Arrière-plan de l'invention

La présente invention concerne le domaine des pagaies. L'invention concerne plus particulièrement une pagaie comportant une première tige présentant une première et une deuxième extrémité, opposées l'une à l'autre, une première pale solidaire de la première tige et située en prolongation de sa première extrémité sur un axe longitudinal de la première tige, et un connecteur femelle situé sur la deuxième extrémité de la première tige et orienté sensiblement en direction dudit axe longitudinal, une paroi interne dudit connecteur femelle présentant un logement adapté à recevoir un organe rétractable latéralement en saillie d'un connecteur mâle complémentaire pour le verrouillage axial des connecteurs.

Dans le domaine des pagaies on distingue normalement entre pagaies simples et pagaies doubles. Une pagaie simple ne comprend qu'une seule pale sur une extrémité de la tige, avec typiquement une olive d'appui sur une extrémité opposée. Dans ce contexte, on entend comme « olive d'appui » une poignée transversale permettant exercer, avec la paume d'une main, une poussée dans l'axe longitudinal de la tige, pendant que celle-ci est tenue avec l'autre main. De telles pagaies, dites pagaies simples, sont utilisées pour la propulsion d'embarcations telles que les canoës, canots, pirogues ou radeaux.

Par contre, les pagaies simples sont moins appropriées pour la propulsion d'autres types d'embarcation, comme notamment les kayaks, dans lesquelles on utilise normalement les pagaies dites pagaies doubles, puisqu'elles comportent deux pales, chaque pale étant située sur une des deux extrémités de la tige. Les pagaies doubles ont l'avantage ergonomique de permettre deux impulsions dans l'eau dans un seul cycle du mouvement des bras du pagayeur, mais ne sont toutefois pas facilement utilisables dans une embarcation de trop grande largeur. Afin de réunir les avantages des pagaies simples et des pagaies doubles, des pagaies polyvalentes, pouvant recevoir une ou deux pales, ont déjà été proposées, notamment dans les brevets US 6 022 255 et US 1 817 414. Toutefois, dans ces pagaies polyvalentes de l'état de la technique, l'assemblage sur la pagaie de l'accessoire comportant la deuxième pale est typiquement compliqué. En particulier, comme dans les pagaies doubles les deux pales doivent normalement être alignées à un angle précis l'une de l'autre, l'utilisateur doit typiquement tourner les deux parties jusqu'à trouver le bon angle de verrouillage.

Objet et résumé de l'invention

L'objet de la présente divulgation est celui de fournir une pagaie polyvalente dans laquelle la réception et le verrouillage d'un accessoire dans le connecteur femelle soient simplifiés. Ce but est atteint grâce au fait que la paroi interne du connecteur femelle de cette pagaie présente un évidement oblong, orienté en direction du logement de verrouillage, à partir d'un bord extérieur de la paroi interne.

Grâce à ces dispositions, comme l'évidement facilite l'insertion correcte du connecteur mâle de l'accessoire dans le connecteur femelle de la pagaie, et notamment l'alignement de l'organe rétractable du connecteur mâle avec le logement correspondant dans le connecteur femelle, l'assemblage de l'accessoire à la pagaie est plus rapide. Quand l'accessoire comporte une deuxième pale, l'alignement correct des deux pales est aussi mieux assuré.

Afin d'encore mieux faciliter l'insertion correcte de l'accessoire dans le connecteur femelle, cet évidement oblong peut notamment présenter une profondeur décroissante en direction du logement et/ou être sensiblement parallèle à l'axe longitudinal de la première tige.

La divulgation concerne aussi la pagaie susmentionnée ensemble avec un accessoire adapté à être fixé dans le connecteur de la deuxième extrémité de la première tige. Cet accessoire peut notamment comporter une deuxième pale, pour ainsi former une pagaie double. Dans ce cas, l'accessoire peut comporter aussi une deuxième tige, plus courte que la première tige, afin d'obtenir une distance ergonomiquement appropriée entre les deux pales, cette distance étant typiquement supérieure à la distance ergonomiquement appropriée entre la pale et l'olive dans une pagaie simple, mais inférieure à deux fois à cette même distance ergonomiquement appropriée entre la pale et l'olive.

En outre, afin de faciliter l'utilisation de la pagaie en tant que pagaie simple, sans compliquer l'insertion de l'accessoire dans le connecteur femelle, la pagaie peut aussi comprendre un embout fixé sur la deuxième extrémité de la première tige et comportant une olive d'appui, le connecteur femelle étant accessible à travers l'embout.

Comme le connecteur femelle est accessible à travers l'embout comportant l'olive d'appui, il n'est pas nécessaire de séparer celle-ci pour fixer un accessoire, tel que par exemple une deuxième tige avec une deuxième pale, à la pagaie à travers le connecteur femelle. Ceci facilite les opérations liées à la fixation et séparation d'un tel accessoire et limite le risque de perte de l'embout comportant l'olive.

Suivant au moins un premier mode de réalisation, le connecteur femelle peut déboucher sur une surface externe de l'olive. Ainsi, l'éventuel accessoire peut être fixé au connecteur femelle à travers l'olive, de manière particulièrement simple. Dans ce mode de réalisation au moins, l'embout peut être fixé sur une surface externe de la première tige, ce qui permet un plus facile assemblage de l'embout et la tige, tout en permettant de fournir un connecteur femelle de section plus large. En particulier, l'embout peut être divisé longitudinalement en deux parties, ce qui permet de le fixer sur la surface externe de la première tige en reliant transversalement les deux parties par des connecteurs contraints en tension.

Suivant au moins un deuxième mode de réalisation, alternatif au premier mode de réalisation, l'olive peut être déplaçable entre une première position, située devant le connecteur, et une deuxième position, dans laquelle l'olive reste solidaire de la première tige, mais découvre le connecteur. Ainsi, cette olive mobile ne constitue pas un obstacle à la fixation d'un accessoire au connecteur femelle, même si elle n'est pas séparée de la pagaie.

En particulier, l'olive peut être déplaçable par pivotement entre lesdites première et deuxième positions, notamment avec un axe de pivotement sensiblement orthogonal à l'axe longitudinal de la première tige, l'axe de pivotement de l'olive pouvant plus particulièrement être aussi sensiblement orthogonal à un axe principal de l'olive. Un tel pivotement permet de replier l'olive contre la surface externe de la tige, limitant ainsi l'encombrement de l'olive quand un accessoire est fixé sur le connecteur femelle.

Brève description des dessins L'invention sera bien comprise et ses avantages apparaîtront mieux à la lecture de la description détaillée qui suit de deux modes de réalisations représentés à titre d'exemples non limitatifs. La description se réfère aux dessins annexés sur lesquels :

- la figure 1 est une vue générale schématique d'une pagaie suivant un premier mode de réalisation et d'un accessoire destiné à être fixé sur cette pagaie ;

- la figure 2 est une vue générale schématique de la pagaie de la figure 1 avec l'accessoire fixé à la pagaie ;

- la figure 3 est une vue en coupe longitudinale d'une extrémité de la pagaie de la figure 1 avant de recevoir ledit accessoire ;

- la figure 4 est une vue en coupe longitudinale de la même extrémité avec l'accessoire ;

- la figure 5 est une vue générale schématique d'une pagaie suivant un deuxième mode de réalisation et d'un accessoire destiné à être fixé sur cette pagaie ;

- la figure 6 est une vue générale schématique de la pagaie de la figure 5 avec l'accessoire fixé à la pagaie ;

- la figure 7 est une vue schématique de détail d'une extrémité de la pagaie de la figure 5 avec une olive pivotante ; - la figure 8 est une vue en coupe longitudinale de la même extrémité de la pagaie de la figure 5 avant de recevoir l'accessoire ;

- la figure 9 est une vue en coupe longitudinale de la même extrémité avec l'accessoire ; et

- la figure 10 est une vue en coupe transversale de la même extrémité suivant la ligne X-X de la figure 8.

Description détaillée de l'invention

Un premier mode de réalisation est illustré sur les figures 1 à 4. En référence d'abord aux figures 1 et 2, une pagaie 1 y est illustrée, comportant une première tige 2, une première pale 3 et un embout 14 avec une olive d'appui. La tige 2 présente un axe longitudinal X et la pale 3 et l'embout 14 sont fixés sur des extrémités opposées de la tige 2, de manière à former une pagaie simple, pouvant être utilisée par un pagayeur agrippant la tige 2 avec une main et appuyant sur l'olive avec l'autre main. Typiquement la tige 2 peut être métallique, par exemple en alliage d'aluminium, tandis que la pale 3 et l'embout 14 peuvent être en plastique, c'est-à-dire en matériau polymérique conformé, par exemple par moulage-injection.

A part la pagaie 2, sur la figure 1 est aussi illustré un accessoire 5 comportant une deuxième pale 6 et une deuxième tige 7 plus courte que la première tige 2. Comme illustré sur la figure 2, cet accessoire 5 peut être fixé à la pagaie 1 pour former une pagaie double. La pagaie 1 comporte pour cela un connecteur femelle sensiblement aligné avec l'axe longitudinal X et accessible à travers l'embout 14. L'accessoire 5 comporte aussi pour cela un connecteur mâle complémentaire de ce connecteur femelle.

Les figures 3 et 4 illustrent de manière plus détaillée l'extrémité de la pagaie 1 avec l'embout 14 et le connecteur femelle 10. Ainsi, dans ce mode de réalisation, l'embout 14 est divisé longitudinalement en deux parties 14A, 14B jointes par des connecteurs (non illustrés) contraints en tension, de manière à serrer une surface extérieure de la tige 2. Une paroi interne 11 du connecteur femelle 10 est formée par la surface interne de la tige 2, qui est creuse, prolongée par celle d'un trou dans l'embout 14, qui débouche sur une surface externe de l'olive 4. Cette paroi interne 11 est complémentaire d'une surface externe du connecteur mâle 8 de l'accessoire 5, pour permettre un emboîtement stable du connecteur mâle 8 dans le connecteur femelle 10, comme illustré sur la figure 4.

Afin de pouvoir verrouiller le connecteur mâle 8 dans le connecteur femelle 10, la paroi interne 11 du connecteur femelle 10 présente un logement 12 adapté à recevoir un organe rétractable 9 qui est latéralement en saillie du connecteur mâle 8. Dans le mode de réalisation illustré, le logement 12 est formé par un orifice latéral percé dans la tige 2 et en communication avec un évidement dans l'embout. Une languette flexible couvrant cet évidement permet de pousser sur l'organe rétractable 9 pour déverrouiller les connecteurs 8, 10. Dans ce mode de réalisation, l'organe rétractable 9 est formé par un ressort plié.

Pour guider l'organe rétractable 9 vers le logement 12 lors de l'introduction du connecteur mâle 8 dans le connecteur femelle 10, ce dernier présente un évidement oblong 13 sur sa paroi interne 11. Cet évidement oblong 13, qui donne au connecteur femelle 10 une section transversale en « trou de serrure », est orienté en direction sensiblement longitudinale à partir d'un bord extérieur de la paroi interne 11 sur la surface externe de l'olive 4 vers le logement 12 et présente une profondeur décroissante en direction du logement 12. Ainsi, au début de l'introduction du connecteur mâle 8 dans le connecteur femelle 10, l'évidement 13 aide l'utilisateur à placer l'accessoire 5 dans la position angulaire correcte par rapport à la pagaie 1 autour de son axe longitudinal X. Ensuite, la rampe formée par la profondeur décroissante de cet évidement 13 va comprimer l'organe rétractable 9 jusqu'à son arrivée au logement 12, dans lequel il va se détendre pour verrouiller ensemble les deux connecteurs 8, 10.

Un deuxième mode de réalisation est illustré sur les figures 5 à 10. En référence d'abord aux figures 5 à 7, une pagaie 1 y est illustrée, comportant aussi une première tige 2, une première pale 3 et un embout 14 avec une olive d'appui 4. La tige 2 présente aussi un axe longitudinal X et la pale 3 et l'embout 14 sont fixés sur des extrémités opposées de la tige 2, de manière à former une pagaie simple, pouvant être utilisée par un pagayeur agrippant la tige 2 avec une main et appuyant sur l'olive 4 avec l'autre main. Comme dans le premier mode de réalisation, la tige 2 peut être métallique, par exemple en alliage d'aluminium, tandis que la pale 3 et l'embout 14 peuvent être en plastique, c'est-à-dire en matériau polymérique conformé, par exemple par moulage-injection. A part la pagaie 1, sur la figure 5 est aussi illustré un accessoire 5 comportant une deuxième pale 6 et une deuxième tige 7 plus courte que la première tige 2. Comme illustré sur la figure 6, cet accessoire 5 peut aussi être fixé à la pagaie 1 pour former une pagaie double. La pagaie 1 comporte pour cela un connecteur femelle sensiblement aligné avec l'axe longitudinal X et accessible à travers l'embout 14. L'accessoire 5 comporte aussi pour cela un connecteur mâle 8 complémentaire de ce connecteur femelle.

Toutefois, dans ce deuxième mode de réalisation, le connecteur femelle ne débouche pas sur une surface externe de l'olive 4. Comme illustré en particulier sur la figure 7, l'olive 4 est montée pivotante sur l'embout 14. Ainsi, elle peut pivoter entre une première position dans laquelle elle couvre le connecteur femelle mais peut être utilisée pour exercer une poussée dans la direction de l'axe longitudinal X de la tige, comme illustré notamment sur la figure 5, et une position dans laquelle elle reste solidaire de la tige 2 mais découvre le connecteur femelle. Dans le mode de réalisation illustré sur ces figures, l'axe Z de pivotement de l'olive 4 est sensiblement perpendiculaire à l'axe longitudinal X, ainsi qu'à un axe Y parallèle à un axe principal de l'olive 4, ce qui permet de réduire l'encombrement de l'olive 4 dans sa deuxième position. Dans le mode de réalisation illustré, la surface extérieure de l'embout 14 est conformée de manière à recevoir l'olive 4 dans une concavité quand l'olive 4 est pivotée vers cette deuxième position. Les figures 8 à 10 illustrent de manière plus détaillée l'extrémité de la pagaie 1 avec l'embout 14 et le connecteur femelle 10. Ainsi, dans ce deuxième mode de réalisation, le connecteur femelle 10 est formé intégralement dans l'embout 14. Ce connecteur femelle 11 présente aussi une paroi interne 11 complémentaire d'une surface externe du connecteur mâle 8 de l'accessoire 5, pour permettre un emboîtement stable du connecteur mâle 8 dans le connecteur femelle 10, comme illustré sur la figure 9.

Afin de pouvoir verrouiller le connecteur mâle 8 dans le connecteur femelle 10, la paroi interne 11 du connecteur femelle 10 présente aussi un logement 12 adapté à recevoir un organe rétractable 9 qui est latéralement en saillie du connecteur mâle 8. Dans ce deuxième mode de réalisation, le logement 12 est formé par un orifice latéral dans l'embout 14 et l'organe rétractable 9 est formé par une goupille à ressort. Dans ce mode de réalisation, quand l'organe rétractable 9 est reçu dans le logement 12, il est accessible de l'extérieur à travers ce logement 12, de manière à pouvoir être poussé vers l'intérieur pour déverrouiller les connecteurs mâle et femelle 8,10 et ainsi pouvoir séparer à nouveau l'accessoire 5 de la pagaie 1. Pour guider l'organe rétractable 9 vers le logement 12 lors de l'introduction du connecteur mâle 8 dans le connecteur femelle 10, ce dernier présente un évidement oblong 13 sur sa paroi interne 11. Cet évidement oblong 13, qui donne au connecteur femelle 10 une section transversale en « trou de serrure » illustrée notamment sur la figure 10, est orienté en direction sensiblement longitudinale à partir d'un bord extérieur de la paroi interne 11 vers le logement 12 et présente une profondeur décroissante en direction du logement 12. Ainsi, comme dans le premier mode de réalisation, au début de l'introduction du connecteur mâle 8 dans le connecteur femelle 10, l'évidement 13 aide l'utilisateur à placer l'accessoire 5 dans la position angulaire correcte par rapport à la pagaie 1 autour de son axe longitudinal X. Ensuite, la rampe formée par la profondeur décroissante de cet évidement 13 va comprimer l'organe rétractable 9 jusqu'à son arrivée au logement 12, dans lequel il va se détendre pour verrouiller ensemble les deux connecteurs 8, 10. Quoique la présente invention ait été décrite en se référant à des exemples de réalisation spécifiques, il est évident que des différentes modifications et changements peuvent être effectués sur ces exemples sans sortir de la portée générale de l'invention telle que définie par les revendications. En outre, des caractéristiques individuelles des différents modes de réalisation évoqués peuvent être combinées dans des modes de réalisation additionnels. Par conséquent, la description et les dessins doivent être considérés dans un sens illustratif plutôt que restrictif.