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Title:
SOFT-KILL METHOD, SOFT-KILL DEVICE AND ASSOCIATED NAVAL VESSEL
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2015/185416
Kind Code:
A1
Abstract:
This method for soft-killing a munition moving in the direction of a naval vessel comprises: a launch step (48), in which a countermeasure is launched from the naval vessel in order to distance the countermeasure from the vessel; and a soft-kill step (52), in which electromagnetic radiation is actively emitted, in at least one jamming mode, via active emitting/receiving means located on-board the countermeasure, in the direction of the munition. The soft-kill step (52) comprises a first soft-kill substep (46) in which electromagnetic radiation is actively emitted, in at least one jamming mode, via the emitting/receiving means, in the direction of the munition, the first soft-kill substep (46) being carried out before the launch step (48).

Inventors:
CHEVRIER ANTOINE (FR)
Application Number:
PCT/EP2015/061728
Publication Date:
December 10, 2015
Filing Date:
May 27, 2015
Export Citation:
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Assignee:
DCNS (FR)
International Classes:
G01S7/38; F41H11/02; F41J2/02; F41J9/08
Foreign References:
US5388783A1995-02-14
US6429800B12002-08-06
US3836968A1974-09-17
US20120055990A12012-03-08
Attorney, Agent or Firm:
BLOT, Philippe et al. (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1 . - Procédé de leurrage d'une munition (M) se déplaçant en direction d'un engin naval, le procédé comprenant :

- une étape de lancement (48), au cours de laquelle on réalise, via un dispositif de lancement (14) embarqué à bord de l'engin naval (2), le lancement d'un leurre (12) depuis l'engin naval (2) afin de déporter le leurre (12) de l'engin naval (2), et

- une étape de leurrage (52), au cours de laquelle on réalise l'émission active, via des moyens actifs d'émission/réception (18) embarqués à bord du leurre (12), d'un rayonnement électromagnétique selon au moins un mode de brouillage en direction de la munition (M),

caractérisé en ce que l'étape de leurrage (52) comprend une première sous-étape de leurrage (46), au cours de laquelle on réalise l'émission active, via les moyens d'émission/réception (18), d'un rayonnement électromagnétique selon au moins un mode de brouillage en direction de la munition (M), et en ce que la première sous-étape de leurrage (46) est préalable à l'étape de lancement (48).

2. - Procédé de leurrage selon la revendication 1 , caractérisé en ce qu'au cours de la première sous-étape de leurrage (46), on maintient la température d'un dispositif électronique (26) que comprennent les moyens d'émission/réception (18) et configuré pour commander l'émission des rayonnements électromagnétiques émis par le leurre (12) à une valeur comprise entre deux températures de consigne.

3. - Procédé de leurrage selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que l'étape de leurrage (52) comprend une deuxième sous-étape de leurrage (50) au cours de laquelle on réalise l'émission, via les moyens d'émission/réception (18), d'au moins un rayonnement électromagnétique en direction de la munition (M), la deuxième sous-étape de leurrage (50) débutant concomitamment à l'étape de lancement. 4.- Procédé de leurrage selon la revendication 3, caractérisé en ce qu'au cours de la deuxième sous-étape de leurrage (50), on réalise l'émission simultanée d'un rayonnement infrarouge et d'un rayonnement radiofréquence en direction de la munition (M). 5.- Procédé de leurrage selon l'une quelconque des revendications précédentes, le procédé comprenant en outre une étape de détection (44) au cours de laquelle on détecte l'existence de la munition (M) se déplaçant en direction de l'engin naval (2), et en ce que le procédé comprend en outre une étape de brouillage offensif (42) préalable à l'étape de détection (44), au cours de laquelle on réalise l'émission, via les moyens actifs d'émission/réception (18) du leurre (12), d'un rayonnement électromagnétique selon au moins un mode de brouillage dans une direction (D1 , D2, D3, D4) prédéterminée.

6. - Dispositif de leurrage embarqué à bord d'un engin naval (2), le dispositif de leurrage (4) étant adapté pour le leurrage d'une munition (M) se déplaçant en direction de l'engin naval (2) et comprenant :

- un leurre (12) comprenant une structure porteuse (16) et des moyens actifs d'émission/réception (18) embarqués à bord de la structure porteuse (16) et adaptés pour l'émission active d'un rayonnement électromagnétique selon au moins un mode de brouillage dans une direction (D) orientable, et

- un dispositif de lancement (14) embarqué à bord de l'engin naval (2) et adapté pour faire passer le leurre (12) d'une configuration à poste dans laquelle le leurre est au contact du dispositif de lancement (14) à bord de l'engin naval (2), à une configuration éjectée dans laquelle le leurre (12) est déporté du dispositif de lancement (14) et de l'engin naval (2),

caractérisé en ce que le dispositif de leurrage (4) est adapté pour réaliser l'émission active, dans la configuration à poste du leurre (12), d'un rayonnement électromagnétique selon au moins un mode de brouillage en direction de la munition (M).

7. - Dispositif de leurrage selon la revendication 6, caractérisé en ce que les moyens d'émission/réception (18) comprennent un dispositif électronique (26) configuré pour commander l'émission des rayonnements électromagnétiques émis par le leurre (12), le leurre (12) comprenant en outre un dispositif de climatisation (28) configuré pour maintenir, dans la configuration à poste, la température du dispositif électronique (26) à une valeur comprise entre deux températures de consigne. 8.- Dispositif de leurrage selon la revendication 7, caractérisé en ce que le dispositif de climatisation (28) comprend un circuit (32) à fluide caloporteur raccordable à une source externe de fluide caloporteur.

9.- Dispositif de leurrage selon l'une quelconque des revendications 6 à 8, caractérisé en ce que le leurre (12) est dépourvu de moyens de propulsion propres.

10. - Dispositif de leurrage selon l'une quelconque des revendications 6 à 9, caractérisé en ce que les moyens d'émission/réception (18) comprennent un émetteur radiofréquence (20) et un émetteur infrarouge (24).

1 1 . - Engin naval comprenant au moins un dispositif de leurrage (4) selon l'une quelconque des revendications 6 à 10.

12. - Engin naval selon la revendication 1 1 , caractérisé en ce que l'engin naval (2) est une plateforme navale, et en ce que le dispositif de leurrage (4) est agencé en bordé sur la plateforme navale.

13. - Engin naval selon la revendication 1 1 ou 12, caractérisé en ce que le dispositif de leurrage (4) est agencé dans une cavité (6) ouverte et dont l'ouverture est orientée à l'écart de l'engin naval (2), le dispositif de leurrage (4) étant agencé dans la cavité (6) à l'écart des parois de la cavité (6) et à proximité de l'ouverture de la cavité (6).

Description:
Procédé de leurrage, dispositif de leurrage et engin naval associés

La présente invention concerne un procédé de leurrage d'une munition se déplaçant en direction d'un engin naval, correspondant plus particulièrement à un navire, un bateau ou un bâtiment de surface.

Plus précisément, l'invention concerne un procédé de leurrage d'une munition se déplaçant en direction d'un engin naval, le procédé comprenant :

- une étape de lancement, au cours de laquelle on réalise, via un dispositif de lancement embarqué à bord de l'engin naval, le lancement d'un leurre depuis l'engin naval afin de déporter le leurre de l'engin naval, et

- une étape de leurrage, au cours de laquelle on réalise l'émission active, via des moyens actifs d'émission/réception embarqués à bord du leurre, d'un rayonnement électromagnétique selon au moins un mode de brouillage en direction de la munition.

L'invention se situe dans le domaine du leurrage des munitions telles que par exemple des missiles anti-navire, connus sous l'acronyme anglophone ASM, pour « Anti- Ship Missiles ».

Ce type de missiles repose sur la détection et la localisation d'un engin cible via des moyens d'émission/réception d'ondes électromagnétiques, par exemple radiofréquences, connu sous l'acronyme autodirecteur RADAR (de l'anglais Radio Détection and Ranging), qui servent alors à guider le missile en fonction des ondes émises ou réfléchies par l'engin ciblé.

Aussi, afin de contrecarrer ce principe de guidage des missiles, il est connu d'employer des procédés de leurrage, dits procédés de leurrage actif, au cours desquels un leurre est déployé depuis l'engin en question et est déporté de l'engin. Le leurre émet alors des ondes électromagnétiques adaptées pour tromper les moyens d'émission/réception du missile et guider le missile dans sa direction ou encore dans une direction éloignée de l'engin que ce dernier visait à intercepter. De tels leurres portent le nom de leurres actifs décalés.

Toutefois, les procédés de leurrage actifs décalés connus présentent des inconvénients.

En effet, les systèmes de guidage de munition actuels sont adaptés pour analyser la vraisemblance de la position de la cible fournie par leur système de détection à partir des informations collectées au fil du temps, de telle sorte qu'un procédé de leurrage aura d'autant moins de chances d'être efficace qu'il commencera tardivement.

Aussi, afin de débuter le leurrage des munitions au plus vite, les procédés connus reposent sur l'utilisation d'un dispositif de brouillage embarqué à bord de l'engin naval capable de débuter le brouillage de la munition le temps que le leurre soit déployé. Le procédé de leurrage correspondant nécessite ainsi un dispositif de brouillage dédié embarqué à bord de l'engin, un tel dispositif étant coûteux et encombrant.

Pour disposer de la distance de passage au plus proche la plus importante possible entre le missile et l'engin, il est connu de procéder au déploiement d'un leurre à vol rapide, pour débuter le leurrage de la cible au plus tôt et le plus loin possible.

De tels procédés de leurrage sont de mise œuvre coûteuse du fait qu'ils consomment plusieurs leurres et que chaque leurre est certifié pour des accélérations importantes et une mise en œuvre pyrotechnique.

L'un des objectifs de l'invention est de proposer un procédé de leurrage ne présentant pas ces inconvénients.

A cet effet, l'invention concerne un procédé de leurrage tel que défini ci-dessus dans lequel l'étape de leurrage comprend une première sous-étape de leurrage, au cours de laquelle on réalise l'émission active, via les moyens d'émission/réception, d'un rayonnement électromagnétique selon au moins un mode de brouillage en direction de la munition, et dans lequel la première sous-étape de leurrage est préalable à l'étape de lancement.

Selon des aspects de l'invention, le procédé comprend une ou plusieurs des caractéristiques techniques suivantes, prise(s) isolément ou selon toute(s) combinaison(s) techniquement admissibles(s) :

- au cours de la première sous-étape de leurrage, on maintient la température d'un dispositif électronique que comprennent les moyens d'émission/réception et configuré pour commander l'émission des rayonnements électromagnétiques émis par le leurre à une valeur comprise entre deux températures de consigne ;

- l'étape de leurrage comprend une deuxième sous-étape de leurrage au cours de laquelle on réalise l'émission, via les moyens d'émission/réception, d'au moins un rayonnement électromagnétique en direction de la munition, la deuxième sous-étape de leurrage débutant concomitamment à l'étape de lancement ;

- au cours de la deuxième sous-étape de leurrage, on réalise l'émission simultanée d'un rayonnement infrarouge et d'un rayonnement radiofréquence en direction de la munition ;

- le procédé comprend en outre une étape de détection au cours de laquelle on détecte l'existence de la munition se déplaçant en direction de l'engin naval, et le procédé comprend en outre une étape de brouillage offensif préalable à l'étape de détection, au cours de laquelle on réalise l'émission, via les moyens actifs d'émission/réception du leurre, d'un rayonnement électromagnétique selon au moins un mode de brouillage dans une direction prédéterminée.

En outre, l'invention concerne un dispositif de leurrage embarqué à bord d'un engin naval, le dispositif de leurrage étant adapté pour le leurrage d'une munition se déplaçant en direction de l'engin naval et comprenant :

- un leurre comprenant une structure porteuse et des moyens actifs d'émission/réception embarqués à bord de la structure porteuse et adaptés pour l'émission active d'un rayonnement électromagnétique selon au moins un mode de brouillage dans une direction orientable, et

- un dispositif de lancement embarqué à bord de l'engin naval et adapté pour faire passer le leurre d'une configuration à poste dans laquelle le leurre est au contact du dispositif de lancement à bord de l'engin naval, à une configuration éjectée dans laquelle le leurre est déporté du dispositif de lancement et de l'engin naval.

Conformément à l'invention, le dispositif de leurrage est adapté pour réaliser l'émission active, dans la configuration à poste du leurre, d'un rayonnement électromagnétique selon au moins un mode de brouillage en direction de la munition.

Selon d'autres aspects avantageux de l'invention, le dispositif de leurrage comprend en outre une ou plusieurs des caractéristiques suivantes, prises isolément ou selon toutes les combinaisons techniquement admissibles :

- les moyens d'émission/réception comprennent un dispositif électronique configuré pour commander l'émission des rayonnements électromagnétiques émis par le leurre, le leurre comprenant en outre un dispositif de climatisation configuré pour maintenir, dans la configuration à poste, la température du dispositif électronique à une valeur comprise entre deux températures de consigne ;

- le dispositif de climatisation comprend un circuit à fluide caloporteur raccordable à une source externe de fluide caloporteur ;

- le leurre est dépourvu de moyens de propulsion propres ;

- les moyens d'émission/réception comprennent un émetteur radiofréquence et un émetteur infrarouge.

Par ailleurs, l'invention concerne également un engin naval comprenant au moins un dispositif de leurrage tel que défini précédemment.

Avantageusement, l'engin naval comprend en outre une ou plusieurs des caractéristiques suivantes, prises isolément ou selon toutes les combinaisons techniquement admissibles :

- l'engin naval est une plateforme navale, et le dispositif de leurrage est agencé en bordé sur la plateforme navale ; - le dispositif de leurrage est agencé dans une cavité ouverte et dont l'ouverture est orientée à l'écart de l'engin naval, le dispositif de leurrage étant agencé dans la cavité à l'écart des parois de la cavité et à proximité de l'ouverture de la cavité.

L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description détaillée qui va suivre, donnée uniquement à titre d'exemple, et faite en référence aux Figures annexées, sur lesquelles :

- la Figure 1 est une représentation schématique d'un engin naval selon l'invention ;

- la Figure 2 est une représentation schématique d'un dispositif de leurrage selon l'invention ;

- la Figure 3 est une représentation schématique d'un leurre du dispositif de la Figure 2 ; et

- la Figure 4 est un diagramme-bloc illustrant un procédé de leurrage selon l'invention.

La Figure 1 illustre un engin naval 2 selon l'invention, ainsi qu'une munition M telle un missile ASM se déplaçant en direction de l'engin naval 2.

L'engin naval 2 est une plateforme navale. L'engin 2 comprend au moins un dispositif de leurrage 4 selon l'invention destiné à leurrer la munition M. Dans l'exemple de la Figure 1 , l'engin 2 comprend quatre dispositifs de leurrage 4.

Les dispositifs de leurrage 4 sont agencés en bordé sur l'engin 2. Plus précisément, les dispositifs de leurrage 4 sont agencés dans des cavités 6 ménagées dans la coque de l'engin 2. Les cavités 6 sont ouvertes et forment chacune une ouverture O orientée à l'écart de l'engin 2. Les dispositifs de leurrage 4 sont agencés dans leur cavité de façon à être également orientés à l'écart de l'engin 2. En outre, les dispositifs de leurrage 4 sont disposés dans leur cavité 6 de sorte que leur champ de vision soit peu ou pas obstrué par les parois de la cavité 6. Par exemple, les dispositifs de leurrage 4 sont disposés à l'écart des parois latérales de leur cavité 6 et à proximité de leur ouverture O.

Les cavités 6 sont par exemple ménagées dans les murailles de la coque, sur l'un des flancs de l'engin 2. Par exemple, les dispositifs de leurrage 4 sont disposés à raison de deux par flanc de l'engin 2. Par exemple, chaque cavité 6 reçoit deux dispositifs de leurrage 4. Les cavités 6 comprennent par exemple une première paroi 7A et une deuxième paroi 7B positionnées sur le flanc de l'engin naval 2 et entre lesquelles s'étend l'ouverture O. Les première 7A et deuxième 7B parois délimitent l'intérieur de la cavité 6 En variante, un ou plusieurs des dispositifs de leurrage 4 sont disposés sur le pont de l'engin 2. Cette disposition des dispositifs de leurrage sur l'engin 2 permet de maximiser le débattement de la direction selon laquelle les dispositifs de leurrage 4 peuvent émettre et recevoir des rayonnements électromagnétiques sans être gênés par l'engin 2. En outre, ceci a pour effet que le leurre que comprennent ces dispositifs est apte à débuter le leurrage d'une munition avant son déploiement depuis l'engin 2, par opposition aux dispositifs de leurrage connus dont le leurre est entreposé dans un compartiment fermé ou un silo, ce qui s'oppose à l'émission d'un rayonnement électromagnétique en direction de la munition préalablement au déploiement du leurre.

En outre, l'engin 2 comprend un dispositif de détection 8 adapté pour détecter l'existence des munitions se déplaçant dans sa direction. En outre, l'engin 2 comprend un dispositif de contrôle 10 configuré pour réaliser la commande des dispositifs de leurrage 4. Le dispositif de détection 8 et le dispositif de commande 10 sont connus de l'homme du métier.

La Figure 2 illustre un dispositif de leurrage 4 selon l'invention.

Le dispositif de leurrage 4 comprend un leurre 12 et un dispositif de lancement 14 du leurre 8 positionné dans la cavité 6.

Le leurre 12 est un leurre actif décalé. On entend par « leurre décalé » un leurre destiné à être déporté spatialement de l'engin à bord duquel il est embarqué. On entend par « leurre actif » un leurre destiné à émettre des ondes électromagnétiques dont le leurre est la source, par opposition à des ondes émises en direction du leurre par un autre objet tel une munition et réfléchies par le leurre en direction de l'objet en question.

Le leurre 12 traverse l'ouverture O et comprend, par exemple, un corps 12A de leurre positionné à l'intérieur de la cavité 6, et une extrémité 12B s'étendant au-delà de l'ouverture O.

La Figure 2 illustre le leurre 12 dans une configuration à poste, dans laquelle le leurre 12 et plus précisément le corps de leurre 12A est au contact du dispositif de lancement 14 à bord de l'engin 2.

Le leurre comprend une structure porteuse 16. La structure porteuse 16 est un aérodyne à voilure fixe. Ceci a pour effet que la vitesse de déplacement après déploiement du leurre 12 est supérieure à celle qu'il aurait si la structure porteuse 16 disposait d'une voilure tournante.

Plus précisément, la structure porteuse 16 est une aile de forme générale triangulaire, communément appelée aile delta. Dans l'exemple des Figures, la structure porteuse 16 présente un empennage. La structure porteuse 16 présente une envergure comprise entre 1 m et 3 m, et valant par exemple 2 m. Les ailes delta présentent une bonne résistance structurelle et une faible masse. En outre, la structure porteuse 16 est dépourvue de moyens de propulsion propres. Ceci a pour effet de simplifier les conditions d'emport des leurres, en particulier comparativement aux leurres à propulsion pyrotechnique, qui doivent être stockés dans des conditions de sécurité exigeantes, par exemple dans des silos. En outre, ceci a pour effet d'alléger la structure porteuse et d'en diminuer le coût.

En outre, le leurre 12 comprend à son extrémité 12B, des moyens actifs d'émission/réception 18 comprenant un émetteur radiofréquence 20, ci-après RF, un récepteur RF 22 et un émetteur infrarouge 24.

Par « moyens actifs d'émission » ou « émission active », on entend que les rayonnements électromagnétiques ont pour source les moyens d'émission/réception 18, et ne résultent pas de la réflexion d'un rayonnement incident. Dans ce qui suit, on parlera simplement de moyens d'émission/réception 18 et d'émission.

Les émetteurs RF 20 et infrarouge 24 et le récepteur RF 22 sont positionnés en dehors de la cavité 6.

Les émetteurs RF 20 et infrarouge 24 et le récepteur RF 22 sont montés sur un axe motorisé 25 sensiblement vertical par rapport à l'axe longitudinal de la structure porteuse 16. L'axe motorisé 25 est monté pivotant par rapport à la structure porteuse 16. L'axe motorisé 25 se situe au niveau du nez de la structure porteuse 16. Les émetteurs RF 20 et infrarouge 24 et le récepteur RF22 sont ainsi adaptés pour émettre, respectivement recevoir, selon une direction D orientable.

L'émetteur RF 20 et le récepteur RF 22 comprennent chacun une antenne à large bande en forme de cornet. Le gain des cornets vaut par exemple sensiblement 15 dB. Les émetteurs 20, 22 se situent à une distance l'un de l'autre le long de l'axe motorisé 25 comprise entre 30 cm et 60 cm, et valant par exemple 50 cm.

L'émetteur RF 20 et les moyens d'émission/réception 18 sont adaptés pour l'émission active d'ondes électromagnétiques selon au moins un mode de brouillage. Chaque mode de brouillage correspond à l'émission d'ondes électromagnétiques présentant des caractéristiques spécifiques visant à interférer avec le fonctionnement des moyens de détection de la munition, afin de tromper ces derniers, et de leur faire détecter une cible qui n'existe pas, à rendre invisible l'engin 2 pour ces moyens, de leur faire perdre la cible qu'ils ont détectée, etc.

Ces modes de brouillage sont connus de l'homme du métier et comprennent par exemple un mode de brouillage à bruit large bande, un mode de brouillage à bruit adapté, un mode de brouillage à bruit à cheval, et un mode de brouillage à vol de fenêtre (connu sous le nom anglophone de mode « Range Gâte Pull-Off »). L'émetteur infrarouge 24 comprend une lampe halogène, un élément radiatif réalisé à partir de carbone, ou encore tout autre élément adapté connu pour ce faire.

En outre, les moyens d'émission/réception 18 comprennent un dispositif électronique 26. Le dispositif électronique 26 correspond à la charge utile du leurre 12. Le dispositif électronique 26 est notamment configuré pour commander l'émission des rayonnements électromagnétiques par le leurre 12. Plus précisément, le dispositif électronique 26 est configuré pour:

communiquer avec le dispositif de commande 10 de l'engin 2, analyser les signaux reçus par le récepteur RF 22,

- commander l'orientation de l'axe motorisé 25 et l'émission d'ondes éléctromagnétiques par les émetteurs 20, 24 notamment à partir de l'analyse des signaux issus du récepteur RF 22 et des commandes reçues du dispositif de commande 10 de l'engin 2,

assurer le guidage du leurre 12 en fonction des signaux reçus via le récepteur RF 22 et/ou des commandes issues du dispositif de commande 10.

Le dispositif électronique 26 est par exemple propre à mémoriser des signaux reçus par le récepteur 22 et à les retransmettre sur commande via les émetteurs 20, 24. Le dispositif électronique 26 est ainsi propre à créer un leurre pour le missile M et est plus connu sous le nom de dispositif DRFM (de l'anglais Digital Radio Frequency Memory).

A cet effet, le dispositif électronique 26 comprend notamment un amplificateur de puissance, par exemple d'une puissance comprise entre 1 W et 200 W et valant par exemple 20 W. En outre, il comprend une centrale de navigation assurant le guidage du leurre 12 en commandant le déplacement de surfaces mobiles de la structure porteuse 16. Par ailleurs, le dispositif électronique 26 comporte un dispositif de communication adapté pour communiquer avec le dispositif de commande 10. En outre, il comprend une source d'énergie électrique qui alimente les différents organes du dispositif électronique. La source d'énergie électrique est par exemple un accumulateur lithium-ion polymère connu sous le nom anglophone de batterie LIPO, qui confère au dispositif électronique 26 une autonomie de plusieurs minutes, par exemple 7 minutes.

Ces différents organes sont connus de l'homme du métier.

Le dispositif électronique 26 présente une masse comprise entre 5 kg et 15 kg. En outre, le leurre 12 comprend un dispositif de climatisation 28 (Figure 3). Le dispositif de climatisation 28 est adapté pour maintenir la température du dispositif électronique 26 entre deux valeurs de consigne dans la configuration à poste du leurre 12, et pour limiter l'augmentation de cette température une fois le leurre 12 déployé. Le dispositif de climatisation 28 comprend un échangeur thermique 30 entourant le dispositif 26, et un circuit 32 de refroidissement comprenant des conduites agencées en serpentin autour du dispositif électronique 26.

L'échangeur thermique 30 se présente sous la forme d'une structure réalisée en un matériau présentant une bonne conductivité thermique, tel que de l'aluminium.

Le circuit 32 est parcouru d'un fluide caloporteur mis en circulation, tel de l'eau. Le circuit 32 présente des vannes de raccordement 34 pour le raccordement du circuit 32 à une source externe de fluide caloporteur, telle un climatiseur à eau (non représenté). La source externe est intégrée à l'engin 2 ou au dispositif de lancement 14.

Les vannes de raccordement 34 sont des vannes « push-pull », c'est-à-dire qu'elles sont passantes lorsqu'elles sont raccordées à un conduit, et à l'inverse bouchent hermétiquement le circuit 32 lorsqu'elles ne sont pas raccordées. Ceci permet de fermer et rendre étanche le circuit 32 de façon automatique et simple lorsque le leurre 12 est déployé.

Le dispositif de lancement 14 est adapté pour faire passer le leurre 12 de sa configuration à poste à une configuration éjectée, dans laquelle le leurre 12 est déporté du dispositif de lancement 14 et de l'engin 2.

Le dispositif de lancement 14 comprend un mécanisme de propulsion 36 du leurre 12 et un mécanisme d'orientation 38 du leurre 12.

Le mécanisme de propulsion 36 est propre à communiquer au leurre 12 une vitesse initiale de façon à déporter le leurre 12 de l'engin 2.

Le mécanisme d'éjection 36 est un mécanisme pneumatique. En variante, le mécanisme d'éjection 36 est mécanique et se présente sous la forme d'un câble élastique, tel un sandow, ou d'une arbalète. En variante encore, le mécanisme d'éjection 36 est électrique.

Le mécanisme d'orientation 38 est propre à modifier l'inclinaison du leurre 12 dans la configuration à poste du leurre 12. Ceci permet de fournir au leurre 12 une assiette adaptée lors de son éjection, notamment afin d'éviter que le leurre 12 ne soit propulsé en direction de la surface de l'eau, ou que la trajectoire initiale du leurre 12 n'autorise pas le parcours d'une distance suffisante par le leurre 12 pour que le leurrage soit efficace. Plus précisément, ceci permet de rattraper le roulis de l'engin naval 2.

Le mécanisme d'orientation 38 comprend un vérin déplaçable verticalement et sur lequel le leurre 12 est en appui. Le vérin est commandé par le dispositif de commande 10 notamment en fonction des mouvements de l'engin 2. Le procédé de leurrage 40 selon l'invention va maintenant être décrit en référence aux Figures. Le procédé de leurrage 40 est mis en œuvre au moyen d'un dispositif de leurrage 4 selon l'invention.

Initialement, le leurre 12 est dans sa configuration à poste. Le dispositif de climatisation 28 du leurre 12 est connecté à la source externe de fluide caloporteur au niveau des vannes de raccordement 34 et assure le maintient de la température des moyens d'émission/réception du leurre 18 du leurre 12 entre deux valeurs de consigne.

Au cours d'une étape de brouillage offensif 42 facultative, l'émetteur RF 20 du leurre 12 émet des ondes électromagnétiques selon au moins un mode de brouillage dans une direction D1 (dont un exemple est donné en Figure 1 ) prédéterminée. Ceci permet de réaliser un brouillage offensif, c'est-à-dire par exemple le brouillage d'un radar à terre, qui ne constitue pas une menace directe identifiée, comparativement à un missile. En outre, au cours de cette étape de brouillage 42, le dispositif de climatisation 28 maintient la température du dispositif électronique 26 à une valeur comprise entre deux valeurs de consigne.

Au cours d'une étape de détection 44, le dispositif de détection 8 détecte l'existence d'une munition M se déplaçant en direction de l'engin 2. L'étape de détection 44 est postérieure au commencement de l'étape de brouillage 42.

A l'issue de cette détection 44, au cours d'une première étape de leurrage 46, le dispositif de commande 10 commande aux moyens d'émission/réception 18 du leurre 2 l'émission d'un rayonnement électromagnétique dans la direction de la munition M selon au moins un mode de brouillage. Pour ce faire, les moyens d'émission/réception 18 ajustent continûment l'orientation de l'axe motorisé 25 en fonction des informations fournies par le dispositif de commande 10 au sujet de la position de la munition M. En outre, ils commandent à l'émetteur RF 22 l'émission du rayonnement électromagnétique associé au ou aux modes de brouillage sélectionnés. Au cours de cette première étape de leurrage 46, le leurre 2 est dans sa configuration à poste.

Par ailleurs le dispositif de commande 10 fournit au dispositif électronique 26 du leurre 12 une trajectoire que le leurre 12 doit emprunter une fois déployé.

Au cours d'une étape de lancement 48, le leurre 12 est déployé de l'engin 2. Pour ce faire, le mécanisme d'orientation 38 ajuste l'inclinaison du leurre 12 en fonction de la trajectoire à suivre. Puis le mécanisme d'éjection 36 communique une vitesse initiale au leurre 12 de façon à le déporter du dispositif de lancement 14 et de l'engin 2. La vitesse initiale du leurre 12 est par exemple comprise entre 50 km/h et 180 km/h. Au cours de cette étape de lancement 48, le raccordement du circuit 32 à la source externe de fluide est rompu. Plus précisément, lorsque le leurre 12 est éjecté du dispositif de lancement 14, les conduits de la source externe sont arrachés des vannes de raccordement 34, qui deviennent alors étanches et ferment le circuit 32. Le dispositif de climatisation 28 modère alors l'augmentation de la température du dispositif électronique 26 par inertie thermique, pendant le temps du vol du leurre 12, du fait de la présence du fluide caloporteur dans les conduits du circuit 32 et du fait de l'échangeur thermique 30.

A l'issue de l'étape de lancement 48, le leurre 12 est guidé par le dispositif électronique 26 sur la trajectoire fournie par le dispositif de commande 10. Du fait que la structure porteuse 16 est une aile delta, le leurre 12 se déplace sur sa trajectoire en planant sous l'effet de l'énergie cinétique qui lui a été communiquée par le mécanisme d'éjection 36.

Selon l'invention, l'étape de lancement 48 est postérieure à la première étape de leurrage 46, c'est-à-dire que la première étape de leurrage 46 est préalable à l'étape de lancement 48.

Ceci a pour effet qu'au cours du procédé de leurrage 40 selon l'invention, le leurrage de la munition M est intégralement réalisé par le leurre 12. Le procédé de leurrage 40 ne requiert donc pas la consommation d'un leurre intermédiaire supplémentaire, à déploiement rapide, dans l'attente du déploiement du leurre 12, ou encore l'utilisation d'un dispositif de brouillage embarqué à bord de l'engin 2. A noter qu'il est toutefois possible d'utiliser un tel dispositif de brouillage en conjonction d'un leurre décalé selon l'invention de façon à maximiser l'efficacité du procédé de leurrage.

Au cours d'une deuxième étape de leurrage 50 débutant sensiblement sitôt l'éjection du leurre 12 effectuée, les moyens d'émission/réception 18 émettent un rayonnement électromagnétique selon au moins un mode de brouillage en direction de la munition M. Comme précédemment, les moyens d'émission/réception 18 ajustent la direction D d'émission. L'ajustement de la direction D est réalisé en fonction d'informations fournies par le dispositif de commande 10, comme lors de la première étape de leurrage 46, et/ou à partir de l'analyse des ondes électromagnétiques reçues par l'émetteur RF 22 en provenance de la munition M.

En outre, au cours de la deuxième étape de leurrage 50, les moyens d'émission/réception 18 commandent à l'émetteur infrarouge 24 l'émission d'un rayonnement infrarouge dans la direction de la cible. Ceci a pour effet que le leurre 12 réalise simultanément un leurrage radiofréquence et un leurrage infrarouge de la munition M. Le procédé de leurrage 40 permet donc le leurrage infrarouge et radiofréquence de la munition M à partir d'un seul leurre. L'axe motorisé 25 est alors continuellement guidé en direction de la munition M via le dispositif électronique 26. Pour ce faire, le récepteur RF 22 détecte la position de la munition M, et le dispositif électronique 26 commande la rotation de l'axe motorisé 25.

Le dispositif électronique 26 entretiens la trajectoire commandée en recevant l'attitude du leurre 12 perçut par une centrale inertielle et en générant les commandes de gouverne à destination des surfaces mobiles de la structure porteuse 16.

La première et la deuxième étapes de leurrage 46, 50 forment une étape de leurrage 52 au cours de laquelle le leurrage RF de la munition M est réalisé de façon sensiblement continue.

Comme indiqué précédemment, selon l'invention, cette étape de leurrage 52 peut débuter avant l'étape de lancement 48 visant à déporter le leurre 12 de l'engin 2.

En variante, le leurre 12 est pourvu d'un récepteur RF 22 qui ne permet pas de déterminer la direction de la munition M, et le guidage du leurre 12 ainsi que l'orientation de la direction d'émission D sont réalisés uniquement à partir d'informations fournies au dispositif électronique 26 par le dispositif de commande 10 de l'engin 2.

En variante, l'émetteur infrarouge 24 est également commandé à l'émission pendant l'étape de brouillage 42 et/ou pendant la première étape de leurrage 46.

Plusieurs des avantages du procédé, du dispositif de leurrage et de l'engin selon l'invention ont été précédemment décrits. Outre ceux déjà mentionnés, les avantages suivants sont remarquables.

Le dispositif de climatisation a pour effet de permettre le bon refroidissement du dispositif électronique 26, et permet notamment l'utilisation des leurres 12 comme brouilleurs de bord dans leur configuration à poste. En effet, le dispositif électronique 26, dont certains composants comme l'amplificateur génèrent une chaleur importante, peut être utilisé de façon continue du fait que sa température est maîtrisée.

Ce dispositif de climatisation est en outre de facture simple et peu coûteux.

Par ailleurs, l'utilisation d'un planeur de type aile delta en tant que structure porteuse du leurre 12 a pour effet que le coût global du leurre est faible, et que son stockage est sans danger et son entretien est simple. En outre, du fait de la bonne résistance structurelle de ce type d'aérodyne, la vitesse initiale qui peut être communiquée au leurre est importante, de sorte que la déportation du leurre 12 de l'engin 2 est rapidement obtenue.

En outre, la disposition de plusieurs dispositifs de leurrage 4 sur l'engin 2 a pour effet que le brouillage opéré lors l'étape de brouillage 42 peut être réalisé dans autant de directions différentes (directions D1 à D4 sur la Figure 1 ) et donc couvrir un large secteur angulaire.