Login| Sign Up| Help| Contact|

Patent Searching and Data


Title:
SOLVENTS FOR THE DETERMINATION OF AMINES IN WATER
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2012/042185
Kind Code:
A2
Abstract:
The invention relates to the use of non-volatile, non-toxic solvents for the spectrocolorimetry-based quantitative determination of organonitrogen compounds, particularly amines and derivatives, in any aqueous medium, replacing the chloroform normally used for the extraction of coloured complexes, in particular those formed with the aforementioned organonitrogen compounds and methyl orange, bromocresol purple and others.

Inventors:
POU TONG EAK (FR)
BOITO STEPHANE (FR)
Application Number:
PCT/FR2011/052286
Publication Date:
April 05, 2012
Filing Date:
September 30, 2011
Export Citation:
Click for automatic bibliography generation   Help
Assignee:
CECA SA (FR)
POU TONG EAK (FR)
BOITO STEPHANE (FR)
International Classes:
G01N31/22; G01N21/78
Other References:
SILVERSTEIN, RONALD M, ANAL. CHEM., vol. 35, 1963, pages 154 - 7
Attorney, Agent or Firm:
LHOSTE, Catherine (FR)
Download PDF:
Claims:
REVENDICATIONS

1. Utilisation d'au moins un solvant non miscible à l'eau, de tension de vapeur, mesurée à 20°C, inférieure ou égale à 200 hPa, de préférence inférieure ou égale à 100 hPa, de préférence encore inférieure ou égale à 80 hPa, avantageusement inférieure ou égale à 50 hPa, tout particulièrement inférieure ou égale à 30 hPa, pour le dosage quantitatif colorimétrique, de composés organo- azotés en général, et plus particulièrement d'amines grasses, et dérivés, présents dans un fluide aqueux.

2. Utilisation selon la revendication 1 , dans laquelle le composé organo- azoté à doser est choisi parmi les aminés primaires, secondaires ou tertiaires, linéaires, cycliques, hétérocycliques ou aromatiques, pouvant contenir deux ou plus atomes d'azote, un ou plusieurs groupements carbonyle, et pouvant également contenir de 1 à 30 motifs OE (éthylène-oxy) et/ou OP (propylène-oxy).

3. Utilisation selon la revendication 1 ou la revendication 2, dans laquelle le dosage est le dosage des inhibiteurs de corrosion azotés, plus spécifiquement des inhibiteurs de corrosion azotés utilisés dans les domaines de l'extraction, de la production, du transport et du stockage des matériaux fossiles extraits du sous-sol et notamment du pétrole et du gaz.

4. Utilisation selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans laquelle le solvant est choisi parmi les composés organiques bromés et les esters, de préférence le solvant est l'acétate de butyle ou le 1 -bromo-3-chloropropane.

5. Utilisation selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans laquelle l'agent complexant est choisi parmi l'orange de méthyle, l'orange d'éthyle, le vert de bromocrésol, le violet de bromocrésol, le bleu de thymol, le bleu de bromothymol, le bleu de bromochlorophénol, le rouge de chlorophénol, le rouge de crésol, le bleu d'iodophénol, le violet de métacrésol et le rouge de phénol, de préférence parmi l'orange de méthyle et le vert ou le violet de bromocrésol, de manière préférée l'agent complexant est l'orange de méthyle.

6. Utilisation selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans laquelle le dosage du au moins un composé organo-azoté en milieu aqueux est un dosage quantitatif par mesure d'absorbance répondant à la formule Abs = ki[C] + k2, où Abs représente l'absorbance, [C] représente la concentration en complexe coloré et ki et k2 sont des constantes.

7. Procédé de dosage quantitatif colorimétrique de composés organo-azotés, en particulier aminés et leurs dérivés, , dans un milieu aqueux, ledit procédé de dosage comprenant au moins les étapes suivantes :

a) prélèvement d'un échantillon aqueux contenant au moins un composé organo-azoté à doser ;

b) dilution éventuelle à l'eau de l'échantillon ;

c) ajustement du pH de l'échantillon éventuellement dilué à l'aide d'une solution tampon ;

d) ajout d'un agent complexant apte à former un complexe coloré avec la au moins une aminé à doser ;

e) ajout d'au moins un solvant non miscible à l'eau, de tension de vapeur, mesurée à 20°C, inférieure ou égale à 200 hPa, de préférence inférieure ou égale à 100 hPa, de préférence encore inférieure ou égale à 80 hPa, avantageusement inférieure ou égale à 50 hPa, tout particulièrement inférieure ou égale à 30 hPa ;

f) agitation et séparation par décantation de la phase aqueuse et de la phase organique contenant le complexe coloré ;

g) concentration éventuelle de la phase organique ;

h) extraction dudit complexe coloré dans une solution acide aqueuse de pH inférieur à 2, et de préférence inférieur à 1 ;

i) mesure par spectrométrie colorimétrique de l'absorbance de ladite phase aqueuse acide; et j) report sur courbe d'étalonnage de la valeur d'absorbance pour détermination de la concentration en composé organo-azoté dans l'échantillon aqueux.

8. Procédé selon la revendication 7, dans lequel l'agent complexant est choisi parmi l'orange de méthyle, l'orange d'éthyle, le vert de bromocrésol, le violet de bromocrésol, le bleu de thymol, le bleu de bromothymol, le bleu de bromochlorophénol, le rouge de chlorophénol, le rouge de crésol, le bleu d'iodophénol, le violet de métacrésol et le rouge de phénol, de préférence parmi l'orange de méthyle et le vert ou le violet de bromocrésol, de manière préférée l'agent complexant est l'orange de méthyle.

9. Procédé selon la revendication 7 ou la revendication 8, dans lequel le solvant est choisi parmi les composés organiques bromés et les esters, de préférence le solvant est l'acétate de butyle ou le 1 -bromo-3-chloropropane.

10. Kit de dosage comprenant les réactifs nécessaires au procédé de dosage de composés organo-azotés, tels que aminés et dérivés, selon l'une quelconques des revendications 7 à 9, et au moins un solvant d'extraction du complexe coloré permettant le dosage quantitatif desdits composés organo-azotés, ledit au moins un solvant étant choisi parmi les composés organiques bromés et les esters, de préférence choisi parmi l'acétate de butyle et le 1 -bromo-3-chloropropane.

Description:
SOLVANTS POUR LE DOSAGE D'AMINES DANS L'EAU

[0001] La présente invention concerne le domaine des méthodes de dosage de composés organo-azotés, en particulier d'amines, dans l'eau. Plus précisément, la présente invention concerne le dosage d'inhibiteurs de corrosion aminés utilisés dans les forages de puits de pétrole, de gaz, d'eau géothermale en général, et d'eau potable en particulier, dans l'industrie du pétrole et du gaz, y compris le transport des matériaux liquides et gazeux extraits du sous-sol, et autres.

[0002] L'extraction de pétrole, de gaz, d'eau et autres liquides ou gaz souterrains, est une technique complexe et un des problèmes récurrents à l'exploitation de ces gisements est la corrosion des conduits, tuyaux, vannes, pipes, et autres. En effet, tous les gisements d'extraction contiennent une quantité plus ou moins importante d'eau dans laquelle sont très souvent dissous des acides (ou précurseurs), tels que acide carbonique, hydrogène sulfuré, et autres, et qui sont responsables de la corrosion des métaux.

[0003] Cette corrosion s'opère en raison de quantités d'eau acide, plus ou moins importantes, et présentes dans les boues de forage, mais aussi qui se forment par condensation dans les conduits, tuyaux, vannes, pipes, et autres utilisés pour l'extraction, l'acheminement et le transport de ces produits extraits du sous-sol.

[0004] Pour résoudre ces problèmes de corrosion, on utilise depuis de nombreuses années des inhibiteurs de corrosion spécifiques qui sont injectés à divers endroits, afin de protéger les parties métalliques entrant en contact avec les acides contenus dans les produits qui remontent des puits de forage.

[0005] Ces inhibiteurs qui sont injectés en très faibles quantités dans le milieu corrosif, limitent ainsi son agressivité sans le modifier. Le mode d'injection peut être soit continu, soit discontinu, soit mixte, c'est-à-dire qu'en plus d'une injection continue, on peut être amené à ajouter ponctuellement une quantité supplémentaire (un « bouchon ») d'inhibiteur. Les injections d'additifs anticorrosion peuvent être réalisées en plusieurs points et notamment par « squeeze », c'est-à-dire au fond du puits de production. [0006] La quantité d'additif injectée est très variable selon les conditions d'extraction, la nature des produits extraits, de la nature de l'additif lui-même. En particulier les additifs anti-corrosion, dans les conditions d'utilisation, peuvent se dégrader (on parle de « vieillissement ») et il convient d'assurer un suivi précis (« monitoring ») de la teneur en additif anti-corrosion présent dans les milieux corrosifs, afin d'ajuster le plus précisément possible la quantité nécessaire et suffisante d'additif à injecter.

[0007] Les inhibiteurs les plus couramment utilisés sont généralement des composés organiques comportant une ou plusieurs fonctions azotées, principalement des aminés, des sels d'ammonium quaternaire ou des imidazolines, par exemple.

[0008] Pour le monitoring de ces inhibiteurs de corrosion, on suit le traitement par dosage des aminés présentes dans l'eau. La méthode de dosage de ces composés organo-azotés couramment utilisée aujourd'hui repose sur le principe de dosage colorimétrique dosage dans l'eau des complexes colorés formés par les composés organo-azotés (par exemple les inhibiteurs de corrosion) et au moins un agent complexant.

[0009] Les agents complexants les plus couramment utilisés aujourd'hui sont, à titre non limitatifs, l'orange de méthyle (ou hélianthine), l'orange d'éthyle, le vert de bromocrésol, le violet de bromocrésol, le bleu de thymol, le bleu de bromothymol, le bleu de bromochlorophénol, le rouge de chlorophénol, le rouge de crésol, le bleu d'iodophénol, le violet de métacrésol et le rouge de phénol, pour ne citer que quelques uns d'entre eux, l'orange de méthyle et le vert et le violet de bromocrésol étant les plus généralement utilisés.

[0010] Le complexe ainsi formé est extrait à l'aide d'un solvant non miscible à l'eau, puis le complexe, dans le solvant, est soumis à un dosage colorimétrique quantitatif. En variante, le solvant peut être éventuellement éliminé en totalité ou en partie, par exemple par évaporation, avant le dosage du complexe.

[0011] Cette méthode de dosage est par exemple décrite dans la norme ASTM D2327-68, où le complexe est extrait de l'eau par le chloroforme ou le dichloro-éthane, puis l'aminé complexée est dosée par spectroscopie à une longueur d'onde donnée. [0012] Le choix du solvant non miscible dans l'eau est très important : le solvant doit solubiliser le plus complètement possible les complexes colorés à doser pour des raisons évidentes de précision des mesures. Le premier solvant utilisé était le benzène, qui a été rapidement abandonné pour des raisons de toxicité.

[0013] Aujourd'hui les solvants non miscibles dans l'eau sont principalement les solvants chlorés, tels que, de manière non limitative, le chloroforme, le chlorure de méthylène le dichlorure d'éthylène, le tétrachlorure de carbone, le chlorobenzène, et également leurs mélanges avec des alcools, comme le méthanol, l'éthanol, le propanol, le butanol, ou avec l'acétonitrile, le dioxane, le tétrahydrofurane, et autres.

[0014] Le chloroforme et le dichlorure d'éthylène sont en particulier très largement utilisés aujourd'hui. En effet, il est connu que les aminés forment avec l'orange de méthyle, à pH = 3,75, un complexe soluble dans le chloroforme ou le dichlorure d'éthylène. Ce complexe est ensuite extrait du chloroforme par une solution acide et on dose le complexe aminé dans cette solution acide par spectrocolorimétrie.

[0015] Le monitoring des inhibiteurs de corrosion est réalisé au plus près des sites d'injections, par exemple sur les plateformes de forage, c'est-à-dire bien souvent dans des laboratoires d'analyses ou des centres de contrôle qui ne disposent pas toujours des protections nécessaires et requises pour la protection du personnel opérateur, notamment de protection contre le émanations des produits utilisés lors du monitoring des inhibiteurs de corrosion.

[0016] Cependant, le chloroforme est un solvant suspecté aujourd'hui d'être carcinogène, et on cherche à le substituer par d'autres composés moins toxiques. Le dichloro-éthane est souvent cité comme remplaçant potentiel du chloroforme (Silverstein, Ronald M, Anal. Chem., (1963), 35, 154-7) mais ce produit s'avère également toxique. Les autres solvants chlorés qui pourraient remplacer le chloroforme sont également des produits toxiques et carcinogènes.

[0017] Il reste donc un besoin pour des composés capables de substituer le chloroforme, et les solvants chlorés en général, dans le dosage des aminés pour solubiliser les complexes formés avec lesdites aminés, et qui soient peu ou non toxiques pour les personnes chargées du monitoring des inhibiteurs de corrosion et plus généralement du dosage colorimétrique des aminés par réaction de complexation.

[0018] Il a maintenant été découvert que certains composés peuvent remplacer avantageusement le chloroforme, et les solvants chlorés en général, dans les réactions de dosages des aminés.

[0019] Un solvant remplaçant le chloroforme doit être avantageusement non soluble dans l'eau, être faiblement ou peu, voire non toxique, et peu volatil, c'est- à-dire présenter une tension de vapeur aussi faible que possible.

[0020] En effet, le chloroforme considéré aujourd'hui comme toxique, est très volatil, avec une tension de vapeur de 21 1 hPa à 20°C, et les utilisateurs sont ainsi régulièrement soumis aux vapeurs de chloroforme, si aucun équipement (ventilation, aspiration) adéquat n'est prévu dans les locaux de contrôle où sont réalisés les dosages.

[0021] En outre, le solvant doit présenter un très bon pouvoir solvant des complexes formés avec les aminés, afin de pouvoir les extraire de l'eau, et permettre un dosage colorimétrique quantitatif par spectroscopie le plus précis possible.

[0022] Les dosages quantitatifs par spectroscopie sont le plus souvent réalisés à partir d'un étalon dont on connaît précisément la longueur d'onde d'absorption. Le pourcentage d'absorbance (Abs) à diverses concentrations de cet étalon permet de tracer le graphe d'absorption en fonction de la concentration en complexe coloré [C], par exemple exprimée en ppm, qui peut alors s'exprimer par la relation Abs = f([C]).

[0023] Pour permettre les mesures les plus précises possibles, le graphe d'absorption, courbe d'étalonnage y compris, se présente avantageusement sous forme de droite (tout au moins dans la plage de concentration de masure) afin de permettre un dosage quantitatif le plus précis possible dans les conditions les plus simples possibles pour l'utilisateur. Le graphe d'absorption, fonction de la concentration en complexe, peut alors s'écrire sous la forme :

Abs = ki[C] + k 2 ,

où Abs et [C] sont tels que définis précédemment et ki et k 2 sont des constantes. [0024] Malgré le très grand nombre de solvants disponibles aujourd'hui, il n'existe cependant aucune indication permettant à l'homme du métier de sélectionner un solvant pouvant remplacer le chloroforme pour le dosage des aminés, et en particulier pouvant allier toutes les caractéristiques requises et exposées ci- dessus pour permettre le dosage d'amines, et en général de composés organo- azotés, par spectroscopie d'absorption de complexes colorés.

[0025] La Demanderesse a maintenant découvert que certains solvants peuvent remplacer avantageusement le chloroforme dans la méthode de dosage précitée.

[0026] Ainsi, la présente invention a pour premier objet l'utilisation d'au moins un solvant non miscible à l'eau, de tension de vapeur, mesurée à 20°C, inférieure ou égale à 200 hPa, de préférence inférieure ou égale à 100 hPa, de préférence encore inférieure ou égale à 80 hPa, avantageusement inférieure ou égale à 50 hPa, tout particulièrement inférieure ou égale à 30 hPa, pour le dosage quantitatif colorimétrique, de composés organo-azotés en général, et plus particulièrement d'amines grasses, et dérivés, présents dans un fluide aqueux.

[0027] Par solvant non miscible à l'eau, ou non miscible dans l'eau, on entend un solvant dont la miscibilité dans l'eau à 20°C est inférieure à 1 ,0% en poids, de préférence inférieure à 0,5% en poids, de préférence encore inférieure à 0,1 % en poids, plus préférentiellement inférieure à 0,05% en poids, de manière tout à fait préférée inférieure à 0,01 % en poids.

[0028] Par composés organo-azotés, on entend plus précisément des aminés grasses comportant au moins une chaîne hydrocarbonée, linéaire ou ramifiée, contenant plus de 10 atomes de carbone, en particulier de 10 à 100 atomes de carbone, de préférence de 10 à 50 atomes de carbone.

[0029] Les aminés grasses peuvent être des aminés primaires, secondaires ou tertiaires, linéaires, cycliques, hétérocycliques ou aromatiques, contenir deux ou plus atomes d'azote, un ou plusieurs groupements carbonyle, et également peuvent contenir de 1 à 30 motifs OE (éthylène-oxy) et/ou OP (propylène-oxy).

[0030] Le terme « aminés grasses » englobe également leurs sels, minéraux ou organiques, tels que halogénures, ammoniums quaternaires et autres.

[0031] Plus spécifiquement, les composés organo-azotés dont les complexes font l'objet du dosage selon la présente invention, sont choisis parmi les aminés grasses de formules suivantes, et leurs sels :

a) R-NH 2 , R-NH-R', RR'R"N, où R, R' et R", identiques ou différents, représentent, indépendamment les uns des autres un radical hydrocarboné, linéaire ou ramifié contenant de 10 à 100 atomes de carbone, de préférence de 10 à 50 atomes de carbone ;

b) R-[NH(CH 2 )3]nNH 2 , où n varie de 0 à 4 et R est tel que défini précédemment ; c) R-[NH(CH 2 )3]n(OE)x(OP)yNH 2 , n et R étant tel que définis précédemment, x et y, identiques ou différents, variant de 0 à 30, les motifs (CH 2 ) 3 , OE et OP étant répartis de manière aléatoire ou en blocs, sans que leur ordre sot spécifié ;

d) les amido-amines grasses, contenant éventuellement des groupements OE x et/ou OP y , x et y étant tels que définis précédemment ;

e) les imidazolines grasses, contenant éventuellement des groupements OE x et/ou OPy, x et y étant tels que définis précédemment ; et

f) les amino-acides gras.

[0032] Dans le cadre de la présente invention, les composés organo-azotés, en particulier aminés et dérivés, tout particulièrement adaptés sont les inhibiteurs de corrosion, parmi lesquels on peut citer, à titre d'exemples non limitatifs, ceux commercialisés par la société CECA S.A. sous les dénominations Cecaneft ® 03H (mélange comprenant amino-acide, ammonium quaternaire et aminé polyoxyéthylée), Norust ® IG49 (composition à base de dérivé d'imidazoline gras), et ceux commercialisés par la société Nalco sous les dénominations EC-1 154A et EC-1 154B, et autres, et de manière générale tous les inhibiteurs de corrosion à base d'amines grasses, d'imidazolines, et leurs dérivés.

[0033] Les solvants tout particulièrement adaptés à l'utilisation selon la présente invention, peu volatils, peu toxiques, non miscibles à l'eau, aptes à extraire de l'eau les complexes formés avec les composés organo-azotés, et permettant un dosage colorimétrique par absorption linéaire dans la gamme de concentration souhaitée, sont avantageusement choisis parmi les composés organiques bromés et les esters.

[0034] Parmi les composés bromés, on peut citer, de manière non limitative, les bromoalcanes, les bromochloroalcanes, en particulier les bromopropanes, les bromochloropropanes, de manière préférée le 1 -bromo-3-chloropropane qui présente une tension de vapeur à 20°C d'environ 75 hPa.

[0035] Parmi les esters, on peut citer les acétates d'alkyle, les propionates d'alkyle, les butyrates d'alkyle, le terme alkyle devant être compris comme englobant méthyle, éthyle, propyle, buyle, pentyle, hexyle, 2-éthylhexyle, sans pour autant que cette liste soit limitative. On préfère tout particulièrement l'acétate de butyle qui présente une tension de vapeur à 20°C d'environ 14 hPa.

[0036] Les solvants précités, qui peuvent remplacer le chloroforme dans les dosages de composés organo-azotés comme indiqués précédemment, et en particulier l'acétate de butyle et le 1 -bromo-3-chloropropane, peuvent être utilisés seuls ou en mélange, en toutes proportions, et également seuls ou en mélange avec un ou plusieurs autres solvants connus de l'homme du métier, spécialiste du dosage des aminés et dérivés dans l'eau.

[0037] On préfère cependant l'utilisation d'acétate de butyle seul ou du 1 -bromo-3-chloropropane seul pour le dosage des composés organo-azotés, par exemple aminés et dérivés, tel que défini dans la présente invention.

[0038] Plus particulièrement l'invention a pour objet l'utilisation des solvants précités, en particulier d'acétate de butyle ou de 1 -bromo-3-chloropropane, pour les dosages des inhibiteurs de corrosion azotés, plus spécifiquement des inhibiteurs de corrosion azotés utilisés dans les domaines de l'extraction, de la production, du transport et du stockage de l'eau et des matériaux fossiles extraits du sous-sol et notamment du pétrole et du gaz.

[0039] Selon un mode de réalisation préféré, l'invention concerne l'utilisation d'acétate de butyle ou de 1 -bromo-3-chloropropane pour le dosage de composés organo-azotés, tels que aminés et dérivés, tels qu'ils viennent d'être définis, dans l'eau, selon la méthode à l'orange de méthyle, c'est-à-dire par formation de complexes avec l'orange de méthyle.

[0040] Outre le fait que l'acétate de butyle et le 1 -bromo-3-chloropropane permettent le tracés de droites d'étalonnage de type Abs = ki[C] + k 2 comme le chloroforme, ces deux solvants présentent l'avantage de présenter des valeurs de tension de vapeur faibles, par rapport au chloroforme. Ils sont donc moins volatiles que le chloroforme. Par ailleurs, par rapport aux solvants chlorés, notamment le chloroforme, les esters, et en particulier l'acétate de butyle, présentent l'avantage d'être quasi totalement biodégradables ; l'acétate de butyle est un solvant de remplacement su chloroforme tout particulièrement bien adapté à l'utilisation selon la présente invention.

[0041] En outre les solvants utilisables dans le cadre de la présente invention, et en particulier le 1 -bromo-3-chloropropane et les esters, dont l'acétate de butyle, sont moins toxiques que le chloroforme, voire non toxiques (ce qui est le cas en particulier pour l'acétate de butyle), et surtout ne sont pas considérés aujourd'hui comme potentiellement carcinogènes.

[0042] Ainsi, l'acétate de butyle ou le 1 -bromo-3-chloropropane peuvent avantageusement être utilisés comme solvants de remplacement du chloroforme pour l'extraction des complexes colorés mis en œuvre lors du dosage de tous types de composés organo-azotés, tels que par exemple ceux définis précédemment, et en particulier lors du dosage des aminés et dérivés d'amines sous forme de complexes avec l'orange de méthyle, ou autres agents complexants tels qu'ils on été précédemment mentionnés.

[0043] Comme exemples de dosages de composés organo-azotés, par exemple aminés et dérivés, présents dans l'eau et qui peuvent être réalisés, avec extraction du complexe coloré à doser, on peut citer à titre d'exemples non limitatifs, le dosage des inhibiteurs de corrosion dans les produits d'extraction du sous-sol, tels que par exemple pétrole, gaz, eau, tels que ceux commercialisés par la société CECA S.A. sous les dénominations Cecaneft ® , Norust ® , comme indiqué plus haut.

[0044] Les solvants utilisables dans le cadre de la présente invention sont également particulièrement bien adaptés pour le dosage des composés organo- azotés, tels que aminés et leurs dérivés, dans les eaux potables, les eaux industrielles, les eaux résiduaires, les eaux usées, dans l'air, le dosage des composés organo-azotés, aminés et leurs dérivés, présents dans les acides aminés, les peptides, les nucléotides, mais aussi dans les fluides corporels (sang, urines, liquide physiologique, liquide amniotique, sécrétions vaginales), et autres, et en général tout type de dosages quantitatifs colorimétriques faisant intervenir au moins un composé organo-azoté, par exemple aminé ou dérivés susceptible de former un complexe coloré, dont l'absorption optique peut être dosée par spectroscopie.

[0045] La présente invention concerne également un procédé de dosage quantitatif colorimétrique de composés organo-azotés, en particulier aminés et leurs dérivés, comme définis précédemment, dans un milieu aqueux, ledit procédé de dosage comprenant au moins les étapes suivantes :

a) prélèvement d'un échantillon aqueux contenant au moins un composé organo-azoté à doser ;

b) dilution éventuelle à l'eau de l'échantillon ;

c) ajustement du pH de l'échantillon éventuellement dilué à l'aide d'une solution tampon ;

d) ajout d'un agent complexant apte à former un complexe coloré avec la au moins une aminé à doser ;

e) ajout d'au moins un solvant non miscible à l'eau, de tension de vapeur, mesurée à 20°C, inférieure ou égale à 200 hPa, de préférence inférieure ou égale à 100 hPa, de préférence encore inférieure ou égale à 80 hPa, avantageusement inférieure ou égale à 50 hPa, tout particulièrement inférieure ou égale à 30 hPa ;

f) agitation et séparation par décantation de la phase aqueuse et de la phase organique contenant le complexe coloré ;

g) concentration éventuelle de la phase organique ;

h) extraction dudit complexe coloré dans une solution acide aqueuse de pH inférieur à 2, et de préférence inférieur à 1 ;

i) mesure par spectrométrie colorimétrique de l'absorbance de ladite phase aqueuse acide; et

j) report sur courbe d'étalonnage de la valeur d'absorbance pour détermination de la concentration en composé organo-azoté dans l'échantillon aqueux.

[0046] Le pH de la solution aqueuse contenant l'échantillon à doser est avantageusement ajusté à la valeur ou aux environs de la valeur à laquelle il est connu que se forme le complexe en présence de l'agent complexant utilisé, et du solvant organique utilisé. [0047] L'agent complexant utilisé dans le procédé de la présente invention peut être de toute nature, et par exemple choisi parmi ceux listés précédemment dans la description. De même, le solvant permettant d'extraire le complexe formé est un solvant peu volatil, non miscible dans l'eau, choisi parmi les solvants retenus pour l'utilisation objet de la présente invention, et de préférence choisi parmi l'acétate de butyle et le 1 -bromo-3-chloropropane.

[0048] Selon un autre objet, l'invention concerne un kit de dosage, avantageusement portable, comprenant les réactifs nécessaires au procédé de dosage de composés organo-azotés, tels que aminés et dérivés, tel qu'il vient d'être décrit, et notamment au moins un solvant d'extraction du complexe coloré permettant le dosage quantitatif desdits composés organo-azotés, en particulier aminés et dérivés, ledit au moins un solvant étant choisi parmi les solvants non miscibles à l'eau, de tension de vapeur, mesurée à 20°C, inférieure ou égale à 200 hPa, de préférence inférieure ou égale à 100 hPa, de préférence encore inférieure ou égale à 80 hPa, avantageusement inférieure ou égale à 50 hPa, tout particulièrement inférieure ou égale à 30 hPa, et de préférence choisi parmi l'acétate de butyle et le 1 -bromo-3-chloropropane.

[0049] Le kit de dosage décrit ci-dessus peut en outre comprendre un appareil de dosage d'absorption optique, tel qu'un spectroscope optique, ainsi qu'éventuellement un calculateur relié à un afficheur ou une imprimante permettant de visualiser les résultats issus du dosage des aminés et dérivés.

[0050] La présente invention est maintenant illustrée au moyen des exemples qui suivent, sans présenter aucun caractère limitatif, et qui ne peuvent être par conséquent compris comme susceptibles de restreindre la portée de l'invention telle que revendiquée.

Exemple 1 : Méthode de dosage d'amines et dérivés selon la méthode à l'orange de méthyle

[0051] Le dosage des aminés et dérivés par la méthode à l'orange de méthyle est réalisé selon le mode opératoire suivant :

[0052] On prépare une solution tampon avec 125 g de chlorure de potassium (KCI) et 70 g d'acétate de sodium tri-hydraté dans 500 mL d'eau distillée, à laquelle on ajoute 300 mL d'acide acétique glacial. L'ensemble est complété à 1000 mL avec de l'eau distillée. Le pH de cette solution est égal à 3,75.

[0053] Parallèlement, on prépare une solution d'orange de méthyle en mélangeant 250 mg de poudre d'orange de méthyle (commercialisé par VWR) dans 500 mL d'eau distillée.

[0054] Dans une ampoule à décanter de 250 mL, on ajoute 1 mL de solution d'orange de méthyle préparée comme indiquée ci-dessus. On ajoute ensuite 2 mL de solution tampon préparée ci-dessus. On homogénéise le tout en agitant vigoureusement. On introduit à la pipette 25 mL d'échantillon à tester contenant l'inhibiteur de corrosion dont on veut doser la concentration, puis l'ensemble est homogénéisé.

[0055] On ajoute ensuite 25 mL de chloroforme (commercialisé par VWR) et on agite vigoureusement l'ampoule pendant une minute, tout en dépressurisant régulièrement.

[0056] On recueille la phase la plus dense (phase organique) dans une seconde ampoule propre et sèche, en prenant soin de ne pas entraîner l'interface.

[0057] On introduit à nouveau 25 mL de chloroforme dans la première ampoule, et on agite vigoureusement pendant une minute, tout en dépressurisant régulièrement. On ajoute ensuite la phase la plus dense (phase organique) dans la seconde ampoule à décanter.

[0058] On introduit à la pipette exactement 25 mL de solution d'acide chlorhydrique 1 N dans la seconde ampoule à décanter, et on agite vigoureusement pendant une minute en dépressurisant de temps en temps. On laisse séparer les deux phases.

[0059] La phase organique inférieure est totalement éliminée, ainsi que l'interface ; la phase aqueuse restante, teintée en rose est recueillie dans une fiole pour spectromètre ; si la phase aqueuse est trouble, on filtre la solution aqueuse sur un filtre papier ; on mesure alors l'absorbance sous une longueur d'onde 500 nm.

[0060] En comparant l'absorbance obtenue avec celle correspondante sur la courbe d'étalonnage, on peut en déduire la concentration de l'inhibiteur de corrosion. Exemple 2 : Dosage d'un inhibiteur de corrosion à base d'imidazoline

[0061] On applique le mode opératoire décrit à l'exemple 1 sur un échantillon d'un inhibiteur de corrosion à base d'imidazoline : Norust ® IG 49 de la société CECA S.A.. Trois dosages sont effectués : avec extraction au chloroforme, à l'acétate de butyle, et au 1 -bromo-3-chloropropane.

[0062] Les résultats obtenus sont présentés à la Figure 1 . Dans les trois cas, on obtient des droites, ce qui démontre qu'il est possible de remplacer le chloroforme par l'acétate de butyle ou par le 1 -bromo-3-chloropropane.

[0063] L'absorbance est une fonction linéaire de la concentration (exprimée en ppm en poids), les équations de régression linéaire sont les suivantes :

- avec le chloroforme : Abs = 0,0056 [C] + 0,0008, avec χ 2 = 0,9945, où χ 2 représente le coefficient de corrélation (la précision est d'autant plus grande que χ 2 tend vers la valeur 1 ) ;

- avec l'acétate de butyle : Abs = 0,0061 [C] - 0,0159, avec χ 2 = 0,9809 ;

- avec le 1 -bromo-3-chloropropane : Abs = 0,00077 [C] - 0,0121 avec χ 2 = 0,9874.

Exemple 3 : Dosage d'un inhibiteur de corrosion à base de dérivés d'amines

[0064] On applique le mode opératoire décrit à l'exemple 1 sur un échantillon d'un inhibiteur de corrosion à base de dérivés d'amines : Cecaneft ® 03H de la société CECA S.A. Trois dosages sont effectués : avec extraction au chloroforme, à l'acétate de butyle, et au 1 -bromo-3-chloropropane.

[0065] Les résultats obtenus sont présentés à la Figure 2. Dans les trois cas, on obtient des droites, ce qui démontre qu'il est possible de remplacer le chloroforme par l'acétate de butyle ou par le 1 -bromo-3-chloropropane.

[0066] L'absorbance est une fonction linéaire de la concentration (exprimée en ppm en poids), les équations de régression linéaire sont les suivantes :

- avec le chloroforme : Abs = 0,027 [C] + 0,09, avec χ 2 = 0,9955 ;

- avec l'acétate de butyle : Abs = 0,0229 [C] + 0,2013, avec χ 2 = 0,9945 ;

- avec le 1 -bromo-3-chloropropane : Abs = 0,0258 [C] + 0,0192, avec χ 2 = 0,9955.