[0001] L'invention se rapporte à un procédé de conditionnement de bitume et à un emballage destiné et adapté à ce conditionnement.

Plus précisément, l'invention concerne un perfectionnement des procédés de conditionnement des produits bitumineux utilisés, notamment, dans le bâtiment et les travaux publics, pour effectuer le revêtement étanche de surfaces.

[0002] Les bitumes sont des hydrocarbures généralement solides ou très visqueux à température ambiante correspondant aux fractions lourdes de la distillation du pétrole brut.

Ces bitumes sont fréquemment conditionnés sous forme de blocs emballés dans des sacs en polyamide. Une fois transportés sur les chantiers, les blocs sont fondus pour être utilisés à chaud sous forme d'enduit plus ou moins liquide pour réaliser l'étanchéité et/ou le collage de plaques ou de feuilles d'étanchéité. Du fait que les emballages en polyamide ont une température de fusion supérieure à 180°C et que les bitumes oxydés se liquéfient entre 100°C et 140°C, il est nécessaire d'épiler les sacs et d'en extraire les blocs avant d'effectuer leur fusion.

Dans le cas contraire, des copeaux de polyamide subsisteraient en suspension dans la masse bitumineuse et seraient préjudiciables à la qualité du revêtement et à son étanchéité.

L'invention vise à remédier à ce problème technique en modifiant et en améliorant le mode de conditionnement du bitume ainsi que son emballage.

EXPOSÉ DE L'INVENTION

[0003] Ce but est atteint, selon l'invention, au moyen d'un procédé de conditionnement de bitume, caractérisé en ce qu'on chauffe le bitume entre 130°C et 150°C pour le fluidifier, on le fait s'écouler au travers d'un cylindre rotatif perforé de façon à former des gouttelettes de bitume chaud qui viennent, par gravité, au contact d'une bande maintenue à une température comprise entre 8°C et 10°C sur laquelle lesdites gouttelettes se solidifient en formant des pastilles collectées et chargées dans des conteneurs souples via une ouverture, puis on obture lesdits conteneurs par scellage étanche de leur ouverture .

[0004] Selon une caractéristique avantageuse du procédé, l'air piégé dans les conteneurs est évacué par simple perçage des parois des conteneurs après leur obturation étanche.

[0005] Selon une première variante du procédé, le bitume est maintenu à son état fluide avant d'être pompé à l'intérieur du cylindre rotatif perforé.

[0006] Selon une autre caractéristique avantageuse, on forme des pastilles de bitume dont l'épaisseur est comprise entre 2,5 et 3 mm et le diamètre est compris entre 0,8 et lcm.

[0007] Un autre objet de l'invention est un emballage pour du bitume conditionné en pastilles au moyen du procédé défini ci-dessus, caractérisé en ce que lesdits conteneurs sont en polyéthylène basse densité.

[0008] Selon une variante avantageuse, les conteneurs sont constitués de sacs à soufflets dont les parois ont une épaisseur comprise entre 60 et 120 microns.

[0009] De préférence, avant leur chargement en bitume, les conteneurs sont présentés sous forme d'un film tubulaire à soufflets ou alternativement sous forme de sacs à soufflets préformés.

[0010] De préférence, les conteneurs ont une largeur de 390 mm et une longueur de 590 mm de façon à garnir, en couches superposées, une palette de dimensions standards.

[0011] Encore un autre objet de l'invention est une utilisation de l'emballage tel que défini ci-dessus pour le stockage et le transport de bitume, caractérisée en ce que chaque couche de conteneurs comprend une première série de deux conteneurs alignés dans le sens de la longueur sur la palette et jouxtant une seconde série de trois conteneurs juxtaposés en parallèle. [0012] Selon une caractéristique spécifique, on empile les couches de conteneurs sur la palette en inversant alternativement les première et seconde séries de conteneurs.

[0013] A la différence des blocs de bitume qui sont conditionnés dans des emballages dont les poids sont très variables d'un conteneur à l'autre (écarts possibles de 5 à 8 kg entre deux conteneurs), le conditionnement du bitume en pastilles selon le procédé de l'invention permet un contrôle rigoureux du poids des conteneurs en ajustant le nombre de pastilles.

En outre, ce mode de conditionnement procure un gain de temps substantiel et des économies importantes d'énergie.

En effet, d'une part, la température et/ou la durée de chauffage nécessaires pour la fonte des pastilles sont, à poids égal, au moins cinq fois moins élevées que pour celles des blocs de bitume et, d'autre part, l'emballage du bitume est ici thermofusible dans la plage de température utilisée pour l'application de celui-ci. En effet, la surface extérieure d'échange thermique des lots de pastilles est, de façon certaine, beaucoup plus importante que celle d'un bloc de même poids.

Enfin, le stockage, selon le mode d'utilisation préconisé par l'invention, est effectué de façon ergonomique et compacte du fait que les emballages contenant les pastilles sont facilement malléables et le transport est sécurisé par la stabilité du mode d'empilage des conteneurs sur les palettes.

BREVE DESCRIPTION DES FIGURES

[0014] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront à la lecture de la description qui va suivre, en référence aux figures annexées et détaillées ci-après. La figure 1 représente une vue d'ensemble schématique d'un mode de mise en œuvre du procédé de conditionnement de l'invention.

Les figures 2A et 2B représentent des vues d'une palette pour le stockage et le transport des conteneurs de bitume, respectivement, de la couche n et de la couche n+1. Pour plus de clarté, les éléments identiques ou similaires sont repérés par des signes de légende identiques sur l'ensemble des figures.

Bien évidemment, les modes de réalisation illustrés par les figures présentées ci- dessus ne sont donnés qu'à titre d'exemples non limitatif. Il est explicitement prévu que l'on puisse associer ces différents modes pour les combiner.

DESCRIPTION DÉTAILLÉE DE MODES DE REALISATION

[0015] L'installation représentée schématiquement sur la figure 1 est destinée à mettre en œuvre le procédé industriel de conditionnement de bitume selon l'invention.

La substance bitumineuse utilisée comme matière première est constituée de bitumes oxydés dits aussi soufflés, de différents grades, qui se présente sous forme solide à température ambiante.

Dans le mode de réalisation de l'installation représenté, cette matière première B est d'abord transférée dans un mélangeur C (ici à vis d'archimède A) où sa température est maintenue entre 130°C et 150°C par la circulation dans sa paroi à double chemise d'un fluide caloporteur T (une huile diathermique) avant d'être soutirée par pompage et injectée dans un cylindre rotatif 1 du type Rotoform (marque déposée).

Ce cylindre 1 est pourvu d'une paroi latérale cylindrique 11 dans laquelle sont percés des orifices 10 au travers desquels s'écoule le bitume liquide chaud sous forme de gouttelettes g. [0016] Les gouttelettes g de bitume tombent ensuite, par gravité, sur une bande sans fin 2 en acier inoxydable mise en rotation en formant un tapis convoyeur et dont la température est maintenue entre 8°C et 10°C en étant refroidie par un liquide, tel que de l'eau, fournie par un refroidisseur interne (non représenté).

Au contact de cette bande 2, qui présente une certaine rigidité, les gouttelettes g de bitume s'aplatissent et se solidifient, en se refroidissant, pour former des pastilles P de diamètre et d'épaisseur homogènes dont l'épaisseur finale est alors comprise entre 2,5 et 3 mm et le diamètre entre 0,8 et 1cm. Il est bien entendu, que ces caractéristiques dimensionnelles sont fonction de la taille des orifices ou perforations 10 et de la viscosité du bitume liquide dans le cylindre 1.

[0017] Ces pastilles de bitume sont collectées à l'extrémité de la bande dans une trémie R puis chargées immédiatement après dans des conteneurs souples 3, via leur ouverture supérieure 30, dont le poids est contrôlé de façon continue et automatique.

[0018] L'air piégé dans les conteneurs 3 après leur obturation par soudage, de préférence thermique, est évacué par perçage du conteneur en plusieurs endroits.

[0019] Les conteneurs 3 constituant l'emballage des pastilles P sont réalisés en polyéthylène basse densité (PEBD) et sont, de préférence, constitués de sacs souples à soufflets dont les parois ont une épaisseur d'environ une centaine de microns et, de préférence, comprise entre 60 et 120 microns..

La matière constitutive de ces sacs est choisie pour fondre à une température comprise entre 100°C et 110°C qui avoisine de la température de fusion des pastilles de bitumes qu'ils contiennent. [0020] Les conteneurs en PEBD dédiés à l'emballage des pastilles de bitume peuvent être mis en œuvre dans le procédé, soit en continu (bobine de film tubulaire à soufflets latéraux à dévider puis à découper et à souder par le bas), soit en discontinu (sacs préformés et soudés en partie basse). Les sacs sont remplis avec un contrôle minutieux du poids et soudés pour obturer l'ouverture. [0021] Selon une variante particulière, ces conteneurs 3 ont une largeur Ll de 390 mm et une longueur L2 de 590 mm de façon à garnir, à plat et en couches superposées en quinconce, des palettes 4 utilisées pour le transport et le stockage des colis de bitume (figures 2A et 2B).

Ces palettes présentent, de manière connue en soi et standardisée, une surface de support rectangulaire dont la largeur Dl est de 1000 mm et la longueur D2 est de 1200 mm (figures 2 A et 2B).

Avec le gabarit des sacs utilisés, la largeur des soufflets 3 est d'environ 5 cm de façon à obtenir des colis de bitume malléables dont le poids est ajusté à 20kg. [0022] Chaque couche horizontale comprend une disposition des conteneurs en quinconce. Une première série de deux conteneurs 31a, 31b alignés dans le sens de la longueur est posée sur la palette 4 et jouxte une seconde série de trois conteneurs juxtaposés parallèlement 32a, 32b, 32c, comme illustré par la figure 2A.

[0023] On empile les couches successives n et n+1 de conteneurs 3 sur la palette 4 en inversant alternativement les première et seconde séries de conteneurs 3 de façon à assurer une stabilité de la cargaison, comme illustré par la figure 2B.

[0024] Un film étirable (non représenté) est appliqué sur l'ensemble de la cargaison qui est ensuite sertie avec des bandes de serrage, par exemple, en polypropylène.