actionne le bouton 211 par un coulissement, vers le bas par exemple, les parties articulées 11 a et 11 b s’écartent l’une de l’autre, sous l’effet d’un ou plusieurs ressorts de torsion non représentés, pour former la face plane de brossage, constituée des portions planes 112a et 112b.

En effet, au moins un ressort de torsion est placé autour de la charnière 12 et comprend deux bras s’étendant chacun à l’intérieur d’une partie articulée 11a et 11 b de la tête de brosse. Le ou les ressorts de torsion sont contraints lorsque la brosse 100 est en configuration fermée, et reviennent à leur position d’équilibre lorsque ladite brosse est en configuration ouverte.

Inversement, le passage de la configuration ouverte à la position fermée se fait par une action manuelle de l’utilisateur sur les deux parties articulées 11 a et 11 b qui tend à rapprocher lesdites parties suivant les flèches représentées en figure 4.

Les ressorts de torsion contrôlent ainsi la fermeture et l’ouverture des parties articulées 11 a et 11 b et sont dimensionnés pour permettre une ouverture non brusque desdites parties et opposer une faible résistance lors de la fermeture. Aussi bien en configuration fermée qu’en configuration ouverte, la position des parties articulées 11 a et 11 b est verrouillée par un mécanisme adapté, de sorte à maintenir fixes lesdites parties lors de l’utilisation de la brosse dans les deux configurations.

À cet effet, la brosse 100 comprend un mécanisme placé au niveau d’une extrémité supérieure 21 du manche 20 et comportant, entre autres éléments, le bouton 211.

La figure 5 représente les différents éléments du mécanisme de la brosse et leur mode de fonctionnement entre la configuration fermée et la configuration ouverte de la brosse.

Chaque partie articulée 11 a et 11 b est pourvue d’une patte 113 disposée transversalement au niveau de son bord inférieur, dans laquelle un trou 114 est ménagé. Les pattes 113 sont conformées pour épouser la forme d’une face supérieure 213 du manche 20 lorsque la brosse est fermée.

En configuration fermée, les pattes 113 permettent de verrouiller la position des parties articulées 11 a et 11 b en recevant dans leurs trous 114 des éléments de blocage 214 aptes à bloquer la rotation desdites parties articulées autour de la charnière 12. À cet effet, les éléments de blocage 214 peuvent présenter une forme complémentaire à celle des trous 114 de sorte à s’y emboiter parfaitement, à l’image d’un pêne dans une gâche.

Selon l’exemple illustré, les trous 114 sont rectangulaires et les éléments de blocage 214 sont parallélépipédiques.

Les éléments de blocage 214 sont mécaniquement couplés au bouton 211 et s’animent du même mouvement que ce dernier. De ce fait, le coulissement du bouton 211 vers le bas tire les éléments de blocage 214 vers le bas, libérant ainsi les pattes 113 et par là-même les parties articulées 11 a et 11 b qui se déploient sous l’effet des ressorts de torsion placés au niveau de la charnière 12.

Le coulissement du bouton 211 est guidé par une fente 212 réalisée dans le manche 20.

Ensuite, après relâchement, le bouton 211 revient à sa position initiale et entraîne avec lui les éléments de blocage 214 qui reviennent en saillie par rapport à la face supérieure 213 du manche 20, et bloquent les pattes 113 pour immobiliser les parties articulées 11 a et 11 b en configuration ouverte.

Enfin, la fermeture de la brosse peut se faire avec actionnement du bouton 211 pour retirer l’obstacle formé par les éléments de blocage 214, ou de préférence sans actionnement dudit bouton, auquel cas, les éléments de blocage 214 rentrent sous l’effet de la pression manuelle exercée par l’utilisateur sur les parties articulées 11 a et 11 b, à l’image d’un pêne demi-tour. Dans ce dernier cas, il est nécessaire que les faces des éléments de blocage 214 au contact des pattes 113 soient en biseau.

La figure 6 permet quant à elle de comprendre le couplage mécanique entre le bouton 211 et le reste du mécanisme.

En effet, le bouton 211 est encastré dans un corps 215 se terminant par les éléments de blocage 214 non visible sur la figure 6. Ce corps est relié à la face supérieure 213 du manche 20 par un ressort de traction 216 fixé sur une tige 217 dudit corps.

Il ressort clairement de la présente description que certains éléments de la brosse modulable peuvent être modifiés, remplacés ou supprimés sans pour autant sortir du cadre de l’invention. En particulier, un mécanisme équivalent d’ouverture et de fermeture de la brosse peut être obtenu par différents moyens connus de l’homme du métier.