La présente invention concerne un missile tournant pourvu d'un émetteur d'impulsions lumineuses, adressées à un récepteur disposé à poste fixe (le poste de tir dudit missile) et aptes à servir à la localisation et au guidage dudit missile, comme cela est par exemple décrit dans le do- cument US-4 710 028 (FR-2 583 523).

On sait qu'un tel émetteur peut comprendre une lampe à éclats, volumineuse et consommant une énergie importante, ou bien, de préfé- rence, une source laser. Cependant, dans ce dernier cas, l'énergie laser émise doit tre importante pour assurer une liaison optique de grande por- tée, résistant à un éventuel brouillage. II en résulte donc des risques oculaires importants pour les opérateurs desdits missiles, notamment dans l'éventualité où le missile, par exemple par suite d'une panne de moteur intervenant immédiatement après son tir, tomberait au sol au voisinage du poste de tir où se trouvent ledit récepteur et lesdits opérateurs.

La présente invention a pour objet de remédier à cet inconvénient.

A cette fin, selon l'invention, le missile pourvu d'un émetteur d'impulsions lumineuses adressées à un récepteur disposé à poste fixe, ledit missile s'éloignant dudit récepteur tout en étant animé d'un mouve- ment de rotation autour de son axe longitudinal, est remarquable en ce qu'il comporte des moyens pour interrompre lesdites impulsions lumineu- ses lorsque ledit mouvement de rotation dudit missile cesse.

Ainsi, grâce à l'invention, puisque, lorsque ledit missile tombe au sol, sa rotation n'est plus possible, il n'existe plus aucun risque oculaire pour les opérateurs du missile en cas d'atterrissage prématuré et acciden- tel de celui-ci au voisinage du poste de tir.

Lesdits moyens d'interruption des impulsions lumineuses peuvent agir de différentes façons. Par exemple, ils peuvent masquer ledit émet- teur. Cependant, de préférence, ils arrtent le fonctionnement dudit émet- teur, soit par action directe sur celui-ci, soit par action indirecte. Dans ce dernier cas, lorsque ledit émetteur est commandé par un dispositif électro- nique de commande, lesdits moyens d'interruption peuvent inhiber soit ce dernier, soit la liaison de commande entre ledit dispositif électronique de commande et ledit émetteur.

Dans le cas où, de façon connue, ledit missile comporte un détec- teur de roulis émettant des impulsions de roulis dont chacune d'elles correspond à une position angulaire précise dudit missile autour de son axe longitudinal, il est avantageux que ledit détecteur de roulis commande lesdits moyens d'interruption des impulsions lumineuses.

De préférence, lesdits moyens d'interruption interrompent lesdites impulsions lumineuses avec retard par rapport à la détection de la pre- mière impulsion de roulis manquante. Par exemple, cette interruption intervient après une durée correspondant à au moins deux périodes des impulsions de roulis, ladite durée étant comptée à partir de la dernière impulsion de roulis détectée par ledit détecteur.

Dans un mode de réalisation avantageux, lesdits moyens d'inter- ruption desdites impulsions lumineuses comportent un compteur systéma- tique comptant en permanence à une fréquence supérieure à la fréquence desdites impulsions de roulis, ledit compteur systématique étant remis à zéro et réinitialisé par chaque impulsion de roulis qu'il reçoit, alors que, en cas d'absence d'impulsion de roulis, ledit compteur systématique émet un signal après le comptage jusqu'à un nombre prédéterminé, à partir de la dernière impulsion de roulis reçue.

Les figures du dessin annexé feront bien comprendre comment l'invention peut tre réalisée. Sur ces figures, des références identiques

désignent des éléments semblables.

La figure 1 illustre schématiquement le guidage d'un missile tour- nant à partir d'un poste de tir fixe.

La figure 2 montre schématiquement un détecteur de roulis pour le missile de la figure 1.

La figure 3 est un diagramme montrant schématiquement, en fonc- tion du temps t, la suite des impulsions de roulis engendrées par le détec- teur de la figure 2.

Les figures 4 à 6 sont des schémas synoptiques illustrant respec- tivement trois variantes de réalisation du dispositif d'interruption des impulsions lumineuses émises par le missile, conformément à la présente invention.

Sur la figure 1, on a représenté schématiquement un poste de tir 1, apte à guider un missile 2 par rapport à un axe de référence X-X (ligne de visée). Le missile 2 s'éloigne du poste de tir 1 tout en étant animé d'un mouvement de rotation autour de son axe longitudinal L-L. Ce mouvement de rotation a une vitesse Vr de par exemple 5 à 10 tours par seconde et est symbolisé par la flèche 3. Le missile 2 porte un émetteur laser 4, par exemple à diode laser ou à laser VCSEL 4A (voir figures 4 à 6), apte à émettre des impulsions laser 5 en direction du poste de tir 1. Ce dernier comporte un récepteur 6 pour recevoir lesdites impulsions laser 5.

Comme le montre schématiquement la figure 2, à l'intérieur du missile 2 est prévu un système gyroscopique 7, définissant une direction fixe V-V. Sur ce système gyroscopique 7 d'orientation fixe sont fixés une source lumineuse 8 et un récepteur correspondant 9. Par ailleurs, autour du système gyroscopique 7 est prévue une enveloppe 10, liée au missile 2 dans sa rotation autour de l'axe L-L. Cette enveloppe 10 porte plusieurs surfaces réfléchissantes ponctuelles 11, aptes à recevoir le faisceau lumi- neux incident 12 émis par la source 8 et à adresser le faisceau réfléchi 13

correspondant sur le récepteur 9. Les surfaces réfléchissantes 11 sont ré- gulièrement réparties sur l'enveloppe 10, par exemple tous les 120° (comme représenté) ou tous les 45°.

Ainsi, à chaque fois qu'une surface réfléchissante 11 coupe le faisceau incident 12, le récepteur 9 reçoit une impulsion lumineuse, qu'il transforme en impulsion électrique de roulis 14 et, à chaque tour du mis- sile 2 autour de son axe longitudinal L-L, sont engendrées autant d'impul- sions électriques de roulis 14 que l'enveloppe 10 comporte de surfaces réfléchissantes 11. Bien entendu, la période T entre deux impulsions 14 successives est égale à T = 1/Vrxn, Vr étant la vitesse de rotation du mis- sile 2 sur lui-mme (comme mentionné ci-dessus) et n étant le nombre de surfaces réfléchissantes (voir la figure 3).

Par ailleurs, comme le montrent les figures 4 à 6, le récepteur 9 est relié à un compteur 15, tandis que l'émetteur laser 4 est commandé par le dispositif électronique 16, auquel il est relié par une liaison 17. Le compteur 15 compte systématiquement à une fréquence supérieure à la fréquence 1/T des impulsions de roulis 14 et il est remis à zéro et réinitia- lisé par chacune desdites impulsions de roulis 14 qu'il reçoit du récepteur 9.

Ainsi, tant que le missile 2 tourne autour de son axe L-L, le compteur 15 est en permanence remis à zéro et réinitialisé par les impul- sions de roulis 14 successives.

En revanche, si le missile 2 s'arrte de tourner autour de son axe L-L, par exemple parce qu'il a touché le sol, les impulsions de roulis 14 disparaissent et le compteur 15 compte à partir de la dernière impulsion de roulis 14d reçue--sans tre remis à zéro ni réinitialisé par aucune impulsion 14--jusqu'à un nombre prédéterminé correspondant à une durée D supérieure au temps T séparant la dernière impulsion 14d reçue de la première, référencée 14M1, des impulsions 14 manquantes, référencées

14M sur la figure 3. Comme cela est représentée sur la figure 3, la durée D est de préférence supérieure à 2T.

Lorsque ce nombre prédéterminé est compté par le compteur sys- tématique 15, celui-ci adresse un signal de commande à des moyens d'ac- tionnement 18, par l'intermédiaire d'une liaison 19.

Dès réception de ce dernier signal de commande, lesdits moyens d'actionnement 18 interrompent l'émission des impulsions laser 5 en commandant : - soit un volet 20, qui vient masquer la diode laser ou le laser VCSEL 4A (figure 4) ; - soit l'arrt du dispositif électronique de commande 16 par une liaison 21 ou l'arrt de l'émetteur 4 par une liaison 22 (figure 5) ; - soit encore l'ouverture d'un interrupteur 23 disposé dans la liaison 17 entre le dispositif électronique de commande 16 et l'émetteur 4 (figure 6).