Originaire de Sud Est asiatique, le charançon rouge des palmiers se développe de manière irrésistible et ne cesse de gagner du terrain. En 1980, il arrive dans les pays du golf, puis en Egypte en 1992 pour s'étendre, ensuite, vers tous les pays du pourtour méditerranéen. Récemment, il est arrivé au sud de la chine comme au sud des États Unis d'Amériques et en Amérique du sud, surtout au Mexique. A présent, le charançon rouge des palmiers est considéré comme le parasite le plus dangereux pour les palmiers, selon le directeur de la FAO, dans son allocution à la 6 ^ème conférence international sur le palmier dattier, tenue à Abu Dhabi du 19 au 21 Mars 2018.

Le cycle de vie du charançon rouge des palmiers passe par 4 stades, l'œuf, la larve, la nymphe et l'insecte ; à proprement dit, l'insecte, ne présente aucun danger pour les palmiers, son rôle se limite à la procréation et à la continuité de l'espèce, il est attiré par des crevasses et, surtout, par les zones biaisées des palmiers pour la pondaison ; chaque femelle peut pondre 250 à 300 œufs, après accouplement, pour 1 à 3 générations pendant 2 à 4 mois de sa vie ; l'éclosion des œufs, au boue de quelque jours, après la pondaison, donne des larves qui se s'orientent directement vers la partie intérieure des palmiers en se nourrissant exclusivement sur la substance vitale des tissus des arbres, au point de les vider de l'intérieur, causant ainsi des dommages irréparables aux plantations atteintes, et, qui finissent par disparaître en moins de 2 ans. Le stade larvaire dure entre 2 à 4 mois au cours duquel, les larves atteignent une longueur de 5 cm pour un diamètre central de 1,5 cm, avant de se transformer en nymphe pour une durée moyenne de 1 mois, puis en insecte.

Pour le contrôle dudit parasite, des travaux de recherche innombrables sont consacré au sujet, sous des angles différents, in fini, les solutions développées restent en deçà des attentes et la prolifération dudit parasite continue; aussi, pour réduire la pression sur l'environnement des solutions adoptées, en particulier l'usage de pesticides chimiques de synthèse, beaucoup de chercheurs se penchent sur le recours aux solutions alternatives, quasiment sans effets négatifs sur le milieu naturel et sur la santé humaine et animale; les références bibliographiques en la matière sont abondantes, citons, à titres d'exemples, le brevet d'invention européen "Composition destinée à la lutte contre les insectes et autres arthropodes ravageurs des plantes- EP 2 083 619 B, le brevet d'invention belge "Le Limonène : Formulation et utilisation insecticide" BE2015/5670 & 1023957 Bl, le rapport "Recherche et développement de biopesticides et pesticides naturels à faible toxicité pour les organismes non ciblés et respectueux de l'environnement - Rapport final - Volet Entomologie" Projet PARDE # 3333.52.02.01, Présenté au Ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs du Québec (MDDEP), Exécuté par Université Laval-2006,...etc.; il s'agit d'une voie idéales, quoique les solutions développées restent moins expéditives que les pesticides chimiques de synthèse et, peinent à accéder au marcher, compte tenu de l'économie d'échelle, au regard de la suprématie desdits produits chimiques de synthèse actuellement utilisés.

En pratique, plusieurs techniques sont actuellement utilisées pour lutter contre le charançon rouge des palmiers, y compris des techniques de contrôle intégrées ; parmi lesquelles, le piégeage massive aux phéromones, le traitement chimique, le traitement biologique par l'usage de bactéries-nématodes ou de champignons tel que le beauveria bassania, et, le traitement physique par micro-ondes, ..., etc. ; pourtant, les résultats sont limités, tandis que l'impact environnemental reste préjudiciable, surtout à cause de la toxicité de la plupart des principes actifs des pesticides chimiques de synthèse utilisés, d'où l'intérêt des solutions alternatives aussi efficaces, moins polluantes et moins agressives pour l'environnement.

Constatant l'absence de toute référence à des travaux antérieurs portant sur des formulations pesticides écologiques mettant à profit la synergie des huiles végétales et des carbonates alcalins comme substances actives destinée au contrôle du charançon rouge des palmiers, l'originalité de la présente invention, consiste à apporter une contribution à la lutte contre ledit parasite par le développement de formulations pesticides écologiques, avec un moindre risque pour le milieu et pour la santé humaine et animale ; lesquelles formulations sont à base de l'huile de néem mélangées au carbonates et/ou au bicarbonates de potassium et de sodium, comme substances actives, agissant par action répulsive contre les larves et les insectes adultes et les empêchent de se nourrir, tout en étant toxique par ingestion, en présence, le cas échéant, d'un attractif alimentaire ; parallèlement, la synergie entre l’huile de neem (présence d’azadirachtine), le carbonate et/ou le bicarbonate alcalins bloquent la sécrétion hormonale et arrête le développement morphogénétique de l'insecte, et, inhibe la formation de chitine (exosquelette), conduisant à la létalité.

Pour des impératifs de réalisation et de mise en suspensions émulsionnées, stables et homogènes, les matières actives sont mélangées à des additifs, aux vertus insecticides avérées, entre autres, comprenant des émulsifiants, des épaississants, des stabilisants, des substances minérales solides en poudre finement divisées comme charge, en plus d'un appât et d'un conservateur; lesdits ingrédients sont composés de substances écologiques usuelles dont : le poly sorbate de potassium ou de sodium comme émulsifiants, la gomme arabique et/ou la gélatine comme épaississants et stabilisants, la bentonite et/ou la pouzzolane comme charges de structure, le sirop de sucre ou le sirop de fruits comme attractif alimentaire, le cas échéant, et, enfin, le borax comme conservateur.

Dans un mode de réalisation tel que développé, par la présente invention, l'huiles de néem, le polysorbate de potassium et/ou de sodium, le bicarbonate de potassium et/ou de sodium, le borax, la pouzzolane, la bentonite et le sirops de fruit sont pris à l'état commercial, tandis que la le borax est introduit en solution à 10 % en poids dans l’eau, de même pour la gomme arabique et la gélatine, elles sont introduites sous forme de solutions de 25% et de 10% en poids dans l'eau tiède respectivement;

Cela dit, les matières actives totalisent 15% à 40% en poids de la composition totale, avec 10% à 30% d'huile de neem et 5 % à 25% en poids de solution de carbonate ou de bicarbonate de potassium et/ou de sodium ; le reste est composé de 10 % à 25% de polysorbate de sodium ou de potassium, de 10% à 20% de solutions de gomme arabique et de solution de gélatine respectivement, de 5% à 20% de solution de borax, de 5% à 10% de poudre micronisée de pouzzolane et/ou de bentonite, et enfin, le cas échéant, de 5% à 10% de sirop de fruits.

La préparation des émulsions pesticides, telles que développées dans la présente invention, se résume au mélange des matière actives suivi, après homogénéisation, par des ingrédients additifs, à commencer par les solutions de gomme arabique et de de gélatine, de poly sorbate, de borax, des poudres minérales et du sirop de date le cas échéant ; il est impératif de bien homogénéiser le mélange, pendant une quinzaine de minute, après l'introduction de chaque ingrédient ; aussi, l'usage d'un mélangeur homogénéiseur à haut cisaillent est nécessaire pour avoir une émulsion homogène et stable à même d'éviter la séparation ultérieure en plusieurs phases,

Testées au laboratoire, des formulations biocides telles que développées et appliquées au traitement des charançons rouges des palmiers, au stade larvaire comme au stade insecte, ont donné des résultats excellents ; la mortalité totale (100%) des parasites cibles est constatée au bout de 1 à 3 jours de traitement, traduisant une efficacité élevée des formulations de produits testés ;

En pratique, il y a lieu de prévoir un traitement curatif, contre ledit parasite au stade larvaire, pour les palmiers infestés et/ou un traitement préventif des palmiers juste après la découpe et en période du démarrage de l'activité du charançon au stade insecte afin de limiter la procréation et d'éviter la ponte.

A cet effet, des tests grandeurs natures de traitements curatifs par injection sont pratiqués sur des palmiers infestés, identifiés grâce aux sécrétions, jaunes-dorées humides sous forme de pâtes, observées aux endroits atteints des palmiers ; lesdits tests consistent à injecter, conformément au protocole en vigueur en la matière, autour des zones atteintes des palmiers, une des formulations biocides écologiques telle que développée ; au bout d'une semaine, les sécrétions sont devenues complètement sèches, de couleur marron café-noirâtre ; en fait, les sécrétions se sont complètement arrêtées, démontrant ainsi que les larves ne sont plus actives, même au bout de 3 à 4 semaines après l'administration desdits traitements curatifs, les larves sont donc mortes ; rappelons, par ailleurs, que le protocole de traitement adopté est strictement conforme aux directives recommandées pour les pesticides et les produits chimiques de synthèse, actuellement utilisés, pour la lutte contre le charançon rouge des palmiers; dans tous les cas, l'arrêt des secrétions jaunes dorées, aux endroits atteints des palmier tels que traités, reste l'indicateur qualitatif de performance retenu pour l'absence de l'activité larvaire ; les palmiers contaminés ont subi, 1 fois à 2 fois, plusieurs injections autours des zones infectées, et, les résultats enregistrés sont excellents, lesdits palmiers sont désormais de nouveau sains et saufs ; plus diluées, les mêmes formulations sont utilisées pour le traitement préventif, par pulvérisation direct sur des palmiers, le résultat est excellent, et, les palmiers ainsi protégés restent en bonne santé .

Dans le mode de réalisation adopté, les formulations pesticides écologiques, sous forme d'émulsions, telles que développées, présentent une concentration en matières actives élevée totalisant 20% à 40% en poids du produit fini ; pour l'application, il faut commencer par homogénéiser le produit commercial puis le diluer dans de l'eau tiède, au départ ;

En mode curatif, une solution dilués 30 à 60 est injectée autours de la zone infectée, de chaque palmier, conformément au protocole en vigueur en la matière ; il y a lieu de prévoir, en moyenne, 1 litres à 4 litres de ladite solution diluée pour chaque palmier, l'injection peut être reprise 1 à 2 fois par semaine jusqu'à l'arrêt des sécrétions, orange dorées, dans la zone infectée ; le virage de la couleur desdites secrétions au marron café indique que les larves ne sont plus actives et, que le résultat est bon ; il faudrait être vigilent et continuer à observer la même zone, au moins 21 jours après le traitement, et, chaque fois où l'on remarque des sécrétions fraîches, de couleur orange dorée, il faut reprendre le traitement jusqu'à l'arrêt définitif des sécrétions.

En mode préventif, la protection des palmiers est assurée par ledit pesticide écologique tel que développé, dilué 50 fois à 400 fois, de préférence à 100 fois, pulvérisé à la hauteur de 1,5 mettre du sol et/ou sur les parties nouvellement fragilisées par la découpe, à des intervalles de 5 jours à 10 jours ; si le risque de l'infestation est modérée, on peut se contenter de traiter à des intervalles de 10 à 15 jours ; autrement, il est recommandé d'effectuer une application par semaine dans les zones à moyen potentiel de risque par l'infestation desdits parasites ; pour éviter une dégradation précoce de la partie organique des matières actives, il est recommandé de procéder à l'application des solutions diluées, de préférence, avant le coucher du soleil, ou, très tôt le matin.

Le tableau 1 suivant présente, à titre d'exemple, 2 formulations Fl et Fil, testées comme traitement curatif, par endos-thérapie, des palmiers dattiers infestés par le charançon rouge, dans des régions différentes, aux conditions climatiques et géomorphologiques variables, conformément au protocole standard en la matière; lesdites formulations, telles que développée sous forme d'émulsions, ou plutôt, de suspensions émulsionnées, sont agitées et homogénéisées puis diluées 30 fois à 50 fois respectivement avant application ; l'évaluation de chaque test porte sur le comptage de 20 éléments parasites, répété 4 fois; les résultats obtenus pour 100% de mortalité sont de 100 % à 95%, respectivement; parallèlement, les mêmes formulations Fl et Fil, diluées 100 fois sont utilisées pour le traitement préventif de palmiers dattiers par pulvérisation, telle que décrit ci avant; et, comme résultats enregistrés, dès la première semaine, une réduction totale de la prolifération dudit parasite, et, les palmiers situés dans la zone traitée sont indemnes ; sur le tableau 2 sont portés les résultats enregistrés au cours des tests curatifs et préventifs tels que décrit ci avant.

Désormais, les formulations pesticides naturelles, telles que développées, présentent une grande efficacité pour le contrôle écologique du charançon rouge des palmiers, autant par des traitements curatifs que préventifs, tout en étant faciles à manipuler, compétitives et, quasiment, sans impacts négatifs sur la santé et l'environnement.

Tableau 1 : Exemple de formulations pesticides écologiques telles que développées et appliquées

Tableau 2 : Résultats

Applications des formulations Fl & Fil