La présente invention concerne les structures de sécurité, notamment celles destinées à être introduites dans des documents sécurisés.

Par « document sécurisé », on désigne un moyen de paiement, tel qu'un billet de banque, un chèque ou un ticket restaurant, un document d'identité, tel qu'une carte d'identité, un visa, un passeport ou un permis de conduire, un ticket de loterie, un titre de transport ou encore un ticket d'entrée à des manifestations culturelles ou sportives.

Afin de se prémunir contre des tentatives de falsification ou de contrefaçon d'un tel document, il est utile que l'authentification et/ou l'identification de la ou des structures de sécurité que comporte le document puisse se faire simplement.

Il est connu de réaliser des structures de sécurité avec des réseaux lenticulaires associés à des impressions spécifiques, afin de produire des effets de mouvements, de profondeur et/ou stéréoscopiques. La société CRANE en commercialise sous la marque MOTION ^® .

De telles structures de sécurité exploitent une structure optique dont une face est exposée à l'air, afin que la différence entre les indices de réfraction de l'air et du matériau de la structure produise la réfraction des rayons lumineux recherchée.

On connaît encore des publications FR 2 952 194, WO 2007/133613, US 2008/0182084, US 2005/0180020 et US 2008/0160226 divers exemples de structures de sécurité comportant des structures optiques.

FR 2 952 194 divulgue une surface réfléchissante formée de miroirs réalisés par métallisation d'une surface embossée. La couche de métal définissant la surface réfléchissante peut avoir subi une démétallisation. Les miroirs peuvent être des miroirs concaves vers l'observateur, de diamètre par exemple compris entre 50 et 70 microns. Les miroirs servent par exemple à donner à l'observateur une image agrandie ou réduite d'un motif. Une lentille de Fresnel peut être réalisée pour agrandir l'image donnée par un miroir.

WO 2007/133613 décrit un substrat comportant un réseau lenticulaire avec des lentilles ayant à leur base un diamètre inférieur à 50 microns et un motif coordonné spatialement avec des images produites par le réseau lenticulaire. US 2008/0182084 enseigne d'annuler l'effet de lentilles en appliquant un adhésif à leur surface. Dans un exemple, la structure comporte un substrat portant d'un côté un réseau lenticulaire avec des zones revêtues de vernis et de l'autre une structure de diffraction et des micro-images. Les lentilles ont un diamètre compris entre 10 et 150 microns.

US 2005/0180020 divulgue une structure multicouche comportant un réseau lenticulaire pouvant recevoir une impression. Les lentilles ont un diamètre inférieur à 50 microns.

US 2008/0160226 divulgue un réseau de microlentilles d'environ 20 microns de diamètre, associées à des micro-images pour créer un effet de moiré.

Il existe un besoin pour bénéficier de structures de sécurité capables de produire de nouveaux effets optiques pouvant contribuer à l'authentification et/ou l'identification d'un objet, notamment de manière simplifiée.

L'invention a ainsi pour objet, selon l'un de ses aspects, une structure de sécurité observable d'au moins une face, la structure comportant :

- un réseau de motifs élémentaires formé dans un matériau polymérique, les motifs élémentaires ayant une dimension unitaire d'au moins 75 microns, mieux d'au moins 100 microns, ce réseau définissant une surface non plane,

- dans une première zone dudit réseau, une couche réfléchissante au moins partiellement visible depuis la face d'observation, cette couche réfléchissante définissant une surface réfléchissante suivant le relief dudit réseau,

- dans une deuxième zone dudit réseau, différente de la première, au moins un évidement formé dans la couche réfléchissante et/ou un élément observable depuis la face d'observation, cet élément observable ayant une surface située du côté de la face d'observation qui suit le relief dudit réseau, cette surface ayant un aspect différent de celui de la surface réfléchissante.

Selon l'invention, les motifs élémentaires sont visibles à l'œil nu de par leur dimension unitaire relativement grande et créent un fond structuré réfléchissant, esthétiquement attractif et facile à reconnaître par l'observateur. Ce fond structuré est relativement facile à fabriquer, compte-tenu de la dimension des motifs, et peut permettre d'attirer l'attention de l'homme de la rue sur des éléments de sécurités annexes que comporte la structure, ces éléments annexes étant par exemple disposés dans la première et/ou la deuxième zone.

Il est possible de jouer sur la forme des motifs du réseau pour varier les effets optiques.

La deuxième zone est de préférence entourée complètement par la première. La première ou la deuxième zone peut définir des caractères alphanumériques que l'on peut retrouver par ailleurs sur le document, par exemple le nom d'une banque, d'un pays et/ou la valeur d'une coupure. La structure peut être réalisée de façon à permettre d'observer à travers elle dans une région au moins de la deuxième zone.

L'évidement dans la couche réfléchissante et/ou l'élément observable depuis la face d'observation forment de préférence un motif géométrique, un portrait, un animal, un paysage, un symbole, notamment alphanumérique, une ligne, un guilloché. Ce motif géométrique peut comporter un ensemble de points paraissant plus ou moins éloignés, lorsqu'observé en lumière transmise. Avantageusement, ce motif géométrique peut se retrouver autre part sur le document de sécurité portant la structure de sécurité. Par exemple, le document de sécurité comporte un filigrane, un fil, un foil, un patch ou une impression représentant le même motif géométrique.

La couche réfléchissante est préférentiellement une couche d'un métal, la réflexion de la lumière s' effectuant sur la surface de cette couche tournée vers la face d'observation. En variante, la couche réfléchissante est formée d'un matériau dont l'indice de réfraction est suffisamment différent de celui d'un matériau adjacent, pour qu'à l'interface entre les deux se produise une réflexion de la lumière dès les faibles angles d'incidence. Ainsi, la couche réfléchissante peut présenter une succession de sous-couches formées de matériaux d'indices de réfraction différents, déposés par exemple par une technique de dépôt sous vide. Le cas échéant, la couche réfléchissante produit par un phénomène d'interférences une couleur variant avec l'angle d'observation. La couche réfléchissante peut également n'avoir qu'un aspect métallique, non goniochromatique. La couche réfléchissante peut être formée d'un matériau HRI (High Refractive Index).

La couche réfléchissante peut être opaque ou semi-réfléchissante, selon par exemple l'épaisseur de métal déposée lorsque la couche réfléchissante est métallique. La couche réfléchissante, notamment lorsque métallique, peut avoir une épaisseur comprise entre 0, 1 et 0,3 μπι. La couche réfléchissante peut être formée d'un unique matériau. Une couche semi-réfléchissante est encore appelée couche semi-transparente. La couche réfléchissante peut être holographique.

La couche réfléchissante, notamment lorsque métallique, peut être appliquée sur le matériau polymérique par vaporisation, de sorte que la couche réfléchissante épouse la forme du relief des motifs.

La couche réfléchissante, dans la première zone, peut être continue, c'est-à-dire sans ajour microscopique. En variante, elle comporte des ajours suffisamment petits pour conférer à l'œil nu, en réflexion, un aspect similaire à celui d'une couche dépourvue de ces ajours microscopiques.

Les reliefs du réseau peuvent être réalisés par embossage, notamment par thermo-embossage ou par embossage suivi d'une réticulation aux ultraviolets. En particulier, le réseau de motifs peut être formé par embossage en creux ou en relief d'un vernis, qui peut être une résine. Le matériau polymérique peut comporter une résine époxy ou acrylique. Le matériau polymérique peut comporter un matériau thermoplastique tel que du polyéthylène (PE), du PET ou du polyester, entre autres.

De préférence, le réseau de motifs est formé par embossage d'un vernis. Ce dernier peut être appliqué à l'état fluide sur un support avant embossage. Le vernis peut être incolore ou coloré, et incorporer le cas échéant un agent luminescent, notamment fluorescent.

Le réseau de motifs peut ainsi être embossé en relief dans un vernis et recouvert d'une couche réfléchissante métallisée sur la face des motifs tournée vers la face d'observation. La couche réfléchissante peut ainsi se situer entre la face d'observation et le matériau polymérique. En variante, le réseau de motifs peut être embossé en creux dans un vernis et la couche réfléchissante peut être appliquée dans le creux des motifs, du côté de la face concave. Dans ce cas, le matériau polymérique peut se situer entre la face d'observation et la couche réfléchissante.

Le réseau de motifs peut encore être embossé en creux pour certains motifs et en relief pour d'autres motifs.

Dans une réalisation préférée, la structure comporte un ou plusieurs évidements dans la deuxième zone, ce qui permet par exemple de voir à travers la structure dans ce ou ces évidements, et de se rapprocher par exemple d'une sécurité de type « CLEAR TEXT ». Les motifs du réseau peuvent définir avec la couche métallisée des miroirs convexes ou concaves ou une combinaison de miroirs concaves-convexes vers la face d'observation, chaque miroir étant par exemple de révolution autour d'un axe perpendiculaire au plan de la structure, cylindrique autour d'un axe parallèle au plan de la structure ou de forme autre, par exemple de forme pyramidale, représentant un motif géométrique, un portrait, un animal, un paysage, un symbole...

Les motifs du réseau peuvent être de formes variées selon l'effet à reproduire. Une réalisation préférée met en œuvre des motifs sous forme chacun d'une structure de type lentille de Fresnel, dont la base n'est pas nécessairement circulaire, ce qui peut présenter l'avantage de permettre la réalisation d'un miroir réfléchissant de focale relativement élevée avec une épaisseur relativement faible de la couche de matériau polymérique. En particulier, pour réaliser les motifs en structure de Fresnel, il est possible à partir d'un volume représentant le motif, de subdiviser le motif en tranches équidistantes dans le plan du motif, de supprimer les portions de tranches qui présentent une épaisseur constante pour obtenir une plaque mince à la manière d'une lentille de Fresnel.

La structure peut comporter un support portant le matériau polymérique. Le support peut être au moins partiellement transparent ou translucide. Le support peut par exemple être ou comporter un film d'un matériau thermoplastique transparent ou translucide, par exemple du polyéthylène (PE), du polyester ou du PET.

Le support peut constituer, le cas échéant, le matériau polymérique dans lequel sont formés les reliefs. Lorsque le matériau polymérique est rapporté sur le support, il peut être directement à son contact ou non.

L'épaisseur du support est par exemple comprise entre 5 et 100 μιτι, de préférence 20 et 30 μιη. Le support peut présenter une épaisseur constante.

Le réseau de motifs peut recouvrir totalement une face du support, ou en variante ne la recouvrir que partiellement. Le réseau de motifs peut ou non s'étendre d'un bord à l'autre du support, selon la longueur et/ou la largeur du support. Le support peut présenter une ou plusieurs zones dépourvues du réseau de motifs et une ou plusieurs zones recouverte(s) par le réseau de motifs.

La couche réfléchissante peut être recouverte d'un vernis de lissage, notamment destiné à permettre l'application, de préférence l'impression, d'un ou plusieurs éléments annexes. De plus, le vernis de lissage peut permettre de protéger le réseau de motifs revêtus de la couche réfléchissante. Ce vernis de lissage peut être incolore ou coloré.

La couche réfléchissante peut être associée à une ou plusieurs autres couches ayant une fonction de sécurité, notamment magnétiques, fluorescentes et/ou phosphorescentes.

Le réseau de motifs peut avoir, lorsqu Observé de face, une forme allongée selon un axe longitudinal qui est par exemple un axe longitudinal pour la structure de sécurité.

Le réseau de motifs peut avoir un contour de forme géométrique quelconque, par exemple polygonal ou non, par exemple carré, rectangle, losange, triangle, trapèze, parallélogramme, circulaire, elliptique, entre autres. Il en est de même du contour de chaque motif.

Les motifs du réseau de motifs peuvent avoir ou non tous la même forme géométrique. Ces motifs peuvent être disposés sur la structure de sécurité à intervalles réguliers ou non. L'épaisseur du réseau de motifs est par exemple comprise entre 2 et 30μιη, mieux 2 et 15 μιη.

Les motifs peuvent être répartis aléatoirement.

La structure peut comporter un ou plusieurs éléments annexes, notamment visibles du côté de la face d'observation, à travers le matériau polymérique.

La structure peut comporter un ou plusieurs éléments annexes, notamment visibles du côté de la face à observer, se superposant au moins partiellement à la surface réfléchissante, à distance de celle-ci.

Les éléments annexes précités peuvent être formés par impression, par exemple une macro-impression ou une impression holographique, par métallisation ou démétallisation. Les éléments annexes peuvent être métalliques. Un motif métallique disposé devant une couche réfléchissante métallique est particulièrement attrayant, notamment lorsqu'il est réalisé dans un métal différent, et constitue donc une sécurité immédiatement reconnaissable. Un élément annexe peut correspondre par exemple à un caractère alphanumérique, signe, logo, symbole, personnage ou objet. Un élément annexe peut être porté sur le support par exemple par un procédé d'impression du type offset, taille douce, laser, jet d'encre, micro-lithographie, héliogravure ou par sérigraphie. Un élément annexe peut être imprimé avec des encres colorées ou non, visibles à l'œil nu, sous lumière ultraviolette (UV) et/ou infrarouge (IR), opaques, fluorescentes, phosphorescentes, thermochromiques, photochromiques, translucides et/ou transparentes, entre autres.

La structure selon l'invention peut comporter un élément annexe qui recouvre à la fois partiellement la première zone et partiellement la deuxième zone, ou qui ne recouvre que la première zone ou que la deuxième zone. L'élément annexe peut être disposé de façon repérée ou non par rapport aux motifs du réseau. Le cas échéant, l'élément annexe est centré sur l'axe optique du miroir associé à un motif ou de la lentille associée à un motif.

Dans une réalisation préférée, la structure comporte des évidements dans la deuxième zone et l'on dispose dans ou derrière ces évidements des éléments annexes optiquement variables ou luminescents, qui seront visibles à travers les évidements, notamment lorsque l'on observe à partir de la face d'observation. La structure peut comporter un élément annexe optiquement variable, notamment goniochromatique, qui apparaît dans la deuxième zone.

Le cas échéant, un élément annexe peut être disposé derrière un motif du réseau sans couche réfléchissante de façon à ce que ce motif produise une image visible lorsque l'élément annexe est observé à travers le motif. La première ou la deuxième zone peut être réalisée de façon à faire apparaître des points ou des lignes de trame formés avec la couche réfléchissante, en positif ou en négatif, l'ensemble des points ou lignes de trame permettant de générer lorsque la structure est observée à l'œil nu à une distance suffisante, par exemple de l'ordre de vingt centimètres, une image, par exemple représentant un objet en perspective. Le nombre de points ou de lignes de trame par cm va par exemple de 1 à 500, voire est supérieur à 500. Les première et deuxième zones peuvent être agencées selon l'enseignement de la demande EP 1 674 286 B l. Lorsque la première zone est agencée selon une image réfléchissante, l'aspect de cette zone n'est pas homogène, certaines régions pouvant paraître plus réfléchissantes que d'autres.

La deuxième zone peut former un texte dont les caractères sont formés eux- mêmes de microtexte en négatif.

La première zone peut définir une forme qui est reproduite par la deuxième zone, à l'identique ou à un facteur d'échelle et/ou une rotation près, à l'endroit ou de façon inversée. La première zone ou la deuxième zone peut définir un motif qui apparaît ailleurs sur le document, par exemple sous la forme d'une impression ou d'un filigrane.

La structure de sécurité peut être revêtue sur ses faces externes d'un vernis thermoscellable, notamment pour faciliter l'adhésion de la structure à un substrat d'un document de sécurité l'incorporant, notamment un papier de sécurité. Le vernis thermoscellable peut en outre permettre d'uniformiser la surface des faces externes de la structure de sécurité. Le vernis thermoscellable peut constituer une couche protectrice. Le vernis thermoscellable peut recouvrir partiellement ou totalement la surface des faces externes de la structure de sécurité. Le vernis thermoscellable peut éventuellement venir au contact de la couche réfléchissante ou du réseau de motifs. La structure de sécurité selon l'invention peut ainsi comporter une ou plusieurs couches d'adhésif en surface, facilitant son incorporation dans un document, notamment son adhésion à une masse fibreuse papetière.

La structure de sécurité peut constituer un fil de sécurité, un film de sécurité (foil) ou un patch. De préférence, la structure de sécurité est un fil de sécurité. La structure de sécurité peut avoir une largeur supérieure ou égale à 4 mm, mieux 5 mm, mieux encore 6 mm, par exemple comprise entre 6 et 8 mm, mieux entre 6 et 10 mm.

L'invention a encore pour objet un document sécurisé comportant une structure de sécurité selon l'invention.

La structure de sécurité peut ou non s'étendre d'un bord à l'autre du document.

La structure de sécurité peut être ou non incorporée en fenêtre(s) dans le document.

La structure de sécurité incorporée dans le document peut être visible totalement ou partiellement, selon une seule de ses faces ou selon ses deux faces.

Le document, ou la structure de sécurité selon l'invention qu'il comporte, peuvent comporter un ou plusieurs éléments de sécurité supplémentaires tels que définis ci- après.

Parmi les éléments de sécurité supplémentaires, certains sont détectables à l'œil, en lumière du jour ou en lumière artificielle, sans utilisation d'un appareil particulier. Ces éléments de sécurité comportent par exemple des fibres ou planchettes colorées, des fils imprimés ou métallisés totalement ou partiellement. Ces éléments de sécurité sont dits de premier niveau. D'autres types d'éléments de sécurité supplémentaires sont détectables seulement à l'aide d'un appareil relativement simple, tel qu'une lampe émettant dans l'ultraviolet (UV) ou l'infrarouge (IR). Ces éléments de sécurité comportent par exemple des fibres, des planchettes, des bandes, des fils ou des particules. Ces éléments de sécurité peuvent être visibles à l'œil nu ou non, étant par exemple luminescents sous un éclairage d'une lampe de Wood émettant à une longueur d'onde de 365 nm. Ces éléments de sécurité sont dits de deuxième niveau.

D'autres types d'éléments de sécurité supplémentaires nécessitent pour leur détection un appareil de détection plus sophistiqué. Ces éléments de sécurité sont par exemple capables de générer un signal spécifique lorsqu'ils sont soumis, de manière simultanée ou non, à une ou plusieurs sources d'excitation extérieure. La détection automatique du signal permet d'authentifier, le cas échéant, le document. Ces éléments de sécurité comportent par exemple des traceurs se présentant sous la forme de matières actives, de particules ou de fibres, capables de générer un signal spécifique lorsque ces traceurs sont soumis à une excitation optronique, électrique, magnétique ou électromagnétique. Ces éléments de sécurité sont dits de troisième niveau.

Le ou les éléments de sécurité supplémentaires présents au sein du document, ou de la structure de sécurité qu'il comporte, peuvent présenter des caractéristiques de sécurité de premier, de deuxième ou de troisième niveau.

La structure de sécurité selon l'invention peut notamment être réalisée en déposant une couche métallique sur la totalité de la surface dudit réseau de motifs élémentaires, en déposant une couche transparente résistante à la soude pour former la première zone et en réalisant une étape d'attaque à la soude pour éliminer la métallisation en dehors de la première zone de sorte à former la deuxième zone. Alternativement, la structure de sécurité peut être réalisée en déposant par impression une encre soluble sur la surface du réseau de motifs élémentaires définissant la deuxième zone, en déposant une couche métallique sur la totalité de la surface dudit réseau et en appliquant un agent solvant pour dissoudre l'encre et donc enlever la couche métallique à l'endroit de l'encre soluble de sorte à former la deuxième zone, et donc la première.

L'invention a encore pour objet un procédé d'authentifi cation d'un document sécurisé selon l'invention, comportant l'observation de la structure de sécurité selon l'invention, en réflexion notamment d'une face ou de l'autre, et la détermination à partir au moins de cette observation du caractère authentique ou non du document. Le procédé peut comporter également l'observation en lumière transmise du document, afin notamment d'observer à travers la deuxième zone de la structure de sécurité lorsque celle-ci correspond à la démétallisation d'une couche métallisée réfléchissante.

L'invention pourra être mieux comprise à la lecture de la description détaillée qui va suivre, d'exemples de mise en œuvre non limitatifs de celle-ci, ainsi qu'à l'examen du dessin annexé, sur lequel :

- la figure 1 représente, en coupe, un exemple de structure de sécurité conforme à l'invention,

- les figures 2 A à 2C représentent en coupe d'autres exemples de motifs du réseau,

- les figures 3 et 4 représentent, en coupe, de façon schématique et partielle, d'autres exemples de structures de sécurité conformes à l'invention, et

- la figure 5 représente un exemple de document intégrant une structure de sécurité conforme à 1 ' invention.

Sur le dessin, les différents éléments constitutifs n'ont pas toujours été représentés avec un respect des proportions réelles, dans un souci de clarté.

On a représenté sur la figure 1 une structure de sécurité 1 conforme à un exemple de réalisation de l'invention, présentant une face externe 15 tournée vers l'observateur et appelée « face d'observation ».

La structure de sécurité 1 se présente par exemple sous la forme d'un fil de sécurité, en vue par exemple d'une incorporation en fenêtres dans un document 10, comme illustré à la figure 5.

La structure de sécurité 1 comporte un support 4, de préférence transparent, par exemple en polyéthylène téréphtalate (PET). Le support 4 porte sur une face 4a une couche 9 d'un matériau polymérique tel qu'un vernis, dont une surface embossée définit un réseau de motifs 5.

Les motifs 5 sont recouverts partiellement par une couche réfléchissante 19 formée dans l'exemple considéré par une couche d'un métal, par exemple de l'aluminium, ou en variante du cuivre, de l'or, de l'argent, ou un oxyde magnétique. La couche réfléchissante 19 s'étend dans une première zone 20 et des évidements 24 sont ménagés dans la couche réfléchissante 19 dans une deuxième zone 21. Cette dernière peut être complètement entourée par la première zone 20 et définir un texte ou d'autres symboles en écriture négative, comme illustré à la figure 5.

La couche réfléchissante 19 définit une surface réfléchissante 19a visible en réflexion depuis la face 15.

Conformément à une caractéristique préférée, les motifs 5 sont constitués chacun par une lentille de Fresnel. Ainsi, après métallisation, ces motifs 5 sont chacun sensiblement équivalents du point de vue optique à un miroir convexe de diamètre relativement important, de distance focale par exemple comprise entre 1 et 30 mm.

La couche réfléchissante 19 peut couvrir ou non entièrement au moins un motif 5. De préférence, la couche réfléchissante 19 couvre entièrement plusieurs motifs 5.

La dimension unitaire D d'un motif 5 est supérieure à 75 microns, mieux est supérieure à 100 microns, encore mieux à 150 ou 200 microns, voire à 500 microns ou 1000 microns, voire à 2 mm, ce qui leur assure une bonne visibilité à l'œil nu. La dimension D d'un motif est mesurée parallèlement à la face d'observation 15. Dans le cas où le motif 5 a le profil d'une lentille de Fresnel, la dimension D du motif 5 est mesurée entre les côtés externes des stries extrêmes de la lentille, comme illustré à la figure 1. La dimension D d'un motif 5 est par exemple de l'ordre de 1 ou 2 mm, étant de préférence inférieure ou égale à 3 mm. Par exemple, un motif 5 peut être constitué soit d'une lentille de Fresnel complète, c'est-à-dire avec une base circulaire, ou d'une portion de lentille de Fresnel, c'est-à-dire avec une base circulaire tronquée, de sorte que le réseau de motifs 5 apparaisse comme un enchevêtrement de lentilles.

Lorsque les motifs 5 sont réalisés sous la forme de lentilles de Fresnel, les motifs peuvent comporter des stries S qui se resserrent entre elles en éloignement du centre de la lentille. La hauteur des stries S est par exemple comprise entre 1 et 10 microns, la lentille présentant avantageusement une épaisseur constante.

Un miroir convexe obtenu au moyen d'une lentille de Fresnel réfléchissante permet de réaliser une structure de sécurité 1 plate et de faible épaisseur parfaitement adaptée aux documents sécurisés tels que des billets de banque dont l'épaisseur est d'environ 100 μπι.

On a représenté de façon schématique aux figures 2 A à 2C d'autres exemples de motifs 5, en coupe. Un motif 5 peut avoir une surface convexe vers la face d'observation 15, notamment arrondie, par exemple sphérique, comme illustré figure 2A, pyramidale comme illustré figure 2B, ou concave comme illustré figure 2C. Un motif 5 peut encore avoir une surface de profil parabolique ou elliptique.

En vue de dessus, un motif 5 peut être de contour circulaire, polygonal, par exemple hexagonal ou carré, ou autre.

Deux motifs 5 adjacents peuvent être contigus ou non, étant par exemple séparés par une région intermédiaire 16, plane et parallèle à la face d'observation 15.

Les motifs 5 peuvent se répéter, de préférence à l'identique, dans une direction au moins, mieux dans deux directions au moins. L'écartement entre deux motifs 5 adjacents est de préférence constant, mais peut en variante être variable. Le cas échéant, deux motifs adjacents 5 ne sont pas de formes identiques. On a par exemple une succession de motifs 5 dont la forme varie d'un motif à l'autre, de façon périodique, de telle sorte que tous les n motifs on retrouve la même succession de formes de motifs. Cela peut rendre plus complexe la reproduction des motifs 5 par un contrefacteur.

Dans l'exemple de la figure 1, les motifs 5 définissent avec la couche réfléchissante 19 des miroirs convexes vers la face d'observation 15, dont le foyer est situé derrière la couche réfléchissante.

La couche réfléchissante 19 est de préférence une couche d'un métal déposé par une technique connue de métallisation, par exemple par dépôt sous vide. Les évidements 24 formés dans la couche réfléchissante 19 peuvent être formés par une gravure chimique de la couche réfléchissante métallique, après application d'un vernis protecteur, lequel peut être laissé en place ou enlevé après l'étape de gravure.

Le matériau polymérique 9 est par exemple un vernis et le réseau de motifs 5 un réseau de lentilles de Fresnel par exemple formé par embossage en relief (dans le sens de l'observation) de ce vernis. Ce dernier est par exemple une résine époxy ou acrylique.

Le réseau de lentilles de Fresnel, notamment lorsqu'il est embossé dans le vernis 9, peut présenter une épaisseur comprise entre 1 et 15 μπι, voire 1 et 10 μπι.

La couche réfléchissante 19 est située dans l'exemple de la figure 1 entre les motifs 5 et la face d'observation 15.

La couche réfléchissante 19 peut être opaque ou semi-réfléchissante. Dans l'exemple illustré, la couche réfléchissante 19 est continue dans la première zone 20 mais dans une variante la couche réfléchissante 19 est réalisée dans la première zone sous la forme d'une trame dont les points ou les traits sont suffisamment rapprochés pour donner l'impression à l'utilisateur d'une surface réfléchissante continue. Toutefois, la présence d'ajours entre les points ou les traits rend la couche réfléchissante 19 semi-transparente.

L'épaisseur de métal de la couche réfléchissante 19 peut être comprise entre 0,1 et 0,3 μιη.

La couche réfléchissante 19 est dans l'exemple de la figure 1 recouverte d'un vernis de lissage 7 qui recouvre également les évidements 24 de façon à créer une surface plane 7a située du côté de la face d'observation 15. Cette surface plane 7a peut recevoir divers éléments annexes de sécurité 2, tels que par exemple des impressions, métallisations ou démétallisations.

Les éléments annexes 2 peuvent être disposés de façon repérée ou non par rapport aux motifs 5 ou aux évidements 24 ou aux régions planes éventuelles 16 situées entre les motifs 5.

Une réalisation au repère des éléments annexes 2 peut permettre de créer des effets optiques supplémentaires, par exemple en permettant d'observer une image de ces éléments annexes par réflexion sur la couche réfléchissante 19 ou d'observer les éléments annexes 2 en lumière transmise grâce aux évidements 24, avec dans ce cas une éventuelle transformation de leur aspect dû à la traversée des motifs 5.

Le vernis de lissage 7 peut être remplacé par une couche adhésive. Un vernis thermoscellable 6 recouvre avantageusement, comme illustré, les deux faces externes de la structure de sécurité 1, pour améliorer la tenue de la structure de sécurité 1 dans le document de sécurité 10.

Les motifs 5 peuvent être réalisés autrement. Le réseau de motifs 5 peut être embossé directement dans le support 4.

Le réseau de motifs 5 peut être embossé en creux (dans le sens opposé à l'observation) dans le vernis 9 et une couche réfléchissante 19 être appliquée dans le creux des motifs 5 du côté de leur face concave, comme illustré à la figure 3.

D'une façon générale, le réseau de motifs peut être embossé en relief ou en creux, les motifs être de forme concave ou convexe vers l'extérieur.

La structure de sécurité peut comporter à la fois des reliefs embossés en saillie et d'autres en creux, et/ou à la fois des reliefs concaves vers l'extérieur et d'autres convexes vers l'extérieur. La couche réfléchissante 19 peut comporter une encre à base de fines particules, par exemple des nanoparticules, notamment de métal, qui permettent de donner un effet réfléchissant lors de l'observation Cette couche 19 peut être appliquée de façon localisée de manière à définir les première 20 et deuxième 21 zones. En variante, la surface entière des motifs 5 est d'abord métallisée puis une démétallisation est effectuée dans la deuxième zone 21.

Un vernis de lissage non représenté à la figure 3 est éventuellement appliqué du côté de la surface concave des motifs 5 de sorte à recouvrir la couche réfléchissante 19 pour la protéger et bénéficier d'une face externe plane, opposée à la face d'observation 15.

La structure de sécurité 1 peut comporter, comme illustré à la figure 4, des éléments annexes 30, tels que des impressions, métallisations ou autres, disposés dans la deuxième zone 21, du côté opposé à la face d'observations 15.

Au moins un élément annexe 30 peut être visible au travers d'un évidement 24 de la couche réfléchissante 19.

La structure 1 peut comporter, au lieu d'un évidement 24, un élément observable 26 dont la surface 26a située du côté de la face 15 suit le relief du motif 5.

Cet élément observable 26 peut occuper toute la deuxième zone 21 ou celle-ci peut comporter à la fois un évidement et l'élément observable. L'élément observable 26 est par exemple une impression ou une métallisation faite d'un métal différent de celui de la couche réfléchissante 19.

L'élément observable 26 peut encore être une structure diffractive ou optique particulière.

L'élément observable 26 peut être à base d'une encre ayant des propriétés optiques ou magnétiques particulières.

Le cas échéant, l'élément observable 26 recouvre la couche réfléchissante 19 pour modifier son aspect vu de la face 15. Par exemple, l'élément observable est une deuxième métallisation limitée à la deuxième zone 21, formée en recouvrant de façon localisée la couche réfléchissante 19. La figure 5 représente la structure de sécurité 1 introduite en fenêtre(s) dans le document de sécurité 10. En variante, la structure de sécurité 1 peut être incorporée en masse dans le document de sécurité 10, totalement ou partiellement, ou sous forme d'un foil. Le document de sécurité 10 peut comporter d'autres éléments de sécurité, par exemple de premier, deuxième ou troisième niveau.

La deuxième zone 21 peut définir une information, par exemple sous forme de caractères alphanumériques, que l'on retrouve par ailleurs sur le document, par exemple sous la forme d'une impression 11, comme illustré sur la figure 5.

Lorsque l'observateur observe la face 15, il voit une surface réfléchissante ayant par exemple l'aspect d'un métal martelé, avec des évidements par exemple sous forme de texte.

D'une façon générale, la première zone 20 ou la deuxième zone 21 peuvent définir des caractères alphanumériques en positif ou en négatif.

Il en est de même pour les éléments annexes.

La couche réfléchissante 19 peut être une couche semi -transparente.

La couche réfléchissante 19 peut présenter son caractère réfléchissant en raison de l'emploi, à la place d'un métal, d'un matériau à indice de réfraction élevé, dit HRI (High Refractive Index).

La couche réfléchissante 19 peut être holographique, le cas échéant.

Les motifs du réseau de motifs 5 peuvent être distribués de façon régulière ou non, par exemple aléatoire.

L'expression « comportant un » doit être comprise comme étant synonyme de « comportant au moins un », sauf si le contraire est spécifié.

Les intervalles de valeurs s'étendent par défaut bornes incluses.