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Title:
PARASEISMIC ISOLATION DEVICE AND ASSEMBLY COMPRISING A NUCLEAR REACTOR AND THE PARASEISMIC ISOLATION DEVICE
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2016/092013
Kind Code:
A1
Abstract:
Paraseismic isolation device and assembly comprising a nuclear reactor and the paraseismic isolation device. The paraseismic isolation device (1) comprises: a lower anchoring plate (21); an upper anchoring plate (23); and an isolator (25). The paraseismic isolation device (1) comprises an end plate (35) which is secured to one of the lower or upper ends of the isolator (25), and a fusible connection (37) connecting the end plate (35) to the lower anchoring plate (21) or to the upper anchoring plate (23).

Inventors:
MOUSSALLAM NADIM (FR)
Application Number:
PCT/EP2015/079241
Publication Date:
June 16, 2016
Filing Date:
December 10, 2015
Export Citation:
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Assignee:
AREVA NP (FR)
International Classes:
E04H9/02; G21D1/00
Domestic Patent References:
WO2012094756A12012-07-19
Foreign References:
JPH11153191A1999-06-08
JP2008215442A2008-09-18
EP2537999A12012-12-26
US4187573A1980-02-12
EP2770509A12014-08-27
JP2009024753A2009-02-05
Attorney, Agent or Firm:
BLOT, Philippe et al. (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1 . - Dispositif d'isolation parasismique (1 ) destiné à être interposé entre des fondations (3) et une structure (5), le dispositif (1 ) comprenant :

- une plaque d'ancrage inférieure (21 ), destinée à être rigidement fixée aux fondations (3) ;

- une plaque d'ancrage supérieure (23), destinée à être fixée à la structure (5) ;

- un isolateur (25), interposé verticalement entre les plaques d'ancrages inférieure et supérieure (21 , 23), les plaques d'ancrage inférieure et supérieure (21 , 23) étant liées respectivement à des extrémités inférieure et supérieure de l'isolateur (25), l'isolateur (25) étant dimensionné pour supporter une première tension prédéterminée suivant la direction verticale ;

caractérisé en ce que le dispositif d'isolation parasismique (1 ) comprend une plaque d'extrémité (35) rigidement fixée à l'une des extrémité inférieure ou supérieure de l'isolateur (25), et une liaison fusible (37) liant la plaque d'extrémité (35) à la plaque d'ancrage inférieure (21 ) ou à la plaque d'ancrage supérieure (23), la liaison fusible (37) étant choisie de manière à rompre ou plastifier sous l'effet une seconde tension prédéterminée suivant la direction verticale, la seconde tension étant supérieure à la première tension mais inférieure à la tension pouvant mener à une défaillance de l'isolateur (25).

2. - Dispositif selon la revendication 1 , caractérisé en ce que la liaison fusible (37) comprend au moins un organe fusible (39) choisi dans le groupe suivant : une vis, une tige, une plaque, un cylindre, un crapaud.

3. - Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce que l'organe fusible (39) est en métal ou en un autre matériau présentant les caractéristiques de rupture ou de plastification requises.

4. - Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le dispositif d'isolation parasismique (1 ) comprend une liaison supplémentaire (65) de la plaque d'extrémité (35) à la plaque d'ancrage inférieure ou supérieure (21 , 23), adaptée pour transmettre un effort horizontal de cisaillement entre la plaque d'extrémité (35) et la plaque d'ancrage inférieure ou supérieure (21 , 23) quand la liaison fusible (37) est intacte et quand la liaison fusible (37) est rompue ou plastifiée.

5. - Dispositif selon la revendication 4, caractérisé en ce que la liaison supplémentaire (65) comprend une surface latérale (67) solidaire de ou ménagée sur la plaque d'ancrage inférieure ou supérieure (21 , 23) et une surface complémentaire (69) solidaire de ou ménagée sur la plaque d'extrémité (35), la surface latérale (67) et la surface complémentaire (69) étant en contact l'une contre l'autre et s'étendant parallèlement à la direction verticale.

6. - Dispositif selon la revendication 5, caractérisé en ce que la surface latérale (67) et la surface complémentaire (69) s'étendent selon un contour sensiblement fermé, autour de l'isolateur (25).

7. - Dispositif selon la revendication 5 ou 6, caractérisé en ce que la plaque d'ancrage inférieure ou supérieure (21 , 23) comprend une zone concave (71 ) délimitée par un fond (73) et un bord périphérique (75), la plaque d'extrémité (35) étant engagée dans la zone concave (71 ), le bord périphérique (75) définissant la surface latérale (67).

8.- Dispositif selon la revendication 7, caractérisé en ce que la plaque d'extrémité

(35) est en appui contre le fond (73) et est liée au fond (73) par la liaison fusible (37) lorsque la liaison fusible (37) est intacte.

9. - Dispositif selon l'une quelconque des revendications 7 ou 8, caractérisé en ce que la hauteur de la surface latérale (67) suivant la direction verticale est choisie pour que la plaque d'extrémité (35) ne se désengage pas de la zone concave (71 ) quand il y a décollement entre la plaque d'extrémité (35) et la plaque d'ancrage inférieure (21 ) ou la plaque d'ancrage supérieure (23) lors de l'occurrence d'un séisme de niveau extrême.

10. - Dispositif selon l'une quelconque des revendications 7 à 9, caractérisé en ce que le bord périphérique (75) est rapporté contre le fond (73).

1 1 .- Dispositif selon l'une quelconque des revendications 5 à 10, caractérisé en ce que au moins l'une de la surface latérale (67) et de la surface complémentaire (69) est revêtue d'un revêtement anti-grippage.

12. - Ensemble comprenant :

- des fondations (3) ancrées dans le sol (9) ;

- un réacteur nucléaire (5) pourvu d'un radier (17) ;

- au moins un dispositif d'isolation parasismique (1 ) selon l'une quelconque des revendications précédentes, la plaque d'ancrage inférieure (21 ) étant rigidement fixée aux fondations (3), la plaque d'ancrage supérieure (23) étant rigidement fixée au radier (17).

13. - Ensemble selon la revendication 12, caractérisé en ce que l'ensemble comprend au moins une butée (19) limitant le débattement horizontal du réacteur nucléaire (5).

Description:
Dispositif d'isolation parasismique et ensemble comprenant un réacteur nucléaire et le dispositif d'isolation parasismique

L'invention concerne en général les systèmes d'isolation parasismique destinés à être interposés entre les fondations et une structure telle qu'un immeuble ou un réacteur nucléaire.

Plus précisément, l'invention concerne selon un premier aspect un dispositif d'isolation parasismique destiné à être interposé entre des fondations et une structure (5), le dispositif comprenant :

- une plaque d'ancrage inférieure, destinée à être rigidement fixée aux fondations ; - une plaque d'ancrage supérieure, destinée à être fixée à la structure ;

- un isolateur, interposé verticalement entre les plaques d'ancrages inférieure et supérieure, les plaques d'ancrage inférieure et supérieure étant liées respectivement à des extrémités inférieure et supérieure de l'isolateur, l'isolateur étant dimensionné pour supporter une première tension prédéterminée suivant la direction verticale.

Un dispositif de ce type est connu par exemple de JP 2009 024 753. Il permet de réduire de manière considérable les efforts transmis à la structure en cas de séisme. Ce dispositif comporte notamment un isolateur présentant une grande souplesse et une grande capacité de déformation dans un plan horizontal, tout en étant relativement rigide dans la direction verticale.

En plus de sa fonction d'isolation parasismique, ce dispositif supporte généralement la totalité du poids de la structure, de telle sorte qu'une défaillance de ce dispositif entraînerait la chute de la structure, avec notamment pour les installations contenant des matières nucléaires, des conséquences inacceptables. Il est donc nécessaire de concevoir les dispositifs d'isolation parasismique de telle sorte que ceux-ci fonctionnent de la manière attendue dans les situations considérées pour le dimensionnement normal de ce dispositif, mais également de manière à éviter une défaillance du supportage de la charge verticale en cas de séismes extrêmes de niveaux bien plus élevés que ceux considérés pour le dimensionnement normal. Dans la suite, ces séisme seront dénommés « séismes extrêmes ».

Un mode de défaillance prépondérant des dispositifs d'isolation parasismique du type ci-dessus est le déchirement ou la rupture de l'isolateur sous un chargement combiné de cisaillement et de tension.

Dans ce contexte, l'invention vise à proposer un dispositif d'isolation parasismique permettant de limiter les efforts de tension pouvant transiter par l'isolateur pour des séismes extrêmes. A cette fin, l'invention porte sur un dispositif d'isolation parasismique du type précité caractérisé en ce que le dispositif d'isolation parasismique comprend une plaque d'extrémité rigidement fixée à l'une des extrémité inférieure ou supérieure de l'isolateur, et une liaison fusible liant la plaque d'extrémité à la plaque d'ancrage inférieure ou à la plaque d'ancrage supérieure, la liaison fusible étant choisie de manière à rompre ou plastifier sous l'effet une seconde tension prédéterminée suivant la direction verticale, la seconde tension étant supérieure à la première tension mais inférieure à la tension pouvant mener à une défaillance de l'isolateur.

Le dispositif d'isolation parasismique de l'invention fonctionne sensiblement comme celui de JP 2009 024 753 pour les séismes de niveau inférieur ou égal au niveau maximum considéré pour le dimensionnement normal du dispositif, c'est-à-dire pour ceux générant la première tension prédéterminée dans l'isolateur. Pour ce niveau maximum de séisme, l'isolateur reste lié à la fondation et à la structure. Ceci permet d'une part de respecter les codes de dimensionnement en vigueur, notamment au Japon et en Europe (norme EN 15129). La norme européenne impose notamment un critère de stabilité en roulement que le dispositif de l'invention permet de respecter. Il est à noter qu'un tel critère ne serait pas respecté avec un dispositif d'isolation parasismique ayant des appuis non rigidement liés à la structure, et autorisant un décollement de la structure en cas de réponse verticale importante.

Par ailleurs, le dispositif de l'invention permet de reprendre un moment de basculement de la structure, c'est-à-dire un mouvement de rotation autour d'un axe horizontal. Enfin, le dispositif de l'invention permet de s'assurer de l'absence de décollement de la structure pour le niveau maximum de séisme considéré pour le dimensionnement, et donc de garantir l'absence de choc. De tels chocs se produisent quand la structure revient en position suite à un décollement.

En revanche, en cas de séisme extrême, la liaison fusible va rompre ou plastifier, de telle sorte qu'un décollement est autorisé entre la structure et les fondations. Ainsi, l'isolateur n'est pas détruit ou déchiré et est protégé par la liaison, qui joue le rôle de fusible. Quand la structure revient en position, elle est supportée par le dispositif d'isolation parasismique de manière adéquate, puisque le dispositif d'isolation parasismique est encore apte à reprendre des efforts de compression.

Le dispositif d'isolation parasismique peut encore présenter une ou plusieurs des caractéristiques ci-dessous, considérées individuellement ou selon toutes les combinaisons techniquement possibles :

- la liaison fusible comprend au moins un organe fusible choisi dans le groupe suivant : une vis, une tige, une plaque, un cylindre, un crapaud ; - l'organe fusible est en métal ou en un autre matériau présentant les caractéristiques de rupture ou de plastification requises ;

- le dispositif d'isolation parasismique comprend une liaison supplémentaire de la plaque d'extrémité à la plaque d'ancrage inférieure ou supérieure, adaptée pour transmettre un effort horizontal de cisaillement entre la plaque d'extrémité et la plaque d'ancrage inférieure ou supérieure quand la liaison fusible est intacte et quand la liaison fusible est rompue ou plastifiée ;

- la liaison supplémentaire comprend une surface latérale solidaire de ou ménagée sur la plaque d'ancrage inférieure ou supérieure et une surface complémentaire solidaire de ou ménagée sur la plaque d'extrémité, la surface latérale et la surface complémentaire étant en contact l'une contre l'autre et s'étendant parallèlement à la direction verticale ;

- la surface latérale et la surface complémentaire s'étendent selon un contour sensiblement fermé, autour de l'isolateur ;

- la plaque d'ancrage inférieure ou supérieure comprend une zone concave délimitée par un fond et un bord périphérique, la plaque d'extrémité étant engagée dans la zone concave, le bord périphérique définissant la surface latérale ;

- la plaque d'extrémité est en appui contre le fond et est liée au fond par la liaison fusible lorsque la liaison fusible est intacte ;

- la hauteur de la surface latérale suivant la direction verticale est choisie pour que la plaque d'extrémité ne se désengage pas de la zone concave quand il y a décollement entre la plaque d'extrémité et la plaque d'ancrage inférieure ou la plaque d'ancrage supérieure lors de l'occurrence d'un séisme de niveau extrême ;

- le bord périphérique est rapporté contre le fond ;

- au moins l'une de la surface latérale et de la surface complémentaire est revêtue d'un revêtement anti-grippage.

Selon un second aspect, l'invention porte sur un ensemble comprenant :

- des fondations ancrées dans le sol ;

- un réacteur nucléaire pourvu d'un radier ;

- au moins un dispositif d'isolation parasismique tel que décrit ci-dessus, la plaque d'ancrage inférieure étant rigidement fixée aux fondations, la plaque d'ancrage supérieure étant rigidement fixée au radier.

L'ensemble peut en outre présenter au moins une butée limitant le débattement horizontal du réacteur nucléaire.

D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront de la description détaillée qui en est donnée ci-dessous, à titre indicatif et nullement limitatif, en référence aux figures annexées, parmi lesquelles : - la figure 1 est une représentation schématique d'un réacteur nucléaire reposant sur des fondations par l'intermédiaire de dispositifs d'isolation conformes à l'invention ;

- la figure 2 est une représentation schématique simplifiée d'un des dispositifs d'isolation parasismique de la figure 1 , au repos ;

- la figure 3 est une vue similaire à celle de la figure 2, et montre le fonctionnement du dispositif d'isolation parasismique en cas de séisme extrême ;

- les figures 4 à 6 représentent différentes variantes d'organes fusibles ; et

- les figures 7 et 8 représentent des variantes de réalisation de l'invention.

Comme le montre la figure 1 , le dispositif d'isolation parasismique 1 est destiné à être interposé entre des fondations 3 et une structure 5. Le dispositif 1 est destiné, en cas de séisme, à réduire les efforts transmis par le sol à la structure.

Dans l'exemple représenté, les fondations 3 sont disposées dans une excavation

7, creusée dans le sol 9. Plus particulièrement, les fondations 3 comportent une dalle 1 1 reposant sur le fond de l'excavation 7 et une pluralité de piliers 13 faisant saillie verticalement à partir de la dalle 1 1 . Les piliers sont disposés à distance les uns des autres.

Les fondations 3 comportent encore des murs de soutènement 15, disposés contre les parois de l'excavation 7.

La structure 5 comporte quant à elle en partie inférieure un radier 17.

Dans l'exemple représenté, un dispositif d'isolation parasismique 1 est interposé verticalement entre la surface supérieure de chacun des piliers 13 et le radier 17.

Ainsi, la structure 5 repose exclusivement sur les piliers 13, les dispositifs d'isolation parasismique 1 reprenant ensemble la totalité du poids de la structure.

Par ailleurs, il apparaît clairement sur la figure 1 des butées 19, limitant le débattement horizontal de la structure 5.

Dans l'exemple représenté, les butées 19 sont portées par les murs de soutènement 15. Elles sont disposées verticalement au niveau du radier 17.

La structure 5, dans l'exemple représenté, est un réacteur nucléaire. En variante, la structure 5 est un autre bâtiment, par exemple un bâtiment abritant des turbines, une usine, ou une tour, ou encore tout autre type de bâtiment.

Il est à noter que les fondations 3 en variante présentent une structure différente de celle représentée sur la figure 1 . Notamment, le radier 17 peut reposer non pas sur des piliers 13 mais sur un ou plusieurs massifs, voire même directement sur la dalle 1 1 .

Le dispositif d'isolation parasismique 1 est représenté de manière plus détaillée sur la figure 2. Il comprend : - une plaque d'ancrage inférieure 21 , destinée à être rigidement fixée aux fondations 3 ;

- une plaque d'ancrage supérieure 23, destinée à être fixée à la structure 5 ;

- un isolateur 25, interposé verticalement entre les plaques d'ancrage inférieure et supérieure 21 , 23, les plaques d'ancrage inférieure et supérieure 21 , 23 étant liées respectivement à des extrémités inférieure et supérieure de l'isolateur 25.

La plaque d'ancrage inférieure 21 est typiquement une plaque métallique en acier.

Elle est, dans l'exemple représenté, rigidement fixée aux fondations 3 par des organes mécaniques 27, tels que des chevilles, des tiges d'ancrage, des tirants ou tout autre organe adapté.

De même, la plaque d'ancrage supérieure 23 est typiquement une plaque métallique en acier, rigidement fixée à la structure 5 par des organes mécaniques 29, par exemple des chevilles, des tiges d'ancrage, des tirants ou tout autre organe adapté.

L'isolateur 25 est, dans l'exemple représenté, un organe en élastomère fretté. Cet organe comporte par exemple une pluralité de couches 31 en élastomère, et une pluralité de plaques métalliques 33 interposées entre les couches d'élastomère 31 . Les couches 31 et les plaques 33 sont d'orientation horizontale, sont empilées les unes sur les autres et sont typiquement solidarisées par un processus de vulcanisation. Ainsi, l'isolateur 25 présente une grande souplesse et une grande capacité de déformation sous l'effet d'une sollicitation dans un plan horizontal. Ces sollicitations seront appelées efforts de cisaillement dans la description qui va suivre.

En revanche, l'isolateur 25 est relativement rigide suivant la direction verticale. La direction verticale est sensiblement perpendiculaire aux couches 31 , aux plaques 33, et aux plaques d'ancrage 21 et 23.

L'isolateur, en variante, présente toute autre constitution adaptée pour conférer une grande capacité de déformation sous l'effet d'un effort de cisaillement et, en revanche, une relative rigidité suivant la direction verticale.

Selon l'invention, le dispositif d'isolation parasismique 1 comprend une plaque d'extrémité 35 rigidement fixée à une extrémité supérieure de l'isolateur 25, et une liaison fusible 37 liant la plaque d'extrémité 35 à la plaque d'ancrage supérieure 23.

Il est à noter que, sous une sollicitation en tension, la plaque d'extrémité 35 et la plaque d'ancrage supérieure 23 sont rigidement fixées l'une à l'autre dans la direction verticale seulement par la liaison fusible. En l'absence de liaison fusible, la plaque 35 est susceptible de débattre par rapport à la plaque d'ancrage supérieure 23 suivant la direction verticale. Typiquement, la plaque d'extrémité 35 est une plaque métallique, d'orientation horizontale. Elle est typiquement fixée par adhérisation à l'isolateur 25. Plus précisément, elle est rigidement fixée à la couche 31 ou à la plaque 33 située le plus haut dans l'empilement constituant l'isolateur 25.

Dans ce cas, la plaque d'ancrage inférieure 21 est rigidement fixée à une extrémité inférieure de l'isolateur 25. Elle est par exemple fixée par adhérisation. Typiquement, elle est fixée à la couche 31 ou à la plaque 33 située le plus bas dans l'empilement constituant l'isolateur 25.

L'isolateur 25 est dimensionné pour présenter des marges par rapport au niveau maximum de séisme considéré pour le dimensionnement. Ce séisme se traduit par un effort de cisaillement prédéterminé à transmettre depuis la plaque d'ancrage inférieure 21 jusqu'à la plaque d'ancrage supérieure 23 et à la structure 5, à travers l'isolateur 25. Ce niveau de séisme se traduit également par une première tension prédéterminée suivant la direction verticale, à transmettre depuis la plaque d'ancrage inférieure 21 jusqu'à la plaque d'ancrage supérieure 23, à travers l'isolateur 25. Cette première tension prédéterminée correspond à un effort de traction verticale. L'isolateur 25 est conçu pour pouvoir transmettre cette première tension prédéterminée, sans dégradation.

L'isolateur 25 est conçu avec une marge de sécurité par rapport à la première tension prédéterminée, de telle sorte qu'il peut transmettre des efforts supérieurs à la première tension prédéterminée, sans dégradation, comme on le verra plus loin. La première tension prédéterminée ne correspond donc pas à la tension verticale maximum susceptible d'être transmise par l'isolateur 25 avant rupture ou dégradation majeure.

La liaison fusible 37 est choisie de manière à se rompre, ou à plastifier, sous l'effet d'une seconde tension prédéterminée suivant la direction verticale, la seconde tension étant supérieure à la première tension, de manière à garantir largement l'absence de rupture du dispositif fusible pour le niveau maximum de séisme de dimensionnement.

Plus précisément, la seconde tension prédéterminée est comprise entre la première tension prédéterminée et la tension maximale suivant la direction verticale susceptible d'être transmise par l'isolateur 25 sans dégradation de celui-ci.

Ainsi, la liaison fusible joue un rôle de protection vis-à-vis de l'isolateur 25 sous un niveau de séisme extrême. Dès que la tension verticale appliquée à l'isolateur dépasse le niveau pour lequel l'isolateur est dimensionné, c'est-à-dire la première tension prédéterminée plus une marge, la liaison fusible va se rompre ou plastifier, de telle sorte que la plaque d'extrémité 35 devient libre par rapport à la plaque d'ancrage supérieure 23 dans la direction verticale. Cette rupture, ou cette plastification, intervient en tout état de cause avant qu'un niveau de tension verticale entraînant la rupture ou l'endommagement de l'isolateur soit appliqué à celui-ci.

Les liaisons entre la plaque d'ancrage inférieure 21 et l'isolateur 25, entre la plaque d'ancrage inférieure 21 et les fondations 3, entre la plaque d'extrémité 35 et l'isolateur 25, et entre la plaque d'ancrage supérieure 23 et la structure 5, sont toutes plus résistantes à une tension verticale que la liaison fusible 37.

Dans l'exemple représenté sur la figure 2, la liaison fusible 37 comprend au moins un organe fusible 39, de préférence une pluralité d'organes fusibles. Chaque organe fusible 39 lie la plaque d'extrémité 35 à la plaque d'ancrage supérieure 23, et est choisi de manière à se rompre ou à plastifier sous l'effet d'une tension verticale prédéterminée. Ensemble, les organes fusibles 39 constituent la liaison fusible 37.

On entend ici par rompre le fait que l'organe fusible 39 se sépare en au moins deux morceaux complètement indépendants l'un de l'autre, sans plus de liaison physique entre les morceaux.

On entend par plastification le fait que l'organe fusible se déforme par allongement, sans rupture de l'organe physique en deux morceaux indépendants l'un de l'autre. L'allongement du ou des organes fusibles permet un déplacement vertical de la plaque d'extrémité 35 par rapport à la plaque d'ancrage supérieur 23, notamment un décollement. L'allongement est une déformation plastique.

Dans l'exemple représenté sur la figure 2, chaque organe fusible 39 est une vis.

Dans ce cas, la plaque d'extrémité 35 comporte pour chaque organe fusible 39 un orifice traversant 41 , traversant la plaque 35 dans toute son épaisseur. La vis comporte une tête 43, et une tige 45 de section inférieure à la section de l'orifice 41 . La tête 43 présente une section horizontale supérieure à celle de l'orifice 41 , et est en appui contre une grande face inférieure 47 de la plaque d'extrémité 35.

Il est à noter que, dans un plan horizontal, la section droite de la plaque 35 est plus grande que la section droite de l'isolateur 25, de telle sorte que la plaque 35 présente une partie annulaire faisant saillie transversalement au-delà de l'isolateur 25. Les orifices 41 sont ménagés dans ladite partie annulaire.

Une extrémité 49 de la tige 45 est engagée dans un orifice 51 de la plaque d'ancrage supérieure 23. Elle est rigidement fixée dans l'orifice 51 . Par exemple, l'extrémité 49 est filetée et l'orifice 51 porte un taraudage interne coopérant avec le filetage externe de l'extrémité 49. La vis comporte encore une zone de faiblesse 53, qui est ménagée ici dans un tronçon de la tige 45 engagée dans l'orifice 41 . La zone de faiblesse 53 est par exemple un tronçon de diamètre réduit de la tige 45.

Ainsi, quand la seconde tension prédéterminée est appliquée à la liaison fusible, chacun des organes fusibles 39 va se rompre ou plastifier au niveau de la zone de faiblesse 53, autorisant ainsi un décollement de la plaque d'extrémité 35 par rapport à la plaque d'ancrage supérieure 23.

En variante, l'organe fusible n'est pas une vis, mais est une tige 55 (figure 4), une plaque 57 (figure 5), un cylindre ou un crapaud 59 (figure 6).

L'organe fusible pourrait encore être tout autre organe mécanique adapté.

La tige 55 comporte une extrémité rigidement fixée à la plaque d'ancrage supérieure 23, une autre extrémité rigidement fixée à la plaque d'extrémité 35, la zone de faiblesse 53 étant réalisée entre les deux extrémités. La tige peut avoir toutes sortes de sections horizontales : circulaire, carrée, rectangulaire, etc.

Sur la figure 5, la plaque 57 est agencée sensiblement comme la tige 55 de la figure 4. Une partie supérieure de la plaque 57 est rigidement fixée à la plaque d'ancrage supérieure 23, et une partie inférieure de la plaque 57 est rigidement fixée à la plaque d'extrémité 35. La zone de faiblesse 53 est réalisée entre les parties supérieure et inférieure.

Le crapaud 59 illustré sur la figure 6 est du type utilisé pour la fixation de rails sur une traverse de chemin de fer. Il comporte un fer plié 60, dont une première partie d'extrémité 61 est rigidement fixée à la plaque d'ancrage supérieure 23. Il comporte une seconde partie d'extrémité 63 rigidement fixée à la plaque d'extrémité, et plus précisément plaquée contre la face inférieure 47 de la plaque d'extrémité 35, et rigidement fixée à cette grande face inférieure 47. La zone de faiblesse 53 est ménagée dans le fer entre les première et seconde parties d'extrémité 61 et 63.

L'organe fusible est en métal, acier, plomb ou autre ou en un matériau élastique présentant les caractéristiques de rupture ou de plastification requises.

Le dispositif d'isolation parasismique 1 comprend encore une liaison supplémentaire 65 de la plaque d'extrémité 35 à la plaque d'extrémité supérieure 23. La liaison supplémentaire 65 est adaptée pour transmettre un effort horizontal de cisaillement entre la plaque d'extrémité 35 et la plaque d'ancrage 23. Plus précisément, elle est prévue et adaptée pour transmettre ledit effort de cisaillement à la fois quand la liaison fusible 37 est intacte et quand la liaison fusible 37 est rompue ou plastifiée.

Dans le mode de réalisation représenté sur la figure 2, la liaison supplémentaire

65 comprend une surface latérale 67 ménagée sur la plaque d'ancrage supérieure 23, et une surface complémentaire 69 ménagée sur la plaque d'extrémité 35, la surface latérale 67 et la surface complémentaire 69 étant en contact l'une contre l'autre et s'étendant parallèlement à la direction verticale.

Typiquement, la surface latérale 67 et la surface complémentaire 69 s'étendent selon un contour sensiblement fermé, autour de l'isolateur 25. Le contour est typiquement entièrement fermé, ou en variante présente des interruptions.

Dans l'exemple représenté sur la figure 2, la plaque d'ancrage supérieure 23 comprend une zone concave 71 . La zone concave 71 est creusée dans une grande face de la plaque d'ancrage supérieure 23 tournée vers le bas. Elle est délimitée par un fond 73 et un bord périphérique 74 faisant saillie vers le bas par rapport au fond 73. Elle est ouverte vers le bas. On entend ici par zone concave une zone en creux. Elle est susceptible de présenter toute sorte de forme délimitée par des faces planes ou courbes, par exemple parallélépipédique.

La surface du bord périphérique 74 tournée vers l'intérieur de la zone concave définit la surface latérale 67.

La plaque d'extrémité 35 est engagée dans la zone concave 71 .

Elle est en appui par une grande face supérieure contre le fond 73, et est typiquement liée au fond 73 par la liaison fusible 37.

Typiquement, considérée perpendiculairement à la direction verticale, la section de la plaque d'extrémité 35 est complémentaire de celle de la zone concave 71 .

Dans l'exemple représenté, la surface complémentaire 69 correspond à la tranche de la plaque d'extrémité 35.

La liaison supplémentaire pourrait être agencée de manière différente, comme représenté sur la figure 7. Par exemple, le bord périphérique 74 est défini par un anneau 75 rapporté sur le fond 73 de la plaque d'ancrage supérieure 23. Par exemple, les organes de fixation 29 sont solidaires de l'anneau, et traversent le bord 73 de la plaque d'ancrage supérieure 23 en passant dans des trous 76. Ainsi, le fond de la plaque d'ancrage supérieure 23 est plaqué contre la structure 5 par l'anneau 75. De préférence le bord 73 et l'anneau 75 sont intégrés dans une réservation 78 creusée dans la structure 5. La réservation 78, perpendiculairement à la direction verticale, présente une section interne complémentaire de la section externe du fond 73 et de l'anneau 75.

De manière à faciliter le mouvement de la plaque d'extrémité 35 par rapport à la plaque d'ancrage supérieure 23, au moins l'une de la surface latérale 67 et de la surface complémentaire 69 peut être revêtue d'un revêtement anti grippage. De préférence, les deux surfaces sont revêtues d'un revêtement anti grippage. Ce revêtement est par exemple en PTFE, ou est un revêtement zingué, ou est un revêtement anti grippage typiquement utilisé en boulonnerie.

La figure 3 illustre la situation du dispositif d'isolation parasismique, quand celui-ci est chargé par des sollicitations de tension et de cisaillement, résultant d'un séisme extrême. Notamment, ce séisme est tel que le dispositif d'isolation parasismique 1 est soumis à une tension supérieure à la première tension plus la marge de dimensionnement, ce qui a pour effet de provoquer la rupture de la liaison fusible 37, comme illustré.

On voit que du fait de l'effort de cisaillement, la structure 5, avec la plaque d'ancrage supérieure 23 et la plaque d'extrémité 35, est décalée horizontalement par rapport à la plaque d'ancrage inférieure 21 . Sur la figure 3, la plaque d'ancrage supérieure 23 et la plaque d'extrémité 35 sont décalées vers la droite.

Ce mouvement s'accompagne d'une distorsion des couches 31 , l'isolateur adoptant une forme oblique.

Par ailleurs, du fait que la liaison fusible 37 est rompue, la plaque d'ancrage supérieure 23 a un degré de liberté suivant la direction verticale par rapport à la plaque d'extrémité 35. La plaque d'ancrage supérieure 23 peut en effet se décoller de la plaque d'extrémité 35 lors d'un mouvement localement vertical montant de la structure 5 par rapport à la fondation 3. Il se crée donc un interstice 77 entre le fond 73 de la plaque d'ancrage et la plaque d'extrémité 35.

De manière à ce que la liaison supplémentaire 65 continue à assurer la transmission des efforts de cisaillement quand la liaison fusible 37 est rompue ou plastifiée et qu'il se produit un décollement, la hauteur de la surface latérale 67 est choisie pour que la plaque d'extrémité 35 ne se désengage pas de la zone concave 71 sous une sollicitation par un séisme de niveau extrême.

En d'autres termes, on choisit la hauteur de la surface latérale 67 suffisamment grande pour que le décollement de la plaque d'ancrage supérieure 23 ne soit jamais suffisant, en cas de séisme extrême, pour que la plaque d'extrémité 35 puisse quitter la zone concave 71 .

II est à noter que l'effort de cisaillement auquel le dispositif d'isolation parasismique 1 est soumis peut être limité par la mise en place des butées 19. En effet, ces butées 19 limitent le déplacement de la structure 5 dans un plan horizontal, et limitent donc le déplacement de la plaque d'ancrage supérieure 23 et de la plaque d'extrémité 35 horizontalement par rapport à la plaque d'ancrage inférieure 21 . Ainsi, même en cas de séisme extrême, le dispositif d'isolation parasismique 1 est soumis à une tension limitée, du fait de l'existence de la liaison fusible 37, et à un effort de cisaillement limité, du fait de l'existence des butées 19.

Bien entendu, la liaison fusible 37 peut être mise en œuvre même si le dispositif d'isolation parasismique ne comporte pas la liaison supplémentaire 65.

Une variante de réalisation du dispositif d'isolation parasismique 1 va maintenant être décrite, en référence à la figure 8. Seuls les points par lesquels cette variante se distingue de celle des figures 1 à 3 seront détaillés ci-dessous. Les éléments identiques ou assurant la même fonction seront désignés par les mêmes références que dans la variante de réalisation des figures 1 à 3.

Dans la variante de réalisation de la figure 8, la liaison fusible 37 assure la fonction de la liaison supplémentaire 65, à savoir transmettre l'effort de cisaillement entre la plaque d'extrémité 35 et la plaque d'ancrage supérieure 23, à la fois quand la liaison fusible 37 est intacte et quand la liaison fusible 37 est rompue ou plastifiée.

Dans la variante de réalisation des figures 1 à 3, la liaison supplémentaire 65 est assurée par des éléments distincts de ceux assurant la liaison fusible 37.

Dans l'exemple de réalisation de la figure 8, la liaison fusible 37 comporte une pluralité d'organes fusibles 79 similaires aux vis représentées sur la figure 2, mais légèrement différents toutefois.

Chaque organe 79 comporte, comme décrit précédemment, une tête 81 et une tige 83. La tête 81 est plaquée sous et contre la grande face inférieure 47 de la plaque d'extrémité 35. La tige 83 présente une partie d'extrémité 85, située à l'opposé de la tête 81 , qui est rigidement fixée à la plaque d'ancrage supérieure 23. La tige comporte encore un tronçon intermédiaire 87, raccordant la partie d'extrémité 85 à la tête 81 , engagé dans l'orifice 41 de la plaque d'extrémité. La surface externe du tronçon intermédiaire 87 est lisse, et ne porte donc pas de filetage externe. Le tronçon intermédiaire 87 présente une section externe complémentaire de la section interne de l'orifice 41 , considéré perpendiculairement à la direction verticale. En d'autres termes, la surface externe du tronçon intermédiaire 87 est plaquée contre la surface interne de l'orifice 41 .

L'organe 79 comporte une zone de faiblesse 89, à la jonction entre la tige 83 et la tête 81 .

Par ailleurs, la plaque d'ancrage supérieure 23 ne comporte pas la zone concave 71 . La plaque d'extrémité 35 repose donc contre une zone plane de la grande face inférieure de la plaque d'ancrage supérieure. Ainsi, la surface latérale 67 dans l'exemple de la figure 8 correspond à l'ensemble des surfaces internes des orifices 41 , et la surface complémentaire 69 correspond à l'ensemble des surfaces externes des tronçons intermédiaires 87.

Quand la liaison fusible 37 est intacte, l'effort de cisaillement est transmis entre la plaque d'ancrage supérieure 23 et la plaque d'extrémité 35 à travers les organes fusibles 79, et plus précisément par les surfaces internes des orifices 41 qui sont en contact avec les surfaces externes des tronçons intermédiaires 87.

La rupture ou la plastification de la liaison fusible 37 est provoquée par la déformation ou la rupture de la zone de faiblesse 89, pour les organes 79. Typiquement, la tête 81 se détache de la tige 83. La tige 83 reste fixée à la plaque d'ancrage supérieure 23, et reste engagée par son tronçon intermédiaire 87 dans l'orifice 41 . La plaque d'extrémité 35 peut coulisser le long de la tige 83, suivant une direction verticale, du fait que la tête est séparée de la tige, ou du fait que la zone de faiblesse 89 a été déformée. En revanche, du fait que les tiges 83 ne sont pas désengagées des orifices 41 , les efforts de cisaillement continuent à être transmis entre la plaque d'extrémité 35 et la plaque d'ancrage supérieure 23. La hauteur de la plaque d'extrémité 35 est choisie suffisamment importante pour que les tiges 83 ne soient jamais désengagées en cas de séisme extrême.

Dans la description qui a été donnée de l'invention, il a été mentionné que la plaque d'extrémité 35 est rigidement fixée à l'extrémité supérieure de l'isolateur 25, et que la liaison fusible 37 lie la plaque d'extrémité 35 à la plaque d'ancrage supérieure 23 du dispositif. Selon une alternative non représentée, la plaque d'extrémité 35 est fixée à une extrémité inférieure de l'isolateur 25, et la liaison fusible 37 lie la plaque d'extrémité 35 à la plaque d'ancrage inférieure 21 . De même, la liaison supplémentaire 65 lie la plaque d'extrémité 35 à la plaque d'ancrage inférieure 21 , et est adaptée pour transmettre l'effort de cisaillement entre la plaque d'extrémité 35 et la plaque d'ancrage inférieure 21 .

En revanche, la liaison fusible et la liaison supplémentaire sont du même type que décrit ci-dessus, y compris toutes les variantes envisagées.