La présente invention a pour objet une table de pressage pour assemblage d'éléments en bois.

Elle est destinée à la fabrication de divers types d'assemblages tels qu'éléments de charpente, et en particulier des fermes préfabriquées de dimensions limitées connues sous le nom de fermettes, et très largement utilisées en construction traditionnelle pour le soutien des toitures inclinées.

Les fermettes sont réalisées par l'assemblage en triangle, sur une table de pressage, de deux arbalétriers et d'un entrait renforcés par des pièces de triangulation judicieusement disposées. Les constituants de la fermettes sont disposés sur la ^" table de pressage et généralement maintenus par des galets coulissants dans des rainures transversales prévues à cet effet sur le plateau de la table, et bloqués par vissage. Des "connecteurs" constitués de plaques métalliques à griffes sont alors enfoncés aux points de jonction à l'aide de vérins mobiles portés par un chariot coulissant longitudinalement au-dessus de la table.

Le plus souvent les réglages et le calage des fermettes, ainsi que la commande du pressage par vérins se font à la main. Les bois sont positionnés sur la table, et la fermette est emprisonnée par les galets de réglage qui sont mis en place manuellement. Lorsque les réglages sont terminés, les connecteurs sont préenfoncés avec un marteau, puis l'opérateur positionne le chariot de la presse, puis les vérins au-dessus des connecteurs et actionne une manette permettant le pressage par descente desdits vérins. L'inconvénient est que

1'ensemble des opérations de réglages étant manuelles, le temps nécessaire est de l'ordre de 20 minutes par série de fermettes. D'autre part, le matériel utilisé (galets, rails) est endommagé rapidement. Le brevet français N° FR 92 08 560 déposé par

MM. DEBANNE ET PORTALIER décrit un dispositif permettant d'effectuer automatiquement la mise en position des galets et de réduire ainsi considérablement la durée de réglage de ces derniers et par conséquent le temps de fabrication. Ce système est constitué par un rail parpendiculaire à l'axe longitudinal de la table de pressage monté sur le chariot mobile et sur lequel coulisse une unité motorisée comportant un mandrin apte à se positionner sur les galets de calage et à débloquer ces derniers, à les positionner puis à les bloquer à nouveau, l'ensemble des mouvements du chariot mobile, de l'unité motorisée et des vérins de pressage étant automatisés grâce à un ensemble informatique recevant des données élaborées au moyen d'un logiciel développé pour cet usage.

Cet équipement présente l'inconvénient de nécessiter une table d'un type bien déterminé, équipée de rainures usinées dans le plateau, ce qui rend son coût de fabrication élevé. En outre, le positionnement du mandrin au-dessus d'un galet demande une très grande précision, qui ne peut être obtenue qu'en ralentissant fortement les mouvements horizontaux du mandrin. Enfin le déplacement longitudinal d'un galet doit se faire en trois temps pour aller tout d'abord à l'extrémité de la rainure transvesale dans laquelle il se trouve initialement, puis longer une rainure longitudinale située en bordure de la table, puis enfin emprunter une nouvelle rainure transversale. En cas de déréglage, les risques de détérioration des galets, des rainures ou du mandrin sont importants.

La présente invention a pour but de remédier à ces inconvénients. En effet, elle permet d'utiliser une table de type quelconque, autorise des déplacements sans contrainte des galets sur toute la surface du plateau et minimise les conséquences de défaillances éventuelles du mandrin ou du système informatique.

Elle est remarquable en ce qu'elle utilise pour le maintien des pièces à assembler des butées constituées de blocs cylindriques équipés en partie inférieure de pointes remplaçables destinées à s'enfoncer dans un plateau de bois recouvrant la table de pressage, ces butées étant mises en place au moyen d'un mandrin mobile consistant en un corps cylindrique creux pourvu sur sa face interne d'ergots pouvant coulisser dans des rainures en "L" prévues à la périphérie desdites butées et agencées de manière à ce que celles-ci puissent être libérées ou rendues solidaires du mandrin en faisant effectuer à ce dernier une rotation d'une fraction de tour dans un sens ou dans 1'autre.

Sur les dessins schématiques annexés, donnés à titre d'exemple non limitatif d'une des formes de réalisation de l'objet de l'invention: la figure 1 représente une table de pressage vue de dessus, avec une fermette en place, la figure 2 montre ladite table vue en bout, suivant la flèche A de la figure 1, la figure 3 est une vue en perspective d'une butée de maintien et la figure 4 est une coupe axiale verticale partielle du mandrin portant une butée de maintien.

Le dispositif, figures 1 à 4, est constitué d'une table de pressage 1 comportant un chariot mobile 3 formant un portique perpendiculaire à ladite table et se déplaçant longitudinalement au-dessus de cette dernière.

Le plateau 2 de la table de pressage 1 est en bois,sans rainures, et peut consister par exemple en une plaque de bois massif, de contreplaqué ou d'aggloméré recouvrant toute la surface d'une table métallique. Des butées 4 de maintien des pièces à assembler peuvent être fixées en position grâce à des pointes 5 disposées à leur partie inférieure et s'enfonçant dans le bois du plateau.

Le chariot mobile 3 comporte un ou plusieurs vérins 6 dont l'un au moins peut se mouvoir transversalement à l'axe longitudinal de la table 1. Le rôle de ces vérins est d'exercer une forte pression de haut en bas en direction du plateau 2.

Les déplacements du chariot 3 et du ou des vérins 6 sont motorisés et habituellement pilotés à vue à l'aide d'un poste de commande attenant au chariot.

Après positionnement des butées 4 de maintien, les pièces constitutives des fermettes 7 sont disposées sur le plateau 2, les connecteurs 8 sont pré-enfoncés manuellement, puis le chariot mobile 3 et un vérin 6 sont déplacés successivement au-dessus de chaque connecteur avant d'actionner ledit vérin pour un serrage définitif.

Dans le but d'automatiser ces opérations et de les piloter par programme informatique, le chariot mobile 3 est équipé latéralement d'un rail 9 perpendiculaire à l'axe de la table de pressage 1, sur lequel coulisse une unité motorisée 10 pouvant être positionnée au-dessus de n'importe quel point du plateau 2.

L'unité motorisée 10 comporte d'une part un générateur d'impulsions asservi à ses déplacements le long du rail 9 et d'autre part un mandrin 11 rotatif et

mobile verticalement, constitué d'un corps cylindrique creux équipé d'un ou plusieurs ergots 12 sur sa face interne. Ce ou ces ergots sont disposés de manière à pouvoir coulisser dans des rainures 13 en "L" prévues à la périphérie des butées 4 de maintien de manière à ce qu'une rotation dans un sens du mandrin permette de le solidariser avec une butée pour l'extraire, la déplacer et l'enfoncer à nouveau dans le plateau 2, une rotation en sens inverse permettant alors de libérer le mandrin. Le système permettant le maintien des butées sur le mandrin ou leur libération peut consister en tout autre mécanisme adéquat pouvant être commandé électriquement, par exemple des griffes rétractables combinées avec une rainure annulaire des butées, ou encore un électro-aimant incorporé au mandrin.

Chaque butée 4 de maintien comportera deux, trois ou quatre pointes 5. Ces dernières sont fixées grâce à un filetage 14 permettant de les remplacer en cas de nécessité.

Un capteur de position 15 est monté sur le chariot mobile 3 permettant de connaître à tout moment son emplacement exact.

Le plateau 2 peut ainsi être assimilé à un système X-Y dans lequel la position de l'unité motorisée 10 ou d'un vérin 6 peut être représentée à tout moment par des nombres mémorisés et modifiés en fonction des impulsions générées par les capteurs de position.

Les mouvements de l'unité motorisée 10 et des vérins 6 sont pilotés par un ensemble électronique 16 pouvant par exemple être installé dans une armoire montée sur le chariot mobile 3. Les données relative aux positions des butées 4 et des connecteurs 8 pour une série déterminée de fermettes 7 identiques sont élaborées sur un ordinateur courant, grâce à un logiciel ad hoc, et

transmises par un moyen approprié tel que câble ou disquette à l'ensemble électronique 16. La position de chaque butée 4 de maintien est mémorisée après tout mouvement, ce qui permettra de le retrouver et de déterminer le déplacement à effectuer pour un nouveau réglage ultérieur.

Les coordonées élaborées par le programme informatique pour une fermette donnée peuvent avantageusement être utilisées de la même manière pour piloter et automatiser une unité de sciage découpant les pièces constitutives. Il est également possible d'envisager le pilotage de robots assurant les déplacements des divers éléments et en particulier leur mise en place sur le plateau 2 de la table de pressage 1.

Le mandrin 11 peut avantageusement comporter un palpeur mesurant les efforts radiaux qu'il subit et provoquant son immobilisation et la mise en place d'une butée 4 si une valeur prédéterminée est dépassée, ce qui se produit lorsque ladite butée rencontre une pièce à assembler préalablement disposée sur la table de pressage 1. Cette disposition permet un pilotage semi-automatique des mouvements du mandrin destiné en particulier à la réalisation de petites quantités d'assemblages non standards ne justifiant pas la saisie des paramètres informatiques nécessaires à un pilotage entièrement automatique.

Le positionnement des divers éléments constitutifs donne à l'objet de l'invention un maximum d'effets utiles qui n'avaient pas été, à ce jour, obtenus par des dispositifs similaires.