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Title:
SOILLESS PROPAGATION METHOD AND DEVICE
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/1995/011587
Kind Code:
A1
Abstract:
A method for obtaining plant reproductive organs, comprising a first step wherein cuttings are propagated in vitro from meristems, a second step wherein said cuttings are propagated and lengthened to give seedlings, and a third step wherein said seedlings are grown into tubers. The second and third steps are carried out under aero-hydroponic conditions with a nutrient solution that is substantially identical to solutions suitable for use under in vitro culture conditions. Said method is particularly suitable for preparing potato minitubers. A device for carrying out the method is also disclosed.

Inventors:
BILLET ALAIN (BE)
VISEUR JACQUES (BE)
Application Number:
PCT/BE1994/000071
Publication Date:
May 04, 1995
Filing Date:
October 21, 1994
Export Citation:
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Assignee:
BILLET ALAIN (BE)
VISEUR JACQUES (BE)
International Classes:
A01G31/02; A01H4/00; (IPC1-7): A01H4/00; A01G31/02
Domestic Patent References:
WO1989010399A11989-11-02
WO1988004137A11988-06-16
Foreign References:
US5136804A1992-08-11
EP0476141A11992-03-25
US4332105A1982-06-01
EP0293488A11988-12-07
EP0388109A11990-09-19
Other References:
Y.P.S.BAJAJ: "Biotechnology in agriculture and forestry Vol. 19. High tech and micropropagation III", 1992, SPRINGER VERLAG, BERLIN
"Potato physiology", 1985, ACADEMIC PRESS, NEW YORK
P.C.DEBERGH & R.H.ZIMMERMAN -EDS-: "Micropropagation; technology and application", 1991, KLUWER ACADEMIC PUBL., DORDRECHT NL
G.HUSSEY & N.J.STACEY: "Factors affecting the formation of in vitro tubers of potato (Solanum tuberosum L.)", ANNALS OF BOTANY, vol. 53, 1984, pages 565 - 578
"In vitro plant tissue culture and its agricultural applications", 1966, BUTTERWORTHS, LONDON
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Claims:
REVENDICATIONS
1. Procédé d'obtention d'organes de reproduction de végétaux caractérisé en ce qu'il comprend une première étape de propagation in vitro de bouture à partir de méristème, une seconde étape de multiplication et d'allongement desdites boutures afin d'obtenir des plantules puis une troisième étape de tubérisation desdites plantules et en ce que les deuxième et troisième étapes sont effectuées en aérohydroponie avec une solution nutritive substantiellement identique aux solutions appropriées aux conditions de culture in vitro, à la condition qu'elle ne contienne sensiblement pas de source de carbone assimilable.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que lors de la seconde étape, les boutures sont cultivées sur un support jusqu'à ce que se soient formées au moins une tige axillaire dont la portion apicale est repiquée afin d'obtenir une plantule complète comportant notamment au moins cinq noeuds.
3. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que les portions intermédiaires de la tige comportant au moins un noeud sont repiquées pour former de nouvelles tiges axillaires et en ce que les portions apicales formées sont traitées selon la revendication 2 alors que les portions intermédiaires sont repiquées, cette opération étant répétée le nombre de fois approprié.
4. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que le support est une mousse synthétique.
5. Procédé selon la revendication 4, caractérisé en ce que la mousse synthétique est choisie parmi la mousse de polyphenol, de polyuréthane.
6. Procédé selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que la solution nutritive lors de la seconde étape est celle utilisée pour la propagation des boutures complétée éventuellement par des additifs favorisant la croissance.
7. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'étape de tubérisation est précédée d'une phase d'induction de la tubérisation, notamment dans des conditions de jour court.
8. Procédé selon la revendication 7, caractérisé en ce que la phase d'induction est effectuée en présence d'inducteurs de tubérisation présents dans la solution nutritive.
9. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'étape de tubérisation est effectuée avec une solution nutritive de teneur réduite en composé azoté.
10. Procédé selon l'une des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que l'étape de tubérisation est effectuée par prélèvement des feuilles de plantes préinduites avec une portion de tige puis repiquage.
11. Procédé selon la revendication 10, caractérisé en ce que la tubérisation est effectuée avec une solution nutritive ne comprenant sensiblement pas du nitrate d'ammonium et le disodium EDTA.
12. Procédé d'obtention de minitubercules de pommes de terre, caractérisé en ce qu'il consiste à mettre en oeuvre le procédé de l'une des revendications 1 à 11 à partir de méristèmes de pommes de terre.
13. Dispositif convenant pour la mise en oeuvre du procédé selon l'une des revendications 1 à 12, caractérisé en ce qu'il comporte un récipient (2) sur lesquel est posé un support de culture (16), ledit récipient contenant à l'intérieur un nébulisateur ( 17) relié à un moyen d'alimentation (23 ) en solution nutritive et le récipient étant relié à un moyen d'évacuation (24) de la solution nutritive, lesdits moyens d'alimentation et d'évacuation étant reliés à un réservoir de solution nutritive et à un ou plusieurs moyens de contrôle.
Description:
PROCEDE ET DISPOSITIF DE MULTIPLICATION HORS-SOL

La présente invention concerne un procédé d'obtention d'organes de reproduction de végétaux associant la culture in vitro et la multiplication hors sol de plantules, de bulbes, de bulbilles, de rhizomes et de tubercules (minitubercules). Ce procédé trouve une application dans l'obtention de semailles ou de plants de pré-bases de qualité phytosanitaire irréprochable, notamment dans le cadre de la culture des pommes de terre. L'invention concerne également un dispositif pour mettre en oeuvre le procédé.

On connaît les procédés de multiplication et de tubérisation par les technique in vitro, seules techniques pouvant actuellement garantir la production de plantules, de tubercules ou autres organes de reproduction végétative exempts d'agents pathogènes tels que virus, viroïdes, bactéries, champignons ou nématodes par exemple.

Actuellement, le point de départ de toutes les filières de production de semailles, de boutures saines ou plants de pré-base est le processus qui consiste à utiliser des plantes microbouturées in vitro de diverses espèces assainies contre l'infection virale par exemple par culture de méristèmes, ensuite de les développer et de les multiplier par clonage jusqu'au nombre désiré de microplantules. Toutes ces étapes se font sur un milieu enrichi d'une source de carbone (glucose, saccharose) et en condition d'hétérotrophie et de stricte stérilité : désinfection des plantes, autoclavage des milieux nutritifs et de la vaisselle de culture, travail de repiquage sous hotte à flux laminaire, air stérile, instruments désinfectés, bocaux de culture fermés.

Les microplantules obtenues in vitro sont soit acclimatées en serre, soit maintenues en culture in vitro pour la production d'organes de reproduction (bulbilles ou microtubercules).

Dans le cas particulier de la pomme de terre, par exemple, on a décrit fréquemment les procédés de production in vitro de microtubercules qui consistent à stimuler la tubérisation au bout de plusieurs semaines sur les tiges de microplantules en transférant les microplantules dans un milieu nutritif, utilisé en général sous forme liquide, contenant une concentration plus élevée de saccharose que dans les milieux de multiplication et/ou contenant un complément de substances biologiquement actives telles que des hormones (cytokinines), des retardateurs de croissance (CCC), des absorbeurs d'éthylène ou par l'application de gaz carbonique C0 2 (brevet EP 476 141), les plantules étant ensuite placées sous une lumière diffuse ou à

ENT

l'obscurité.

Ces procédés sont caractérisés par un faible rendement en micro tubercules, par de microtubercules de petite taille (2 à 7 mm de diamètre), par une dormance élevée de 4 à G mois et par une réserve limitée de substances organiques et minérales dans ceux-ci. On pratique souvent leur culture en serre avant l'ensemencement au champ en vue d'obtenir des minitubercules.

De nombreuses publications décrivent ces techniques habituellement utilisées de micropropagation et de microtubérisaiion in notamment :

- Abott A.J. and Belcher R. Potato tuber formation in vitro. In: In vitro Plant tissue culture and its Agricultural Applications (pp. 113-122), Butteπvarih, London, 1986,

- Debergh P.C. and Zimmerman R.H. Micropropagation, Technology and Application, Klu er Académie Publishers, 1991,

- Wang Po-Jen and HU Ching-yeh. Potato Tissue Culture and its applications in Agriculture, Potato Physiology, 1985,

- Hussey G and Stacey NJ. Factors affecting the formation in vitro tubers of potato (Solanum Tuberosum L) Annals of Botany 53, 565-578, 1984. - Brevet WO 89/10399 : Microtuber propagation of potatoes ( 1989)

- Brevet EP-A-0 292 488 : Method of multiplying tubers ( 1987)

- Brevet EP-A-0 476 141 : Process for producing tuber ( 1991).

Ces techniques nécessitent des équipements de culture sophistiqués et comportent certaines limitations dues notamment aux contraintes suivantes :

- Les conditions de stérilité nécessitent la répartition et le repiquage fréquent des explants végétaux dans des éprouvettes ou des petites récipients stérilisés de façon individuelle,

- La maîtrise des problèmes physiologiques liés au confinement des plantules sur milieux artificiels (approvisionnement en CO 2 , petit calibre et dormance des microtubercules, malformations, problèmes de croissance...) s'est avérée difficile,

- Les pertes subies lors de l'acclimatation des plantules aux conditions de pleine terre sont importantes, - Enfin, la mécanisation de la culture in vitro ainsi que le transfert des microplantules au champ est difficile à mettre en oeuvre.

Ces contraintes ont pour conséquence d'imposer un prix de

revient élevé aux produits issus de Vin vitro (microplantules, microtubercules ou minitubercules).

Etant donné les limites de conservation de ces plantules issues de Vin vitro et leur difficulté d'acclimatation directe en plein champ, aussi bien que la fragilité des microtubercules produits in vitro, des méthodes intermédiaires ont été proposées afin d'obtenir du matériel de propagation de la pomme de terre sous forme de "minitubercules", obtenus après une subculture en serre ou sous abri des plantules ou des microtubercules issues de Vin vitro. Par exemple, des techniques ont été proposées pour accroître le taux de production de minitubercules en terre (brevet WO 88/04137) en transplantant en serre des plantes multipliées et ayant subi un traitement d'induction in vitro. Les plantes sont traitées avec un milieu de culture contenant des additifs hormonaux, afin de favoriser le développement des minitubercules, qui peuvent être récoltés G à 8 semaines après la transplantation.

Cette technique nécessite une subculture des plants de pommes de terre dans le sol à des densités de plantations élevées, dans des conditions contrôlées et à l'abri des contaminations par les agents pathogènes et les insectes. Toutefois, ces cultures intermédiaires dépendent des cycles saisonniers, n'autorisent qu'une récolte de tubercules limitée en quantité, sur l'espace d'une seule génération et ne permettent pas d'obtenir des tubercules de taille et de qualité uniformes.

Par ailleurs, les plantes ne sont jamais à l'abri des contaminations, étant donné que la culture se fait soit en terre ou dans du substrat de culture en serre.

Le procédé selon l'invention permet d'accroître la récolte produite par plantule, de réduire la durée du processus d'obtention de cette récolte, d'arriver avec précision à une semence au diamètre souhaité, d'assurer l'aptitude à l'ensemencement en pleine terre et d'obtenir des récoltes toute l'année en modifiant radicalement les techniques de multiplication et les conditions de mise en oeuvre connues.

La présente invention consiste à multiplier et à induire la tubérisation hors-sol par une technique aéro-hydroponique, pour remplacer les techniques de la culture in vitro dans les phases de multiplication et de tubérisation. Cette nouvelle technique aéro-hydroponique de production de plantules, de bulbes, bulbilles, rhizomes et tubercules, garantit la qualité

sanitaire du matériel à des coûts nettement inférieurs à ceux des produits issus des techniques in vitro.

Le procédé selon l'invention est caractérisé en ce qu'il comprend une première étape de propagation in vitro de bouture à partir de mérisième, une seconde étape de multiplication et d'allongement desdites boutures afin d'obtenir des plantules puis une troisième étape de tubérisation desdites plantules, les deuxième et troisième étapes étant effectuées en aéro- hydroponie avec une solution nutritive substantiellement identique aux solutions appropriées aux conditions de culture in vitro, avec la reserve qu'elle est sensiblement exempte d'une source de carbone assimilable.

Par méristème, on désigne de façon générale le tissu végétal formé de cellules indifférenciées, siège de divisions rapides et nombreuses, situé dans les régions de croissance de la plante.

Par l'expression "substantiellement identique", on entend que cette composition est substantiellement identique à celles décrites dans l'art antérieur sus-mentionné.

Par l'expression "source de carbone assimilable", on entend en particulier tous les sucres notamment le saccharose, le glucose.

Par l'expression "sensiblement exempte" on entend que la quantité éventuellement présente est très nettement inférieure à celle normalement utilisée dans les solutions pour les cultures in vitro. Au moins 10 fois moins. De préférence au moins, 50 fois moins. La solution peut ne pas contenir du tout de ladite source de carbone assimilable. En d'autres termes, les plantes sont telles qu'elles fonctionnent en conditions autotrophes. La solution nutritive est remarquable également par le fait qu'elle contient une quantité efficace de vitamine, notamment la thiamine HC1, la pyridoxine, la glycine, l'hydrorysat de caséine.

Par quantité efficace on entend la quantité qui permet la mise en oeuvre convenable des deuxième et troisième étapes. De façon générale, cette composition comprendra les anions et cations communément utilisés, notamment les ingrédients de la formule de Muraschige et Skoog ( 1962) additionnés d'un mélange d'acides aminés obtenus par hydrolyse acide de la caséine, par exemple les cations, potassium, calcium, magnésium, sodium, fer, cuivre, zinc, cobalt, les anions nitrate, sulfate etc.

Avantageusement, cette composition comprendra en partie en poids :

Nitrate d'ammonium 1650 mg

Nitrate de potassium 2000 mg

Chlorure de calcium, 2H 2 O 440 mg

Sulfate de magnésium 370 mg

Monophosphate de potassium 170 mg

Disodium EDTA 37,250 mg

Sulfate ferreux, 7H 2 0 27,850 mg

Sulfate de zinc, 7H 2 0 8,600 mg

Acide borique 6,200 mg

Sulfate de manganèse, 7I-bO 22,300 mg

Sulfate de cuivre, SH O 0,025 mg

Iodure de potassium 0,830 mg

Molybdate de sodium, 2H 2 O 0,250 mg

Chlorure de cobalt, 6 H 2 O 0,025 mg

Myo-inositol 100 mg

Thiamine HC1 0,1 mg

Pyridoxine 0,5 mg

Acide nicotinique 0,5 mg

Glycine 2,0 mg

Hydrolysat de caséine 500 mg

eau 1 Q.S.D. 1000 ml avec une fourchette variant pour chaque ingrédient de 50 %.

Par l'expression aéro-hydroponique, on désigne une méthode de culture hydroponique dans laquelle l'eau chargée en différents additifs qui permettent la croissance des plantes est véhiculée sous forme nébulisée.

Une fois que les boutures comportent une portion de tige et portent au moins un noeud, de préférence deux noeuds, c'est-à-dire 10 à 20 semaines environ après la différenciation des méristèmes, celles-ci sont soumises à l'étape de multiplication et d'allongement.

Une première multiplication peut être réalisée in vitro selon des techniques identiques à celles décrites dans l'art antérieur sus-mentionné.

Les boutures obtenues à l'issue de la première phase sont placées sur un support, notamment en mousse synthétique, de préférence des plaques de mousse de polyphenol, sous un éclairage approprié notamment de 60 à 150 μE/m 2 /s à 16 heures de lumière, un noeud pouvant être enfoncé dans les

ouvertures ménagées à cet effet dans le support.

Les boutures sont cultivées sur le support jusqu'à ce que se soit formée au moins une tige axillaire dont la portion apicale est repiquée afin d'obtenir une plantule complète comportant au moins cinq noeuds. Les portions intermédiaires de la tige axillaire comportant au moins un noeud sont repiquées pour former de nouvelles tiges axillaires. Les portions apicales et intermédiaires des nouvelles tiges sont traitées comme précédemment : cette opération est répétée le nombre de fois approprié. De préférence, le prélèvement des bourgeons apicaux est effectué deux à trois semaines environ après le repiquage.

La solution nutritive, lors de la seconde étape, est celle utilisée pour la propagation des boutures, modifiée éventuellement par des additifs pour favoriser l'allongement des boutures et l'apparition des tiges axillaires, notamment la benzyladenine (B,A) et la 2-isopentenyladenine (2-iP). La troisième étape de tubérisation correspond à la formation des minitubercules.

L'étape de tubérisation peut être effectuée selon deux procédés. Selon un premier procédé, l'étape de tubérisation est effectuée avec une solution nutritive de teneur réduite en composé azoté et dans des conditions de jours courts ou de jours longs, en fonction de la physiologie de la variété utilisée.

Selon un second procédé, les feuilles des plantes pré-induites sont prélevées avec une portion de tige et repiquées sur le support. De préférence, la tubérisation est effectuée avec une solution nutritive comprenant les éléments décrits antérieurement à l'exception du nitrate d'ammonium et le disodium EDTA.

La troisième étape de tubérisation peut de préférence être précédée d'une phase d'induction de la tubérisation notamment dans des conditions de jour court (8 heures de lumière) et éventuellement au moyen d'inducteurs de tubérisation tels que la coumarine, l'ancymidol, l'acide salycilique et des régulateurs de croissance (chlorocholine hydrochloride = C.C.C., Alar, TIBA, etc..) présents dans la solution nutritive ou appliqués en pulvérisation sur le feuillage.

Le procédé selon l'invention est particulièrement approprie à l'obtention de minitubercules de pommes de terre. On décrit ci-après une variante de ce procédé relative à la culture de boutures de pommes de terre.

Des boutures de plantules de pommes de terre issues de méristèmes

in vitro sont placées sur des plaques de mousse de polyphenol dans une enceinte alimentée par pulvérisation d'un milieu de culture contenant les composants du milieu de culture utilisé pour la propagation initiale des plantules, éventuellement complété par des additifs favorisant la croissance et le transfert en conditions non stériles des explants.

Chaque bouture comprend une portion de tige portant deux noeuds, l'un d'entre eux étant enfoncé dans le support en mousse de polyphenol.

Les boutures sont placées sous un éclairage de 60 à 150 μE/mVs à 16 heures de lumière.

Après trois semaines, les plantules ont formé une ou deux tiges axillaires comportant au minimum cinq noeuds.

Les tiges axillaires obtenues sont divisées en trois : deux portions comportant deux noeuds et une portion comportant un noeuf et l'apex. Les portions comportant deux noeuds sont repiquées comme précédemment et forment les boutures de type A. La portion apicale, également repiquée dans le support en polyphenol, constitue une bouture de type D.

Les boutures de type A peuvent être remultipliées successivement tandis que les boutures de type D, forment après 15 jours une plantule complète, d'une taille supérieure à 15 cm, comportant plus de cinq noeuds.

Les plantes allongées d'une taille supérieure à 15 cm (issues de boutures D) sont repiquées dans un nouveau support dans des conditions de- jours court à 8 heures de lumière sous un éclairage de 60- 150 μE/n.2/s pendant 10 à 21 jours. A ce stade, différents inducteurs de la tubérisation peuvent être utilisés (acide jasmonique, acide salicilique et dérivés, coumarine, ancymidol ainsi que des retardateurs de la croissance (C.C.C., Alar, TIBA) ou des agents absorbants l'éthylène tel que le permanganate de potassium (TIBA = acide triiodobenzoïque, Alar = acide succinique 2-2 diméthyl hydrazine, CCC = chlorocholine hydrochloride)). Selon une première méthode, du gaz carbonique (CO 2 ) à la concentration de 1 à 40 % peut être également appliqué dans les enceintes de culture, notamment au niveau des racines après la phase d'induction de la tubérisation, les plantes peuvent être maintenues en jours courts sur un milieu de même composition, excepté une teneur réduite en composé azoté. Les minitubercules se forment dès lors, après six à neuf semaines, sûr des stolons qui se développent dans la partie inférieure du dispositif aéro- hydroponique.

Selon une seconde méthode, les feuilles des plantes pré-induites sont prélevées et découpées avec une portion de tige, pour être repiquées, verticalement sur le substrat en polyphenol.

Les plantes sont placées en lumière continue ou en jour long, en conditions aéro-hydroponiques, selon la procédure décrite par EWING E.E. sur des feuilles de plantes en culture in vitro (Potato physiology, 1985).

La tubérisation induite sur les plantules ou les feuilles est effectuée dans une chambre climatisée en modifiant la photopériode et la température. Les tubercules sont récoltés dès qu'ils ont atteint la taille souhaitée.

Selon la première méthode, la récolte se poursuit pendant 10 à 12 semaines, selon l'espèce ou la variété. Le prélèvement continu d'une partie des tubercules favorise la tubérisation. La photopériode pour la tubérisation des plantules de pommes de terre est alors de 12 à 20 heures pour une température de 15 à 25°C, en fonction de la variété utilisée.

Selon la deuxième méthode, 1 ou 2 minitubercules sont recueillis à la base de chaque feuille au bout de 15 à 18 jours.

On obtient ainsi une production de tubercules de taille uniforme répartie sur toute l'année, dont la dormance est rapidement levée, pouvant être semés au champ ou stockés pendant plusieurs mois.

Les cycles de multiplication et de tubérisation pour les plantules de pommes de terre sont réalisés dans des chambres climatisées qui éliminent tous risques de contamination par des pucerons. La solution nutritive recyclée et soumise à un rayonnement U.V.c ainsi que l'absence de terre ou terreau garantit la propriété sanitaire des produits.

Les appareillages utilisés pour la culture hors-sol peuvent être de différents types. On peut utilement se référer à la description d'appareillages antérieurement décrits tels que celui figurant au brevet US A 5 136 804 (système pour la germination, la propagation et la croissance des plantes en conditions de brouillard formé par ultrason) ou le brevet US 4 332 105 (document qui revendique l'utilisation d'un dispositif pour la culture et le développement de plantes faisant appel au spray du milieu de culture sur les racines aériennes des plantes et associant un ensemble de bacs de culture et un circuit de récupération et de filtration du milieu de culture, ainsi que les instruments de contrôle et de réglage).

Un dispositif particulièrement approprié à la mise en oeuvre du

procédé selon l'invention comporte un récipient sur lequel est posé un support de culture, ledit récipient contenant à l'intérieur un nébulisateur, relié à un moyen d'alimentation en solution nutritive et le récipient étant relié à un moyen d'évacuation de la solution nutritive, lesdits moyens d'alimentation et d'évacuation étant reliés à un réservoir de solution nutritive et à un ou plusieurs moyens de contrôle.

L'invention est décrite ci-après à l'aide d'un exemple relatif à la multiplication de la pomme de terre et en référence aux figures jointes, dans lesquelles la figure 1 représente une coupe verticale d'un canal de production et la figure 2 schématise un dispositif permettant de mettre en oeuvre le procédé selon l'invention.

La figure 1 représente une coupe transversale d'un canal 2 de production de plantules 1 et de tubercules ou bulbilles 18. La solution nutritive est distribuée au moyen de la conduite 17 et est nébulisée au niveau de la partie racinaire des plantules.

Selon les figures 1 et 2, les plantules 1 sont disposées au-dessus d'un canal 2, sur et au travers d'un support 16, leurs parties inférieures se trouvant dans le canal, et sont alimentées 23 périodiquement par un brouillard de solution nutritive mis sous pression par une pompe 4 et distribué par un nébulisateur 17. L'excédent de solution est recyclé 24 et stérilisé par un dispositif à rayonnement UV avant son retour au réservoir 5 contenant la solution nutritive 3.

Les tubercules ou bulbilles produits apparaîtront dans le canal 2 et sont alimentés de la même façon que les plantules 1. La compensation des pertes du réservoir 5, en eau et en nutriments se fait de façon automatisée, par capteurs de niveau 6 et/ou de concentration 7 et 8 et des organes de régulation 9 et 10. Un groupe de pompes doseuses 14 déverse dans le réservoir 5 de solution nutritive 3 les quantités d'acide et d'éléments nutritifs 11 et 12 calculées par les régulateurs 9 et 10. Un capteur 21 permettant de mesurer la concentration en C0 2 agit sur une vanne de régulation 20 qui injecte, à partir d'un réservoir de CO 2 comprimé 22, les quantités requises de CO 2 dans le canal 2 de production de plantules. L'unité de contrôle 15 gère la correction du pH, de la conductivité de la concentration en CO 2 et autre niveau. Elle peut également gérer l'ensemble du circuit dans toutes les phases du processus.

La multiplication est réalisée dans une chambre climatisée à une

température de 20-24°C, les boutures reçoivent un éclairement d'assimilation d'environ 60-100 μE/mVs, grâce à des tubes fluorescents, avec une photopériode de 16 heures.

Chaque repiquage des boutures autotrophes est réalisé à intervalle régulier.

Le milieu de culture est renouvelé toutes les trois semaines.

Essais de multiplication et de tubérisation des plantes de pommes de terre en filière in vitro/hors-sol. I - Multiplication des boutures

Comparaison de la croissance et du taux de multiplication de la pomme de terre en culture classique in vitro et en culture hors-sol en conditions non stériles.

L'essai visait à comparer la qualité des plantules de pommes de terre et le rendement de la micropropagation réalisée selon le procédé de l'invention sur des supports en mousse de polyphenol et en condition autotrophe, par rapport à la technique classique in vitro.

Par ailleurs, les rendements en fonction du type de bouture mis en culture ont été comparés : a) 1 noeud muni d'un bourgeon axillaire enfoncé dans le substrat de culture, b) 1 noeud muni d'un bourgeon axillaire placé en dehors du substrat de culture, c) 1 noeud supérieur muni d'un bourgeon terminal. Ce test est réalisé en vue de mettre en évidence l'intérêt de développer une méthode de découpe automatique ou de hachage des plantules pour réaliser le repiquage en conditions de production industrielle.

Afin de maintenir un équilibre hydrique optimal, le support de culture est amené à saturation, puis la pulvérisation du milieu de culture est arrêtée. La rétention capillaire du substrat utilisé permet d'espacer deux cycles de saturation par une période de 8 heures.

L'allongement, la vigueur, le développement foliaire et la vitesse de croissance sont favorisés en conditions non stériles.

Un essai a été réalisé visant à comparer l'allongement, le nombre de noeuds produits et le coefficient de multiplication de boutures de pomme de terre (variété "Désirée") mise en culture en conditions non stériles par rapport aux boutures du même type multipliées in vitro. Les conditions de

culture étaient les mêmes (température de 24°C et lumière de 60 μE/mVs pour une photopériode de 16 heures.

Sur un total de 600 plantes, nous avons observé dans les mêmes conditions expérimentales de l'essai un coefficient de multiplication d'une valeur de 5,7 en 28 jours en conditions non stériles pour un coefficient de 4,9 en 28 jours en conditions stériles.

Les plantes obtenues en conditions non stériles avaient, en moyenne, une hauteur de 10,9 cm de possédaient 9,5 feuilles tandis que celles cultivées en conditions stériles avaient une hauteur de 9,4 cm et possédaient 6,3 feuilles.

Par ailleurs, le procédé de repiquage et le type d'expiant détermine la qualité des plantes obtenues à l'issue de la culture.

Au cours d'un autre essai, la différence de rendement a été comparée entre des boutures comprenant un seul bourgeon axillaire placé en dehors du milieu de culture, des boutures munies d'un bourgeon apical et celles qui comprennent un noeud enfoncé dans le support en mousse de polyphenol. Les résultats figurent au tableau 1.

TΛBLEΛU 1

Qualité des plantules de pomme de terre (variété "Désirée") en fonction du mode de repiquage des boutures en culture aéro- hvdroponique.

Type de boutures mises longueur totale de la Nombre moyen de Po u rce n tag e de Coefficient de en culture planture (cm) feuilles par plantule plantules développées multiplication (*) après repiquage

1 bouture comprenant 1 seul bourgeon axillaire 5,6 6,7 72,00 % 2,7 placé en dehors du substrat

1 bouture comprenant 1 bourg eon axill ai re 9,2 9 94,00 % 3,3 enfoncé dans le substrat et 1 bourgeon aérien

1 bouture supérieure munie du bourgeon 10,5 8,9 98,00 % 4 terminal

Légende : (*) Le coefïîcient de multiplication est défini comme le nombre de bourgeons axillaires développés par bouture, après repiquage.

Les segments apicaux permettent par ailleurs d'obtenir en deux semaines de culture une multiplication supérieure ou égale à 4.

Cette observation permet de recommander un premier prélèvement des bourgeons apicaux deux semaines après le repiquage, ce qui conduit à améliorer les taux de multiplication globaux de 30 %.

1 1 - Production de minitubercules sur des plantes issues de culture in vitro, en croissance en condition hors-sol

Les plantes obtenues après trois semaines de croissance dans les conditions décrites précédemment, ont été placées en présence d'un milieu de tubérisation. Les supports ont été placés à une température de 23 "C sous condition de jours courts (8 heures de lumière). Dans ces conditions, après trois semaines d'incubation, on observe la formation de minitubercules sur les tiges des plantes situées dans la partie inférieure du dispositif, maintenue à l'obscurité. La quantité de minitubercules produits se situait entre 0,5 à 3 tubercules par plante pour une taille variant de 0,7 à 1,5 cm.

Des essais de production de minitubercules ont été réalisés en comparant les techniques 1 et 2 décrites ci-dessus. Des plantes provenant de boutures de type A et de type D ont été mises en conditions d'induction en jours courts (8 heures de lumière) pendant 3 semaines sur le milieu de tubérisation, puis placées sous 20 heures de lumière, à une température de

23°C, pendant 7 semaines.

Une autre partie des plantes ont été découpées et les segments de tiges comportant une feuille ont été découpés dans les mêmes conditions (220 segments ont été obtenus à partir de 750 plantes). Les résultats de la tubérisation sont détaillés au tableau 2.

TABLEAU 2

Nombre de minitubercules produits en aéro-hvdroponie (variété "Désirée") en fonction du tvpe de boutures du tvpe de boutures repiquées et du mode de production

Mode de production Type de bouture N o m b r e d e Nombre de plantes initiale mi ni t uberc u l es testées pour 100 boutures

Méthode 1 : Bouture de type A 59,6 225 plantes plantes entières

Bouture de type D 99,6 250 plantes

Méthode 2 : par segment découpé 45,4 750 plantes

Portions de tiges

+ 1 feuille par plante entière 133,3 750 plantes

Légende : Minitubercules récoltés 7 semaines après la mise en tubérisation

La qualité et le rendement élevé de plantules et de minitubercules obtenus au cours de ces essais démontrent que le procédé selon l'invention permet de réaliser l'ensemble des étapes de production de semences de pommes de terre en conditions non stériles tout en garantissant une qualité de produits comparables à celles obtenues par les techniques de Vin vitro. Bien entendu, l'invention n'est pas limitée au mode de réalisation décrit ci-dessus qui constitue qu'un exemple représentatif du procédé mais s'étend au contraire aux autres plantes susceptibles d'être obtenues par cette méthode.




 
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