L'invention a pour objet un procédé de traitement 5 d'un support photographique propre à permettre le dévelop¬ pement à la lumière du jour ou en présence de toute autre lumière non inactinique d'une image blanchie comportée par ledit support photographique.

Elle vise également, et ce à titre de produits

10 industriels nouveaux, les moyens devant être mis en oeuvre dans le cadre du susdit procédé ainsi que le support photographique comportant 1'image blanchie et soumis au susdit procédé de traitement.

L'homme de 1'art sait qu'un support photographique 15 doit être maintenu, avant et après exposition et jusqu'à la phase finale du développement, à savoir l'action du fixateur, à l'abri de toute source de lumière non inacti¬ nique.

En effet, toute mise en présence dudit support 20 photographique avec une source de lumière non inactinique avant ou après exposition mais avant la mise en oeuvre du fixateur se traduit par le fait que 1'image à laquelle le support a été exposé et qui doit apparaître et perdurer sur le support après le traitement bien connu de dévelop- 2 ^~ pement et de fixation, se trouve irrémédiablement voilée. Il a donc été impossible jusqu'à présent de révé¬ ler, c'est-à-dire de faire apparaître en plein jour sur un support photographique constitué par exemple par une feuille blanche de papier photographique, une image cor- 30 rectement exposée auparavant sur le même support. ^• t Or, on conçoit aisément les applications nom- breuses, notamment dans le domaine de la communication et

^J de l'éducation, qui deviendraient envisageables si la susdite impossibilité pouvait être surmontée. 35 Et c'est à la recherche d'une solution pratique et peu onéreuse à ce problème que les Inventeurs se sont

attachés avec succès.

L'homme de l'art sait qu'il est possible de "blan¬ chir" une image, obtenue au préalable sur un support pho¬ tographique après exposition, développement et fixation. Pour ce faire, il est connu d'avoir recours à une réhalogénation de l'image argentique en formant des chlo¬ rures d'argent qui doivent être stabilisés en raison de leur photosensibilité, cette dernière conduisant à un noircissement, donc à une réapparition spontanée de l'image, en présence de lumière.

L'homme de l'art sait aussi qu'il est possible de faire réapparaître avec une teinte particulière, notamment jaunasse, l'image ainsi blanchie et stabilisée en la sou¬ mettant à l'action d'une solution de thiourée. Ce "développement" par la thiourée d'une image blanchie et stabilisée peut être effectué en plein jour mais présente l'inconvénient de "remonter" à la lumière avant développement.

L'invention remédie à ces inconvénients et permet de disposer d'un support photographique comportant une image blanchie susceptible d'être "développée" à la lumière du jour par mise en oeuvre d'un moyen simple et inoffensif.

En effet, les Inventeurs ont eu le mérite de trou- ver qu'une image blanchie de façon classique, comportée par un support photographique qui est soumis après blan¬ chiment de 1'image à 1'action d'un bain acide présentant une teneur efficace en thiourée ou en tout autre agent de blocage équivalent, pouvait être développée en plein jour ainsi qu'en présence de toute autre source de lumière non inactinique par action sur le support ainsi traité d'une solution alcaline diluée.

Il s'ensuit que le procédé, conforme à l'inven¬ tion, de traitement d'un support photographique comportant une image blanchie après exposition, développement et fixation en vue de rendre l'image blanchie susceptible

d'être développée à la lumière du jour ou en présence de toute autre lumière non inactinique est caractérisé par le fait que le support photographique comportant 1'image blanchie est soumis, pendant une durée suffisante, à l'ac- tion stabilisante d'un bain acide comportant une quantité efficace de thiourée ou d'un agent de blocage équivalent.

A titre d'agents de blocage équivalents, on peut citer entre autres le thiocyanate de sodium.

Le bain acide propre à être mis en oeuvre dans le cadre du susdit procédé de traitement et dont le pH est de 4,00 à 4,70, de préférence voisin de 4,35, présente une concentration en thiourée ou en tout autre agent de blo¬ cage équivalent comprise entre environ 2 et environ 3 g/1, cette teneur étant de préférence voisine de 2,5 g/litre. Le concentré visé par l'invention et qui, par dilution avec une quantité appropriée d'eau, fournit le susdit bain, présente une teneur en thiourée ou agent de blocage équivalent, de 20 à 30 g/1, de préférence voisine de 25 g/1; son pH est de 3,11 à 3,40, de préférence voisin de 3,15.

Le procédé, conforme à l'invention, de développe¬ ment en plein jour ou en présence de toute autre lumière non inactinique d'une image blanchie comportée par un support photographique qui a été soumis au traitement conforme à l'invention, consiste à soumettre ledit support photographique à l'action d'une solution alcaline diluée.

L'invention vise encore d'autres dispositions qui s'utilisent de préférence en même temps que celles dont il vient d'être question; il en sera plus explicitement question ci-après.

Et elle sera encore mieux comprise à l'aide du complément de description qui suit et des exemples non limitatifs qui sont donnés à titre illustratif et qui correspondent à des modes de réalisation avantageux. Se proposant, par conséquent, de faire comporter à un support photographique une image blanchie susceptible

d'être développée à la lumière du jour ainsi qu'en pré¬ sence de toute autre lumière non inactinique, on s'y prend comme suit ou de manière techniquement équivalente.

Tout d'abord, on expose une image, on la révèle et on la fixe en soumettant un support photographique à la séquence de traitements classique bien connue de 1'homme de 1'art, décrite dans tous les manuels photographiques et sur laquelle il n'est donc pas nécessaire d'insister ici.

Ensuite, on soumet le support photographique à un traitement également connu en lui-même et consistant à "blanchir" l'image préalablement révélée et fixée.

Pour ce faire, on effectue de préférence un tannage de la gélatine en faisant agir, par exemple, un alun puis on blanchit l'image par action, par exemple, du permanganate de potassium en milieu acide.

Le tannage et le blanchiment peuvent être simul¬ tanés et réalisés par un seul et même bain.

Avantageusement, on pourra avoir recours au bain dont la composition est indiquée ci-après à titre d'exem- ¹ ©: permanganate de potassium 7 g chlorure de sodium 20 g acide acétique (concentration de 80%) 60 ml alun de potassium 10 g eau q.s.p. 1000 ml.

Le support photographique comportant l'image à blanchir peut être immergée dans le susdit bain, de préfé¬ rence à la température ambiante, jusqu'à disparition de l'image; dans la pratique, la durée de l'action du bain est d'environ 4 minutes.

Le support est ensuite rincé puis décoloré par trempage, par exemple, dans un bain bisulfitique contenant avantageusement un alun, de préférence à la température ambiante, pendant 1 à 2 minutes. La concentration de ce bain en bisulfite, notam¬ ment de sodium, est avantageusement d'environ 5% en volume

et en alun, notamment de potassium, d'environ 1% en poids.

Le support comportant 1'image ainsi blanchie et qui, par ailleurs, a été décoloré comme il vient d'être indiqué, est alors soumis au procédé de traitement de stabilisation conforme à l'invention.

Ce procédé de traitement peut être appliqué immé¬ diatement après blanchiment et décoloration ou ultérieure¬ ment; dans cette deuxième éventualité, le support doit être conservé à l'abri de la lumière jusqu'au moment du traitement de stabilisation.

Ce traitement de stabilisation consiste à sou¬ mettre le support photographique décoloré qui comporte l'image blanchie à l'action, en milieu acide, de la thiourée ou d'un agent de blocage équivalent. La thiourée est mise en oeuvre par 1'intermédiaire d'un bain dont le pH est amené à une valeur de 4,00 à 4,70, de préférence voisine de 4,35, à l'aide d'une quantité efficace d'un acide, de préférence organique, et encore plus préférentielle ent choisi dans le groupe comprenant les acides acétique, tartrique, citrique et oxalique.

Les acides acétique et oxalique donnent les meil¬ leurs résultats.

Dans la pratique, la quantité efficace - d'acide acétique est de 6 à 10 ml, de préférence de 8 à 10 ml pour 1000 ml de bain, d'acide oxalique est de 3,5 à 8 g, de préférence de 4,5 à 5,5 g pour 1000 ml de bain.

Le bain en question, dont la température est de 18 à 22°C, de préférence la température ambiante, contient, de préférence également, un bromure pour éviter la solubi- lisation trop rapide du chlorure d'argent et un alun pour parfaire le tannage de la gélatine.

Il est appliqué au support photographique à traiter pendant une durée fixée entre 90 et 120 secondes.

Deux bains qui ont conduit à de bons résultats et qui sont donnés à titre d'exemples présentent la composi¬ tion suivante: a) Thiourée 2, 5 g Acide acétique (concentration de 10%) 8 ml

Bromure de potassium 1 g Alun de potassium 10 g Eau q.s.p. 1000 ml. b) Thiourée 2, 5 g Acide oxalique 5 g

Bromure de potassium 2 g Alun de potassium 50 g Eau q.s.p. 1000 ml.

Dans le cas de ces deux bains, la durée du trai- tement est d'environ 105 secondes.

D'une façon générale, une concentration en thio¬ urée trop élevée et/ou un temps de traitement trop long inhibent le redéveloppement et donnent une image affai¬ blie. Inversement, une concentration en thiourée trop faibli et/ou un temps de traitement trop court stabilisent insuffisamment l'image blanchie et n'empêchent pas un noircissement à la lumière du jour.

Le traitement peut être réalisé par trempage du support photographique dans ce bain. II est suivi d'un lavage suffisamment intense pour éliminer du support tous les résidus du susdit bain.

Après séchage, le support photographique ainsi traité peut être conservé à la lumière du jour sans limi¬ tation de durée. L'image blanchie et stabilisée dont il est porteur pouvant être de toute nature, fait que ce support peut prétendre à des applications nombreuses et variées répon¬ dant à des buts notamment éducatifs.

Ainsi, il est possible d'envisager de constituer par ce support au moins certaines pages de brochures ou livres destinés par exemple à des jeux éducatifs.

D'autres applications pourront être trouvées dans tous les domaines de la communication.

Pour faire réapparaître l'image, quelle qu'elle soit, dont le support est porteur, autrement dit pour révéler ou développer cette image, conformément à l'inven¬ tion, on fait agir sur ledit support, à la lumière du jour ou en présence de toute autre lumière non inactinque, une solution aqueuse alcaline diluée.

L'alcalinité peut être apportée par exemple par la soude, l'ammoniaque ou le carbonate de sodium.

La quantité de base doit être telle que le pH de la solution est de 11 à 12, de préférence voisin de 11,35.

Avantageusement, on aura recours à une solution ayant une concentration en NaOH de 1 à 4% en poids. Pour faire agir la solution alcaline, on peut l'appliquer au pinceau.

Il est également possible de l'appliquer à l'aide d'un brumisateur.

On peut enfin révéler 1'image en trempant le sup- port photographique dans la solution alcaline.

D'autres variantes peuvent être envisagées.

Une fois l'image révélée, il suffit de sécher le support photographique; dans certains cas, il pourra être avantageux d'essuyer le support à 1'aide d'une éponge humide acidifiée pour enlever les traces d'alcali pouvant nuire à la conservation du support.

En suite de quoi et quel que soit le mode de réa¬ lisation retenu, on dispose ainsi d'un procédé de traite¬ ment de supports photographiques propre à permettre le développement à la lumière du jour ou en présence de toute lumière non inactinique d'une image blanchie, de moyens permettant la mise en oeuvre de ce procédé et d'un support porteur d'une telle image blanchie stabilisée susceptible d'être révélée en lumière du jour, dont les caractéristi- ques et avantages résultent suffisamment de ce qui précède pour qu'il soit inutile d'y insister davantage.

Comme il va de soi et comme il résulte d'ailleurs déjà de ce qui précède, l'invention ne se limite nullement à ceux de ses modes d'application et de réalisation qui ont été plus spécialement envisagés ; elle en embrasse, au contraire, toutes les variantes.