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Title:
NOVEL ANTIMICROBIAL ABSORBENT DRESSING
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2017/001769
Kind Code:
A1
Abstract:
The present invention relates to a novel antimicrobial absorbent dressing, incorporating a source of silver ions, which has an excellent antimicrobial activity against bacteria organised in a biofilm. According to the invention, this dressing comprises: a- an absorbent nonwoven compress formed either of bicomponent superabsorbent fibres bonded together by needle punching, and one of the components of which gels in contact with exudates while the other component does not gel in contact with exudates, or of a mixture of bicomponent superabsorbent fibres, one of the components of which gels in contact with exudates while the other component does not gel in contact with exudates, and of thermobonding non-absorbent fibres, all of the fibres being thermobonded, b- a contact layer with the wound covering the face of the compress facing toward the wound; said contact layer comprising openings that allow the passage of the exudates from the wound and having a basis weight between 100 and 350 g/m2 and being formed of an elastomer composition containing hydrocolloides, in a proportion of between 2 and 20% by weight of the weight of said composition; said dressing comprising an amount of silver ions greater than or equal to 0.6% and less than or equal to 1.2%, expressed by weight relative to the total weight of the dressing.

Inventors:
DANEROL ANNE-SOPHIE (FR)
FATOME EMILIE (FR)
JANOD PHILIPPE (FR)
Application Number:
PCT/FR2016/051604
Publication Date:
January 05, 2017
Filing Date:
June 28, 2016
Export Citation:
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Assignee:
URGO RECH INNOVATION ET DEVELOPPEMENT (FR)
HCP HEALTHCARE ASIA PTE LTD (SG)
International Classes:
A61F13/00
Domestic Patent References:
WO2012131263A12012-10-04
WO2014186590A12014-11-20
WO2008149036A12008-12-11
WO2007025546A12007-03-08
WO2012136968A12012-10-11
WO2014186590A12014-11-20
WO2012131263A12012-10-04
Other References:
PERCIVAL, S.L.; BOWLER, P.G.; RUSSEL, D.: "Bacterial résistance to silver in wound care", J. HOSP. INFECT, vol. 60, no. 1, 2005, pages 1 - 7, XP004846302, DOI: doi:10.1016/j.jhin.2004.11.014
BANIN, E.; BRADY, K.M.; GREENBERG, E.P.: "Chelator-induced dispersai and killing of Pseudomonas aeruginosa cells in a biofilm", APPL. ENVIRON. MICROBIOL., vol. 72, no. 3, 2006, pages 2064 - 2069, XP002737650, DOI: doi:10.1128/AEM.72.3.2064-2069.2006
DONATAS SATAS: "Handbook of Pressure Sensitive Technology, 3rd ed.", 1999, pages: 346 - 398
Attorney, Agent or Firm:
HUBERT, Philippe et al. (FR)
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Claims:
Revendications

1. Pansement absorbant comprenant :

a- une compresse non tissée absorbante formée :

· soit de fibres superabsorbantes bicomposants liées entre elles par aiguilletage, et dont un des composants gélifie au contact des exsudats tandis que l'autre composant ne gélifie pas au contact des exsudats,

• soit d'un mélange de fibres superabsorbantes bicomposants dont un des composants gélifie au contact des exsudats tandis que l'autre composant ne gélifie pas au contact des exsudats et de fibres non absorbantes thermoliantes, l'ensemble des fibres étant thermolié,

et,

b- une couche de contact avec la plaie recouvrant la face de la compresse tournée vers la plaie ;

ladite couche de contact comprenant des ouvertures permettant le passage des exsudats de la plaie et présentant un grammage compris entre 100 et 350 g/m2, ladite couche de contact étant formée d'une composition élastomère contenant des hydrocolloïdes, la proportion d'hydrocolloïdes étant comprise entre 2 et 20 % en poids du poids de ladite composition ;

ledit pansement comprenant une quantité d'ions argent supérieure ou égale à 0,6 % et inférieure ou égale à 1,2%, exprimée en poids par rapport au poids total du pansement.

2. Pansement selon la revendication 1, caractérisé en ce que les fibres superabsorbantes précitées sont bicomposants, le premier matériau destiné à former au moins une partie externe de la fibre, de préférence l'écorce, apte à former un gel avec les exsudats de la plaie étant formé d'un ou plusieurs polymères, choisis parmi les polymères de l'acide acrylique et les polymères de sels de l'acide acrylique, notamment l'acrylate de sodium ou d'ammonium, réticulés et/ou partiellement réticulés ; le second matériau, formant de préférence le cœur des fibres, étant non gélifiant et compatible avec le premier matériau pour garantir la stabilité de la fibre après formation d'un gel par le premier matériau.

3. Pansement selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que les fibres superabsorbantes précitées sont bicomposants de type cœur/écorce, ledit cœur étant en polyacrylonitrile et l'écorce étant à base de polymères d'acide acrylique et d'acrylate d'ammonium.

4. Pansement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que les fibres non absorbantes thermoliantes précitées sont bicomposants du type cceur/écorce, dans lesquelles le cœur est formé d'un polyester comme en particulier le polyéthylène téréphtalate, et l'écorce est formée de polyéthylène.

5. Pansement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend :

a- une compresse non tissée absorbante formée d'un mélange de fibres superabsorbantes bicomposants de type cœur/écorce avec un cœur en polyacrylonitrile et une écorce en polyacrylate et de fibres non absorbantes thermoliantes bicomposants du type cœur/écorce, ledit cœur étant en polyester (polyéthylène téréphtalate PET) et l'écorce étant en polyéthylène, l'ensemble des fibres étant thermolié,

et,

b- une couche de contact recouvrant partiellement la face de la compresse destinée à venir en contact avec la plaie,

ladite couche de contact comprenant des ouvertures permettant le passage des exsudais et présentant un grammage allant de 120 à 200 g/m2,

ladite couche de contact étant formée d'une composition comprenant une matrice élastomérique et des hydrocolloïdes, les hydrocolloïdes représentant de 2 à 20 % en poids du poids total de ladite composition, et

ladite couche de contact recouvrant, avant d'être exposée aux exsudats de la plaie, entre 40 et 60 % de la surface de la face de la compresse qui est en regard de la plaie ;

ledit pansement comprenant une quantité d'ions argent comprise entre 0,8 % et 1,2 % exprimée en poids par rapport au poids total du pansement.

6. Pansement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le grammage de la compresse est compris entre 50 et 250 g/m2et de préférence entre 90 et 200g/m2.

7. Pansement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la couche de contact :

- se présente sous la forme d'un filet constitué de losanges dont les fils constitutifs ont une épaisseur comprise entre 0,1 et 0,3 mm et une largeur comprise entre 1 et 2 mm,

- présente un grammage compris entre 140 et 170 g/m2 et - comprend de 10 à 15 % en poids d'hydrocolloïdes par rapport au poids de la composition qui constitue la couche contact.

8. Pansement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend une quantité d'ions argent comprise entre 0,8 et 1,2 % et de préférence entre 0,9 et 1,1 %, exprimée en poids par rapport au poids total du pansement.

9. Pansement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il présente un grammage compris entre 150 et 600 g/m2 et de préférence compris entre 250 et 400 g/m2 et en particulier compris entre 320 et 370 g/m2.

10. Pansement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la couche de contact est formée d'une composition à base copolymères élastomères à séquence centrale saturée qui, pour un total de 100 % en poids, comprend :

0,05 à 1 % en poids d'antioxydant ;

20 à 50 % en poids de résine tackifiante ;

2 à 20 %, de préférence de 10 à 15 %, en poids d' hydrocolloïde, et en particulier de carboxyméthylcellulose de sodium ;

20 à 50 % en poids de plastifiant, et en particulier d'une huile minérale plastifiante ;

3 à 10 % en poids d'un polymère tribloc poly(styrène-éthylène-butylène- styrène) ou poly(styrène- éthylène- propylène- styrène) ;

2 à 7 % en poids d'un copolymère constitué d'un sel de l'acide 2- méthyl-2- [(l-oxo-2-propényl)amino]-l-propane-sulfonique et de l'ester 2-hydroxyéthyle de l'acide propénoïque

3 à 4 % de sel d'argent

1 à 2 % d'oxyde de zinc.

11. Pansement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il est exempt de surfactant cationique et de sel disodique de l'acide éthylènediaminetétracétique.

12. Pansement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que les ions argent sont présents dans la couche de contact.

Description:
Nouveau pansement absorbant antimicrobien

La présente invention est relative à un nouveau pansement absorbant antimicrobien, incorporant une source d'ions argent, qui présente une excellente activité antimicrobienne contre les bactéries organisées en biofilm sans ajout de composés supplémentaires pour agir sur le biofilm.

Les ions argent (Ag + ) possèdent un spectre d'action très large contre les espèces bactériennes, à Gram positif et Gram négatif, qui représentent les principales sources d'infections et de complication de la cicatrisation des plaies.

Dans le milieu médical l'argent est utilisé comme agent antibactérien non spécifique et les sels d'argent sont incorporés dans les pansements depuis de nombreuses années pour traiter les plaies infectées.

Toutefois dans le cas des pansements absorbants cette incorporation est complexe et difficile à mettre en œuvre et en particulier dans le cas de pansements absorbants à base de fibres qui gélifient au contact des exsudats de la plaie.

Un exemple de tels pansements est le pansement constitué de fibres gélifiantes à base de carboxyméthylcellulose commercialisé par la société Convatec sous la dénomination Aquacel ® Ag.

L'incorporation d'argent dans ce type de pansement à base de fibres gélifiantes est complexe car elle doit être réalisée sans nuire aux propriétés intrinsèques du pansement, comme en particulier sa non adhérence à la plaie, sa capacité d'absorption et de rétention des liquides, son aptitude à former un gel à l'état hydraté, sa résistance mécanique à l'état hydraté pour faciliter son retrait, sa capacité à limiter la migration transversale des exsudats (connue sous la dénomination de « gel blocking ») et sa souplesse pour lui permettre de bien épouser le lit de la plaie.

De plus l'incorporation d'argent dans un pansement peut entraîner des phénomènes plus ou moins importants de noircissement de ce dernier lors de sa fabrication ou de sa mise au contact de la lumière. Une telle coloration rend l'utilisation de tels pansements inacceptable par le personnel soignant. Cette contrainte complexifie encore plus la réalisation de pansements absorbants incorporant de l'argent.

Enfin, il est toujours préférable d'utiliser les quantités les plus faibles possibles d'argent dans un pansement pour éviter tout risque de toxicité sur les cellules participant au processus de cicatrisation de la plaie ou d'interaction indésirable de l'argent avec les matières organiques de la plaie autres que les cibles microbiennes, et ce tout en conservant une activité antibactérienne efficace.

Généralement on considère qu'un pansement présente une activité antimicrobienne satisfaisante s'il permet une réduction d'au moins 3 logs de la population bactérienne in vitro, c'est-à-dire une réduction de 99,9% de l'inoculum de départ au bout de 24 heures.

L'activité antimicrobienne d'un pansement est généralement évaluée par rapport à 2 souches bactériennes que l'on retrouve couramment dans les plaies infectées, à savoir Staphylococcus aureus et Pseudomonas aeruginosa.

Lors de leur croissance, les bactéries peuvent se développer :

- soit sous la forme de cellules libres dites cellules planctoniques,

- soit sous la forme de cellules fixées en communautés microbiennes appelées biofilms bactériens.

Les biofilms sont ainsi définis comme des ensembles complexes de microorganismes (ou communautés microbiennes) adhérant à une surface biotique (tissus vivants, peau, ...) ou abiotique (matériel inerte comme par exemple l'acier) et emprisonnés dans une matrice de polymères organiques.

Une fois adhérées à la surface, les bactéries colonisent cette dernière et s'agrègent entre elles pour former des micro-colonies. La production de molécules spécifiques (alginate, adhésine) permet aux bactéries formant une micro-colonie de piéger des nutriments, de résister aux biocides et de favoriser l'attachement de nouvelles bactéries. La structure du biofilm ainsi formée peut ensuite se développer et se complexifier, avec la formation de canaux dans lesquels l'eau et les nutriments diffusent.

Les biofilms constituent une forme de résistance des bactéries vis à vis des agents antibactériens.

Les bactéries qui se développent sous forme de biofilms sont ainsi plus résistantes aux agents antimicrobiens que les cellules planctoniques.

Or c'est sous cette forme de prolifération que les bactéries colonisent très fréquemment les plaies.

Un des mécanismes de résistance est lié à la matrice qui entoure le biofilm et joue le rôle d'une barrière chimique, ralentissant et limitant la diffusion des agents antimicrobiens au sein du biofilm.

Pour obtenir une meilleure efficacité contre les bactéries sous forme de biofilms on pourrait envisager d'augmenter la quantité d'argent utilisée. Mais dans le cas d'un pansement absorbant cette augmentation se heurte aux problèmes de mise au point du pansement et aux risques d'effets secondaires de l'argent précédemment évoqués.

Pour remédier à ces problèmes, il a été proposé dans le document WO 2012/136968 un pansement absorbant (à base de fibres gélifiantes) contenant un sel d'argent en association avec un surfactant cationique, le chlorure de benzéthonium, de préférence encore en association avec un surfactant cationique et le sel disodique de l'acide éthylènediaminetétracétique (EDTA en abrégé). Un tel pansement absorbant présente une efficacité antimicrobienne améliorée, le surfactant cationique et surtout le sel disodique d'EDTA permettant de déstructurer un biofilm.

Toutefois cette solution présente encore des inconvénients.

L'incorporation de composés additionnels que sont le chlorure de benzéthonium et l'EDTA complexifie bien évidemment la mise au point de tels pansements.

La demande de brevet WO 2014/186590 met ainsi en évidence les problèmes supplémentaires rencontrés pour la mise au point d'un pansement du type AQUACEL ® Ag, constitué de fibres qui gélifient au contact des exsudais, contenant un sel d'argent et incorporant en outre du chlorure de benzéthonium et le sel disodique de l'EDTA.

De plus l'activité de ces composés additionnels pourrait entraîner des effets indésirables ou toxiques.

Ainsi dans le cas de l'EDTA les quantités utilisées pour la destruction totale des biofilms pourraient être toxiques localement au niveau de la peau et pour l'homme (Percival, S.L., Bowler, P.G. and Russel, D. (2005) Bacterial résistance to silver in wound care J. Hosp. Infect 60 (1) : 1-7).

Enfin une diminution du pouvoir déstructurant de l'EDTA a été observée en présence d'ions divalents comme le magnésium ou le calcium (Banin, E., Brady, K.M. and Greenberg, E.P. (2006) Chelator-induced dispersai and killing of Pseudomonas aeruginosa cells in a biofilm Appl. Environ. Microbiol. 72 (3) : 2064-2069). La présence de tels ions divalents au sein des plaies pourrait ainsi limiter l'effet de ce composé. Le produit Aquacel ® Ag + Extra, qui met en œuvre l'enseignement du document WO 2012/136968, se présente sous la forme d'un non tissé constitué uniquement de fibres gélifiantes et incorporant des ions argent en une quantité de l'ordre de 1,1 à 1,2% en poids, rapportée au poids total du pansement, et une association de chlorure de benzéthonium et de sel disodique de l'EDTA (composés déstructurants de biofilms).

Même si ce produit Aquacel ® Ag + Extra présente un effet sur les biofilms, il serait néanmoins souhaitable de disposer d'un pansement absorbant qui présenterait un effet équivalent ou supérieur sur les bactéries organisées en biofilm, sans l'ajout de composés supplémentaires et notamment d'un surfactant cationique et surtout d'un sel de l'ETDA, et avec des quantités d'ions argent équivalentes ou inférieures.

C'est l'objet de la présente invention que de proposer un tel pansement absorbant et son utilisation pour le traitement antimicrobien des bactéries organisées en biofilm.

Il a été découvert, et ceci constitue le fondement de la présente invention que l'utilisation de fibres particulières, à savoir des fibres superabsorbantes bicomposants dont l'un des composants ne gélifie pas au contact des exsudats, permet d'obtenir, pour une quantité d'ions argent équivalente ou inférieure à celle d'un pansement à base de fibres totalement gélifiantes, une activité antimicrobienne équivalente ou supérieure, efficace sur le biofilm, sans l'ajout de surfactant cationique ou d'un sel de l'EDTA.

Les pansements absorbants à base de fibres superabsorbantes bicomposants dont un des composants ne gélifie pas au contact des exsudats sont connus. De tels pansements se présentent en général sous forme de non tissés, éventuellement associées à une couche de contact formant interface avec la plaie, et sont par exemple décrits dans la demande de brevet WO 2012/131263. Un pansement mettant en œuvre l'enseignement de cette demande de brevet est ainsi commercialisé par la société Laboratoires URGO sous la dénomination URGOCLEAN ® . Il permet d'absorber efficacement les exsudats et de favoriser en outre la détersion de la plaie.

De façon inattendue, on a constaté que ce type de pansement, contrairement aux pansements comprenant des fibres qui gélifient totalement au contact des exsudats, présente une action antimicrobienne sur les bactéries organisées en biofilms même en l'absence d'ions argent. Bien que ce phénomène ne soit pas encore complètement expliqué, il semble que la structure de ces fibres permette d'obtenir un effet « mécanique » résultant du fait que le non tissé ne se délite pas entièrement au contact des exsudats, contrairement aux non tissés obtenus à partir de fibres totalement gélifiantes. La relative stabilité d'un non tissé obtenu à l'aide de fibres bicomposants dont l'un des composants ne gélifie pas au contact des exsudais pourrait ainsi limiter la formation et l'évolution du biofilm.

Cet effet mécanique qui, en lui-même, ne peut suffire pour obtenir une activité antimicrobienne satisfaisante sur les biofilms favoriserait en revanche l'action des ions argent.

Ainsi il a été montré que l'activité antimicrobienne sur des bactéries organisées en biofilm d'un pansement à base de ces fibres bicomposants est équivalente ou supérieure à celle du pansement Aquacel ® Ag + Extra à base de fibres totalement gélifiantes, et ceci avec une quantité d'ions argent de l'ordre de 1 à 1,1 %, exprimée en poids par rapport au poids total du pansement, c'est-à- dire légèrement inférieure à celle du pansement Aquacel ® Ag + Extra , mais surtout sans ajout de composés déstructurants de biofilms supplémentaires.

De façon surprenante, et contrairement à l'enseignement de la demande de brevet WO 2014/186590 dans laquelle on cherche à optimiser la conformabilité du pansement de manière à optimiser le contact avec la plaie, la présente invention est fondée sur l'utilisation de fibres superabsorbantes bicomposants qui semblerait être à l'origine de la meilleure efficacité antibactérienne des ions argent présents dans le pansement, alors même que ces fibres confèrent une plus grande rigidité au pansement.

La présente invention a ainsi pour objet un pansement absorbant comprenant :

a- une compresse non tissée absorbante formée :

• soit de fibres superabsorbantes bicomposants liées entre elles par aiguilletage, et dont un des composants gélifie au contact des exsudais tandis que l'autre composant ne gélifie pas au contact des exsudats,

• soit d'un mélange de fibres superabsorbantes bicomposants dont un des composants gélifie au contact des exsudats tandis que l'autre composant ne gélifie pas au contact des exsudats et de fibres non absorbantes thermoliantes, l'ensemble des fibres étant thermolié,

et,

b- une couche de contact avec la plaie recouvrant la face de la compresse tournée vers la plaie ;

ladite couche de contact comprenant des ouvertures permettant le passage des exsudats de la plaie et présentant un grammage compris entre 100 et 350 g/m 2 , ladite couche de contact étant formée d'une composition élastomère contenant des hydrocolloïdes, la proportion d'hydrocolloïdes étant comprise entre 2 et 20 % en poids du poids de ladite composition ;

ledit pansement comprenant une quantité d'ions argent supérieure ou égale à 0,6 % et inférieure ou égale à 1,2 %, exprimée en poids par rapport au poids total du pansement.

Selon un mode de mise en œuvre préféré de l'invention, le pansement comprend :

a- une compresse non tissée absorbante formée d'un mélange de fibres superabsorbantes bicomposants de type cœur/écorce avec un cœur en polyacrylonitrile et une écorce en polyacrylate et de fibres non absorbantes thermoliantes bicomposants du type cœur/écorce, ledit cœur étant en polyester (de préférence en polyéthylène téréphtalate PET) et l'écorce étant en polyéthylène, l'ensemble des fibres étant thermolié,

et,

b- une couche de contact recouvrant partiellement la face de la compresse destinée à venir en contact avec la plaie,

ladite couche de contact comprenant des ouvertures permettant le passage des exsudats et présentant un grammage allant de 120 à 200 g/m 2 ,

ladite couche de contact étant formée d'une composition comprenant une matrice élastomérique et des hydrocolloïdes, les hydrocolloïdes représentant de 2 à 20 % en poids du poids total de ladite composition, et

ladite couche de contact recouvrant, avant d'être exposée aux exsudats de la plaie, entre 40 et 60 % de la surface de la face de la compresse qui est en regard de la plaie ;

ledit pansement comprenant une quantité d'ions argent comprise entre 0,8 % et

1,2 % exprimée en poids par rapport au poids total du pansement.

Le pansement conforme à la présente invention comprend une couche absorbante (compresse) formée d'un non tissé obtenu à partir d'un mélange de fibres superabsorbantes bicomposants dont un des composants ne gélifie pas au contact des exsudats.

Par l'expression « superabsorbantes », on entend désigner ici des fibres qui présentent une très grande capacité d'absorption des liquides, de préférence supérieure ou égale à 10 g d'eau (ou de solution saline telle que du sérum physiologique) par gramme, de préférence encore supérieure à 20 g d'eau par gramme, et de préférence encore supérieure à 30 g d'eau par gramme. Selon l'invention, les fibres superabsorbantes de la compresse sont constituées de deux matériaux différents. Ces matériaux peuvent être répartis selon une configuration « côte-à-côte », ou de préférence selon une configuration « cceur-écorce ».

Le premier matériau destiné à former au moins une partie externe de la fibre, de préférence l'écorce, doit être apte à former un gel avec les exsudats de la plaie et sera avantageusement formé d'un ou plusieurs polymères réticulés et/ou partiellement réticulés, comme en particulier des polymères de l'acide acrylique et/ou des polymères de sels de l'acide acrylique, notamment l'acrylate de sodium ou d'ammonium.

Le second matériau, qui formera de préférence le cœur des fibres superabsorbantes, est non gélifiant et compatible avec le premier matériau pour garantir la stabilité de la fibre après formation d'un gel par le premier matériau. Il peut être formé de tout type de polymère stable en milieu aqueux et compatible avec le matériau de l'écorce pour conduire à une fibre bicomposante stable comme par exemple le polyéthylène, le polypropylène, le polyamide ou le polyacrylonitrile.

Avantageusement, ce second matériau est formé de polyacrylonitrile.

Les fibres superabsorbantes ont avantageusement une longueur comprise entre 10 à 100 mm et de préférence entre 30 à 60 mm.

Des fibres superabsorbantes pouvant être utilisées dans le cadre de l'invention sont par exemple commercialisées par la société TOYOBO CO LTD sous la dénomination LANSEAL ® F. Elles sont constituées d'un cœur en polyacrylonitrile et d'une écorce à base de polymères d'acide acrylique et d'acrylate d'ammonium. Parmi ces fibres on utilisera de préférence des fibres de 2,9 dtex/ 38mm ou 5,6 dtex/51mm.

Selon une version préférée de la présente invention ces fibres superabsorbantes seront associées au sein de la compresse avec des fibres non absorbantes.

Avantageusement, les fibres non absorbantes sont des fibres thermoliantes aptes à renforcer et à stabiliser si nécessaire de la structure tridimensionnelle du non tissé en formant une armature résultant de la liaison de ces fibres entre elles et/ou de ces fibres avec les fibres superabsorbantes.

Ces deuxièmes fibres peuvent être constituées d'une matière thermoplastique unique comme par exemple un polyéthylène, un polypropylène ou un polyester. Avantageusement, ces deuxièmes fibres seront également constituées de deux matériaux différents disposés selon une configuration de type côte-à-côte ou de préférence cceur-écorce.

La longueur de ces fibres peut être de l'ordre de 10 à 100 mm, de préférence de 25 à 75 mm. La valeur de dtex de ces fibres est de préférence équivalente à celle des fibres superabsorbantes.

Dans le cadre de la présente invention, des fibres non absorbantes thermoliantes bicomposants de type cceur-écorce dans lesquelles le cœur est formé d'un polyester comme en particulier le polyéthylène téréphtalate, et l'écorce est formée de polyéthylène, sont particulièrement préférées.

D'une façon générale, le non tissé formant la compresse absorbante des pansements selon l'invention sera obtenu à partir de mélanges de fibres dans lequel le ratio massique entre les fibres absorbantes et les fibres non absorbantes thermoliantes peut être compris entre 20/80 et 80/20, de préférence entre 60/40 et 80/20. D'excellents résultats ont été obtenus à l'aide d'un mélange comprenant 30 % en poids de fibres non absorbantes et 70 % en poids de fibres superabsorbantes.

Ce non tissé est généralement obtenu par thermoliage, ou par aiguilletage et thermoliage des fibres ou du mélange de fibres. Dans le cas où le non tissé comporte uniquement des fibres superabsorbantes on réalisera ce dernier uniquement par aiguilletage.

L'opération d'aiguilletage permet notamment d'orienter les fibres superabsorbantes dans une direction sensiblement verticale par rapport au plan du non tissé. Cette orientation des fibres permet de réduire la propagation transversale des exsudats absorbés par le pansement contenant ce non tissé et permet donc de diminuer les risques de macération et par conséquent d'altération de la peau périlésionnelle.

L'opération de thermoliage permet d'améliorer si nécessaire la résistance au déchirement du non tissé après absorption, et par conséquent le retrait du pansement usagé, en créant des points d'ancrage entre les fibres du non tissé.

L'assemblage des fibres sera réalisé dans des conditions permettant d'obtenir un non tissé présentant une épaisseur comprise entre 0,6 et 3 mm, de préférence de l'ordre de 2 mm, et un grammage compris entre 50 et 250 g/m 2 , de préférence compris entre 90 et 200 g/m 2 .

Diverses substances actives peuvent être incorporées dans le non tissé, notamment des substances favorisant la cicatrisation comme par exemple des facteurs de croissance ou des oligosaccharides polysulfatés comme le sel de potassium du sucrose octasulfaté.

Aucune source d'argent n'est incorporée dans le non tissé.

Le pansement conforme à l'invention comporte en outre une couche élastomère destinée à former une interface entre la plaie et la compresse absorbante. Cette couche, généralement désignée « couche de contact » comprend une matrice élastomérique principalement constituée d'au moins un élastomère, un agent tackifiant et d'un plastifiant dans laquelle des hydrocolloïdes sont de préférence dispersés de façon homogène.

De façon pratique, la couche de contact sera protégée en la recouvrant au moins sur sa face destinée à venir en contact avec la plaie, d'une couche ou pellicule de protection, qui pourra être retirée par pelage avant utilisation du pansement.

La couche de contact permet avantageusement au pansement de l'invention de ne pas adhérer à la plaie et d'éviter toute douleur au retrait. En maintenant un milieu humide à la surface de la plaie tout en évitant le contact avec la compresse absorbante chargée d'exsudats, elfe améliore la cicatrisation. L'incorporation d'hydrocolloïdes confère un caractère hydrophile à la composition élastomère constituant cette couche de contact et favorise la vectorisation d'actifs susceptibles de favoriser le traitement de la plaie.

Dans le cadre de la présente invention, une source d'ions argent comme notamment un sel d'argent est incorporée dans cette couche de contact.

A titre d'exemples de sels d'argent on peut citer le chlorure d'argent, le nitrate d'argent, la sulfadiazine d'argent et le sulfate d'argent, ce dernier étant utilisé de façon préférentielle.

D'une façon générale, la quantité d'ions argent incorporée dans le pansement sera supérieure ou égale à 0,6 % et inférieure ou égale à 1,2 % exprimée en poids par rapport au poids total du pansement. De ce fait, les risques de toxicité de l'argent sur les cellules participant au processus de cicatrisation de la plaie sont réduits et la fabrication du pansement facilitée tout en permettant d'obtenir l'activité microbienne recherchée sur les souches sous forme de biofilms.

De préférence la quantité d'ions argent sera comprise entre 0,8 et 1,2 % et de préférence encore entre 0,9 et 1,1 % exprimée en poids par rapport au poids total du pansement. Ainsi, selon une caractéristique préférée de la présente invention, pour un pansement qui présente un poids total de 350 g/m 2 plus ou moins 15%, on incorporera dans la couche de contact une quantité de sulfate d'argent comprise entre 2 et 4% exprimée en poids par rapport au poids total de la couche de contact.

La composition de la matrice élastomère formant la couche de contact du pansement selon l'invention comprend un ou plusieurs copolymères séquencés, avantageusement des copolymères triblocs du type ABA comportant deux blocs terminaux thermoplastiques A styrène et une séquence centrale élastomère B qui est une oléfine, éventuellement associé(s) à un ou plusieurs copolymères diblocs du type AB comportant un bloc thermoplastique A styrène et une séquence élastomère B qui est une oléfine. Les séquences B oléfines de ces copolymères peuvent être constituées d'oléfines insaturées comme par exemple isoprène ou butadiène, ou d'oléfines saturées comme par exemple éthylène-butylène ou éthylène-propylène.

Dans le cas d'un mélange de copolymères triblocs ABA et de copolymères diblocs AB, on pourra employer des mélanges de copolymères triblocs ABA et de copolymères diblocs AB commerciaux déjà disponibles ou réaliser des mélanges en toute proportion préalablement choisie à partir de deux produits disponibles indépendamment.

Les copolymères triblocs à séquence centrale insaturée sont bien connus de l'homme de l'art et sont notamment commercialisés par la société KRATON POLYMERS sous la dénomination KRATON ® D.

Comme exemples de copolymères poly (styrène-isoprène-styrène) (en abrégé SIS) on peut ainsi citer les produits commercialisés sous les dénominations KRATON ® D1107 ou KRATON ® D1119 BT ou encore les produits commercialisés par la société EXXON MOBIL CHEMICAL sous la dénomination VECTOR ® comme par exemple le produit commercialisé sous la dénomination VECTOR ® 4113.

Comme exemple de copolymère poly (styrène-butadiène-styrène) on peut citer ici le produit commercialisé sous la dénomination KRATON ® D1102.

Comme exemples de mélanges commerciaux de copolymères triblocs ABA et diblocs AB dans lesquels B est de l'isoprène, on peut citer les produits commercialisés par la société EXXON MOBIL CHEMICAL sous la dénomination VECTOR ® 4114. Tous ces copolymères à base d'isoprène ou de butadiène présentent généralement une teneur en styrène comprise entre 10 et 52 % en poids rapportée au poids total dudit copolymère.

Dans le cadre de la présente invention, on préférera utiliser les copolymères séquencés triblocs poly(styrène-isoprène-styrène) (en abrégé SIS) ayant une teneur en styrène comprise entre 14 et 52 % et de préférence entre 14 et 30 % en poids rapportée au poids dudit poly(SIS).

D'une façon particulièrement préférée, on utilisera des copolymères séquencés triblocs et en particulier le produit commercialisé par la société KRATON POLYMERS sous la dénomination KRATON ® D1119 BT.

Les copolymères triblocs à séquence centrale saturée sont également bien connus de l'homme de l'art et sont par exemple commercialisés :

- par la société KRATON POLYMERS sous la dénomination KRATON ® G, et en particulier sous la dénomination KRATON ® G1651, KRATON ® G1654 ou KRATON ® G1652 pour les copolymères séquencés poly (styrène-éthylène- butylène-styrène) (en abrégé SEBS);

- par la société KURARAY sous la dénomination SEPTON ® pour les copolymères séquencés poly (styrène-éthylène-propylène-styrène) (en abrégé SEPS).

Comme exemple de mélanges commerciaux de copolymères triblocs et dibiocs, on peut citer le produit commercialisé par la société KRATON POLYMERS sous la dénomination KRATON ® G1657 dont la séquence oléfine est éthylène- butylène.

Comme exemple d'un mélange particulier de copolymères triblocs et dibiocs que l'on peut réaliser dans le cadre de la présente invention, on peut citer le mélange :

- d'un SEBS triblocs, comme en particulier le produit commercialisé par la société KRATON POLYMERS sous la dénomination KRATON ® G1651 ; et

- d'un copolymère dibiocs poly (styrène-oléfine) comme en particulier le poly(styrène-éthylène-propylène) commercialisé par la société KRATON

POLYMERS sous la dénomination KRATON ® G1702.

Dans le cadre de la présente invention, on préférera les copolymères triblocs SEBS ou SEPS ayant une teneur en styrène comprise entre 25 et 45 % en poids par rapport au poids dudit SEBS ou SEPS. D'une façon particulièrement préférée, on utilisera des copolymères séquencés triblocs et en particulier les produits commercialisés par la société KRATON POLYMERS sous les dénominations KRATON ® G1651 et KRATON ® G1654.

De façon générale, l'élastomère sera utilisé dans des quantités dépendant de la nature saturée ou insaturée de la séquence centrale oléfine du copolymère séquencé. Ainsi dans le cas d'un copolymère triblocs à séquence centrale insaturée il sera utilisé en une quantité de l'ordre de 10 à 30 % en poids, de préférence de 10 à 20 % en poids, rapportée au poids total de la composition de la couche élastomère. Dans le cas d'un copolymère triblocs à séquence centrale saturée il sera utilisé en une quantité de l'ordre de 3 à 10 % en poids, de préférence de 4 à 7 % en poids, rapportée au poids total de la composition élastomère.

La couche de contact comprend des hydrocolloïdes ou particules d'hydrocolloïdes. Par hydrocolloïde ou particules d'hydrocolloïde, on entend désigner ici tout composé habituellement utilisé par l'homme de l'art pour son aptitude à absorber les liquides aqueux tels que l'eau, le sérum physiologique ou les exsudats d'une plaie.

Comme hydrocolloïdes appropriés, on peut citer par exemple la pectine, les alginates, les gommes végétales naturelles comme en particulier la gomme de Karaya, les dérivés de cellulose tels que les carboxyméthylcelluloses et leurs sels de métal alcalin tels que le sodium ou le calcium, ainsi que les polymères synthétiques à base de sels de l'acide acrylique, connus sous l'appellation "superabsorbants", comme par exemple les produits commercialisés par la société BASF sous la dénomination LUQUASORB ® 1003 ou par la société CIBA Specialty Chemicals sous la dénomination SALCARE ® SC91 ainsi que les mélanges de ces composés.

Certains de ces superabsorbants, qualifiés de « microcolloïdes » car ils présentent une taille de particules inférieure à 10 micromètres, peuvent bien entendu être utilisés dans le cadre de la réalisation de la composition élastomère.

Les hydrocolloïdes préférés dans le cadre de la présente invention sont les sels de métal alcalin de la carboxyméthylcellulose, et en particulier la carboxyméthylcellulose de sodium (CMC). La taille des particules d'hydrocolloïdes est par exemple comprise entre 50 et 100 microns, notamment de l'ordre de 80 microns.

La quantité d'hydrocolloïdes incorporés dans la composition élastomère sera avantageusement de l'ordre de 2 à 20 % en poids, de préférence de 5 à 18 % en poids, de préférence encore de 8 à 18 % en poids, de préférence encore de 10 à 15 % en poids, rapportée au poids total de la composition élastomère.

La composition élastomère des pansements selon la présente invention comprend en outre un (ou plusieurs) composé(s) plastifiant(s) destinés à améliorer ses propriétés d'étirement, de souplesse, d'extrudabilité ou de mise en œuvre.

Il s'agira de préférence de composés liquidés, compatibles avec la séquence centrale oléfine des copolymères séquencés utilisés.

Parmi les composés plastifiants susceptibles d'être utilisés à cet effet, on peut citer en particulier les huiles minérales plastifiantes, quelle que soit la nature de la séquence centrale. On peut également citer les polybutènes - comme par exemple les produits commercialisés par la société BP CHEMICALS sous la dénomination NAPVIS ® 10 - ou encore des dérivés de phtalate, tels que le dioctylphtalate ou le dioctyladipate, lorsque la séquence centrale est insaturée.

Alternativement, on peut aussi utiliser des produits de synthèse à base de mélanges liquides d'hydrocarbures saturés comme par exemple les produits commercialisés par la société TOTAL sous la dénomination GEMSEAL ® et en particulier le produit GEMSEAL ® 60 qui est un mélange isoparaffinique issu d'une coupe pétrolière totalement hydrogénée. On utilisera de préférence ces produits avec un copolymère triblocs comportant une séquence centrale saturée.

Dans le cadre de la présente invention, on utilisera de préférence des huiles plastifiantes et en particulier des huiles minérales formées de composés de nature paraffinique, naphténique ou aromatique ou de leurs mélanges dans des proportions variables.

Parmi les huiles plastifiantes convenant particulièrement, on peut citer :

- les produits commercialisés par la société SHELL sous les dénominations ONDINA ® et RISELLA ® qui sont constitués de mélanges à base de composés naphténiques et paraffiniques ;

- les produits commercialisés sous la dénomination CATENEX ® qui sont constitués de mélanges à base de composés naphténiques, aromatiques et paraffiniques.

D'une façon particulièrement préférée, on utilisera une huile plastifiante minérale choisie parmi les produits commercialisés sous les dénominations ONDINA ® 963 et ONDINA ® 919. Ces composés plastifiants peuvent être utilisés en une quantité de l'ordre de 20 à 65 % en poids, de préférence de 30 à 40 % en poids, rapportée au poids total de la composition élastomère.

La couche contact des pansements selon l'invention est adhérente à la peau sans adhérer à la plaie. A cet effet, la couche élastomère comprend un ou plusieurs agents dits « tackifiants » tels que ceux habituellement utilisés par l'homme de l'art dans la préparation des adhésifs sensibles à la pression à base d'élastomères. Pour une description détaillée de ces agents, on pourra se reporter à l'ouvrage de Donatas Satas "Handbook of Pressure Sensitive Technology", 3rd Edition, 1999, pages 346 à 398.

Dans le cadre de la présente invention on préférera l'utilisation d'une couche contact qui possède un faible pouvoir adhérent. Ce faible pouvoir adhérent permet en effet au personnel soignant de disposer de ses deux mains une fois le pansement posé, afin de poser des éléments secondaires comme par exemple des bandes de contention voire de repositionner le pansement sans altérer les tissus sains. De tels pansements sont qualifiés de micro-adhérents.

D'une façon générale, on pourra utiliser un (ou plusieurs) agent(s) tackifiant(s) qui sera (seront) incorporé(s) à la matrice élastomère dans une proportion de l'ordre de 1 à 50 % en poids, rapportée au poids total de la composition élastomère, et qui sera déterminée en fonction de la nature et de la proportion relative des autres constituants de cette dernière, pour atteindre le pouvoir micro-adhérent souhaité pour le pansement.

De préférence, le(s) agent(s) tackifiant(s) représentera (représenteront) de 10 à 45 % en poids, et de préférence encore de 15 à 40 % en poids du poids total de la composition élastomère.

Les agents tackifiants susceptibles d'être utilisés dans le cadre de la présente invention pourront être choisis parmi les résines tackifiantes, les polyisobutylènes de bas poids moléculaire ou leurs mélanges.

Parmi les résines tackifiantes susceptibles d'être utilisées selon l'invention, on peut mentionner les résines polyterpènes ou terpènes modifiées, les résines de colophane, les résines hydrocarbonnées, les mélanges de résines cycliques, aromatiques et aliphatiques, ou des mélanges de ces résines.

De tels produits sont commercialisés par exemple :

- par la société ARAKAWA Chemical Industries sous la dénomination ARKON ® P qui sont des résines polycyclopentadiénes hydrogénées ; - par la société EXXON MOBIL Chemical sous la dénomination ESCOREZ ® et en particulier la série des résines 5000 qui sont hydrogénées.

- par la société CRAY VALLEY sous la dénomination WINGTACK ® , et en particulier WINGTACK ® 86 qui est une résine de synthèse formée de copolymères en C5/C9 ou WINGTACK ® 10 qui est une résine à base de polyterpène synthétique ;

- par la société EASTMAN sous la dénomination KRISTALEX ® et en particulier KRISTALEX ® 3085 qui est une résine à base d'alpha-méthylstyrène.

De façon générale, afin d'éviter les problèmes de coloration et de stabilité des résines insaturées, on préférera l'utilisation de résines hydrogénées, en particulier avec les copolymères triblocs à séquence centrale saturée car elles sont beaucoup plus compatibles avec ces derniers que les résines insaturées type WINGTACK que l'on utilise essentiellement avec les copolymères triblocs à séquence centrale insaturée.

Parmi ces dernières on préférera utiliser les résines ESCOREZ ® de la série

5000 et tout particulièrement la résine ESCOREZ ® 5380.

Les résines tackifiantes peuvent être utilisées seules ou en mélange avec d'autres produits tackifiants, de préférence dans une proportion de 10 à 50 % en poids, et plus particulièrement de 25 à 40 % en poids, rapportée au poids total de la composition.

Parmi les polyisobutylènes de bas poids moléculaire susceptibles d'être utilisés comme produits tackifiants on peut citer les polyisobutylènes ayant un poids moléculaire de l'ordre de 40 000 à 80 000 daltons, comme par exemple les produits commercialisés par la société BASF sous la dénomination OPPANOL ® et en particulier les produits commercialisés sous les dénominations OPPANOL ® B12 et OPPANOL ® B15 ou par la société EXXON Chemical sous la dénomination Vistanex et en particulier le grade LM-MH.

Ces polyisobutylènes pourront être utilisés seuls ou en mélange avec d'autres tackifiants en association avec les copolymères triblocs à séquence centrale insaturée. Leur proportion pourra varier dans ce cas entre 5 à 30 % en poids, et plus particulièrement de 8 à 15 % en poids, rapportée au poids total de la composition.

La composition élastomère des pansements conformes à l'invention peut en outre comprendre un ou plusieurs agents antioxydants.

Par agents antioxydants, on entend désigner ici les composés couramment employés par l'homme de l'art pour assurer la stabilité des composés entrant dans la formulation des masses adhésives, en particulier les résines tackifiantes et les copolymères séquencés, vis-à-vis de l'oxygène, la chaleur, l'ozone et les rayonnements ultra-violets.

Comme exemples d'agents antioxydants appropriés, on peut citer :

- les antioxydants phénoliques comme en particulier les produits commercialisés par la société BASF sous les dénominations IRGANOX ® 1010, IRGANOX ® 565, IRGANOX ® 1076 ;

- les antioxydants soufrés comme en particulier le dibutyldithiocarbamate de zinc commercialisé par la société PERFORMANCE ADDITIVES sous la dénomination PERKAC1T ® ZDBC.

Ces antioxydants pourront être utilisés en une quantité de l'ordre de 0,05 à 1 % en poids, de préférence de 0,1 à 0,5 % en poids, rapportée au poids total de la composition élastomère.

Dans le cadre de la présente invention, on préférera l'utilisation des produits IRGANOX ® et en particulier du produit IRGANOX ® 1010.

Divers composés peuvent en outre être ajoutés dans la formulation des compositions élastomères comme en particulier des adjuvants.

Comme adjuvants, on peut ainsi citer des matières colorantes, des charges, des absorbeurs ou piégeurs d'odeurs, des filtres UV, des régulateurs de pH, de la vaseline pour donner au pansement un aspect gras ou des polymères pour optimiser la vitesse de gélification, de mouillabilité ou le relargage de l'argent de la composition. La composition ne comprend pas de tensioactif cationique.

Lorsque la composition contient des polymères insaturés, on peut ainsi utiliser le copolymère AcResin ® A260 UV commercialisé par la société BASF pour augmenter la gélification ; on peut également utiliser le polymère SEPINOV ® EMT 10 commercialisé par la société SEPPIC pour optimiser la vitesse de gélification ou la mouillabilité de la composition. Dans le cadre de la présente invention on préférera l'utilisation du polymère SEPINOV EMT 10 pour optimiser la mouillabilité de la composition.

Lorsque la composition contient des copolymères élastomères à séquence centrale saturée, on préférera employer des compositions qui, pour un total de 100 % en poids, comprennent :

0,05 à 1 % en poids d'antioxydant ;

20 à 50 % en poids de résine tackifiante ;

2 à 20 %, de préférence de 10 à 15 %, en poids d'hydrocolloïde, et en particulier de carboxyméthylcellulose de sodium ; 20 à 50 % en poids de plastifiant, et en particulier d'une huile minérale plastifiante ;

3 à 10 % en poids d'un polymère tribloc poly (styrène-éthylène-butylène- styrène) ou poly(styrène- éthylène- propylène- styrène ) ;

2 à 7 % en poids d'un copolymère constitué d'un sel de l'acide 2- méthyl-2-

[(l-oxo-2-propényl)amino]-l-propane-sulfonique et de l'ester 2-hydroxyéthyle de l'acide propénoïque

3 à 4 % de sel d'argent

1 à 2 % d'oxyde de zinc.

Les compositions élastomères définies précédemment peuvent être préparées par un procédé hot melt bien connu de l'homme du métier, par malaxage à chaud des différents constituants à une température comprise entre 90 et 160°C et de préférence entre 100 et 130°C.

La couche de contact des pansements selon l'invention peut être préparée par mise en forme, par exemple par moulage à l'état chaud des compositions élastomères qui viennent d'être décrites. Avantageusement la couche de contact des pansements selon l'invention comporte des ouvertures traversantes.

La taille, la forme et la disposition relative des ouvertures de la couche contact sont choisies de telle manière que ladite couche soit suffisamment résistante aux déformations imposées pendant son application sur la compresse non tissée, par exemple pendant une étape de démoulage à chaud. Les ouvertures doivent être suffisamment grandes et les éléments de matière les définissant doivent être suffisamment fins pour que la compresse puisse absorber les exsudats plus rapidement que les hydrocolloïdes dispersés dans la couche de contact.

La taille des ouvertures est par exemple comprise entre 0,5 et 30 mm 2 , de préférence entre 15 et 25 mm 2 .

Les ouvertures de la couche de contact peuvent se présenter sous n'importe quelle forme géométrique par exemple un cercle, un carré, un rectangle et de préférence un losange.

Avantageusement, la couche contact ne recouvre pas plus de 80 % de la surface de la compresse pour permettre une absorption optimale des exsudats par celle-ci.

Ainsi, selon un mode de réalisation particulier, la couche de contact est configurée de telle sorte qu'avant d'être exposée aux exsudats de la plaie elle recouvre entre 40 et 80 %, de préférence entre 40 et 60 %, de la surface de la compresse venant en regard de la plaie.

Le grammage de la couche de contact est de préférence compris entre 110 et 250 g/m 2 , de préférence encore entre 130 et 200 g/m 2 . Il est par exemple de l'ordre de 160 g/m 2 .

Le grammage du pansement pourra varier de 150 à 600 g/m 2 .

Avantageusement, le grammage du pansement pourra varier entre 250 et 400 g/m 2 et de préférence entre 320 et 370 g/m 2 .

Selon un mode de réalisation particulier de l'invention, ladite couche de contact :

- se présente sous la forme d'un filet formé de losanges dont l'épaisseur des fils constitutifs est comprise entre 0,1 et 0,3 mm et la largeur est comprise entre 1 et 2 mm,

- présente un grammage allant de 140 à 170 g/m 2 et

- comprend de 10 à 15 % en poids d'hydrocolloïdes par rapport au poids de la composition qui constitue la couche contact.

Les caractéristiques qui ont été décrites précédemment en rapport avec la présente invention s'appliquent bien entendu à ce mode de réalisation particulier. Par exemple, le grammage de la compresse peut être sensiblement égal à celui de la couche de contact et de l'ordre de 160 à 190 g/m 2 .

Les pansements conformes à l'invention peuvent être fabriqués en assemblant la couche de contact à la compresse non tissée.

Selon un mode de réalisation préféré, la couche de contact obtenue par malaxage à chaud de ses différents constituants à une température comprise entre 90°C et 160°C, de préférence entre 100 et 130°C, est mise en forme, avantageusement sous forme de filet, puis appliquée à chaud sur la compresse en utilisant de préférence une étape de transfert sur cylindre gravé. Plus précisément un cylindre gravé en rotation vient baigner dans la composition élastomère fondue, et la trame ainsi formée par les gravures du cylindre est transférée à chaud sur la compresse non tissée.

Ce procédé permet avantageusement d'incorporer des particules hydrocolloïdes solides de granulométrie assez élevée. L'application de la composition encore chaude sur la compresse permet en outre d'optimiser l'accroche entre la couche de contact et la compresse.

L'invention est illustrée par l'exemple et les tests comparatifs suivants. Exemple 1 : réalisation d'un pansement selon l'invention

On a préparé un non tissé de 185 g/m 2 et de 2 mm d'épaisseur à l'aide de fibres superabsorbantes bicomposants (cœur en polyacrylonitrile/écorce à base de polymères d'acide acrylique et d'acrylate d'ammonium) LANSEAL ® F commercialisées par la société TOYOBOCO LTD, et de fibres thermoliantes bicomposants polyester/polyéthylène, dans un ratio massique 70% (fibres superabsorbantes) / 30% (fibres thermoliantes).

Les fibres sont pesées, mélangées puis cardées pour obtenir un voile de fibres. Ce voile est ensuite replié sur lui-même en de multiples plis pour augmenter son grammage surfacique jusqu'à la valeur fixée. Une opération d'aiguilletage permet ensuite de consolider ce voile. La consolidation finale du non tissé se fait par chauffage (calandrage) afin de faire fondre l'écorce des fibres thermoliantes et bloquer le non tissé dans sa configuration finale.

On a par ailleurs préparé une composition élastomère hydrocolloïde par mélange dans un malaxeur MEL G-40, des constituants suivants, en quantité exprimée en pourcentage en poids par rapport au poids total de la composition :

- Huile minérale (plastifiant) commercialisée par la société Shell sous la dénomination Ondina ® 919 : 35,2%

- Sel de sodium de carboxyméthylcellulose (hydrocolloïde) commercialisé par la société Ashland sous la dénomination CMC Blanose ® 7H4XF : 12,5%

- Copolymère séquencé de poly (styrène-éthylène-butylène-styrène) (élastomère) commercialisé par la société KRATON sous la dénomination KRATON ® G 1651 E : 5,2%

- Antioxydant commercialisé sous la dénomination IRGANOX ® 1010 par la société BASF : 0,1%

- Résine tackifiante commercialisée par la société EXXON MOBIL CHEMICAL sous la dénomination ESCOREZ ® 5380 : 37%

- Copolymère de sel de l'acide 2-méthyl-2[(l-oxo-2-propényl)amino]-l- propanesulfonique et de l'ester 2-hydroxyéthyle de l'acide propénoïque commercialisé par la société SEPPIC sous la dénomination SEPINOV ® EMT 10 (agent de relargage) : 5%.

- Sulfate d'argent : 3,5%

- Oxyde de zinc : 1,5%.

On a introduit les différents constituants à une température comprise entre 105 et 115°C sous agitation, de manière à obtenir un mélange homogène. Plus précisément, on a introduit initialement l'huile minérale, l'hydrocolloïde, le sulfate d'argent, l'agent de relargage et l'oxyde de zinc puis dans une seconde étape l'élastomère et l'antioxydant et enfin la résine tackifiante en 2 fois.

Cette composition élastomère a été enduite sur le non tissé à un grammage de 140 g/m 2 sous la forme d'un filet dont la maille est un losange. L'enduction a été réalisée par transfert hot melt sur cylindre gravé. La largeur des fils formant ce filet était de 1,65 mm. Les ouvertures en forme de losange avaient une surface de 21 mm 2 . La surface de non tissé recouverte par la couche élastomère était de 50 %. L'épaisseur des fils formant ce filet était de 0,2 mm.

Le pansement obtenu présente un grammage moyen sur 3 mesures de 324 g/m 2 et une quantité de sulfate d'argent en moyenne de 0,49 g/cm 2 sur 3 valeurs soit une quantité d'ion argent, exprimée en poids par rapport au poids total du pansement, de 1,04 %.

Evaluation de l'activité bactéricide anti- biofilm

L'activité bactéricide des pansements absorbants a été étudiée sur des biofilms bactériens de 2 souches bactériennes, Staphylococcus aureus ATCC 43330 (M RSA) et Pseudomonas aeruginosa ATCC 9027 selon le protocole suivant.

Ces souches ont été cultivées à 35 °C dans le milieu appelé en abrégé TSB (Tryptic Soy Broth) de la société Biokar Diagnostics avec agitation pendant 16 à 24 heures.

1) Formation des biofilms bactériens

La souche bactérienne cultivée est diluée dans le milieu TSB de manière à obtenir une suspension avec une concentration finale de 10 7 UFC/ml. 500 micro litres de cette suspension ont été déposés dans chaque puits, dont le fond est recouvert de collagène type 1, d'une plaque en polystyrène de 24 puits commercialisée par la société BD Diagnostics sous la dénomination BD Biocat Collagen 1.

Les plaques sont incubées à 35 °C pendant 24 heures en conditions statiques pour conduire à la formation du biofilm. Après incubation le milieu résiduel est éliminé par aspiration et les puits sont lavés avec 500 micro litres de solution saline (0,9 % poids / volume de chlorure de sodium) pour éliminer les cellules planctoniques. 2) Ajouts des pansements pour le test

Des carrés de pansements absorbants de 1cm sur 1cm ont été découpés. Ils ont été déposés dans des boîtes de Pétri remplies d'eau distillée jusqu'à leur saturation complète pendant une heure avant leur application dans les puits des plaques. 500 micro litres de solution saline (identique à la précédente) ont été ajoutés dans chaque puits de la plaque contenant les biofilms matures pour simuler les conditions exsudatives d'une plaie. On a ensuite dépose un carré de lcm 2 de pansement sur chaque puits, en appuyant légèrement pour assurer le contact avec le biofilm. Les plaques contenant des puits sans pansement utilisés comme biofilms témoins et des puits avec les pansements ont été incubées à 35 plus ou moins 2°C durant 1, 2 et 4 jours sans changement de pansement pour stimuler la durée d'utilisation de tels pansements sur une plaie qui est en général de 2 ou 3 jours.

3) Dénombrement des cellules sessiles

Les pansements ont été retirés des puits et la solution saline aspirée. Les biofilms ont été lavés 2 fois avec 500 micro litres de la même solution saline pour éliminer les cellules planctoniques. Les cellules sessiles des biofilms ont été décrochées mécaniquement ont été remises en suspension dans 1 millilitre de solution saline. Des dilutions successives d'un facteur 10 ont été réalisées avec la même solution saline pour neutraliser l'activité antimicrobienne des ions argent. Des échantillons de 100 micro litres de chaque dernière dilution ont été étalés sur une plaque, contenant un milieu appelé en abrégé TSA (Tryptic Soy Agar) de la société Biokar Diagnostics. Les plaques ont été incubées à 35°C durant 24 - 48 heures. Après incubation le dénombrement de la population bactérienne exprimée en UFC/cm 2 a été effectué.

Un témoin négatif sans pansement a été réalisé à chaque expérience.

Chaque expérience a été réalisée 3 fois et la valeur moyenne a été retenue.

L'activité anti-biofilm correspond à la diminution de la concentration exprimée en log du biofilm de cellules sessiles non recouvert par un pansement par rapport à celle du biofilm de cellules sessiles recouvert par un pansement. Cette activité appelée ci - après A a été déterminée à 1,2 et 4 jours.

Cette activité A = log 10C UB - log 10 CTB dans laquelle C UB est la concentration de cellules sessiles du biofilm sans pansement, exprimée en UFC par millilitre et C uc est la concentration de cellules sessiles de biofilm traité avec un pansement absorbant, exprimée dans la même unité UFC/ml. Dans le cadre de la présente invention on a testé selon ce protocole les pansements absorbants commercialisées par la société Convatec sous les dénominations Aquacel ® Ag + Extra, Aquacel ® et Aquacel ® Ag, le produit commercialisé par la société Laboratoires URGO sous la dénomination URGOCLEAN ® et le pansement de l'exemple 1.

Les pansements Aquacel ® et URGOCLEAN ® ne contiennent pas de sel d'argent.

Le pansement Aquacel ® Ag est un non tissé qui contient 1,2 % en poids d'ions argent par rapport au poids total du pansement.

Le pansement Aquacel ® Ag + Extra est un pansement , en non tissé, constitué de 2 couches de non tissé à base de fibres de carboxyméthylcellulose de sodium contenant 1,2 % en poids d'ions argent par rapport au poids du non tissé, amélioré par la présence de sel disodique de l'EDTA et de chlorure de benzéthonium, les 2 couches étant renforcées par une fibre de cellulose régénérée. Ce pansement présentait un grammage moyen de 159 g/m 2 et une quantité moyenne d'ions argent, exprimée en poids par rapport au poids total du pansement, de 1, 17 %.

Une première série de tests a été réalisée avec la souche Staphylococcus aureus ATCC 43330.

Les résultats obtenus sont rassemblés dans le tableau 1 ci-dessous dans lequel A est l'activité anti-biofilm mesurée.

TABLEAU 1

Ces résultats illustrent les avantages des pansements selon l'invention.

Le pansement Aquacel ® à base de fibres totalement gélifiantes ne présente aucune activité. De façon inattendue le pansement URGOCLEAN ® à base de fibres superabsorbantes bicomposants, dont le coeur en polyacrylonitrile ne gélifie pas au contact des exsudats, présente une activité non biocide mais néanmoins significative de l'ordre de 1 log qui apparaît dès le premier jour et persiste deux jours. Ce résultat illustre l'effet « mécanique » précédemment évoqué.

Ces résultats confirment également l'effet résultant de la présence des 2 composés déstructurants de biofilm dans Aquacel ® Ag + Extra qui permet d'améliorer l'efficacité de ce pansement par rapport au pansement Aquacel ® Ag comme indiqué dans WO 2012 /136968.

On peut encore constater qu'aucun des 2 pansements Aquacel ® et Aquacel ® Ag contenant de l'ordre de 1,2 % d'ions argent, exprimée en poids par rapport au poids total de ces pansements, n'est actif au bout de 1 jour.

Le pansement selon l'invention présente dès le premier jour une activité supérieure à 4 logs donc aux 3 logs recherchés pour être considéré comme biocide, et cette activité est maintenue sur 4 jours.

De plus cette activité est obtenue avec une quantité moyenne d'ions argent, exprimée en poids par rapport au poids total du pansement, de 1,04 % qui est légèrement inférieure à la valeur moyenne des pansements Aquacel ® . Surtout, à la différence du pansement Aquacel ® Ag + Extra, ce résultat est obtenu sans ajout de surfactant cationique ou de sel de l'EDTA qui agissent sur le biofilm.

On retrouve dans ces résultats l'effet « mécanique » dû aux fibres bicomposants utilisées dans l'exemple 1.

Cet effet mécanique explique l'efficacité supérieure du pansement de l'exemple 1 à un et deux jours. Toutefois cet effet disparait au bout de 2 jours ce qui explique sans doute pourquoi le pansement Aquacel ® Ag + Extra devient meilleur que le pansement de l'exemple 1 à 4 jours. Mais ceci n'est pas gênant en pratique car les pansements sont en général renouvelés tous les 2 jours.

On a à nouveau mis en évidence ce phénomène en renouvelant les pansements au bout de 2 jours.

Ainsi on a réalisé des tests selon le même protocole mais en remplaçant au bout de 2 jours le pansement déposé sur le biofilm par un nouveau pansement que l'on a laissé 2 jours supplémentaires.

On a ainsi comparé les résultats obtenus avec un pansement laissé 4 jours et ceux obtenus avec le même pansement changé au bout de 2 jours.

Ces résultats sont rassemblés dans le tableau 2 ci - dessous. PANSEMENT A : 4 jours A 2 + 2 jours

Aquacel ® Pas d'effet Pas d'effet

URGOCLEAN ® Pas d'effet 2,38

Aquacel ® Ag 3,15 4,29

Exemple 1 4,15 4,75

TABLEAU 2

Ces résultats confirment l'intérêt de changer le pansement au bout de 2 jours comme cela est généralement fait car on améliore l'efficacité antibactérienne.

On obtient ainsi une meilleure activité pour l'exemple 1 et Aquacel ® Ag.

Ces résultats permettent surtout de confirmer l'activité du produit URGOCLEAN ® puisqu'on constate qu'en changeant le pansement au bout de 2 jours, on obtient une activité à 4 jours de 2,38 logs alors que cette dernière disparait au bout de 4 jours sans renouvellement du pansement. Ceci illustre à nouveau l'effet « mécanique » de ce pansement qui était de l'ordre de 1 log à 1 et 2 jours.

Dans une seconde série de tests on a comparé l'activité anti-biofilm du pansement selon l'invention (exemple 1), à celle des 2 produits Aquacel ® Ag et Aquacel ® Ag + Extra sur une autre souche bactérienne couramment rencontrée dans les plaies infectées Pseudomonas aeruginosa ATCC 9027.

Les résultats obtenus sont rassemblés dans le tableau 3 ci-dessous.

TABLEAU 3

Ces résultats confirment ceux obtenus pour ces pansements absorbants avec argent avec la première souche. Pour les pansements à base de fibres totalement gélifiantes l'ajout de 2 composés déstructurants de biofilm permet d'améliorer l'efficacité contre cette souche qui est généralement plus difficile à traiter. Ainsi le pansement Aquacel ® Ag n'atteint jamais la valeur de 3 log nécessaire pour obtenir une activité bactéricide efficace sur des bactéries organisées en biofilm. L'ajout d'EDTA et de chlorure de benzéthonium pour déstructurer le biofilm dans le pansement Aquacel ® Ag + Extra permet d'obtenir un pansement efficace dès le deuxième jour.

Le pansement de l'exemple 1 qui est à base de fibres superabsorbantes bicomposants mais dont le cœur est non gélifiant au contact des exsudats présente une activité microbienne supérieure à 3 logs dès le premier jour et conserve cette activité à deux jours.

Ce résultat est d'autant plus surprenant qu'il est obtenu avec un pansement qui contient sensiblement la même quantité d'argent que les pansements de l'état de la technique mais sans ajout de composés déstructurants supplémentaires.