Login| Sign Up| Help| Contact|

Patent Searching and Data


Title:
RETAINING WALL COMPRISING PRECAST PILES AND PILE FOR SUCH A WALL
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2019/053615
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a concrete precast unitary draining pile (2) and a draining retaining wall (1) comprising a plurality of these piles. The pile, of at least 4 metres in length and of a maximum diameter between 40 and 150 cm, is provided with a longitudinal opening (26) intended for draining water vertically through the pile. The retaining wall comprises a plurality of these piles, each pile comprising a first portion driven into a hole (50) in the ground (5) and a second portion extending vertically above the ground. The wall may comprise panels (3) between the piles intended for holding back the ground (6). The method of assembling a retaining wall comprises a step of drilling at least two boreholes, inserting a pile in each hole and casting or spraying concrete between said piles.

Inventors:
FLEURY BLAISE (CH)
MAYORAZ FRÉDÉRIC (CH)
OPAN ERDJAN (CH)
PETIT AGNÈS (CH)
FORRER ADRIAN (CH)
Application Number:
PCT/IB2018/056978
Publication Date:
March 21, 2019
Filing Date:
September 12, 2018
Export Citation:
Click for automatic bibliography generation   Help
Assignee:
CREABETON MATERIAUX SA (CH)
International Classes:
E02D5/10
Foreign References:
DE19746731A11999-05-06
CN105525608A2016-04-27
CN106759274A2017-05-31
KR20090029993A2009-03-24
GB2232701A1990-12-19
FR2732383A11996-10-04
JPH093881A1997-01-07
US7001110B22006-02-21
GB2232701A1990-12-19
FR2732383A11996-10-04
Attorney, Agent or Firm:
P&TS SA (AG, LTD.) (CH)
Download PDF:
Claims:
Revendications

1. Paroi de soutènement (1) comprenant :

une pluralité de pieux préfabriqués en béton (2) d'au moins 4 mètres de long confectionnés de façon monolithique sans reprise de bétonnage, chaque pieu (2) comprenant une première portion (21) fichée dans un forage (50) dans un terrain (5) et une deuxième portion saillante (22) destinée à retenir le terrain (5) en amont , le diamètre (23) desdits pieux étant compris entre 40 et 150cm ; caractérisé par : au moins une première ouverture (27) transversale entre l'arrière (201) d'au moins un pieu et l'ouverture longitudinale, destinée au drainage de l'eau en amont de la paroi ;

une ouverture (26) longitudinale traversant ledit au moins un pieu de part en part, et destinée à collecter l'eau drainée à travers la première ouverture.

2. Paroi de soutènement selon la revendication 1 , comportant des panneaux intercalaires (3) entre lesdits pieux, destinés à retenir le terrain (6),

3. Paroi de soutènement selon la revendication 2, les pieux comprenant des corbeaux verticaux sur chacun des deux côtés latéraux opposés, de manière à former une surface (251) d'appui pour retenir lesdits panneaux intercalaires (3).

4. Paroi de soutènement selon l'une des revendications 1 à 3, au moins un dit pieu (2) comportant au moins une ouverture transversale (27) entre au moins une face latérale (202) du pieu et l'ouverture longitudinale, destinée à l'écoulement de l'eau.

5. Paroi de soutènement selon l'une des revendications 1 à 4, ledit au moins un pieu (2) étant dépourvu d'ouvertures transversales sur sa face avant.

6. Paroi de soutènement selon l'une des revendications 1 à 4, ledit au moins un pieu (2) étant dépourvu d'ouvertures transversales sur sa face avant, à l'exception d'au moins une ouverture de trop-plein (28) sur la première portion (21).

7. Paroi de soutènement selon l'une des revendications 1 à 6, comprenant une couronne drainante (202) entourant partiellement au moins un pieu (2).

8. Paroi de soutènement selon la revendication 7, la couronne drainante (202) étant fixée au pieu (2).

9. Paroi de soutènement selon l'une des revendications 1 à 8, comprenant une chemise géotextile (207) autour de la première portion (21) desdits pieux dans lesdits forages.

10. Paroi de soutènement selon l'une des revendications 1 à 8, au moins un dit pieu comportant des trous d'injection (10) pour injecter un coulis ou un mortier autour du pieu.

1 1. Paroi de soutènement selon l'une des revendications 1 à 10, au moins un dit pieu (2) comprenant une membrane étanche (252) insérée dans un des côtés latéraux du pieu.

12. Paroi de soutènement selon l'une des revendications 2 à 1 1 , lesdits panneaux intercalaires (3) étant coulés ou projetés sur place.

13. Paroi de soutènement selon l'une des revendications 1 à 12, comportant un parement (4) préfabriqué lié auxdits pieux.

14. Paroi de soutènement selon l'une des revendications 2 à 13, ledit panneau intercalaire ou ledit parement comportant un éclairage, un panneau photovoltaïque, une surface végétalisée et/ou une surface publicitaire ou artistique.

15. Paroi de soutènement selon l'une des revendications 1 à 14, comportant une longrine (7) au-dessus des pieux et permettant de solidariser plusieurs pieux.

16. Pieu (2) monolithique en béton préfabriqué destiné à une paroi (1) de soutènement selon l'une des revendications 1 à 15, d'au moins 4 mètres de long, muni d'une section (24) non circulaire avec un diamètre maximal (23) compris entre 40 et 150cm

caractérisé par

au moins une première ouverture (27) transversale entre l'arrière (201) d'au moins un pieu et l'ouverture longitudinale, destinée au drainage de l'eau en amont de la paroi ;

une ouverture (26) longitudinale traversant ledit au moins un pieu de part en part, et destinée à collecter l'eau drainée à travers la première ouverture.

17. Pieu selon la revendication 16, muni d'une section (24) carrée ou rectangulaire et comprenant un corbeau (25) vertical de chacun des deux côtés latéraux opposés, de manière à former une surface (251) d'appui destinée à retenir des panneaux intercalaires (3).

18. Pieu selon l'une des revendications 16 à 17, comportant au moins une deuxième ouverture (27) transversale entre au moins une face latérale (202) du pieu et l'ouverture longitudinale, destinée au drainage de l'eau.

19. Procédé de montage d'une paroi de soutènement, comprenant les étapes suivantes :

forage d'au moins deux trous (50) de forage ; insertion d'un pieu (2) de forage selon l'une des revendications 16 à 19 dans chaque dit trou (50) ;

pompage d'eau à travers ladite ouverture longitudinale (26), afin d'assécher le terrain ;

réalisation ou montage de panneaux intercalaires entre les pieux.

Description:
Paroi de soutènement comportant des pieux préfabriqués, et pieu pour une telle paroi

Domaine technique

[0001] La présente invention concerne une paroi de soutènement comprenant des pieux préfabriqués en béton.

Etat de la technique [0002] Les réalisations de routes, de voies de chemin de fer, de bâtiments ou de tout autre type d'ouvrage nécessitent généralement un remodelage de la surface du terrain naturel, comportant souvent la réalisation de talus.

[0003] La pente maximale des talus dépend des propriétés mécaniques du sol et conduit à des emprises au sol horizontales valant

approximativement 1.5 fois la hauteur du talus.

[0004] Ces emprises importantes sont souvent incompatibles avec les limites cadastrales ou les ouvrages adjacents existants ou projetés.

[0005] Il est techniquement possible de limiter ces emprises grâce à la réalisation des parois de soutènements artificielles. Selon les conditions spécifiques à chaque projet, celles-ci peuvent être par exemple :

- des murs poids en béton ou en pierre naturelle

- des murs de soutènement en L, constitués d'une semelle et d'un parement en béton armé

- des murs à contreforts en béton ou en pierre naturelle

- des parois berlinoises

- des parois clouées ou ancrées

- des parois moulés

- des pieux forés - de la terre armée

- des éléments préfabriqués en béton constitués d'un parement et d'un système de retenue arrière en forme d'ancre.

- un empilement d'éléments préfabriqués modulables - etc

[0006] La plupart de ces types de soutènement peuvent être stabilisés par des tirants d'ancrage scellés dans le sol.

[0007] Chaque type de soutènement présente ses avantages, mais également ses inconvénients qui peuvent être par exemple la nécessité d'emprises ou de soutènements provisoires ou définitives, une impossibilité du contrôle de l'exécution, une durabilité insuffisante, d'importantes consommation de matériaux incompatibles avec les principes de

développement durable, une impossibilité de réalisation d'un drainage efficace, une rigidité insuffisante donc des risques de tassements des ouvrages adjacents, une durée de réalisation trop longue.

[0008] Ainsi, dans le cas de murs poids en béton non armé ou en pierres naturelles, la stabilité est assurée exclusivement par le poids propre du mur. Les murs poids constituent un système robuste et durable, mais qui présente le désavantage de nécessiter des emprises ou des soutènements provisoires lors de leur réalisation. Ce type de soutènement nécessite également une importante quantité de matériaux, ce qui est incompatible avec le critère d'économie des ressources naturelles du développement durable.

[0009] Les murs de soutènement en L, constitués d'une semelle et d'un parement en béton armé, assurent leur stabilité grâce au poids du terrain situé au-dessus de la semelle. Ce type de mur doit impérativement être armé pour résister aux sollicitations engendrées par le terrain. Tout comme les murs poids, ce type de soutènement présente le désavantage de nécessiter des emprises ou des soutènements provisoires lors de leur réalisation. De plus, des études et accidents récents ont mis en évidence un risque de dégât de corrosion des armatures principales à l'endroit de la reprise de bétonnage entre la semelle et le parement. Ce type de dégât est particulièrement pernicieux, car il provoque une rupture brutale et soudaine du parement, sans signes préliminaires observables. [0010] Un autre exemple de mur de soutènement autoporteur en béton préfabriqué est décrit dans le brevet US7001 1 10. Un tel mur présente une face apparente et une face contre lequel s'appuie le terrain que le mur vise à retenir. Dans ce brevet, le mur de soutènement est lié au portique d'un tunnel. Ce type de mur de soutènement préfabriqué permet de réduire considérablement le temps de mise en œuvre par rapport aux murs coulés sur place. La conception, le dimensionnement et l'application de ce mur reste cependant limitée à un mur d'aile de tunnel ou pont.

[0011] Les « parois berlinoises » sont quant à elles formées d'un alignement de profilés métalliques fichés verticalement dans le terrain et dont l'interstice entre deux profilés consécutifs est comblé par des éléments de bois, de béton préfabriqué ou de béton projeté au fur et à mesure de l'excavation. Ce type de soutènement présente l'avantage d'un temps de réalisation très réduit et de ne pas nécessiter d'emprises provisoires.

Cependant, en raison de la corrosion des profilés métalliques, leur durabilité n'est pas assurée. On les emploie donc pour des soutènements temporaires, par exemple pour retenir les bords d'une fouille pendant la durée d'un chantier.

[0012] Les parois parisiennes sont similaires aux parois berlinoises, mais emploient des pieux en béton armé coulés en place au lieu de profilés métalliques.

[0013] Un problème majeur des parois berlinoise et parisienne est l'accumulation d'eau qui peut se former derrière le parement. Afin d'éviter les sollicitations dues à la poussée hydrostatique, cette eau est le plus souvent évacuée au moyen de trous, dénommés barbacanes, à travers la paroi. Cet écoulement d'eau provoque des marques inesthétiques et une prolifération de végétation et de mousse sur la face visible de la paroi. De plus cette humidité permanente peut conduire à des dégâts du béton du parement en cas de gel.

[0014] GB2232701 décrit une paroi de soutènement comprenant deux rangées de piliers avec une diamètre entre 75mm et 300mm scellés avec du ciment giclé. La face avant peut être renforcée par une armature en acier. Ce document ne fournit aucune solution au problème de l'accumulation d'eau derrière la paroi.

[0015] FR2732383A1 concerne un panneau de coffrage drainant en matériau plastique ou en métal, destiné au coffrage d'un mur de

soutènement en béton. Ce document apporte uniquement une solution au problème du drainage du coffrage, mais ne résout pas le problème du drainage à travers le mur de soutènement lui-même.

Bref résumé de l'invention

[0016] Un but de la présente invention est de proposer une paroi de soutènement exempt, ou au moins partiellement dépourvu, des limitations des parois de soutènement connus.

[0017] Un but particulier de l'invention est de proposer une paroi de soutènement et un pieu présentant une grande adaptabilité à la situation, une grande durabilité et une mise en œuvre rapide. [0018] Selon l'invention, ces buts sont atteints notamment au moyen d'une paroi de soutènement de la revendication 1 , d'un pieu selon la revendication 20 et d'un procédé selon la revendication 24.

[0019] Cette solution présente notamment l'avantage par rapport à l'art antérieur de permettre une mise en œuvre en une seule étape de l'élément structurel porteur et du système de drainage. [0020] La mise en œuvre est rapide, ne nécessite aucune excavation et aucun soutènement provisoire. Les mouvements de terre sont ainsi réduits au strict minimum.

[0021] En particulier, le pieu monolithique en béton préfabriqué offre une meilleure durabilité car il est dépourvu de points faibles créés par des reprises de bétonnage.

[0022] Le type de béton peut varier en fonction de sa position dans la section du pieu.

[0023] L'ouverture longitudinale à travers chaque pieu constitue un collecteur de drainage qui remplit son rôle de façon indépendante. En cas de disfonctionnement accidentel du système de drainage d'un pieu, le drainage de la paroi peut être assuré par les pieux adjacents.

Comparativement aux systèmes de drainages usuels avec collecteur horizontal, la solution proposée présente donc une redondance très favorable.

[0024] L'écoulement d'eau par l'ouverture longitudinale des pieux permet d'éviter une apparition de marques inesthétiques et une

prolifération de végétation sur les faces avant des parois et des pieux, dus à un débordement d'eau accumulée à l'arrière de la paroi. [0025] La mise en œuvre ne requiert pas de semelle en béton sous les panneaux.

[0026] Cette solution se prête ainsi à un emploi durable le long de routes à grand débits ou de voies ferrées à grande fréquentation, où une durée de service supérieure à 50 ans est exigée. [0027] Selon les cas, les pieux préfabriqués peuvent être reliés en tête par une longrine en béton armé coulée sur place, munie ou non de tirants d'ancrage.

[0028] Le pieu de l'invention est multifonctionnel ; il sert à la fois d'élément structurel pour retenir le terrain en amont ainsi que les parois intercalaires ; il sert de collecteur pour les eaux drainées ; et il permet, en option, de pomper l'eau collectée.

Brève description des figures

[0029] Des exemples de mise en œuvre de l'invention sont indiqués dans la description illustrée par les figures annexées dans lesquelles :

La figure 1 illustre une coupe horizontale d'une paroi de soutènement selon l'invention, dans le cas de pieux sécants ;

La figure 2 illustre une coupe horizontale d'une paroi de soutènement selon l'invention, pour le cas de pieux régulièrement espacés et pontés par des panneaux intercalaires ;

Les figures 3 et 4 illustrent respectivement une coupe verticale et une élévation d'une paroi de soutènement selon l'invention, dans le cas de pieux régulièrement espacés, sans longrine en tête de pieux ;

Les figures 5 et 6 illustrent respectivement une coupe verticale et une élévation d'une paroi de soutènement selon l'invention, dans le cas de pieux régulièrement espacés, avec une longrine en tête de pieux ;

Les figures 7 à 9 illustrent respectivement une coupe verticale et des coupes horizontales dans la partie supérieure saillante et la partie inférieure fichée d'une paroi de soutènement selon l'invention, pour le cas de pieux régulièrement espacés . Exemple(s) de mode de réalisation de l'invention

[0030] Les figures 1 et 2 illustrent une paroi de soutènement 1

comprenant une pluralité de pieux 2 de sorte à retenir une portion de terrain 5 située entre les niveaux aval 501 et amont 502. Dans le cas de la figure 1 , les pieux 2 sont sécants. Dans le cas de la figure 2, les pieux 2 sont régulièrement espacés et servent de support à des panneaux intercalaires 3 qui retiennent le terrain au stade définitif.

[0031] L'entraxe 206 des pieux est déterminé de cas en cas en fonction de la géométrie et des propriétés du terrain 5, ainsi que d'éventuelles sollicitations verticales du terrain situé en amont de la paroi de

soutènement. De préférence, l'entraxe 206 des pieux est inférieur à 3 mètres de manière à favoriser le drainage par les pieux, comme décrit plus bas.

[0032] Comme illustré par les figures 3 à 6, le pieu 2 est une structure de support linéaire, telle qu'un pilier, ou une colonne comprenant une première portion 21 destinée à être fichée dans le sol et une deuxième portion 22 en saillie au-dessus du sol et destinée à retenir le terrain 5 sur une hauteur équivalente à la différence d'altitude entre les niveaux amont 502 et aval 501. Les panneaux intercalaires 3 ne sont pas enfichés, ou alors seulement sur une faible profondeur. [0033] La section du pieu 2 permet de l'insérer dans un forage 6 de forme circulaire (fig. 9) réalisé dans le terrain. Le forage peut être tubé, c'est-à-dire qu'un tube non représenté peut être logé provisoirement dans le forage afin de retenir le sol avant l'introduction du pieu 2.

[0034] En revenant aux figures 1 et 2, le pieu 2 est constitué d'un corps principal en béton armé 201 , assurant la sécurité structurale, traversé de haut en bas par une ouverture longitudinale 26. Des ouvertures

transversales 27 quasi-horizontales ou éventuellement obliques sont réparties régulièrement et de façon radiale dans le corps principal 201. Elles assurent la circulation de l'eau dans les deux sens entre la couronne drainante 202 et l'ouverture longitudinale 26 qui sert de collecteur pour les eaux de drainage, comme on le verra plus bas. Une couronne drainante 202 peut entourer le corps principal 201. [0035] La section du corps principal en béton armé 201 est préfabriquée de façon monolithique et ne nécessite pas de reprise de bétonnage.

L'absence de reprise de bétonnage permet d'éviter des points faibles au droit desquels l'armature est particulièrement exposée au risque de corrosion. Cette configuration permet d'assurer durablement la sécurité structurale de la paroi de soutènement 1. Des reprises de bétonnage peuvent cependant être prévues pour des exécutions particulières dans le cadre de l'invention.

[0036] Dans le mode de réalisation de la figure 2, la section du corps principal en béton armé 201 est munie sur ses deux faces latérales 205 de corbeaux 25 sur lesquels viennent s'appuyer les panneaux intercalaires 3. On désigne par « corbeau » une partie saillante, formant un rebord sur la face avant du pieu 2, et s'étendant de préférence de manière continue depuis le haut jusqu'au bas du pieu. Dans un mode de réalisation non illustré, les corbeaux pourraient s'étendre seulement sur une portion de la hauteur du pieu, par exemple seulement sur la première portion 21 en saillie, ou sur un ou plusieurs segments de cette première portion 21.

[0037] L'appui des panneaux intercalaires 3 sur les corbeaux 25 se fait exclusivement par contact comprimé de béton à béton sur la surface d'appui 251 des corbeaux 25 et ne nécessite aucune armature de liaison. Cette configuration est donc optimale du point de vue de la durabilité.

[0038] Une membrane étanche 252 peut être insérée dans le béton du corps principal en béton armé 201 de manière à s'étendre verticalement entre le corbeau 25 et les panneaux intercalaires 3. Cette membrane étanche 252 a pour fonction d'empêcher tout suintement d'eau au droit de la surface d'appui 251 entre les corbeaux 25 du corps principal 201 et les panneaux intercalaires 3.

[0039] La forme biaise des surfaces d'appui 251 sur la face amont des corbeaux 25 facilite la projection du béton formant les panneaux

intercalaires 3.

[0040] Dans le cas de pieux sécants (fig. 1), les corbeaux 25 peuvent être supprimés et la section du corps principal en béton armé 201 est adaptée. Les corbeaux 25 sont remplacés par une extension de la couronne drainante 202. Cette configuration permet la réalisation de pieux sécants sans forage dans le béton structurel du corps principal 201.

[0041] La couronne drainante 202 est constituée de matériau drainant, par exemple de béton drainant. Elle permet d'assurer le drainage de l'eau autour du pieu vers les ouvertures 27 puis vers le trou longitudinal agissant comme collecteur. Même si une portion, par exemple le bas de la couronne drainante, se bouche avec des sédiments, l'eau pénètre malgré tout par les nombreuses ouvertures transversales 27 en direction de l'ouverture longitudinale 26 de relativement grand diamètre et donc peu susceptible de se boucher.

[0042] Ce matériau drainant peut être fixé au corps principal 201 du pieu lors de la préfabrication, c'est-à-dire avant la mise en place en bloc avec le corps principal du pieu 201. Dans un autre mode de réalisation, ce matériau drainant est mis en place après le positionnement du corps principal 201 dans le forage 6, par exemple après le retrait du tubage.

[0043] L'eau s'écoule par les sections en matériau drainant autour des pieux, avant de pénétrer par les ouvertures latérales de drainage 27 dans l'ouverture longitudinale 26 qui sert ainsi de collecteur pour les eaux en provenance de la couronne drainante 202. L'ouverture longitudinale 26 a de préférence un diamètre compris entre 10 et 30 cm, ce qui permet de réduire le risque d'obstruction par des sédiments. [0044] L'ouverture longitudinale 26 permet également un curage (par exemple à l'air ou à l'eau sous pression, ou à l'aide d'un outil de curage) durant toute la durée d'utilisation du pieu.

[0045] L'ouverture longitudinale 26 permet un contrôle d'inspection, par exemple visuel, durant toute la durée d'utilisation du pieu ce qui assure ainsi sécurité et durabilité de la structure.

[0046] L'ouverture longitudinale 26 permet aussi de pomper l'eau collectée, lors de la mise en place de la paroi ou ultérieurement.

[0047] L'ouverture longitudinale 26 peut également servir de chablon pour le positionnement et le centrage précis des pieux dans les forages. La forme de l'ouverture longitudinale peut être circulaire, carrée, ovale ou polygonale.

[0048] Au stade définitif, l'ouverture longitudinale 26 est munie d'un couvercle de fermeture 261 amovible afin d'éviter les infiltrations d'eau ou de terre dans le pieu, tout en garantissant durablement une fenêtre d'accès 260 dans sa partie supérieure.

[0049] Les ouvertures transversales radiales 27 entre la couronne drainante et l'ouverture longitudinale 26 peuvent avoir une section transversale circulaire, ovale, carré ou polygonale, avec un diamètre maximal compris entre 1 et 5 cm. Le nombre d'ouvertures est compris entre 1 et 100 par mètre linéaire de pieu 2, de préférence entre 6 et 60, par exemple entre 9 à 20. Ce nombre relativement important assure une redondance et permet de garantir un drainage même si une ou plusieurs ouvertures sont bouchées. [0050] Les ouvertures transversales radiales 27 sont réparties sur toute la longueur du pieu (Fig. 3 et 5). Dans les cas de pieux injectés dans la portion fichée dans le terrain 22, les ouvertures transversales radiales 27 ne sont positionnées que sur la deuxième portion du pieu 22 (Fig 7). Les ouvertures transversales 27 sont seulement prévues sur la face amont et

éventuellement sur les faces latérales du pieu. La face aval est dépourvue de telles ouvertures afin d'éviter le rejet d'eau sur l'avant de la paroi. Dans une variante, des ouvertures 27 sont également prévues dans la portion enfichée 21 de la face aval.

[0051] Dans le cas d'une couronne drainante 202 confectionnée en usine avec du matériau drainant, il est possible d'améliorer le système de drainage en recouvrant la couronne drainante par une chemise de type géotextile, en usine ou juste avant l'introduction du pieu dans le forage. Cette chemise de type géotextile 207 permet d'éviter toute pénétration d'éléments fins du sol dans la couronne drainante 202. Une telle

configuration permet de limiter le risque de colmatage de la couronne drainante 202 et de diminuer les travaux de curage de l'ouverture longitudinale 26 durant la durée de service.

[0052] En se référant à la figure 5, les pieux drainants 2 de l'invention permettent de supprimer durablement toute pression hydrostatique agissant sur la deuxième portion saillante 22 de la paroi de soutènement. Dans le cas usuel, l'eau est drainée et collectée dans la zone de drainage 264, située entre le niveau amont du terrain 502 et le niveau d'eau temporaire 263 à l'intérieur de l'ouverture longitudinale 26, pour être infiltrée naturellement dans le terrain dans la zone d'infiltration 265, située entre le niveau d'eau temporaire dans l'ouverture longitudinale 263 et le niveau de la nappe phréatique 266. [0053] Une ouverture 28 peut être prévue sur la face aval du pieu 2 afin d'agir comme trop-plein de débordement dans le cas de venues d'eau très importantes. Cette ouverture 28 est de préférence située légèrement au- dessous du niveau aval du terrain 501. Une seule ouverture sur la face aval du pieu est suffisante. [0054] Si des éléments fins du terrain 5 devaient s'introduire dans la couronne drainante 202, ils seraient transportés par l'écoulement de l'eau jusqu'à l'ouverture longitudinale 26 et sédimenteraient au fond de celle-ci, sans perturbation du système de drainage. [0055] Cette configuration du système de drainage permet d'éviter toute barbacane (percements locaux des soutènements sur la hauteur saillante 22 pour annihiler la pression hydrostatique qui agit sur le soutènement). En plus d'être moins efficaces que le pieu de l'invention, les barbacanes sont une source de coulures inesthétiques créant une

prolifération de végétation et de mousse sur la face visible de la paroi. Ces coulures d'eau conduisent également à une humidité permanente du béton accentuant les risques de dégâts de gel du béton en conditions hivernales, ou de formation de glaçons sur la face avant ou de glace sur la chaussée.

[0056] Dans le mode de réalisation de la figure 2, les panneaux intercalaires 3 sont constitués de béton projeté ou coulé en place, ou d'éléments préfabriqués en béton. Selon la qualité du terrain, les panneaux peuvent être constitués de béton non armé, de béton fibré ou de béton armé. Les panneaux intercalaires 3 peuvent présenter une section

légèrement arquée, en forme de voûte ou une surface aval plane. [0057] Les panneaux intercalaires 3 sont mis en place ou confectionnés, après le positionnement des pieux 2, au fur et à mesure de l'excavation. Le terrain 5 doit être autostable durant le court laps de temps entre

l'excavation d'une portion de talus et la réalisation du panneau qui soutient cette portion. Cette stabilité temporaire du terrain 5 dépend principalement des propriétés mécaniques du terrain 5, de venues d'eau éventuelles, de l'entraxe des pieux 206 et de la hauteur de l'étape d'excavation. Les deux derniers paramètres sont donc choisis et ajustés de cas en cas en fonction des propriétés mécaniques du terrain 5.

[0058] Les risques de venue d'eau sont fortement réduits par la présence du collecteur drainant traversant les pieux 2 (couronne drainante 202, ouvertures transversales radiales 27 et ouverture longitudinale 26), déjà efficace durant la réalisation des panneaux 3.

[0059] La paroi de soutènement drainant 1 peut fonctionner sans ancrages. Toutefois, comme illustré sur les figures 5 et 6, dans le cas d'un terrain 5 de très mauvaise qualité, ou de charges verticales importantes agissant sur le niveau amont du terrain 502, il est possible de relier les têtes de pieux par une longrine 7 horizontale en béton armé coulé en place. Cette longrine peut, en option, être munie de tirants d'ancrage 8.

[0060] Une telle longrine 7 peut également être envisagée sans tirants d'ancrage 8. Elle permet d'augmenter la redondance statique du système et d'assurer la sécurité structurale même dans en cas de rupture d'un pieu 2.

[0061] Dans le cas d'un soutènement situé en aval d'une voie de circulation, la longrine 7 peut également servir de fondation et de diffusion d'efforts de choc dans un système de retenue des véhicules, par exemple pour des glissières de sécurité.

[0062] La préfabrication des pieux 2 garantit une haute qualité et une meilleure régularité du béton, un positionnement plus précis de l'armature et permet un contrôle visuel intégral de chaque pieu et de son ouverture longitudinale 26 comme collecteur de drainage, avant sa mise en œuvre. D'éventuels pieux défectueux peuvent ainsi être éliminés avant même leur transport sur chantier.

[0063] La longueur du pieu, équivalente à la somme de la longueur de la portion saillante 22 et de la portion fichée 21 , se situe de préférence entre 4 mètres et 12 mètres. Le diamètre du pieu 23 est de préférence compris entre 40 et 150 cm.

[0064] Le pieu présente de préférence une section 24 transversale substantiellement identique le long des deux portions 21 , 22. [0065] La portion 21 enfichée du pieu est de longueur égale ou inférieure à la portion 22 en saillie ; dans un mode de réalisation

préférentiel, la longueur de la portion enfichée représente entre 20 et 50% de la longueur totale du pieu, de préférence entre 30 et 50%, de

préférence au moins deux mètres.

[0066] Le pieu 2 est configuré pour travailler en flexion. Sa section transversale en forme de T ou de champignon est optimale d'un point de vue structurel car elle présente une section accrue de béton dans la zone comprimée. De plus, les étriers horizontaux sont positionnés de façon optimale, perpendiculairement au parement de la paroi de soutènement. Ils sont ainsi plus efficaces que les étriers de pieux circulaires.

[0067] Cette configuration permet, non seulement de reprendre les charges verticales et les charges transversale dirigées vers les rebords, mais elle permet en outre de disposer de deux surfaces 251 d'appuis verticales, lorsque le pieu est retenu dans un forage du terrain, pour la rétention d'extrémités de deux panneaux adjacents.

[0068] La face aval 204 du pieu 2 peut intégrer un système de fixation 40 de parements 4 décrits plus bas.

[0069] La paroi de soutènement 1 peut comprendre un parement 4 préfabriqué en béton, lié à l'avant des pieux 204 par exemple par une fixation 40, comme illustré par les figures 1 et 2. Le parement peut être utilisé à des fins esthétiques, notamment lorsque la paroi longe des axes de circulations ou est situé dans des zones urbaines. La forme du parement 4 est libre. Elle peut rectiligne, polygonale ou de forme arrondie. [0070] Alternativement ou complémentairement, le parement 4 peut être exploité fonctionnellement. A titre d'exemple, le parement 4 peut incorporer un éclairage public, être végétalisé, comprendre des panneaux photovoltaïques ou thermiques solaires, ou encore des œuvres d'art ou des panneaux publicitaires. [0071] La paroi de soutènement 1 se prête non seulement à un emploi durable le long des bords de routes ou de voies ferrées à grande

fréquentation, mais il permet également une mise en oeuvre rapide et convenant à de nombreuses applications. [0072] Selon la qualité du terrain 5 et les déformations admissibles du Paroi de soutènement 1 , la section du pieu 2 peut être équipée de tuyaux d'injection 10. Ces tuyaux permettent d'injecter, depuis le haut du pieu et à travers ce dernier, un coulis ou un mortier fin 101 qui ressort sur la surface externe de la première portion 21 , afin de remplir au moins partiellement le vide laissé par le retrait du tubage provisoire du forage (figures 7 à 9). Cela permet de stabiliser le pied du pieu, notamment dans le cas d'un terrai stable qui ne se refermerait pas autour de la portion enfichée du pieu.

[0073] Dans un tel cas, la section du pieu peut être adaptée dans la portion fichée 21 en remplaçant la couronne drainante 202 (qui serait de toute façon comblée par le coulis) par du béton structurel du corps central 201 (Fig. 9). La section transversale de la partie saillante 22 des pieux restant pratiquement identique (Fig. 8) à celle la variante de base.

[0074] Les tuyaux d'injection 10 peuvent être disposés dans la section du corps principal 201 ou dans l'ouverture longitudinale 26. [0075] Dans le cas de la variante avec tuyaux d'injection, l'ouverture longitudinale 26 est comblée dans la portion fichée du pieu 21 et

l'évacuation de l'eau se fait exclusivement par l'ouverture aval d'évacuation des eaux 28.

[0076] Le procédé de montage de la paroi de soutènement comprend le forage d'au moins deux trous de forage 6 dans le terrain 5. Les forages sont soit sécants, soit espacés l'un de l'autre dans la variante comportant des panneaux intercalaires 3. Les forages peuvent être tubés. [0077] Dans le cas d'un terrain humide, les forages 6 se remplissent d'eau jusqu'au niveau de la nappe phréatique.

[0078] Les pieux drainants 2 sont ensuite insérés dans ces forages. L'eau pénètre dans l'ouverture longitudinale 26 par les ouvertures transversales 27. Si nécessaire, elle peut être pompée par le haut de l'ouverture 26, afin d'assécher le forage et le terrain alentour.

[0079] Dans le cas d'un forage tubé, le tube est retiré.

[0080] L'espace libre autour du pieu est éventuellement comblé avec un matériau drainant, ou avec un coulis injecté par les ouvertures 10. [0081] Une fois que les pieux ont été insérés et le terrain

éventuellement asséché, un panneau intercalaire peut être réalisé ou placé entre ces pieux, dans la variante de la figure 2. Ce panneau peut être réalisé sur place par projection de béton, par coulage, ou en plaçant une structure de béton. Il s'appuie notamment sur les surfaces 251 d'appuis verticales des pieux.

[0082] Une fois le panneau réalisé, la mise en œuvre de la paroi de soutènement peut se poursuivre par la réalisation d'un nouveau forage adjacent à l'un des pieux. Une fois le forage réalisé, un nouveau pieu 2 peut être inséré dans ce forage de sorte à permettre la réalisation d'un panneau entre ce nouveau pieu et le pieu adjacent.

[0083] L'ouverture longitudinale 26 peut être exploitée après la mise en place du pieu 2 et pendant toute la durée d'exploitation de la paroi par exemple pour les buts suivants :

-pompage de l'eau afin d'assécher le terrain, par exemple en continu ou par intermittence ;

-inspection des ouvertures longitudinales 26 pour vérifier qu'elles ne sont pas obstruées, par exemple à l'aide d'une caméra ; -en cas d'obstruction, curage de l'ouverture longitudinale 26 et des ouvertures transversale 27 par exemple à l'aide d'air ou d'eau comprimé.

Numéros de référence employés sur les figures

Paroi de soutènement drainant

Pieu drainant préfabriqué en béton

Corps principal en béton armé

Couronne drainante

Arrière du pieu

Face avant du pieu

Face latérale du pieu

Entraxe des pieux

Chemise géotextile

Portion du pieu fichée dans le terrain (première portion)

Portion saillante du pieu retenant le terrain (deuxième portion)

Diamètre du pieu

Corbeau

Surface d'appui

Membrane étanche

Ouverture longitudinale

Fenêtre d'accès à l'ouverture longitudinale

Couvercle de fermeture de l'ouverture longitudinale

Plage de niveau d'eau dans l'ouverture longitudinale

Niveau d'eau temporaire dans l'ouverture longitudinale

Zone de drainage

Zone d'infiltration

Niveau de la nappe phréatique

Ouvertures transversales radiales quasi-horizontales

Ouverture aval d'évacuation des eaux

Tuyau collecteur des eaux

Panneau intercalaire

Parement

Moyen de fixation du parement

Terrain

Niveau aval définitif du terrain

Niveau amont définitif du terrain

Forage

Longrine

Tirant d'ancrage

Tuyau d'injection

Coulis ou mortier fin afin de remplir le vide laissé par le retrait du tubage provisoire du forage

Remplissage de l'ouverture longitudinale