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Title:
SOLAR DEVICE FOR AUTONOMOUS PRODUCTION OF COLD BY SOLID-GAS ABSORPTION
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2016/151017
Kind Code:
A1
Abstract:
The present invention relates to a device for autonomous production of cold approximately 40°C below ambient temperature from a low-temperature solar thermal source (200), said device comprising (i) a reactor (202) designed to cool and/or heat the solid reagent (502), (ii) a condenser (207), (iii) a first reservoir (208) for storing the liquid refrigerant (217) at ambient temperature, (iv) a chamber (215) designed to store a phase-change material and also comprising an evaporator (212), (v) a second reservoir (209) for storing the liquid refrigerant (217) at low temperature, (vi) means (203, 211, 214, 216, 504) for conveying the refrigerant and (vii) means (204-206) for controlling the refrigerant flow rate.

Inventors:
STITOU DRISS (FR)
MAURAN SYLVAIN (FR)
MAZET NATHALIE (FR)
Application Number:
PCT/EP2016/056382
Publication Date:
September 29, 2016
Filing Date:
March 23, 2016
Export Citation:
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Assignee:
CENTRE NAT RECH SCIENT (FR)
International Classes:
F25B17/08; F25B27/00
Domestic Patent References:
WO1986000691A11986-01-30
WO1986000691A11986-01-30
Foreign References:
FR2679633A11993-01-29
US4207744A1980-06-17
US4184338A1980-01-22
US4586345A1986-05-06
US4993234A1991-02-19
Attorney, Agent or Firm:
PONTET ALLANO & ASSOCIES (FR)
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Claims:
Revendications

Dispositif de production autonome de froid à partir d'une source thermique solaire (200) basse température comprise entre 50 °C et 130 °C, ledit froid étant produit avec une différence de température inférieure de 5 à 40 °C par rapport à la température ambiante et ledit dispositif mettant un œuvre un procédé de sorption thermochimique d'un réfrigérant par un réactif solide, ledit dispositif comprenant : un réacteur (202) agencé pour contenir le réactif solide (502) et comprenant au moins un échangeur thermique (201) pour refroidir et/ou chauffer ledit réacteur (202),

un condenseur (207) apte à liquéfier le réfrigérant gazeux venant du réacteur (202),

un premier réservoir (208) pour stocker à température ambiante le réfrigérant liquide (217) produit par le condenseur (207), une enceinte (215) agencée pour stocker un matériau à changement de phase (213) et comprenant par ailleurs un évaporateur (212) en contact direct avec ledit matériau à changement de phase (213) et apte à évaporer le réfrigérant liquide (217), un second réservoir (209) pour stocker le réfrigérant liquide (217) à une température inférieure à la température ambiante, relié d'une part au premier réservoir (208) et d'autre part à l'évaporateur (212) et au réacteur (202), au moins un moyen de conduction du réfrigérant (203, 211, 214, 216, 504) agencé pour faire circuler ledit réfrigérant sous forme liquide ou gazeuse entre le réacteur (202), le premier réservoir (208), le second réservoir (209) et l'évaporateur (212), au moins un moyen de contrôle du débit du réfrigérant (204-206) opérant sur les moyens de conduction (203, 211, 214, 216, 504), ledit au moins un moyen de contrôle (204-206) étant agencé pour réguler le débit du réfrigérant de manière autonome en fonction des pressions régnant dans le réacteur (202), les premier et second réservoirs (208, 209), le condenseur (207) et l'évaporateur (212).

Dispositif (200) selon la revendication précédente, caractérisée en ce que l'enceinte (215) et/ou le second réservoir (209) sont isolés thermiquement.

Dispositif (200) selon l'une quelconque des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que l'évaporateur (212) est alimenté en réfrigérant liquide (217) depuis le second réservoir (209) par différence de densité dudit réfrigérant entre l'entrée (218) et la sortie (219) dudit évaporateur (212).

Dispositif (200) selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que le réacteur (202) comprend par ailleurs un caisson isotherme (503) agencé pour contenir l'échangeur thermique (201) et/ou le réacteur (202) et apte à réduire les pertes thermiques dudit réacteur (202).

Dispositif (200) selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que le réacteur (202)est constitué d'une pluralité d'éléments tubulaires (501) comprenant le réactif solide (502) et reliés entre eux par lesdits moyens de conduction du réfrigérant(203, 211, 214, 216, 504).

Dispositif (200) selon la revendication 5, caractérisé en ce que la pluralité d'éléments tubulaires (501) est revêtue d'un revêtement absorbant solaire (505) pour améliorer le rendement thermique de la pluralité d'éléments tubulaires (501), ledit revêtement étant en contact intime avec la paroi de la pluralité d'éléments tubulaires (501).

7. Dispositif (200) selon la revendication précédente, caractérisé en ce que le revêtement absorbant solaire (505) présente une faible émissivité infrarouge.

8. Dispositif (200) selon l'une quelconque des revendications 5 à 7, caractérisé en ce que le réacteur (202) comprend par ailleurs au moins un élément couvrant (506) transparent au rayonnement solaire agencé pour réduire les pertes thermiques et maximiser le rendement de captation solaire, ledit au moins un élément couvrant (506) s'étendant au-delà de la face du réacteur (202) exposée au soleil.

9. Dispositif (200) selon l'une quelconque des revendications 5 à 8, caractérisé en ce qu'au moins une des faces non exposées au soleil du réacteur (202)est isolée thermiquement pour réduire les pertes thermiques.

10. Dispositif (200) selon l'une quelconque des revendications 5 à 9, caractérisée en ce que le réacteur (202) comprend en outre des moyens de motorisation afin d'orienter la pluralité d'éléments tubulaires (501) du réacteur (202) selon un plan sensiblement perpendiculaire à la direction du soleil et de présenter ainsi une surface d'absorption solaire maximale.

11. Dispositif (200) selon l'une quelconque des revendications 8 à 10, caractérisé en ce que le refroidissement nocturne du réacteur (202) est assuré par circulation naturelle de l'air dans le réacteur (202). 12. Dispositif (200) selon la revendication précédente, caractérisé en ce que le réacteur (202) comprend par ailleurs au moins un volet d'aération (508, 509) de la pluralité d'éléments tubulaires (501), ledit au moins un volet (508, 509) étant situé en partie haute et/ou en partie basse dudit réacteur (202). 13. Dispositif (200) selon la revendication précédente, caractérisé en ce que l'au moins un volet d'aération (508, 509) est agencé pour assurer l'étanchéité du réacteur (202) lorsqu'il est en position fermée.

14. Dispositif (200) selon l'une quelconque des revendications 12 ou 13, caractérisé en ce que l'au moins un volet d'aération (508, 509) comprend par ailleurs un moyen d'entraînement pour assurer son ouverture et/ou sa fermeture.

15. Dispositif (200) selon la revendication précédente, caractérisé en ce que le moyen d'entraînement consiste en un moteur électrique de faible puissance.

16. Dispositif (200) selon la revendication précédente, caractérisé en ce que le moteur électrique est alimenté par un dispositif de production et/ou de stockage d'énergie électrique.

17. Dispositif (200) selon la revendication 14, caractérisé en ce que le moyen d'entraînement consiste en un dispositif de pignons (602) et crémaillère (601) actionné par un vérin rotatif à air comprimé relié à une réserve d'air comprimée.

18. Dispositif (200) selon la revendication précédente, caractérisé en ce que la réserve d'air comprimé est rechargée par un compresseur d'air alimenté par des panneaux photovoltaïques.

19. Dispositif (200) selon la revendication 14, caractérisé en ce que le moyen d'entraînement consiste en un dispositif de pignons (602) et crémaillère (601) actionné par un vérin linéaire hydraulique (605) simple effet commandé par un bulbe thermostatique (611) en contact thermique avec une plaque absorbante (612) exposée au soleil.

20. Dispositif (200) selon l'une quelconque des revendications l ia 19, caractérisé en ce que la pluralité d'éléments tubulaires (501) comprend par ailleurs une pluralité d'ailettes (510) circulaires dont la base est en contact thermique intime avec la paroi des éléments tubulaires (501) afin de favoriser les échanges thermiques.

21. Dispositif (200) selon la revendication précédente, caractérisé en ce que la pluralité d'ailettes (510) est recouverte d'un revêtement absorbant solaire pour favoriser les échanges thermiques.

22. Dispositif (200) selon l'une quelconque des revendications 11 à 21, caractérisé en ce que la pluralité d'éléments tubulaires (501) sont disposés horizontalement afin d'améliorer l'écoulement de l'air autour desdits éléments tubulaires (501). 23. Dispositif (200) selon l'une quelconque des revendications 11 à 22, caractérisé en ce que le condenseur (207) est de type échangeur à tubes à ailettes et refroidit, de jour, par convection naturelle de l'air autour desdits tubes à ailettes (510).

24. Dispositif (200) selon l'une quelconque des revendications 5 à 10, caractérisé en ce que le refroidissement nocturne du réacteur (202) est assuré par une boucle caloduc fonctionnant en thermosiphon et comprenant :

- un fluide de travail apte à réaliser un travail thermodynamique, ledit fluide de travail se propageant dans la boucle caloduc par le biais d'au moins un moyen de conduction (707, 708),

- un évaporateur (701), dit de boucle caloduc, coopérant avec la pluralité d'éléments tubulaires (501) du réacteur (202) et agencé pour évaporer le fluide de travail et absorber la chaleur dégagée par le réacteur (202),

- un condenseur (702), dit de boucle caloduc, coopérant avec l'évaporateur (212) et le réacteur (202), ledit condenseur (702) étant agencé pour liquéfier le fluide de travail et réaliser un transfert thermique avec l'air extérieur,

- un réservoir de fluide de travail (705) agencé pour stocker ledit fluide de travail liquide et permettre le remplissage optimal de l'au moins un élément tubulaire (501) du réacteur (202) en fluide de travail,

- un dispositif passif et autonome de contrôle du débit du fluide de travail dans la boucle caloduc comprenant :

- un premier moyen de contrôle du débit du fluide de travail (703), situé entre le réservoir de fluide de travail (705) et la partie basse de l'au moins un moyen de conduction du fluide de travail (707, 708), ledit premier moyen de contrôle étant agencé pour contrôler l'alimentation en fluide de travail liquide de l'au moins un moyen de conduction du fluide de travail (707, 708),

- un second moyen de contrôle du débit du fluide de travail (704), situé entre la sortie de l'évaporateur (701) de boucle caloduc et le condenseur (702) de boucle caloduc, agencé pour contrôler le passage du fluide de travail gazeux dans l'au moins un moyen de conduction du fluide de travail.

25. Dispositif (200) selon la revendication précédente, caractérisé en ce qu'il comprend par ailleurs une vanne de mise en opération de la boucle caloduc (710), agencée pour remplir ladite boucle caloduc en fluide de travail et/ou la purger.

26. Dispositif, selon l'une quelconque des revendications 24 ou 25, caractérisé en ce que l'évaporateur (701) de boucle caloduc comprend au moins un moyen de conduction du fluide de travail disposé à l'intérieur de la pluralité d'éléments tubulaires (501) du réacteur (202) et en contact thermique intime avec le réactif solide (502), lesdits au moins un moyens de conduction du fluide de travail associés à chaque élément tubulaire (501) étant reliés entre eux par des collecteurs en parties haute et basse.

27. Dispositif (200) selon l'une quelconque des revendications 24 à 26, caractérisé en ce que le condenseur (702) de boucle caloduc, est composé d'au moins un tube à ailettes (510) et reliés entre eux par des moyens de conduction du fluide de travail (707, 708). 28. Dispositif (200) selon la revendication précédente, caractérisé en ce que les au moins un tubes à ailettes du condenseur (702) de boucle caloduc sont disposés de manière sensiblement horizontale à l'arrière du réacteur (202), avec une légère inclinaison pour permettre l'écoulement par gravité du fluide de travail liquéfié vers le réservoir de fluide de travail (705).

29. Dispositif (200) selon l'une quelconque des revendications 24à 28, caractérisé en ce que le réservoir de fluide de travail (705) est agencé pour maintenir un niveau minimal de fluide de travail dans les moyens de conduction dudit fluide de travail (707, 708) compris entre le tiers et les trois-quarts de la hauteur de d'un élément tubulaire (501) du réacteur (202).

30. Dispositif (200) selon l'une quelconque des revendications 24 à 29, caractérisé en ce que le réservoir de fluide de travail (705) est agencé pour évaporer le fluide de travail et comprend par ailleurs le condenseur (207) de réfrigérant agencé pour liquéfier ledit réfrigérant.

31. Dispositif (200) selon l'une quelconque des revendications 24 à 30, caractérisé en ce que le dispositif de contrôle du débit du fluide de travail dans la boucle caloduc comprend par ailleurs au moins un moyen de commande autonome (706), agencé pour respectivement ouvrir et fermer les premier (703) et second (704) moyens de contrôle du débit du fluide de travail.

32. Dispositif (200) selon la revendication précédente, caractérisé en ce que l'au moins un moyen de commande autonome des premier (703) et second (704) moyens de contrôle du débit du fluide de travail comprend :

- une plaque absorbante (802) apte à absorber le rayonnement solaire et à émettre dans l'infrarouge, ladite plaque absorbante (802) étant agencée pour chauffer grâce au rayonnement solaire diurne et refroidir durant la nuit, - un bulbe thermostatique (801) en contact thermique avec la plaque absorbante (802), comprenant un fluide apte à se dilater sous l'effet d'une variation de température,

- un élément de liaison(804) coopérant d'une part avec le bulbe thermostatique (801) et d'autre part avec le premier (703) et/ou le second (704) moyen de contrôle du débit du fluide de travail, ledit élément de liaison(804) étant agencé pour ouvrir ou fermer ledit moyen de contrôle du débit du fluide de travail (703, 704).

33. Dispositif (200) selon l'une quelconque des revendications 5 à 32, caractérisé en ce qu'il consiste en une architecture modulaire composée :

- d'une pluralité de premiers ensembles (1001) comprenant chacun :

- le réacteur (202) constitué d'une pluralité d'éléments tubulaires (501) et comprenant l'échangeur thermique (201),

- le condenseur (207) apte à liquéfier le réfrigérant, - le réservoir (208) pour stocker le réfrigérant à température ambiante et dont le volume correspond au volume de la pluralité d'éléments tubulaire d'un premier ensemble (1001),

- des moyens de contrôle du débit du réfrigérant (204, 205),

- d'un second ensemble (1002) comprenant : - l'enceinte (215) agencée pour stocker un matériau à changement de phase (213) et comportant une isolation thermique,

- le second réservoir (209) pour stocker le réfrigérant liquide (217) à une température inférieure à la température ambiante et comportant une isolation thermique,

- l'évaporateur (212) pour évaporer le réfrigérant, situé dans l'enceinte (215) et coopérant avec le second réservoir (209),

- des premiers moyens de contrôle du débit du réfrigérant (1003, 1004) entre l'évaporateur (212) et le second réservoir (209), - des seconds moyens de contrôle du débit du réfrigérant pour assurer la connexion entre le second ensemble (1002) et la pluralité de premiers ensembles (1001).

34. Dispositif (200) selon la revendication précédente, caractérisé en ce que l'évaporateur (212) est de type noyé et comprend au moins un élément tubulaire agencé pour faire circuler le réfrigérant par thermosiphon avec le second réservoir (209).

35. Dispositif (200) selon l'une quelconque des revendications 33 ou 34, caractérisé en ce que le second ensemble (1002) comprend une vanne d'isolement étanche (1010), agencée pour remplir le dispositif (200) en fluide réfrigérant et/ou pour le purger.

36. Dispositif (200) selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que le réfrigérant est de l'ammoniac.

37. Utilisation du dispositif selon l'une quelconque des revendications pour produire du froid.

38. Utilisation du dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 36 pour produire de l'eau.

39. Utilisation du dispositif selon la revendication précédente, caractérisé en ce que la production d'eau est réalisée par condensation de la vapeur d'eau contenue dans l'air sur une paroi maintenue froide par le dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 36.

Description:
« Dispositif solaire de production autonome de froid par sorption solide-gaz »

Domaine technique

La présente invention concerne un dispositif solaire de production autonome de froid.

La présente invention se situe dans les domaines de la climatisation solaire autonome et la réfrigération solaire autonome.

Etat de la technique antérieure

L'exploitation de l'énergie solaire pour produire du froid est particulièrement adaptée pour la production de froid dans des sites isolés de régions climatiques chaudes et/ou n'ayant pas accès au réseau électrique et où l'approvisionnement en énergie est coûteux.

De nombreuses techniques sont connues et permettent une production de froid réalisée soit de manière concomitante à la disponibilité de l'énergie solaire diurne, soit de manière déphasée, durant la nuit.

Les solutions actuelles reposent essentiellement sur des technologies à compresseur, fortement consommatrices d'énergie électrique et utilisant des fluides frigorigènes ayant un fort potentiel d'effet de serre. Pour les sites isolés, ces solutions conduisent par exemple à produire l'électricité par des groupes électrogènes utilisant un combustible stocké dans des cuves, ou à stocker l'électricité produite le jour par des panneaux photovoltaïques dans un parc de batteries. Ces solutions nécessitent selon le cas une maintenance élevée, un réapprovisionnement fréquent en combustible (hebdomadaire à mensuel), un remplacement périodique du parc de batterie (2 à 5 ans), ainsi que des dispositifs électroniques de contrôle/commande avancés (régulateur de charge, onduleurs...).

Plus particulièrement, une première technique pour produire du froid durant le jour consiste à convertir le rayonnement solaire soit en électricité via des capteurs photovoltaïques, soit en travail via un cycle moteur thermodynamique comme par exemple un cycle de Rankine organique moteur, pour ensuite alimenter un cycle thermodynamique inverse de production de froid par détente (cycle Stirling) ou vaporisation d'un réfrigérant(cycle inverse de Rankine).

Une seconde technique consiste à utiliser directement le rayonnement solaire sous forme thermique pour alimenter un procédé à sorption de gaz de type absorption liquide/gaz, qui nécessite la circulation d'une solution binaire ou saline, telle que les solutions d'ammoniac/eau ou d'eau/bromure de lithium classiquement utilisées. De tels dispositifs sont par exemple décrits dans les documents US 4207744 et US 4184338.

Ces techniques sont cependant relativement complexes et coûteuses à mettre en œuvre et requièrent notamment des procédures avancées de contrôle et de commande dudit procédé de production du froid, notamment des pompes de circulation et des compresseurs pour faire circuler les fluides de travail, et/ou nécessitent des températures ambiantes peu élevées (inférieures à 35°C) pour produire efficacement du froid. Ces contraintes affectent ainsi la fiabilité et la robustesse de ces procédés.

Une autre technique repose sur des procédés de sorption d'un fluide réfrigérant gazeux par un solide actif. Il s'agit par exemple de procédés thermochimiques ou des procédés à adsorption. L'inconvénient de tels procédés repose sur la nature solide des matériaux sorbants utilisés : ils ont un fonctionnement discontinu et conduisent à une production intermittente de froid, telle que décrite par exemple dans les documents US 4586345, US 4993234 ou WO 86/00691.

La présente invention a pour objet de répondre au moins en grande partie aux problèmes précédents et de conduire en outre à d'autres avantages.

Un autre but de l'invention est de résoudre au moins un de ces problèmes par un nouveau dispositif de production de froid . Un autre but de la présente invention est de produire du froid de manière autonome.

Un autre but de la présente invention est de réduire les coûts pour produire du froid. Un autre but de la présente invention est de réduire la pollution associée à la production de froid.

Un autre but de la présente invention est de produire du froid de manière plus fiable et plus robuste.

Un autre but de la présente invention est de réduire les impératifs de maintenance associés à la production de froid.

Exposé de l'invention

On atteint au moins l'un des objectifs précités avec un dispositif de production autonome de froid à partir d'une source thermique solaire basse température comprise entre 50 °C et 130 °C, ledit froid produit étant produit avec une différence de température inférieure de 5 °C à 40 °C par rapport à la température ambiante de l'environnement extérieur et ledit dispositif mettant un œuvre un procédé de sorption thermochimique d'un réfrigérant par un réactif solide, ledit dispositif comprenant :

- un réacteur agencé pour contenir le réactif solide et comprenant au moins un échangeur thermique pour refroidir et/ou chauffer le réacteur,

- un condenseur apte à liquéfier le réfrigérant gazeux venant du réacteur,

- un premier réservoir pour stocker à température ambiante le réfrigérant liquide produit par le condenseur,

- une enceinte agencée pour stocker un matériau à changement de phase et comprenant par ailleurs un évaporateur en contact direct avec ledit matériau à changement de phase et apte à évaporer le réfrigérant liquide, - un second réservoir pour stocker le réfrigérant liquide à une température inférieure à la température ambiante, et collaborant d'une part avec le premier réservoir et d'autre part avec l'évaporateur et le réacteur, - au moins un moyen de conduction du réfrigérant agencé pour faire circuler ledit réfrigérant sous forme liquide ou gazeuse entre le réacteur, le premier réservoir, le second réservoir et l'évaporateur,

- au moins un moyen de contrôle du débit du réfrigérant opérant sur les moyens de conduction, ledit au moins un moyen de contrôle étant agencé pour réguler le débit du réfrigérant de manière autonome en fonction des pressions régnant dans le réacteur, les premier et second réservoirs, le condenseur et l'évaporateur.

Préférentiellement, le froid produit par le dispositif selon l'invention est à une température comprise entre -10 °C et 20 °C. Ainsi, le dispositif selon l'invention et ses variantes décrites ci-après, permet d'une part de réaliser de manière efficace le chauffage solaire du réacteur et le refroidissement du condenseur au cours de la journée, ainsi que le refroidissement du réacteur au cours de la nuit.

La gestion des phases diurne et nocturne étant réalisée de manière totalement autonome et sans contrôle actif est une solution prometteuse pour satisfaire les besoins en froid dans des sites isolés de régions climatiques chaudes n'ayant pas accès au réseau électrique. Et le dispositif selon l'invention permet ainsi de réduire les coûts de production car il n'y a pas d'apport extérieur en énergie coûteuse. Par ailleurs, comme il n'utilise pas de consommables, la maintenance du dispositif - qui se limite au nettoyage occasionnel des capteurs - est très réduite et peu coûteuse.

Le dispositif selon l'invention permet aussi de réduire la pollution associée à la production de froid car il peut mettre en œuvre un fluide réfrigérant qui n'impact ni l'ozone ni le réchauffement climatique. Par ailleurs le dispositif ne génère aucun gaz à effet de serre et n'épuise pas les ressources énergétiques fossiles puisque il utilise uniquement l'énergie solaire thermique, énergie renouvelable et disponible en abondance. Par ailleurs, le dispositif selon l'invention est complètement silencieux, ce qui représente un avantage notable dans les environnements urbains ou dans des paysages exceptionnels et/ou protégés.

Enfin, le dispositif selon l'invention ne comporte pas de pièces mécaniques en mouvement ce qui permet ainsi de réduire à la fois le niveau sonore de fonctionnement, mais aussi l'usure des composants et les risques de fuite du fluide par des garnitures d'étanchéité dynamique : le dispositif selon l'invention est plus fiable.

Il est aussi plus robuste du fait de son fonctionnement entièrement autonome et auto-adaptatif aux conditions extérieures d'ensoleillement et de température ; dépourvu de tout organe de contrôle/commande et/ou de régulation électronique, il fait montre d'une très grande longévité : les composites réactifs mis en œuvre dans les réacteurs du dispositif selon l'invention ont été testés sur plus de 30 000 cycles (correspondant à environ 80 ans de fonctionnement quotidien) sans qu'aucune perte de performance n'ait été observée.

A titre d'exemples non limitatifs, le réfrigérant peut être pris parmi l'eau, l'ammoniac, la éthylamine, la méthylamine ou le méthanol ; et le solide réactif peut être choisi par exemple parmi les chlorures de calcium (CaC ), de baryum (BaC ) ou de strontium (SrC ). D'une manière plus générale, le dispositif selon l'invention met en œuvre préférentiellement un réfrigérant différent des hydrochlorofluorocarbures et chlorofluorocarbures qui appauvrissent la couche d'ozone et participent au réchauffement climatique. Les matériaux à changement de phase utilisés dans la présente invention pour stocker de manière efficace le froid produit en se solidifiant sont préférentiellement des composés organiques ou inorganiques. A titre d'exemples non limitatifs, il peut s'agir par exemple de l'eau, d'une solution aqueuse ou d'une paraffine. Les moyens de contrôle du débit du réfrigérant permettent avantageusement de réguler ledit débit de manière passive, uniquement en fonction des différences de pression régnant entre le réacteur, le condenseur, l'évaporateur et les premier et second réservoirs au cours des phases de régénération diurne et de production nocturne de froid .

Avantageusement, l'enceinte et/ou le second réservoir peuvent être isolés thermiquement afin de réduire les besoins énergétiques nécessaire au maintien de la température à l'intérieur et de maintenir une température du réfrigérant liquide inférieure à la température ambiante durant le jour, évitant ainsi que la température du réfrigérant contenu dans l'évaporateur n'augmente au cours de la journée

De manière préférentielle, l'évaporateur peut être alimenté en réfrigérant liquide depuis le second réservoir par différence de densité dudit réfrigérant entre l'entrée et la sortie dudit évaporateur. Ce fonctionnement par thermosiphon permet de générer un flux du réfrigérant entre le second réservoir et l'évaporateur sans pompe et sans apports d'énergie extérieur, favorisant ainsi l'autonomie du dispositif selon l'invention. De manière préférentielle, le réacteur peut comprendre par ailleurs un caisson isotherme agencé pour contenir l'échangeur thermique et/ou le réacteur et apte à réduire les pertes thermiques dudit réacteur, notamment par conduction. L'isolation peut être obtenue par tout moyen isolant connu résistant aux variations de température subies par le réacteur au cours de la nuit et de la journée, comme par exemple de la laine de verre ou de la laine de roche.

De manière avantageuse, le réacteur peut être constitué d'une pluralité d'éléments tubulaires comprenant le réactif solide et reliés entre eux par lesdits moyens de conduction du réfrigérant afin d'exploiter le rayonnement solaire de manière maximale et d'optimiser le chauffage du réacteur. En effet, il est avantageux de maximiser d'une part la surface d'absorption solaire et d'autre part l'orientation dudit réacteur par rapport au soleil . Ainsi, la configuration en éléments tubulaires permet de maximiser à la fois la surface active du réacteur et l'incidence directe du soleil sur ledit réacteur.

Préférentiellement, la pluralité d'éléments tubulaires peut être revêtue d'un revêtement absorbant solaire pour améliorer le rendement thermique de la pluralité d'éléments tubulaires, ledit revêtement étant en contact intime avec la paroi de la pluralité d'éléments tubulaires.

A titre d'exemples non limitatifs, il peut s'agir d'une simple peinture solaire ou d'un film métallique (cuivre, aluminium...) ayant une bonne conductivité thermique et placé en contact thermique avec la paroi des éléments tubulaires et sur lequel il peut être déposé une couche mince sélective.

Avantageusement, le revêtement absorbant solaire peut présenter une faible émissivité infrarouge. Selon un mode de réalisation particulier, le réacteur peut comprendre par ailleurs au moins un élément couvrant et transparent au rayonnement solaire, agencé pour réduire les pertes thermiques et maximiser le rendement de captation solaire, ledit au moins un élément couvrant s'étendant au-delà de la face du réacteur exposée au soleil . Optionnellement, l'au moins un élément couvrant peut par ailleurs être opaque au rayonnement infrarouge afin de favoriser l'effet de serre.

Préférentiellement, au moins une des faces non exposées au soleil du réacteur peut être isolée thermiquement pour réduire les pertes thermiques. L'isolation peut être obtenue par tout moyen isolant connu, comme par exemple de la laine de verre ou de la laine de roche.

Selon un mode de réalisation particulier, le réacteur peut comprendre en outre des moyens de motorisation afin d'orienter la pluralité d'éléments tubulaires du réacteur selon un plan sensiblement perpendiculaire à la direction du soleil et de présenter ainsi une surface d'absorption solaire maximale, afin d'optimiser l'orientation du réacteur et de maximiser le rendement de captation solaire et les échanges thermiques associés.

Selon une première version du dispositif selon l'invention, le refroidissement nocturne du réacteur est assuré par circulation naturelle de l'air dans le réacteur, permettant ainsi de réaliser un refroidissement de manière totalement passive. De manière avantageuse à cette première version, le réacteur peut comprendre par ailleurs au moins un volet d'aération de la pluralité d'éléments tubulaires, ledit au moins un volet étant situé en partie haute et/ou en partie basse dudit réacteur. Et préférentiellement, l'au moins un volet d'aération peut être agencé pour assurer l'étanchéité du réacteur lorsqu'il est en position fermée afin de favoriser les échanges thermiques à l'intérieur dudit réacteur.

Avantageusement, l'au moins un volet d'aération peut comprendre par ailleurs un moyen d'entraînement pour assurer son ouverture et/ou sa fermeture.

Selon une première variante le moyen d'entraînement peut consister en un moteur électrique de faible puissance.

Avantageusement, le moteur électrique peut être alimenté par un dispositif de production et/ou de stockage d'énergie électrique, éventuellement alimenté par des panneaux photovoltaïques.

Selon une deuxième variante, le moyen d'entraînement peut consister en un dispositif de pignons et crémaillère actionné par un vérin rotatif à air comprimé relié à une réserve d'air comprimée.

Préférentiellement, la réserve d'air comprimé peut être rechargée par un compresseur d'air alimenté par des panneaux photovoltaïques.

Selon une troisième variante, le moyen d'entraînement peut consister en un dispositif de pignons et crémaillère actionné par un vérin linéaire hydraulique simple effet commandé par un bulbe thermostatique en contact thermique avec une plaque absorbante exposée au soleil. Cette dernière variante est entièrement passive, énergétiquement autonome et autocontrôlée.

De manière préférentielle, la pluralité d'éléments tubulaires peut comprendre par ailleurs une pluralité d'ailettes circulaires dont la base est en contact thermique intime avec la paroi des éléments tubulaires afin de favoriser les échanges thermiques. Et avantageusement, la pluralité d'ailettes peut être recouverte d'un revêtement absorbant solaire pour favoriser les échanges thermiques.

De manière avantageuse, la pluralité d'éléments tubulaires peuvent être disposés horizontalement afin d'améliorer l'écoulement de l'air autour desdits éléments tubulaires.

Préférentiellement, le condenseur peut être de type échangeur à tubes à ailettes et refroidit, de jour, par convection naturelle de l'air autour desdits tubes à ailettes.

Selon une deuxième version du dispositif selon l'invention, le refroidissement nocturne du réacteur peut être assuré par une boucle caloduc fonctionnant en thermosiphon et comprenant :

- un fluide de travail apte à réaliser un travail thermodynamique,

- un évaporateur, dit de boucle caloduc, coopérant avec la pluralité d'éléments tubulaires du réacteur et agencé pour évaporer le fluide de travail et absorber la chaleur dégagée par le réacteur,

- un condenseur, dit de boucle caloduc, coopérant avec l'évaporateur et le réacteur, ledit condenseur étant agencé pour liquéfier le fluide de travail et réaliser un transfert thermique avec l'air extérieur,

- un réservoir de fluide de travail agencé pour stocker ledit fluide de travail liquide et permettre le remplissage optimal de l'au moins un élément tubulaire du réacteur en fluide de travail,

- un dispositif passif et autonome de contrôle du débit du fluide de travail dans la boucle caloduc comprenant :

- un premier moyen de contrôle du débit du fluide de travail, situé entre le réservoir de fluide de travail et la partie basse de l'au moins un moyen de conduction du fluide de travail, ledit premier moyen de contrôle étant agencé pour contrôler l'alimentation en fluide de travail liquide de l'au moins un moyen de conduction du fluide de travail,

- un second moyen de contrôle du débit du fluide de travail, situé entre la sortie de l'évaporateur de boucle caloduc et le condenseur de boucle caloduc, agencé pour contrôler le passage du fluide de travail gazeux dans l'au moins un moyen de conduction du fluide de travail.

Cette deuxième version du refroidissement du dispositif selon l'invention permet ainsi de réaliser de manière efficace à la fois le chauffage du réacteur durant le jour et le refroidissement d'une part du réacteur durant la nuit et d'autre part du condenseur de réfrigérant gazeux noyé dans le réservoir de fluide de travail de la boucle caloduc.

De manière préférentielle, le fluide de travail est choisi parmi ceux qui présentent une température d'ébullition à la pression atmosphérique comprise entre 0 et 40°C et qui présentent, dans la gamme de température de 20 à 100°C, une pression comprise entre 1 et 10 bars. A titre d'exemple non limitatif, il peut s'agir des hydrocarbures paraffiniques de type C4, C5 ou C6 (tel que le butane, le methylpropane, le pentane, le methylbutane, le dimethylpropane, l'hexane, le methylpentane, le dimethylbutane,...), des fluides de travail de type HFC utilisés classiquement dans les cycles de Rankine organique (R236fa, R236ea, R245fa, R245ca, FC3110, RC318,...), des fluides inorganiques (ammoniac, eau), ou des alcools (méthanol, éthanol,..). Avantageusement, le dispositif selon ce deuxième mode de réalisation peut comprendre par ailleurs une vanne de mise en opération de la boucle caloduc, agencée pour remplir ladite boucle caloduc en fluide de travail et/ou la purger.

De manière préférentielle, l'évaporateur de boucle caloduc peut comprendre au moins un moyen de conduction du fluide de travail disposé à l'intérieur de la pluralité d'éléments tubulaires du réacteur et en contact thermique intime avec le réactif solide, lesdits au moins un moyen de conduction du fluide de travail associés à chaque élément tubulaire étant reliés entre eux par des collecteurs en parties haute et basse. Avantageusement la pluralité d'éléments tubulaire du réacteur peut être inclinée verticalement afin de faciliter le déplacement du fluide de travail par simple gravité. Avantageusement, le condenseur de boucle caloduc, peut être composé d'au moins un tube à ailettes et reliés entre eux par des moyens de conduction du fluide de travail.

De manière préférentielle, les au moins un tubes à ailettes du condenseur peuvent être disposés de manière sensiblement horizontale à l'arrière du réacteur, avec une légère inclinaison pour permettre l'écoulement par gravité du fluide de travail liquéfié vers le réservoir de fluide de travail.

Préférentiellement, le réservoir de fluide de travail peut être agencé pour maintenir un niveau minimal de fluide de travail dans les moyens de conduction dudit fluide de travail compris entre le tiers et les trois-quarts de la hauteur de d'un élément tubulaire du réacteur.

Et le réservoir de fluide de travail peut être agencé pour évaporer le réfrigérant et comprend par ailleurs le condenseur de réfrigérant agencé pour liquéfier ledit réfrigérant.

Avantageusement, le dispositif de contrôle du débit du fluide de travail dans la boucle caloduc peut comprendre par ailleurs au moins un moyen de commande autonome, agencé pour respectivement ouvrir et fermer les premier et second moyens de contrôle du débit du fluide de travail, par exemple en début de nuit et début de journée.

Et préférentiellement, l'au moins un moyen de commande autonome des premier et second moyens de contrôle du débit du fluide de travail peut comprendre :

- une plaque absorbante apte à absorber le rayonnement solaire et à émettre dans l'infrarouge, ladite plaque absorbante étant agencée pour chauffer grâce au rayonnement solaire diurne et refroidir durant la nuit,

- un bulbe thermostatique en contact thermique avec la plaque absorbante, comprenant un fluide apte à se dilater sous l'effet d'une variation de température, - un élément de liaison coopérant d'une part avec le bulbe thermostatique et d'autre part avec le premier et/ou le second moyen de contrôle du débit du fluide de travail, ledit élément de liaison étant agencé pour ouvrir ou fermer ledit moyen de contrôle du débit du fluide de travail.

Selon un autre mode de réalisation de l'invention compatible avec chacune des variantes précédentes, le dispositif selon l'invention peut consister en une architecture modulaire comprenant :

- d'une pluralité de premiers ensembles comprenant chacun :

- le réacteur constitué d'une pluralité d'éléments tubulaires et comprenant l'échangeur thermique,

- le condenseur apte à liquéfier le réfrigérant,

- le réservoir pour stocker le réfrigérant à température ambiante et dont le volume correspond au volume de la pluralité d'éléments tubulaire dudit premier ensemble,

- des moyens de contrôle du débit du réfrigérant,

- d'un second ensemble comprenant :

- l'enceinte agencée pour stocker un matériau à changement de phase et comportant une isolation thermique, - le second réservoir pour stocker le réfrigérant liquide à une température inférieure à la température ambiante et comportant une isolation thermique,

- l'évaporateur pour évaporer le réfrigérant, situé dans l'enceinte et coopérant avec le second réservoir, - des premiers moyens de contrôle du débit du réfrigérant entre l'évaporateur et le second réservoir,

- des seconds moyens de contrôle du débit du réfrigérant pour assurer la connexion entre le second ensemble et la pluralité de premiers ensembles. Cette disposition modulaire permet ainsi de faciliter la mise en œuvre et l'installation du dispositif.

Avantageusement, l'évaporateur peut être de type noyé et comprendre au moins un élément tubulaire agencé pour faire circuler le réfrigérant par thermosiphon avec le second réservoir.

De manière préférentielle, le second ensemble peut comprendre une vanne d'isolement étanche, agencée pour remplir le dispositif en fluide réfrigérant et/ou pour le purger.

Et préférentiellement, le réfrigérant peut être de l'ammoniac. Selon un autre aspect de l'invention, il est proposé d'utiliser le dispositif selon l'invention pour produire de la glace.

Alternativement, le dispositif selon l'invention peut aussi être utilisé pour produire de l'eau.

Et avantageusement, la production d'eau peut être réalisée par condensation de la vapeur d'eau contenue dans l'air sur une paroi maintenue froide par le dispositif.

Description des figures et des modes de réalisation

D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront encore au travers de la description qui suit d'une part, et de plusieurs exemples de réalisation donnés à titre indicatif et non limitatif en référence aux dessins schématiques annexés d'autre part, sur lesquels :

- la figure 1 illustre un diagramme de Clausius Clapeyron des états thermodynamiques des composants du dispositif selon l'invention au cours des deux phases principales,

- la figure 2illustreun schéma de principe du dispositif thermochimique de production de froid selon l'invention, - la figure 3 illustre la phase diurne du fonctionnement du dispositif selon l'invention, consistant en une phase de régénération solaire et de production d'énergie,

- la figure 4 illustre la phase nocturne du fonctionnement du dispositif selon l'invention, consistant en une phase de production de froid,

- les figures 5a et 5b illustrent respectivement un schéma de profil et de face d'un réacteur comprenant l'échangeur thermique du dispositif selon l'invention et selon un premier mode de réalisation dans lequel le refroidissement nocturne est assuré par convection naturelle, - la figure 6 illustre un mode particulier de commande autonome d'un volet d'aération pour le chauffage diurne et le refroidissement nocturne du réacteur selon l'invention,

- la figure 7 illustre un schéma d'un réacteur comprenant l'échangeur thermique du dispositif selon l'invention et selon un second mode de réalisation dans lequel le refroidissement nocturne est assuré par une boucle caloduc,

- les figures 8a et 8b illustrent respectivement l'état diurne et l'état nocturne d'un moyen de commande autonome des premier et second moyens de contrôle du débit du fluide de travail dans la boucle caloduc,

- les figures 9a, 9b et 9c illustrent respectivement un schéma en vue de face, de profil et de détail d'un mode de réalisation particulier de réacteur comprenant l'échangeur thermique selon l'invention et refroidit par une boucle caloduc,

- la figure 10 illustre un mode particulier de réalisation de l'invention, dans lequel le dispositif de production autonome de froid est conçu de manière modulaire,

- la figure 11 illustre un schéma du module de production de froid du dispositif selon l'invention, - les figures 12a, 12b et 12c illustrent respectivement une vue de face, une vue de coupe longitudinale et une vue de coupe transversale d'un évaporateur du dispositif modulaire selon l'invention. Les modes de réal isation q ui seront décrits dans la suite ne sont nullement limitatifs ; on pourra notamment imaginer des variantes de l'invention ne comprenant q u'une sélection de caractéristiq ues décrites par la suite isolées des autres caractéristiq ues décrites, si cette sélection de caractéristiq ues est suffisante pou r conférer un avantage tech nique ou pour d ifférencier l'invention par rapport à l'état de la techniq ue antérieur. Cette sélection comprend au moins une caractéristiq ue de préférence fonctionnelle sans détails structurels, ou avec seulement une partie des détails structurels si cette partie uniquement est suffisante pour conférer un avantage techn iq ue ou pour différencier l'invention par rapport à l 'état de la technique antérieur.

En particul ier toutes les variantes et tous les modes de réalisation décrits sont combinables entre eux si rien ne s'oppose à cette combinaison sur le plan techniq ue. Sur les figures, les éléments communs à pl usieurs figures conservent la même référence.

Le procédé de production de froid

Le procédé solaire de prod uction intermittente de froid, décrit ci-après et objet de la présente invention, est un procédé thermiq ue de sorption thermochimiq ue dont le principe repose sur le couplage d 'un processus de changement d'état liq uide/gaz d 'un réfrigérant G et d 'u ne réaction chimiq ue renversable entre un sol ide réactif et ce réfrigérant :

Si + G(Gaz)→ Si + QR et G(Liq) + Ql_→ G(Gaz)

Dans le cas de la réaction de synthèse du sol ide S 2 de gauche à d roite, le gaz réfrigérant G réagit avec le sel réactif Si pauvre en réfrigérant pour former le sel S 2 riche en réfrigérant. Cette réaction est exothermiq ue et libère de la chaleur de réaction QR. Le gaz G absorbé par Si est par ail leu rs produit par évaporation d u liquide réfrigérant G en absorbant la chaleur latente QL.

Dans le sens inverse de d roite à gauche, la réaction endothermiq ue de décomposition de solide S 2 nécessite l 'apport de chaleur QR pour q ue le réactif Si libère à nouveau le gaz réfrigérant G. Il est alors condensé en libérant de la chaleur latente Qi_.

Ces processus sont mis en œuvre dans deux réservoirs connectés et échangeant le gaz réfrigérant G, constituant ainsi un dipôle thermochimique et dans lequel le premier réservoir, constitué alternativement de l'évaporateur ou du condenseur est le siège du changement d'état du réfrigérant G. Le second réservoir est constitué du réacteur et contient le sel réactif solide réagissant de manière renversable avec le réfrigérant G.

Les processus physico-chimiques mis en œuvre dans un tel procédé thermochimique sont monovariant et, en référence à la FIGURE 1, les équilibres thermodynamiques mis en œuvre au cours des deux phases principales du procédé selon l'invention peuvent être représentés par des droites dans un diagramme de Clausius Clapeyron :

Ln(P)=f(-l/T) Chacune des droites représentées sur la FIGURE ldécrit l'évolution de la température T et de la pression P à l'équilibre thermodynamique de chaque élément constituant le dispositif selon l'invention (réacteur, condenseur, réservoirs, évaporateur) et qui sera décrit dans les paragraphes suivants. L'étape de régénération du dipôle thermochimique a lieu avec une pression haute Ph imposée soit par les conditions de chauffage réacteur en décomposition soit par les conditions de condensation du réfrigérant. En revanche, l'étape de production de froid a lieu à une basse pression Pb imposée par les conditions de refroidissement du réacteur en synthèse et la température de froid Tf produit à l'évaporateur.

Description du dispositif selon l'invention

Ainsi, pour mettre en œuvre ce procédé thermochimique avec une source thermique solaire, le dispositif le plus simple selon l'invention comprend les éléments suivants cités en référence à la FIGURE 2 : - un réacteur 202 où est confiné le réactif solide, muni d'au moins un échangeur thermique 201 pour le chauffage et le refroidissement du réacteur 202, et comportant un moyen de conduction 203 du réfrigérant avec le condenseur 207 ou l'évaporateur 212 ;

- un condenseur 207 muni d'un premier réservoir 208 stockant le réfrigérant liquide 217 condensé à la température ambiante ;

- un évaporateur 212 alimenté par exemple par thermosiphon, c'est-à- dire par différence de densité du réfrigérant entre l'entrée liquide 218 et la sortie diphasique 219dudit évaporateur 212, grâce à un second réservoir 209 pouvant être isolé thermiquement du milieu ambiant extérieur et contenant le réfrigérant liquide à la température du froid produit. L'évaporateur 212 est placé dans une enceinte 215 également isolé thermiquement ;

- des moyens de contrôle du débit du réfrigérant 204, 205 et 206, comme par exemple des clapets de retenue, permettent de gérer de manière autonome les flux du réfrigérant. Les moyens de contrôle 204, 205 d'une part et 206 d'autre part permettent respectivement de réguler le débit du réfrigérant sous forme gazeuse d'une part et liquide d'autre part. En effet, dans le cas d'une différence de pression entre l'amont et l'aval desdits moyens de contrôle 204 à 206, les clapets sont alors passants. A titre d'exemple, pour les clapets dits gazeux 204 et 205, une différence de pression inférieure à 100 mbar peut être est préférable pour assurer, le jour, une légère surpression dans le réacteur 202 par rapport au condenseur 207, et, la nuit, une légère dépression dans le réacteur 202 par rapport à l'évaporateur 212. En revanche, pour le clapet 206 installé sur la liaison liquide entre les premier 208 et second 209 réservoirs, une différence de pression correspondante à la différence entre la pression de condensation et la pression d'évaporation du réfrigérant peut être choisie préférentiellement. A titre d'exemple, cette dépression peut être de l'ordre de 5 à 10 bars. Fonctionnement du dispositif

Le dispositif de production de froid solaire 200 selon l'invention, implique ainsi la transformation d'un solide réactif consommable disposé dans le réacteur 202 et fonctionne selon un mode intrinsèquement discontinu. Il comporte deux phases principales qui sont décrites ci-dessous en référence aux FIGURES 3 et 4:

- une phase diurne de régénération (FIGURE 3) au cours de laquelle le réacteur 202 est en liaison avec le condenseur 207. Cette phase consiste à chauffer le réacteur 202 jusqu'à une température Th dite haute, grâce à l'énergie thermique solaire incidente, permettant ainsi de décomposer le sel chargé S2 durant la journée. Le gaz réfrigérant G libéré par cette réaction, se condense d'abord dans le condenseur 207 à la température ambiante To puis est accumulé dans le premier réservoir 208 sous forme liquide, préférentiellement condensé ;

- une phase nocturne de production de froid (FIGURE 4) au cours de laquelle le réacteur 202 est en liaison avec l'évaporateur 212. Cette phase consiste à refroidir le réacteur 202 jusqu'à la température ambiante To. L'évaporateur 212 est le siège de réaction chimique produisant du froid en pompant d'une part la chaleur au milieu refroidir et dégageant d'autre pat le gaz réfrigérant G. Le sel SI contenu dans le réacteur 202 réabsorbe alors le gaz G provenant de l'évaporateur 212 en dégageant de la chaleur de réaction à l'environnement à la température ambiante To. Le froid produit permet alors la solidification d'un matériau à changement de phase

213. A titre d'exemples non limitatifs, il peut s'agir par exemple de production de glace ou de solidification d'une paraffine. Le matériau à changement de phase 213 permet ainsi de stocker le froid produit la nuit pour le restituer à la demande tout au long de la journée. Le fonctionnement dudit dispositif de production autonome de froid solaire 200 va maintenant être décrit en détail sur un cycle journalier.

En début de journée, le réacteur 202 est à une température proche de la température ambiante extérieure To et se trouve à une pression dite basse Pb (point S sur la FIGURE 1). Il est alors connecté à l'évaporateur 212 (point E sur la FIGURE 1) produisant du froid à une température dite du froid Tf ainsi que des vapeurs qui sont absorbées par le réacteur 202. La pression dans le réacteur 202 étant alors légèrement plus faible que celle de du réservoir 209 et de l'évaporateur 212 : la différence de pression est alors légèrement supérieure à la pression du clapet 205. Le jour se levant, le réacteur 202 est progressivement exposé au soleil et voit sa température augmenter : il commence alors à désorber le gaz réfrigérant G par décomposition du réactif. La pression dans le réacteur 202 s'élève alors et la différence de pression entre l'évaporateur 212 et le réacteur 202 se réduit. Lorsque la différence de pression devient inférieure à la pression d'ouverture du clapet de retenue 205, celui-ci se ferme et n'autorise alors plus le transfert de ces vapeurs vers le réacteur 202. La fermeture du clapet de retenue 205 permet d'augmenter plus rapidement la pression du réacteur 202 (évolution du point S vers le point D du réacteur le long de la droite d'équilibre de la FIGURE 1). L'intérêt conféré par le clapet de retenue 205 est de permettre ainsi de maintenir la température froide de l'enceinte à réfrigérer en empêchant que les vapeurs désorbées par le réacteur 202 sous l'action de l'exposition du réacteur 202 au soleil, puissent se condenser dans l'évaporateur 212 et faire remonter sa température.

Lorsque la pression du réacteur 202 devient légèrement supérieure à celle régnant dans le premier réservoir 208 de liquide condensé à la température ambiante To, le clapet 204 s'ouvre afin de refroidir et de condenser le gaz désorbé sortant du réacteur 202 à la température Th dans le condenseur 207. Le gaz condensé est alors stocké tout au long de la journée à la température ambiante diurne To dans le premier réservoir 208 (correspondant au point C sur la FIGURE 1).

Lorsque, à la tombée du jour, le rayonnement solaire n'est plus suffisant, la température régnant à l'intérieur du réacteur 202 commence à diminuer, induisant alors une diminution de la pression interne du réacteur 202. Le différentiel de pression entre le réacteur 202 et le condenseur 207 diminue et, au-delà d'un certain seuil, devient alors inférieure à la pression d'ouverture du clapet 204. Ce dernier se ferme alors et isole alors le réacteur 202, l'empêchant ainsi de réabsorber des vapeurs contenu dans le premier réservoir 208 à la température ambiante To. Le réacteur 202 est refroidi jusqu'à la température ambiante To, entraînant aussi une baisse de sa pression interne suivant son équilibre thermodynamique (correspondant à une migration du point D au point S sur la FIGURE 1). En fonction des équilibres et des seuils choisis, des températures de froid Tf produit choisis et de la température ambiante extérieure To, deux modes de réalisation différents pour le refroidissement du réacteur 202 sont proposées et décrits dans les paragraphes suivants. Le réacteur 202 se refroidissant, sa pression devient alors également inférieure à la pression régnant dans le second réservoir 209. Avantageusement, celui-ci peut être isolé thermiquement de l'extérieur afin de maintenir le réfrigérant liquide 218 contenu dans le réservoir 209 à une température inférieure à la température ambiante durant le jour, évitant ainsi que la température du réfrigérant contenu dans l'évaporateur 212 n'augmente au cours de la journée. De ce fait, la pression régnant dans le second réservoir 209 isolé thermiquement est plus faible que la pression régnant dans le premier réservoir non isolé 208. La diminution de pression permet alors au clapet 205, lorsqu'une certaine différence de pression correspondant au seuil d'ouverture du clapet est atteinte, de s'ouvrir, autorisant ainsi le réacteur 202 à aspirer et absorber chimiquement le gaz venant du second réservoir 209.

La pression diminue alors dans le second réservoir 209 et, lorsque la différence de pression avec le premier réservoir de liquide condensé 208 est suffisante, par exemple de l'ordre de quelques bars (typiquement de 1 à 10 bars), le clapet 206 s'ouvre et alimente le second réservoir 209 en liquide à la température nocturne To, jusqu'à ce que tout le réfrigérant liquide condensé contenu dans le premier réservoir 208 ait été transvasé dans le second réservoir 209 via le clapet 206. Le réacteur 202 continuant d'absorber les vapeurs produites par évaporation du liquide contenu dans le second réservoir 209, le liquide transvasé se refroidi alors jusqu'à ce que sa température soit inférieure au réfrigérant contenu dans l'évaporateur 212 maintenu en température supérieure par le PCM 213.

Dès lors, une circulation du réfrigérant est déclenchée naturellement, par thermosiphon, en exploitant la différence de densité du liquide réfrigérant, entre l'évaporateur 212 et le second réservoir 209. L'évaporateur 212 est alors alimenté par le bas 218 en réfrigérant liquide plus dense qu'en sa sortie diphasique 219. En effet, le réfrigérant sortant de l'évaporateur 212 par la sortie diphasique 219 est composé à la fois d'une phase liquide et d'une phase gazeuse, ce qui rend sa densité inférieure à celle du réfrigérant exclusivement liquide entrant dans l'évaporateur 212. Les vapeurs produites à l'évaporateur 212 sont alors aspirées dans le second réservoir 209 et absorbées par le réacteur 202 via le clapet 205. Le froid est ainsi produit à l'évaporateur 212 tout au long de la nuit jusqu'au lever du soleil quand le réacteur commence à être chauffé ; le froid produit durant la nuit est stocké dans le matériau à changement de phase 213 pour être délivré selon les besoins frigorifiques durant le jour. Chauffage solaire du réacteur

Pour réaliser un chauffage efficace, l'échangeur thermique 201 du réacteur 202 doit présenter une surface d'absorption solaire la plus importante possible. Selon un mode de réalisation particulier, l'orientation optimale est obtenue en alignant l'échangeur thermique 201 vers la direction normale au soleil, c'est-à-dire par exemple incliné par rapport au sol d'un angle correspondant de préférence à une latitude proche de la latitude du lieu pour une production optimale de froid tout au long de l'année.

Un tel échangeur thermique 201, agencé pour exploiter le rayonnement solaire va maintenant être décrit, en référence notamment aux FIGURES 5a et 5b.

Pour exploiter le rayonnement solaire de manière maximale, et selon un mode de réalisation particulier, l'échangeur thermique 201 est couplé au réacteur 202 et est constitué d'un ensemble d'éléments tubulaires 501 comprenant le matériau réactif solide 502. Les éléments tubulaires 501 sont répartis - de préférence de manière uniforme - dans un caisson isotherme 503, et sont connectés les uns aux autres par des moyens de conduction 504 - par exemple des collecteurs, et mis en liaison avec le condenseur 207 et/ou l'évaporateur 212. Selon un mode particulier de réalisation, les éléments tubulaires 501 sont recouverts d'un revêtement absorbant solaire 505, si possible sélectif, en contact intime avec la paroi des éléments tubulaires501. Le revêtement absorbant solaire 505 présente une forte absorptivité solaire et, avantageusement, une faible émissivité infrarouge.

Une couverture transparente au rayonnement solaire 506recouvrant la face avant de l'échangeur thermique 201 exposée au soleil permet de réduire les pertes thermiques par convection. Préférentiellement il peut également réduire les pertes par rayonnement et favoriser l'effet de serre, en bloquant le rayonnement infrarouge émis par les réacteurs portés à haute température. In fine, le rendement de captation solaire est maximisé.

Avantageusement, une isolation thermique 507- en utilisant par exemple de la laine de roche ou de verre - peut être mise en œuvre sur la face arrière de l'échangeur thermique 201, afin de réduire les pertes thermiques par conduction et/ou convection vers le milieu ambiant extérieur.

Refroidissement nocturne du réacteur

Le refroidissement nocturne du réacteur 202 peut être réalisé selon deux modes de réalisation décrits ci-après et dont le choix dépend du réactif solide 502 utilisé dans le réacteur 202, de la température du froid Tf à produire et de la température ambiante nocturne To :

- le premier mode de réalisation pour le refroidissement du réacteur consiste en une circulation naturelle d'air dans ledit réacteur 202, par refroidissement externe des éléments tubulaires 501. Ce premier mode de réalisation peut être mis en œuvre lorsque le réactif solide 502 permet d'obtenir un écart de température opératoire suffisamment élevé (typiquement supérieure à 20°C) entre la température nocturne de l'air extérieur To et la température d'équilibre de la réaction à la pression imposée par l'évaporation du réfrigérant à Tf dans l'évaporateur;

- le second mode de réalisation pour le refroidissement du réacteur 202 consiste en une boucle caloduc fonctionnant en thermosiphon ; il est choisi lorsque le refroidissement par circulation naturelle d'air ne peut pas être mis en œuvre. Chacun de ces deux modes de réalisation, ainsi que toutes les variantes qui les composent, sont compatibles avec l'un quelconque des modes de réalisation de l'invention déjà présenté ou présentés dans les paragraphes qui suivent. Premier mode de réalisation : refroidissement du réacteur par convection naturelle

Les FIGURES 5a et 5b illustrent respectivement un schéma de profil et de face d'un réacteur 202 comprenant l'échangeur thermique 201 du dispositif 200 selon l'invention et selon ce premier mode de réalisation d'un refroidissement nocturne dudit réacteur 202 assuré par convection naturelle de l'air.

Ce refroidissement utilise ainsi la circulation d'air engendrée par effet cheminée dans le réacteur 202 grâce à l'ouverture des volets d'aération situés en partie haute 509 et basse 508 du réacteur 202. Avantageusement, pour améliorer les échanges thermiques et l'évacuation de la chaleur, les éléments tubulaires 501 sont munis d'ailettes 510, par exemple circulaires, dont la base est en contact thermique intime avec la paroi des éléments tubulaires 501 du réacteur 202.

Avantageusement, leur disposition peut être horizontale afin d'améliorer le coefficient de convection thermique en favorisant un écoulement de l'air de manière sensiblement perpendiculaire à la direction des éléments tubulaires 501 dans le réacteur 202.

Enfin, pour absorber plus efficacement le rayonnement solaire, les ailettes 510 peuvent être recouvertes d'un revêtement absorbant solaire de manière comparable à celui pouvant recouvrir les éléments tubulaires 501.

Dans ce premier mode de réalisation pour le refroidissement du réacteur 202, le condenseur du gaz réactif 207, peut-être de type échangeur à tubes à ailettes et placé à l'arrière dudit réacteur 202. Il est alors refroidit le jour par convection naturelle de l'air sur les éléments tubulaires à ailettes. Chaque volet d'aération 508, 509 comprend une plaque 511 agencée pour assurer une étanchéité à l'air sur le cadre du réacteur 202 le jour, et un axe de rotation actionné notamment au lever du jour pour fermer ledit volet 508, 509 et à la tombée de la nuit pour ouvrir ledit volet 508, 509. Selon une variante avantageuse, le volet d'aération 508, 509 peut comprendre par ailleurs un moyen d'entraînement 600 agencé pour le mettre en rotation par le biais de divers dispositifs, commandés par exemple en fonction de la détection du lever ou le déclin du jour, une élévation de température (dispositif thermostatique) ou un seuil d'irradiation solaire.

Différentes variantes de ces moyens d'entraînement 600 sont proposées et décrits dans les paragraphes suivants. Elles sont toutes compatibles avec l'un quelconque des modes de réalisation de l'invention déjà présentés ou suivants. Première variante d'entraînement du volet d'aération

L'entraînement du volet d'aération 508, 509 peut être réalisé à l'aide d'un moteur électrique de faible puissance qui est, selon une variante avantageuse, alimenté par une batterie électrique rechargée par un capteur photovoltaïque. Typiquement, les besoins en puissance sont suffisamment faibles et ponctuels pour que la surface dudit capteur photovoltaïque soit inférieure au mètre-carré.

Deuxième variante d'entraînement du volet d'aération

L'entraînement du volet d'aération 508, 509 peut aussi être réalisé à l'aide d'un dispositif de pignon/crémaillère pouvant être par exemple actionné par un vérin rotatif 1 A tour double-effet à air comprimé. Le vérin rotatif est alors relié à une réserve d'air comprimé (typiquement de 6 bar) via un distributeur pneumatique monostable 5/3 ou 4/3 qui est actionné sur une courte durée (commande impulsionnelle d'une dizaine de secondes) en fonction de l'irradiation solaire. La fermeture du volet d'aération est commandée lorsque l'irradiation est supérieure à un premier seuil (obtenu à proximité de l'instant du lever du soleil) et l'ouverture du volet est commandée lorsque que l'irradiation est inférieure à un second seuil (obtenu à proximité de l'instant du coucher du soleil). Avantageusement, le premier seuil de fermeture peut être supérieur au second seuil d'ouverture desdits volets. La réserve d'air comprimé peut quant à elle être rechargée périodiquement par un compresseur d'air alimenté par des panneaux photovoltaïques.

Troisième variante d'entraînement du volet d'aération

L'entraînement du volet d'aération 508, 509 peut aussi être réalisé à l'aide du dispositif 600 décrit sur la FIGURE 6. Il s'agit d'un dispositif de pignon/crémaillère 602/601 actionné par un vérin linéaire hydraulique 605 simple effet et commandé in fine par un bulbe thermostatique 611 en contact thermique avec une plaque absorbante 612 exposée au soleil.

Le bulbe thermostatique 611 contient un fluide 613sensible aux variations de température. Plus particulièrement, le fluide 613 est apte à se vaporiser sur une plage de température comprise préférentiellement entre To et Th et qui correspond à une plage de pression compatible avec l'ouverture et la fermeture du volet d'aération 508, 509 qu'il commande. La vaporisation du fluide 613 permet de pressuriser le liquide hydraulique 606 contenu dans le vérin linéaire hydraulique 605 grâce à un accumulateur 608 contenant une vessie déformable 609, collaborant avec le bulbe thermostatique 611 et déformée par le fluide du 613.

Le liquide hydraulique 606 ainsi pressurisé permet de déplacer à la fois le piston 604 du vérin 605 et la crémaillère 601, mettant ainsi en rotation l'axe 620 du volet d'aération 508, 509 grâce au pignon d'entraînement 602.

Un ressort de rappel 603 permet de refouler le liquide hydraulique 606 vers l'accumulateur 608 lorsque la pression dans le bulbe thermostatique 611 diminue suite à une moindre exposition de la plaque absorbante solaire 608. La quantité de fluide 613 contenu dans le bulbe thermostatique 611 est définie en fonction d'une part du volume de la vessie 609 pressurisant le liquide hydraulique 66 du vérin 605, et d'autre part de la pression maximale à atteindre pour actionner le volet d'aération 508, 509 et qui doit aussi correspondre à une température Ti intermédiaire située entre To et Th et pour laquelle il n'y a plus de fluide 613 à vaporiser. Le dispositif selon ce mode de réalisation particulier est entièrement passif, autonome et autocontrôlé par l'intensité du rayonnement solaire.

Second mode de réalisation : refroidissement du réacteur par boucle caloduc

Dans ce mode de réalisation, le refroidissement du réacteur 202 durant la nuit et/ou le refroidissement du condenseur du réfrigérant le jour est réalisé par une boucle caloduc. Il est ainsi possible de transférer de la chaleur en évaporant d'une part un fluide de travail ayant absorbé la chaleur dégagée par le réacteur 202 pendant la phase nocturne de production de froid ou par le condenseur 207 pendant la phase diurne de régénération du réacteur 202, et d'autre part en condensant ledit fluide de travail, libérant ainsi la chaleur précédemment absorbée directement vers l'air extérieur via le condenseur de boucle caloduc 702.

Pendant la nuit, un évaporateur de boucle caloduc 701, intégré aux éléments tubulaires 501, est alimenté en fluide de travail liquide et refroidit ainsi le réacteur 202 par évaporation du fluide de travail liquide. Les vapeurs ainsi produites se condensent à la température ambiante nocturne dans un condenseur de boucle caloduc 702. Le fluide de travail ainsi liquéfié coule par gravité dans le réservoir 705 grâce à la mise en communication via la tubulure 707entre ledit réservoir 705 et l'entrée du condenseur de caloduc 702.

Pendant le jour, l'évaporateur de boucle caloduc 701 intégré au réacteur 202 est inactif grâce à la fermeture de deux vannes 703, 704 placés entre l'évaporateur 701 et le condenseur 702 de la boucle caloduc. La première, 703, permet de contrôler le débit du fluide de travail au travers d'une liaison liquide située en partie basse ; tandis que la seconde, 704, permet de contrôler le débit du fluide de travail au travers d'une liaison gaz située en partie haute. Ainsi lorsque le réacteur 202 est chauffé par le soleil durant la phase de régénération, la pression dans l'évaporateur de boucle caloduc 701, ainsi isolé, s'élève et provoque la vidange de l'évaporateur 701 en fluide de travail sous une forme liquide et par le bas : celui est alors stocké dans un réservoir de fluide de travail 705 grâce à une ligne de purge 709. De manière préférentielle, le réservoir de fluide de travail 705 est agencé pour stocker le fluide de travail liquide durant la purge de l'évaporateur intégré au réacteur. Le réacteur 202 est ainsi agencé pour monter en température et réaliser sa régénération le jour. En référence aux FIGURES 7 et 9, la boucle caloduc de refroidissement du réacteur 202 comprend ainsi :

- un évaporateur de boucle caloduc 701comprenant préférentiellement un tube 701 disposé à l'intérieur des éléments tubulaires 501 du réacteur 202 et avantageusement en contact thermique intime avec le matériau réactif solide 502. Les éléments tubulaires 501 d'un réacteur 202, inclinés verticalement, comprennent chacun un tube évaporateur 701 relié par des collecteurs en parties basse et haute ;

- un condenseur 702 de fluide de la boucle caloduc, comprenant préférentiellement un ensemble de tubes à ailettes reliés entre eux par des collecteurs-distributeurs, et échangeant directement avec l'air ambiant extérieur. Ces tubes à ailettes sont disposés préférentiellement horizontalement à l'arrière du réacteur 202, avec avantageusement une légère inclinaison permettant l'écoulement du fluide de travail condensé vers un réservoir de fluide de travail liquide et condensé705 ;

- un réservoir de fluide de travail liquide et condensé 705 dont la position permet avantageusement un remplissage correct en fluide de travail dans les tubes-évaporateurs 701 de la boucle caloduc. Selon un mode de réalisation particulier, le fluide de travail est préférentiellement maintenu à un niveau minimal de fluide de travail liquide dans les tubes-évaporateurs 701 compris entre le tiers et les trois-quarts de la hauteur du tube 701. Selon un autre mode de réalisation, le réservoir de fluide de travail liquide 705 comprend par ailleurs le condenseur 207 pour condenser le gaz réactif libéré le jour par le réacteur 202 chauffé au soleil . Le réservoir de fluide de travail 705 joue ainsi la fonction d'évaporateur le jour. Les vapeurs du fluide de travail produites par la condensation du gaz réactif, sont alors acheminés au condenseur 702 via la conduite 707 ;

- un dispositif de régulation de l'écoulement du fluide de travail dans la boucle caloduc, activé de manière passive en début et fin de journée et comprenant :

- une vanne 704 entre la sortie liquide 708 du réservoir de fluide de travail 705 et l'entrée liquide en partie basse des tubes évaporateur 701, permettant ainsi de les alimenter en fluide de travail tout au long de la nuit et d'en empêcher le remplissage le jour ;

- une vanne 703 placée sur la conduite vapeur de la boucle caloduc, entre la sortie vapeur de l'évaporateur 701 - en partie haute - et l'entrée vapeur du condenseur 702, permettant ainsi de bloquer, en début de journée, le passage de la vapeur formée dans les tubes-évaporateur 701 et d'en provoquer une élévation de la pression. Cette élévation de pression, permet de chasser plus efficacement le fluide de travail contenu dans les tubes-évaporateur 701 et de les vider par l'intermédiaire d'une conduite de purge 709 qui débouche dans le ciel gazeux du réservoir 705. Ceci permet alors une montée en température plus rapide des réacteurs 202 en début de journée et donc un chauffage plus efficace desdits réacteurs 202.

- une vanne 710 pour la mise en opération de la boucle caloduc (tirage au vide et/ou remplissage en fluide de travail).

Selon un mode de réalisation particulier, les vannes vapeur 703 et liquide 704 se ferment en début de journée et s'ouvrent en début de nuit de manière autonome grâce à l'action d'un moyen de commande autonome dont le fonctionnement est décrit en référence aux FIGURES 8a et 8b.

Le moyen de commande autonome des vannes 703 et 704 consiste en bulbe thermostatique 801, chauffé le jour et refroidi la nuit par une plaque absorbante 802 présentant à la fois une forte absorptivité solaire, une forte émissivité infrarouge et une faible masse thermique. La plaque absorbante 802 est préférentiellement exposée vers la voûte céleste pour exploiter à la fois le chauffage par rayonnement solaire le jour et le refroidissement radiatif la nuit. Le bulbe thermostatique 801 contient un fluide qui est agencé pour, sous l'action du rayonnement solaire, d'augmenter la pression dans un soufflet 803, et de déplacer un pointeau 804 sur le siège de l'orifice de la vanne 703 ou 704, obturant ainsi le passage du fluide de travail. Lorsque la pression diminue dans le bulbe thermostatique 801, par refroidissement radiatif en début de nuit, le soufflet 803 diminue de volume sous l'action d'un ressort 805 dont la raideur peut être réglée par une vis de réglage 806. Le pointeau 804 solidaire du soufflet 803 se décolle du siège de la vanne703 ou 704 et permet alors le passage du fluide de travail de la boucle caloduc. Mode de réalisation alternatif du dispositif selon l'invention : une conception modulaire

Selon une variante particulière de l'invention, compatible avec l'un quelconque des modes de réalisation présentés dans les paragraphes précédents, et afin de faciliter la mise en œuvre et l'installation du dispositif selon l'invention, il est proposé une conception modulaire du dispositif selon l'invention.

En référence aux FIGURES 10, 11 et 12, un tel dispositif modulaire comprend au moins deux ensembles facilement connectables :

- un premier ensemble lOOlcomposé de plusieurs modules réacteurs 202, 201 tels que décrits précédemment et comprenant chacun les éléments tubulaires 501 exposés au soleil, le condenseur 207 - préférentiellement de type ammoniac - et le premier réservoir 208 dont le volume correspond à la capacité du module, le dispositif de refroidissement des éléments tubulaires 501 et du condenseur 702, ainsi que les moyens permettant de contrôler les flux de gaz réactif au cours de la journées (clapets 703, 704, 204, 205, dispositifs solaires de commande des volets d'aération et/ou de la boucle caloduc 706), - un second ensemble 1002 intégrant Les éléments nécessaires à la production de froid :

- une chambre froide 215 comportant une isolation thermique ;

- un réservoir 209 de réfrigérant liquide dont le volume correspond préférentiellement aux besoins frigorifiques journaliers de la chambre froide 215. Ce réservoir comporte une isolation thermique 210 pour limiter les apports thermiques lors de la phase nocturne de production de froid, et des connexions liquide 1003 et vapeur 1005 comportant des vannes de connexion 1004 avec l'évaporateur 212 placé dans la chambre froide 215. Des connexions 1006 et 1007 avec les clapets 206 et 205garantissent la connexion avec le premier ensemble 1001 ;

- un évaporateur 212, préférentiellement de type noyé, et avantageusement alimenté en réfrigérant par thermosiphon depuis le second réservoir de réfrigérant liquide 209placé au- dessus. L'évaporateur 212 est constitué de tubes inclinés verticalement et alimentés en réfrigérant en leur partie inférieure par un collecteur 1008. Les vapeurs produites sont collectés par un second collecteur 1009 placé dans une position plus haute que le collecteur 1008, de telle sorte que les vapeurs produites permettent un entraînement et une circulation naturelle du réfrigérant dans l'évaporateur 212 ;

- un matériau à changement de phase 213 permettant de stocker le froid produit et de le restituer à la demande au cours de la journée suivante ;

- une connexion munie d'une vanne d'isolement étanche 1010 permettant de réaliser la mise en opération du dispositif complet (tirage au vide et remplissage en gaz réactif) La modularité d'un tel dispositif permet de connecté une pluralité de premiers éléments 1001 à au moins un second élément 1002. Bien sûr, l'invention n'est pas limitée aux exemples qui viennent d'être décrits et de nombreux aménagements peuvent être apportés à ces exemples sans sortir du cadre de l'invention. Notamment, les différentes caractéristiques, formes, variantes et modes de réalisation de l'invention peuvent être associées les unes avec les autres selon diverses combinaisons dans la mesure où elles ne sont pas incompatibles ou exclusives les unes des autres. En particulier toutes les variantes et modes de réalisation décrits précédemment sont combinables entre eux.