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Title:
MULTILAYER STEEL CABLE FOR A TIRE CARCASS
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2001/049926
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a multilayer cable with an unsaturated outer layer for use as an element for reinforcing the frame of a tire carcass, comprising a core which has a diameter d¿0? and which is surrounded by an intermediate layer (C1). Said intermediate layer consists of 4 or 5 wires (M = 4 or 5) which have a diameter d¿1? and which are wound together in a spiral according to a lay p¿1?. Said layer (C1) is itself surrounded by an outer layer (C2) consisting of N wires which have a diameter d¿2? and which are wound together in a spiral according to a lay p¿2?, N being less than the maximum number N¿max? of wires that can be wound around the layer (C1) in a spiral by 1 to 3. The cable has the following characteristics (d¿0?, d¿1?, d¿2?, p¿1? and p¿2? in mm): (i) 0,08 < d¿0? < 0,28; (ii) 0,15 < d¿1? < 0,28; (iii) 0,12 < d¿2? <0,25; (iv) for M = 4: 0,40 < (d¿0?/d¿1?) < 0,80; for M = 5: 0,70 < (d¿0?/d¿1?) < 1,10; (v) 4,8$g(p) (d¿0? + d¿1?) < p¿1? < p¿2? < 5,6$g(p) (d¿0? + 2d¿1? + d¿2?); (vi) the wires of layers (C1) and (C2) being wound in the same direction of twist. The invention also relates to plastic and/or rubber items or semi-finished products which are reinforced by a multilayer cable of this type, especially tires for industrial vehicles, especially heavy vehicles tires and their carcass belts.

Inventors:
CORDONNIER FRANCOIS-JACQUES (FR)
DOMINGO ALAIN (FR)
BARGUET HENRI (FR)
VO LE TU ANH (FR)
Application Number:
PCT/EP2000/013290
Publication Date:
July 12, 2001
Filing Date:
December 27, 2000
Export Citation:
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Assignee:
MICHELIN SOC TECH (FR)
MICHELIN RECH TECH (CH)
CORDONNIER FRANCOIS JACQUES (FR)
DOMINGO ALAIN (FR)
BARGUET HENRI (FR)
VO LE TU ANH (FR)
International Classes:
B60C9/00; B60C9/04; B60C9/08; D07B1/06; (IPC1-7): D07B1/06
Domestic Patent References:
WO1998041682A11998-09-24
Foreign References:
EP0675223A11995-10-04
EP0744490A21996-11-27
Attorney, Agent or Firm:
Ribiere, Joël (Service SGD/LG/PI-LAD, Clermont-Ferrand Cedex 09, FR)
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Claims:
REVENDICATIONS
1. Câble multicouches à couche externe insaturée, utilisable comme élément de renforcement d'une armature de carcasse de pneumatique, comportant une âme (notée CO) de diamètre do entourée d'une couche intermédiaire (notée C1) de quatre ou cinq fils (M = 4 ou 5) de diamètre d, enroulés ensemble en hélice selon un pas pl, cette couche Cl étant ellemême entourée d'une couche externe (notée C2) de N fils de diamètre d2 enroulés ensemble en hélice selon un pas P2, N étant inférieur de 1 à 3 au nombre maximal NmaX de fils enroulables en une couche autour de la couche C1, ce câble étant caractérisé en ce qu'il présente les caractéristiques suivantes (do, d"d2, p, et p2 en mm) : (i) 0, 08 < do < 0, 28 ; (ii) 0, 15 < d, < 0, 28 ; (iii) 0, 12 < d2< 0, 25 ; (iv) pour M = 4 : 0, 40 < (do/d,) < 0, 80 ; pour M = 5 : 0, 70 < (do/d,) < 1, 10 ; (v) 4,8 # (d0+d1)<p1<p2<5,6 # (d0+2d1+d2); (vi) les fils des couches Cl et C2 sont enroulés dans le même sens de torsion.
2. Câble selon la revendication 1, de construction [1+M+N], dont l'âme est constituée d'un seul fil.
3. Câble selon la revendication 2, choisi parmi les câbles de constructions [1+4+8], [1+4+9], [1+4+10], [1+5+9], [1+5+10] et [1+5+11].
4. Câble selon les revendications 2 ou 3, de construction [1+5+N].
5. Câble selon la revendication 4, de construction [1+5+10] ou [1 +5+ 11].
6. Câble selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que les pas pi et p2 sont compris dans un domaine de 5 à 15 mm.
7. Câble selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, vérifiant la relation suivante : 0, 15 < d2< 0, 25.
8. Câble selon la revendication 7, vérifiant les relations suivantes : 0, 14<do<0, 25 ; d2>0, 17 ; d, < 0, 26.
9. Câble selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce qu'il s'agit d'un câble d'acier.
10. Câble selon la revendication 9, caractérisé en ce que l'acier est un acier au carbone.
11. Câble selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, vérifiant la relation : 5. 0 (do+d,) <p, <p, <S. On (do+2d, +d).
12. Câble selon la revendication 11, vérifiant la relation : 5, 3 7i (d0+D1)<p1<p2<4,7 # (d0+2d1+d2).
13. Câble selon l'une quelconque des revendications 1 à 12, dans lequel le rapport (dl/d,) est compris entre 1, 05 et 1, 30.
14. Câble selon la revendication 13, dans lequel le rapport (d,/d,) est compris entre 1. 10 et 1, 20.
15. Utilisation d'un câble selon l'une quelconque des revendications 1 à 14 comme élément de renforcement d'articles ou de produits semifinis en matière plastique et/ou en caoutchouc.
16. Utilisation d'un câble selon l'une quelconque des revendications 1 à 14 comme élément de renforcement d'une armature de carcasse de pneumatique destiné à des véhicules industriels choisis parmi camionnettes, Poidslourds, engins agricoles ou de génie civil, avions, autres véhicules de transport ou de manutention.
17. Pneumatique Poidslourd dont l'armature de carcasse comporte un câble conforme à l'une quelconque des revendications 1 à 14.
18. Tissu composite utilisable comme nappe d'armature de carcasse de pneumatique Poidslourd, comportant une matrice de composition de caoutchouc renforcée d'un câble selon l'une quelconque des revendications 1 à 14.
19. Tissu selon la revendication 18, sa densité de câbles étant comprise entre 40 et 100 câbles par dm de tissu.
20. Tissu selon la revendication 19, la densité de câbles étant comprise entre 50 et 80 câbles par dm de tissu.
21. Tissu selon l'une quelconque des revendications 18 à 20, la largeur notée f du pont de composition de caoutchouc, entre deux câbles adjacents, étant comprise entre 0, 35 et 1 mm.
22. Tissu selon la revendication 21, la largeur W étant comprise entre 0, 4 et 0, 8 mm.
23. Tissu selon l'une que conque des revendications 18 à 22, la composition de caoutchouc présentant, à l'état vulcanisé, un module sécant en extension MIO qui est inférieur à 8 MPa.
24. Tissu selon la revendication 23, la composition de caoutchouc présentant à l'état vulcanisé, un module M 10 compris entre 4 et 8 MPa.
25. Tissu selon l'une quelconque des revendications 18 à 24, le caoutchouc étant du caoutchouc naturel.
26. Pneumatique Poidslourd dont l'armature de carcasse comporte, à titre de nappe renforçante, au moins un tissu selon l'une quelconque des revendications 18 à 25.
Description:
CABLE D'ACIER MULTICOUCHES POUR CARCASSE DE PNEUMATIQUE La présente invention est relative aux câbles d'acier ("steel cords") utilisables pour le renforcement d'articles en caoutchouc tels que des pneumatiques. Elle se rapporte plus particulièrement aux câbles dits"à couches"utilisables pour le renforcement de l'armature de carcasse de pneumatiques de véhicules industriels tels que des pneumatiques Poids-lourd.

Les câbles d'acier pour pneumatiques sont en règle générale constitués de fils en acier perlitique (ou ferrito-perlitique) au carbone, désigné ci-après"acier au carbone", dont la teneur en carbone est généralement comprise entre 0, 2% et 1, 2%, le diamètre de ces fils étant le plus souvent compris entre environ 0. 10 et 0, 40 mm (millimètre). On exige de ces fils une très haute résistance à la traction, en général supérieure à 2000 MPa, de préférence supérieure à 2500 MPa, obtenue grâce au durcissement structural intervenant lors de la phase d'écrouissage des fils. Ces fils sont ensuite assemblés sous forme de câbles ou torons, ce qui nécessite des aciers utilisés qu'ils aient aussi une ductilité en torsion suffisante pour supporter les diverses opérations de câblage.

Pour le renforcement des armatures de carcasse de pneumatiques Poids-lourd, on utilise le plus souvent aujourd'hui des câbles d'acier dits"à couches" ("layered ou "multicouches"constitués d'une âme centrale et d'une ou plusieurs couches de fils concentriques disposées autour de cette âme. Ces câbles à couches, qui privilégient des longueurs de contact plus importantes entre les fils, sont préférés aux câbles plus anciens dits "à torons" ("strand cords') en raison d'une part d'une plus grande compacité, d'autre part d'une sensibilité moindre à l'usure par fretting. Parmi les câbles à couches, on distingue notamment. de manière connue, les câbles à structure compacte et les câbles à couches tubulaires ou cylindriques.

Les câbles à couches les plus répandus dans les carcasses de pneumatiques Poids-lourd sont des câbles de formule (L+M) ou (L+M+N), les derniers étant généralement destinés aux plus gros pneumatiques. Ces câbles sont formés de manière connue d'une âme de L fil (s) entourée d'au moins une couche de M fils éventuellement elle-même entourée d'une couche externe de N fils, avec en général L variant de 1 à 4, M variant de 3 à 12, N variant de 8 à 20 le cas échéant, 1'ensemble pouvant être éventuellement fretté par un fil de frette externe enroulé en hélice autour de la dernière couche.

De tels câbles à couches utilisables pour le renforcement d'armatures de carcasse de pneumatiques radiaux, notamment de pneumatiques Poids-lourd, ont été décrits dans un très grand nombre de publications. On se reportera notamment aux documents US-A-3 922 841 ; US-A-4 158 946 ; US-A-4 488 587 ; EP-A-0 168 858 ; EP-A-0 176 139 ou US-A-4 651 513 ; EP-A-0 194 011 ; EP-A-0 260 556 ou US-A-4 756 151 ; EP-A-0 362 570 ; EP-A-0 497 612 ou US-A-5 285 836 ; EP-A-0 568 271 ; EP-A-0 648 891 ; EP-A-0 669 421 ou US-A-5 595 057 ; EP-A-0 675 223 ; EP-A-0 709 236 ou US-A-5 836 145 ; EP-A-0 719 889 ou US-A-5 697 204 ; EP-A-0 744 490 ou US-A-5 806 296 ou US-A-5 822 973 ; EP-A-0 779 390 ou US-

A-5 802 829 ; EP-A-0 834 613 ou US-A-6 102 095 ; W098/41682 ; RD (Research Disclosure) N°34054, août 1992, pp. 624-33 ; RD N°34370, novembre 1992, pp. 857-59.

Pour remplir leur fonction de renforcement des d'armatures de carcasse de pneumatiques radiaux, les câbles à couches doivent tout d'abord présenter une bonne flexibilité et une endurance élevée en flexion, ce qui implique notamment que leurs fils présentent un diamètre relativement faible, normalement inférieur à 0, 28 mm, plus petit en particulier que celui des fils utilisés dans les câbles conventionnels pour les armatures de sommet des pneumatiques.

Ces câbles à couches sont d'autre part soumis à des contraintes importantes lors du roulage des pneumatiques, notamment à des flexions ou variations de courbure répétées induisant au niveau des fils des frottements, notamment par suite des contacts entre couches adjacentes, et donc de l'usure, ainsi que de la fatigue ; ils doivent donc présenter une haute résistance aux phénomènes dits de"fatigue-fretting".

II est important enfin qu'ils soient imprégnés autant que possible par le caoutchouc, que cette matière pénètre dans tous les espaces entre les fils constituant les câbles. En effet, si cette pénétration est insuffisante, il se forme alors des canaux vides, le long des câbles, et les agents corrosifs, par exemple l'eau, susceptibles de pénétrer dans les pneumatiques par exemple à la suite de coupures, cheminent le long de ces canaux jusque dans l'armature de carcasse du pneumatique. La présence de cette humidité joue un rôle important en provoquant de la corrosion et en accélérant les processus de dégradation ci-dessus (phénomènes dits de "fatigue-corrosion"), par rapport à une utilisation en atmosphère sèche.

Tous ces phénomènes de fatigue que l'on regroupe généralement sous le terme générique de "fatigue-fretting-corrosion"sont à l'origine d'une dégénérescence progressive des propriétés mécaniques des câbles et peuvent affecter, pour les conditions de roulage les plus sévères, la durée de vie de ces derniers.

Afin d'améliorer 1'endurance des câbles à couches dans les armatures de carcasse de pneumatiques Poids-lourd, où de manière connue les sollicitations en flexion répétée peuvent être particulièrement sévères, on a proposé depuis longtemps de modifier leur construction afin d'augmenter notamment leur pénétrabilité par le caoutchouc, et ainsi limiter les risques dus à la corrosion et à la fatigue-corrosion.

Ont été par exemple proposés ou décrits des câbles à couches de construction (3+9) ou (3+9+15) constitués d'une âme de 3 fils entourée d'une première couche de 9 fils et le cas échéant d'une seconde couche de 15 fils, comme décrit par exemple dans EP-A-0 168 858, EP-A-0 176 139, EP-A-0 497 612, EP-A-0 669 421. EP-A-0 709 236, EP-A-0 744 490, EP-A- 0 779 390, le diamètre des fils de l'âme étant ou non différent de celui des fils des autres couches. Ces câbles ne sont pas pénétrables jusqu'à coeur à cause de la présence d'un canal ou capillaire au centre des trois fils d'âme, qui reste vide après imprégnation par le caoutchouc, et donc propice à la propagation de milieux corrosifs tels que l'eau.

La publication RD ? 34370 décrit par exemple des câbles de structure [1+6+12], du type compacts ou du type à couches tubulaires concentriques, constitués d'une âme formée d'un

seul fil, entourée d'une couche intermédiaire de 6 fils elle-même entourée d'une couche externe de 12 fils. La pénétrabilité par le caoutchouc peut être améliorée en utilisant des diamètres de fils différents d'une couche à l'autre, voire à l'intérieur d'une même couche. Des câbles de construction [1+6+12] dont la pénétrabilité est améliorée grâce à un choix approprié des diamètres des fils, notamment à l'utilisation d'un fil d'âme de plus gros diamètre, ont été décrits par exemple dans EP-A-0 648 891 ou W098/41682.

Pour améliorer encore, par rapport à ces câbles conventionnels, la pénétration du caoutchouc à l'intérieur du câble, on a proposé ou décrit des câbles multicouches avec une âme centrale entourée d'au moins deux couches concentriques, notamment des câbles de formule [1+M+N] (par exemple [1+5+10]) dont la couche externe est insaturée (incomplète), assurant ainsi une meilleure pénétrabilité par le caoutchouc (voir par exemple demandes précitées EP-A-0 675 223, EP-A-0 719 889, EP-A-0 744 490, W098/41682). Les constructions proposées permettent la suppression du fil de frette, grâce à une meilleure pénétration du caoutchouc à travers la couche externe et l'auto-frettage qui en résulte. L'expérience montre toutefois que ces câbles ne sont pas pénétrés jusqu'à coeur par le caoutchouc, en tout cas encore insuffisamment.

En tout état de cause, une amélioration de la pénétrabilité par le caoutchouc n'est pas suffisante pour garantir un niveau de performance suffisant. Lorsqu'ils sont utilisés pour le renforcement des armatures de carcasse de pneumatiques, les câbles doivent non seulement résister à la corrosion mais aussi satisfaire un grand nombre de critères, parfois contradictoires, en particulier de ténacité, résistance au fretting, adhésion élevée au caoutchouc, uniformité, flexibilité, endurance en flexion répétée, stabilité sous forte flexion, etc.

Ainsi, pour toutes les raisons exposées précédemment, et malgré les différentes améliorations récentes qui ont pu être apportées ici ou là sur tel ou tel critère déterminé, les meilleurs câbles utilisés aujourd'hui dans les armatures de carcasse de pneumatiques Poids-lourds restent limités à un petit nombre de câbles à couches de structure fort conventionnelle, du type compacts ou à couches cylindriques, avec une couche externe saturée (complète) ; il s'agit essentiellement des câbles de constructions [3+9], [3+9+15] ou [1+6+12] tels que décrits précédemment.

Or, la Demanderesse a trouvé lors de ses recherches un câble à couches nouveau, du type à couche externe insaturée, qui de manière inattendue améliore encore la performance globale des meilleurs câbles à couches connus pour le renforcement des carcasses de pneumatiques Poids-lourd. Ce câble de l'invention présente, grâce à une architecture spécifique, non seulement une excellente pénétrabilité par le caoutchouc, limitant les problèmes de corrosion, mais encore des propriétés d'endurance en fatigue-fretting qui sont notablement améliorées par rapport aux câbles de l'art antérieur.

La longévité des pneumatiques Poids-lourd et celle de leurs armatures de carcasse peuvent être ainsi sensiblement améliorées.

En conséquence, un premier objet de l'invention est un câble multicouches à couche externe insaturée, utilisable comme élément de renforcement d'une armature de carcasse de pneumatique, comportant une âme (notée CO) de diamètre do, entourée d'une couche intermédiaire (notée Cl) de quatre ou cinq fils (M = 4 ou 5) de diamètre d, enroulés ensemble en hélice selon un pas p,, cette couche C1 étant elle-même entourée d'une couche externe (notée C2) de N fils de diamètre d enroulés ensemble en hélice selon un pas p2, N étant inférieur de 1 å 3 au nombre maximal Unmay de fils enroulables en une couche autour de la couche C 1, ce câble étant caractérisé en ce qu'il présente les caractéristiques suivantes (do, dl, d, pi et p, en mm) : - (i) 0, 08 < do < 0, 28 ; - (ii) 0, 15 < d, < 0, 28 ; - (iii) 012 < d2 0, 25 ; - (iv) pour M = 4 : 0, 40 < (do/d,) < 0, 80 ; pour M = 5 : 0, 70 < (do/d,) < 1, 10 ; - (v) 4, 8 7 : (do+ d,) < p. < p2 < 5, 6 Ti (do+ 2d, + d2) ; - (vi) les fils des couches C1 et C2 sont enroulés dans le même sens de torsion.

L'invention concerne également l'utilisation d'un câble conforme à l'invention pour le renforcement d'articles ou de produits semi-finis en matière plastique et/ou en caoutchouc, par exemple des nappes, des tuyaux, des courroies, des bandes transporteuses, des pneumatiques, plus particulièrement des pneumatiques destinés à des véhicules industriels utilisant habituellement une armature de carcasse métallique.

Le câble de l'invention est tout particulièrement destiné à être utilisé comme élément de renforcement d'une armature de carcasse de pneumatique destiné à des véhicules industriels choisis parmi camionnettes,"Poids-lourds"-i. e., métro, bus, engins de transport routier (camions, tracteurs, remorques), véhicules hors-la-route-, engins agricoles ou de génie civil, avions, autres véhicules de transport ou de manutention.

L'invention concerne en outre ces articles ou produits semi-finis en matière plastique et/ou en caoutchouc eux-mêmes lorsqu'ils sont renforcés par un câble conforme à l'invention, en particulier les pneumatiques destinés aux véhicules industriels cités ci-dessus, plus particulièrement les pneumatiques Poids-lourds et leurs nappes d'armature de carcasse.

L'invention ainsi que ses avantages seront aisément compris à la lumière de la description et des exemples de réalisation qui suivent, ainsi que des figures 1 et 3 relatives à ces exemples qui schématisent, respectivement : -une coupe transversale d'un câble de structure [1+5+10] conforme à l'invention (figure 1) ; -une coupe transversale d'un câble de structure compacte de l'art antérieur (figure 2) ; -une coupe radiale d'une enveloppe de pneumatique Poids-lourd à armature de carcasse radiale (figure 3).

I. MESURES ET TESTS 1-1. Mesures dynamométriques En ce qui concerne les fils ou câbles métalliques les mesures de force à la rupture notée Fm (charge maximale en N), de résistance à la rupture notée Rm (en MPa) et d'allongement à la rupture noté At (allongement total en %) sont effectuées en traction selon la norme ISO 6892 de 1984. En ce qui concerne les compositions de caoutchouc, les mesures de module sont effectuées en traction selon la norme AFNOR-NFT-46002 de septembre 1988 : on mesure en seconde élongation (i. e., après un cycle d'accommodation) le module sécant nominal (ou contrainte apparente, en MPa) à 10% d'allongement, noté M 10 (conditions normales de température et d'hygrométrie selon la norme AFNOR-NFT-40101 de décembre 1979).

1-2. Test de perméabilité à l'air Le test de perméabilité à l'air permet de mesurer un indice relatif de perméabilité à l'air noté "Pa". II constitue un moyen simple de mesure indirecte du taux de pénétration du câble par une composition de caoutchouc. II est réalisé sur des câbles extraits directement. par décorticage, des nappes de caoutchouc vulcanisées qu'ils renforcent, donc pénétrés par le caoutchouc cuit.

Le test est réalisé sur une longueur de câble déterminée (par exemple 2 cm) de la manière suivante : on envoie de l'air à l'entrée du câble, sous une pression donnée (par exemple 1 bar), et on mesure la quantité d'air à la sortie, à l'aide d'un débitmètre ; pendant la mesure l'échantillon de câble est bloqué dans un joint étanche de telle manière que seule la quantité d'air traversant le câble d'une extrémité à l'autre, selon son axe longitudinal, est prise en compte par la mesure. Le débit mesuré est d'autant plus faible que le taux de pénétration du câble par le caoutchouc est élevé.

1-3. Test courroie Le test"courroie"est un test de fatigue connu qui a été décrit par exemple dans les demandes EP-A-0 648 891 ou W098/41682 précitées, les cables d'acier à tester étant incorporés dans un article en caoutchouc que l'on vulcanise.

Son principe est le suivant : 1'article en caoutchouc est une courroie sans fin réalisée avec un mélange connu à base de caoutchouc, semblable à ceux qui sont couramment utilisés pour les carcasses des pneumatiques radiaux. L'axe de chaque câble est orienté selon la direction longitudinale de la courroie et les câbles sont séparés des faces de cette dernière par une épaisseur de gomme d'environ 1 mm. Lorsque la courroie est disposée de façon à former un cylindre de révolution, le câble forme un enroulement en hélice de même axe que ce cylindre (par exemple, pas de l'hélice égal à environ 2, 5 mm).

On fait ensuite subir à cette courroie les sollicitations suivantes : on fait tourner la courroie autour de deux galets, de telle sorte que chaque portion élémentaire de chaque câble soit soumise à une tension de 12% de la force-rupture initiale et subisse des cycles de variation de

courbure qui la font passer d'un rayon de courbure infini à un rayon de courbure de 40 mm et ceci pendant 50 millions de cycles. Le test est réalisé sous une atmosphère contrôlée, la température et l'humidité de l'air au contact de la courroie étant maintenues à environ 20°C et 60% d'humidité relative. La durée des sollicitations pour chaque courroie est de l'ordre de 3 semaines. A la fin de ces sollicitations, on extrait les câbles des courroies, par décorticage, et on mesure la force rupture résiduelle des fils des câbles fatigués.

On réalise d'autre part une courroie identique à la précédente et on la décortique de la même façon que précédemment mais cette fois sans soumettre les câbles au test de fatigue. On mesure ainsi la force rupture initiale des fils des câbles non fatigués.

On calcule finalement la déchéance de force-rupture après fatigue (notée AFm et exprimee en %), en comparant la force-rupture résiduelle à la force-rupture initiale.

Cette déchéance AFm est de manière connue due à la fatigue et à l'usure des fils causées par l'action conjointe des sollicitations et de 1'eau provenant de l'air ambiant, ces conditions étant comparables à celles auxquelles sont soumis les câbles de renforcement dans des carcasses de pneumatiques.

I-4. Test de traction ondulée Le test de"traction ondulée"est un test de fatigue bien connu de l'homme du métier, dans lequel le matériau testé est fatigué en extension uni-axiale pure (extension-extension), c'est-à- dire sans contrainte de compression.

Le principe est le suivant : un échantillon du câble à tester, maintenu à chacune de ses deux extrémités par les deux mors d'une machine de traction est soumis à une contrainte de traction ou extension dont l'intensité a varie de manière cyclique et symétrique (Omoy ca) autour d'une valeur moyenne (amoy), entre deux valeurs extrêmes 6mjn (6moy-6a) et 6max (6moy + 6a) encadrant cette valeur moyenne, sous un rapport de charge"R"= (6min/6max) déterminé. La contrainte moyenne ahoy est donc liée au rapport de charge R et à l'amplitude aa par la relation 6moy = 6a (1 +R)/(1-R).

En pratique, le test est conduit de la manière suivante : on choisit une premiere amplitude de contrainte 6a (généralement dans un domaine de l'ordre de 1/4 à 1/3 de la résistance Rm du câble) et on lance le test de fatigue pour un nombre maximal de 105 cycles (fréquence 30 Hz), le rapport de charge R étant choisi égal à 0, 1. Selon le résultat obtenu--i. e. rupture ou non- rupture du câble au bout de ces 10 cycles maximum--on applique une nouvelle amplitude aa (inférieure ou supérieure à la précédente, respectivement) sur une nouvelle éprouvette, en faisant varier cette valeur 6a selon la méthode dite de l'escalier (Dixon & Mood ; Journal of the American statistical association, 43, 1948, 109-126). On effectue ainsi 17 itérations au total, le traitement statistique des essais défini par cette méthode de l'escalier conduit à la détermination d'une limite d'endurance-notée 6d-qui correspond à une probabilité de rupture du câble de 50% au bout des 105 cycles de fatigue.

On utilise pour ce test une machine de fatigue en traction de la société Schenk (modèle PSA) ; la longueur utile entre les deux mors est de 10 cm ; la mesure est réalisée sous une atmosphère sèche contrôlée (taux d'humidité relative inférieur ou égal à 5% ; température de 20°C).

I-5. Test d'endurance en pneumatique L'endurance des câbles en fatigue-fretting-corrosion est évaluée dans des nappes carcasse de pneumatiques poids-lourd par un test de roulage de très longue durée.

On fabrique pour cela des pneumatiques Poids-lourd dont l'armature de carcasse est constituée d'une seule nappe caoutchoutée renforcée par les câbles à tester. On monte ces pneumatiques sur des jantes connues adaptées et on les gonfle à la même pression (avec une surpression par rapport à la pression nominale) avec de l'air saturé en humidité. On fait ensuite rouler ces pneumatiques sur une machine de roulage automatique, sous une charge très élevée (surcharge par rapport à la charge nominale) et à la même vitesse, pendant un nombre déterminé de kilomètres. A la fin du roulage, on extrait les câbles de la carcasse du pneumatique, par décorticage, et on mesure la force rupture résiduelle à la fois sur les fils et sur les câbles ainsi fatigués.

On réalise d'autre part des pneumatiques identiques aux précédents et on les décortique de la même façon que précédemment, mais cette fois sans les soumettre au roulage. On mesure ainsi, après décorticage, la force rupture initiale des fils et des câbles non fatigués.

On calcule finalement la déchéance de force-rupture après fatigue (notée AFm et exprimée en %), en comparant la force-rupture résiduelle à la force-rupture initiale. Cette déchéance AFm est due à la fatigue et à l'usure (diminution de section) des fils causées par l'action conjointe des diverses sollicitations mécaniques, en particulier de l'intense travail des forces de contact entre les fils, et de l'eau provenant de l'air ambiant, en d'autres termes à la fatigue-fretting- corrosion subie par le câble à l'intérieur du pneumatique, lors du roulage.

On peut aussi choisir de conduire le test de roulage jusqu'à la destruction forcée du pneumatique, en raison d'une rupture de la nappe de carcasse ou d'un autre type d'avarie survenant plus tôt (par exemple un déchapage).

II. DESCRIPTION DETAILLEE DE L'INVENTION II-1. Câble de l'invention Les termes"formule"ou"structure", lorsqu'ils sont utilisés dans la présente description pour décrire les câbles, se réfèrent simplement à la construction de ces câbles.

Le câble de l'invention est un câble multicouches comportant une âme (CO) de diamètre do, une couche intermédiaire (Cl) de 4 ou 5 fils (M = 4 ou 5) de diamètre d, et une couche externe insaturée (C2) de N fils de diamètre d,, étant inférieur de 1 à 3 au nombre maximal N", a,, de fils enroulables en une couche unique autour de la couche C 1.

Dans ce câble à couches de l'invention, le diamètre de l'âme et celui des fils des couches Cl et C2, les pas d'hélice (donc les angles) et les sens d'enroulement des différentes couches sont définies par 1'ensemble des caractéristiques ci-après (do, d,, d"Pl et p2 exprimés en mm) : - (i) 0, 08 < do < 0, 28 ; - (ii) 0, 15 < d, < 0, 28 ; - (iii) 0, 12 < d, < 0, 25 ; - (iv) pour M = 4 : 0, 40 < (do/d,) < 0, 80 ; pour M= 5 : 0, 70 < (do/d,) < 1, 10 ; - (v) 4, 8n (do+d,) <p, <p, <5, 6 (do+2d, +d) ; - (vi) les fils des couches Cl et C2 sont enroulés dans le même sens de torsion.

Les caractéristiques (i) à (vi) ci-dessus, en combinaison, permettent d'obtenir à la fois : -des forces de contact suffisantes mais limitées entre CO et Cl, favorables à une usure réduite et une fatigue moindre des fils de la couche Cl ; -une usure par fretting réduite entre les fils des couches C 1 et C2, ceci malgré la présence de pas différents (p, se P2) entre les deux couches Cl et C2.

-grâce notamment à une optimisation du rapport des diamètres (do/d,) et des angles d'hélice que forment les fils des couches Cl et C2, une pénétration optimale du caoutchouc à travers les couches Cl et C2 et jusqu'au coeur CO de ce dernier assurant d'une part une très haute protection contre la corrosion ou son éventuelle propagation, d'autre part une désorganisation minimale du câble sous sollicitation en forte flexion.

Ainsi, grâce à sa structure spécifique, le câble de l'invention, déjà auto-fretté, ne nécessite généralement pas 1'emploi d'un fil de frette externe autour de la couche C2 ; ceci résout avantageusement les problèmes d'usure entre le fil de frette et les fils de la couche la plus externe du câble.

Mais, bien entendu, le câble de l'invention pourrait aussi comporter une telle frette externe, constituée par exemple d'un (au moins un) fil unique enroulé en hélice autour de la couche externe C2, selon un pas d'hélice préférentiellement plus court que celui de la couche C2, et un sens d'enroulement opposé ou identique à celui de cette couche externe.

Afin de renforcer encore 1'effet de frettage spécifique apportée par la couche C2, le câble de l'invention, en particulier lorsqu'il est dépourvu d'un tel fil de frette externe, vérifie de préférence la caractéristique (vii) ci-après : (vii) 5, 0 z (do+ d,) p, p2 < 5, 0 7t (do+ 2d, + d2).

Les caractéristiques (v) et (vi)-pas pi et P2 différents et couches Cl et C2 enroulés dans le même sens de torsion-font que, de manière connue, les fils des couches Cl et C2 sont essentiellement disposés selon deux couches cylindriques (i. e. tubulaires), adjacentes et concentriques. Par câbles à couches dites"tubulaires"ou"cylindriques", on entend ainsi des câbles constitués d'une âme (i. e., noyau ou partie centrale) et d'une ou plusieurs couches

concentriques, chacune de forme tubulaire, disposée (s) autour de cette âme, de telle manière que, au moins dans le câble au repos, l'épaisseur de chaque couche est sensiblement égale au diamètre des fils qui la constituent ; il en résulte que la section transversale du câble a un contour ou enveloppe (notée E) qui est sensiblement circulaire, comme illustré par exemple sur la figure 1.

Les câbles à couches cylindriques ou tubulaires de l'invention ne doivent en particulier pas être confondus avec des câbles à couches dits"compacts", assemblages de fils enroulés au même pas et dans la même direction de torsion ; dans de tels câbles, la compacité est telle que pratiquement aucune couche distincte de fils n'est visible ; il en résulte que la section transversale de tels câbles a un contour (E) qui n'est plus circulaire, mais polygonal, comme illustré par exemple sur la figure 2.

La couche externe C2 est une couche tubulaire de N fils dite"insaturée"ou"incomplète" c'est-à-dire que, par définition, il existe suffisamment de place dans cette couche tubulaire C2 pour y ajouter au moins un (N+l) ème fil de diamètre d,, plusieurs des N fils se trouvant éventuellement au contact les uns des autres. Réciproquement, cette couche tubulaire C2 serait qualifiée de"saturée"ou"complète"s'il n'existait pas suffisamment de place dans cette couche pour y ajouter au moins un (N+1) ème fil de diamètre d,.

De préférence, le câble de l'invention est un câble à couches de construction notée [1+M+N], c'est-à-dire que son âme est constituée d'un seul fil. tel que représenté par exemple sur la figure 1 (câble noté C-I).

Cette figure 1 schématise une coupe perpendiculaire à l'axe (noté O) de l'âme et du câble, le câble étant supposé rectiligne et au repos. On voit que l'âme CO (diamètre do) est formée d'un fil unique ; elle est entourée et au contact d'une couche intermédiaire Cl de 5 fils de diamètre d, enroulés ensemble en hélice selon un pas p, ; cette couche CI, d'épaisseur sensiblement égale à d,, est elle-même entourée et au contact d'une couche externe C2 de 10 fils de diamètre d, enroulés ensemble en hélice selon un pas p"et donc d'épaisseur sensiblement égale à d,.

Les fils enroulés autour de l'âme CO sont ainsi disposés selon deux couches adjacentes et concentriques, tubulaires (couche CI d'épaisseur sensiblement égale à d), puis couche C2 d'épaisseur sensiblement égale à d,). On voit que les fils de la couche C I ont leurs axes (notés Ol) disposés pratiquement sur un premier cercle C, représenté en pointillés, tandis que les fils de la couche C2 ont leurs axes (notés °2) disposés pratiquement sur un second cercle C" représenté également en pointillés.

Pour un compromis de résultats encore meilleur, vis-à-vis en particulier de la pénétrabilité du câble par le caoutchouc et des forces de contact entre les différentes couches, on préfère que la relation (vii) supra soit vérifiée, ceci que le câble de l'invention soit fretté ou non par un fil de frette externe.

Plus préférentiellement encore, pour ces mêmes raisons, le câble de l'invention vérifie la relation suivante : (viii) 5, 3 7T : (do + d,) < p, < p2 < 4, 7 z (do+ 2d, + d :,).

En décalant ainsi les pas et donc les angles de contact entre les fils de la couche Cl d'une part, et ceux de la couche C2 d'autre part, on a constaté qu'on améliorait encore la pénétrabilité du câble en augmentant la surface des canaux de pénétration entre ces deux couches, tout en optimisant ses performances en fatigue-fretting.

On rappelle ici que, selon une définition connue, le pas représente la longueur, mesurée parallèlement à l'axe O du câble, au bout de laquelle un fil ayant ce pas effectue un tour complet autour de 1'axe O du câble ; ainsi, si l'on sectionne l'axe O par deux plans perpendiculaires à I'axe O et séparés par une longueur égale au pas d'un fil d'une des deux couches CI ou C2, l'axe de ce fil (O, ou O2, respectivement) a dans ces deux plans la même position sur les deux cercles correspondant à la couche Cl ou C2 du fil considéré.

Dans le câble conforme à l'invention, un mode de réalisation préférentiel consiste à choisir les pas pi et p, compris dans un domaine de 5 à 15 mm, p, étant notamment compris dans un domaine de 5 à 10 mm et p, compris dans un domaine de 10 à 15 mm.

La relation suivante est plus préférentiellement vérifiée, en particulier lorsque le câble de l'invention est dépourvu de fil de frette externe : 6<p, < pl < P2 < 14.

Un mode de réalisation particulier et avantageux consiste alors à choisir p, compris entre 6 et 10 mm et p2 compris entre 10 et 14 mm.

Dans le câble conforme à l'invention, tous les fils des couches Cl et C2 sont enroulés dans le même sens de torsion, c'est-à-dire soit dans la direction S (disposition"S/S"), soit dans la direction Z (disposition"Z/Z"). Une telle disposition des couches Cl et C2 est plutôt contraire aux constructions les plus classiques des câbles à couches [L+M+N], notamment ceux de construction [3+9+15], qui nécessitent le plus souvent un croisement des deux couches Cl et C2 (soit une disposition"S/Z"ou"Z/S") afin que les fils de la couche C2 viennent eux-mêmes fretter les fils de la couche C 1. L'enroulement dans le même sens des couches C I et C2 permet avantageusement, dans le câble conforme à l'invention, de minimiser les frottements entre ces deux couches C I et C2 et donc l'usure des fils qui les constituent.

Dans le câble de l'invention, les rapports (do/d,) doivent être fixés dans des limites déterminées, selon le nombre M (4 ou 5) de fils de la couche Cl. Une valeur trop faible de ce rapport est préjudiciable à l'usure entre l'âme et les fils de la couche Cl. Une valeur trop élevée nuit à la compacité du câble, pour un niveau de résistance en définitive peu modifié, ainsi qu'à sa flexibilité ; la rigidité accrue de l'âme due à un diamètre do trop élevé serait par ailleurs préjudiciable à la faisabilité elle-même du câble, lors des opérations de câblage.

Les fils des couches Cl et C2 peuvent avoir un diamètre identique ou différent d'une couche à l'autre ; on peut utiliser avantageusement des fils de même diamètre (d, = d2), notamment pour simplifier le procédé de câblage et abaisser les coûts, comme représenté par exemple sur la figure 1.

Le nombre maximal Nmax de fils enroulables en une couche unique saturée autour de la couche CI est bien entendu fonction de nombreux paramètres (diamètre do de l'âme, nombre M et diamètre d, des fils de la couche Cl, diamètre d2 des fils de la couche C2). A titre d'exemple, si Nmax est égal à 12, N peut alors varier de 9 à 11 (par exemple constructions [1+M+9], [l+M+10] ou [1+M+l 1]) ; si Nmax est par exemple égal à 11, N peut alors varier de 8 à 10 (par exemple constructions [l+M+8], [l+M+9] ou [I+M+10]).

De préférence, le nombre N de fils dans la couche C2 est inférieur de 1 à 2 au nombre maximal NmaX. Ceci permet dans la plupart des cas d'aménager un espace suffisant entre les fils pour que les compositions de caoutchouc puissent s'infiltrer entre les fils de la couche C2 et atteindre la couche Cl. Ainsi, l'invention est de préférence mise en oeuvre avec un câble choisi parmi les câbles de structure [1+4+8], [1+4+9], [I+4+10], [1+5+9], [1+5+10] ou [1+5+11].

A titre d'exemples de câbles conformes à l'invention, on citera les câbles ayant les constructions suivantes et en particulier, parmi eux, les câbles préférentiels vérifiant au moins l'une des relations (vii) ou (viii) précitées : - [1+4+8] avec do = 0, 100 mm et d, = d = 0, 200 mm ; - [1+4+8] avec do = 0, 120 mm et d, = d = 0, 225 mm ; - [1+4+9] avec do = 0, 120 mm et d, = d2 = 0, 200 mm ; - [1+4+9] avec do = 0, 150 mm et d, = d = 0, 225 mm ; - [1+4+10] avec do = 0, 120 mm et d, = d = 0, 175 mm ; - [1+4+10] avec do = 0, 150 mm et d, = d = 0, 225 mm ; - [1+5+9] avec do = 0, 150 mm et d, = d = 0, 175 mm ; - [1+5+9] avec do = 0, 175 mm et d, = d2 = 0 ! 200 mm ; - [1+5+10] avec do = 0, 150 mm et d, =dz= 0, 175 mm ; - [1+5+10] avec do = d, = d2 = 0, 200 mm ; - [1+5+11] avec do = d2= 0, 200 mm ; d, 0, 225 mm ; - [1+5+11] avec do = 0, 200 mm et d, = d2 = 0, 225 mm ; - [1+5+11] avec do = d, = d2 = 0, 225 mm ; - [1+5+11] avec do = 0, 240 mm et d, = d, = 0, 225 mm ; - [1+5+11] avec do = d2 = 0, 225 mm ; d, = 0, 260 mm.

On notera que, dans ces câbles, au moins deux couches sur trois (C0, C 1, C2) contiennent des fils de diamètres (respectivement do, di, d,) identiques.

L'invention est préférentiellement mise en oeuvre, dans les armatures de carcasses des pneumatiques Poids-lourd, avec des câbles de structure [1+5+N], plus préférentiellement de structure [1+5+9], [1+5+10] ou [1+5+11]. Plus préférentiellement encore, on utilise des câbles de structure [1+5+10] ou [1+5+11].

Pour de tels câbles [1+5+N], un mode avantageux de réalisation de l'invention consiste à utiliser des fils de même diamètre pour l'âme et au moins une des couches Cl et C2, voire pour les deux couches (dans ce cas, do = d, = d2), comme représenté par exemple à la figure 1.

Toutefois, pour augmenter encore la pénétrabilité du câble par le caoutchouc, les fils de la couche Cl peuvent être choisis de diamètre supérieur à ceux de la couche C2, par exemple dans un rapport (d,/d2) préférentiellement compris entre 1, 05 et 1, 30.

Pour des raisons de résistance, de faisabilité et de coût industriels, on préfère que le diamètre do de l'âme soit compris entre 0, 14 et 0, 28 mm.

D'autre part, pour un meilleur compromis entre résistance, faisabilité et tenue en flexion du câble, d'une part, pénétrabilité par les compositions de caoutchouc d'autre part, on préfère que les diamètres des fils des couches C2 soient compris entre 0, 15 et 0, 25 mm.

Pour les armatures de carcasse de pneumatiques Poids-lourd. le diamètre di est de préférence choisi inférieur ou égal à 0, 26 mm et le diamètre d, est de préférence supérieur à 0, 17 mm. Un diamètre d, inférieur ou égal à 0, 26 mm permet de réduire le niveau des contraintes subies par les fils lors des variations importantes de courbure des câbles, alors qu'on choisit de préférence des diamètres d2 supérieurs à 0, 17 mm pour des raisons, notamment, de résistance des fils et de coût industriel ; lorsque d, et d sont choisis dans ces intervalles préférentiels, le diamètre do de l'âme est alors plus préférentiellement compris entre 0, 14 et 0, 25 mm.

L'invention peut être mise en oeuvre avec tout type de fils en acier, par exemple des fils en acier au carbone et/ou des fils en acier inoxydable tels que décrits par exemple dans les demandes EP-A-0 648 891 ou W098/41682 précitées. On utilise de préférence un acier au carbone, mais il est bien entendu possible d'utiliser d'autres aciers ou d'autres alliages.

Lorsqu'un acier au carbone est utilisé, sa teneur en carbone (% en poids d'acier) est de préférence comprise entre 0, 50% et 1, 0%, plus préférentiellement entre 0, 68% et 0, 95% ; ces teneurs représentent un bon compromis entre les propriétés mécaniques requises pour le pneumatique et la faisabilité du fil. Il est à noter que dans les applications où les plus hautes résistances mécaniques ne sont pas nécessaires, on pourra utiliser avantageusement des aciers au carbone dont la teneur en carbone est comprise entre 0, 50% et 0, 68%, notamment varie de 0, 55% à 0, 60%, de tels aciers étant finalement moins coûteux car plus faciles à tréfiler. Un autre mode avantageux de réalisation de l'invention peut consister aussi, selon les applications visées, à utiliser des aciers à faible teneur en carbone, comprise par exemple entre 0, 2% et 0, 5%, en raison notamment d'un coût plus bas et d'une plus grande facilité de tréfilage.

Lorsque les câbles de l'invention sont utilisés pour renforcer les armatures de carcasse de pneumatiques pour véhicules industriels, leurs fils ont de préférence une résistance en traction supérieure à 2000 MPa, plus préférentiellement supérieure à 3000 MPa. Dans le cas de pneumatiques de très grosses dimensions, on choisira notamment des fils dont la résistance en traction est comprise entre 3000 MPa et 4000 MPa. L'homme du métier sait comment fabriquer par exemple des fils d'acier au carbone présentant une telle résistance, en ajustant notamment la teneur en carbone de l'acier et les taux d'écrouissage final (s) de ces fils.

Le câble de l'invention peut comporter une frette externe, constituée par exemple d'un fil unique, métallique ou non, enroulé en hélice autour du câble selon un pas plus court que celui

de la couche externe, et un sens d'enroulement opposé ou identique à celui de cette couche externe.

Cependant, grâce à sa structure spécifique. le câble de l'invention, déjà auto-fretté, ne nécessite généralement pas 1'emploi d'un fil de frette externe, ce qui résout avantageusement les problèmes d'usure entre la frette et les fils de la couche la plus externe du câble.

Toutefois, si un fil de frette est utilisé, dans le cas général où les fils de la couche C2 sont en acier au carbone, on pourra alors avantageusement choisir un fil de frette en acier inoxydable afin de réduire l'usure par fretting de ces fils en acier au carbone au contact de la frette en acier inoxydable, comme enseigné par la demande W098/41682 précitée, le fil en acier inoxydable pouvant être éventuellement remplacé, de manière équivalente, par un fil composite dont seule la peau est en acier inoxydable et le coeur en acier au carbone, tel que décrit par exemple dans la demande de brevet EP-A-0 976 541.

II-2. Tissu et pneumatique de l'invention L'invention concerne également les pneumatiques destinés à des véhicules industriels, plus particulièrement les pneumatiques Poids-lourds ainsi que les tissus caoutchoutés utilisables comme nappes d'armature de carcasse de ces pneumatiques Poids-lourd.

A titre d'exemple, la figure 3 représente de manière schématique une coupe radiale d'un pneumatique Poids-lourd 1 à armature de carcasse radiale pouvant être conforme ou non à l'invention, dans cette représentation générale. Ce pneumatique 1 comporte un sommet 2, deux flancs 3 et deux bourrelets 4, chacun de ces bourrelets 4 étant renforcé avec une tringle 5. Le sommet 2, surmonté d'une bande de roulement (non représentée sur cette figure schématique) est de manière connue en soi renforcé par une armature de sommet 6 constituée par exemple d'au moins deux nappes croisées superposées, renforcées par des câbles métalliques connus. Une armature de carcasse 7 est enroulée autour des deux tringles 5 dans chaque bourrelet 4, le retournement 8 de cette armature 7 étant par exemple disposé vers l'extérieur du pneumatique 1 qui est ici représenté monté sur sa jante 9. L'armature de carcasse 7 est constituée d'au moins une nappe renforcée par des câbles dits"radiaux", c'est-à-dire que ces câbles sont disposés pratiquement parallèles les uns aux autres et s'étendent d'un bourrelet à l'autre de manière à former un angle compris entre 80° et 90° avec le plan circonférentiel médian (plan perpendiculaire à l'axe de rotation du pneumatique qui est situé à mi-distance des deux bourrelets 4 et passe par le milieu de l'armature de sommet 6).

Le pneumatique conforme à l'invention est caractérisé en ce que son armature de carcasse 7 comporte au moins une nappe de carcasse dont les câbles radiaux sont des câbles d'acier multicouches conformes à l'invention.

Dans cette nappe de carcasse, la densité des câbles conformes à l'invention est de préférence comprise entre 40 et 100 câbles par dm (décimètre) de nappe radiale, plus préférentiellement entre 50 et 80 câbles par dm. la distance entre deux câbles radiaux adjacents, d'axe en axe, étant ainsi de préférence comprise entre 1, 0 et 2, 5 mm, plus préférentiellement entre 1, 25 et 2, 0 mm. Les câbles conformes à l'invention sont de préférence disposés de telle manière que

la largeur (notée"8") du pont de caoutchouc, entre deux câbles adjacents, est comprise entre 0, 35 et 1 mm. Cette largeur f représente de manière connue la différence entre le pas de calandrage (pas de pose du câble dans le tissu de caoutchouc) et le diamètre du câble. En dessous de la valeur minimale indiquée, le pont de caoutchouc, trop étroit, risque de se dégrader mécaniquement lors du travail de la nappe, notamment au cours des déformations subies dans son propre plan par extension ou cisaillement. Au-delà du maximum indiqué, on s'expose à des risques d'apparition de défauts d'aspect sur les flancs des pneumatiques ou de pénétration d'objets, par perforation, entre les câbles. Plus préférentiellement, pour ces mêmes raisons. la largeur e est choisie comprise entre 0, 4 et 0, 8 mm.

Les valeurs préconisées ci-dessus de densité des câbles, de distance entre câbles adjacents et de largeur e de pont de caoutchouc sont celles mesurées tant sur le tissu tel quel à l'état cru (i. e.. avant incorporation au pneumatique) que dans le pneumatique lui-même, dans ce dernier cas mesurées sous la tringle du pneumatique.

De préférence. la composition de caoutchouc utilisée pour le tissu de la nappe de carcasse présente, à l'état vulcanisé (i. e., après cuisson), un module sécant en extension MIO qui est inférieur à 8 MPa, plus préférentiellement compris entre 4 et 8 MPa. C'est dans un tel domaine de modules que l'on a enregistré le meilleur compromis d'endurance entre les câbles de l'invention d'une part, et les tissus renforcés de ces câbles d'autre part.

A titre d'exemple, pour la fabrication des pneumatiques de l'invention, on procède de la manière suivante. Les câbles à couches précédents sont incorporés par calandrage à un tissu caoutchouté formé d'une composition connue à base de caoutchouc naturel et de noir de carbone à titre de charge renforçante, utilisée conventionnellement pour la fabrication des nappes d'armature de carcasse des pneumatiques Poids-lourd radiaux. Les pneumatiques sont ensuite fabriqués de manière connue et sont tels que schématisés sur la figure 3, déjà commentée. Leur armature de carcasse radiale 7 est, à titre d'exemple, constituée d'une seule nappe radiale formée du tissu caoutchouté ci-dessus, les câbles radiaux de l'invention étant disposés selon un angle d'environ 90° avec le plan circonférentiel médian. Leur armature de sommet 6 est, de manière connue en soi, constituée de deux nappes de travail superposées croisées, renforcées de câbles métalliques inclinés de 22 degrés, ces deux nappes de travail étant recouvertes par une nappe sommet de protection renforcée de câbles métalliques "élastiques" (i. e., des câbles à haute élongation). Dans chacune de ces nappes d'armature de sommet, les câbles métalliques utilisés sont des câbles conventionnels connus, disposés sensiblement parallèlement les uns par rapport aux autres, et les angles d'inclinaison indiqués sont mesurés par rapport au plan circonférentiel médian.

III. EXEMPLES DE REALISATION DE L'INVENTION III-1. Nature et propriétés des fils utilisés Pour la réalisation des exemples de câbles conformes ou non conformes à l'invention à l'invention, on utilise des fils fins en acier au carbone préparés selon des méthodes connues telles que décrites par exemple dans les demandes EP-A-0 648 891 ou W098/41682 précitées,

en partant de fils commerciaux dont le diamètre initial est d'environ 1 mm. L'acier utilisé est un acier au carbone connu (norme USA AISI 1069) dont la teneur en carbone est de 0, 7% environ. comportant 0. 5% de manganèse et 0, 2% de silicium environ, le reste étant constitué de fer et des impuretés inévitables habituelles liées au procédé de fabrication de l'acier.

Les fils commerciaux de départ subissent d'abord un traitement connu de dégraissage et/ou décapage avant leur mise en oeuvre ultérieure. A ce stade, leur résistance à la rupture est égale à environ 1150 MPa, leur allongement à la rupture est d'environ 10%. On effectue ensuite sur chaque fil un dépôt de cuivre, puis un dépôt de zinc, par voie électrolytique à la température ambiante. et on chauffe ensuite thermiquement par effet Joule à 540°C pour obtenir du laiton par diffusion du cuivre et du zinc, le rapport pondéral (phase a)/ (phase a + phase p) étant égal à environ 0, 85. Aucun traitement thermique n'est effectué sur le fil après l'obtention du revêtement de laiton.

On effectue alors sur chaque fil un écrouissage dit"final" (i. e., mis en oeuvre après le dernier traitement thermique), par tréfilage à froid en milieu humide avec un lubrifiant de tréfilage qui se présente sous forme d'une émulsion dans de 1'eau. Ce tréfilage humide est effectué de manière connue afin d'obtenir le taux d'écrouissage final (noté s) calculé à partir du diamètre initial indiqué précédemment pour les fils commerciaux de départ.

Par définition, le taux d'un écrouissage noté s est donné par la formule E = Ln (Si/Sf), dans laquelle Ln est le logarithme népérien, Si représente la section initiale du fil avant cet écrouissage et Sf la section finale du fil après cet écrouissage.

En ajustant le taux d'écrouissage final, on prépare ainsi deux groupes de fils de diamètres différents, un premier groupe de fils de diamètre moyen (j) égal à environ 0, 200 mm (s = 3, 2) pour les fils d'indice 1 (fils notés Fi) et un second groupe de fils de diamètre moyen + égal à environ 0, 175 mm (E = 3, 5) pour les fils d'indice 2 (fils notés F2).

Les fils en acier ainsi tréfilés ont les propriétés mécaniques indiquées dans le tableau 1.

Tableau 1 Fils + (mm) Fm (N) At (%) Rm (MPa) Fi 200 82 1. 8 2720 F2 0, 175 62 2. 1 2860 L'allongement At indiqué pour les fils est l'allongement total enregistré à la rupture du fil, c'est-à-dire intégrant à la fois la partie élastique de l'allongement (loi de Hooke) et la partie plastique de l'allongement.

Le revêtement de laiton qui entoure les fils a une épaisseur très faible, nettement inférieure au micromètre, par exemple de l'ordre de 0, 15 à 0, 30 um, ce qui est négligeable par rapport au diamètre des fils en acier. Bien entendu, la composition de l'acier du fil en ses différents éléments (par exemple C, Mn, Si) est la même que celle de l'acier du fil de départ.

On rappelle que, lors du procédé de fabrication des fils, le revêtement de laiton facilite le tréfilage du fil, ainsi que le collage du fil avec le caoutchouc. Bien entendu, les fils pourraient être recouverts d'une fine couche métallique autre que du laiton, ayant par exemple pour fonction d'améliorer la résistance à la corrosion de ces fils et/ou leur adhésion au caoutchouc. par exemple une fine couche de Co. Ni, Zn, Al, d'un alliage de deux ou plus des composés Cu.

Zn, Al, Ni, Co, Sn.

111-2. Réalisation des câbles Les fils précédents sont ensuite assemblés sous forme de câbles à couches. de structure [1+5+10] pour le câble conforme à l'invention (câble noté C-I), de structure [1+6+12] pour le câble de l'art antérieur (câble noté C-11) les fils Fi sont utilisés pour former l'âme CO de ces câbles C-1 et C-11, ainsi que les couches Cl et C2 du câble C-1 conforme à l'invention, tandis que les fils F2 sont utilisés pour former les couches Cl et C2 du câble témoin C-II.

Ces câbles sont fabriqués avec des dispositifs de câblage (câbleuse Barmag) et selon des procédés bien connus de l'homme du métier qui ne sont pas décrits ici pour la simplicité de l'exposé. Le câble C-11 est réalisé en une seule opération de câblage (pi = P2) alors que le câble C-1 nécessite, en raison de pas p, et p, différents, deux opérations successives (fabrication d'un câble [1+5] puis câblage de la dernière couche autour de ce câble [1+5]), ces deux opérations pouvant avantageusement être réalisées en ligne à l'aide de deux câbleuses disposées en série.

Le câble C-1 conforme à l'invention présente les caractéristiques suivantes : -structure [1+5+10] -do = d, = d2 = 0, 200 ; - (do/d,) = 1, 00 ; pa = 8(Z); p2=11 (Z).

Le câble C-II témoin présente les caractéristiques suivantes : -structure [1+6+12] -do = 0, 200 ; -d, =d, =0, 175 ; - (d0/d1) = 1, 14 ; -Pi =10 (Z) ; p2 =10 (Z).

Quels que soient les câbles, les fils F2 des couches Cl et C2 sont enroulés dans le même sens de torsion (direction Z).

Les deux câbles testés sont dépourvus de frette et ont un diamètre d'environ 1, 0 mm pour le câble C-1, d'environ 0, 90 mm pour le câble C-II. L'âme de ces câbles a pour diamètre do le même diamètre que celui de son fil unique Fi, pratiquement dépourvu de torsion sur lui- même.

Le câble de l'invention C-1 est un câble à couches tubulaires tel que schématisé en coupe transversale sur la figure 1, déjà commentée précédemment. II se distingue des câbles usuels de l'art antérieur notamment par le fait que ses couches intermédiaire Cl et externe C2 comportent, respectivement, un et deux fils en moins qu'un câble conventionnel saturé. et que ses pas pi et p, sont différents tout en vérifiant par ailleurs la relation (v) précitée. Dans ce câble C-I. N est inférieur de 2 au nombre maximal (ici Nmax = 12) de fils enroulables en une couche unique saturée autour de la couche C 1.

Le câble témoin C-II est un câble à couches compact tel que schématisé sur la figure 2. On voit notamment sur cette coupe transversale de la figure 2 que le câble C-II, bien que de construction voisine, a en raison de son mode de câblage (fils enroulés dans le même sens et pas pi et p, égaux) une structure beaucoup plus compacte que celle du câble C-I ; il en résulte qu'aucune couche tubulaire de fils n'est visible pour ce câble, la section transversale de ce câble C-II ayant un contours E qui n'est plus circulaire mais hexagonal.

On note que le câble de l'invention C-1 (M=5) vérifie bien les caractéristiques suivantes : - (i) 0, 08 < do < 0, 28 ; - (ii) 0, 15 < d, < 0, 28 ; - (iii) 0, 12 < d2 < 0, 25 ; - (iv) pour M = 4 : 0, 40 < (do/d,) < 0, 80 ; pour M = 5 : 0, 70 < (do/d,) < 1, 10 ; - (v) 4, 8 # (d0+d1)<p1<p2<5,6 # (d0+2d1+d2); - (vi) les fils des couches C I et C2 sont enroulés dans le même sens de torsion.

Ce câble C-1 vérifie par ailleurs chacune des relations préférentielles suivantes : -d, > 0, 17 ; -d, 0, 26 ; -0, 14 < do < 0, 25 ; 6 <p, <p2 < ! 4.

Il vérifie en outre chacune des relations (vii) et (viii) supra.

Les propriétés mécaniques des câbles C-1 et C-II sont indiquées dans le tableau 2 ci-après : Tableau 2 Câble Fm(N) At(%) Rm(MPa) C-I 1250 2.6 2650 C-II 1255 2. 8 2750 L'allongement At indiqué pour le câble est l'allongement total enregistré à la rupture du câble, c'est-à-dire intégrant à la fois la partie élastique de l'allongement (loi de Hooke), la partie plastique de l'allongement et la partie dite structurale de l'allongement inhérente à la géométrie spécifique du câble testé.

111-3. Tests d'endurance (test courroie) Les câbles à couches précédents sont incorporés par calandrage à un tissu caoutchouté formé d'une composition connue à base de caoutchouc naturel et de noir de carbone à titre de charge renforçante, utilisée conventionnellement pour la fabrication des nappes d'armature de carcasse des pneumatiques Poids-lourd radiaux (module M10 égal à 6 MPa environ. après cuisson). Cette composition comporte essentiellement, en plus de l'élastomère et de la charge renforçante, un antioxydant, de l'acide stéarique, une huile d'extension, du naphténate de cobalt en tant que promoteur d'adhésion, enfin un système de vulcanisation (soufre. accélérateur, ZnO). Dans le tissu de caoutchouc, les câbles sont disposés parallèlement de manière connue, selon une densité de câbles de l'ordre de 63 câbles par dm (décimètre) de nappe. ce qui. compte tenu du diamètre des câbles, équivaut à une largeur""des ponts de caoutchouc, entre deux câbles adjacents, d'environ 0, 6 mm pour le câble de l'invention. d'environ 0, 7 mm pour le câble témoin.

On fait subir aux tissus ainsi préparés le test courroie décrit au paragraphe I-3. Après fatigue, on réalise un décorticage c'est-à-dire une extraction des câbles hors des courroies. Les câbles sont alors soumis à des essais de traction, en mesurant à chaque fois la force-rupture résiduelle (câble extrait de la courroie après fatigue) de chaque type de fil, selon la position du fil dans le câble, et pour chacun des câbles testés, et en la comparant à la force-rupture initiale (câbles extraits des courroies neuves).

Les déchéances moyennes AFm sont données en % dans le tableau 3 ; elles sont calculées à la fois pour les fils d'âme (CO) et pour les fils des couches Cl et C2. Les déchéances AFm globales sont mesurées aussi sur les câbles eux-mêmes.

Tableau 3 Câble AFm (%) CO Cl C2 Câble C-1 14 11 7 8 C-II 26 19 10 14 j A la lecture du tableau 3, on constate que, quelle que soit la zone du câble analysée (âme C0, couches Cl ou C2), les meilleurs résultats sont enregistrés sur le cable C-1 conforme à l'invention. Si les déchéances AFm restent assez voisines en ce qui concerne la couche externe C2 (bien que plus faibles dans le câble selon l'invention), on note que plus on pénètre à l'intérieur du câble (couche Cl et âme CO), plus les écarts se creusent en faveur du câble conforme à l'invention ; les déchéances AFm de l'âme et de la couche C 1 sont quasiment deux fois plus faibles dans le câble de l'invention. La déchéance globale du câble de l'invention est sensiblement inférieure à celle du câble témoin (8% au lieu de 14%).

Corrélativement aux résultats ci-dessus, un examen visuel des différents fils montre que les phénomènes d'usure ou fretting (érosion de matériel aux points de contact), qui résultent du

frottement répété des fils entre eux, sont nettement réduits dans le câble C-I par rapport au câble C-11.

Ces résultats sont inattendus dans la mesure où l'homme du métier pouvait s'attendre au contraire à ce que le choix de pas d'hélice p, et p, différents dans le câble conforme à l'invention. et donc la présence d'angles de contact différents entre les couches Cl et C2-qui ont pour effet de diminuer les surfaces de contact et donc d'augmenter les pressions de contact entre les fils des couches CI et C2-se traduisent au contraire par une augmentation du frottement et donc de l'usure entre les fils, et finalement pénalisent le câble selon l'invention. II n'en est rien.

III-4. Tests de perméabilité à l'air Les résultats d'endurance décrits précédemment apparaissent bien corrélés au taux de pénétrabilité des câbles par le caoutchouc, comme expliqué ci-après.

Les câbles C-1 et C-II non fatigués (après extraction hors des courroies neuves) ont été soumis au test de perméabilité à l'air décrit au paragraphe 1-2, en mesurant la quantité d'air traversant les câbles en 1 minute (moyenne de 10 mesures). Les indices de perméabilité Pa obtenus sont reportés dans le tableau 4 (en unités relatives) ; les valeurs indiquées correspondent à la moyenne de 10 prélèvements réalisés en des points différents des courroies, la base 100 étant retenue pour les câbles témoins C-II.

Tableau 4 Câble Pa C-I 17 C-II 100 On note que le câble conforme à l'invention présente un indice de perméabilité à l'air Pa nettement plus bas (facteur 5 environ) que celui du témoin C-11, et en conséquence un taux de pénétration par le caoutchouc nettement plus élevé.

Sa construction spécifique rend possible, lors du moulage et/ou de la cuisson des pneumatiques, une migration quasiment complète du caoutchouc à l'intérieur de câble. jusqu'au coeur de ce dernier, sans formation de canaux vides. Le câble, ainsi rendu imperméable par le caoutchouc, se trouve protégé des flux d'oxygène et d'humidité qui transitent par exemple depuis les flancs ou la bande de roulement des pneumatiques vers les zones de l'armature de carcasse, où le câble de manière connue est soumis au travail mécanique le plus intense.

111-5. Autres câbles et tests d'endurance (test traction ondulée et test courroie) Dans cette nouvelle série d'essais, on prépare trois câbles à couches, notés C-111 à C-V, de construction [1+5+10], ces câbles étant conformes on non à l'invention, pour les soumettre au test de fatigue en traction ondulée (paragraphe I-4).

Ces câbles préparés à partir des fils Ft précédemment décrits, ont les caractéristiques qui suivent.

Câble C-III (conforme à l'invention) : -structure [1+5+10] - d0=d1=d2=0,200; - (d0/d1)=1,00 ; -PI = 8 (S); p2 = 11 (S).

Cable C-IV (témoin) : -structure [1+5+10] -do=d, =d, =0200 ; - (d0/d1)=1, 00 ; -p, -5, 5 (S) ; p2=11 (S).

* Câble C-V (témoin) : -structure [1+5+10] -do=d, =d2=0, 200 ; - (do/d) = 1 00 ; - p1 = 7,5 (S); p2 = 15 (S).

Le câble C-III a une construction similaire à celle du câble C-I précédemment testé.

Des câbles de structure [1+5+10] proche ou similaire à celle des câbles témoin C-IV ou C-V ci-dessus, se caractérisant entre autres par un pas P2 double du pas p ;, sont connus de l'homme du métier ; ils ont par exemple été décrits dans les demandes EP-A-0 675 223 ou EP-A-0 744 490 précitées. Ces câbles connus ne vérifient pas 1'ensemble des caractéristiques (i) à (vi) des câbles de l'invention, en particulier la caractéristique essentielle (v) relative au décalage entre les pas pi et p2.

Aucun des trois câbles testés ne comporte de frette. Leurs propriétés sont celles indiquées dans le tableau 5 ci-dessous : Tableau 5 Câble Fm (N) At (%) Rm (MPa) C-III 1234 2. 4 2560 C-IV 1213 2. 3 2530 C-V 1220 2. 0 2545 Ces trois câbles ont donc des constructions et des propriétés mécaniques à la rupture qui sont très voisines : dans les trois cas, N est inférieur de 2 au nombre maximal (ici Nmax = 12) de fils enroulables en une couche unique saturée autour de la couche Cl ; ils ont tous une construction à couches tubulaires comme illustré à la figure 1 ; les pas pi et P2 sont différents dans chaque câble.

Cependant, seul le câble C-111 vérifie la relation (v) précitée, ainsi que les caractéristiques préférentielles des relations (vii) et (viii).

Au test de fatigue en traction ondulée, ces trois câbles ont donné les résultats du tableau 6 ; ad y est exprimée en MPa ainsi qu'en unités relatives (u. r.), la base 100 étant retenue pour le câble de l'invention C-111.

Tableau 6 Câble Cd (MPa) Cd (u r) C-III 655 100 C-IV 600 92 C-V 565 86 On note que, maigre des constructions très proches, le câble de l'invention C-111 se distingue par une endurance en fatigue sensiblement supérieure à celle des câbles témoins, en particulier à celle du câble témoin C-IV dont il faut noter que seul le pas p, diffère (5, 5 mm au lieu de 8 mm).

Les trois câbles de cet essai ont été par ailleurs soumis au test courroie précédemment appliqué aux câbles C-1 et C-II (paragraphe 111-4). Ils ont tous montré une très bonne performance, proche en termes de déchéance globale du câble (AFm au plus égale à 10%).

Toutefois, c'est sur le câble de l'invention que l'on a enregistré l'usure moyenne la plus faible pour les fils de la couche périphérique C2 ; ce résultat amélioré doit être souligné car, dans ce type de câble, c'est bien la couche C2 qui comporte le plus grand nombre de fils et donc supporte l'essentiel de la charge.

En résumé, 1'endurance globalement améliorée du câble de l'invention C-III, comparée aux câbles témoin C-IV et C-V de constructions très proches, doit être attribuée ici, en premier lieu, à une optimisation des rapports des angles d'hélice (écart entre les pas pi et p2) que forment les fils des couches Cl et C2. Grâce à cela, est obtenu un compromis de résultats encore meilleur vis-à-vis d'une part de la pénétrabilité du câble par le caoutchouc et des forces de contact entre les différentes couches.

111-6. Endurance en pneumatique On réalise ici un essai de roulage sur des pneumatiques Poids-lourd destinés à être montés sur une jante à sièges plats, de dimension 12. 00 R 20 XZE.

Tous les pneus testés sont identiques, à l'exception des câbles à couches qui renforcent leur armature de carcasse 7 (voir figure 3).

Les câbles utilisés pour l'armature de carcasse 7 ont les caractéristiques qui suivent :

'Câble C-VI (conforme à l'invention-17 fils + 1 fil de frette) : -structure [1 +5+ 11] -do = d2 = 0, 230 ; d, = 0, 260 ; - (do/d,) =0, 88 ; -pi = 7, 5 (S) ; P2 = 15 (S).

Câble C-VII (témoin-27 fils + 1 fil de frette) : -structure [3+9+15] do=d, =d2=0, 230 ; po=6, 5 (S) ; p, =I2, 5 (S) ; p, =18, 0 (Z).

Le câble de l'invention C-VI est constitué d'un fil d'âme de diamètre 0, 23 mm, entouré d'une couche intermédiaire de 5 fils enroulés ensemble en hélice (direction S) selon un pas de 7, 5 mm, elle-même entourée d'une couche externe de 11 fils eux-mêmes enroulés ensemble en hélice (direction S) selon un pas de 15 mm. Ce câble C-VI est frette par un fil unique de diamètre 0, 15 mm (Rm = 2800 MPa) enroulé en hélice (direction Z) selon un pas de 5 mm.

Dans ce câble conforme à 1'invention, N est inférieur de 1 au nombre maximal (ici Nmax = 12) de fils enroulables en une couche unique saturée autour de la couche C1. II vérifie la relation (v) sans toutefois vérifier les relations préférentielles (vii) et (viii). Pour augmenter encore sa pénétrabilité par le caoutchouc, les fils de la couche Cl ont été choisis de diamètre supérieur à ceux de la couche C2 dans un rapport (da/d2) préférentiel compris entre 1, 10 et 1, 20. Le diamètre du câble (encombrement total) est égal à environ 1, 49 mm.

A l'exception du fil de frette (acier à 0, 7% de carbone), tous les fils du câble C-VI, notés F3 et F4 dans le tableau 7 ci-après, ont été réalisés à partir d'un acier à plus haut taux de carbone (0, 82% au lieu de 0, 71% pour le câble témoin) pour compenser, en partie, la diminution du nombre de fils par une augmentation de résistance de l'acier.

Le câble C-VII a été choisi comme témoin pour cet essai de roulage, en raison de ses performances reconnues par l'homme du métier pour le renforcement des pneumatiques Poids- lourd de grandes dimensions. Des câbles de structure identique ou similaire ont par exemple été décrits dans les demandes précitées EP-A-0 497 612, EP-A-0 669 421, EP-A-0 675 223, EP-A-0 709 236 ou encore EP-A-0 779 390, pour illustrer l'art antérieur dans ce domaine. Le câble C-VII est constitué de 27 fils (notés F5 dans le tableau 7) de même diamètre 0, 23 mm, avec une âme de 3 fils enroulés ensemble en hélice (direction S) selon un pas de 6, 5 mm, cette âme étant entourée d'une couche intermédiaire de 9 fils eux-mêmes enroulés ensemble en hélice (direction S) selon un pas de 12, 5 mm, elle-même entourée d'une couche externe de 15 fils eux-mêmes enroulés ensemble en hélice (direction Z) selon un pas de 18, 0 mm. Ce câble C-VII est frette par un fil unique de diamètre 0, 15 mm (Rm = 2800 MPa) enroulé en hélice (direction S) selon un pas de 3, 5 mm. Son diamètre (encombrement total) est égal à environ 1, 65 mm.

Les fils F3, F4 et F5 sont des fils laitonnés, préparés de manière connue comme indiqué précédemment au paragraphe 111-1 pour les fils Fi F2. Les deux câbles testés et leurs fils constitutifs ont les propriétés mécaniques indiquées dans le tableau 7.

Tableau 7 Fil ou Câble # (mm) Fm (N) At (%) Rm (MPa) F3 0.23 125 1.8 3100 F4 0. 26 165 1. 8 3070 F5 0. 23 115 1. 8 2840 C-VI 1. 49 2195 2. 8 2830 C-VII 1. 65 2870 2. 7 2580

L'armature de carcasse 7 des pneumatiques testés est constituée d'une seule nappe radiale formée des tissus caoutchoutés du même type que ceux utilisés précédemment pour le test courroie (paragraphe 111-3 précédent) : composition à base de caoutchouc naturel et de noir de carbone, présentant un module M 10 de 6 MPa environ.

L'armature 7 est renforcée soit par les câbles conformes à l'invention (C-VI), soit par les câbles témoins (notés C-VII). Le tissu conforme à l'invention comporte environ 53 câbles par dm de nappe, ce qui équivaut à une distance entre deux câbles radiaux adjacents, d'axe en axe, d'environ 1, 9 mm et à une largeur f de pont de gomme égale à environ 0, 41 mm. Le tissu témoin comporte environ 45 câbles par dm de nappe, ce qui équivaut à une distance entre deux câbles radiaux adjacents, d'axe en axe, d'environ 2, 2 mm et à une largeur fl égale à environ 0, 55 mm La masse de métal, dans l'armature de carcasse du pneumatique conforme à l'invention est ainsi réduite de 23% par rapport au pneumatique témoin, ce qui constitue un allégement très sensible. Corrélativement, grâce à l'emploi d'un acier type"HR" (0, 82% carbone) pour les fils du câble C-VI, la diminution de résistance du tissu conforme à l'invention n'est réduite que de 13% environ.

Quant à l'armature de sommet 6, elle est de manière connue constituée de (i) deux nappes de travail superposées croisées, renforcées de câbles métalliques inclinés de 22 degrés, ces deux nappes de travail étant recouvertes par (ii) une nappe sommet de protection renforcée de câbles métalliques élastiques inclinés de 22 degrés. Dans chacune de ces nappes d'armature sommet, les câbles métalliques utilisés sont des câbles conventionnels connus, disposés sensiblement parallèlement les uns par rapport aux autres, et tous les angles d'inclinaison indiqués sont mesurés par rapport au plan circonférentiel médian.

Une série de deux pneumatiques (notés P-1) a été renforcée par le câble C-VI, une autre série de deux pneumatiques (notés P-2) a été renforcée par le câble témoin C-VII. Dans chaque série, un pneumatique est destiné au roulage, 1'autre au décorticage sur pneumatique neuf. Les pneumatiques P-1 constituent donc la série conforme à l'invention, les pneumatiques P-2 la série témoin.

On fait subir à ces pneumatiques un test de roulage sévère tel que décrit au paragraphe 1-5, avec un total de 150 000 km parcourus. La distance imposée à chaque type de pneumatique est très élevée ; elle équivaut à un roulage en continu d'une durée de trois mois environ et à 50 millions de cycles de fatigue.

Malgré ces conditions de roulage très sévères, les deux pneumatiques testés roulent sans dommage jusqu'au bout du test, n particulier sans rupture des câbles de la nappe de carcasse ; ceci illustre notamment pour l'homme du métier la performance élevée des deux types de pneumatiques, y compris des pneumatiques témoins.

Après roulage, on réalise un décorticage c'est-à-dire une extraction des câbles hors des pneumatiques. Les câbles sont alors soumis à des essais de traction, en mesurant à chaque fois la force-rupture initiale (câble extrait du pneumatique neuf) et la force-rupture résiduelle (câble extrait du pneumatique ayant roulé) de chaque type de fil, selon la position du fil dans le câble. et pour chacun des câbles testés. La déchéance moyenne AFm donnée en % dans le tableau 8, est calculée à la fois pour les fils d'âme (CO) et pour les fils des couches CI et C2.

Les déchéances AFm globales sont également mesurées sur les câbles eux-mêmes.

Tableau 8 Câble AFm (%) CO C 1 C2 Câble C-VI 7 11 18 15 C-VII 7 22 16 17 A la lecture du tableau 8, on constate que l'armature de carcasse du pneumatique conforme à l'invention, bien que très sensiblement allégée, ainsi que les câbles métalliques de l'invention qui la renforcent, bien que nettement plus petits, présentent une endurance globale équivalente à celle de la solution témoin, avec de surcroît un autre avantage de l'invention résidant dans une usure moindre (moitié moins) des fils de la couche Cl ; cette usure moindre des fils de la couche Cl est vraisemblablement due à la construction optimisée du câble de l'invention, à savoir un enroulement dans le même sens (ici S/S) des couches Cl et C2, contrairement à la construction croisée (S/Z) des couches Cl et C2 du câble témoin.

Les câbles C-VI et C-VII non fatigués (après extraction hors des pneus neufs) ont été soumis par ailleurs au test de perméabilité à l'air (paragraphe 1-2). Les résultats du tableau 9 soulignent clairement, si besoin était, la supériorité du câble de l'invention ; les indices de perméabilité Pa sont exprimés en unités relatives, la base 100 étant inchangée par rapport au tableau 4 précédent (base 100 pour le câble témoin C-II).

Tableau 9 Câble Pa C-VI1 C-VII > 370 En conclusion, comme le démontrent clairement les différents essais qui précèdent, les câbles de l'invention permettent de réduire de manière notable les phénomènes de fatigue-fretting- corrosion dans les armatures de carcasse des pneumatiques, en particulier des pneumatiques Poids-lourd, et d'améliorer ainsi la longévité de ces armatures et pneumatiques.

Ainsi, à durée de vie équivalente, l'invention permet de réduire la taille des câbles et ainsi d'alléger ces armatures de carcasse et ces pneumatiques.

Bien entendu, l'invention n'est pas limitée aux exemples de réalisation précédemment décrits.

C'est ainsi par exemple que l'âme CO des câbles de l'invention pourrait être constituée d'un fil à section non circulaire, par exemple déformé plastiquement, notamment un fil de section sensiblement ovale ou polygonale, par exemple triangulaire, carrée ou encore rectangulaire ; l'âme CO pourrait aussi être constituée d'un fil préformé, de section circulaire ou non, par exemple un fil ondulé, vrillé, tordu en forme d'hélice ou en zig-zag. Dans de tels cas, il faut bien sûr comprendre que le diamètre do de l'âme représente le diamètre du cylindre de révolution imaginaire qui entoure le fil d'âme (diamètre d'encombrement), et non plus le diamètre (ou toute autre taille transversale, si sa section n'est pas circulaire) du fil d'âme lui- même. II en serait de même si l'âme CO était formée non pas d'un seul fil comme dans les exemples précédents, mais de plusieurs fils assemblés entre eux, par exemple de deux fils disposés parallèlement l'un à l'autre ou bien tordus ensemble, dans une direction de torsion identique ou non à celle de la couche intermédiaire C 1.

Pour des raisons de faisabilité industrielle, de coût et de performance globale, on préfère toutefois mettre en oeuvre l'invention avec un seul fil d'âme linéaire conventionnel, de section circulaire.

D'autre part, le fil d'âme étant moins sollicité lors de l'opération de câblage que les autres fils, compte tenu de sa position dans le câble, il n'est pas nécessaire pour ce fil d'employer par exemple des compositions d'acier offrant une ductilité en torsion élevée ; on pourra avantageusement utiliser tout type d'acier, par exemple un acier inoxydable, afin d'aboutir par exemple à un câble d'acier hybride [1+5+10] ou [1+5+11], comme enseigné dans la demande W098/41682 précitée, comportant un fil en acier inoxydable au centre et 15 ou 16 fils en acier au carbone autour.

Bien entendu, un (au moins un) fil linéaire d'une des deux couches CI et/ou C2 pourrait lui aussi être remplacé par un fil préformé ou déformé, ou plus généralement par un fil de section différente de celle des autres fils de diamètre d, et/ou d2, de manière par exemple à améliorer encore la pénétrabilité du câble par le caoutchouc ou toute autre matière, le diamètre d'encombrement de ce fil de remplacement pouvant être inférieur, égal ou supérieur au diamètre (d, et/ou d2) des autres fils constitutifs de la couche (Cl et/ou C2) concernée.

Sans que 1'esprit de l'invention soit modifié, tout ou partie des fils constituant le câble conforme à l'invention pourrait être constitué de fils autres que des fils en acier, métalliques ou non, notamment de fils en matière minérale ou organique à haute résistance mécanique, par exemple des monofilaments en polymères organiques cristaux liquides tels que décrits dans la demande W092/12018.

L'invention concerne également tout câble d'acier multitorons ("multi-strand rope") dont la structure incorpore au moins, en tant que toron élémentaire, un câble à couches conforme à l'invention.