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Title:
PROCESS FOR PRODUCING AN EMULSIFYING COMPOSITION BASED ON HYDROGENATED LECITHIN
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2012/059702
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a process for producing an emulsifying composition based on hydrogenated lecithin comprising the following steps: a) preparation of a mixture comprising lecithin and a lipid solvent, b)hydrogenation of the mixture prepared in step (a) in the presence of a hydrogenation catalyst, and c) recovery of said emulsifying composition, characterized in that said lipid solvent is chosen from the following group: squalane, medium chain triglycerides, cerides, fatty alcohols, fatty acids and/or mixtures thereof.

Inventors:
MARGNAT JACQUES (FR)
CECCHI GEORGES (FR)
Application Number:
PCT/FR2011/052586
Publication Date:
May 10, 2012
Filing Date:
November 07, 2011
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Assignee:
SOPHIM (FR)
MARGNAT JACQUES (FR)
CECCHI GEORGES (FR)
International Classes:
A23D9/04; A23D9/013; A23J7/00; A61K8/06; A61K8/55; A61K39/00; B01F3/08; C11C3/12
Foreign References:
US5726163A1998-03-10
US2870179A1959-01-20
US2907777A1959-10-06
DE389299C1924-01-29
CA1042709A1978-11-21
DE256998C
Attorney, Agent or Firm:
ROMAN, Alexis (FR)
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Claims:
Revendications

1. Procédé de production d'une composition émulsifiante à base de lécithine hydrogénée comprenant les étapes suivantes :

a) préparation d'un mélange comprenant la lécithine et un solvant lipidique, b) hydrogénation du mélange préparé à l'étape (a) en présence d'un catalyseur d'hydrogénation, et

c) récupération de ladite composition émulsifiante,

caractérisé en ce que ledit solvant lipidique est choisi dans le groupe suivant : le squalane, les triglycérides à chaînes moyennes, les cérides, les alcools gras, les acides gras et /ou leurs mélanges.

2. Procédé selon la revendication 1 , caractérisé en ce qu'à l'étape a) la proportion, en poids, de lécithine dans le mélange comprenant la lécithine et le solvant lipidique est d'au plus 40 %.

3. Procédé selon la revendication 1 caractérisé en ce qu'à l'étape a) un co-solvant est présent dans le mélange. 4. Procédé selon la revendication 3 caractérisé en ce qu'à l'étape a) la proportion, en poids, de lécithine dans le mélange comprenant la lécithine et le solvant lipidique est comprise entre 40% et 60% et la proportion du co- solvant étant comprise entre 30% et 100% en poids dudit mélange. 5. Procédé selon l'une des revendications 3 ou 4, caractérisé en ce que le co-solvant est de l'éthanol.

6. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'à l'étape b) le catalyseur d'hydrogénation est le palladium.

7. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'à l'étape b) l'hydrogénation est conduite à une température comprise entre 50°C et 80°C sous une pression comprise entre 0.5 et 1 MPa.

8. Procédé selon la revendication 1 , caractérisé en ce que le solvant lipidique est un mélange de squalane et de cires en C24 à C40 obtenues par hydrogénation d'huile d'olive préalablement estérifiée avec des alcools gras à longue chaîne hydrocarbonée comprenant 6 à 22 atomes de carbones, ledit mélange ayant un rapport massique squalane/cires en C24 à C40 compris entre 20/80 et 60/40

9. Procédé selon la revendication 8, caractérisé en ce que le rapport massique squalane/cires en C24 à C40 est de 50/50.

10. Composition émulsifiante à base de lécithine hydrogénée et un solvant lipidique, caractérisée en ce que ladite composition émulsifiante est une composition lipidique ayant un indice d'iode inférieur à 10, de préférence inférieur ou égal à 5 et dans laquelle ledit solvant lipidique est choisi dans le groupe suivant : le squalane, les triglycérides à chaînes moyennes, les cérides, les alcools gras, les acides gras et /ou leurs mélanges..

1 1. Composition émulsifiante selon la revendication 10, caractérisée en ce qu'elle se présente sous la forme d'un gel liquide fluide ou visqueux à température ambiante.

12. Composition émulsifiante selon la revendication 10, caractérisée en ce qu'elle se présente sous forme solide ou sous forme de cire à température ambiante.

13. Composition émulsifiante selon la revendication 10, caractérisée en ce que le solvant lipidique est un mélange de squalane et de cires en C24 à C40 obtenues par hydrogénation d'huile d'olive préalablement estérifiée avec des alcools gras à longue chaîne hydrocarbonée comprenant 6 à 22 atomes de carbones, ledit mélange ayant un rapport massique squalane/cires en C24 à C40 compris entre 20/80 et 60/40.

14. Composition émulsifiante selon la revendication 13, caractérisée en ce que le rapport massique squalane/ cires en C24 à C40 est de 50/50.

15. Composition cosmétique ou dermatologique pour restaurer et/ou renforcer la couche cornée caractérisée en ce qu'elle comprend la composition émulsifiante selon l'une des revendications 13 ou 14. 16. Composition épaississante non aqueuse, caractérisée en ce qu'elle comprend la composition émulsifiante selon l'une des revendications 10 ou 1 1 et une gomme hydrophile épaississante.

17. Composition épaississante selon la revendication 16, caractérisée en ce que le rapport pondéral entre la gomme hydrophile épaississante et la composition émulsifiante est d'au plus 40% en poids.

18. Composition épaississante selon l'une des revendications 16 ou 17, caractérisée en ce qu'elle se présente sous forme de gel ou de cire.

19. Application de la composition émulsifiante selon l'une des revendications 10 ou 1 1 , à la réalisation d'une composition cosmétique, dermatologique, nutriceutique, pharmaceutique ou alimentaire.

20. Application de la composition épaississante selon l'une des revendications 16 à 18, à la réalisation d'une composition cosmétique, nutriceutique ou alimentaire. 21. Emulsion adjuvante pour vaccins caractérisée en ce qu'elle comprend la composition émulsifiante selon l'une des revendications 10 ou 1 1 , du squalène, au moins un agent isotonique et un excipient inerte non toxique, pharmaceutiquement acceptable.

Description:
Procédé de production d'une composition émulsifiante

à base de lécithine hydrogénée

Description

Domaine technique de l'invention.

La présente invention a pour objet un procédé de production d'une composition émulsifiante à base de la lécithine hydrogénée. L'invention concerne en outre des compositions émulsifiantes obtenues par ledit procédé et leurs utilisations, notamment dans le domaine alimentaire, cosmétique, dermatologique, nutriceutique ou pharmaceutique.

État de la technique.

La lécithine est un sous-produit du raffinage des huiles végétales qui est récupéré lors d'une étape de démucilagination. L'huile de soja constitue la première source de lécithine.

Les lécithines végétales sont majoritairement composées de phospholipides (± 55%) à côté desquels on trouve essentiellement des triglycérides (± 35 %), lorsque la lécithine n'est pas déshuilée, mais aussi des stérols, des acides gras, des glycolipides, des carbohydrates et des sphingolipides.

Par l'expression « lécithine », il faut entendre toutes les formes de lécithine, déshuilée ou non, enrichie en phospholipides ou transformée pour partie en lysolécithine par réaction enzymatique ou concentrée en lysolécithine.

Les phospholipides sont des constituants des membranes cellulaires des organismes mono et pluricellulaires appartenant au règne végétal et animal. Les phospholipides constituent eux-mêmes un mélange complexe qui se différencie par la nature de la molécule qui a réagi avec la molécule structurelle de base représentée par l'acide phosphatidique. Ce dernier résulte d'une part de l'estérification par deux acides gras des fonctions alcool portés par les carbones 1 et 2 du glycérol et d'autre part par l'estérification par l'acide phosphorique de la fonction alcool portée par le carbone 3 du glycérol. Les deux fonctions acides résiduelles de l'acide phosphorique peuvent alors réagir avec la choline pour donner la phosphatidylcholine (PC), avec l'éthanolamine pour donner la phosphatidyléthanolamine (PE) et avec l'inositol pour donner le phosphatidylinositol (PI). Ce sont les trois principaux phospholipides trouvés dans les lécithines végétales, toujours accompagnés d'acide phosphatidique libre. Ces phospholipides constituent les composants majoritaires des membranes biologiques sous forme de double couche lipidique. La trituration des graines oléagineuses détruit mécaniquement ces membranes dont les composants sont entraînés dans l'huile sous forme de lécithines qui sont précipitées par hydratation au cours de la démucilagination. Les acides gras présents dans les phospholipides des lécithines végétales se trouvent principalement, pour 76%, sous forme insaturée (oléique : 1 1 %, linoléique : 58%, linolénique : 7%).

On trouve également des phospholipides dans le jaune d'œuf et dans le lait. Les phospholipides du jaune d'œuf qui constituent la deuxième source, après les lécithines d'origine végétale, sont majoritairement composés de phosphatidylcholine (65% - 70%), accompagnée de phosphatidyléthanolamine (24%). Les acides gras présents dans les phospholipides du jaune d'œuf sont sensiblement plus saturés que ceux des lécithines végétales. Ils comportent en effet 46% d'acides saturés (37% de palmitique et 9% de stéarique) contre 54 % d'acides insaturés (oléique : 32 %, linoléique : 17 %, arachidonique : 5 %).

Les acides gras présents dans la lécithine du lait sont semblables à ceux de la lécithine du jaune d'œuf : 45% saturés, 38,5% mono-insaturés et 12,5% di-insaturés. Par leur structure moléculaire, tous les phospholipides présentent une partie non polaire lipophile constituée par les deux chaînes d'acide gras et une partie polaire hydrophile constituée par la partie acide phosphorique estérifiée. Ces molécules amphiphiles possèdent donc des propriétés émulsifiantes qui sont mises à profit aussi bien in vivo qu'in vitro.

L'hydrolyse de ces phospholipides par l'intermédiaire de la phospholipase A2, se traduit par la libération sélective de l'acide gras fixé sur le carbone 2 régénérant la fonction hydroxyle sur ce même carbone. On obtient alors des lysophospholipides ou lysolécithines dont la polarité a été renforcée ainsi que, par voie de conséquence, leurs propriétés émulsionnantes.

La lécithine est ainsi utilisée principalement pour ses propriétés émulsifiantes sous la dénomination E322 dans différents domaines comme le secteur alimentaire, la cosmétique, l'industrie pharmaceutique et l'industrie chimique.

Par exemple, la phosphatidyléthanolamine et le phosphatidylinositol présents dans la lécithine sont considérés comme de bons agents pour la réalisation d'émulsions eau dans huile. La phosphatidylcholine qui a un pouvoir émulsifiant particulier permet, quant elle, l'élaboration de structures appelées liposomes. Dans ces liposomes, les molécules de phosphatidylcholine s'assemblent en bicouches qui s'arrangent elles-mêmes en vésicules sphériques pouvant encapsuler des actifs en solution aqueuse.

A ce titre, la membrane du globule gras du lait est la meilleure démonstration naturelle de la synergie existant entre les différents phospholipides pour réaliser des émulsions stables.

Cette stabilité des émulsions impliquant de la lécithine est renforcée par le fait que la lécithine permet d'éviter ou de retarder la recristallisation d'ingrédients de natures diverses.

En dehors de ces propriétés physiques, les lécithines sont reconnues comme l'émulsifiant le moins agressif pour la peau. Elles possèdent des propriétés proprement cosmétiques en contribuant à rendre émollientes les formulations cosmétiques, à éviter un lessivage trop important de la peau par rapport à d'autres surfactants et enfin à maintenir un état d'hydratation convenable de celle-ci.

En terme de santé, la lécithine et les phospholipides sont considérés comme des produits d'origine naturelle et biodégradables qui ne font l'objet d'aucune allégation nutritionnelle, ni d'allégation à caractère fonctionnel, au niveau européen. La littérature leur attribue néanmoins des propriétés intéressantes capables d'aboutir à des stratégies nutritionnelles innovantes telles que l'inhibition de l'absorption intestinale du cholestérol alimentaire chez l'homme et l'amélioration de la mémoire.

La lécithine présente cependant deux inconvénients principaux, liés d'une part à l'évolution de son odeur et d'autre part à son instabilité thermique.

Un chauffage excessif en présence d'air entraîne en effet un brunissement rapide de la lécithine lié au développement d'une réaction de Maillard.

La formation des molécules odorantes de la lécithine est logiquement causée par la peroxydation lipidique qui est d'autant plus élevée que les acides gras présents dans les phospholipides d'origine végétale sont fortement insaturés. La scission des chaînes grasses des hydroperoxydes résultant de l'oxydation, entraîne la formation de molécules courtes et odorantes (hydrocarbures et aldéhydes) qui contribuent aux problèmes d'odeur persistante de la lécithine ce qui en limite son utilisation, notamment en cosmétique. Ce phénomène est d'autant plus sensible que la lécithine est commercialisée sous forme de poudre très divisée, offrant ainsi une plus grande surface de contact à l'oxygène de l'air. Ce phénomène bien connu de l'oxydation s'accompagne souvent de formation de produits colorés.

D'où l'intérêt d'utiliser des lécithines hydrogénées qui sont sans odeur, stables au regard de l'oxydation et peu colorées afin de faciliter leur usage cosmétique.

Mais, si les avantages de la lécithine hydrogénée sont bien connus et décrits dans la littérature, son usage industriel est limité par le coût du procédé d'hydrogénation et par la difficulté de sa mise en œuvre pour les utilisateurs. Vendue sous forme de poudre, la lécithine hydrogénée doit être dissoute à des températures en général supérieures à 45°C, avec des risques de dégradation thermique malgré l'occurrence de la stabilité oxydative des lécithines totalement hydrogénées.

Différents procédés d'hydrogénation de la lécithine ont été proposés dans la littérature. A titre d'exemple, le brevet canadien CA731 164 (DAVIS, Paul F.) décrit un procédé d'hydrogénation catalytique de la lécithine dans un solvant volatil d'origine pétrolière choisi dans le groupe suivant : benzène, hexane, cyclohexane, éther diéthylique, acétate d'éthyle, l'éthanol, et le chlorure de méthylène. La conduite d'un tel procédé à l'échelle industrielle est délicate et présente des risques d'inflammation ou d'explosion. En outre, ce procédé implique des opérations supplémentaires telles que la distillation du ou des solvants et la purification de la lécithine hydrogénée. Cela signifie des coûts relativement élevés en énergie et en élimination des solvants. De plus, la possible présence de traces de solvants dans le produit final n'est généralement pas acceptée par le consommateur.

Il convient également de citer le brevet américain US2870179 (GIOVANNI Jacini) qui propose un procédé d'hydrogénation d'un mélange comprenant la lécithine et l'huile de soja (exemple VI) ou de graines de coton (exemple VII) en présence d'un catalyseur au nickel, à 00°C et sous une pression d'environ 70 atmosphère (7 MPa). L'inconvénient majeur de ce procédé est qu'il emploie des conditions drastiques de température et de pression et conduit à une composition à base de lécithine hydrogénée dont l'indice d'iode est encore très élevé (indice d'iode égal à 33).

La présente invention a pour but de fournir un procédé qui permette l'obtention de compositions émulsifiantes à base de lécithine hydrogénée dont l'indice d'iode est sensiblement réduit. Un autre but de la présente invention est d'obtenir de manière reproductible des composition émulsifiantes à base de la lécithine hydrogénée présentant une stabilité à l'oxydation et au rancissement renforcée, qui soient faciles à manipuler, en particulier sous forme de fluide liquide ou visqueux à température ambiante ou de cire pouvant être pastillée, qui ne comprennent pas de solvants d'origine pétrolière et dont le coût de production est compétitif comparé aux procédés connus.

Résumé de l'invention

Il se trouve que la demanderesse a mis en évidence de manière surprenante que l'hydrogénation catalytique de la lécithine dans des solvants lipidiques particuliers favorise l'obtention de compositions émulsifiantes à base de lécithine hydrogénée possédant des caractéristiques nouvelles et des propriétés avantageuses, se comportant comme un fluide liquide ou visqueux ou une cire pouvant être pastillée.

Ainsi selon un premier aspect, la présente invention concerne un procédé de production d'une composition émulsifiante à base de lécithine hydrogénée comprenant les étapes suivantes :

a) préparation d'un mélange comprenant la lécithine et un solvant lipidique choisi dans le groupe suivant : le squalane, les triglycérides à chaîne moyennes, les cérides, les alcools gras et les acides gras, hydrogénés ou non et/ou leurs mélanges, hydrogénation du mélange préparé à l'étape (a) en présence d'un catalyseur d'hydrogénation, et

b) récupération de ladite composition émulsifiante.

La demanderesse a maintenant pu constater de manière inattendue que cette sélection de solvants lipidiques permettait de diminuer très nettement l'indice d'iode. De manière inattendue, cet indice est au moins trois fois moins élevé et généralement six fois moins élevé qu'avec le procédé décrit dans US2870179 (GIOVANNI Jacini). En effet, la demanderesse a pu constater que l'indice d'iode était généralement inférieur à 10, de préférence inférieur ou égale à 5. Ce qui démontre que la teneur en lécithine non hydrogénée résiduelle est très faible et que par conséquent le procédé selon la présente invention a un rendement très élevé.

L'un des avantages de ce procédé est que les solvants lipidiques choisis sont conservés après hydrogénation dans la composition finale à base de lécithine hydrogénée ce qui permet de baisser de façon notable le prix de revient d'une telle composition et de faciliter son usage par un utilisateur.

Un autre avantage de ce procédé est qu'il permet l'obtention de compositions émulsifiantes à base de lécithine hydrogénée présentant une très faible teneur en lécithine non hydrogénée résiduelle et une stabilité à l'oxydation et au rancissement renforcée. En effet, l'indice d'iode obtenu pour ces compositions émulsifiantes est généralement inférieur à 10, de préférence inférieur ou égal à 5. Encore un autre avantage du procédé selon la présente invention est qu'il permet l'obtention de compositions émulsifiantes à base de lécithine hydrogénée exemptes de solvants d'origine pétrolière qui peuvent avoir un impact négatif sur la santé humaine et l'environnement. Il permet ainsi de revendiquer l'obtention d'un label de produits naturels et d'intéresser l'industrie alimentaire, cosmétique, dermatologique, nutriceutique ou pharmaceutique.

On connaît par le brevet canadien CA1042709 (SEIDEN, Paul) un procédé d'hydrogénation catalytique de la lécithine dans un solvant non volatil tel que le propylène glycol, les esters de propylène glycol ou les huiles glycéridiques en présence de palladium sur charbon à des pressions allant de 50 à 200 psi (approximativement de 3 à 15 atmosphères) et à des températures allant de 60°C à 1 10°C. Cependant, les huiles glycéridiques y sont mentionnées de manière générique et le seul exemple décrit dans ce document portant sur un procédé d'hydrogénation ne concerne que le propylène glycol qui est un solvant non lipidique. Par ailleurs, cet exemple utilise une trop grande quantité de catalyseur (environ 13,51 % d'un catalyseur au palladium contenant environ 33% de palladium dans du charbon). En outre, les compositions obtenues selon ce procédé se présentent sous forme d'un mélange dont la teneur totale en acides gras saturés et acides gras insaturés (acides gras trans) présents dans la lécithine est comprise entre 30 et 70%.

Selon un autre aspect, la présente invention concerne une composition émulsifiante à base de lécithine hydrogénée susceptible d'être obtenue par la mise en œuvre du procédé précité, et se présentant sous forme d'une composition lipidique ayant un indice d'iode inférieur à 10, de préférence inférieur ou égal à 5. Par « composition lipidique » selon la présente invention, on entend une composition non aqueuse.

L'invention concerne également l'application d'une composition émulsifiante à base de lécithine hydrogénée pour la préparation d'une composition cosmétique telle qu'un lait cosmétique, d'une composition nutriceutique utilisable en tant que complément alimentaire, additif alimentaire ou coupe faim, d'une composition pharmaceutique telle qu'un adjuvant pour vaccins ou d'une composition dermatologique utilisable pour restaurer et/ou renforcer la couche cornée.

Ces compositions émulsifiantes sont directement utilisables comme ingrédients ou additifs pour la réalisation de nouvelles compositions alimentaires, cosmétiques, dermatologiques, nutriceutiques ou pharmaceutiques. Selon un autre aspect, la présente invention concerne tout produit cosmétique, pharmaceutique, nutriceutique, dermatologique ou alimentaire comprenant une composition émulsifiante à base de lécithine hydrogénée telle que définie précédemment.

D'autres avantages et caractéristiques de l'invention apparaîtront mieux à la lecture de la description qui va suivre.

Description détaillée de l'invention

I. Définitions Au sens de la présente invention, on entend par :

« solvant lipidique », un produit naturel d'origine lipidique non volatil choisi dans le groupe suivant : le squalane , triglycérides à chaîne moyennes, cérides, alcools gras, acides gras, hydrogénés ou non, et leurs mélanges tel qu'un mélange de 50%, en poids, de squalane et de 50%, en poids, de Phytowax® C10.

« squalane », un hydrocarbure aliphatique saturé (C30H62; 2,6,10,15,19,23-hexaméthyl tétracosane; CAS RN = 1 1 1 -01 -3). Il est généralement obtenu par hydrogénation du squalène (C30H50), composé rencontré dans la nature (huiles végétales, poissons...). Par « squalane », on entend également, un mélange d'hydrocarbures contenant plus de 80% en poids de squalane et est commercialisé par la demanderesse, sous le nom PHYTOSQUALAN®. Le terme squalane comprend également, les hydrocarbures aliphatiques linéaires ou branchés et présentant des propriétés similaires au squalane, tel que le polyisobutène hydrogéné ou le squalène partiellement hydrogéné. A titre d'exemple de polyisobutène hydrogéné on peut citer le MC30 commercialisé par la demanderesse ou le Parléam®.

« squalène », un hydrocarbure insaturé (C30H50 ; 2,6,10,15,19,23- hexaméthyl-2,6,10,14,18,22-tétracosahexane; CAS RN 7683-64-9) qui est naturellement produit par tous les organismes supérieurs y compris les humains. Il est présent en grande quantité dans l'huile du foie des requins, mais on le trouve aussi en moindre quantité dans l'huile d'olive. Il s'agit d'un intermédiaire essentiel dans la biosynthèse du cholestérol, des hormones stéroïdes et de la vitamine D chez l'homme. Par « squalène », on entend également le squalène partiellement hydrogéné comprenant au moins une double liaison tel que le squalène partiellement hydrogéné produit par le procédé décrit dans le brevet japonais JP 10087516.

« lysolécithine », la forme de la lécithine concentrée en lysolécithine ou sa forme modifiée par une réaction enzymatique, par exemple par la phospholipase A2.

« triglycérides à chaînes moyennes », des triglycérides obtenus par estérification entre des acides gras de chaînes hydrocarbonées ayant entre 6 et 12 atomes de carbone et du glycérol végétal. A titre d'exemple, la composition en acides gras des triglycérides à chaînes moyennes est la suivante : C6, inférieur à 2%, C8 compris entre 50 et 65 %, C10 compris entre 30 et 45%et C12 inférieur à 3%.

« cérides » : les esters d'acides gras et d'alcools gras. La longueur de la chaîne carbonée pouvant aller de 12 à 30 atomes de carbone pour l'acide gras, et de 10 à 36 atomes de carbone pour l'alcool gras. Des exemples non limitatifs de cérides comprennent le palmitate de cétyle, le stéarate de stéaryle et le palmitate de myristyle. Les cérides forment la majeure partie des cires qui peuvent être d'origine végétale ou animale.

Selon l'invention, les cires naturelles, de préférences les cires végétales peuvent aussi être utilisées comme solvant lipidique. Des exemples non limitatifs de cires comprennent la cire de candelilla, la cire d'abeille, la cire jojoba, etc. Les cires obtenues par hydrogénation d'huiles végétales préalablement estérifiées avec des alcools gras à chaîne en C10 à C18 peuvent également être utilisées comme solvants lipidiques. Des exemples non limitatifs de cires obtenues par hydrogénation d'huiles végétales estérifiées avec des alcools gras à chaîne en C10 à C18 comprennent les cires obtenues par hydrogénation d'huile d'olive estérifiée avec des alcools gras à chaîne en C10 à C18 telles que celles vendues par la demanderesse sous les dénominations commerciales Phytowax® Olive 10L34, 12L44, 14L48, 16L55 et 18L57, les cires obtenues par hydrogénation d'huile de ricin estérifiée avec l'alcool cétylique ou béhénique comme par exemple celles qui sont vendues sous les dénominations Phytowax® Ricin 16 L 64 et Phytowax® Ricin 22 L 73.

Ainsi, au sens de la présente invention, le terme général « cérides » peut désigner les esters d'acides gras et d'alcools gras ou leurs mélanges, les cires ou leurs mélanges, ou les cires obtenues par hydrogénation d'huiles végétales estérifiées avec des alcools gras à chaîne en C10 à C18 ou les cires végétales telles que les Ceresters ® commercialisés par la demanderesse.

« alcool gras », un alcool comprenant une chaîne aliphatique linéaire ou ramifiée comprenant de 6 à 22 atomes de carbones, préférentiellement une chaîne aliphatique comprenant 10 atomes de carbones. A titre d'exemple d'alcool gras, on peut citer l'alcool décylique, l'alcool laurique, l'alcool myristique, l'alcool palmitique, l'alcool béhénique, l'alcool oléique, l'alcool stéarique, l'alcool isostéarique, , l'hexyldodécanol, l'octyldodécanol, ainsi que leurs mélanges. Les alcools gras selon l'invention peuvent être d'origine synthétique ou encore naturelle comme par exemple les alcools provenant de matières végétales (coprah, palmiste, palme...) ou animales (suif...). Bien entendu, d'autres alcools à longue chaîne peuvent également être utilisés, comme par exemple les étheralcools ou bien encore les alcools dits de Guerbet.

« acide gras », un acide comprenant une chaîne aliphatique linéaire ou ramifiée comprenant de 6 à 22 carbones. A titre d'exemple d'acide gras, on peut citer l'acide myristique, l'acide palmitique, l'acide stéarique, l'acide béhénique, l'acide oléique, l'acide linoléique, l'acide linolénique, l'acide isostéarique ainsi que leurs mélanges. Les acides gras selon l'invention peuvent être d'origine synthétique ou naturelle. On préfère les acides gras d'origine naturelle.

- « beurre de karité », une matière grasse végétale obtenue de l'arbre de Karité (Butyrospermum Parkii). C'est un corps gras, particulièrement riche en insaponifiables. Les deux principaux acides gras sont l'acide oléique et l'acide stéarique. Le beurre de karité est notamment connu pour : ses vertus calmantes et adoucissantes sur les peaux sèches et sensibles, ses effets décongestionnants, son action cicatrisante et régénératrice, son action hydratante, sa protection anti-érythémateuse UV.

« co-solvant », un solvant volatil tel que le méthanol, l'éthanol ou le propanol, en particulier l'éthanol et de préférence le bioéthanol.

« agent isotonique », un composant qui peut être ajouté à une émulsion adjuvante pour la rendre isotonique. A titre d'exemple d'agent isotonique on peut citer le dextrose, le glycérol, le mannitol, le sorbitol, etc.

« excipient inerte non toxique, pharmaceutiquement acceptable », tout excipient ou véhicule sans action pharmacologique mais permettant la fabrication, la conservation et/ou l'administration d'une émulsion adjuvante pour vaccins. Parmi les excipients inertes non toxiques pharmaceutiquement acceptables selon l'invention on peut citer l'eau, les solutions tamponnées telles que le tampon phosphate salin PBS (phosphate buffered saline), les solutions glucoses, etc.

II. Description détaillée du procédé Etape a) - préparation d'un mélange comprenant la lécithine et un solvant lipidique

L'étape a) du procédé consiste en la préparation d'un mélange comprenant la lécithine et un solvant lipidique.

A cette étape a), la lécithine est avantageusement dispersée puis dissoute sous agitation et sous vide primaire dans le solvant lipidique retenu.

La dissolution se fait avantageusement à température ambiante dans le squalane, les triglycérides à chaînes moyennes, ou les alcools gras et acides gras liquides à cette température.

Avec les cires hydrogénées ou non hydrogénées, les beurres végétaux hydrogénés ou non hydrogénés, ou les acides gras et les alcools gras solides à température ambiante la dissolution se fait avantageusement à une température légèrement supérieure à leur point de fusion.

La dissolution de la lécithine dans ces différents solvants lipidiques naturels retenus se fait dans des temps de plus en plus longs, en fonction du rapport pondéral entre la lécithine et le solvant lipidique utilisé.

Les solvants lipidiques particuliers selon la présente invention ont été choisis pour leurs propriétés émollientes et hydratantes en cosmétique et de manière surprenante il a été découvert qu'ils confèrent à la composition finale de nouvelles propriétés et qu'ils permettent la formation de gel liquide de lécithine hydrogénée ou au contraire une cire pouvant être pastillée.

Avantageusement, le pourcentage, en poids, de lécithine dans le mélange lécithine/solvant lipidique a été limité à environ 40% du fait des difficultés de dissolution de la lécithine au dessus de ce pourcentage.

Afin de pouvoir obtenir un pourcentage, en poids, de lécithine supérieur à 40% dans le mélange lécithine/solvant lipidique retenu, un co-solvant a été ajouté au mélange préparé à l'étape a) pour fluidifier le milieu réactionnel.

La proportion de la lécithine dans le mélange comprenant le lécithine et le solvant lipidique utilisé peut être compris entre 40% et 60% en poids. Le co- solvant, en particulier le bioéthanol, étant ajouté au mélange à hydrogéner à concurrence de 30% à 100% en poids.

Le bioéthanol est préférentiellement utilisé comme co-solvant, car il permet de fluidifier le milieu réactionnel et faciliter l'hydrogénation de la lécithine mais aussi de revendiquer pour le produit fini un label de produits naturels.

Ainsi, après distillation du co-solvant à la fin de l'étape c), une composition émulsifiante est obtenue dont le pourcentage en poids de lécithine hydrogénée peut aller jusqu'à 60%, suivant l'origine de la lécithine de départ et le solvant lipidique retenu. Etape b) - hydrogénation en présence d'un catalyseur

L'étape b) du procédé consiste en l'hydrogénation du mélange préparé à l'étape a) en présence d'un catalyseur d'hydrogénation préférentiellement choisi dans le groupe formé par celui des métaux nobles (palladium, platine, ruthénium rhodium...) et le nickel de Raney.

En pratique, le mélange préparé à l'étape a) est introduit dans un réacteur d'hydrogénation. Le catalyseur d'hydrogénation utilisé est avantageusement le palladium et de préférence un catalyseur à 5% de palladium sur charbon actif avec des quantités, en poids, allant de 2% à 10% par rapport à la lécithine.

La température à laquelle est réalisée l'étape d'hydrogénation est le plus généralement comprise entre 50°C et 80°C. La pression d'hydrogène appliquée dans cette étape peut être comprise entre environ 0,5 MPa et 1 MPa (5 et 10 bars).

Les essais d'hydrogénation du mélange préparé à l'étape a) avec une concentration allant jusqu'à 40%, en poids, de lécithine ont montré que l'indice d'iode du mélange hydrogéné est généralement inférieur à 10, de préférence inférieur ou égal à 5. Ces mêmes essais ont montré que des quantités réduites de palladium à 5% sur charbon, par exemple des quantités de 1 % en poids par rapport à la lécithine, permettaient d'arriver au même indice d'iode avec un temps d'hydrogénation plus long, montrant qu'à l'échelle industrielle les doses de catalyseurs pouvaient être optimisées. Par ailleurs, il a été observé qu'au delà d'une concentration de 40%, en poids, de lécithine, l'indice d'iode du mélange hydrogéné est généralement moins bon.

L'hydrogénation du mélange préparé à l'étape a) avec une proportion, en poids, de lécithine comprise entre 40% et 60% en présence d'un co-solvant (de préférence de l'éthanol) a été réalisée dans les mêmes conditions de température et de pression que sans co-solvant. Dans ces conditions, un très bon indice d'iode a pu être obtenu. Cet indice d'iode est généralement inférieur à 10, de préférence inférieur ou égal à 5.

Par ailleurs, Il convient de préciser que lorsque le solvant lipidique utilisé est un composé insaturé ou polyinsaturé tel que le beurre de karité, il est également hydrogéné en même temps que la lécithine conformément à la présente invention.

Etape c) - récupération L'étape c) du procédé consiste à récupérer la composition émulsifiante contenant la lécithine hydrogénée et le solvant lipidique.

La récupération de la composition émulsifiante est de préférence réalisée par une désodorisation par purge à l'azote par mise sous vide primaire entre 2 et 5 Pa (20 et 50 mbars) et à une température comprise entre 50°C et 60°C en vue d'enlever une légère odeur de caramel, suivie d'une filtration pour séparer le catalyseur d'hydrogénation.

Lorsque le mélange hydrogéné à l'étape b) contient un co-solvant et notamment de l'éthanol, ce dernier est distillé sous vide préalablement à l'opération de désodorisation.

III. Compositions émulsifiantes à base de lécithine hydrogénée

Les compositions émulsifiantes à base de lécithine hydrogénée produites par le procédé selon l'invention peuvent être plus ou moins fluides et avoir l'aspect d'un gel fluide liquide ou visqueux à température ambiante ce qui leur permet d'être aisément manipulées par un utilisateur pour la réalisation de nouvelles compositions alimentaires, cosmétiques, dermatologiques, nutriceutiques ou pharmaceutiques. C'est notamment le cas lorsque l'étape d'hydrogénation b) a été réalisée sur un mélange contenant de la lécithine déshuilée dans un solvant lipidique ayant un aspect liquide à température ambiante, en particulier dans un solvant lipidique choisi dans le groupe suivant : squalane, triglycérides à chaîne moyenne, triisostéarine.

Lorsque, par exemple, la lysolécithine déshuilée est utilisée à 33%, en poids, dans du squalane, la composition émulsifiante obtenue se présente sous la forme d'un liquide visqueux ayant un point d'écoulement de -10°C, facilitant ainsi grandement les manipulations lors de son usage.

Les compositions émulsifiantes obtenues peuvent également se présenter sous forme solides, en particulier sous forme de cires pouvant être pastillées, ce qui facilite leur manipulation pour la réalisation de nouvelles compositions cosmétiques, pharmaceutiques ou alimentaires. C'est notamment le cas lorsque l'étape d'hydrogénation b) a été réalisée sur un mélange contenant jusqu'à 40%, en poids, de lécithine déshuilée dans un mélange lécithine/solvant lipidique se présentant sous la forme d'une cire.

Il a été constaté que le point de fusion de ces compositions émulsifiantes à base de lécithine est proche de celui du solvant lipidique se présentant sous la forme d'une cire. A titre d'exemple, le tableau suivant montre l'aspect et le point de fusion des compositions émulsifiantes produites selon le procédé de la présente invention en partant d'un mélange comprenant 20%, en poids, de lécithine déshuilée et 80%, en poids, du solvant lipidique :

Tableau : points de fusion des compositions émulsifiantes solides.

Solvant lipidique Aspect de la composition émulsifiante

(point de fusion) (point de fusion)

huile d'olive hydrogénée cire

(65°C) (66°C) ester d'olive Phytowax® POL10 cire

(34-36°C) (35°C) ester d'olive Phytowax® POL12 cire

(44°C) (46°) Beurre de karité hydrogéné Cire dure

(63°C) (+/- 65°C)

Par ailleurs, des essais réalisés en partant de la lécithine non déshuilée, ont permis l'obtention de compositions émulsifiantes sous forme de solide, même lorsque le solvant lipidique utilisé est du squalane ou des triglycérides à chaînes moyennes.

IV. Applications des compositions émulsifiantes à base de lécithine hydrogénée

Il a été découvert de manière surprenante par la demanderesse que les compositions émulsifiantes à base de lécithine hydrogénée présentent de nouvelles propriétés leur permettant d'être utilisées comme ingrédients ou additifs pour la réalisation de formulations aux propriétés nouvelles, notamment dans le domaine alimentaire, cosmétique, dermatologique, nutriceutique ou pharmaceutique.

a. Application à la réparation et/ou au renforcement de la couche cornée

La couche cornée (ou la couche la plus externe de la peau) se définit comme une structure fonctionnelle qui aide l'organisme à répondre à son environnement et à maintenir l'intégrité de la barrière épidermique. Elle est en perpétuelle interaction avec l'environnement et elle assume une double fonction protectrice : d'une part, elle prévient la déshydratation des tissus sous-jacents et d'autre part, elle protège la peau des agressions causées par des facteurs externes. La couche cornée est composée de cellules mortes qui sont entourées de protéines et de lipides. C'est essentiellement la couche lipidique qui exerce la fonction de barrière de la peau. Le squalène et les stérols (essentiellement le cholestérol) sont des composants naturels de la partie lipidique de la couche cornée. Une peau en santé se répare d'elle-même. Cependant, l'environnement et les facteurs individuels, peuvent parfois agir de façon complexe et induire certaines anomalies telles que la sécheresse cutanée, qui est souvent associée à une perte de lipides protecteurs exposant encore davantage les tissus sous jacents aux agressions externes. La peau a dans ce cas besoin de plus de lipides pour retrouver un bon niveau d'hydratation.

Pour aider la peau à retrouver sa fonction barrière et un niveau d'hydratation optimum, il est connu d'utiliser des substances lipidiques similaires aux lipides contenus dans la couche cornée. Ces substances lipidiques permettent de freiner la perte insensible d'eau en recréant le film lipidique de la couche cornée. A titre d'exemple, le brevet US 5.494.657 (Swenson, Russell H.) décrit l'utilisation de compositions comprenant la vaseline, le squalène ou le polybutène hydrogéné, le polybutène non hydrogéné, un acide gras ou un ester d'acide gras, et un anti-oxydant pour humidifier et protéger la peau.

Dans le cadre de ses recherches visant à développer de nouvelles stratégies de restauration et/ou de renforcement de la couche cornée et/ou de protection de la peau, la demanderesse a préparé une nouvelle composition émulsifiante à base de lécithine hydrogénée dans laquelle le solvant lipidique est préférentiellement un mélange de squalane et de cires en C24 à C40 obtenues par hydrogénation d'huile d'olive préalablement estérifiée avec des alcools gras à longue chaîne hydrocarbonée comprenant 6 à 22 atomes de carbones comme le Phytowax® C10 commercialisé par la demanderesse. Le rapport massique squalane/cires en C24 à C40 étant compris entre 10/90 à 90/10, avantageusement compris entre 20/80 à 60/40, et préférentiellement correspondant à 50/50.

Cette nouvelle composition de lipides présente des similitudes avec les principaux constituants (céramides, cholestérols, acides gras, cires esters) du ciment lipidique intercellulaire de la couche cornée : la lécithine présente la particularité de favoriser des émulsions lamellaires, comme les céramides de la barrière lipidique, le squalane est l'un des principaux composants du film hydrolipidique protégeant la peau des agressions extérieures et les cires en particulier le Phytowax® en C10 sont comparables aux cires esters de la barrière lipidique.

Cette formulation utilisant des lipides biomimétiques non agressifs et non irritants pour la peau est apte à revendiquer des fonctions de réparation et/ou de renforcement de la couche cornée et/ou de prévention du dessèchement de la peau. Ainsi selon un autre aspect, la présente invention concerne une composition cosmétique ou dermatologique pour restaurer et/ou renforcer la couche cornée comprenant la composition émulsifiante à base des trois lipides biomimétiques. b. Application à ia réalisation d'une composition épaississante non aqueuse II est possible d'obtenir une composition épaississante non aqueuse se présentant sous la forme d'un gel ou d'une cire en mélangeant la composition émulsifiante à base de lécithine hydrogénée selon l'invention avec une gomme hydrophile épaississante. Le rapport pondéral entre la gomme hydrophile épaississante et la composition émulsifiante étant d'au plus 40% en poids.

Des exemples non limitatifs de gommes hydrophiles épaississantes pouvant être utilisées sont : la gomme xanthane, la gomme guar, la gomme caroube, l'agar, la gomme de gellane, les carraghénanes, la gomme konjac, la gomme de karaya, adragante et sclerotium et leurs mélanges.

Divers essais de dispersion de gommes hydrophiles naturelles, épaississantes et gélifiantes ont été réalisés dans les compositions émulsifiantes à base de lécithine hydrogénée. La mise en suspension des gommes s'est faite à une température d'environ 40°C pour rendre plus fluide la composition émulsifiante à base de lécithine hydrogénée.

Des quantités allant jusqu'à 40% en masse de gommes xanthane, guar, caroube, agar-agar, gellane, carraghénanes, konjac, karaya, adragante et sclerotium ont été incorporées dans la composition émulsifiante. Il a ainsi été obtenu après refroidissement un gel homogène ou une cire dans lequel les particules de gomme restent en suspension, sans déphasage ou décantation de la gomme et sans gonflement de la gomme (puisqu'on est en milieu uniquement huileux, sans eau).

La composition épaississante non aqueuse obtenue peut par exemple être utilisée pour la fabrication de compositions cosmétiques, nutriceutiques ou alimentaires.

Les compositions cosmétiques peuvent, à titre d'exemple non limitatif, se présenter sous la forme d'une crème, d'une pommade, d'un lait, d'une lotion, d'un gel, d'une pâte, d'une mousse, d'un shampooing, d'un après-shampooing, d'une crème de douche, d'une émulsion huile dans l'eau ou eau dans l'huile, d'un patch, d'un spray, de comprimés, de gélules, de granulés, d'un savon, d'un stick, de suspensions de micro-sphères ou de nano-sphères, etc.

La demanderesse a également observé que ces compositions épaississantes non aqueuses sont aptes à servir de base à la fabrication de compositions nutriceutiques utilisables en tant que complément alimentaire ou coupe faim et en tant qu'aide pour éviter la prise de poids. En effet, l'une des caractéristiques des compositions épaississantes non aqueuse selon l'invention est qu'elles sont capables de former un gel volumineux et de grande viscosité dans l'estomac et ainsi exercer une action coupe faim par un effet mécanique. Leur viscosité permet aussi de diminuer l'absorption des graisses et des sucres au niveau intestinal, et ainsi favoriser la perte de poids et aider à réduire les surcharges pondérales. Ces compositions nutriceutiques peuvent être absorbées, par exemple, sous forme de gélules ou sous forme de sirop. c. Application à la réalisation d'un complément alimentaire ou produit alimentaire. Il est également possible d'obtenir un complément alimentaire ou produit alimentaire comprenant un stérol végétal comme le béta-sitostérol et une composition émulsifiante obtenue selon le procédé de l'invention à partir de la lysolécithine déshuilée et un solvant lipidique choisi parmi le squalane, les triglycérides à chaînes moyennes et le Phytowax® POL10 ayant un point de fusion compris entre 34°C à 36°C.

Les stérols végétaux sont naturellement présents en petites quantités dans de nombreux fruits, légumes, fruits secs, céréales, légumineuses, huiles végétales et autres sources végétales. Ils sont structurellement semblables au cholestérol et sont connus depuis de nombreuses années pour leur capacité à diminuer le taux de cholestérol sanguin et à contribuer au bon fonctionnement du système cardiovasculaire. Cependant, les stérols végétaux forment des cires à 140°C et présentent une absorption intestinale, chez l'homme, qui est faible. Pour améliorer leur absorption, les stérols sont parfois combinés avec la lécithine qui est également connue pour ses propriétés hypocholestérolémiantes. Le terme stérol selon la présente invention comprend également les stanols résultants de l'hydrogénation des stérols végétaux.

Or, la demanderesse a constaté que le complément alimentaire ou produit alimentaire selon l'invention présente un point de fusion globalement inférieur à la température du corps humain, et peut être ingéré, par exemple, sous forme de gélules ou sous forme de sirops. d. Application à la réalisation d'un chocolat II est également possible de préparer une composition pour chocolat au lait comprenant une composition obtenue selon le procédé de l'invention à partir d'un mélange comprenant 30%, en poids, de lécithine et 70% de beurre de karité. Les tests réalisés ont montré la faisabilité d'utilisation des compositions émulsifiantes à base de lécithine hydrogénée en remplacement de la lécithine traditionnelle. Ce remplacement présente un avantage odorant pour certains chocolats de qualité lorsque l'odeur de la lécithine naturelle pose un problème. e. Application à la réalisation d'émulsion adjuvante pour vaccins

Il est connu que les adjuvants de vaccins contenant du squalène, utilisés par exemple contre la grippe H1 N1 , peuvent dans certains cas provoquer des réactions inflammatoires après injections du vaccin, avec des symptômes tels que rougeurs et douleurs au site d'injection.

Dans le but de fournir de nouveaux adjuvants de vaccins présentant des risques d'inflammation minimisés, la demanderesse a démontré que les compositions émulsifiantes selon l'invention sont tout à fait aptes à être utilisées dans une composition d'émulsion adjuvante pour vaccins.

Ainsi, la présente invention concerne également l'application d'une composition émulsifiante à base de lécithine hydrogénée à la réalisation d'une émulsion adjuvante pour vaccins.

Cette émulsion adjuvante peut comprendre la composition émulsifiante à base de lécithine hydrogénée, en particulier à base de lysolécithine, du squalène, au moins un agent isotonique tel que le mannitol et un excipient inerte non toxique, pharmaceutiquement acceptable, tel que le tampon phosphate salin PBS. V. Exemples

Les exemples suivants sont donnés à titre illustratif et ne peuvent être considérés comme limitatifs de la présente invention.

La détermination des points de fusion a été réalisée selon la norme ISO6321 et la mesure des indices d'iode a été réalisée selon la norme ISO 3961. La détermination des points découlement a été réalisée selon la norme NF T60-105.

Exemple 1 - hydrogénation d'un mélange constitué de 20%, en poids, de lécithine déshuilée et de 80%, en poids, de squalane végétal Une lécithine déshuilée (grade Ultralec P de chez ADM) est dispersée et dissoute sous agitation à température ambiante dans le squalane végétal (Phytosqualan commercialisé par la demanderesse). La concentration en lécithine déshuilée est de 20 % (% massique). 150 grammes de cette préparation sont chargés dans un réacteur d'hydrogénation de laboratoire en présence de 2% en masse de palladium 87L de chez Johnson Matthey.

La réaction d'hydrogénation est réalisée à 70°C, 0.5 MPa (5 bars), 700 RPM, pendant 24 heures. Le produit est ensuite désodorisé par purge à l'azote sous vide à 60°C pendant une heure pour enlever une légère odeur de caramel de la préparation.

Le produit est ensuite filtré sur filtre chauffant à 70°C sous pression d'azote. Le produit final a un indice d'iode inférieur à 5 et se présente sous la forme d'un gel ayant un point d'écoulement de 30°C et un point de fusion de 25°C. Exemple 2 - Hydrogénation d'un mélange constitué de 40%, en poids, de lécithine déshuilée et de 60%, en poids, de squalane végétal

Cet exemple est conduit dans les mêmes conditions que l'exemple 1 , mais avec 40%, en poids, de lécithine déshuilée dans le squalane. La dissolution de la lécithine déshuilée exige un temps de préparation plus long (une heure). L'hydrogénation, la désodorisation ainsi que la filtration sont réalisées dans des conditions identiques à l'exemple 1. Le produit final a un indice d'iode compris entre 5 et 10 et se présente sous la forme d'un fluide visqueux, plus consistant que celui issu de l'exemple 1 , présentant un point de fusion de 25°C. Exemple 3 - Hydrogénation d'un mélange constitué de 50%, en poids, de lécithine déshuilée et de 50%, en poids, de squalane

Cet exemple est conduit dans les mêmes conditions que les exemples 1 et 2, mais afin de faciliter la dissolution de la lécithine dans le squalane et son hydrogénation, il est préparé un mélange de 30%, en poids, de lécithine, 30%, en poids, de squalane et 40%, en poids, d'éthanol anhydre. Après réaction d'hydrogénation, l'éthanol est distillé sous pression réduite à 40°C. Après désodorisation et filtration on obtient un gel visqueux contenant 50%, en poids, de lécithine et 50 %, en poids, de squalane et présentant un indice d'iode compris entre 5 et 10.

Exemple 4 - Réduction de la quantité de catalyseur

Un essai identique à l'exemple 1 est réalisé en incorporant seulement 1 % de palladium (% massique). On parvient à un résultat identique d'indice d'iode de 5 après 30 heures d'hydrogénation.

Exemple 5 - Hydrogénation d'un mélange constitué de 30%, en poids, de lécithine déshuilée et de 70%, en poids, de triglycérides à chaînes moyennes

Une lécithine déshuilée (grade Ultralec P de chez ADM) est dispersée et dissoute sous agitation à température ambiante dans des triglycérides à chaînes moyennes (de chez OLEON). La concentration en lécithine déshuilée est de 30 % (% massique).

La composition en acides gras des triglycérides à chaînes moyennes est la suivante : C6, inférieur à 2%, Ce compris entre 50 et 65 %, C10 compris entre 30 et 45% et C12 inférieur à 3%. Les conditions d'hydrogénation, le % en catalyseur sont respectés vis-à-vis de l'exemple 1.

Le produit obtenu est un gel beige avec un indice d'iode inférieur à 5 et un point de fusion inférieur à 25°C.

Exemple 6 - Hydrogénation d'un mélange constitué de 20%, en poids, de lécithine déshuilée et de 80%, en poids, d'huile d'olive hydrogénée

50 g de lécithine déshuilée sont dissouts sous vide à 75°C dans 200 g d'huile d'olive hydrogénée présentant un point de fusion de 65°C. L'hydrogénation réalisée dans les conditions de l'exemple n°5, une filtration et une désodorisation sous azote à 75°C sous vide, permet d'obtenir une cire beige clair, dure et présentant un point de fusion de 66°C. Exemple 7 - Hydrogénation d'un mélange constitué de 20%, en poids, de lécithine déshuilée et de 80%, en poids, d'une cire de jojoba hydrogénée

50 g de lécithine déshuilée sont dissouts sous vide à 50°C dans 200 g d'huile de jojoba hydrogénée présentant un point de fusion de 70°C. L'hydrogénation réalisée dans les conditions de l'exemple précédent, une filtration et une désodorisation sous azote à 50°C sous vide, permet d'obtenir un beurre beige clair et présentant un point de fusion de 68°C.

Exemple 8 - Hydrogénation d'un mélange constitué de 30%, en poids, de lécithine déshuilée et de 70%, en poids, d'esters d'acides gras et d'alcools gras (Phytowax POL18)

150 g de lécithine déshuilée sont dissouts à chaud (65°C), sous agitation et sous vide primaire pendant 20 minutes dans 350 g de Phytowax 18 de chez SOPHIM présentant un point de fusion de 57°C. Il s'agit de cires esters obtenues préalablement par réaction d'alcoolyse entre une huile d'olive hydrogénée et l'alcool octadécylique. Ce type de cires esters présente la composition suivante: 67,5 % de stéarate d'octadécyle, 13 % de palmitate d'octadécyle, 2,5 % de monoglycérides, 9,8 % de diglycérides et 5,7 % de triglycérides et le restant correspond à des acides gras libres et de l'alcool octadécylique résiduel.

L'hydrogénation réalisée dans les conditions de l'exemple précédent permet d'obtenir après filtration et désodorisation, cette dernière étant réalisée à 70°C sous vide, une cire blanchâtre présentant un point de fusion de 57°C. La cire obtenue est apte à être pastillée.

Exemple 9 - Hydrogénation de la lécithine déshuilée dans du beurre de karité

Le procédé a été appliqué à un mélange constitué de 20%, en poids, de lécithine déshuilée et de 80%, en poids, du beurre de karité. L'hydrogénation réalisée à 75°C permet d'obtenir après filtration et désodorisation sous vide un produit blanchâtre solide présentant un point de fusion de 70°C, ce qui rend ce produit apte à être pastillé. Nous avons réalisé par la suite des essais d'hydrogénation dans différents beurres végétaux (mangue, illipé, cacao) ainsi que dans des huiles végétales hydrogénées (olive, tournesol, soja,..) ce qui a permis d'obtenir des solides pastillables, pour des concentrations en lécithines comprises entre 5 et 40%, présentant des indices d'iodes résiduels faibles (max 5) et des points de fusion compris entre 60 et 68°C.

Exemple 10 - Hydrogénation d'un mélange constitué de 20%, en poids, de lysolécithine non déshuilée et de 80%, en poids, de squalane

La lysolécithine non déshuilée (grade Lasenor HE 60) est solubilisée à température ambiante à 20%, en poids, dans du squalane d'origine végétal. Cette lécithine contient 54 % de lécithine et 46% de triglycérides. 150 grammes de cette préparation sont chargés dans un réacteur d'hydrogénation de laboratoire, en présence de 2% (masse) de Palladium (grade 87L). La réaction d'hydrogénation est réalisée à 75°C, à 0.5 MPa (5 bars), à 700 RPM, pendant 28 heures. Le produit après refroidissement est désodorisé par purge à l'azote sous vide à 75°C pendant 1 heure ce qui permet d'éliminer une légère odeur de caramel. On réalise ensuite une filtration sur filtre réacteur chauffant à 75°C sous pression d'azote. Le produit final se présente sous la forme d'un beurre dur, beige, et présentant un point de fusion de 65°C et un indice d'iode inférieur à 5. Ce produit est apte à être pastillé.

Exemple 11 - Hydrogénation d'un mélange constitué de 40%, en poids, de lysolécithine non déshuilée et de 60%, en poids, de squalane

La dissolution de la lysolécithine non déshuilée (grade Lasenor HE 60) est réalisée en une heure, à température ambiante, sous faible agitation (250 RPM). L'hydrogénation, la désodorisation ainsi que la filtration sont réalisées dans des conditions identiques de celles décrites dans l'exemple 10 et permettent d'obtenir un beurre dur présentant un point de fusion de 65°C, de couleur beige, présentant un indice d'iode de 5 avec une légère odeur de caramel. Une désodorisation par purge à l'azote, réalisée sous vide primaire de 5 Pa (50 mbar), à 70°C, permet d'éliminer après 1 heure de traitement l'odeur de caramel.

Exemple 12 - Hydrogénation d'un mélange constitué de 20%, en poids, de lysolécithine non déshuilée et de 80%, en poids, de triglycérides à chaînes moyennes

Un essai identique au test 1 1 est réalisé en incorporant seulement 1 % de palladium (% massique) et en diluant la lysolécithine à hauteur de 20% dans des triglycérides à chaînes moyennes en C8-C10. On parvient à un résultat identique en terme d'indice d'iode proche de 3 après 30 heures d'hydrogénation. Le produit final se présente sous la forme d'un beurre beige, présentant un point de fusion de 65°C. Le produit désodorisé à 70°C par purge d'azote, ne présente plus d'odeur particulière. Exemple 13 - Hydrogénation d'un mélange constitué de 40%, en poids, de lysolécithine non déshuilée et de 60%, en poids, de triglycérides à chaînes moyennes

On réalise une dispersion de 40 %, en poids, de lysolécithine non déshuilée dans des triglycérides à chaînes moyennes en C8-C10. Après réaction d'hydrogénation en présence de 2% de palladium 87L, réalisée à 75°C, pendant 40 heures, à 500 RPM, on obtient un beurre dur présentant un point de fusion final de 70°C, beige. Une désodorisation par purge à l'azote, réalisée sous vide primaire de 5 Pa (50 mbar), à 75°C, permet d'éliminer une légère odeur de caramel après 1 heure de traitement.

Exemple 14 - Déshuilage d'une lysolécithine et hydrogénation d'un mélange constitué de 33%, en poids, de lysolécithine déshuilée obtenue et de 67%, en poids, de squalane

Une lysolécithine contenant 54 % de lécithine totale avec un taux de 60% de lécithine hydrolysée (grade VEROLEC HE 60 de Lasenor) est déshuilée par insolubilisation des lécithines dans l'acétone. 100 gr de lysolécithine sont mélangés avec 200 ml d'acétone pendant 20 minutes, à température ambiante, sous 500 RPM. Les lysolécithines sont récupérées par filtration sous vide et les traces de solvants sont éliminées au rotavapor à 50°C sous vide primaire. La lysolécithine récupérée (61 gr) est de nouveau traitée par 200 ml d'acétone ce qui permet d'obtenir 50,5 grammes de lysolécithine déshuilée (rendement de récupération de 93,5 %) avec une teneur résiduelle en triglycérides de 1 %. 40 grammes de cette lysolécithine sont solubilisés dans 80 grammes de squalane. L'hydrogénation réalisée pendant 48 heures à 70°C, à 700 RPM, sous 0,5 MPa (5 bars) d'hydrogène, en présence de 2 % de palladium 87L permet d'obtenir, après filtration et désodorisation à l'azote, un liquide visqueux à 25°C, faiblement odorant (caramel), présentant un indice d'iode inférieur à 5. Ce produit reste à l'état de liquide visqueux à 4°C.

Exemple 15 - Composition épaississante sous forme de gel contenant des gommes hydrophiles épaississantes et gélifiantes en suspension dans une composition émuisîfiante à base de lécithine hydrogénée conforme à la présente invention.

Un mélange hydrogéné contenant 20%, en poids, lécithine déshuilée et 80%, en poids, de squalane, selon l'invention, est chauffé à 40°C. On incorpore progressivement 15% en masse de gomme xanthane et 5% de gomme agar- agar. Il est ainsi obtenu après refroidissement un gel homogène, fluide et facile à manipuler, dans lequel les particules de gomme restent en suspension, sans gonflement, sans déphasage ou décantation de la gomme.

Ce gel a ensuite été utilisé à raison de 5% dans de l'eau distillée. Le mélange est chauffé sous agitation à 80°C et a permis d'obtenir après refroidissement un lait cosmétique stable, montrant ainsi des propriétés épaississantes, gélifiantes et émulsifiantes nouvelles. Exemple 16 - Composition épaississante sous forme de gel contenant des gommes hydrophiles épaississantes et gélifiantes en suspension dans une composition émulsifiante à base de la lysolécithine hydrogénée conformément à l'invention.

Un mélange hydrogéné de 20%, en poids, de lyso-lécithine déshuilée et de 80%, en poids, de squalane selon l'invention est chauffé à 40°C. On incorpore progressivement 20% en masse de gomme xanthane, 10% de gomme Guar et 10% de carraghénane Iota. Il est ainsi obtenu après refroidissement un gel homogène dans lequel les particules de gomme restent en suspension, sans déphasage ou décantation de la gomme.

Ce gel a ensuite été utilisé à raison de 5% dans de l'eau distillée. Le mélange est chauffé sous agitation à 80°C et a permis d'obtenir après refroidissement un lait cosmétique stable, montrant ainsi des propriétés épaississantes, gélifiantes et émulsifiantes nouvelles. Exemple 17 - Formulation d'un sirop coupe faim à partir d'une composition émulsifiante contenant la lysolécithine hydrogénée conformément à invention.

Un mélange hydrogéné de 20%, en poids, de lyso-lécithine déshuilée dans 80%, en poids, de triglycérides à chaînes moyennes selon l'invention est chauffé à 40°C. On incorpore progressivement 30% en masse de gomme karaya. Il est ainsi obtenu après refroidissement un liquide sirupeux dans lequel les particules de gomme restent en suspension, sans déphasage ou décantation de la gomme.

Ce gel est apte à absorber des quantités substantielles d'eau et à servir de base à la formulation d'un gel coupe faim.

Exemple 18 - Préparation d'une émulsion adjuvante d'origine totalement naturelle.

On mélange dans un bêcher 22,5 g de squalène avec 30 g d'une composition contenant 40%, en poids, de lysolécithine déshuilée hydrogénée dans 60%, en poids, de squalane selon l'invention. Dans un autre récipient on a incorporé 90 g d'une solution tampon phosphate salin (PBS) contenant 10%, en poids, de mannitol. On a incorporé ensuite la phase aqueuse à la phase huileuse qui était maintenue sous agitation à 40°C. Lorsque l'incorporation a été terminée, on a arrêté le chauffage et maintenu l'agitation jusqu'à ce que l'émulsion atteigne la température ambiante.

On a alors obtenu une émulsion huile dans eau dont la composition, en poids, obtenue est de : 15,79 % de squalène, 12,63 % de squalane, 8,42 % de lysolécithine, 6,32% de mannitol, le reste à 100% étant constitué de la solution tampon phosphate salin (PBS).