TEL ÉLÉMENT DE SÉCURITÉ

[01] L'invention concerne le domaine de l'authentification de produits, de documents de sécurité et d'objets divers afin, notamment, de permettre à un utilisateur ou destinataire d'en vérifier la provenance et/ou l'authenticité, par un contrôle visuel notamment.

[02] Dans le domaine ci-dessus il est connu de mettre en oeuvre des éléments de sécurité portant un message facilement tisibte à l'œil nu tout en étant difficilement reproductible au moyen, par exemple, d'outils de reproduction automatisés comme les scanners et imprimantes ou encore les photocopieurs. Parmi les éléments de sécurité présentant ces caractéristiques, il est possible de citer les hologrammes Lippmann. Il est également possible de citer les structures d'empilement de feuilles ou de couche transparentes ou semi-transparente comprenant une couche transparente dans laquelle sont inclus des plaquettes métalliques réfléchissantes orientées de manière à ne permettre une visualisation d'un message porté par l'une ou l'autre des autres feuilles que selon une orientation donnée qui est, de préférence, choisie pour ne pas être normale à la face observation de l'empilement.

[03] Dans le domaine ci-dessus, l'ingéniosité des contrefacteurs alliée à l'évolution permanente des technologies permet de réduire la difficulté de reproduction d'éléments de sécurité qui au moment de leur conception étaient réputés difficile voire impossible à contrefaire sauf à mettre en œuvre des moyens de reproduction ou de production présentant des coûts économiquement dissuasifs. Ainsi, il est toujours recherché des éléments de sécurité dont la contrefaçon ou la reproduction est aussi difficile que possible avec des moyens de reproduction automatisés.

[04] Afin d'atteindre cet objectif de difficulté de reproduction, l'invention propose un élément de sécurité adapté pour révéler au moins deux messages distincts selon au moins deux conditions d'observation et/ou d'illumination différentes, caractérisé en qu'il comprend, d'une part, un empilement d'au moins :

- une première feuille au moins partiellement translucide,

- et une dernière feuille,

et, d'autre part : - sur la face recto de la première feuiiie au moins un premier message formé par au moins une couche de motif,

- entre la première feuille et la dernière feuille, au moins un deuxième message formé par au moins une couche de motif,

- entre le recto, inclus, de la première feuille et le verso, inclus, de la dernière feuille, au moins une première couche au moins partiellement semi-réfléchissante,

le premier message étant visible dans des premières conditions d'observation et le deuxième message étant visible dans des deuxièmes conditions d'observation différentes des premières conditions d'observation.

[05] La présence sur l'élément de sécurité selon l'invention de deux messages visibles selon deux conditions de d'observation et/ou d'illumination différentes permet de rendre difficile voire impossible une reproduction de l'élément de sécurité par simple photocopie. En effet, dans le cadre d'une photocopie faisant intervenir généralement un éclairage par réflexion seul l'un des messages sera reproduit ou au contraire, dans le cas d'un éclairage puissant les deux messages seront reproduits simultanément de sorte que la contrefaçon sera facilement identifiable. En effet, selon l'invention dans l'une au moins des conditions d'observation et/ou d'illumination un seul des messages est visible tandis que l'autre ne l'est pas tandis que dans les autres conditions d'illumination l'autre message est visible avec éventuellement le premier message.

[06] Au sens de l'invention, il convient d'entendre par message un motif ou une série de motifs de toute nature comme par exemple :

~- une ou plusieurs images (être humain, portrait, animal, paysages, nature morte, formes géométriques abstraites, etc.),

- une ou plusieurs inscriptions,

- un ou plusieurs symboles appartenant ou non à un système d'écriture,

- une ou plusieurs lettres,

- un ou plusieurs symboles alphanumériques

ou encore des combinaisons d'un ou plusieurs de ces différents motifs sans que cette liste ne soit ni limitative, ni exhaustive.

[07] Au sens de l'invention, il convient d'entendre par « couche de motif » une couche d'un ou plusieurs produits ou matériaux susceptibles d'être perçu par l'œil humain ou par un système de détection automatique comme une couleur unie ou une juxtaposition de couleurs. Ainsi, la couche de motif peut être obtenue par dépôt d'une ou plusieurs encres ou de pigments ou encore par la combinaison de réseaux photoniques résultant de l'empilement de plusieurs couches de matériau d'indice de réfraction différents, sans que cette liste ne soit ni limitative, ni exhaustive.

[08] Au sens de l'invention, une zone d'une feuille ou d'une couche est dite translucide lorsque que la lumière qui traverse ladite zone translucide ne permet pas de distinguer les objets situés derrière ladite zone translucide, la lumière étant diffusée par ladite zone translucide.

[09] De même, une zone d'une feuille ou d'une couche est qualifiée de transparente lorsque ladite zone transparente ne diffuse pas et/ou absorbe peu la lumière, les rayons incidents suivant les lois de Snell-Descartes, il est alors possible de percevoir les objets situés derrière ladite zone transparente.

[10] Ainsi, une feuille ou une couche est dite au moins partiellement translucide lorsque qu'elle comprend au moins une zone au moins translucide, c'est-à-dire une zone qui laisse passer la lumière soit dans des conditions permettant de la qualifier de translucide soit dans des conditions permettant de la qualifier de transparente, soit dans conditions intermédiaires entre translucide et transparente. Ladite zone au moins translucide peut alors occuper tout ou partie de ta surface de la feuille ou de la couche au moins partiellement translucide.

[11] Par ailleurs, une feuille ou une couche est dite au moins partiellement transparente lorsqu'elle comprend au moins une zone transparente, cette zone transparente pouvant occuper tout ou partie de la surface de la feuille

[12] Une zone d'une feuille ou d'une couche est dite semi-réfléchissante lorsqu'en l'absence de lumière à l'arrière de ladite zone semi-réfléchissante par rapport à l'observation, il est possible de voir distinctement tout objet se trouvant à l'avant de ladite zone semi-réfléchissante et se réfléchissant, comme dans un miroir, sur la face avant de la zone semi-réfléchissante par rapport à l'observation, tandis qu'en présence de lumière transmise tout objet se situant derrière ladite zone semi-réfléchissante est visible. Une zone semi-réfléchissante réfléchit entre 5% et 90% de la lumière incidente et transmet entre 5% et 90% de la lumière incidente étant entendu qu'une très faible proportion de la lumière incidente est absorbée par la feuille ou la couche. De manière préférée mais non exclusive une zone semi-réfléchissante transmet entre 10% et 65% de la lumière incidente et réfléchit entre 35% et 90% de la lumière incidente qu'une très faible proportion de la lumière incidente est absorbée par la feuille ou la couche.

[13] Ainsi, une feuille ou une couche est dite au moins partiellement semi-réfléchissante lorsqu'elle comprend au moins une zone semi-réfléchissante qui peut occuper tout ou partie de la surface de la feuille ou de la couche au moins partiellement semi- réfléchissante.

[14] Une zone d'une feuille ou d'une couche est dite opaque lorsque la lumière ne peut traverser ladite zone opaque. Une feuille ou une couche est dite au moins partiellement opaque lorsqu'elle comprend au moins une zone opaque qui peut occuper tout ou partie de la surface de la feuille ou de la couche au moins partiellement opaque.

[15] Selon l'invention la première feuille peut être de toute nature appropriée dans la mesure où elle comprend au moins une zone qui transmet une partie de la lumière incidente sur son verso. La première feuille n'est pas nécessairement translucide sur toute sa surface et peut aussi comprendre au moins une zone au moins translucide et au moins une zone opaque. La première feuille peut présenter des zones opaques combinées avec des zones au moins translucide de manière à former un motif ou une série de motifs. La première feuille peut être une feuille de papier, une feuille d'un matériau synthétique ou encore d'un matériau composite sans que cette liste ne soit ni limitative, ni exhaustive

[16] Selon l'invention la dernière feuille peut être de toute nature appropriée ainsi la dernière feuille peut être au moins partiellement opaque ou au moins partiellement translucide. La dernière feuille peut également être partiellement opaque et partiellement translucide. La dernière feuille peut également présenter des zones opaques combinées avec des zones au moins translucide de manière à former un motif ou une série de motifs. La dernière feuille peut être une feuille de papier, une feuille de carton, une feuille d'un matériau synthétique ou encore d'un matériau composite sans que cette liste ne soit ni limitative, ni exhaustive.

[17] Selon une caractéristique de l'invention, la première feuille est une feuille au moins partiellement semi-réfléchissante. C'est-à-dire un produit fini comprenant une feuille au moins partiellement transparente portant une couche au moins partiellement semi- réfléchissante. Chaque zone semi-réfléchissante de la couche semi-réfléchissante est alors située en relation avec chaque zone transparente de la feuille au moins partiellement transparente. La feuille au moins partiellement semi-réfléchissante peut comprendre un dépôt métallique, te! que d'aluminium, dont l'ajustement de la densité optique, c'est-à-dire l'ajustement de la quantité de métal déposé, permet de moduler la transmitance de la feuille au moins partiellement semi-réfléchissante obtenue par la combinaison de la feuille au moins partiellement transparente avec le dépôt métallique, La feuille au moins partiellement transparente n'est pas nécessairement transparente sur toute sa surface et peut présenter des zones opaques combinées avec des zones transparentes de manière à former un motif ou une série de motifs. De la même manière, le matériau métallique ne recouvre pas nécessairement toute la surface de la feuille transparente et peut également présenter des densités différentes selon différentes zones de la feuille au moins partiellement transparente de manière à former un motif ou une série de motifs

[18] Selon une autre caractéristique de l'invention, la couche de motif constitutive du premier message est située sur ou contre la première couche au moins partiellement semi-réfléchissante. Cette position de la couche de motif permet de mettre à profit des phénomènes de polarisation de la lumière susceptibles d'être utilisés pour l'authentification de l'élément de sécurité selon l'invention.

[19] Selon encore une autre caractéristique de l'invention, l'élément de sécurité comprend entre la première feuille et la dernière feuille un message complémentaire du premier message formé par au moins une couche de motif.

[20] Selon une variante de cette caractéristique, le message complémentaire correspond au négatif du premier message de sorte que le premier message et son message complémentaire ne sont pas visibles en lumière transmise.

[21] Selon une caractéristique de l'invention, l'élément de sécurité comprend entre le deuxième message et la dernière feuille au moins une couche d'un matériau comprenant des pigments fluorescents excitables par un rayonnement ultraviolet. Cette caractéristique permet au deuxième message d'être visible au moins en réflexion sous un éclairage UV à partir du recto de l'empilement.

[22] Selon une forme préférée mais non exclusive de réalisation de l'invention, la dernière feuille est au moins partiellement translucide. [23] Selon une variante de la forme préférée de réalisation, l'élément de sécurité comprend entre le verso, inclus, de la première feuille et le verso, inclus, de la dernière feuille au moins une deuxième couche au moins partiellement semi-réfléchissante.

[24] Selon une autre variante de la forme préférée de réalisation, ia dernière feuille est semi-réfléchissante. C'est-à-dire un produit fini tel que décrit précédemment en ce qui concerne la première feuille semi-réfléchissante.

[25] Selon une caractéristique de l'invention, au moins une couche au moins partiellement semi-réfléchissante comprend un dépôt métallique d'un matériau choisi parmi les matériaux suivants :

- aluminium,

- argent,

- cuivre,

- or,

- nickel,

- des oxydes, des mélanges ou des alliages d'un ou plusieurs de ces matériaux sans que cette liste ne soit ni limitative, ni exhaustive.

[26] Selon une autre caractéristique de l'invention, au moins une couche au moins partiellement semi-réfléchissante présente des zones possédants des coefficients de transmission de la lumière différents.

[27] Selon une caractéristique de l'invention, l'élément de sécurité comprend entre le recto, inclus, de la première feuille et le verso, inclus, de la dernière feuille, au moins une couche d'un matériau à indice de réfraction élevé La mise en oeuvre d'une telle couche à indice de réfraction élevé permet d'accentuer la réflexion des rayons lumineux dans l'empilement et donc d'augmenter les contrastes lors de l'observation en réflexion du premier ou du deuxième message notamment. La couche d'un matériau à indice de réfraction élevé peut être disposée entre la couche de motif constitutive du premier message et la première feuille ce qui accentue la réflexion et la brillance du premier message. Si La couche d'un matériau à indice de réfraction élevé est disposée entre la première et la dernière feuille, la réflexion est accentuée de manière équivalente sur les deux faces de l'élément de sécurité. Dans le cas où une couche d'un matériau à indice de réfraction élevé est disposée entre le premier message et la première feuille et/ou entre fe troisième message et ia dernière feuille, elle peut présenter des propriétés diffractives, notamment un aspect holographique formant un motif.

[28] Au sens de l'invention, il convient d'entendre par matériau à indice de réfraction élevé un matériau présentant une valeur d'indice optique de réfraction supérieure ou égale à 2 et par exemple de l'ordre de 2,7.

[29] La couche à indice de réfraction élevé peut être réalisée de toute manière appropriée et, par exemple, comprendre une couche d'un matériau à indice de réfraction élevé choisi parmi

- di oxyde de titane (Ti02)

- sulfure de zinc (ZnS)

- un composé inorganique transparent présentant un indice de réfraction supérieur à 2, sans que cette liste ne soit ni limitative, ni exhaustive.

[30] Selon une variante de l'invention, la couche à indice de réfraction élevé présente des zones possédant des indices de réfraction différents.

[31] Selon une caractéristique de l'invention, l'élément de sécurité comprend entre la première feuille et la dernière feuille, une feuille intermédiaire en partie au moins partiellement transparente portant au moins une couche d'un matériau à haut indice de réfraction.

[32] Selon une caractéristique de l'invention, l'empilement comprend entre le verso, inclus, de la première feuille et le recto, inclus, de la dernière feuille, au moins une couche partiellement opaque. Au sens de l'invention une couche partiellement opaque comprend au moins une zone opaque et au moins une zone au moins translucide, qui peuvent, par exemple, mais non exclusivement former un ou plusieurs motifs. Selon une variante de cette caractéristique la couche partiellement opaque comprend un dépôt métallique.

[33] Selon l'une caractéristique de la forme préférée de réalisation, l'élément de sécurité comprend sur la face verso de la dernière feuille au moins un troisième message formé par au moins une couche de motif, le troisième message étant visible dans des troisièmes conditions d'observation différentes des première et deuxième conditions d'observation.

[34] Selon une variante de cette caractéristique, l'élément de sécurité comprend, entre la première feuille et la dernière feuille, un message complémentaire du troisième message formé par au moins une couche de motif. [35] Le message complémentaire peut alors correspondre au négatif du troisième message de sorte que le troisième message et son message complémentaire ne sont pas visibles en lumière transmise.

[36] Selon une caractéristique de l'invention, l'élément de sécurité comprend entre la première feuille et la dernière feuille une feuille intermédiaire en partie au moins transparente comprenant un message complémentaire du premier message et/ou un message complémentaire du troisième message et/ou un deuxième message.

[37] Selon une caractéristique de l'invention, l'élément de sécurité comprend, entre la première feuille et la dernière feuille, une couche comprenant au moins un hologramme.

[38] Selon une autre caractéristique de l'invention, l'élément de sécurité comprend, entre la première feuille, incluse, et la dernière feuille, incluse, une couche transparente contenant des plaquettes réfléchissantes orientées.

[39] Selon une encore autre caractéristique de l'invention, certaines au moins des feuilles constitutives de l'empilement sont liées les unes aux autres. Il convient d'entendre, au sens de l'invention, que les feuilles constitutives de l'empilement sont liées les unes aux autres sur au moins toutes les parties de leur surfaces correspondant à chacun des messages de sorte qu'en cas de tentative de séparation desdites feuilles les messages soient en partie au moins altérés.

[40] Selon l'invention la liaison des feuilles constitutives de l'élément sécurité peut être réalisée de toute manière appropriée, notamment par laminage. Selon une caractéristique de l'invention, l'élément de sécurité comprend au moins une couche d'adhésif disposée au moins entre deux feuilles constitutives de l'empilement.

[41] Selon une caractéristique de l'invention, l'élément de sécurité comprend sur la face recto de la première feuille et/ou sur la face verso de la dernière feuille une couche de protection au moins partiellement transparente. Une telle couche de protection transparente réalisée de toute manière appropriée et par exemple formée par une couche de colle ou de vernis.

[42] Selon une caractéristique de l'invention, l'une au moins des couches de motif est formée par impression.

[43] L'invention concerne également un document de sécurité incluant un élément de sécurité conforme à l'invention et formant par exemple un passeport, une carte d'identité, un permis de conduire, une carte à jouer ou à collectionner interactive, un moyen de paiement, notamment une carte de paiement, un billet de banque, un bon d'achat ou un voucher, une étiquette sécurisée, une carte de transport, une carte de fidélité, une carte de prestation, une carte d'abonnement ou un moyen de paiement spécifique tel d'un jeton ou une plaquette notamment utilisés dans les casinos.

[44] Bien entendu, les différentes caractéristiques, variantes et formes de réalisation de l'invention peuvent être associées les unes avec les autres selon diverses combinaisons dans la mesure où elles ne sont pas incompatibles ou exclusives les unes des autres.

[45] Par ailleurs, diverses autres caractéristiques de l'invention ressortent de la description annexée effectuée en référence aux dessins qui illustrent des formes non limitatives de réalisation d'un élément de sécurité conforme à l'invention.

- La figure 1 est une coupe schématique d'une première forme de réalisation d'un élément de sécurité selon l'invention.

- La figure 2 est une vue montrant trois messages différents visualisables selon trois conditions d'observations et/ou d'illumination différentes de l'élément de sécurité illustré figure 1.

- La figure 3 montre différents messages et couches d'encre constitutifs de l'élément de sécurité illustré à la figure 1.

- Les figures 4 à 9 sont des coupes analogues à la figure 1 montrant différentes variantes de réalisation de l'élément de sécurité selon l'invention.

II est à noter que sur ces figures les éléments structurels et/ou fonctionnels communs aux différentes variantes peuvent présenter les mêmes références.

[46] Selon un premier exemple de réalisation, un élément de sécurité conforme à l'invention, tel qu'illustré à la figure 1 et désigné dans son ensemble par la référence 1, est adapté pour permettre la visualisation, à partir de sa face recto R, d'un premier message Ml, représenté figure 2, dans des premières conditions de visualisation à savoir par réflexion d'une lumière incidente Ll émise vers la face recto R de l'élément de sécurité 1. L'élément de sécurité 1 est également adapté pour permettre la visualisation, à partir de la face recto R, d'un deuxième message M2 dans des deuxièmes conditions de visualisation à savoir par transmission d'une lumière L2 traversant l'élément de sécurité 1 depuis sa face verso V vers sa face recto R. L'élément de sécurité 1 est aussi adapté pour permettre la visualisation d'un troisième message 3, depuis sa face verso V, dans des troisièmes conditions d'iîlumination à savoir par réflexion d'une lumière incidente L3 émise vers la face verso V.

[47] Afin de permettre ces visualisations séparées des trois messages Ml, M2, M3, l'élément de sécurité 1 comprend un empilement d'une première feuille au moins partiellement semi-réfléchissante 2, et une feuille intermédiaire en partie au moins transparente 3 et une dernière feuille au moins partiellement semi-réfléchissante 4.

[48] Selon l'exemple illustré, la première feuille 2 est formée par une feuideZ' au moins partiellement translucide, dans le cas présent transparente, sur laquelle est appliquée une première couche 2" au moins partiellement semi-réfléchissante comprenant un dépôt métallique tel qu'un dépôt d'aluminium. Selon l'exemple illustré, la première couche 2" est orientée vers la face recto R de l'élément de sécurité 1. Par convention, la face de chaque feuille, constitutive de l'empilement formant l'élément de sécurité 1, orientée vers la face recto R de l'élément de sécurité 1 sera désigné en tant que face recto de ladite feuille tandis que la face opposée de cette dernière sera désignée en tant que face verso. Ainsi dans le cas présent la première couche 2" au moins partiellement semi réfléchissante forme la face recto de la première feuille 2.

[49] Selon l'exemple illustré la dernière feuille semi-réfléchissante 4 est formée par une feuille transparente 4' au moins partiellement translucide, dans le cas présent transparente, sur le verso de laquelle est appliqué une deuxième couche 4" au moins partiellement semi réfléchissante comprenant, dans le cas présent, au moins un dépôt métallique tel qu'un dépôt d'aluminium.

[50] Les première et deuxième couches au moins partiellement réfléchissantes 2" et 4" présentent de manière préférée une densité optique comprise entre 0,2 et 1 de manière que les feuilles au moins partiellement semi-réfléchissantes 2 et 4 correspondantes présentent une transmitance comprise entre 10% et 65 % et de préférence de l'ordre de

40%.

[51] La fabrication de l'élément de sécurité 1 à partir de la première feuille 2, de la feuille intermédiaire 3 et de la dernière feuille 4 est effectuée de la manière suivante.

[52] Le premier message M l est formé sur la face recto R de la première feuille 2, dans le cas présent la face portant la première couche 2", par l'application ou l'impression d'au moins une première couche de motif 5 comprenant moins une encre. Cette première couche de motif 5 est réalisée de manière à reproduire ies motifs du premier message Ml tel qu'illustré à la figure 3.

[53] De la même manière, le troisième message M3 est formé sur la face verso de la dernière feuille 4, dans le cas présent la face portant la deuxième couche au moins partiellement réfléchissante 4", par l'application ou l'impression d'au moins une deuxième couche de motif 6 comprenant au moins une encre. Cette deuxième couche de motif 6 est réalisée de manière à reproduire les motifs du troisième message M3 tel qu'illustré à la figure 3.

[54] Selon l'exemple illustré, l'élément de sécurité 1 comprend un message Ml', illustrée figure 3, complémentaire du premier message Ml en ce que la superposition du premier message Ml avec son message complémentaire Ml' permet d'obtenir un fond sur lequel le premier message Ml n'est pas visible. Dans cette configuration le message Ml' est le négatif du message Ml. De la même manière l'élément de sécurité 1 comprend un message M3', représenté figure 3, complémentaire du troisième message M3 en ce que la superposition du troisième message M3 avec son message complémentaire M3 permet d'obtenir un fond sur lequel le troisième message M3 n'est pas visible. Dans cette configuration le message M3' est le négatif du message M3.

[55] Dans le cas présent les messages complémentaires et M3' ainsi que le deuxième message M 2, sont formés par au moins une couche de motif 7 comprenant au moins une encre qui est appliquée ou imprimée sur la face recto de la feuille intermédiaire 3. Ainsi, la couche de motif 7 forme la combinaison des messages complémentaires l', M3' et du message M2 comme le montre la figure 3. Il doit être remarqué que les motifs des messages complémentaires l', M3' sont imprimés de manière à pouvoir coïncider avec les motifs du premier respectivement troisième message dans l'empilement constitutif de l'élément de sécurité 1 selon l'invention.

[56] Les trois feuilles 2, 3 ,4 ainsi imprimées sont ensuite laminées ensemble avec interposition, d'une part, d'une couche 8 de colle transparente entre la première feuille 2 et la feuille intermédiaire 3 et, d'autre part, d'une couche 9 de colle transparente entre la feuille intermédiaire 3 et la dernière feuille 4. Ce laminage est réalisé de manière a assurer la coïncidence, d'une part, des motifs du premier message Ml avec les motifs de son message complémentaire Ml' et, d'autre part, des motifs du troisième message M3 avec les motifs de son message complémentaire M3'. La colle ou adhésif mis en œuvre peut être de toute nature appropriée. Afin de faire obstacle à toute tentative de déconstruction de l'élément de sécurité selon l'invention, la force de cohésion de la colle est de préférence supérieure à la cohérence des feuilles 2, 3, 4 ainsi qu'à celle des couches de motif 5, 6, 7.

[57] Par ailleurs, selon l'exemple illustré les faces recto R et verso V sont recouvertes chacune d'une couche, respectivement 10 et 11, de protection transparente, par exemple une couche de colle ou de vernis, qui protège les couches d'encre 5 et 6 correspondantes et permet l'adhésion de l'élément de sécurité sur le document. De telles couches de protection transparentes sont facultatives et l'élément de sécurité 1 selon l'invention peut ne pas en comporter ou n'en comporter que sur l'une de ses faces.

[58] La figure 4 illustre une variante de réalisation d'un élément de sécurité selon l'invention, qui diffère de celui décrit précédemment en relation avec les figures 1 à 3, en ce que la feuille intermédiaire est remplacée par une couche 14 en partie au moins transparente comprenant un hologramme 15 tel que, par exemple, un hologramme Lippman comme décrit dans le brevet EP 1 674 286.

[59] La figure 5 illustre une variante de réalisation d'un élément de sécurité selon l'invention, qui diffère de celui décrit précédemment en relation avec les figures 1 à 3, en ce que la feuille intermédiaire est remplacée par une couche 16 en partie au moins transparente comprenant des plaquettes réfléchissantes 17 orientées parallèlement les unes aux autres de sorte que le deuxième message M2 n'est visible en transmission que selon une direction d'observation parallèle aux plaquettes. Une telle couche peut être obtenue par la dispersion de plaquettes réfléchissantes d'un métal ferromagnétique dans une résine dont l'orientation est assurée magnétiquement jusqu'à polymérisation de la résine comme cela est décrit dans le brevet EP 1 819 525.

[60] La figure 6 illustre une variante de réalisation d'un élément de sécurité selon l'invention, qui diffère de celui décrit précédemment en relation avec les figures 1 à 3, en ce qu'il ne comprend pas de feuille intermédiaire. La couche 7 d'au moins une encre comprenant les messages complémentaires Ml' et M3' ainsi que le deuxième message M2 est alors imprimée sur ia face verso de la première feuille 2. Cette impression est réalisée de manière que le message complémentaire Ml' coïncide avec le premier message Ml tandis que l'assemblage de la première feuille 2 avec la dernière feuille 4 est effectuée de manière à garantir la coïncidence du message complémentaire M3' avec le troisième message.

[61] La figure 7 illustre une variante de réalisation d'un élément de sécurité selon l'invention, qui diffère de celui décrit précédemment en relation avec les figures 1 à 3, en ce que la dernière feuille 20 est une feuille de papier et en ce qu'il ne comprend que les premier Ml et deuxième M2 messages ainsi que le message Μ complémentaire du premier message Ml. Le deuxième message M2 et le message complémentaire Μ sont alors formés par une couche d'encre 21 qui est imprimée au recto de la première feuille 2. Il doit être noté que, selon cette variante, la couche de motif 5, constitutive du premier message Ml, est imprimé sur la première couche au moins partiellement semi- réfléchissante 2" située du côté du recto R élément de sécurité 1.

[62] Selon cette variante de réalisation, le premier message Ml est visible, à partir de la face recto R, en réflexion lors de l'éclairage de la face recto R de l'élément de sécurité 1 au moyen d'une lumière Ll non polarisée. En revanche, le deuxième message M2 est visible, à partir de la face recto R, en réflexion lors de l'éclairage et de la visualisation de la face recto R au travers d'un polariseur circulaire 22.

[63] Afin d'obtenir cet effet d'extinction du premier message Ml, le polariseur circulaire 22 comprend un polariseur linéaire 23 situé du côté de la source de lumière et une lame quart d'onde 24 située du côté de l'élément de sécurité 1. Le polariseur linéaire 23 possède la propriété de laisser passer la lumière présentant une polarisation parallèle à la sienne et de bloquer la lumière perpendiculaire à son axe de polarisation, et atténue les autres. La lame quart d'onde 24 possède la propriété de transformer une lumière polarisée linéairement en une lumière de polarisation circulaire et inversement de transformer une lumière de polarisation circulaire en une lumière de polarisation linéaire. Ainsi, la lumière ayant traversé le polariseur 22 sera une lumière incidente L2' possédant une polarisation circulaire dans un sens donné. La lumière véhiculant le premier message Ml résultera d'une unique réflexion sur la première couche au moins partiellement semi- réfléchissante 2" de sorte qu'elle possédera une polarisation circulaire d'un sens inverse à la lumière incidente L2'. En revanche la lumière véhiculant le deuxième message M 2, obtenue par réflexion sur la dernière feuille 20 en papier, se retrouve non polarisée, c'est- à-dire que toutes les polarisations y sont présentes, et sera alors atténuée mais pas arrêtée par Se poiariseur circulaire 22 autorisant ainsi Sa visualisation du deuxième message 2.

[64] La figure 8 illustre une variante de réalisation d'un élément de sécurité selon l'invention, qui diffère de celui décrit précédemment en relation avec la figure 7, en ce que l'élément de sécurité 1 comprend, entre la couche d'encre 21 et la feuille 20, une couche 26 d'un matériau contenant des pigments fluorescents excitables par un rayonnement ultra-violet UV.

[65] Le premier message Ml est visible, à partir de la face recto R, en réflexion lors de l'éclairage de la face recto R de l'élément de sécurité 1 au moyen d'une lumière Ll blanche ou de la lumière du jour.

[66] Le deuxième message M2 est lui visible, à partir de la face recto R, lors de l'éclairage de la face recto R par une lumière ultra-violet UV qui excite les pigments fluorescents de la couche 26 qui émettent alors un rayonnement lumineux visible à l'arrière de la couche d'encre 21.

[67] Ainsi, le deuxième message M2 est visible, d'une part, en transmission à partir de la face verso V en éclairage naturel et, d'autre part, en réflexion à partir de la face recto R en éclairage UV.

[68] Les variantes de réalisation décrites en relation avec les figures 7 et 8 sont alors particulièrement adaptées pour la mise en œuvre de l'élément de sécurité 1 en fenêtre sur le document qu'il sert à authentifier.

[69] La figure 9 illustre une variante de l'élément de sécurité illustré à la figure 1, qui diffère de ce dernier en ce que l'élément de sécurité 1 comprend, en outre des feuilles et couches décrites en relation avec la figure 1, une couche 30 à indice de réfraction élevé telle que par exemple une couche d'un dépôt de dioxyde de titane. La couche 30 est dans le cas présent située entre la feuille intermédiaire 3 et la couche de motif 7. La mise en oeuvre d'une telle couche à indice de réfraction élevé 30 permet d'augmenter la quantité de lumière réfléchie sans trop atténuer la lumière transmise. De plus, la couche à indice de réfraction élevé non colorée ou neutre préserve davantage la couleur de la couche de motif contrairement à une couche semi-réfléchissant qui est généralement de couleur grise.

[70] Selon les exemples décrits précédemment le message complémentaire Μ et/ou M3' ainsi que le deuxième message M2 sont formés par une même couche de motif. Toutefois, ie message complémentaire Ml' et/ou M3' ainsi que le deuxième message M2 peuvent aussi être formé par plusieurs couches de motif pouvant, par exemple, être situées sur des faces distinctes de feuilles de l'empilement.

[71] L'élément de sécurité 1 selon l'invention peut être incorporé ou incluant dans un document de sécurité, tef qu'un passeport, une carte d'identité, un permis de conduire, une carte à jouer ou à collectionner interactive, un moyen de paiement, notamment une carte de paiement, un billet de banque, un bon d'achat ou un voucher, une carte de transport, une carte de fidélité, une carte de prestation ou une carte d'abonnement.

[72] Un document de sécurité ainsi obtenu comporte donc au moins un élément de sécurité 1 tel que décrit ci-dessus. Il peut toutefois comporter d'autres éléments de sécurité « de premier niveau » et/ou au moins un élément de sécurité dit « de deuxième niveau » et/ou « de troisième niveau ».

[73] Le document peut en particulier comporter les éléments de sécurité suivants seuls ou en combinaison :

- des colorants et/ou des pigments luminescents et/ou des pigments interférentiels et/ou des pigments à cristaux liquides, notamment sous forme imprimée ou mélangée à au moins une couche constitutive du document,

- des composants, colorants et/ou des pigments photochromes ou thermochromes, notamment sous forme imprimée ou mélangée à au moins une couche constitutive du document,

- un absorbeur ultraviolet (UV), notamment sous forme enduite ou mélangée à au moins une couche constitutive du document,

- un matériau spécifique collecteur de lumière, par exemple du type « guide d'ondes », par exemple un matériau collecteur de lumière luminescent comme les films polymères à base de poiycarbonate commercialisés par la société BAYER sous la dénomination LfSA ^® ,

- un film multicouche interférentiel,

~ une structure ou une couche à effets optiques variables à base de pigments interférentiels ou de cristaux liquides,

- une couche biréfringente ou polarisante,

- une structure de diffraction,

- une image embossée, - des moyens produisant un "effet de moiré", un tel effet pouvant par exemple faire apparaître un motif produit par la superposition de deux éléments de sécurité sur le document, par exemple par le rapprochement de lignes de deux éléments de sécurité,

- un élément réfractif partiellement réfléchissant,

- une grille lenticulaire transparente,

- une lentille, par exemple une loupe,

- un filtre coloré.

- un autre foil métallisé, goniochromatique ou holographique,

- une couche à effet optique variable à base de pigments înterférentiels ou de cristaux liquides,

- un élément de sécurité plat et de format relativement petit tel qu'une planchette, visible ou non visible, notamment luminescent, avec ou sans dispositif électronique,

- des particules ou agglomérats de particules de pigments ou colorants de type HI-LITE, visibles ou non visibles, notamment luminescents,

- des fibres de sécurité, notamment métalliques, magnétiques (à magnétisme doux et/ou dur), ou absorbantes, ou excitables aux ultraviolets, le visible ou l'infrarouge, et en particulier le proche infrarouge (NIR),

- une sécurité lisible automatiquement ayant des caractéristiques spécifiques et mesurables de luminescence (par exemple fluorescence, phosphorescence), d'absorption de la lumière (par exemple ultraviolet, visible ou infrarouge) _/ d'activité Raman, de magnétisme, d'interaction micro-ondes, d'interaction aux rayons X ou de conductivité électrique,

- des réactifs d'infalsification, par exemple du dipyridyle avec des ions ferriques qui, lors d'une tentative de falsification par un réducteur, sont réduits en ions ferreux et font apparaître une couleur rouge,

- un réactif tel que de l'iodate de potassium susceptible de former une marque visible et colorée lors d'une tentative de falsification.

- un ou plusieurs éléments de sécurité tels que définis plus haut peuvent être présents dans le document et/ou dans une ou plusieurs couches constitutives du document ou dans un ou plusieurs éléments de sécurité incorporés au document et/ou à une ou plusieurs couches constitutives du document, comme par exemple un fil de sécurité, une fibre ou une planchette. [74] Bien entendu, diverses autres modifications ou variantes peuvent être envisagées dans ie cadre des revendications annexées.