On connaît bien tous les problèmes pouvant survenir sur les ongles d'un tre humain : il peut par exemple se ronger les ongles à un point qu'ils en deviennent très disgracieux et que le sujet souhaite une reconstitution de ceux-ci ; mais il peut également s'agir de personnes qui souhaitent modifier la forme ou la longueur de leurs ongles, et ce, pour toute sorte de raisons d'ordre généralement esthétique ; chacun peut enfin connaître des petits accidents sur les ongles à l'occasion d'un bricolage ou de taches ménagères par exemple, pouvant créer une réelle gène, et en tout cas un désagrément pour la victime.

Ce sont autant de raisons qui ont suscité l'émergence de quantité de centres ou d'instituts pour la pose et l'entretien de faux ongles venant généralement recouvrir le ou les ongles naturels qui sont par hypothèse abîmés, dévitalisés ou encore qui ne conviennent plus aux patients.

Pour l'essentiel, les prestations de ces instituts peuvent se classer en deux grandes catégories : -dépôt d'une résine sur l'ongle naturel préalablement dépoli et traité avec un agent de liaison, suivi d'un travail classique de manucurie visant à donner à la couverture la forme d'ongle souhaitée par le client, ou -dépôt d'une capsule en une matière plastique préalablement choisie pour sa forme et sa longueur, puis

prédécoupée aux dimensions requises pour venir s'ajuster sur l'ongle à restaurer sur lequel elle est finalement fixée grâce à un collage rapide à base de cyanoacrylate.

Toutes ces méthodes, aujourd'hui parfaitement connues, présentent à peu près toutes les mmes inconvénients : d'abord les inconvénients liés aux colles utilisées du type cyanolites qui, en plus de n'tre pas indolores, d'attaquer la structure de l'ongle naturel et le détériore en le rendant mou et plus fragile qu'avant la pose de la prothèse, présentent en outre le grave désavantage de ne plus pouvoir détacher la capsule de l'ongle naturel, ensuite les inconvénients liés à la qualité de résine utilisée, et surtout à sa façon de l'appliquer qui engendre des micro-porosités particulièrement néfastes pour la solidité de la prothèse qui s'abîme et casse dans des délais trop courts, néfaste aussi pour l'aspect visuel de la prothèse qui très rapidement change de couleur, jaunit, ou vieilli mal ; en outre, on observe très souvent, après avoir eu recourt à ces méthodes de prothésie ongulaire, une gène importante et parfois mme une absence de sensation tactile, ce qui engendre une réelle gène par exemple pour les personnes qui travaillent sur des claviers d'ordinateurs.

La présente invention à pour but précisément de réduire, dans des proportions considérables, voire mme les supprimer, les micro-porosités des résines utilisables en prothésie ongulaire.

A cet égard et conformément à l'invention, il est proposé un procédé de reconstitution prothétique pour la restauration ou la modification d'un ongle naturel dégradé, dévitalisé ou abîmé par utilisation d'une résine auto-polymérisable comprenant des étapes préliminaires consistant en un dépolissage de la partie restante de l'ongle naturel, un nettoyage et/ou un soufflage pour enlever les résidus du dépolissage, un dégraissage suivi d'un séchage, une application d'un agent de liaison de la résine sur l'ongle, ledit procédé étant caractérisé par la

succession d'étapes complémentaires consistant au moins à : 1) préparer et étaler la résine auto-polymérisable au moins sur la partie restante de l'ongle à reconstituer, 2) vibrer le doigt dont l'ongle est traité pour obtenir un étalement homogène de la résine, 3) polymériser ladite résine à une température contrôlée et sous atmosphère à pression contrôlée, 4) travailler la prothèse ongulaire en place à l'aide d'une pièce à main et d'un micro tour pour obtenir une forme et une épaisseur proche de l'ongle naturel, 5) déposer avantageusement, quoique non nécessairement, un vernis de finition sur la prothèse ongulaire qui sera avantageusement du type photo- réticulable pour accélérer le séchage.

On comprend tout l'avantage d'un tel procédé par rapport aux méthodes antérieures : tout d'abord la résine est étalée non plus au pinceau mais grâce à une spatule telle qu'utilisée en prothésie dentaire et vibrée à une fréquence suffisante pour obtenir une bonne homogénéité de recouvrement qui élimine l'inclusion des micro-bulles d'air incorporées au cours du mélange de la résine ; ensuite la résine qui est polymérisée à bonne température de manière assez conventionnelle, est parallèlement soumise à un vide partiel puis/ou à une pression supérieure à la pression atmosphérique, déterminant pour la résine un resserrement de sa structure moléculaire très avantageux.

Dans ces conditions, on a pu observer que la porosité de la résine ainsi polymérisée était quasiment nulle avec le résultat attendu que cette mme résine est particulièrement solide aux sollicitations mécaniques et aux chocs d'un côté, mais également aux sollicitations des agents extérieurs tels que lumière, détergent, etc... lui procurant une exceptionnelle résistance aux changements de teinte ou aux incrustations de saleté.

Selon une autre caractéristique essentielle de l'invention, le procédé qui vient d'tre énoncé peut tre appliqué de trois grandes manières différentes au moins : a) procédé pour une reconstitution prothétique d'un ongle qui se caractérise en ce que dans l'étape 1 du procédé général on met préalablement en place une forme de modelage souple du type papier adhésif, ajusté sur l'ongle à traiter, pouvant le cas échéant, se prolonger vers l'avant, pour servir de support à la prothèse ongulaire, la résine non polymérisée étant alors déposée en couches avantageusement successives en nombre suffisant pour façonner progressivement la prothèse, le doigt correspondant au traitement étant vibré conformément à l'étape 2 puis introduit dans une enceinte pour la polymérisation conformément à l'étape 3 enfin travaillé conformément à l'étape 4 et éventuellement 5. b) procédé pour une reconstitution utilisant une capsule permettant en outre le montage de faux ongles qui se caractérise en ce que, avant la mise en oeuvre du procédé, et, au moins préalablement à l'étape 1, on forme et polymérise la capsule à partir d'une résine auto- réticulable, on l'ajuste ensuite sur l'ongle naturel, puis dans l'étape 1, on dispose quelques gouttes de résine auto-polymérisable à l'intra dos de la capsule qui est ensuite appliquée sur l'ongle naturel avant polymérisation de l'ensemble selon l'étape 3 et suivantes. c) procédé pour une reconstitution utilisant une capsule permettant également, le cas échéant, le montage de faux ongles qui se caractérise en ce que l'étape 1 consiste à étaler une couche mince de résine sur la partie restante de l'ongle et en ce qu'on colle sur ladite partie, après l'étape 3, une capsule du type plastique, par exemple en ABS, au moyen d'une colle rapide du type cyanoacrylate.

Conformément à cette dernière variante du procédé de restauration selon l'invention la capsule plastique couramment utilisée n'est plus directement collée sur l'ongle avec les difficultés soulignées en préambule,

puisqu'on intercale entre l'ongle et la capsule une couche de résine qu'il sera donc très facilement possible de retirer de manière ordinaire avec la conséquence de détacher la capsule plastique malgré le collage à la cyanolyte par exemple.

En outre, et selon une autre caractéristique tout à fait primordiale de l'invention, dans l'ensemble des procédés qui viennent d'tre ci-dessus évoqués, la polymérisation est effectuée dans une enceinte étanche qui est maintenue à une température fixe pour un polymérisation optimale de la résine et qui est soumise soit à une alternance de vide partiel et de mise en pression, soit seulement à un vide partiel ou une mise en pression à des niveaux et pendant des durées qui sont suffisantes pour resserrer fortement la structure moléculaire de la résine lui procurant une homogénéité pratiquement exempte de micro porosités.

Ainsi implantées conformément à l'invention, les prothèses ongulaires procurent un évident confort tant à la pose qu'ultérieurement à l'usage. En effet, contrairement à ce qu'on observe avec les méthodes antérieures, le patient ne ressent plus les prothèses comme un corps étranger et mieux, il n'a plus l'impression désagréable d'une insensibilité tactile.

D'autres caractéristiques et avantages ressortiront mieux encore du dispositif qui va maintenant tre décrit permettant de mettre en application l'un ou l'autre des procédés évoqués ci-dessus, ce dispositif n'étant d'ailleurs donné qu'à titre d'exemple non limitatif de l'invention, en référence aux dessins annexés sur lesquels : -la figure 1 est une vue schématique en perspective d'une enceinte de dépolissage par sablage de l'ongle naturel en vue de sa préparation à recevoir une prothèse ongulaire en résine, -la figure 2 est une vue schématique en perspective d'un dispositif vibrateur, sur l'étrier duquel repose le

doigt dont on restaure l'ongle, apte à créer une homogénéité de la résine en phase liquide, -la figure 3 représente en élévation et en coupe sagittale, une enceinte étanche destinée à la polymérisation de la résine liquide mise en place sur l'ongle sous température et pression contrôlée.

Conformément aux figures 1,2 et 3 il va maintenant tre décrit un dispositif pour la mise en oeuvre de l'un ou l'autre des procédés conformes à l'invention pour la reconstitution prothétique d'un ongle naturel 1 à partir d'une résine du type acrylique, largement utilisée par les prothésistes dentaires.

Le dispositif comprend essentiellement une enceinte de dépolissage 2, un dispositif vibrant 3 et une enceinte de polymérisation 4.

Selon une première caractéristique particulièrement avantageuse de l'invention, le dépolissage des ongles 1 préalable important pour créer une rétention naturelle de la résine, avant l'implantation prothétique sera obtenu par une opération de sablage sous pression dudit ongle naturel 1 ; l'enceinte de dépolissage 2 est donc fermée et grossièrement étanche pour contenir le sable projeté ; l'enceinte 2 est munie sur l'un de ses côtés 5 d'une entrée couplée de préférence à un gant 6 intérieur pour permettre à l'opérateur de manipuler une buse de sablage 7 reliée par un tube souple 8 à un pulvérisateur de sable sous pression qui est non représenté sur la figure 1 ; sur l'autre face latérale 9 de l'enceinte 2 on prévoit une entrée 10 permettant au patient de présenter sa main 11 à l'intérieur de 1'enceinte 2 de manière à ce que l'opérateur puisse projeter grâce à la buse 7 du sable sur chacun des ongles 1 à traiter, la précision et la surveillance de cette opération étant assurée par une lunette vitrée 12 prévue sur la face avant de 1'enceinte étanche 2.

De cette manière, il est possible de projeter de façon très localisée sur les parties de l'ongle naturel 1 à traiter, un jet de sable dont la granulométrie moyenne

se situe avantageusement aux alentours de 50 micromètres sous une pression de 6 kg correspondant à un bon compromis pour obtenir un dépolissage efficace sans douleur pour le patient. On notera qu'accessoirement l'enceinte étanche 2 est équipée d'un dispositif d'aspiration 13 assurant classiquement l'extraction des poussières pendant l'opération de sablage.

Bien entendu, la sableuse qui vient d'tre décrite n'est qu'une variante, sans doute préférée, d'un dispositif assurant le nécessaire dépolissage des ongles naturels avant la dépose d'une résine, et tout autre méthode utilisant par exemple limes ou râpes pourrait tout à fait convenir dans le cadre de l'invention.

Conformément à la figure 2 et selon une étape majeure de l'invention, la dépose de résine dentaire sur l'ongle 1 s'effectue doigt positionné sur l'étrier 14 du vibreur 3 ; le vibreur 3 est classiquement constitué d'un électro-aimant monté en oscillateur magnétiquement couplé à l'étrier 14 soumettant le doigt, et par conséquent l'ongle, à une oscillation à fréquence ajustable avantageusement réglée autour de 50 Hz, ce qui permet d'utiliser directement l'alimentation domestique.

On comprend bien dès lors que la fréquence à laquelle l'ongle est soumis ne perturbe en rien l'opération de dépose de la résine ; en revanche elle est tout à fait efficace pour produire un étalement parfait de ladite résine en phase liquide sur l'ongle 1, compte tenu de l'inertie des éléments en présence. Naturellement, toute autre valeur de fréquence dans une fourchette assez large autour de 50 Hz pourrait tre utilisée avec succès, toutefois dans des conditions notamment de durée moins avantageuses.

Conformément à la figure 3 il sera maintenant décrit le dispositif permettant la polymérisation de la résine dentaire déposée conformément à l'un ou l'autre des procédés sur un ongle 1.

Le dispositif polymérisateur 4 comprend pour l'essentiel une chambre 5 de volume au moins suffisant

pour accueillir largement le doigt 11 dont on veut traiter l'ongle 1. Etant une fois encore rappelé que, selon une caractéristique essentielle de l'invention, la polymérisation de la résine utilisée pour la reconstitution prothétique doit se faire sous température et pression contrôlée ; d'un autre côté, lorsque le doigt 11 pénètre dans la chambre 15 pour une polymérisation de la résine, il doit pouvoir pénétrer facilement sans risquer un contact accidentel avec les parois, notamment supérieures de ladite chambre 15 ; pour cela, l'entrée 16 de la chambre 15 doit tre suffisamment large pour éviter tout contact inopportun.

Pour parvenir à cela on prévoit une entrée évasée 16 pour la chambre 15 facilitant l'introduction du doigt 11 ; pour que la chambre 15 soit ensuite rendue étanche nonobstant la présence du doigt 11, un organe élastique tubulaire 17 est disposée à l'entrée de la chambre 15, juste après l'entrée évasée 16 de manière solidaire et étanche tout autour de la chambre 15 pour former autour du doigt 11 un joint torique susceptible d'épouser exactement sa forme extérieure après un gonflage dudit organe tubulaire élastique 17 au moyen d'un système à compression non représenté sur les figures, alimentant en air comprise une chambre périphérique circulaire 18 par un canal d'admission 19 formant la chambre périphérique du joint torique gonflable 17.

Conformément à une caractéristique habituelle des polymérisateurs, il est prévu un élément chauffant 20 à l'intérieur de la chambre 15, par exemple un simple crayon chauffant, choisi pour produire et maintenir une température pré-déterminée, par exemple 42°C pour la résine dentaire utilisable selon les procédés.

On observera ici que l'élément chauffant 20 est mis en route à titre permanent quelque soit par ailleurs la fermeture ou l'ouverture du joint torique 17 correspondant, on le sait, à la présence ou l'absence d'un doigt à traiter.

Selon enfin une dernière caractéristique importante de l'invention, la polymérisation de la résine doit tre effectuée dans les conditions de pression particulières permettant d'obtenir un resserrement de la structure moléculaire de la résine contribuant comme on le sait, à une plus grande solidité de la prothèse et surtout à une insusceptibilité beaucoup plus grande au jaunissement et plus généralement au vieillissement de la résine. Pour ce faire, la chambre 15 une fois le doigt 11 mis en place et le joint torique 17 gonflé autour de ce dernier, assurant ainsi une étanchéité de ladite chambre 15, est reliée dans un premier temps à une pompe à vide par une tubulure 21 permettant d'obtenir à l'intérieur de 1'enceinte une pression d'environ 0,6 bar ; ce vide partiel est maintenu 1 minute environ, à la suite de quoi, la pression interne de la chambre 15 est rapidement portée à 1 voire 1,2 bar au moyen d'un groupe compresseur non représenté sur les figures ; cette légère compression à l'intérieur de la chambre 15 est également maintenue pendant 1 minute environ. A l'issue de ces opérations, la polymérisation est terminée, le joint 17 est dégonglé afin de retirer le doigt 11 et on peut procéder à la polymérisation d'une autre prothèse ongulaire si nécessaire.

Naturellement et conformément à des variantes du procédé général exposé ci-dessus, il est tout à fait possible d'effectuer l'opération de polymérisation selon des protocoles différents tout. en observant qu'il ne pourrait alors s'agir que d'une polymérisation de moindre qualité ; à titre d'exemple, on pourrait remplacer l'alternance vide partiel/mise en pression, par seulement un vide partiel ou seulement une mise en pression à des niveaux et pendant des durées qui pourraient tre différents tout en restant suffisants pour contribuer à une meilleure homogénéité de la structure moléculaire de la résine qui doit normalement tre la moins poreuse possible.

Il est bien clair que le dispositif qui vient d'tre décrit constitue un exemple particulier de mise en oeuvre

des procédés selon l'invention et que toutes variantes mettant en oeuvre des paramètres différents pour tenir compte par exemple de qualités particulières de la résine, ne sortiraient pas pour autant de l'invention.

Enfin, il convient de noter que le procédé et d'ailleurs le dispositif tels qu'il viennent d'tre décrits sont particulièrement adaptés au soin des ongles des doigts de la main d'un humain, mais l'homme du métier saurait très rapidement adapter le matériel au soin des ongles de pied, par exemple, ou encore au soin des ongles des animaux si le besoin s'en faisait sentir.