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Title:
ROLLED STAINLESS STEEL OBJECT AND MANUFACTURING METHOD THEREFOR
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2016/198915
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a rolled stainless steel object, characterized in that the surface thereof has a raised and indented pattern comprising a random juxtaposition of at least two types of polygons (4). Each of said polygons (4) has at least three sides, a surface area of between 1 and 9 mm2, and a difference between its smallest and largest dimension of between 0.5 and 3 mm. Each polygon (4) is made up of substantially parallel rectilinear scratches (5) that have a depth of from 5 to 30 μm and are separated by ridge lines (6), have axes that are from 0.1 to 0.3 mm from each other, and a Fourier transform spectral analysis of which scratches, carried out on a square of at least 100 mm2, shows that they have an isotropy of at least 40% between the rolling direction and the sideways direction, and two adjacent preferred angular orientations of which scratches, from among the three main preferred angular orientations thereof, are spaced apart by a minimum of 20° and a maximum of 60°.

Inventors:
VIL DIDIER (FR)
DAMASSE JEAN MICHEL (FR)
HAEGELI FRANÇOISE (FR)
Application Number:
PCT/IB2015/054390
Publication Date:
December 15, 2016
Filing Date:
June 10, 2015
Export Citation:
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Assignee:
APERAM (LU)
International Classes:
B21H8/00
Foreign References:
CN104626865A2015-05-20
US3956915A1976-05-18
US2277725A1942-03-31
US20050066701A12005-03-31
Other References:
TECHNIQUES DE L'INGÉNIEUR, LA TRANSFORMÉE DE FOURIER ET SES APPLICATIONS, vol. AFM3, 2007, pages AF1440 - 1443
Attorney, Agent or Firm:
BLOT, Philippe et al. (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1. - Objet laminé en acier inoxydable, caractérisé en ce que sa surface présente un motif en relief et en creux comportant une juxtaposition aléatoire d'au moins deux espèces de polygones (4), chacun desdits polygones (4) ayant au moins trois côtés, présentant une surface comprise entre 1 et 9 mm2, une différence entre sa plus petite et sa plus grande dimension comprise entre 0,5 et 3 mm, chaque polygone (4) étant constitué de stries (5) rectilignes sensiblement parallèles, s'écartant chacune de ± 15° par rapport à l'orientation moyenne des stries, de 5 à 30 μηι de profondeur séparées par des lignes de crête (6), et dont les axes sont distants de 0,1 à 0,3 mm, et dont une analyse spectrale par transformée de Fourier, réalisée sur un carré d'au moins 100 mm2, montre qu'elle présente une isotropie d'au moins 40% entre la direction de laminage et la direction travers, et dont parmi les trois principales orientations angulaires préférentielles, deux orientations angulaires préférentielles voisines sont espacées d'au moins 20° et d'au plus 60°.

2. - Objet selon la revendication 1 , caractérisé en ce que le plan de référence de chaque polygone (4) est incliné par rapport aux plans de référence de ses polygones (4) contigus, de 1 à 10°.

3. - Objet selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que l'analyse spectrale de sa surface présente entre trois et huit orientations angulaires préférentielles.

4. - Objet selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que les flancs desdites stries (5) présentent des surfaces incurvées et/ou comportant des aspérités.

5. - Objet selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce qu'il s'agit d'une tôle, d'une plaque ou d'une bande.

6.- Objet selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce qu'il a été réalisé par découpe et/ou mise en forme d'une tôle, d'une plaque ou d'une bande selon la revendication 5, constituant un précurseur dudit objet

7.- Procédé de fabrication d'un objet selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que ladite surface présentant ledit motif est obtenue lors du laminage de l'objet, ou d'un précurseur dudit objet, par la pression d'un cylindre de laminage sur la surface de l'objet ou de son précurseur, ledit cylindre présentant lui-même sur sa surface un motif permettant d'obtenir ledit motif sur la surface de l'objet.

Description:
Objet laminé en acier inoxydable et son procédé de fabrication

La présente invention concerne le domaine des aciers inoxydables mis sous forme de produits plats laminés, notamment des bandes, des plaques et des tôles,

ou des produits découpés et/ou mis en forme à partir de telles bandes, plaques et tôles.

Les aciers inoxydables sont utilisés dans de très nombreux domaines pour constituer des objets destinés à demeurer visibles et à présenter un aspect de surface propre et séduisant à l'œil par sa brillance. C'est, en particulier, le cas lorsqu'ils sont utilisés pour fabriquer des meubles, des appareils électroménagers, des couverts, des revêtements de façades d'immeubles...

Ils ont cependant l'inconvénient de rendre très visibles les traces de doigt laissées par les utilisateurs des objets concernés, de sorte que les surfaces de ces objets doivent être régulièrement nettoyées pour que l'on profite pleinement des propriétés esthétiques de l'acier inoxydable.

On a déjà imaginé diverses solutions techniques pour atténuer ce problème. Il existe ainsi des vernis que l'on dépose par laquage sur la surface de l'acier inoxydable, et qui rendent les traces de doigt visibles seulement si l'objet est observé selon des angles particuliers. Cette solution n'est cependant pas idéale, car elle ne résout pas totalement le problème posé puisque les traces de doigt restent visibles dans certaines conditions d'observation. De plus ce vernis doit être déposé au cours d'une opération de fabrication spécialement dédiée, ce qui augmente fatalement de façon sensible le coût de la fabrication de l'objet, et dégrade la productivité de la ligne de fabrication des objets, ou celle des demi-produits précurseurs (bandes, plaques, tôles ou autres) dont ils sont issus. Pour que l'effet anti-traces de doigt subsiste, il faut aussi que la couche de vernis ne soit pas sensiblement détériorée au cours de l'utilisation de l'objet, ce qui n'est pas garanti lorsque l'objet est susceptible d'être soumis à des frottements lors de son utilisation (cas, par exemple, des couteaux, des plans de travail de cuisines...). Enfin, le revêtement est susceptible d'être détérioré si, après son application, l'objet traité doit subir une mise en forme par emboutissage, pliage ou autre. Et appliquer le revêtement seulement après cette mise en forme ne serait pas toujours possible ou aisé.

Le but de l'invention est de proposer aux fabricants d'acier inoxydable ou d'objets en acier inoxydable des produits laminés qui ne soient pas sensibles aux traces de doigt, et ce de manière assurément pérenne, sans que cela n'influe trop sensiblement sur la durée et le coût de la fabrication des objets ou des demi-produits dont ils sont issus. A cet effet, l'invention a pour objet un objet laminé en acier inoxydable, caractérisé en ce que sa surface présente un motif en relief et en creux comportant une juxtaposition aléatoire d'au moins deux espèces de polygones, chacun desdits polygones ayant au moins trois côtés, présentant une surface comprise entre 1 et 9 mm 2 , une différence entre sa plus petite et sa plus grande dimension comprise entre 0,5 et 3 mm, chaque polygone étant constitué de stries rectilignes sensiblement parallèles, s'écartant chacune de ± 15° par rapport à l'orientation moyenne des stries, de 5 à 30 μηι de profondeur séparées par des lignes de crête, et dont les axes sont distants de 0,1 à 0,3 mm, et dont une analyse spectrale par transformée de Fourier, réalisée sur un carré d'au moins 100 mm 2 , montre qu'elle présente une isotropie d'au moins 40% entre la direction de laminage et la direction travers, et dont parmi les trois principales orientations angulaires préférentielles, deux orientations angulaires préférentielles voisines sont espacées d'au moins 20° et d'au plus 60°.

De préférence, le plan de référence de chaque polygone est incliné par rapport aux plans de référence de ses polygones contigus, de 1 à 10°.

De préférence, l'analyse spectrale de sa surface présente entre trois et huit orientations angulaires préférentielles.

De préférence, les flancs desdites stries présentent des surfaces incurvées et/ou comportant des aspérités.

II peut s'agir d'une tôle, d'une plaque ou d'une bande.

L'objet peut avoir été réalisé par découpe et/ou mise en forme d'une tôle, d'une plaque ou d'une bande du type précédent, constituant un précurseur dudit objet

L'invention a également pour objet un procédé de fabrication d'un objet du type précédent, caractérisé en ce que ladite surface présentant ledit motif est obtenue lors du laminage de l'objet, ou d'un précurseur dudit objet, par la pression d'un cylindre de laminage sur la surface de l'objet ou de son précurseur, ledit cylindre présentant lui-même sur sa surface un motif permettant d'obtenir ledit motif sur la surface de l'objet.

Comme on l'aura compris, l'invention consiste à imprimer, lors d'un laminage, sur la surface de l'objet, ou sur la surface d'un demi-produit qui en serait un précurseur, un motif gravé en reliefs et en creux d'un type particulier bien défini. Ce motif est fondé sur une juxtaposition aléatoire de deux espèces au moins de polygones, pas forcément réguliers, ayant au moins trois côtés. Les plans des surfaces de polygones voisins sont, de préférence, légèrement inclinés les uns par rapport aux autres. Les polygones délimitent eux-mêmes chacun une aire où sont présentes des stries sensiblement parallèles de profondeurs et largeurs définies. Ils présentent chacun une surface comprise entre 1 et 9 mm 2 , une différence entre leur plus petite et leur plus grande dimension comprise entre 0,5 et 3 mm, et le plan de référence de chaque polygone est incliné de 1 à 10° par rapport à celui de ses polygones voisins immédiats.

Chaque polygone est constitué de stries sensiblement parallèles, c'est-à-dire s'écartant chacune de ± 15° par rapport à l'orientation moyenne des stries. Elles ont de 5 à 30 μηι de profondeur et sont séparées par des lignes de crête. Leurs axes sont distants de 0,1 à 0,3 mm. Une analyse spectrale par transformée de Fourier de la surface de l'objet, réalisée sur un carré d'aire 100 mm 2 au moins, montre qu'elle présente une isotropie d'au moins 40% entre la direction de laminage et la direction travers, et parmi les trois principales orientations angulaires préférentielles déterminées par l'analyse spectrale, deux orientations voisines sont espacées de 20 à 60°.

De préférence, le motif imprimé sur la surface de l'objet comporte entre trois et huit orientations angulaires préférentielles. Au-delà de huit telles orientations préférentielles, il n'est plus assuré que l'écart angulaire entre deux orientations préférentielles voisines serait toujours suffisant pour que l'effet recherché d'atténuation des traces de doigt soit correctement obtenu.

La profondeur des stries de 5 à 30 μηι est justifiée par le fait qu'en dessous de 5 μηι, l'impression serait trop difficile à réaliser et son résultat ne serait de toute façon plus assez efficace. Au-dessus de 30 μηι, l'effet anti-trace de doigt obtenu n'est pas significativement amélioré, et on risque de se retrouver avec une rugosité de la tôle qui pourrait être excessive pour certaines applications. La gravure des cylindres du laminoir avec un tel niveau de rugosité serait également problématique.

Les inventeurs ont aussi testé d'autres types de gravure de la surface de tôles en acier inoxydable. Un exemple de tel autre type de gravure sera décrit plus loin. Mais il s'est avéré que le type de gravure selon l'invention était le plus apte, parmi ceux testés, à conférer à la surface les particularités d'isotropie et de réflexion multidirectionnelle qui permettent de résoudre au mieux le problème de la visibilité des traces de doigt.

Cette impression est réalisée par le cylindre de travail du laminoir qui vient au contact de la surface à traiter. Ce cylindre présente lui-même sur sa surface un motif gravé qui est, au moins approximativement, le « négatif » du motif que l'on veut graver sur la surface de l'objet. Il faut laminer sans polir, les creux de la surface de l'objet sont imprimés par des reliefs correspondants ménagés sur le cylindre, et les reliefs de la surface de l'objet sont imprimés par des creux correspondants ménagés sur le cylindre. Le degré d'identité entre les dimensions des motifs du cylindre et du motif à imprimer, en particulier concernant les dimensions des reliefs/creux du cylindre, sont à déterminer par l'expérience, et peuvent varier selon les duretés respectives des surfaces du cylindre et de la surface à traiter et selon l'intensité de la pression appliquée à la surface par le cylindre.

Si seule une des surfaces de l'objet laminé doit être traitée, il n'est, bien sûr, nécessaire d'utiliser qu'un seul cylindre de travail présentant sur sa surface la gravure en négatif du motif à imprimer. Si les deux surfaces de l'objet laminé doivent être traitées, les deux cylindres de travail du laminoir doivent présenter cette gravure en négatif. Le laminoir peut être de tout type connu, classique à une paire de cylindres de travail et une ou plusieurs paires de cylindres de soutien, ou, par exemple, de type Sendzimir, ou un laminoir de type planétaire.

Les cylindres sont eux-mêmes gravés par un procédé industriel tel qu'une gravure laser, une électro-érosion...

L'invention va être à présent décrite plus précisément, en référence aux figures annexées suivantes :

La figure 1 et la figure 2 qui montrent la surface d'une tôle d'acier inoxydable non gravée de l'art antérieur, et son diagramme d'analyse spectrale, en prenant pour direction de référence la direction de laminage (pour la figure 1 ) et la direction travers (pour la figure 2) ;

Les figures 3 et 4 qui montrent la surface d'une tôle d'acier inoxydable gravée d'une manière non conforme à l'invention, et son diagramme d'analyse spectrale, en prenant pour direction de référence la direction de laminage ;

Les figures 5 à 7 qui montrent des exemples de polygones isolés, appartenant à une gravure effectuée sur une tôle d'acier inoxydable selon l'invention, avec leurs diagrammes d'analyse spectrale respectifs ;

La figure 8 qui montre vue en perspective un exemple de portion de surface d'une tôle en acier inoxydable gravée selon l'invention ;

Les figures 9 à 12 qui montrent, vus de dessus, des exemples de portions de surface de tôles en acier inoxydable gravées selon l'invention, avec leurs diagrammes d'analyse spectrale respectifs ;

La figure 13 qui montre la surface d'une tôle en acier inoxydable de référence à la surface non gravée, sur laquelle une trace de doigt est visible ;

La figure 14 qui montre, au même grandissement que la figure 13, la surface d'une tôle en acier inoxydable de référence à la surface gravée selon les figures 3 et 4, sur laquelle une trace de doigt est visible ;

La figure 15 qui montre, au même grandissement que la figure 13, la surface d'une tôle en acier inoxydable gravée selon l'invention, et sur laquelle une trace de doigt n'est pratiquement pas visible. A titre de références, les figures 1 et 2 montrent des surfaces d'échantillons d'une tôle 1 d'acier inoxydable laminée avec des cylindres de travail sensiblement lisses comme c'est habituellement le cas, et qui ne présentaient donc pas de gravure particulière. Les surfaces des échantillons de tôles sont elles-mêmes relativement lisses : on n'y voit que des stries peu profondes (environ 1 à 1 ,5 μηι) et très étroites, orientées franchement selon la direction de laminage, et leurs diagrammes d'analyse spectrale par transformée de Fourier, réalisés par une méthode classique (voir, par exemple, le document « Techniques de l'Ingénieur, La transformée de Fourier et ses applications», 2007, vol. AFM3, AF1440-1443), sont présentés. Dans l'exemple de la figure 1 , l'analyse est réalisée en prenant comme orientation de référence (90°) la direction de laminage, et dans l'exemple de la figure 2, l'analyse est réalisée en prenant comme orientation de référence la direction travers, c'est-à-dire la direction perpendiculaire à la direction de laminage.

Le taux d'isotropie entre direction de laminage et direction travers est, logiquement puisqu'il s'agit de la même tôle, identique pour les deux images, et il est de 11 ,6%. C'est un taux bas, ce qui est normal puisqu'aucune mesure particulière n'a été prise pour que l'effet du laminage de la tôle sur la structure de la surface soit atténué, ce laminage étant réalisé selon une direction bien définie. Cette très faible isotropie de la surface est un inconvénient pour la visibilité des traces de doigt, car elle favorise la réflexion de la lumière selon des directions bien définies dans lesquelles la trace de doigt est particulièrement visible.

Observées dans la direction de laminage (figure 1 ), les stries présentent des directions privilégiées de 90,0°, 95,5° et 84,3° par rapport à la direction travers (les angles 0° et 180° correspondant aux deux sens de la direction travers), qui sont donc identiques à, ou très proches de, la direction de laminage.

Observées dans la direction travers (figure 2), les stries présentent des directions privilégiées de 0,289°, 5,48° et 174° par rapport à l'un des sens de la direction travers, et qui sont donc très sensiblement perpendiculaires à la direction travers et correspondent donc à la direction de laminage. La cohérence des résultats des mesures des figures 1 et 2 est donc raisonnablement bien assurée, aux imprécisions habituelles des mesures près.

Les figures 3 et 4 présentent une surface de tôle gravée selon un motif non conforme à l'invention. Elle comporte des reliefs selon deux réseaux réguliers imbriqués.

Un premier réseau, orienté selon la direction de laminage, comporte des reliefs 2 de hauteur 45 μηι, et de section sensiblement elliptique dont, à la base, le grand axe mesure 1 ,25 mm et le petit axe 0,85 mm. Ils sont disposés en quinconce, selon des lignes distantes de 1 ,13 mm. La section de chaque relief diminue progressivement lelong de la hauteur du relief, et les sommets de deux reliefs 2 voisins situés sur une même ligne sont distants de 2 mm.

Un deuxième réseau, orienté selon la direction travers, comporte des reliefs 3, intercalés de façon régulière entre les reliefs 2 du premier réseau. Les reliefs 3 ont une hauteur de 30 μηι et une section sensiblement elliptique dont, à la base, le grand axe mesure 0,88 mm et le petit axe 0,57 mm. Ils sont disposés en quinconce, selon des lignes distantes de 1 mm. La section de chaque relief diminue progressivement selon la hauteur du relief, et les sommets de deux reliefs 3 voisins situés sur une même ligne sont distants de 2,26 mm.

Le diagramme d'analyse spectrale de cette surface montre que son isotropie est de 40,9%, ce qui est relativement élevé et pourrait être favorable du point de vue de l'absence de visibilité des traces de doigt. Toutefois, ce diagramme ne présente que trois directions privilégiées, de 16°, 89,9° et 160° par rapport à la direction travers. Ces écarts sont très importants, supérieurs au maximum de 60° qu'exige l'invention, et on verra que, de fait les traces de doigt demeurent très visibles sur une surface d'acier inoxydable présentant cette gravure.

Les figures 5 à 7 montrent les surfaces de polygones 4 isolés faisant partie d'un motif imprimé sur la surface de l'objet, réalisé selon l'invention. Comme on le voit, ces polygones 4 sont, dans les cas représentés, des hexagones irréguliers, dans les limites desquels sont ménagées des stries rectilignes 5, elles-mêmes séparées par des lignes de crêtes 6. Les axes de chaque strie 5 sont séparés de 0,2 mm environ dans l'exemple représenté, et selon l'invention cette distance peut varier entre 0,1 et 0,3 mm. La profondeur des stries 5 par rapport aux sommets des crêtes 6 est, dans l'exemple représenté, d'environ 20 μηι. Selon l'invention, elle pourrait être de 5 à 30 μηι. Les figures 5 à 7 montrent aussi les diagrammes d'analyse spectrale par transformée de Fourier du polygone 4 isolé correspondant

La figure 5 montre un polygone 4 dont l'axe des stries 5 est orienté presque parallèlement à la direction de laminage. Le taux d'isotropie entre la direction de laminage et la direction travers est de 8,36%, et est donc très bas, traduisant une orientation très marquée des stries dans leur ensemble. La principale direction privilégiée est effectivement dans la direction 99,1 ° par rapport à la direction travers, une deuxième direction privilégiée est dans la direction 90°, une troisième direction privilégiée est dans la direction 84,3°.

La figure 6 montre un polygone 4 identique à celui de la figure 3, dont l'axe des stries est oblique (environ 45°) par rapport à la direction de laminage. Le taux d'isotropie est de 4,92%. La principale direction privilégiée est dans la direction 130° par rapport à la direction travers, une deuxième direction privilégiée est dans la direction 136°, une troisième direction privilégiée est dans la direction 123°.

La figure 7 montre un autre polygone 4 identique à celui de la figure 3, dont l'axe des stries 5 est sensiblement perpendiculaire à la direction de laminage. Le taux d'isotropie est de 7,08%. La principale direction privilégiée est dans la direction 0,0729° par rapport à la direction travers, une deuxième direction privilégiée est dans la direction 171 °, une troisième direction privilégiée est dans la direction 166°.

La figure 8 montre en perspective une portion de la surface d'une tôle 1 selon l'invention, dont la surface présente une juxtaposition aléatoire de polygones 4 tels que définis plus haut. On y voit que les contours et les orientations des stries des différents polygones 4 sont très variés, de sorte qu'on doit s'attendre à ce que le taux d'isotropie de la surface prise dans son ensemble soit relativement élevé, ce que confirment les mesures qui seront vues plus loin. On y voit aussi que, selon une variante préférée de l'invention, les polygones 4 ne sont pas tous situés dans le même plan, et que les plans de référence de deux polygones contigus sont inclinés de 1 à 10° l'un par rapport à l'autre.

La figure 9 montre en vue de dessus une portion de 400 mm 2 de la surface d'une tôle 1 selon l'invention, avec son diagramme d'analyse spectrale par transformée de Fourier. Les mesures du taux d'isotropie entre direction de laminage et direction travers et des orientations angulaires préférentielles sont, comme sur les figures 1 , 2 et 3, réalisées sur l'ensemble de la surface représentée, et non plus, comme sur les figures 5 à 7, sur des polygones isolés. L'isotropie est donc sensiblement plus marquée puisque les orientations privilégiées des stries des divers polygones sont très diverses : 40,3%. Les raies des orientations préférentielles de la surface prise dans son ensemble forment une gerbe de six groupes de raies, ces groupes ayant des orientations principales franchement différentes. On ne trouve donc plus une orientation privilégiée quasiment unique selon la direction de laminage comme dans les exemples de référence des figures 1 et 2. Les trois orientations privilégiées sont respectivement à 97,0°, 75,5° et 119°, et sont donc très franchement distinctes les unes des autres puisqu'entre deux orientations privilégiées voisines il y a un écart de, respectivement, 21 ,5° et 22°. Mais l'écart entre ces trois directions privilégiées est nettement plus faible que dans le cas de la gravure de référence, non conforme à l'invention, des figures 3 et 4.

La figure 10 montre un autre exemple de surface d'une tôle 1 selon l'invention. Son isotropie est de 53,3% donc encore meilleure que pour l'exemple de la figure 7. On voit sur le spectre sept orientations privilégiées, dont les trois principales sont écartées de 21 ,8° et 22,2° par rapport à leur(s) voisine(s), comme il ressort des données du diagramme.

La figure 11 montre un autre exemple de surface d'une tôle 1 selon l'invention. Son isotropie est de 50,2%. On voit sur le spectre sept orientations privilégiées, dont les trois principales sont écartées de 22,8° et 30° par rapport à leur(s) voisine(s), comme il ressort des données du diagramme.

La figure 12 montre un autre exemple de surface d'une tôle 1 selon l'invention. Elle présente, en particulier, beaucoup de polygones comportant quatre côtés. Son isotropie est de 60,5% donc encore meilleure que celles des autres exemples représentés sur les figures 7 à 9. On voit sur le spectre sept orientations privilégiées, dont les trois principales sont écartées de 54° et 30° par rapport à leur(s) voisine(s), comme il ressort des données du diagramme.

La figure 13 montre la surface lisse 7 de référence d'une tôle d'un acier inoxydable de type AISI 304 ayant subi un recuit brillant, sur lequel un utilisateur a laissé une empreinte digitale clairement visible.

La figure 14 montre, avec le même grandissement que la figure 13, la surface 8 d'une tôle d'un acier inoxydable de type AISI 304 ayant subi un recuit brillant, sur lequel un utilisateur a également laissé une empreinte digitale visible, bien que cette surface 8 présente une gravure conforme à celle représentée sur les figures 3 et 4. Il est donc clair que n'importe quel type de gravure de la surface de la tôle d'acier inoxydable n'est pas apte à résoudre le problème de l'atténuation de la visibilité des traces de doigt de façon satisfaisante.

La figure 15 montre, avec le même grandissement que la figure 13, la surface 9 d'une tôle acier inoxydable du même type que celle de la figure 13 et observée dans les mêmes conditions d'éclairage, dont la surface est gravée conformément à la présente invention (il s'agit du type de gravure de la figure 12) et sur laquelle un utilisateur a également posé son doigt. Ici, cette trace de doigt n'est pas visible en tant que telle, et ne se manifeste que par la présence d'une zone un peu plus sombre, signe d'une réflexion de la lumière légèrement moindre que sur le restant de la surface de la tôle. L'aspect esthétique de la surface 9, notamment sa brillance, n'est donc pas sensiblement modifié pour un observateur qui la regarde à une distance habituelle.

Il est préférable que les flancs des stries 5 ne soient pas rectilignes, mais présentent une surface incurvée et/ou, mieux, des aspérités. De cette façon, la diffusion de la lumière sortant des stries 5 est plus aléatoire, et cela accentue l'effet recherché d'atténuation de la visibilité des traces de doigt. L'invention peut s'appliquer à tous les types d'aciers inoxydables, quelle que soit leur microstructure. Elle est particulièrement intéressante à utiliser pour les aciers qui subissent un recuit brillant, et sur lesquels les traces de doigt sont les plus visibles. Mais des aciers traités par un recuit classique, et pour lesquels une brillance de la surface est également obtenue, peuvent aussi bénéficier avantageusement de l'invention.