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Patent Searching and Data


Title:
NOVEL PHARMACEUTICAL COMPOSITIONS FOR OPTIMIZING REPLACEMENT TREATMENTS AND BROADENING THE PHARMACOPEIA FOR THE OVERALL TREATMENT OF ADDICTIONS
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2007/096489
Kind Code:
A1
Abstract:
The present invention relates to the necessities of life, and more particularly to the field of therapeutics. It relates more particularly to pharmaceutical compositions for helping regular users of addictive drugs to stop said use, wherein said compositions are in the form of a combination of two medicaments consisting of a partial or full ligand of dopaminergic receptors, in particular D1, D2 and D3 receptors, and having a prodopaminergic activity, and of an indirect prodopaminergic product, in the form of a pharmaceutical composition for oral, parenteral or transdermal administration. The invention also relates to a method for controlling the various forms of addiction to legal or illegal drugs.

Inventors:
SANCHEZ MARIO (FR)
Application Number:
PCT/FR2006/000372
Publication Date:
August 30, 2007
Filing Date:
February 17, 2006
Export Citation:
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Assignee:
TRIMARAN LTD (GB)
SANCHEZ MARIO (FR)
International Classes:
A61K31/19; A61K31/135; A61K31/40; A61K31/485; A61P25/30
Domestic Patent References:
WO2005016286A22005-02-24
WO2005099671A22005-10-27
WO2004100992A22004-11-25
Foreign References:
US20050014786A12005-01-20
US20050171110A12005-08-04
US20050080087A12005-04-14
US20050181071A12005-08-18
Attorney, Agent or Firm:
BENECH, Frédéric (146-150 Avenue des Champs-Elysées, Paris, FR)
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Claims:

REVENDICATIONS

- Nouvelles compositions pharmaceutiques, de préférence sous forme de Kit, contenant une combinaison de deux médicaments destinés à être utilisés simultanément ou successivement qui consiste en une association d'un composé agoniste des récepteurs dopaminergiques direct, partiel ou complet, à activité pro-dopaminergique et d'un produit prodopaminergique indirect, en mélange ou en association avec un excipient ou un véhicule inerte, non toxique approprié pour l' administration par voie orale, parentérale ou transdermique.

- Composition pharmaceutique selon la revendication 1 dans laquelle le composé agoniste des récepteurs dopaminergiques direct, partiel ou complet, à activité pro-dopaminergique est un ligand des récepteurs D i 1 D 2 et/ou D 3 .

- Composition pharmaceutique selon les revendications 1 ou la revendication 2 dans laquelle le composé agoniste des récepteurs dopaminergiques direct, à activité pro-dopaminergique est un ligand des récepteurs D l , D2 et D3.

- Composition pharmaceutique selon l 'une des revendications 1 à 3 dans laquelle le composé agoniste des récepteurs dopaminergiques direct, à activité pro-dopaminergique est une molécule présentant en outre une composante sérotoninergique.

- Composition pharmaceutique que selon l'une des revendications 1 à 4 dans laquelle le composé des récepteurs dopaminergiques direct, à activité pro-dopaminergique est choisi parmi l'Amisulpride, la Rispéridone, le sulpiride, le metoclopramide, l'halopéridol et l' olanzapine.

- Composition pharmaceutique selon l' une des revendications 1 à 5 dans laquelle le composé agoniste des récepteurs dopaminergiques direct, à activité pro-dopaminergique est PAmisulpride sous forme dédoublée et notamment le S(-) Amisulpride.

- Composition pharmaceutique selon la revendication 1 dans laquelle le produit prodopaminergique indirect est une substance, capable de se fixer sur des récepteurs aux opioïdes ou sur des systèmes capables d' exciter d'une manière indirecte le système dopaminergique.

- Composition pharmaceutique selon la revendication 1 et la revendication 7 dans laquelle le produit prodopaminergique indirect est choisi parmi la méthadone, la buprenorphine, le produit dénommé LAM, la nalorphine, le naltrexate, le cocaéthylene, l' acide valproïque, la carbamazepine et le levallorphan.

- Composition pharmaceutique selon la revendication 1 qui contient en outre un agent neuroleptique.

0-Compositions pharmaceutiques selon l'une des revendications précédentes dans lesquelles l ' association de produit prodopaminergique direct et de produit prodopaminergique indirect se présente sous la forme d'une composition pharmaceutique unique définie.

1 -Composition pharmaceutique selon l 'une des revendications 1 à 9 dans laquelle l' association d' un prodopaminergique direct et de produit prodopaminergique indirect est présentée sous forme d' un Kit contenant chacun des principes actifs sous une forme séparée.

12-Compostions pharmaceutiques selon l ' une des revendications précédentes dans lesquelles l ' association des deux principes actifs se présente sous deux formes pharmaceutiques identiques .

13 -Compositions pharmaceutiques selon l'une des revendications précédentes dans lesquelles l' association des deux principes actifs se présente sous deux formes pharmaceutiques différentes.

14-Compositions pharmaceutiques selon l'une des revendications précédentes dans lesquelles les doses de substance pro- dopaminergique indirecte varient de 0,3 à 2.000 mg par prise unitaire.

15-Compositions pharmaceutiques selon la revendication 14 dans lesquelles la dose d'Amisulpride racemique ou sous forme d' isomère S(-) par prise unitaire varie de 50 mg à 500 mg.

1 6-Compositions pharmaceutiques selon la revendication 1 dans lesquelles les doses de substance prodopaminergique indirect varient de 0, 2 mg à 300 mg.

17-Compostions pharmaceutiques selon la revendication 1 caractérisées en ce qu' elles sont formées de comprimés d'Amisulpride à la dose de 100 mg à 400 mg et de comprimés de substance prodopaminergique indirecte à la dose de 0, 2 à 200 mg par prise unitaire.

1 8-Composition pharmaceutiques selon la revendication 1 dans lesquelles les doses de substances prodopaminergiques destinées aux patients métaboliseurs rapides sont adaptées à leur vitesse de métabolisation propre.

-Compositions pharmaceutiques selon la revendication 1 caractérisées en ce qu' elles sont présentées sous la forme d' un Kit contenant deux flacons d'une préparation solide ou liquide de substance prodopaminergique directe d'une part et d'une préparation liquide de substance prodopaminergique indirecte d' autre part.

-Compositions pharmaceutiques selon la revendication 1 constituées d'une association d'Amisulpride ou d'un de ses sels, sous forme de racémique ou enantiomériquement pure et de méthadone caractérisées en ce qu'elles renferment de 50 à 500 mg d'Amisulpride et de 5 mg à 200 mg de méthadone par prise unitaire.

-Compositions pharmaceutiques selon la revendication 1 présentées sous la forme de Kit renfermant un premier dosage pharmaceutiquement approprié d' Amisulpride sous forme de base ou sous forme de sel, sous forme racémique ou sous forme d' énantiomère, à la dose de 50 mg à 500 mg et un second dosage pharmaceutiquement approprié de buprenorphine renfermant de 0.2 à 32 mg par prise unitaire.

-Compositions pharmaceutiques selon la revendication 1 constituées, d'une association de Risperidone et d' un pro-dopaminergique indirect caractérisées en ce qu' elles renferment de 1 à 4 mg de Risperidone.

-Compositions pharmaceutiques selon la revendication 1 constituées d'une association d'Amisulpride et de Buprenorphine, de Naltrexone ou de Nalorphine, caractérisées en ce qu' elles contiennent de 50 à 500mg d'Amisulpride et de de 0, 2 à 32 mg de buprenorphine ou de naltrexone ou de nalorphine par prise unitaire.

-Compositions pharmaceutiques selon la revendication 1 destinées à être administrées à raison d'une à trois fois par j our.

-Utilisation d'une composition pharmaceutique renfermant une substance à activité pro-dopaminergique directe et une substance prodopaminergique indirecte en vue de la réalisation d'un médicament de préférence sous forme de Kit pour la prévention ou le traitement des différentes formes d'accoutumance aux drogues licites ou illicites. BSI

Description:

« Nouvelles compositions pharmaceutiques destinées à optimiser des traitements de substitution et élargir la pharmacopée au traitement global des addictions »

L'invention concerne le domaine des nécessités de la vie et, plus particulièrement le domaine de la thérapeutique.

Elle se rapporte plus particulièrement à des compositions pharmaceutiques destinées à aider au retour à l'abstinence, d'une manière puissante, les habitués des drogues provoquant de l'accoutumance et, ainsi, de les amener à retrouver une activité sociale et/ou professionnelle normale.

L'addiction (ou dépendance) peut être définie comme un trouble comportemental, caractérisé par une recherche compulsive du produit qui cause cette dépendance et ce, en dépit des conséquences néfastes pour la santé, la vie familiale, professionnelle, etc .. dont est parfaitement consciente la personne dépendante.

Cette perte de contrôle comportemental apparaît à la suite de consommations répétitives, mais dans le cas de l'héroïne et des opiacées, le passage de l'abus de ces substances à l'addiction peut être très bref. Ceci est fonction d'un certain nombre de paramètres génétiques et environnementaux propres à chaque individu.

Cette dépendance est due à la stimulation excessive et répétée des récepteurs opioïdes, en particulier de type mu (Matthes et al. Nature, 1996,383,819-823), plus particulièrement dans les structures cérébrales formant le système limbique (aire tegmentale ventrale, noyau accumbens, amygdale, cortex préfrontal, etc .) . Il s'ensuit progressivement des changements du fonctionnement des neurones qui entretiennent cet état de dépendance et, surtout, provoquent une rémanence très puissante et temporellement très longue, des effets de la substance.

Ceux-ci se caractérisent par des effets de sédation, d'euphorie, de réduction des tensions intérieures du consommateur. De plus, il existe un effet de plaisir « orgasmique », dénommé « rush », qui suit

par exemple l'injection d'héroïne. L'effet de cette substance et des opioïdes, ou autres drogues très addictives, telle que la cocaïne, entraîne, en retour, une exaltation des systèmes de contrôles neuronaux produisant un effet inverse c'est à dire : l'anxiété, la dysphorie, etc.. Cet effet inverse apparaît, en particulier lors de l'arrêt de la consommation de la drogue : c'est le « syndrome de sevrage », très douloureux et, dans la plupart des cas, de courte durée, donnant lieu à des rechutes répétitives.

L'une des manières de diminuer ces états très douloureux qui « attachent » la personne dépendante à sa drogue, est de rechercher à stabiliser le patient en évitant les états extatiques de « rush », et en traitant l'origine des troubles majeurs du comportement qui ont conduit à l'addiction.

Les succès les plus spectaculaires ont été obtenus en substituant l'héroïne, ou d'autres opioïdes addictifs, par des substances également capables de stimuler les récepteurs opioïdes, mais de manière moins puissante, et ce pour différentes raisons. Pour certains d'entrés eux, il s'agit d'un problème de pharmacocinétique qui conduit à une imprégnation lente et longue du cerveau par cette substance opioïde. De ce fait, les récepteurs ne sont jamais stimulés puissamment, comme ils le sont par l'héroïne, mais ils le sont suffisamment pour que le patient ne souffre pas d'un état de manque et d'un besoin incontrôlable de se fournir la « substance » (craving). C'est le cas de la méthadone, agoniste complet (full), utilisé en traitement de substitution à l'héroïne dès 1964 aux USA, et approuvé par la FDA en 1973. Une autre substance de plus en plus utilisée est la buprénorphine, qui est un agoniste partiel des récepteurs opioïdes mu avec une longue durée d'action. De ce fait, la buprénorphine est incapable, même à hautes doses, de conduire au « rush » exposé précédemment.

Ces traitements de substitution donnent des résultats remarquables, mais souffrent d'un défaut majeur. Ils ne conduisent qu'à une réduction souvent relative du comportement addictif. Les thérapeutiques de substitution ont permis la prise en compte et la considération par le monde médical du traitement pharmacologique de la dépendance à l'héroïne. Leur apport est incontestable en France comme dans le monde.

Ces moyens thérapeutiques et le développement des neurosciences ont amplifiés nos connaissances dans le champ plus large des addictions. Pour autant, les troubles persistants qui surviennent au long d'un traitement de substitution chez des centaines de milliers de patients, nous signalent la limite de leur efficacité. S'il est relativement facile de devenir abstinent d'une drogue, le rester est plus difficile.

Le développement de la recherche dans ces domaines ne nous a pas fourni, à ce jour, d'indication précise sur des traitements transposables aux autres produits capables de produire une addiction. Nous savons néanmoins que tous ces produits agissent sur 3 systèmes fondamentaux (opioïde, GABAergique et dopaminergique) et qu'ils produisent tous, in fine, une augmentation de la transmission dopaminergique.

Dans cette demande de brevet nous avançons sur l'innovation suivante : l'intérêt d'instaurer simultanément deux molécules prodopaminergiques directes et indirectes chez des patients dépendants.

Cette régulation spécifique permettra un retour progressif vers une situation neuronale plus proche de la stabilité, aidant au rétablissement des systèmes qui avaient été dérégulés par la prise répétée de composés pendant la période d'addiction. Cela vaudrait pour les traitements substitutifs aux opiacés, mais également pour les compléments

GABAergique s.

L'invention, objet de la présente demande de brevet, réside dans le fait que, contre toute attente, le traitement des personnes dépendantes à l'héroïne et aux opioïdes, mais également, à un moindre degré, aux psycho-stimulants (cocaïne par exemple), par la combinaison d'un ligand des récepteurs dopaminergique s avec une action prodopaminergique (appelé par la suite prodopaminergique direct), en particulier du type D2 et/ ou D3, et d'un deuxième composé que l'on peut qualifier de pro-dopaminergique, n'agissant pas directement sur les récepteurs dopaminergiques mais modulant la libération de dopamine de façon indirecte (GABAergique, opioïde - dont méthadone, buprénorphine, LAM (Levo-alpha acétylméthadol) ou toutes les autres substances

revendiquées pour posséder cette propriété agissant sur les récepteurs opioïdes ...) (appelé par la suite pro-dopaminergique indirect), amène à une amélioration rapide de l'état de tension psychique intérieure qui conduit à la recherche compulsive de la substance addictive.

Ainsi, l'association, lors de l'administration des deux substances (un pro-dopaminergique direct et un indirecte) est capable de produire un effet anti-addiction, du moins durant les premières semaines du traitement.

Sans que cette constatation ne soit entièrement expliquée, elle est le fruit d'études cliniques expérimentales.

L'amélioration de l'état physique des personnes dépendantes est telle qu'il permet d'établir très rapidement une recherche des causes profondes du comportement compulsif, caractéristique de l'addiction.

L'invention a donc spécifiquement pour objet une composition pharmaceutique contenant une combinaison de deux médicaments, de préférence sous forme de kit, destinée à être administrée, simultanément ou successivement, pour faciliter le sevrage, qui consiste en une association de deux agonistes : l'un pro- dopaminergique direct en particulier des récepteurs D l , D2 et D3, et l'autre un pro-dopaminergique indirect (capable de moduler la libération de dopamine), dont les produits de substitution aux opioïdes, sous la forme d'une composition pharmaceutique destinée à l'administration par voie orale parentérale ou transdermique, mais aussi de l'acide valproïque, dont l'action sur le système GABAergique module de manière indirecte les taux de dopamine circulante.

L'agoniste dopaminergique est, de préférence, un agoniste du type D l , D2, ou D2/D3.

Parmi les agonistes dopaminergiques, les molécules les plus utilisées sont :

- L'amisulpride (dosage pro-dopaminergique),

- la Rispéridone,

- l'olanzapine.

D'autres substances antagonistes des récepteurs dopaminergique, mais modulant la libération de dopamine, telles que le sulpiride, la métoclopramide ou bien encore l'halopéridol peuvent également être utilisées.

Le pro-dopaminergique indirect peut être défini comme une substance susceptible de se fixer, ou non, sur ou dans des récepteurs aux opioïdes, qui ne manifeste que faiblement une activité euphorisante et/ ou qui ne manifeste qu'un effet limité d'accoutumance. On pourra citer, à cet égard, la méthadone, la buprénorphine, le produit dénommé LAM, la nalorphine, le naltrexate, le Levallorphan, et, d'une manière générale, toute substance décrite comme possédant une telle propriété. Il peut également s'agir du cocaéthylène. Il peut s'agir aussi, dans l'agoniste indirect, d'une molécule comme l'acide valproïque ou la carbamazepine, agissant sur le système GABAergique.

L'invention réside donc dans le fait d'administrer une telle association soit simultanément sous la forme d'une composition pharmaceutique unique définie, soit sous la forme d'un kit contenant chacun desdits principes actifs sous une forme séparée qui pourra ainsi être administré à des posologies variables, ou à des rythmes différents ou selon un ordre différent, ou sous des formes différentes.

On pourra donc ainsi administrer l'association des deux principes actifs sous deux formes pharmaceutiques identiques [comme des comprimés, des gélules, des dragées, des gouttes], ou sous des formes différentes.

Les concentrations en principes actifs pourront également varier, passant d'un dosage fort à un dosage plus faible, en fonction des besoins thérapeutiques, de la poursuite du traitement et de la survenue d'effets secondaires.

On connaît déjà l'utilisation de l'amisulpride ou de ses sels et, notamment, du S(-)amisulpride pour le traitement des symptômes

affectifs ou cognitifs de la schizophrénie, pour le traitement de l'autisme, ou le traitement des dyskinésies tardives provoquées par les neuroleptiques (PCT/EP99/05325). Le brevet PCT/EP99/05325 mentionne également que le S(-)amisulpride peut être utilisé contre « Drug Addiction », sans autre précision.

L'amisulpride est un des nombreux représentants de la série des benzamides décrits dans le brevet US 4,401,822 comme substance anti-apomorphine. La synthèse de l'amisulpride sous forme racémique ou enantiomériquement pure [S(-)] est décrite dans la demande

PCT/ EP99/ 05325, ainsi que celle de ses sels.

L'amisulpride est décrit en pharmacologie comme déplaçant le [ 3 H] raclopride des récepteurs D2 limbiques. L'amisulpride, du fait de son action centrale, peut être considéré comme un médicament antipsychotique chez des sujets atteints de schizophrénie, surtout en manifestant moins d'effets secondaires que les produits neuroleptiques anti-psychotiques connus, tels que le syndrome extrapyramidal, etc ..

L'amisulpride est donc un médicament connu, jusqu'ici utilisé dans d'autres indications neuro -psychiatrique s.

L'effet des médicaments, objet de la présente association, se manifeste rapidement et déjà dans des études précliniques, un effet positif est noté compte-tenu de l'effet d'imprégnation.

Les doses administrées dans le cadre des compositions pharmaceutiques selon l'invention seront variables en fonction de l'effet désiré, de l'ancienneté de la dépendance aux drogues addictives et de l'intensité de l'action contre l'accoutumance désirée.

Les doses des pro-dopaminergiques directs pourront varier de 1 mg à 1 200 mg par prise unitaire. Les doses du composé pro- dopaminergique indirect varieront de 0,3 mg à 2000 mg par prise unitaire.

Dans une forme d'exécution préférée de l'invention, la combinaison sera formée de comprimés de composé prodopaminergique direct, telle que l'amisulpride, contenant de 50 mg à 500. mg de principe

actif, et de comprimés de substance prodopaminergique indirecte comme la buprénorphine, à la dose de 0, 2mg à 30 mg par prise unitaire.

Une autre forme d'exécution particulièrement utile sera la présentation sous forme d'un kit contenant par exemple deux flacons d'une préparation solide ou liquide, l'un des flacons contenant une solution de substance prodopaminergique directe, l'autre flacon contenant une solution ou une suspension de substance prodopaminergique indirecte, comme par exemple un sirop ou une suspension aqueuse de méthadone.

Dans un autre mode de réalisation de la combinaison selon l'invention, on pourra réaliser des formes combinées, notamment des formes sèches contenant les deux principes actifs et réalisant ainsi une administration simultanée. On peut ainsi envisager des comprimés bi- couche ou des dragées à double noyau contenant, dans une des parties de la forme pharmaceutique, la substance prodopaminergique directe et, dans l'autre partie, la substance prodopaminergique indirecte. Des comprimés à barre de cassure sont également une forme d'administration aisée.

Des formes injectables peuvent être également réalisées.

Elles permettent l'administration simultanée des deux principes actifs de la combinaison. Elles se justifient en particulier pour la réalisation de formes dépôt à action prolongée. Des formes transdermiques peuvent également être envisagées avec un effet prolongé.

Il est également possible de réaliser des associations fixes contenant des doses déterminées de chacun des principes actifs soit sous forme libre, soit sous forme combinée physiquement, soit sous forme combinée chimiquement, comme par exemple un sel double avec un acide polycarboxylique, ou avec une résine acide. Ces associations fixes sont cependant d'une utilisation moins facile, car elle ne permettent pas de moduler la posologie. Elles sont cependant utiles, notamment en début de traitement, pour déterminer la sensibilité du patient, surveiller l'absence d'effets secondaires ou l'apparition plus ou moins rapide du bénéfice de l'effet du traitement.

Le schéma posologique habituel consiste, en général, à utiliser des doses faibles de médicament prodopaminergique, puis d'augmenter progressivement les doses pour obtenir un effet « en plateau ».

Dans le cas de l'amisulpride, la posologie journalière variera de 50 à 500 mg, et par prise de 50 à 400 mg.

Dans le cas de la Rispéridone, la posologie variera de 1 à 4 mg par jour.

L'administration de produits prodopaminergiques indirects, et notamment de méthadone, variera de 5 à 120 mg par prise. Les doses de buprénorphine, de sulfate de morphine ou de nalorphine seront d'un ordre de grandeur équivalent.

L'ordre d'administration des deux composants de l'association selon l'invention n'est pas déterminant et peut être modulé selon les besoins de la thérapeutique. Il paraîtrait préférable d'assurer l'administration en premier lieu de la substance prodopaminergique indirecte, puis du produit prodopaminergique directe. Il est possible, au contraire, d'administrer en premier lieu le produit prodopaminergique direct suivi ensuite de l'administration du produit prodopaminergique indirect. De toutes façons, il est plus commode que l'administration des deux principes actifs soit simultanée.

L'invention a encore pour objet une composition pharmaceutique constituée d'une association d'un prodopaminergique directe ou d'un de ses sels, et de buprénorphine, contenant par exemple de 50 à 500 mg d'amisulpride et de 0,2 à 30 mg de buprénorphine dans un excipient ou un véhicule inerte, non toxique, pharmaceutiquement acceptable, en modulant la posologie, en premier lieu en croissant puis lorsque l'effet seuil est atteint, on diminue la posologie de l'un et/ ou l'autre des prodopaminergiques.

Un autre objet de l'invention réside dans la production d'un kit renfermant un premier dosage pharmaceutiquement approprié de substance dopaminergique direct sous forme de base ou sous forme de

sel, sous forme racémique ou sous forme d'enantiomère, à la dose de 100 à 400 mg et un second dosage pharmaceutiquement approprié de méthadone renfermant de 5 à 60 mg de méthadone par prise unitaire.

L'invention concerne également un médicament anti- addiction constitué par l'association du sulpiride sous forme racémique ou optiquement active, libre ou salifié par un acide minéral ou organique, et de buprenorphine.

Selon un autre mode de réalisation de l'invention, les compositions pharmaceutiques peuvent contenir en outre un neurolytique.

La combinaison selon l'invention est destinée à être administrée à raison de une à deux fois par jour, exceptionnellement trois fois par jour, pour assurer une imprégnation constante du sujet en médicament.

Les essais pharmacologiques et cliniques, dont le détail figure en annexe, montrent l'efficacité de la combinaison selon l'invention.

L'invention concerne encore une méthode pour lutter contre les différentes formes d'accoutumance aux drogues licites ou illicites qui consiste à administrer aux sujets présentant des phénomènes d'accoutumance aux drogues licites ou illicites une quantité suffisante et efficace d'une association d'un agoniste dopaminergique direct et d'un prodopaminergique indirect simultanément, sous une forme pharmaceutique unique ou séparée, ou bien en discontinu, en administrant d'abord le composé prodopaminergique indirect, sous une forme pharmaceutique déterminée, puis l' agoniste dopaminergique direct sous une autre forme pharmaceutique, par exemple sous forme de Kit.

La méthode décrite ci-dessus convient tout particulièrement pour lutter contre l'accoutumance aux drogues opiacées, comme par exemple l'héroïne. Elle trouve également son emploi dans la lutte contre l'usage ou l'abus de principes actifs qui entraînent de l'accoutumance, comme, par exemple, l'amphétamine et ses dérivés, l'alcool, la cocaïne, le cannabis, et la MDMA.

PARTIE EXPERIMENTALE

Objectifs spécifiques de Y étude :

1. Démontrer que l'utilisation de l'association de l'amisulpride à faible dose (action pro-dopaminergique directe) et de la buprénorphine (action pro- dopaminergique indirecte) permet de réduire la sensibilisation comportementale à la morphine suite à une administration chronique.

2. Démontrer l'intérêt de l'utilisation d'un composé pro-dopaminergique indirect sous une formulation permettant une libération lente.

1. Les opiacés et le système opioïde

1.1 Les récepteurs opioïdes

L'activation des récepteurs opioïdes permet d'obtenir un grand nombre de réponses physiologiques et pharmacologiques. En effet, le système opioïde intervient notamment dans la modulation du stress, de la douleur, de l'humeur, de la fonction cardiovasculaire, et de la prise alimentaire (Vaccarino et al., 2000).

L'utilisation de ligands radiomarqués à forte activité spécifique a permis la découverte dans le système nerveux central des mammifères, de récepteurs stéréospécifiques, saturables et de haute affinité. Ces sites de liaison membranaires spécifiques pour les opiacés exogènes ont été mis en évidence par trois équipes (Simon et al., 1973 ; Terenius, 1973 ; Pert et Snyder, 1973). Plus récemment, les récepteurs ont été clones et sont définis comme étant de trois types : δ, μ, et K (Kieffer et al, 1992 ; Chen et al., 1993 ; Yasuda et al., 1993). D'après leur séquence, il apparaît clairement que les récepteurs opioïdes appartiennent à la grande famille des récepteurs à sept domaines transmembranaires liant les protéines G hétérotrimériques (Dohlman et al, 1987). Ces récepteurs ont une homologie de séquence de 60% chez l'homme, les séquences les plus conservées étant les domaines transmembranaires et les boucles intracellulaires. De plus, ils sont distribués de manière différente au niveau du système nerveux central. Les récepteurs opioïdes μ sont

largement présents dans l'ensemble du système nerveux central, avec des concentrations très fortes dans certaines régions comme les ganglions de la base, les structures limbiques, les noyaux thalamiques et des régions importantes pour la nociception. Les récepteurs delta et kappa ont une distribution plus réduite, ils sont surtout présents au niveau du striatum ventral et dorsal pour les premiers, et du striatum dorsal et de l'aire préoptique pour les seconds (Mansour et al, 1988).

Les cascades de transduction du signal associées aux récepteurs opioïdes ont été largement étudiées dans différents tissus, types cellulaires ou préparations de neurones. Il a été montré que ces trois récepteurs sont couplés aux protéines Gi/Go qui modulent de nombreux effecteurs. En effet, les récepteurs opioïdes inhibent l'activité adénylate cyclase (Sharma et al., 1977), entraînant ainsi une diminution du taux d'AMPc intracellulaire, diminuent la conductance calcique (Hescheler et al., 1987 ; Surprenant et al, 1990), stimulent les canaux potassiques (North et al., 1987) et augmentent le taux de calcium intracellulaire (Jin et al., 1992). Plus récemment, il a été montré que ces récepteurs étaient capables de générer des signaux mitogènes en activant la voie des MAP-kinases (Fukada et al., 1996).

1.2 Les peptides opioïdes endogènes

Les ligands endogènes des récepteurs opioïdes sont les endomorphines (Hughes et al, 1975). Ce sont des neuropeptides libérés dans l'espace synaptique, à partir de grandes vésicules à coeur dense, en conséquence de la stimulation de neurones où ils coexistent avec d'autres neurotransmetteurs. Les endomorphines dérivent de précurseurs distincts et sont présentes de manière hétérogène dans les différentes populations de neurones du système nerveux central. La proopiomélanocortine (ou POMC) donne naissance à la β- endorphine et aux peptides apparentés, la pro-enképhaline A est à l'origine des enképhalines (Met- et Leu-enképhaline) et de peptides voisins et la prodynorphine donne naissance aux néo-endorphines et à la dynorphine (Akil et al., 1998).

1.3 Les enzymes de dégradation des enképhalines et les inhibiteurs synthétiques de ces enzymes

Les enképhalines ont une durée de vie très courte après leur libération (inférieure à la minute). Cette brièveté n'est pas due, comme pour la plupart des neuromédiateurs classiques, à un système de recapture mais à leur dégradation enzymatique. La Met- enképhaline (Try-Gly-Gly-Phe-Met) et la Leu-enképhaline (Tyr-Gly-Gly-Phe-Leu) sont rapidement hydrolysées par clivage de la liaison Gly-Phe par une peptidase initialement appelée enképhalinase, qui a été depuis démontrée identique à l'endopeptidase neutre (NEP), et au niveau de la liaison Tyr-Gly par l'aminopeptidase N (APN) (Roques, 1986). Ces deux enzymes appartiennent au même groupe des métallopeptidases à zinc.

De nombreux inhibiteurs de ces enzymes ont été synthétisés afin d'augmenter le durée de vie des enképhalines, et donc de prolonger leurs effets (Roques, 1993). Cependant, afin de protéger complètement les peptides opioïdes endogènes de la dégradation enzymatique, il est nécessaire d'inhiber aussi bien Ia NEP que l'APN (Bourgoin et al, 1986).

Plusieurs séries d'inhibiteurs mixtes des enképhalines ont été développées (Roques, 1986), dont le RBlOl, molécule capable de traverser la barrière hématoencéphalique (Fournié- Zaluski et al., 1992), mais douée d'une faible biodisponibilité orale.

Les inhibiteurs du catabolisme des enképhalines augmentent la concentration extracellulaire des enképhalines sans affecter leur libération (Daugé et al., 1996; Bourgoin et al, 1986 ; Waksman et al, 1985). L'avantage de ces molécules est que, même à des doses très fortes, elles n'induisent jamais de réponses pharmacologiques aussi puissantes que la morphine (Ruiz-Gayo et al., 1992 ; Abbadie et al., 1994), et sont donc dénuées des effets secondaires classiques des opiacés (constipation, sécheresse buccale, démangeaisons, règles irrégulières, et à un niveau plus grave, troubles gastro-intestinaux et dépression respiratoire).

1.4 Les opiacés

Le ligand exogène des récepteurs opioïdes le plus anciennement connu et utilisé en médecine est la morphine, un alcaloïde dérivé du pavot indien.

D'autres substances ont les mêmes caractéristiques pharmacologiques que la morphine. L'héroïne (diacétylmorphine, diamorphine) qui est métabolisée en morphine, fut introduite en médecine en 1898 dans le traitement de la tuberculose. De nos jours, cette substance est très prisée par les toxicomanes, du fait de sa pénétration rapide dans le cerveau où elle génère une réponse dite orgasmique, le « high ».

D'autres agonistes opiacés sont, aujourd'hui, utilisés dans des traitements de substitution, c'est le cas de la méthadone et de la buprénorphine. La méthadone est un opiacé de synthèse et, comme la morphine, est un agoniste préférentiel des récepteurs μ.

D'autres opioïdes de synthèse tels que le DAMGO, le DPDPE sont classiquement utilisés comme ligands sélectifs, respectivement des récepteurs μ et δ en pharmacologie expérimentale. (Handa et al., 1981 ; Mosberg et al., 1983). Une autre classe de ligands exogènes des récepteurs opioïdes existe : les antagonistes opioïdes. On peut citer entre autres, la naloxone qui est utilisée en thérapeutique dans le traitement de l'intoxication aiguë aux opiacés. Cette molécule se lie avec la même affinité aux deux récepteurs μ et δ. Un autre antagoniste connu est le naltrindole, il se fixe avec une très forte affinité sur les récepteurs δ (Fang et al., 1994). Il est largement utilisé en pharmacologie expérimentale.

2. L 'addiction

2.1 Introduction : la dépendance ou addiction

D'après la définition de l'OMS, la dépendance/addiction est un syndrome où la consommation d'un produit devient une exigence supérieure à celle d'autres comportements auparavant d'importance maximale. La dépendance s'installe avec la

répétition des prises de drogues et se caractérise par un besoin impérieux de la drogue qui conduit à sa recherche compulsive. La dépendance a deux facettes : physique et psychique. La composante physique impose au toxicomane de consommer de la drogue sous peine de ressentir des douleurs spécifiques du syndrome de manque (qui, sauf cas exceptionnel, n'est pas mortel malgré la force des douleurs ressenties). Elle peut disparaître après quelques jours.

La composante psychique est l'envie du toxicomane de recommencer, elle est associée à une forte stimulation de l'encéphale par le système de renforcement/récompense et est la cause de nombreuses rechutes dans la toxicomanie. Elle peut durer plusieurs années.

2.2 Dépendance et tolérance aux opiacés

La tolérance est le processus d'adaptation d'un organisme à une substance, qui se traduit par l'affaiblissement progressif des effets de celle-ci, et entraîne la nécessité d'augmenter la dose pour obtenir les mêmes effets. Chez l'animal, la tolérance entraîne une diminution des effets comportementaux induits par la drogue suite à son administration répétée.

L'activation chronique du système opioïde par des ligands exogènes tels que la morphine conduit à la mise en place d'une dépendance caractérisée par la recherche compulsive de drogue. Chez l'animal, notamment chez le rat, de nombreux modèles expérimentaux ont permis de mettre en évidence les effets comportementaux des opiacés. Des techniques, telles que l'auto-administration ou la préférence de place conditionnée, ont démontré les effets renforçants de l'héroïne et de la morphine (Mc Bride et al., 1999), effets qui semblent être principalement médiés par les récepteurs opioïdes μ (Matthes et al., 1996).

2.3 Sevrage

L'interruption brutale de la consommation de drogues se manifeste, chez les toxicomanes, par des symptômes physiques et psychiques. Le sevrage aux opiacés se manifeste entre autres par de l'hypertension et des crampes abdominales, mais aussi par de l'anhédonie et de la dysphorie.

Chez l'animal, le sevrage aux opiacés peut être provoqué par l'administration d'un antagoniste opioïde, la naloxone. Plusieurs modifications comportementales sont alors

observées chez des rats morphino-dépendants : augmentation des toilettages, de la mastication, du clignement des yeux, mais aussi diarrhée ou encore perte de poids.

2.4 Théorie de l'addiction (Robinson et Berridge)

Plusieurs théories sur les addictions ont été postulées. L'une d'elle émet l'hypothèse d'une dissociation entre le système sous-tendant le plaisir et celui responsable du désir. Ainsi, le premier amène le plaisir hédonique suite à une récompense et serait sous-tendu par le système opioïde. Le second intervient dans la motivation et la recherche de récompenses (désir), et mettrait enjeu les neurones dopaminergiques mésolimbiques. L'augmentation des comportements compulsifs serait due à une sensibilisation de ces derniers (théorie de Robinson et Berridge; voir Robinson et Berridge, 2001).

Le système dopaminergique est sous l'influence de nombreux transmetteurs, inhibiteurs ou activateurs. Il a également été montré que de nombreux systèmes catécholaminergique, sérotoninergique, glutamatergique, GABAergique, cholinergique et peptidergique, subissent des modifications importantes dans la dépendance opiacée (Nieto et al., 2002; Ammon-Treiber et al., 2005).

Par ailleurs le système opioïde endogène joue un rôle important dans les conduites addictives. Ainsi de nombreuses études ont montré que des souris génétiquement modifiées, n'exprimant plus le gène codant pour le récepteur opioïde de type mu, ne développent plus de dépendances non seulement aux opiacés, mais également à l'alcool, cannabinoïdes, et cocaïne (Becker et al, 2002; Matthes et al., 1996). D'autre part, il a été observé chez des souris n'exprimant plus le gène codant pour le récepteur dopaminergique D2, qui sont des souris incapables de développer une appétence pour la morphine (Maldonado et al, 1997), expriment un taux très élevé de pré-proenképhaline, précurseur des enképhalines (peptides opioïdes endogènes) (Baik et al., 1995).

3 Système dopaminergique et amisulpride

3.1 Le système dopaminergique

La dopamine agit sur deux classes de récepteurs : "Dl-like" et "D2-like". Les récepteurs Dl-like (Dl et D5) sont couplés via Gs à l'adénylate cyclase et permettent la production d'AMPc qui déclenche de nombreuses réponses métaboliques dépendantes de la protéine kinase A. Les récepteurs D2-like (D2, D3 et D4) sont couplés à Gi/o et inhibent la synthèse d'AMPc ce qui facilite en particulier l'ouverture de canaux K + hyperpolarisants.

Les neurones dopaminergiques sont organisés en groupes cellulaires, ils sont très ramifiés et innervent plusieurs structures du cerveau. Les deux principaux groupes dopaminergiques situés à la jonction du mésencéphale et du di encéphale sont le système nigro-striatal (désigné par A8 et A9) et le système mésocorticolimbique (groupe AlO).

Les neurones A8 et A9 prennent naissance dans la substance noire (partie ventro-latérale du mésencéphale) et projettent sur le striatum. Ils jouent un rôle essentiel dans la régulation des fonctions motrices. La dégénérescence de ces neurones nigro-striataux est responsable de la maladie de Parkinson (German et al., 1989). Les corps cellulaires des neurones dopaminergiques AlO (DA-AlO) sont situés dans l'Aire Tegmentale Ventrale (ATV) (Oades et al., 1987). Ils projettent sur l'ensemble des structures du système limbique: le noyau accumbens, les tubercules olfactifs, l'amygdale, le septum, l'hippocampe et le cortex frontal. Ils échangent directement ou indirectement des informations de tout l'organisme, mais tout particulièrement avec l'amygdale dont on connaît le rôle dans la perception émotionnelle et avec l'hippocampe qui mémorise les sensations issues de l'activation de cette voie dopaminergique. En simplifiant à l'extrême, on pourrait dire qu'ils ont un rôle de chef d'orchestre dans le concert cérébral, en particulier en ce qui concerne l'humeur, la valeur hédonique des stimuli (plaisir), l'éveil, l'attention, l'activité cognitive et la mémoire. Les manifestations productives de la schizophrénie, les épisodes maniaques, les bouffées délirantes, l'hyperkinésie chez l'enfant semblent associés à l'hyperactivité de ces neurones. A l'opposé, les manifestations déficitaires de la schizophrénie (anhédonie, retrait), certains états dépressifs correspondraient à leur hypoactivité. Toute augmentation de l'activité des neurones

dopaminergiques AlO, en particulier dans région du noyau accumbens, est associée à des sensations de plaisir.

Il est possible de détruire spécifiquement les neurones dopaminergiques AlO par l'injection intracérébrale d'une neurotoxine la 6-hydroxydopamine. L'injection de ce produit dans la région des corps cellulaires (dans l'aire tégmentale ventrale), ou dans les régions où ils projettent (noyau accumbens) détruit de façon irréversible ces neurones. Il a été montré qu'une telle lésion des neurones dopamine AlO produit un état d'anhédonie intense. Par ailleurs les effets psychostimulants de la cocaïne, de l'amphétamine et de la nicotine ne sont plus présents et la préférence de place produite par ces drogues est abolie (disparition des effets appétitifs) chez le rongeur. Enfin, les animaux dont les neurones à dopamine de l'aire AlO ont été détruits ne s'auto-administrent plus ces drogues (disparition des effets renforçants). Plus spécifiquement, il a été montré que ce sont les terminaisons dopaminergiques du noyau accumbens où est libérée la dopamine qui sont impliquées dans ces effets appétitifs et renforçants (Fibiger et al., 1987; Zito et al., 1985; Shimura et al., 2002).

Contrairement à ce qu'on vient de voir, la lésion spécifique des neurones à noradrénaline ou à sérotonine n'atténue pas le pouvoir addictif de ces substances (Fletcher et al., 1999). Les neurones à dopamine sont principalement rassemblés dans deux noyaux mésencéphaliques. L'un est le tegmentum ou aire tégmentale ventrale (ATV, ou aire mésencéphalique AlO) dont les projections axonales innervent le cortex (surtout dans sa partie antérieure), le système limbique (surtout le septum et l'amygdale) et des noyaux de la base (putamen et noyau accumbens). L'essentiel de ces fibres passent par le faisceau médian télencéphalique (FMT) et sont impliqués dans le traitement d'informations d'ordre cognitivo-affectif.

En fait, ce câblage neuronal appartient au système de récompense/renforcement qui produit une très forte stimulation cérébrale afin de faire éprouver du plaisir (action hédonique) lors de comportements essentiels à la survie de l'espèce ou de l'individu. C'est ce circuit de motivation qui est détourné par les drogues. Ainsi, celles-ci, en produisant du plaisir, motivent l'individu vers un comportement compulsif où l'usage de drogue remplace les comportements de survie.

L'autre noyau dopaminergique est la substance noire ( locus niger ou substantia nigra ou aire mésencéphalique A9) émettant des axones vers le striatum (noyau caudé et putamen)

et participant au contrôle de la locomotion. Les drogues qui modifient le niveau de libération de dopamine dans le striatum, bouleversent la motricité.

3.2 Les mécanismes dopamine-dépendants

L'administration de morphine stimule l'activité des neurones dopaminergiques dans la substance noire et dans l'ATV, ce qui entraîne une augmentation de la libération de dopamine dans le noyau caudé-putamen et dans le noyau accumbens (Matthews et German, 1984 ; Spanagel et al., 1990 ; Di Chiara et North, 1992). II est communément admis que cette augmentation est due à une action indirecte des opioïdes. En effet, Pactivation des récepteurs μ présents à la surface des interneurones GABAergiques situés dans la substance noire réticulée et l'ATV entraînerait la levée de l'inhibition exercée par ces interneurones, sur les neurones dopaminergiques (Johnson et North, 1992 ; Bontempi et Sharp, 1997).

3.3 L'amisulpride, activité pro- ou anti-antidopaminergique en fonction des dosages utilisés

L'amisulpride est une molécule chimiquement apparentée aux benzamides. Aux doses faibles, l'amisulpride a un effet antagoniste sur les récepteurs présynaptiques D2 et D3

(effet net : facilitation en augmentant la libération de dopamine) du cortex frontal. A l'opposé, l'amisulpride employé à des doses fortes inhibe les récepteurs D2 et D3 post- synaptiques (effet net : blocage) au niveau du système limbique. Il est de plus dépourvu d'effets extra-pyramidaux, puisque n'ayant qu'une faible activité au niveau du striatum (Perrault et al., 1996). Tous ces éléments font de cette molécule un anti-psychotique atypique, aujourd'hui utilisé dans le traitement des symptômes positifs et négatifs de la schizophrénie.

MATERIELS ET METHODES

1 Animaux et traitements

Les animaux utilisés dans cette étude sont des souris mâles de souche OFl pesant environ 20 g au début des expériences (Charles River, France). Elles vivent dans un environnement dont le cycle lumineux journalier (7h30;19h30) est constant tout au long de l'année, et la température est maintenue aux environs de 22 0 C. Les souris ont un accès libre à l'eau et à la nourriture, et les expériences sont réalisées conformément aux règles internationales d'éthique de l'expérimentation animale.

2. Méthodes

2.1 Mesure de l'activité locomotrice

Les souris sont placées individuellement dans une cage en plastique (255 cm x 205 cm) isolée du bruit et sont exposées à une intensité lumineuse de 5 lux. Les déplacements des animaux sont captés par des cellules photoélectriques pendant 60 minutes et enregistrés par un ordinateur. L'expérience débute tout de suite après l'injection du produit. Dans cette étude, le terme « activité locomotrice » ne prend en compte que les déplacements horizontaux des animaux.

2.2 Sensibilisation comportementale : Plusieurs théories sur les addictions ont été postulées. L'une d'elle émet l'hypothèse d'une dissociation entre le système sous-tendant le plaisir et celui responsable du désir. Ainsi, le premier amène le plaisir suite à une récompense et serait sous-tendu par le système opioïde. Le second intervient dans la motivation et la recherche de récompenses (désir), et mettrait en jeu les neurones dopaminergiques mésolimbiques. L'augmentation des comportements compulsifs serait due à une sensibilisation de ces derniers (théorie de Robinson et Berridge). L'activité locomotrice est influencée par une grande diversité de facteurs. Cependant, un certain nombre de ressemblances existe entre les effets stimulants

des drogues sur la locomotion et sur la motivation, suggérant que l'activation locomotrice observée à la suite d'une administration de drogue a une origine motivationnelle.

3. Analyse statistique

Une analyse de variance (ANOVA) à un facteur (traitement) est utilisée pour tous les tests comportementaux réalisés, suivie d'un test de Student-Newman-Keuls si p<0,05 dans P ANOVA. Dans tous les cas, la significativité est acceptée dès lors que p< 0,05.

RESULTATS

1. Détermination des doses d'amisulpride utilisées

Une molécule douée d'une activité antagoniste dopaminergique diminue l'activité locomotrice. C'est cette propriété qui est mise en jeu afin de déterminer à quelle dose l'amisulpride possède une activité antagoniste dopaminergique chez la souris (soit un effet sur les récepteurs post-synaptiques D2 et D3, et non sur les auto-récepteurs D2 et D3). Les doses testées sont : 0,5mg/kg, 2mg/kg, lOmg/kg, 20mg/kg et 50mg/kg.

La diminution de l'activité locomotrice est significative à partir de 10 mg/kg . Par contre à faible dose (0,5mg/k) on observe une hyperactivité locomotrice. Cette dose entraînant des réponse pro-dopaminergique est donc choisie pour la suite des expériences.

2. Association amisulpride et buprénorphine : peut-on diminuer la sensibilisation comportementale suite à un prétraitement à la morphine

Le protocole expérimental utilisé peut se décrire de la façon suivante :

J1 a J7 Morphine (20 mg/kg i p ) Saline 1 injection par jour

J8 a J14 Saline AMS Bup AMS+Bup Saline AMS Bup AMS+Bup AMS 2 injections par jour, matin et soir

. , Bup 1 injection par jour, le matin

J15 Injection de morphine (10 mg/kg i p )

Dose d'amisulpride (AMS) : 0,5 mg/kg Dose de buprénorphine (Bup) : 0,1 mg/kg

Les résultats obtenus montrent (voir graphique I):

1. Les animaux traités chroniquement à la morphine de Jl à J7 montrent une sensibilisation comportementale à Jl 5 par rapport aux animaux traités chroniquement avec du saline.

2. La mise en place d'un traitement entre J8 et J14 avec amisulpride ou buprénorphine administrés seuls, ne permet pas de réduire cette sensibilisation comportementale.

3. La mise en place d'un traitement entre J8 et Jl 4 avec amisulpride + buprénorphine permet de réduire signifïcativement (p < 0.05) la sensibilisation comportementale. Il est intéressant de remarquer qu'il n'y a plus de différence significative avec le groupe contrôle.

3. Démonstration de l'intérêt de l'utilisation d'un composé pro- dopaminergique sous une formulation permettant une libération lente :

L'administration répétée de cocaïne dans le sérum physiologique entraîne une sensibilisation comportementale qui apparaît très rapidement. Après une période de sevrage de plusieurs jours, suivie d'une nouvelle injection de cocaïne, le résultat indique que les animaux expriment toujours cette sensibilisation. C'est la raison qui a motivé l'intérêt pour des formes a biodisponibilité plus étalée de cocaïne, telle que le cocaéthylène. Cette propriété peut être exaltée par une mise en forme galénique appropriée.

Ainsi le cocaéthylène a été mis dans une solution huileuse, qui est décrite pour permettre une libération lente du produit.

Le protocole mis en œuvre pour être illustré de la façon suivante :

mesure de l'activitD locomotrice

T t T T

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 jours

I I I I I I I I I I I I I *-

Coca-ne (n = 8

Les animaux sont traités pendant 6 jours avec la cocaïne (20 mg/kg i.p.). L'activité locomotrice des animaux est mesurée pendant Ih immédiatement après l'injection i.p. à Jl, J3 et J6. Puis il y a sevrage des animaux pendant 6 jours avant de refaire une injection à J13 de saline, cocaïne (20 mg/kg i.p.) ou cocaéthylène (20 mg/kg i.p.) et de mesurer à nouveau l'activité locomotrice des animaux pendant Ih.

II est intéressant de remarquer qu'aucune sensibilisation comportementale n'est observée après traitement chronique avec le cocaéthylène en émulsion, alors que la littérature la décrit lorsqu'elle est en solution dans du sérum physiologique (Prinssen et al, 1996). Ceci confirme bien qu'avec une cinétique adaptée on peut stimuler de façon efficace le système dopaminergique sans néanmoins le sensibiliser comme c'est le cas avec les modes d'administration permettant un effet de pic très important.

D'autre part, on a pu clairement montrer que des animaux préalablement traités avec de la cocaïne, qui expriment une sensibilisation comportementale lorsque l'on ré-injecte le produit, n'expriment pas du tout ce comportement lorsque l'on injecte le cocaéthylène en émulsion. Ce résultat semble donc indiquer que le cocaéthylène sous cette formulation pharmaceutique n'entraîne pas de comportement assimilable à de l'euphorie chez l'homme, tout en activant néanmoins le système dopaminergique, puisque qu'une augmentation de

l'activité locomotrice (sans sensibilisation) est observée après administration de cocaéthylène (voir graphique II).

Le graphique I montre les variations de l'activité locomotrices des animaux au Jour Jl 5 après injection de morphine à la dose de 10 mg/kg. Les animaux reçoivent de Jl à J7 soit de la morphine, soit du sérum physiologique, du Jour J8 à J14 soit du sérum physiologique, soit de la buprénorphine, de l'amisulpride, de la buprénorphine et de l'amisulpride selon le schéma :

JI à J7 Morphine Saline

+ - - - + Saline

J8 à J14 - - + - - Buprénorphine

- + - - - Amisulpride

- - - + - Bup + AMS

J 1 5 I ^ 1

Morphine

Le graphique II montre le niveau d'activité locomotrice globale mesurée pendant une heure. Les animaux ont été traités pendant 6 jours avec la cocaïne (20 mg/kg i.p.) ou du sérum physiologique. Puis il y a eu sevrage des animaux pendant 6 jours avant de refaire une injection de cocaïne (20 mg/kg i.p.) de cocaéthylène (20 mg/kg i.p.) ou de sérum physiologique. **p<0.01

Ib

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