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Title:
PROCESS FOR THE HYDROMETALLURGICAL TREATMENT OF A LATERITIC NICKEL/COBALT ORE AND PROCESS FOR PRODUCING NICKEL AND/OR COBALT INTERMEDIATE CONCENTRATES OR COMMERCIAL PRODUCTS USING IT
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2008/029009
Kind Code:
A1
Abstract:
Process for the treatment of a lateritic nickel/cobalt ore consisting of a mixture (2) of limonite and saprolite, characterized in that: the mixture (2) in the presence of an iron-precipitating agent is made into a pulp (1), having a solids content of between 10 and 40% by weight; the pulp undergoes a leaching operation (4) with sulphuric acid (5), at a temperature between 70°C and the boiling point and at atmospheric pressure; and a solid-liquid separation (8) is carried out so as to obtain an iron-containing solid residue (9) and a solution containing nickel and cobalt ions. Process for producing nickel and/or cobalt intermediate concentrates or commercial products using the above process.

Inventors:
AGIN JEROME (FR)
LE QUESNE YVES (FR)
BERTHOMIEU BERTRAND (FR)
Application Number:
PCT/FR2007/001389
Publication Date:
March 13, 2008
Filing Date:
August 22, 2007
Export Citation:
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Assignee:
ERAMET (FR)
AGIN JEROME (FR)
LE QUESNE YVES (FR)
BERTHOMIEU BERTRAND (FR)
International Classes:
C22B23/00
Domestic Patent References:
WO2001032943A22001-05-10
WO2001032944A12001-05-10
WO2003093517A12003-11-13
Foreign References:
US4541868A1985-09-17
FR2459295A11981-01-09
US6379637B12002-04-30
Other References:
STOPIC S ET AL: "SULPHURIC ACID LEACHING OF THE SERBIAN NICKEL LATERITIC ORE SCHWEFELSAURE LAUGUNG SERBISCHER NICKELLATERITERZE LIXIVIATION SULFURIQUE DES MINERAIS LATERITIQUES DE NICKEL", ERZMETALL, GMBD - MEDIENVERLAG, CLAUSTHAL-ZELLERFELD, DE, vol. 56, no. 4, 2003, pages 204 - 209, XP001162519, ISSN: 0044-2658
AGATZINI-LEONARDOU S ET AL: "Beneficiation of a Greek serpentinic nickeliferous ore Part II. Sulphuric acid heap and agitation leaching", HYDROMETALLURGY, ELSEVIER SCIENTIFIC PUBLISHING CY. AMSTERDAM, NL, vol. 74, no. 3-4, October 2004 (2004-10-01), pages 267 - 275, XP004572058, ISSN: 0304-386X
"NICKEL LATERITES: TO SQUEEZE OR NOT TO SQUEEZE?", MINING JOURNAL, MINING JOURNAL LTD. LONDON, GB, vol. 338, 2002, pages 7, XP001245698
Attorney, Agent or Firm:
NEYRET, Daniel et al. (2 Place d'Estienne d'Orves, Paris Cedex 09, FR)
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Claims:

REVENDICATIONS

1. Procédé de traitement hydrométallurgique d'un minerai de nickel et de cobalt de type latéritique constitué par un mélange (2) de limonite et de saprolite, caractérisé en ce que : - on met en pulpe (1) le mélange (2) de limonite et de saprolite en présence d'un agent précipitant le fer, pour former une pulpe initiale, avec un taux de matières solides compris entre 10 et 40% en poids, de préférence entre 20 et 30% .

- on réalise une lixiviation (4) de la pulpe initiale de limonite et de saprolite avec de l'acide sulfurique (5), à une température comprise entre 7O 0 C et le point d'ébullition de la solution, de préférence entre 9O 0 C et l'ébullition, à pression atmosphérique ;

- on réalise optionnellement une neutralisation (7) de la pulpe issue de la lixiviation (4), de manière à obtenir un pH compris entre 2 et 3 ; - et on réalise une séparation solide - liquide (8) sur ladite pulpe, de préférence par décantation et lavage à contre-courant ou filtration, de manière à obtenir un résidu solide (9) contenant du fer principalement à l'état de jarosite, et une solution contenant des ions nickel et cobalt.

2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le ratio saprolite/limonite du mélange (2) est compris entre 0,5 et 3.

3. Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que le temps de séjour de la pulpe lors de la lixiviation (4) à l'acide sulfurique est compris entre 1 et 24h, de préférence 6 à 12h.

4. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que la quantité d'acide sulfurique (5) ajoutée lors de la lixiviation de la pulpe est telle que Ia concentration de la pulpe en acide sulfurique en fin de lixiviation (4) est de 10 à 50 g/l, de préférence 20 à 40 g/l.

5. Procédé selon la revendication 1 1 , caractérisé en ce que le ratio saprolite/limonite du mélange (2) autorise l'obtention, en fin d'une première étape de sa lixiviation (4), d'une concentration en acide sulfurique de 25 à 50 g/l, et en ce que de plus, on réalise séparément une mise en pulpe (12) de saprolite (13) avec un taux de matières solides compris entre 10 et 40% en poids, de préférence entre 20 et 30%, en ce que ladite pulpe de saprolite est ajoutée à la pulpe de saprolite et de limonite, en cours de lixiviation, de manière à procéder à

une deuxième étape (11) de ladite lixiviation pendant une durée de 5 à 8h, à une température comprise entre 70 0 C et le point d'ébullition de la solution, de

• préférence entre 9O 0 C et l'ébullition, la concentration de la pulpe en acide sulfurique en fin de la deuxième étape (11) de la lixiviation étant comprise entre 10 et 50 g/l, de préférence entre 20 et 40 g/l, avant de procéder à ladite neutralisation (7) optionnelle et à ladite séparation solide/liquide (8).

6. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce que le temps de séjour de la pulpe initiale de limonite et saprolite, lors de la première étape (4) de la lixiviation, est compris entre 1 h et 8h, de préférence 4 à 6h. 7. Procédé selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce qu'on réalise la lixiviation (4 ; 4,11) en présence d'un agent réducteur, tel que du SO 2 , maintenant le potentiel électrochimique inférieur ou égal à 1000 mV par rapport à l'électrode normale à hydrogène.

8. Procédé selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que la lixiviation (4 ; 4,11) de la pulpe initiale de limonite et de saprolite est réalisée en présence de germes de jarosite.

9. Procédé selon la revendication 8, caractérisé en ce que le ratio germes/minerais est compris entre 0 et 2, de préférence entre 0,2 et 0,6.

10. Procédé selon la revendication 8 ou 9, caractérisé en ce que lesdits germes sont constitués par la fraction solide obtenue lors d'une séparation solide/liquide (6) d'une partie de la pulpe issue de ladite lixiviation (4, 11), de préférence dans un décanteur.

11. Procédé selon la revendication 10, caractérisé en ce que ladite fraction solide issue de ladite séparation (6) a un taux de solides d'au moins 30%. 12. Procédé selon la revendication 11 , caractérisé en ce que lesdits germes résultent de la filtration de ladite fraction solide issue de ladite séparation

(6).

13. Procédé selon l'une des revendications 1 à 12, caractérisé en ce que l'agent précipitant le fer est choisi parmi Na + , K + et NH 4 + . 14. Procédé selon la revendication 13, caractérisé en ce que l'ajout d'agent précipitant le fer est réalisé au moins en partie par l'utilisation d'eau de mer (3, 14) pour ladite mise en pulpe (1) du mélange (2) de limonite et de saprolite et/ou pour ladite mise en pulpe (12) de la saprolite (13).

15. Procédé de préparation de concentrés intermédiaires ou de produits commerciaux de nickel et/ou de cobalt à partir d'un minerai latéritique, caractérisé en ce que :

- on procède à un traitement hydrométallurgique dudit minerai latéritique selon l'une des revendications 1 à 14 ;

- et on exécute sur ladite solution contenant les ions nickel et cobalt des opérations (10) de purification et de récupération du nickel et/ou du cobalt sous forme de concentrés intermédiaires ou de produits commerciaux.

Description:

Procédé de traitement hydrométallurqique d'un minerai de nickel et de cobalt latéritique, et procédé de préparation de concentrés intermédiaires ou de produits commerciaux de nickel et/ou de cobalt l'utilisant.

L'invention concerne le traitement des minerais oxydés de nickel et de cobalt par voie hydrométallurgique, en vue de l'obtention d'une solution renfermant notamment le nickel et le cobalt extraits des minerais, que l'on peut traiter ensuite pour en récupérer le nickel et/ou le cobalt sous forme de concentrés intermédiaires ou de produits commerciaux. Les minerais de nickel et de cobalt se répartissent en diverses catégories. L'une des principales est les minerais dits « oxydés » ou « latéritiques » dans lesquels le nickel et le cobalt sont sous forme d'oxydes, et qui se présentent sous forme de deux fractions disposées en couches superposées : - une fraction dite « limonite » (ou, parfois, « latérite »), relativement pauvre en magnésium et relativement riche en fer ;

- une fraction dite « saprolite », qui, inversement, est relativement riche en magnésium et relativement pauvre en fer.

Différents procédés hydrométallurgiques pour l'obtention de cette solution de nickel et de cobalt, préalable à leur récupération sous forme métallique, ont été proposés. Le procédé le plus classique est le procédé « Moa Bay » dans lequel on réalise la lixiviation d'une pulpe à 40% de solides d'un minerai constitué essentiellement de limonite dans de l'acide sulfurique à 245- 270 0 C et 35-55 bar, suivie par une séparation solide/liquide et une neutralisation de l'acide libre à pression atmosphérique. Le fer et l'aluminium restant en solution sont précipités par ajout de calcaire broyé (historiquement de la boue de corail). Le nickel et le cobalt sont récupérés à partir de la solution par précipitation de sulfures.

Un inconvénient de ce procédé est que la présence conjointement à la limonite d'une fraction importante de minerai saprolitique, qui est fortement basique du fait de sa forte concentration en magnésium, provoque une consommation d'acide élevée.

Des solutions dérivées de ce procédé ont été proposées, visant à traiter au mieux les différents types de minerais latéritiques ou leurs fractions, en consommant le moins d'acide possible et/ou en se passant des autoclaves

coûteux et à la fiabilité délicate à assurer, que l'on doit utiliser lorsqu'on travaille sous pression.

En particulier, on peut citer le document US-A-3 793 432 qui propose de lixivier de la limonite seule avec de l'acide sulfurique à un pH inférieur à 1,5, tout en ajoutant des agents provoquant la précipitation du fer au sein d'un précipité de jarosite. Cette lixiviation a lieu à pression atmosphérique, mais requiert des temps de traitement très élevés, 40 à 100 heures, pour l'obtention d'une bonne extraction du nickel et d'une précipitation du fer suffisante.

Concernant la saprolite seule, on a proposé, dans le document US-A-4 410 498, de la lixivier avec de l'acide sulfurique à pression atmosphérique, tout en ajoutant un réducteur maintenant le potentiel redox du bain à 400-600 mV.

Dans les documents US-B1-6 261 527 et US-B2-6 680 035, on propose de réaliser d'abord une lixiviation poussée à pression atmosphérique d'une fraction de limonite pour dissoudre le fer et le nickel, puis d'ajouter un agent de précipitation du fer pour réaliser la précipitation de la jarosite, et simultanément de réaliser la neutralisation de la pulpe au moyen de saprolite de manière à maintenir dans la phase liquide une concentration en H2SO4 libre de 5 à 15 ou 5 à 30 g/l. On obtient dans Ia solution finale une teneur en fer de moins de 3 g/l ou de moins de 10g/l selon la quantité d'agent précipitant le fer ajoutée.

Un moyen d'ajouter cet agent précipitant le fer, en l'occurrence des ions Na + , consiste à réaliser les mises en pulpe de la limonite et de la saprolite avec de l'eau de mer. Si cela constitue l'unique source d'agent précipitant le fer, on n'a accès qu'à la partie supérieure de la gamme de teneurs en fer de moins de 10 g/l précédemment citée.

Ce procédé, appelé JAL (Jarosite Atmospheric Leaching), a l'avantage de donner de bons résultats en termes de composition de la solution finale de lixiviation et de ne pas nécessiter d'appareillages très coûteux ou difficilement fiables (autoclaves) pour la mise en œuvre de sa partie hydrométallurgique. Cependant, comme les précédents, il nécessite une extraction minière sélective ou un traitement préalable de séparation des fractions de limonite et de saprolite d'un minerai latéritique. Or, pour certains gisements, cette séparation est difficile à réaliser efficacement, soit du fait de la faible épaisseur des couches de limonite et de saprolite, soit du fait de la géométrie compliquée de leur interface. Dans

certains gisements, il existe également des saprolites très ferrifères qu'on ne sait pas vraiment séparer des limonites en exploitation minière. Elles sont superposées à des saprolites peu ferrifères et plus magnésiennes. Enfin certains gisements ont été remobilisés (par exemple par glissement en masse vers des zones basses), et les divers types de minerais mélangés lors du déplacement ne peuvent plus être efficacement séparés.

Lorsqu'elle est possible, et ce n'est pas toujours le cas, cette séparation est donc difficile, et son coût grève sensiblement le prix de revient de l'extraction minière, de la minéralurgie et du traitement hydrométallurgique des minerais de nickel et de cobalt en vue de la récupération de ces métaux.

Le but de l'invention est de proposer un nouveau procédé de traitement hydrométallurgique d'un minerai latéritique de nickel et de cobalt, dont l'utilisation permet d'obtenir dans des conditions économiques satisfaisantes des concentrés intermédiaires ou des produits commerciaux du nickel et du cobalt d'une bonne pureté, et ce à partir d'une grande variété de minerais latéritiques.

A cet effet, l'invention a pour objet un procédé de traitement hydrométallurgique d'un minerai de nickel et de cobalt de type latéritique constitué par un mélange de limonite et de saprolite, caractérisé en ce que :

- on met en pulpe le mélange de limonite et de saprolite en présence d'un agent précipitant le fer, pour former une pulpe initiale, avec un taux de matières solides compris entre 10 et 40% en poids, de préférence entre 20 et 30% .

- on réalise une lixiviation de la pulpe initiale de limonite et de saprolite avec de l'acide sulfurique, à une température comprise entre 7O 0 C et le point d'ébullition de la solution de préférence entre 9O 0 C et l'ébullition, à pression atmosphérique ;

- on réalise optionnellement une neutralisation de la pulpe issue de la lixiviation, de manière à obtenir un pH compris entre 2 et 3 ;

- et on réalise une séparation solide - liquide sur ladite pulpe, de préférence par décantation et lavage à contre-courant ou filtration, de manière à obtenir un résidu solide contenant du fer et principalement à l'état de jarosite, et une solution contenant des ions nickel et cobalt ;

Le ratio saprolite/limonite du mélange est de préférence compris entre 0,5 et 3 ;

Le temps de séjour de la pulpe lors de la lixiviation à l'acide sulfurique est, de préférence, compris entre 1 et 24h, de préférence 6 à 12h ;

La quantité d'acide sulfurique ajoutée lors de la lixiviation de la pulpe est, de préférence, telle que la concentration de la pulpe en acide sulfurique en fin de lixiviation est de 10 à 50 g/l, de préférence 20 à 40 g/l ;

Selon une variante de l'invention, le ratio saprolite/iimonite du mélange autorise l'obtention, en fin d'une première étape de sa lixiviation, d'une concentration en acide sulfurique de 25 à 50 g/l, et de plus, on réalise séparément une mise en pulpe de saprolite avec un taux de matières solides compris entre 10 et 40% en poids, de préférence entre 20 et 30%. Ladite pulpe de saprolite est ajoutée à la pulpe de saprolite et de limonite, en cours de lixiviation, de manière à procéder à une deuxième étape de ladite lixiviation pendant une durée de 5 à 8h, à une température comprise entre 70 0 C et le point d'ébullition de la solution, de préférence entre 90° et l'ébullition, la concentration de la pulpe en acide sulfurique en fin de la deuxième étape de la lixiviation étant comprise entre 10 et 50 g/l, de préférence entre 20 et 40 g/l, avant de procéder à ladite neutralisation optionnelle et à ladite séparation solide/liquide.

Le temps de séjour de la pulpe initiale de limonite et saprolite, lors de la première étape de la lixiviation, est de préférence compris entre 1 h et 8h, de préférence 4 à 6h.

On réalise de préférence la lixiviation en présence d'un agent réducteur, tel que du SO 2 , maintenant le potentiel électrochimique inférieur ou égal à 1000 mV par rapport à l'électrode normale à hydrogène.

La lixiviation de la pulpe initiale de limonite et de saprolite est, de préférence, réalisée en présence de germes de jarosite.

Le ratio germes/minerais est de préférence compris entre 0 et 2, mieux entre 0,2 et 0,6.

Lesdits germes sont, de préférence, constitués par la fraction solide obtenue lors d'une séparation solide/liquide d'une partie de la pulpe issue de ladite lixiviation, de préférence dans un décanteur.

Ladite fraction solide issue de ladite séparation a de préférence un taux de solides d'au moins 30%.

Lesdits germes peuvent résulter de la filtration de ladite fraction solide issue de ladite séparation.

L'agent précipitant le fer est, de préférence, choisi parmi Na + , K + et NH 4 + .

L'ajout d'agent précipitant le fer est réalisé, de préférence, au moins en partie par l'utilisation d'eau de mer pour ladite mise en pulpe du mélange de limonite et de saprolite et/ou pour ladite mise en pulpe de la saprolite.

L'invention a également pour objet un procédé de préparation de concentrés intermédiaires ou de produits commerciaux de nickel et/ou de cobalt à partir d'un minerai latéritique, caractérisé en ce que :

- on procède à un traitement hydrométallurgique dudit minerai latéritique comme exposé précédemment ;

- et on exécute sur ladite solution contenant les ions nickel et cobalt des opérations de purification et de récupération du nickel et/ou du cobalt sous forme de concentrés intermédiaires ou de produits commerciaux.

Comme on l'aura compris, une différence essentielle entre les procédés de l'art antérieur décrits dans US-B1-6 261 527 et US-B2-6 680 035 et le procédé selon l'invention est que, dans l'invention, il n'est pas nécessaire de réaliser au préalable une séparation du minerai latéritique entre une fraction de limonite à relativement haute teneur en fer et relativement basse teneur en magnésium et une fraction de saprolite à relativement basse teneur en fer et relativement haute teneur en magnésium. Une pulpe d'un minerai latéritique contenant une fraction élevée de saprolite peut être directement traitée par lixiviation atmosphérique à l'acide sulfurique, donc sans qu'il soit nécessaire d'avoir recours à des températures et à des pressions élevées lors de la lixiviation. Ainsi, le prix de revient global du traitement d'un tel minerai peut être sensiblement abaissé, pour un rendement de récupération du nickel qui demeure compétitif, voire est équivalent à ce que les procédés de l'art antérieur cités permettent d'obtenir. Cela permet de traiter dans des conditions économiques satisfaisantes des variétés de minerais latéritiques pour lesquelles des opérations de séparation efficaces en limonite et saprolite seraient trop difficiles et/ou trop coûteuses.

Si, par ailleurs, on dispose d'une source de saprolite, on peut améliorer les performances du procédé, en ajoutant une pulpe de saprolite à la pulpe initiale au cours de sa lixiviation. Le seul réacteur supplémentaire nécessaire à la mise en œuvre de cette variante est celui dans lequel la saprolite

est mise en pulpe, et est donc de conception très simple. L'augmentation du coût du procédé, occasionnée par cette variante, demeure donc très raisonnable, d'autant qu'elle peut permettre de raccourcir la durée totale de la lixiviation. La durée globale de la mise en œuvre du procédé peut donc rester comparable à celle de sa version de base.

De préférence, on réalise la lixiviation de la pulpe initiale de limonite et saprolite en présence de germes contenant de la jarosite. Ces germes sont, de préférence, obtenus au cours même de l'exécution du procédé, par exemple au moyen d'une séparation solide/liquide effectuée sur une portion de la pulpe résultant de la lixiviation.

L'exécution des mises en pulpe avec de l'eau de mer permet d'introduire à peu de frais un agent précipitant le fer, en l'occurrence des ions Na + . Grâce à lui, le fer présent dans la solution après attaque des minerais par l'acide sulfurique va précipiter dans la jarosite. La quantité d'ions Na + apportée par l'eau de mer dans les conditions prescrites pour les mises en pulpe est suffisante pour obtenir une précipitation de fer qui laisse dans la solution finale une quantité de fer dissous qui sera le plus généralement considérée comme au moins acceptable. Si on désire obtenir une solution finale contenant très peu de fer, on peut spécifiquement rajouter aux pulpes un ou des agents précipitant le fer (composés renfermant des ions Na + , K + , NH 4 + ...), ou réaliser les mises en pulpe avec de l'eau douce additivée par un ou plusieurs tels agents dans une quantité adéquate. Une neutralisation de la pulpe résultant de la lixiviation, de manière à obtenir un pH de 2 à 3, est également favorable à l'obtention d'une très faible teneur en fer de la solution finale. L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit donnée en référence aux figures annexées suivantes :

- la figure 1 qui schématise une première version du procédé selon l'invention ;

- la figure 2 qui schématise une seconde version du procédé selon l'invention ;

- la figure 3 qui montre l'évolution de la teneur en fer de la fraction liquide de la pulpe lors de trois essais de lixiviation ; et

- la figure 4 qui montre l'évolution de la teneur en H 2 SO 4 libre de la fraction liquide de la pulpe lors de ces mêmes essais.

On précise tout d'abord que dans le texte qui suit, les définitions suivantes doivent être appliquées à certains termes dont la signification exacte n'est pas toujours très homogène dans la littérature technique :

- limonite : fraction de minerai renfermant 50 à 70% de Fe 2 O 3 et au maximum 5% de MgO ;

- saprolite : fraction de minerai renfermant 7 à 27% de Fe 2 O 3 et au moins 10% de MgO.

La version de base du procédé selon l'invention, qui sera désignée dans la suite du texte par « version 1 », est schématisée sur la figure 1. Dans une première étape, on réalise la mise en pulpe d'un mélange 2 de limonite et de saprolite avec de l'eau de mer 3. Ce mélange 2 de limonite et de saprolite est optimalement un minerai de nickel latéritique dont on n'a pas séparé les fractions à haute et basse teneur en magnésium. Le ratio saprolite/limonite est de préférence compris entre 0,5 et 3. Cette mise en pulpe permet d'obtenir un taux de matières solides compris entre 10 et 40% en poids, de préférence entre 20 et 30%.

Dans une deuxième étape 4, on réalise une lixiviation à l'acide sulfurique 5 de la pulpe obtenue dans la première étape 1. Cette lixiviation 4 est effectuée à la pression atmosphérique et à une température comprise entre 7O 0 C et le point d'ébullition de la solution, de préférence entre 90 0 C et le point d'ébullition, une température élevée favorisant la dissolution des éléments à lixivier. Elle n'utilise donc pas forcément d'appareils complexes, coûteux et de fiabilité incertaine pour son exécution, tels que les autoclaves utilisés habituellement pour les lixiviations à haute température et sous pression, nécessités par certains autres procédés de traitement de minerais de nickel. Le temps de séjour de la pulpe lors de la lixiviation 4 est généralement compris entre 1h et 24h, de préférence entre 6 et 12h. Il est à optimiser en fonction des divers paramètres techniques et économiques du procédé, pour concilier une dissolution du nickel aussi complète que possible et une durée du traitement pas trop élevée. La quantité d'acide sulfurique ajoutée est de préférence, celle nécessaire pour qu'en fin d'opération, la concentration en acide sulfurique soit de 10 à 50 g/l, de préférence de 20 à 40g/l de manière à obtenir un bon compromis entre un rendement de la lixiviation du nickel élevé et une teneur en fer soluble faible dans la solution de lixiviation. Egalement, comme il est connu dans d'autres

procédés, on peut imposer à la solution un potentiel électrochimique inférieur ou égal à 1000 mV par rapport à l'électrode normale à hydrogène. En effet, dans les minerais latéritiques, une fraction prépondérante du cobalt est incluse dans des composés oxydés du manganèse, du type asbolane, et le cobalt est libéré lorsque le manganèse est solubilisé par réduction de la valence IV à la valence II. Mais si on ne désire pas spécialement optimiser la lixiviation du cobalt, cette imposition d'un potentiel électrochimique n'est pas nécessaire. Cette imposition est obtenue par ajout d'un agent réducteur, par exemple par une insufflation de SO 2 . On obtient la précipitation d'une fraction solide contenant de la jarosite, qui renferme elle-même la plus grande partie du fer initialement présent dans le mélange 2, ce fer étant indésirable à haute teneur dans la solution finale sur laquelle auront lieu les opérations de récupération du nickel et/ou du cobalt.

De préférence, mais pas obligatoirement (d'où la représentation en pointillés de cette opération sur la figure 1), la lixiviation 4 est effectuée après un ajout à la pulpe d'un germe de résidu d'attaque contenant de la jarosite, afin de favoriser une initiation rapide de la précipitation de la jarosite dans la fraction solide. Le ratio en poids germe/minerai est de préférence 0 à 2, mieux 0,2 à 0,6, pour obtenir l'effet recherché dans de bonnes conditions économiques. Ce ratio est un paramètre sur lequel on peut jouer pour optimiser finement le procédé de l'invention, en fonction de la composition précise du minerai de départ. Un moyen privilégié d'obtenir ce germe consiste, comme schématisé sur la figure 1 , à réaliser une séparation solide/liquide 6 sur une fraction de la pulpe issue de la lixiviation 4, de préférence dans un décanteur, et à renvoyer la sous-verse dans le réacteur de lixiviation. Cette sous-verse, de préférence, a une teneur en solide d'au moins 30% en poids, l'épaississement ayant intérêt à être aussi élevé que possible pour limiter le recyclage de liquide vers la lixiviation. Une filtration de la pulpe de la sous-verse permettrait d'obtenir une teneur en solide très élevée.

Puis, la pulpe issue de la lixiviation 4, éventuellement additivée par la surverse liquide de la séparation 6, subit optionnellement une étape de neutralisation 7 au moyen d'un agent neutralisant tel que du calcaire finement broyé, pour porter son pH final entre 2 et 3, de préférence à environ 2,5, de manière à minimiser la teneur en fer soluble et éviter une co-précipitation d'une partie du cobalt et du nickel.

Enfin, une séparation solide/liquide 8 de la pulpe est effectuée, de préférence par décantation et lavage à contre-courant ou par filtration. On obtient ainsi un résidu 9 sensiblement exempt de cobalt et nickel solubles et renfermant, notamment, l'essentiel du fer initialement présent dans le minerai de départ, et une solution renfermant les ions nickel et cobalt solubilisés et dont la teneur en fer, si on ne procède pas à la neutralisation 7 optionnelle, est typiquement de 4 à 30 g/1 environ, de préférence de 4 à 15 g/l. La neutralisation 7 peut permettre d'abaisser cette teneur en fer à moins de 1 g/l.

On peut alors appliquer à cette solution les procédés classiques de récupération 10 du nickel et/ou du cobalt, en vue d'obtenir isolément l'un au moins de ces éléments sous forme de concentré intermédiaire ou d'un produit commercial de type habituel. Les procédés par voie sulfate sont particulièrement indiqués. Comme ils sont classiques et que les étapes antérieures du procédé selon l'invention n'interfèrent pas de manière particulière avec eux, il n'est pas nécessaire de les décrire plus en détail ici.

La figure 2 schématise une variante du procédé selon l'invention que l'on désignera dans la suite du texte par « version 2 ». Elle se différencie de la version 1 essentiellement en ce que la lixiviation s'effectue en deux étapes, la deuxième étape étant initiée par un ajout de pulpe de saprolite au cours de la lixiviation de la pulpe initiale.

La première étape 1 de mise en pulpe d'un mélange de limonite et saprolite avec de l'eau de mer 3 est effectuée, comme dans la version 1, en obtenant un taux de matières solides dans la pulpe de 10 à 40%, de préférence 20 à 30%. Le critère pour la détermination du ratio saprolite/limonite est, toutefois, différent : ici on impose un ratio tel qu'il autorise en fin de la première étape de lixiviation 4 la présence d'une concentration en acide sulfurique relativement élevée, de 25 à 50g/l, fournissant les rendements de lixiviation du nickel et du cobalt. On procède ensuite à une iixiviation de la pulpe en deux étapes 4, 11.

La première étape 4 est comparable à la lixiviation 4 en une seule étape de la version 1 , en ce qu'elle est effectuée également à pression atmosphérique et à une température comprise entre 70 0 C et le point d'ébullition de la solution, de préférence entre 9O 0 C et l'ébullition, en imposant un potentiel inférieur ou égal à

1000 mV par rapport à l'électrode normale à hydrogène si on désire optimiser la lixiviation du cobalt.

La quantité d'acide sulfurique 5 ajoutée est, cette fois, telle qu'après la deuxième étape 11 de la lixiviation qui sera décrite plus loin, la concentration en acide sulfurique soit de 10 à 50 g/l, de préférence 20 à 40 g/l.

Cette première étape 4 de la lixiviation dure généralement de 1 à 8h, de préférence 4 à 6h.

Parallèlement à l'exécution de la mise en pulpe 1 du mélange limonite/saprolite et de la première étape 4 de la lixiviation, on réalise la mise en pulpe 12 d'une fraction de saprolite 13 avec de l'eau de mer 14, de manière à obtenir un taux de matières solides dans la pulpe de 10 à 40%, de préférence 20 à 30%.

Puis, lorsque la première étape 4 de la lixiviation a progressé au point que la teneur en acide sulfurique de la pulpe a atteint 25 à 50g/l, on procède à l'ajout, dans la pulpe lixiviée, de la pulpe de saprolite résultant de la mise en pulpe 12, sans qu'un ajout supplémentaire d'acide sulfurique soit nécessaire à ce stade, sauf pour corriger une éventuelle déviation accidentelle du procédé. Une deuxième étape 11 de la lixiviation débute alors, toujours exécutée à pression atmosphérique et à une température comprise entre 70 0 C et le point d'ébullition de la solution, de préférence entre 90 0 C et l'ébullition. Cette étape 11 dure de 5 à 8h. Elle permet d'obtenir une pulpe lixiviée finale, dont la fraction solide contient de la jarosite renfermant la plus grande partie du fer initialement présent dans le mélange limonite/saprolite initial 2 et la saprolite ajoutée 13.

Puis cette pulpe subit les mêmes opérations de neutralisation 7 optionnelle, de séparation solide/liquide 8 et de récupération du nickel et/ou du cobalt 9 que dans la version 1.

De même que dans la version 1 , de préférence on exécute la lixiviation 4, 11 en présence d'un germe contenant de la jarosite. Il est ajouté à la pulpe préalablement à la première étape 4 de la lixiviation, là encore avec un ratio en poids germe/minerai préférentiel de 0 à 2, mieux 0,2 à 0,6. Avantageusement, ce germe est obtenu par une séparation solide/liquide 6 effectuée sur une fraction de la pulpe issue de la deuxième étape 11 de la lixiviation. Là encore, la sous- verse résultant de cette séparation 6 a de préférence une teneur en solides d'au

moins 30%, et c'est elle (ou la pulpe résultant de sa filtration) qui est envoyée dans le réacteur de lixiviation.

La surverse liquide résultant de cette séparation 6 est rajoutée à la pulpe issue de la deuxième étape 11 de la lixiviation, en vue soit de la neutralisation 7 si elle a lieu, soit directement de la séparation solide/liquide 8.

La version 2 permet, par rapport à la version 1 , d'augmenter les rendements de lixiviation du nickel et du cobalt. C'est également le but de l'addition à la pulpe initiale de limonite et saprolite, avant le début de sa lixiviation 4, des germes contenant de la jarosite. Cette addition permet d'accélérer la cinétique de précipitation de la jarosite, et de réduire la quantité d'acide sulfurique nécessaire pour l'obtention des rendements de lixiviation visés, pour une teneur en fer de la solution finale donnée. En effet, la précipitation de la jarosite provoque un relargage d'une quantité d'acide qui est ainsi disponible pour dissoudre davantage le nickel et le cobalt. On va à présent décrire le déroulement et les résultats d'essais de laboratoire portant sur différentes variantes du procédé selon l'invention.

Dans une première série d'essais (référencés 1 à 5), on a expérimenté les versions 1 et 2 du procédé selon l'invention, mais sans avoir recours à l'introduction délibérée de germes contenant de la jarosite lors de la lixiviation. Les essais ont été réalisés sur des minerais typiques issus de

Nouvelle-Calédonie et dont les caractéristiques principales sont données dans le tableau 1.

Leurs principales conditions opératoires sont résumées dans le tableau 2.

Minerai Ni% Co% Fe% Mg% Si% Al% Mn% Cr% limonite 1 ,29 0,29 41 ,9 2,34 3,8 2,51 1 ,63 2,12 saprolite 1 ,68 0,03 11 ,4 15,3 20,3 0,27 0,19 0,48

Tableau 1 : composition des minerais des essais.

Essai procédé ratio limonite/saprolite H 2 SO 4 approximatif (g/g de minerai sec)

1 version 1 1 : 1 0,77 2 version 1 1 : 1 0,80

Tableau 2 : conditions opératoires de la première série d'essais

Concernant l'essai 5, l'acidité est considérée par rapport à la quantité totale de minerais ajoutée dans les deux étapes de la lixiviation. On se reportera à la description détaillée de l'essai pour plus d'explications.

Essai n° 1 : version 1 - Lixiviation de limonite et saprolite à ratio

1 : 1.

269 g sec de limonite et 281 g sec de saprolite en mélange sont ajoutés à 1620 ml d'eau de mer contenant 11 g/l Na dans un réacteur de 2 litres à double enveloppe thermostatée équipé d'un système de reflux. 443 g d'acide sulfurique 96% sont ajoutés lentement au mélange de minerais en pulpe, soit 0,77 g de H 2 SO 4 / g sec de minerais. Le réacteur est équipé d'un système de bullage de dioxyde de soufre et d'une mesure de potentiel redox utilisant une électrode Ag/AgCI. Il est mis en rotation à 318 tr/min pour obtenir une agitation de la pulpe. Le milieu réactionnel est porté à une température entre 95°C et l'ébullition pendant toute la durée de l'essai. Après 30 minutes de réaction, le potentiel de la pulpe est contrôlé à environ 650 mV Ag/AgCI au maximum par ajout de SO 2 pendant environ 5h. L'évolution du potentiel est :

Temps Oh 0.3 h 0.6 h 5.8h 24 h

Potentiel (Ag/AgCI) 1016mV 977mV 65OmV 570Mv 523mV

Un prélèvement réalisé à 5,8 h montre que le iixiviat contient 3,8 g/l Ni, 0,51 g/l Co et 34 g/l Fe, soit approximativement des rendements de lixiviation de 70% pour Ni, 92% pour Co et une précipitation de 28% pour Fe.

A la fin de l'essai, le mélange réactionnel, qui constitue 1930 ml de pulpe, est ensuite filtré ; on récupère 1300 ml de filtrat à 4,7 g/l Ni et 0,51 g/l Co, 7,7 g/l Fe et 39 g/l dη 2 SO 4 . Le gâteau est lavé sur filtre et séché à poids

constant. On récupère 551 g sec de résidu, soit 1 ,00 g sec de résidu / g sec de minerais.

Les rendements de lixiviation sont : 86,6% pour Ni, 92,4% pour Co et 8% pour Fe.

Essai n° 2 : version 1 - Lixîvîation de limonîte et saprolite à ratio 1 : 1.

333 g sec de limonite et 333 g sec de saprolite en mélange sont ajoutés à 2000 ml d'eau de mer contenant 11 g/l Na dans le même réacteur que précédemment, agité dans les mêmes conditions. 557 g d'acide sulfurique 96% sont ajoutés lentement au mélange de minerai en pulpe, soit 0,80 g d'H 2 SO 4 / g sec de minerais.

Le milieu réactionnel est porté à une température entre 95 0 C et l'ébullition pendant toute la durée de l'essai. Après 15 minutes, le potentiel de la pulpe est contrôlé à environ 650 mV Ag/AgCI au maximum par ajout de SO2 pendant environ 5 heures. L'évolution du potentiel est :

Temps Oh 0.5 h 1 h 2 h 8 h 16 h 28 h

Potentiel (Ag/AgCI) 100O mV 83O mV 704 mV 589 mV 579 mV 601 mV 528 mV

Le mélange réactionnel final, qui constitue 1300 ml de pulpe, est filtré ; on récupère 940 ml de filtrat à 4,8 g/l Ni et 0,55 g/l Co, 27,4 g/l Fe et 25 g/l dη 2 SO 4 . Le gâteau est lavé sur filtre et séché à poids constant. On récupère 356 g sec de résidu.

Les rendements de lixiviation sont : 87,3% pour Ni, 95,3% pour Co et 26% pour Fe.

Essai n° 3 : version 1 - Lixivîation de limonite et saprolite à ratio 1 : 1.

269 g sec de limonite et 281 g sec de saprolite en mélange sont ajoutés à 1620 ml d'eau de mer contenant 11 g/l Na dans le même réacteur que précédemment, agité dans les mêmes conditions. 500 g d'acide sulfurique 96% sont ajoutés lentement au mélange de minerai en pulpe, soit 0,87 g dη 2 SO 4 /g sec de minerais.

Le milieu réactionnel est porté à une température entre 95°C et l'ébullition pendant toute la durée de l'essai. Après 15 minutes de réaction, le potentiel de la pulpe est contrôlé à environ 650 mV Ag/AgCl au maximum par ajout de SO 2 pendant environ 5 heures. L'évolution du potentiel est :

Temps 0.8 h 4.5 h 23.3 h

Potentiel (Ag/Ag Cl) 645 mV 543 mV 528 mV

Le mélange réactionnel, qui constitue 1920 ml de pulpe, est filtré ; on récupère 1355 ml de filtrat à 4,6 g/l Ni et 0,46 g/l Co, 21 ,4 g/l Fe et 36 g/l d'H 2 SO 4 . Le gâteau est lavé sur filtre et séché à poids constant. On récupère 475 g sec de résidu, soit 0,86 g sec de résidu / g sec de minerais.

Les rendements de lixiviation sont : 93,6% pour Ni, 96,7% pour Co et 24% pour Fe.

Essai n°4 : version 1 - Lixiviation de limonîte et saprolite à ratio 1 : 2.

135 g sec de latérite et 270 g sec de saprolite en mélange sont ajoutés à 1215 ml d'eau de mer contenant 11 g/l Na dans le même réacteur que précédemment, agité dans les mêmes conditions. 375 g d'acide sulfurique 96% sont ajoutés lentement au mélange de minerai en pulpe, soit 0,89 g d'H 2 SO 4 / g sec de minerais.

Le milieu réactionnel est porté à une température entre 95°C et l'ébullition pendant toute la durée de l'essai. Après 15 minutes de réaction, le potentiel de la pulpe est contrôlé à environ 650 mV Ag/AgCI au maximum par ajout de SO 2 pendant environ 5 heures. L'évolution du potentiel est :

Temps O h 1.5 h 17.8 h

Potentiel (Ag/AgCl) 943 mV 586 mV 575 mV

Le mélange réactionnel qui constitue 1500 ml de pulpe, est filtré ; on récupère 1080 ml de filtrat à 4,3 g/l Ni et 0,33 g/l Fe et 30 g/l Cl 1 H 2 SO 4 . Le gâteau est lavé sur filtre et séché à poids constant. On récupère 288 g sec de résidu, soit 0,71 g sec de résidu / g sec de minerais.

Les rendements de lixiviation sont : 89,0% pour Ni, 93,9% pour Co et 34% pour Fe.

Essai n°5 : version 2 : Lixiviation de limonite et saprolitβ à ratio 1 : 2.

1 ère étape :

141 g sec de limonite et 139 g sec de saprolite en mélange sont ajoutés à 810 ml d'eau de mer contenant 11 g/l Na dans le même réacteur que précédemment, agité dans les mêmes conditions. 363 g d'acide sulfurique 96% sont ajoutés lentement au mélange de minerai en pulpe, soit 1 ,24 g d'H 2 SO 4 / g sec de minerais par rapport à la quantité de minerais initiale.

Le milieu réactionnel est porté à une température entre 95 0 C et l'ébullition pendant toute la durée de l'essai. Après 15 minutes de réaction, le potentiel de la pulpe est contrôlé à environ 650 mV Ag/AgCI au maximum par ajout de SO 2 pendant environ 5 heures. L'évolution du potentiel est :

Temps Oh 0.5 h 0.7 h 0.9 h 1.5 h 5.7 h

Potentiel (Ag/AgCI) 1026 mV 109O mV 88O mV 792 mV 623 mV 629 mV

La durée de la première étape est de 5,7 h. Le mélange réactionnel qui constitue 1092 ml de pulpe est : - soit filtré ; on récupère 900 ml de filtrat à 4,2 g/l Ni et 0,43 g/l Co, 71 g/l Fe et 30 g/l d' H 2 SO 4 . Le gâteau est lavé sur filtre et séché à poids constant. On récupère 86 g sec de résidu, soit 0,31 g sec de résidu / g sec de minerais. On estime alors les performances de la première étape. Les rendements de lixiviation sont : 97,7% pour Ni, 97,9% pour Co et 94% pour Fe. - soit utilisé dans la deuxième étape.

2 ème étape :

A t=5,7 h, le mélange réactionnel est neutralisé par ajout de 139 g sec de saprolite mise en pulpe dans 405 ml d'eau de mer. Le chauffage du milieu est maintenu jusqu'à l'arrêt de l'essai à t=23,8h. Aucune quantité supplémentaire d'acide n'est ajoutée, ce qui fait que si on raisonne sur la quantité totale de minerais ajoutée lors des deux étapes, la quantité d'acide introduite en début d'essai est de 0,83g / g sec de minerais.

Le potentiel redox final est de 574 mV Ag/AgCI.

Le mélange réactionnel, qui constitue 1590 ml de pulpe, est filtré ; on récupère 1080 ml de filtrat à 5,7g/l Ni, 0,40 g/l Co, 4,9 g/l Fe et 25 g/l d'H 2 SO 4 . Le gâteau est lavé sur filtre et séché à poids constant. On récupère 400 g sec de résidu, soit 0,95 g sec de résidu / g sec de minerais.

Les rendements de lixiviation sont : 93,8% pour Ni, 95,5% pour Co et 8% pour Fe.

Si on réalise un suivi de l'évolution des diverses réactions en jeu lors de la lixiviation de l'essai n°2 on parvient aux constatations suivantes sur le déroulement d'une lixiviation.

Le magnésium est très rapidement lixivié (90% l'est dans la première heure), et consomme une partie importante (40%) de l'acide introduit au départ. La quantité lixiviée augmente peu par la suite (rendement final 95%).

Le fer est lixivié rapidement, mais atteint un rendement de lixiviation maximal de 48% après 3 h, soit une consommation de l'acide introduit de 33%.

Ce rendement diminue par la suite, du fait de la précipitation du fer dans la jarosite, jusqu'à la valeur finale 26%, atteinte après environ 15 h. La courbe montrant l'évolution de la teneur en fer de la solution est visible sur la figure 3.

73% du nickel sont lixiviés en 1h, puis la lixiviation se poursuit lentement pour atteindre le rendement final de 87% après 16h.

Le cobalt est lixivié très rapidement (90% en 1h) dès l'ajout du SO 2 . Le rendement maximal de 95% est atteint après 10h environ.

La teneur en H 2 SO 4 après 1h est de 35 g/l et descend jusqu'à 17 g/l après 3h. Puis l'acidité augmente progressivement, au fil de la précipitation de la jarosite. Celle-ci relargue de l'acide, qui devient disponible pour poursuivre l'attaque du minerai, ce qui se traduit par la poursuite progressive de la lixiviation du nickel. La valeur maximale de la teneur en H 2 SO 4 est de 28 g/l, atteinte après 15h environ. Elle redescend ensuite progressivement jusqu'à 25 g/l après 28h. La courbe est visible sur la figure 4.

Essais de référence 1 et 2

On a également réalisé des essais de référence en utilisant le procédé appelé JAL (Jarosite Atmospheric Leaching), qui fait l'objet des documents US- B1-6 261 527 et US-B2-6 680 035.

Selon ce procédé, dans une première étape on réalise une lixiviation de la seule limonite, mise en pulpe avec de l'eau de mer, à pression atmosphérique, en contrôlant le potentiel par ajout d'un réducteur ; puis dans une deuxième étape, on réalise une neutralisation de la pulpe par de la saprolite seule.

Dans ces essais de référence, on a ajouté 0,80 g de H 2 SO 4 par g de minerai (total limonite + saprolite) et on a utilisé un ratio limonite / saprolite de

1 :1. De ces points de vue, on s'est placé dans des conditions comparables à celles des essais 1 et 2 selon l'invention. L'essai de référence 1 a été poursuivi pendant 13,3 h, contre 24 h pour l'essai de référence 2.

Les résultats des essais de référence 1 et 2 et des essais 1 à 5 selon l'invention sont résumés dans le tableau 3.

Tableau 3 : résultats des essais 1 à 5 et des essais de référence 1 et 2

* Pour les essais Ref 1 , Ref 2 et n°5, le rendement Ni indiqué à l'étape n°2 est le rendement global de l'essai, calculé sur la totalité des minerais introduits lors des deux étapes.

Dans tous les cas, la lixiviation du cobalt atteint de bons rendements, de l'ordre de 92 - 98%. Le procédé selon l'invention donne des résultats très comparables à ceux du procédé JAL de référence. Cela s'explique par le fait que la lixiviation du cobalt dépend très fortement de l'introduction d'un réducteur du manganèse, auquel le cobalt est associé. C'est le SO 2 qui joue ici ce rôle, aussi bien dans les essais de référence que dans les essais selon l'invention.

Concernant la lixiviation du nickel, les rendements sont assez comparables, de l'ordre de 90% pour tous les essais. La version 1 du procédé selon l'invention, lorsque le ratio limonite/saprolite est de 1 : 1 , procure un rendement de l'ordre de 87% avec une acidité d'environ 0,80 g/g et donne donc un résultat un peu inférieur à ceux des essais de référence, à acidité égale. Avec une acidité plus élevée, de l'ordre de 0,90 g/g on retrouve un rendement comparable à celui des références. Si on augmente le ratio limonite/saprolite à 1 : 2, à acidité égale on abaisse légèrement le rendement de lixiviation du nickel dans le cas de la version 1 du procédé selon l'invention.

Mais si on applique la version 2 du procédé selon l'invention avec un ratio limonite/saprolite de 1 : 2, même avec une acidité de seulement 0,80 g/g environ, on obtient un rendement de lixiviation du nickel très élevé, de l'ordre de 94%. L'invention permet donc, dans ses versions 1 et, surtout, 2, de retrouver des résultats de lixiviation du nickel peu dégradés ou tout à fait comparables à ceux obtenus par le procédé JAL classique, à composition des minerais traités et quantité d'acide consommée équivalentes.

Remarquablement, ces résultats sont obtenus sans qu'une séparation préalable de la limonite et de la saprolite soit nécessaire pour réaliser la première ou l'unique étape de lixiviation. Ceci constitue un important avantage économique par rapport au procédé JAL en général pour les gisements latéritiques ayant une proportion notable de saprolite, et en particulier pour ceux où l'extraction minière sélective ou la séparation par minéralurgie des fractions de limonite et de saprolite n'est pas possible ou trop coûteuse.

Concernant la présence de fer résiduel dans la solution finale, les résultats obtenus avec le procédé selon l'invention dans les essais 1 à 5 semblent relativement erratiques à première vue. La teneur en fer tend à augmenter avec la quantité d'acide introduite (entre 5 et 8 g/l de Fe pour 0,77 à

0,83 g/g de H 2 SO 4 introduits, entre 21 et 24 g/l de Fe pour 0,87 à 0,89 g/g de H 2 SO 4 introduits), mais on remarque que l'essai 2 (0,80 g/g de H 2 SO 4 ) a conduit a une teneur en Fe assez élevée de 27,4 g/l, malgré une quantité de H 2 SO 4 de seulement 0 ,80 g/g. Une explication à cette constatation est que la cinétique de précipitation de la jarosite s'avère très dépendante de la présence ou non de germes contenant de la jarosite au début de la lixiviation. Or, il se trouve que le réacteur avait été très soigneusement nettoyé avant le début de l'essai 2. De tels germes de jarosite étaient donc complètement absents du milieu initial, alors que ce n'était très probablement pas le cas lors des autres essais selon l'invention, conformément à ce qui se passerait le plus fréquemment dans une pratique industrielle.

Sur la base de cette constatation, on a donc effectué de nouveaux essais pour étudier l'influence d'un ajout délibéré de germes de jarosite dans la pulpe avant la lixiviation.

Ces essais ont porté sur la version 1 du procédé selon l'invention, où la lixiviation s'effectue en une seule étape. Mais leurs résultats sont transposables à la version 2 comportant une lixiviation en deux étapes, avec ajout intermédiaire de saprolite. On a réalisé deux essais numérotés 6 et 7, dans des conditions comparables à celles de l'essai 2 précédent du point de vue de la version du procédé employée (version 1), du ratio limonite/saprolite (1 : 1) et de la quantité de H 2 SO 4 ajoutée (0,80 g environ par g de minerai sec). A la différence de l'essai 2, on a rajouté à la pulpe, avant le début de la lixiviation, des germes de résidu de jarosite, dans un ratio germes/minerai sec de 1 / 6 (essai 6) ou 1 / 2 (essai 7). On a également augmenté la vitesse de rotation du réacteur pour favoriser la dispersion des germes. Les conditions des essais 2 (pour rappel), 6 et 7 sont résumées dans le tableau 4.

Tableau 4 : conditions opératoires de la deuxième série d'essais

Essai n°β - version 1 - Lixiviation de limonite et saprolite à ratio 1 : 1, avec 0,17 g germes/ g minerais. 260 g sec de limonite, 258 g sec de saprolite et 88 g de germes de résidu jarosite en mélange sont ajoutés à 1580 ml d'eau de mer contenant 11 g/l Na dans le même réacteur que précédemment. 450 g d'acide sulfurique 96% sont ajoutés lentement au mélange de minerai en pulpe, soit 0,84 g d'H 2 SO 4 /g sec de minerais. Le réacteur est équipé d'un système de bullage de dioxyde de soufre et d'une mesure de potentiel redox, et est mis en rotation à 538 tr/min.

Le milieu réactionnel est porté à une température entre 95°C et l'ébullition pendant toute la durée de l'essai. Après 15 minutes, le potentiel de la pulpe est contrôlé à environ 650 mV Ag/AgCI au maximum par ajout de SO 2 pendant environ 5 heures. L'évolution du potentiel est :

Temps Oh 0.5 h 1.0 h 2.0 h 4.0 h 7.9 h 24.4 h

Potentiel (Ag/AgCI) 936 mV 757 mV 691 mV 628 mV 622 mV 621 mV 588 mV

Des prélèvements réguliers d'environ 50 ml de pulpe ont été effectués toutes les heures. Les prélèvements ont été filtrés immédiatement, les gâteaux lavés. Les filtrats, les lavages et les gâteaux lavés sont analysés. Le mélange réactionnel final est filtré ; on récupère 990 ml de filtrat à

4,5 g/l Ni et 0,50 g/l Co, 11 ,2 g/l Fe et 36 g/l d'H 2 SO 4 . Le gâteau est lavé sur filtre et séché à poids constant. On récupère 484 g sec de résidu, soit en tenant compte des 88 g de germes ajouté au départ : 0,77 g de nouveau résidu /g de minerais. Les rendements de lixiviation sont : 93,7% pour Ni, 96,5% pour Co et

9,6% pour Fe.

Essai n°7 : version 1 - Lixiviation de limonite et saprolite à ratio 1 : 1 , avec 0,50 g germes / g minerais . 333 g sec de limonite, 333 g sec de saprolite et 333 g de germes de résidu jarosite en mélange sont ajoutés à 2000 ml d'eau de mer contenant 11 g/l Na dans le même réacteur que précédemment. 556 g diacide sulfurique 96%

sont ajoutés lentement au mélange de minerai en pulpe, soit 0,80 g Cl 1 H 2 SO 4 / g sec de minerais. Le réacteur est équipé d'un système de bullage de dioxyde de soufre et d'une mesure de potentiel redox, et est mis en rotation à 515 tr/min.

Le milieu réactionnel est porté à une température entre 95 0 C et l'ébullition pendant toute la durée de l'essai. Après 15 minutes, le potentiel de la pulpe est contrôlé à environ 650 mV Ag/AgCI au maximum par ajout de SO 2 pendant environ 5 heures. L'évolution du potentiel est :

Temps 0.2 h 0.5 h 1.0 h 2.1 h 8.0 h 24.3 h

Potentiel (Ag/AgCI) 105O mV 808 mV 623 mV 625 mV 591 mV 551 mV

Des prélèvements réguliers d'environ 50 ml de pulpe ont été effectués toutes les heures. Les prélèvements ont été filtrés immédiatement, les gâteaux lavés. Les filtrats, les lavages et les gâteaux lavés sont analysés.

Le mélange réactionnel final, qui constitue 2135 ml de pulpe, est filtré ; on récupère 1227 ml de filtrat à 4,8 g/l Ni et 0,51 g/l Co, 7,6 g/l Fe et 42 g/l U 1 H 2 SO 4 . Le gâteau est lavé sur filtre et séché à poids constant. On récupère 839 g sec de résidu, soit en tenant compte des 333 g de germes ajouté au départ :

0,76 g de nouveau résidu / g de minerais.

Les rendements de lixiviation sont : 97,1% pour Ni, 94,6% pour Co et 5,3% pour Fe.

Le suivi des évolutions des milieux réactionnels lors de la lixiviation permet de parvenir aux conclusions suivantes :

La présence de germes améliore sensiblement le rendement de lixiviation du Ni et accélère la cinétique de cette lixiviation, d'autant plus que la quantité de germes introduite est importante.

Dans l'essai 2, au bout d'une heure on a lixivié 72% du Ni, contre 75% dans l'essai 6 et 88% dans l'essai 7. Pour cet essai 7, on atteint 92,9% en seulement 2h, alors que l'essai 2 ne permet pas d'atteindre cette valeur, même après 24h. Après 8h dans l'essai 7, on atteint 96%, et 97% après 24h, ce qui est excellent et supérieur à ce que l'on obtient lors des essais de référence par l'application du procédé JAL. L'essai 6 permet, au bout de 24h, d'atteindre un rendement de 93,7%, donc tout aussi bon que celui des essais JAL de référence.

Les résultats de lixiviation du cobalt sont comparables dans les trois essais (94 - 96% atteints au bout de deux heures), pour les mêmes raisons qui ont été vues à propos de la série d'essais 1 - 5. On retrouve donc des résultats semblables à ceux des essais JAL de référence. La cinétique de lixiviation du magnésium est rapide dans tous les cas

(de 88 à 92% au bout d'une heure). Au bout de 24 heures on atteint des taux de lixiviation de l'ordre de 95% dans tous les cas. L'introduction des germes n'a pas d'effet assurément très significatif sur ce point.

La figure 3 montre l'évolution de la concentration en fer dans la fraction liquide de la pulpe au cours des essais 2, 6 et 7. On voit qu'après une dissolution initiale partielle du fer du minerai, la cinétique de précipitation du fer dans la jarosite est très dépendante de la quantité de germes introduite.

En l'absence de germes (essai 2), la précipitation du fer ne commence à l'emporter sur la dissolution qu'à partir de 3h environ, et la concentration en fer de la solution atteint au bout de 16h sa valeur minimale de 27,4 g/l, qui se maintient jusqu'à la fin de l'expérience (28h).

Avec 0,17 g/g de germes ajoutés (essai 6), la précipitation du fer l'emporte sur la dissolution au bout d'une heure environ, et on observe une poursuite de la précipitation jusqu'à l'obtention d'une teneur en fer de 11 ,2 g/l au bout de 24,4 h.

Avec 0,5 g/g de germes ajoutés (essai 7), là encore la précipitation du fer l'emporte sur sa dissolution au bout de 1 h. Au bout de seulement 8h, on a déjà atteint un niveau de fer dans la solution relativement bas, de 14g/l. Au bout de 24, 3h ce niveau est de 7,6 g/l seulement, donc comparable à ce que l'on obtient dans les essais JAL de référence.

Ces expériences montrent clairement que l'introduction délibérée de germes de jarosite avant la lixiviation procure une très sensible accélération de la cinétique de précipitation de la jarosite, et permet d'obtenir une solution finale avant séparation liquide/solide à faible teneur en fer avec des temps de traitement pas trop longs.

La figure 4 montre l'évolution de la teneur en H 2 SO 4 libre dans la fraction liquide de la pulpe au cours des essais. La lixiviation démarre en milieu très acide et la dissolution des composants du minerai consomme rapidement l'acide initialement introduit. Cette consommation est en compétition avec le

relargage d'acide provoqué notamment par la précipitation de la jarosite. Il est donc normal que l'évolution qualitative des courbes de la teneur en H 2 SO 4 libre suive assez sensiblement, mais de manière inversée, l'évolution qualitative des courbes de la teneur en fer de la figure 3. En l'absence de germes de jarosite (essai 2), l'acidité diminue fortement jusqu'à 3-4h d'essai, puis remonte progressivement jusqu'à atteindre un palier à environ 28 g/1 après 15h. La teneur finale au bout de 28h est de 25 g/l. Avec 0,17 g/g de germes de jarosite (essai 6), l'acidité cesse de diminuer après 2h et remonte progressivement au fil de la précipitation de la jarosite, jusqu'à atteindre 36 g/1 après 24h. Avec 0,50 g/g de germes de jarosite

(essai 7), on observe une évolution similaire, jusqu'à une teneur finale de 42 g/1 au bout de 24,3h.

L'acidité en début d'essai est d'autant moins diminuée que la quantité de germes introduits est forte. Avec l'introduction des germes, on favorise donc grandement la disponibilité de l'acide libre pour la lixiviation des minerais, et cela explique les meilleurs rendements de lixiviation du nickel observés dans les essais 6 et 7 par rapport à l'essai 2, à quantité d'acide introduite comparable.

L'opérateur a donc le choix entre deux solutions et leurs compromis :

- soit profiter de l'introduction des germes pour diminuer la quantité d'acide introduite en visant un rendement de lixiviation du nickel identique ;

- soit conserver la même quantité d'acide introduite qu'en l'absence de germes, et récupérer au final une quantité de nickel supérieure à celle obtenue en l'absence de germes grâce à l'augmentation du rendement de lixiviation.

En prenant en compte le cours des métaux, les frais miniers, le coût des matières consommables, les investissements et l'entretien du matériel, un calcul économique permettra à l'opérateur de choisir la solution la mieux adaptée à son cas, notamment en fonction des caractéristiques du gisement qu'il doit valoriser.

On constate également que l'introduction de germes de jarosite permet aussi d'augmenter la précipitation de l'aluminium et du chrome parallèlement à celles du fer, du soufre et du sodium. On retrouvera donc ces deux éléments en plus faibles quantités dans la solution finale. La présence de ces éléments à titre d'impuretés dans les concentrés intermédiaires ou les

produits commerciaux de nickel et de cobalt obtenus à partir de cette solution sera donc plus réduite ou leur élimination ultérieure sera facilitée.

De manière générale, l'adjonction au procédé selon l'invention, dans ses deux versions, d'une addition de germes de jarosite à la pulpe de limonite et saprolite, avant sa lixiviation, permet au procédé selon l'invention de procurer des résultats aussi bons que ceux du procédé JAL, sans nécessiter de séparation initiale de la fraction limonitique et de la fraction saprolitique du minerai, donc dans de meilleures conditions économiques. Optimalement, les germes de jarosite utilisés résultent d'une séparation solide/liquide effectuée sur une fraction de la pulpe lixiviée obtenue lors de la mise en œuvre du procédé lui-même, de sorte qu'aucun apport de matière extérieure au procédé n'est nécessaire pour bénéficier de cette amélioration.