DESCRIPTION

La présente invention concerne un dispositif d'obturation à bouchon dont le vissage permet un verrouillage automatique empêchant le dévissage spontané.

En aéronautique, un moteur d'avion nécessite un entretien régulier et des visites d'inspection très rigoureuses, afin d'assurer une parfaite fiabilité du moteur lors de son fonctionnement. Pour pouvoir contrôler les pièces internes ainsi que leur usure éventuelle, des orifices sont prévus dans le carter du moteur. Lors des opérations de maintenance, un bouchon obturant l'orifice est dévissé et un endoscope peut être enfilé pour l'exploration des cavités internes et l'observation de l'état des pièces du moteur. On évite ainsi l'ouverture du carter et le démontage complet du moteur. Les bouchons de ce genre, également appelés "bouchons endoscopes", habituellement utilisés possèdent un filetage et ils se vissent à l'aide d'une clef dynamométrique sur le carter comportant un filetage correspondant. Lorsque le moteur tourne, son fonctionnement génère des vibrations pouvant provoquer le desserrage des pièces vissées et plus particulièrement le desserrage des bouchons endoscopes.

On connaît certes différents moyens pour éviter une telle avarie. Ces moyens peuvent consister à placer une pièce rapportée en contact avec le bouchon, avant ou après le serrage. Les pièces utilisées sont du type rondelle de freinage, ou du type goupille ou fil de verrouillage. Toutefois, l'accessibilité des bouchons dans un moteur peut être très mauvaise, car des tubulures et autres organes périphériques viennent encombrer

l'espace autour du carter. Ainsi, la mise en place d'une pièce supplémentaire de freinage ou de verrouillage sur un bouchon demande une grande dextérité et même de la chance pour éviter de perdre ladite pièce. Dans certains cas, le bouchon n'est accessible qu'à l'aide d'un long outil, tout accès manuel direct au bouchon est même impossible lorsque le bouchon est en place. On connaît aussi des systèmes de freinage qui pourraient être montés à demeure sur le bouchon. Mais ces systèmes de freinage ne sont pas totalement fiables, surtout après plusieurs cycles de vissage et dévissage.

Le but de 1 'invention est de remédier à ces inconvénients en proposant un dispositif d'obturation comportant un système d'arrêt, s'opposant à tout dévissage intempestif lorsque le moteur fonctionne et vibre, et qui soit directement intégré au dispositif d'obturation.

Selon l'invention le dispositif d'obturation comportant un bouchon destiné à être placé sur un orifice ou en être enlevé, respectivement par vissage et dévissage, comprenant un corps portant un filetage, et des moyens d'arrêt s'opposant au dévissage spontané du bouchon, est caractérisé en ce que lesdits moyens sont des moyens de verrouillage et de déverrouillage automatiquement activés par la rotation du bouchon et sa progression correspondante dans le sens de l'axe.

Ainsi lors du serrage et du desserrage du bouchon, les moyens de verrouillage et de déverrouillage respectifs sont mis en place progressivement sans qu'il y ait intervention de l'opérateur.

De préférence, les moyens de verrouillage sont du type à encliquetage réversible prévus pour que, à partir d'un état vissé verrouillé du bouchon, le couple nécessaire au déverrouillage dans le sens du vissage soit supérieur au couple nécessaire pour vaincre 1 'encliquetage dans le sens d'un vissage supplémentaire

du bouchon. Par "encliquetage réversible" on entend un encliquetage pouvant être libéré par application d'un effort suffisant sur le bouchon dans le sens du dévissage. De manière particulièrement avantageuse, le verrouillage et le déverrouillage sont assurés par un dispositif à cliquet comportant une pièce mobile appartenant au bouchon et une bague fixée sur le carter, toutes les deux présentant un profil dentelé. Afin d'éviter le desserrage parasite par vibrations et permettre le desserrage volontaire du bouchon par l'opérateur, le profil dentelé de la pièce mobile est appliqué par un ressort contre le profil dentelé identique de la bague fixe du carter. Il en résulte une interpénétration des dentures qui s'oppose à la rotation spontanée du bouchon.

De plus, l'opérateur lors du montage ou du démontage sent cliqueter le dispositif, et peut donc être rassuré sur le bon fonctionnement du système de verrouillage.

D'autres particularités et avantages de l'invention ressortiront encore de la description ci-après, relative à des exemples non-limitatifs. Aux dessins annexés : - la figure 1 est une vue d'un dispositif d'obturation, avec arrachements et vue partielle en coupe ;

- la figure 2 est une vue du dispositif d'obturation de la figure 1 placé sur un carter de moteur, avec coupe partielle, montrant les moyens de verrouillage et de déverrouillage ;

- la figure 3 est une vue en coupe transversale selon la direction III - III de la figure 2 ;

- la figure 4 est une vue en coupe axiale d'une partie des moyens de verrouillage et de déverrouillage ; et

- la figure 5 est une vue en perspective de l'organe de verrouillage mobile dentelé.

Dans l'exemple présenté aux figures, le bouchon endoscope 1 est de forme générale circulaire et comprend un corps central 11 portant rigidement à sa base une partie filetée mâle 2. Le bouchon endoscope se visse par sa partie filetée 2 dans un filetage femelle conjugué 7 formé dans le paroi d'un orifice 6 pratiqué à travers un bossage 4 du carter 3 d'un moteur. Les filetages 2 et 7 sont standards et en particulier ne comportent aucune interruption du genre rainure axiale ou méplat.

A son extrémité opposée à la partie filetée 2, le corps central 11 porte rigidement un embout 10 muni d'une empreinte 8 pour recevoir la tête d'une clef de vissage et de dévissage du bouchon. Un couple de serrage prédéterminé peut être assuré grâce à 1 'emploi d'une clef dynamométrique.

Lors des opérations de maintenance, le bouchon endoscope est dévissé et un endoscope (non représenté) peut être inséré par l'orifice 6 dans la cavité 9 afin d'inspecter les pièces internes du moteur.

Autour du corps central 11 sont agencés des moyens de verrouillage et de déverrouillage 12 et des moyens de protection 13.

Les moyens de protection comprennent une jupe de protection cylindrique 14 placée par sertissage autour du corps central 11 du bouchon endoscope. A cet effet, le corps central 11 a une collerette 16 (Fig. 2 et 4) faisant saillie vers l'extérieur 'à proximité de l'embout 10 et à une certaine distance axiale de la partie du filetée 2.

La collerette 16 (fig. 4) est délimitée du côté de la partie filetée 2 par un épaulement 18 et de l'autre côté par une face 17 ayant une section en arc de cercle.

La jupe 14 présente sur sa face interne, dans la région de son extrémité de sertissage dirigée vers l'empreinte 8, une nervure annulaire 19 de section carrée, formant un épaulement 22 du côté tourné vers l'empreinte 8. Au-delà de cette nervure 19, la jupe 14 se termine par une lèvre de sertissage 21.

Le sertissage s'opère en plaçant d'abord l'épaulement 22 de la nervure 19 contre l'épaulement 18 rectiligne de la collerette 16 du corps central, de façon que la face radialement intérieure 23 de la nervure 19 se centre contre la paroi périphérique du corps central 11.

Ensuite, on rabat par déformation plastique la lèvre 21 contre la face 17 en arc de cercle de la collerette 16, de façon à sertir définitivement la jupe

14 sur le corps central 11 du bouchon. La jupe 14 est donc rendue rigidement solidaire du corps 11.

Un logement annulaire 24 est défini entre la paroi externe du corps central 11 et la paroi interne 27 de la jupe 14. Le logement 24 s'étend axialement entre la nervure 19 de la jupe et un bord libre 48 qui termine la jupe 14 à son extrémité opposée au sertissage. Le bord libre 48 est situé sensiblement dans le même plan perpendiculaire à l'axe, que la jonction entre le corps 11 et la partie filetée 2. Le logement 24 est ouvert du côté du bord libre 48 et fermé du côté du sertissage de la jupe 14. Lorsque le bouchon est à l'état vissé dans l'orifice, le bord libre 48 de la jupe 14 sert de butée de vissage en s'appuyant sur une face plane annulaire 49 prévue sur le bossage 4 autour de l'orifice 6.

Lors de cet appui en butée, la force du serrage du bouchon, résultant du vissage, est transmise de la collerette 16 à la nervure 19 par appui mutuel des épaulements 18 et 22, et du bord libre 48 de la jupe 14 à la face annulaire plane 49 du carter. La jupe 14 fonctionne donc en entretoise tubulaire entre le corps central 11 et le carter.

L'empreinte 8 est borgne, et ne donne donc aucun accès à l'intérieur du bouchon. En outre, le sertissage par la lèvre 21 de la jupe 14 sur le corps 11 est sensiblement étanche, de même que l'appui du bord libre 48 sur la face annulaire plane 49 lorsque le bouchon est vissé. Ainsi, lorsque le bouchon est vissé, 1 ' intérieur du bouchon et notamment le logement 24 sont protégés de la pollution et de l'encrassement.

Le corps central 11 présente sur sa paroi périphérique entourée par la jupe 14 un épaulement 29 tourné vers la partie filetée 2. L'épaulement 29 délimite dans le logement 24 une première région 25 relativement étroite, radialement, et une deuxième région 26 qui est radialement plus large et plus éloignée du sertissage de la jupe 14.

Les moyens de verrouillage et de déverrouillage 12 sont placés dans l'espace intérieur du bouchon qui est clos comme il vient d'être dit, lorsque le bouchon est en place, et notamment dans le logement 24. Les moyens de verrouillage et de déverrouillage 12 comprennent une bague 31 montée axialement coulissante autour du corps central 11 à l'intérieur de la deuxième région 26 du logement 24. La bague 31 a un diamètre interne et un diamètre externe sensiblement égaux à ceux de la deuxième région 26 du logement 24, respectivement.

Les moyens de verrouillage et déverrouillage 12 comprennent en outre un ressort hélicoïdal de compression 28 placé dans le logement 24 autour du corps central 11. Il s'appuie par une extrémité 33 contre la nervure 19 de la jupe 14 et par l'autre extrémité 34 contre la bague 31.

Le diamètre du fil du ressort est très légèrement inférieur à la dimension radiale de la première région 25 du logement 24.

La bague 31 et le ressort 28 sont prisonniers de l'ensemble formé par le corps central 11 et la jupe 14,

même lorsque le bouchon est séparé de l'orifice 6. Pour cela, la jupe 14 comporte le long de son bord libre 48 un rebord annulaire intérieur 36 servant de butée pour un épaulement 37 de la bague 31 (Fig. 4) . Lorsque le bouchon 1 est séparé de l'orifice 6, le ressort 28 maintient la bague 31 en appui par son épaulement 37 contre le rebord 36.

Afin d'empêcher la bague 31 de tourner par rapport au corps central 11, la bague 31 porte rigidement deux clavettes de maintien 38 plates, diamétralement opposées, orientées axialement vers l'embout 10, donc vers l'intérieur du logement 24 à partir d'une face 32 de la bague 31 sur laquelle s'appuie le ressort 28.

Ces deux clavettes 38 sont adjacentes au pourtour intérieur de la bague 31 et leur épaisseur radiale est égale à celle de l'épaulement 29. Elles peuvent ainsi s'étendre à l'intérieur du ressort 28 sans interférer avec les spires de celui-ci. Elles coulissent dans deux rainures 39 correspondantes (Fig. 1 et 2) formées dans la face externe du corps central 11 sous la forme d'échancrures partant de l'épaulement 29 vers l'embout 10, donc le long de la première région 25 du logement 24. Les rainures 39 ont la même profondeur radiale que 1'épaulement 29. La bague 31 présente sur sa face 41 tournée vers l'extérieur du logement 24 une denture régulière 42, de hauteur égale, disposée sur tout le pourtour de la bague 31. La denture 42 a un diamètre extérieur inférieur au diamètre intérieur du rebord 36 de la jupe 14. Ceci permet à la denture 42 de faire saillie axialement hors du logement 24 lorsque la bague 31 est en butée contre le rebord 36.

Les dents de la denture 42 sont de forme asymétrique. Comme le montre plus précisément la figure 5, chaque dent a, relativement au sens de vissage X, une face antérieure faisant avec un plan radial un

angle A inférieur à 1 'angle B formé par une face postérieure de la même dent avec le même plan.

Les angles A et B sont par exemple de 30° et 45° environ. Du fait des deux angles A et B différents, les dents présentent une face longue et une face plus courte.

Sur le carter 3, les moyens de verrouillage 12 comprennent une denture 44 identique tournée axialement vers l'extérieur de l'orifice 6. La denture 44 est formée sur une bague 47, de taille sensiblement égale à la bague 31, montée fixement dans un dégagement 46 formé dans le bossage 4 autour de l'orifice 6. Les sommets des dents de la denture 44 sont sensiblement dans le plan de la face 49, qui entoure la denture. La bague 47 peut présenter sur sa face extérieure des aspérités telles que crans ou cannelures (non représentés) permettant d'obtenir une bonne solidarisation avec le carter 3 à la suite d'un montage effectué à force dans le dégagement 46 à l'aide d'un mandrin poussoir ou d'un maillet. La bague dentée 47 ne nécessite aucune modification du carter car le dégagement 46 est de toute façon prévu.

Le fonctionnement est le suivant :

Lorsque le bouchon est séparé du carter 3, le mécanisme de verrouillage est protégé mécaniquement, d'une part par la jupe 14 et d'autre part par le pourtour du bossage 4 qui entoure la bague 47.

L'utilisateur place le bouchon endoscope 1 sur le bossage 4 du carter 3 et commence à visser, au besoin avec une clef dynamométrique.

Après un certain nombre de tours dans le sens X, alors que la bague 31 est en butée contre le rebord 36, la denture 42 atteint la denture 44 identique de la bague 47 fixe du carter. Les dents des dentures 42 et 44 s'entrechoquent par leurs faces peu inclinées (inclinaison A) qui forment rampe repoussant la denture

42 vers l'intérieur du logement 24, avec compression du ressort hélicoïdal 28.

Le ressort 28, de plus en plus comprimé, pousse de plus en plus la bague coulissante 31 axialement vers la bague fixe 47. Un cliquetis rassure l'utilisateur quant au bon fonctionnement du système de verrouillage.

Pendant le serrage, l'effet de rampe par les faces de pente A égale à, par exemple, 30° perturbe peu le couple de serrage prédéterminé au départ. Le serrage définitif est réalisé lorsque le bord libre 48 de la jupe 14 est serré contre la face de serrage 49 du bossage 4 du carter. La jupe 14 joue alors le rôle d'entretoise entre le bossage 4 du carter et le corps central 11 en s'appuyant sur la face de serrage 49 et sur la collerette 16 du corps central 11. La jupe 14 protège ensuite le mécanisme de toute pollution et assure de plus l'étanchéité du bouchon 1.

Le verrouillage est donc réalisé par encliquetage, chaque dent de la denture 42 se comportant comme un cliquet vis-à-vis de la denture 44. Le processus d'encliquetage s'amorce du seul fait de la rotation du bouchon et de sa progression axiale correspondante vers le carter, sans nécessiter aucune manipulation spécifique de la part de l'utilisateur. Ensuite, tout desserrage intempestif du bouchon est évité, même sous l'action des vibrations.

L'efficacité du verrouillage est quasiment indépendante du couple de serrage. Elle résulte de l'appui mutuel des faces fortement inclinées (inclinaison B) des dents de la denture 42 avec les mêmes faces des dents de la denture 44. Mais comme 1'inclinaison de ces dents est tout de même nettement inférieure à 90°, le verrouillage par encliquetage est réversible, c'est à dire qu'un déverrouillage est possible en appliquant au bouchon un couple dans le sens Y du dévissage. Ce couple est plus important que celui qui avait été nécessaire pour vaincre la

résistance des moyens de verrouillage dans le sens d'un vissage supplémentaire au cours de l'opération de vissage. A part cela, le desserrage s'opère de manière semblable au vissage, les dents des dentures 42 et 44 se franchissant mutuellement avec chaque fois compression du ressort 28.

Le bouchon endoscope présente les avantages annexes de ne pas nécessiter de lubrifiants et d'être facilement démontable et réparable sans avoir à démonter l'ensemble du moteur.

Pour la fabrication du bouchon, on monte le ressort 28 et la bague 31 dans la jupe 14, puis on en fait un sous-ensemble en formant le rebord 36 de la jupe 14, par matage du bord libre 48. On réunit ensuite ledit sous-ensemble et le corps central 11 en sertissant la lèvre 21. Le dispositif selon l'invention est applicable sans aucune modification des standards, notamment ceux de l'aviation. Les filetages restent standards. Bien entendu, l'invention n'est pas limitée aux exemples décrits et représentés.

Le profil de denture choisi pour les bagues 31 et 47 peut être modifié. On peut si on le désire augmenter ou diminuer les angles de 30° pour le vissage et de 45° pour le dévissage.

On peut faire varier le couple de serrage et de desserrage en changeant le ressort 28, la pente plus ou moins importante des dentures, et le coefficient de frottement des matériaux en contact . La course du dispositif mobile peut être variable suivant la demande.

Des soudures peuvent en outre remplacer les sertissages.

L'invention serait applicable à un bouchon comportant un filetage femelle destiné à coopérer avec un bossage fileté extérieurement .