La présente invention concerne un pistolet applicateur pour l’application d’un produit fluide, du type comprenant :

- un corps définissant un orifice d’alimentation pour l’alimentation du pistolet applicateur en produit fluide, un orifice d’éjection pour l’éjection du produit fluide hors du pistolet applicateur, et un conduit interne connectant fluidiquement l’orifice d’alimentation à l’orifice d’éjection,

- un organe d’obturation mobile relativement au corps entre une position de libération du conduit interne, dans laquelle il permet la circulation du produit fluide entre les orifices d’alimentation et d’éjection, et une position d’obturation du conduit interne, dans laquelle il s’oppose à la circulation du produit fluide entre les orifices d’alimentation et d’éjection,

- un organe de liaison solidaire de l’organe d’obturation,

- un organe d’accouplement présentant une configuration enclenchée dans laquelle ledit organe d’accouplement est fixe relativement au corps, et

- une gâchette montée pivotante autour d’un axe primaire relativement à l’organe de liaison et autour d’un axe secondaire relativement à l’organe d’accouplement, les axes primaire et secondaire étant sensiblement parallèles l’un à l’autre.

L’invention concerne également une installation pour l’application d’un produit fluide comprenant un pistolet applicateur du type précité et un dispositif d’alimentation du pistolet applicateur en produit fluide.

L’invention concerne encore un procédé d’utilisation d’un tel pistolet applicateur.

Par « produit fluide », on comprend ici et dans la suite un produit qui a une viscosité comprise entre 1 mPa.s et 2.000.000 mPa.s, cette viscosité étant par exemple mesurée à l’aide d’un viscosimètre Brookfield Plan Cône dans des conditions normales de température et de pression. Cette expression regroupe ainsi les produits à l’état liquide, parfaitement déformables et à faible viscosité, mais également les produits généralement qualifiés de « pâteux », plus visqueux que les liquides et présentant un état intermédiaire entre l’état liquide et l’état solide.

Des pistolets applicateurs du type précité sont connus, dans lesquels l’organe d’accouplement ne présente que la configuration enclenchée. En d’autres termes, dans ces pistolets applicateurs connus, l’organe d’accouplement est fixé à demeure au corps. Le plus souvent, l’organe d’accouplement est d’ailleurs simplement constitué par une partie du corps.

Ces pistolets applicateurs sont destinés à une utilisation manuelle, un opérateur devant actionner la gâchette pour permettre le déplacement de l’organe d’obturation dans sa position de libération. En effet, puisque l’organe d’accouplement est fixe relativement au corps, l’actionnement de la gâchette entraîne le rapprochement de la gâchette du corps par pivotement autour de l’axe secondaire et, ainsi, le déplacement de l’axe primaire et de l’organe de liaison vers l’arrière et donc le déplacement de l’organe d’obturation dans sa position de libération.

Ces pistolets applicateurs sont généralement utilisés pour l’extrusion ou la projection de produits pâteux tels que des mastics ou des colles élastomères ou époxy. A cet effet, ces pistolets applicateurs sont le plus souvent alimentés par des dispositifs fournissant le produit fluide à très haute pression, typiquement à une pression de l’ordre de 500 bars.

Cette pression d’alimentation rend ces pistolets applicateurs dangereux puisqu’une simple erreur de manipulation peut entraîner la projection d’une bille de produit fluide, à très haute vitesse, en direction d’une partie du corps d’un opérateur, cette bille de produit fluide pouvant, du fait de sa vitesse, causer des dégâts irrémédiables à la partie du corps visée. On a ainsi déjà vu des opérateurs perdre une main ou un œil à cause de telles erreurs de manipulation.

Pour éviter qu’ils ne soient actionnés par inadvertance et puissent ainsi causer des dommages corporels, il est connu d’équiper les pistolets applicateurs d’organes d’immobilisation de la gâchette dans sa position à l’écart du corps. Ces organes d’immobilisation se présentent généralement sous la forme d’un arrêtoir monté pivotant sur le corps et présentant une position repliée contre la crosse du pistolet et une position dépliée dans laquelle l’arrêtoir s’étend entre la crosse et la gâchette, empêchant ainsi la gâchette d’être rapprochée de la crosse.

Cette solution ne donne cependant pas entière satisfaction. En effet, l’arrêtoir est le plus souvent peu ergonomique à utiliser. Il est en outre peu sûr, car il peut facilement être retiré involontairement. De plus, il augmente l’encombrement du pistolet en empêchant son rangement avec la gâchette en butée contre la crosse.

Il serait donc souhaitable de prévoir une solution plus ergonomique, plus sûre, et qui permette le rangement du pistolet avec la gâchette en butée contre la crosse. Une autre problématique rencontrée avec ces pistolets applicateurs connus est le réglage du débit maximal d’éjection du produit fluide hors du pistolet. Le plus souvent, l’organe d’obturation est formé par un pointeau qui, en position d’obturation, est en appui contre un siège ménagé dans la conduite interne, et le réglage du débit maximal est obtenu par un réglage de la course de déplacement de ce pointeau. A cet effet, il est connu de prévoir une culasse déplaçable relativement au corps et servant de butée au pointeau en position de libération : ainsi, lorsque la culasse est proche du siège, le pointeau ne peut pas beaucoup s’écarter du siège et le débit maximal est limité et, lorsque la culasse est éloignée du siège, le pointeau peut s’écarter à grande distance du siège et le débit est maximal est important.

Cette solution ne donne cependant pas entière satisfaction. En effet, la culasse étant facilement accessible, elle peut être déplacée par toute personne. Elle peut notamment être déplacée involontairement, ou par un opérateur ayant mal compris les consignes, ce qui dans ce cas entraîne des défauts quant à la quantité de produit appliquée.

Il serait donc souhaitable de développer une solution permettant que le débit maximal d’éjection du produit fluide ne puisse être réglé que par une personne autorisée, par exemple un chef d’atelier.

Un objectif de l’invention est ainsi de réduire les risques qu’un pistolet applicateur puisse être actionné par inadvertance. A cet effet, des objectifs de l’invention sont de proposer une solution de désactivation d’un pistolet applicateur qui soit simple, ergonomique et sûre. D’autres objectifs de l’invention sont de réduire l’encombrement du pistolet applicateur, en particulier lors de son rangement, et de permettre que le débit maximal d’éjection du produit fluide ne puisse être réglé que par un nombre restreint de personnes.

A cet effet, l’invention a pour objet un pistolet applicateur du type précité, dans lequel l’organe d’accouplement présente également une configuration déclenchée dans laquelle l’organe d’accouplement est mobile en translation relativement au corps suivant une direction de translation sensiblement orthogonale aux axes primaire et secondaire.

Selon des modes de réalisation particuliers de l’invention, le pistolet applicateur présente également l’une ou plusieurs des caractéristiques suivantes, prise(s) isolément ou suivant toute(s) combinaison(s) techniquement possible(s) l’organe d’accouplement comprend un coulisseau monté mobile en translation dans une glissière solidaire du corps et orientée suivant la direction de translation, le pistolet applicateur comprenant en outre un dispositif d’immobilisation propre à immobiliser le coulisseau dans la glissière ;

- la course du coulisseau dans la glissière est suffisante pour que, lorsque l’organe d’accouplement est dans sa configuration déclenchée, la gâchette puisse se rapprocher du corps en pivotant autour de l’axe primaire jusqu’à parvenir à une position de butée sans que le coulisseau arrive en butée dans la glissière ;

- le dispositif d’immobilisation comprend une butée amovible déplaçable relativement au corps entre une position bloquante dans laquelle ladite butée amovible est disposée dans l’axe de la glissière de sorte qu’une surface d’appui de l’organe d’accouplement puisse prendre appui contre la butée amovible, l’organe d’accouplement étant alors dans sa configuration enclenchée, et une position dégagée dans laquelle ladite butée amovible est à l’écart de la glissière de sorte que la surface d’appui de l’organe d’accouplement ne puisse pas prendre appui contre la butée amovible, l’organe d’accouplement étant alors dans sa configuration déclenchée ;

- la butée amovible est montée pivotante entre ses positions bloquante et dégagée autour d’un axe tertiaire parallèle à la direction de translation ;

- le corps comprend une butée fixe disposée dans l’axe de glissière de sorte que le coulisseau soit interposé entre la butée amovible et la butée fixe, ladite butée fixe étant positionnée de sorte que, lorsque la butée amovible est dans sa position bloquante, l’organe d’accouplement soit en appui sensiblement simultanément contre les butées fixe et amovible ;

- l’organe d’accouplement comprend un pion solidaire du coulisseau et faisant saillie suivant la direction de translation relativement au coulisseau jusqu’à un sommet éloigné du coulisseau, ledit sommet définissant la surface d’appui contre la butée amovible ;

- la distance du sommet au coulisseau est réglable ;

- le pion comprend une tige filetée vissée au coulisseau ;

- le pion présente, face à la butée fixe, un évidement propre à recevoir un outil de vissage, et la butée fixe présente un orifice traversant disposé dans l’axe du pion pour le passage dudit outil de vissage ;

- la gâchette présente une surface de préhension, l’axe primaire étant interposé entre ladite surface de préhension et l’axe secondaire, et la butée amovible est disposée en avant de la glissière, entre la glissière et l’orifice d’éjection ; - le pistolet applicateur comprend un organe de rappel de l’organe d’obturation vers sa position d’obturation ;

- le produit fluide a une viscosité comprise entre 3.000 et 300.000 mPa.s ;

- l’organe d’obturation est mobile en translation relativement au corps entre ses positions de libération et d’obturation suivant une direction sensiblement parallèle à la direction de translation ; et

- le conduit interne définit un siège, l’organe d’obturation étant formé par un pointeau qui, lorsque l’organe d’obturation est dans sa position d’obturation, est en appui contre le siège et, lorsque l’organe d’obturation est dans sa position de libération, est à l’écart du siège.

L’invention a également pour objet une installation pour l’application d’un produit fluide comprenant un pistolet applicateur tel que défini ci-dessus et un dispositif d’alimentation du pistolet applicateur en produit fluide.

L’invention a encore pour objet un procédé d’utilisation d’un pistolet applicateur tel que défini ci-dessus, comprenant les étapes successives suivantes :

- fourniture du pistolet applicateur, l’organe d’obturation étant dans sa position d’obturation et l’organe d’accouplement étant dans sa configuration enclenchée,

- actionnement de la gâchette, cet actionnement entraînant le rapprochement de la gâchette du corps par pivotement autour de l’axe secondaire et, ainsi, le déplacement de l’axe primaire et de l’organe de liaison vers l’arrière et le déplacement de l’organe d’obturation dans sa position de libération,

- application du produit fluide,

- relâchement de la gâchette, ce relâchement entraînant le déplacement de la gâchette à l’écart du corps par pivotement autour de l’axe secondaire et, ainsi, le déplacement de l’axe primaire vers l’avant et le retour de l’organe d’obturation dans sa position d’obturation,

- basculement de l’organe d’accouplement dans sa configuration déclenchée, et

- actionnement de la gâchette, cet actionnement entraînant le rapprochement de la gâchette du corps par pivotement autour de l’axe primaire et, ainsi, le déplacement de l’axe secondaire et de l’organe d’accouplement vers l’avant, l’organe d’obturation demeurant dans sa position d’obturation.

D’autres caractéristiques et avantages de l’invention apparaîtront à la lecture de la description qui va suivre, donnée uniquement à titre d’exemple et faite en se référant aux dessins annexés, dans lesquels : - [Fig 1] la Figure 1 est une vue en perspective d’un pistolet applicateur selon l’invention, l’organe d’accouplement étant en configuration enclenchée et la gâchette étant à l’écart du corps,

- [Fig 2] la Figure 2 est une vue en coupe selon le plan ll-ll de la Figure 1 , et

- [Fig 3] la Figure 3 est une vue en perspective du pistolet applicateur de la Figure 1 , l’organe d’accouplement étant en configuration déclenchée et la gâchette étant en butée contre le corps.

Le pistolet applicateur 10 représenté sur la Figure 1 est destiné à l’application d’un produit fluide. Il appartient typiquement à une installation (non représentée) pour l’application de ce produit fluide, ladite installation comprenant le pistolet applicateur 10 et un dispositif (non représenté) d’alimentation du pistolet applicateur 10 en produit fluide.

Le produit fluide est de préférence un produit à haute viscosité, c’est-à-dire avec une viscosité comprise entre 3.000 et 300.000 mPa.s, par exemple un mastic ou une colle élastomère ou époxy. En variante, le produit fluide est un produit liquide, par exemple de l’eau ou une peinture.

Le dispositif d’alimentation est typiquement adapté pour alimenter le pistolet 10 avec le produit fluide à très haute pression, c’est-à-dire à une pression supérieure à 300.000 hPa et par exemple comprise entre 450.000 et 550.000 hPa.

Le pistolet applicateur 10 comprend, de manière connue, un corps 12 en forme de pistolet, c’est-à-dire présentant une première partie 14, dénommée ci- après « canon », assimilable au canon d’un pistolet, et une deuxième partie 16, dénommée ci-après « crosse », assimilable à la crosse d’un pistolet. Dans l’exemple représenté, le corps 10 comprend également une troisième partie 18, dénommée ci- après « culasse », assimilable à la culasse d’un pistolet.

Dans la suite, les termes d’orientation s’entendent en référence au repère d’orientation usuel des pistolets, représenté sur les Figures, et dans lequel on distingue :

- un axe longitudinal X, orienté de l’arrière vers l’avant,

- un axe transversal Y, orienté de la droite vers la gauche, perpendiculaire à l’axe longitudinal X et formant avec ce dernier un plan horizontal, et

- un axe vertical Z, orienté du bas vers le haut, perpendiculaire au plan horizontal et formant avec les axes X et Y un repère orthogonal direct.

Le canon 14 est allongé suivant la direction longitudinale X. Il présente une extrémité avant 20 qui définit l’extrémité avant du corps 12. La crosse 16 s’étend verticalement vers le bas depuis une extrémité arrière du canon 14. Dans l’exemple représenté, la crosse 16 s’étend également longitudinalement vers l’arrière depuis l’extrémité arrière du canon 14.

La crosse 16 est inclinée longitudinalement et verticalement par rapport au canon 14.

La crosse 16 présente une extrémité distale 22 opposée au canon 14. En d’autres termes, l’extrémité distale 22 constitue l’extrémité de la crosse 16 la plus éloignée du canon 14.

Cette extrémité distale 22 définit l’extrémité inférieure du corps 12. Dans l’exemple représenté, l’extrémité distale 22 définit également l’extrémité arrière du corps 12.

La crosse 16 forme une poignée de préhension du pistolet applicateur 10 par un opérateur.

La culasse 18 s’étend longitudinalement vers l’arrière depuis l’extrémité arrière du canon 14. Elle est disposée sensiblement dans le prolongement longitudinal du canon 14.

Comme visible sur la Figure 2, la culasse 18 définit intérieurement une cavité

23 entre la culasse 18, la crosse 16 et le canon 14.

En référence à la Figure 2, le corps 12 définit un orifice d’alimentation 24 pour l’alimentation du pistolet applicateur 10 en produit fluide, un orifice d’éjection 26 pour l’éjection du produit fluide hors du pistolet applicateur 10, et un conduit interne 28 connectant fluidiquement l’orifice d’alimentation 24 à l’orifice d’éjection 26.

L’orifice d’alimentation 24 est adapté pour le raccordement d’un organe (non représenté) d’alimentation du pistolet 10 en produit fluide, cet organe d’alimentation étant typiquement constitué par un tube flexible. A cet effet, l’orifice d’alimentation

24 présente ici un taraudage.

L’orifice d’alimentation 24 est ici formé à l’extrémité distale 22 de la crosse 16.

L’orifice d’éjection 26 est ménagé dans l’extrémité avant 20 du canon 14.

Ici, l’orifice d’éjection 26 est adapté pour le montage d’une buse (non représentée) de mise en forme du produit fluide à la sortie du pistolet applicateur 10, c’est-à-dire par exemple pour le mettre sous la forme d’un cordon de produit ou pour provoquer sa pulvérisation. A cet effet, l’orifice d’éjection 26 présente, dans l’exemple représenté, un taraudage.

En variante (non représentée), l’orifice d’éjection 26 est lui-même adapté pour la mise en forme du produit fluide à la sortie du pistolet applicateur 10. Le conduite interne 28 comprend une première portion 30 logée dans la crosse 16, une deuxième portion 32 logée dans le canon 14 et, à l’interface entre les première et deuxième portions 30, 32, une chambre 34.

La première portion 30 s’étend depuis l’orifice d’alimentation 24 jusqu’à la chambre 34. Dans l’exemple représenté, cette première portion 30 est rectiligne ; elle est en particulier allongée suivant une direction inclinée vers le bas par rapport à la direction longitudinale X.

La deuxième portion 32 s’étend depuis la chambre 34 jusqu’à l’orifice d’éjection 26. Dans l’exemple représenté, cette deuxième portion 32 est rectiligne ; elle est en particulier allongée suivant la direction longitudinale X.

La chambre 34 est ici logée dans le canon 14. Elle est disposée en arrière de la deuxième portion 32.

La chambre 34 présente une section droite de dimension supérieure à celle de la section droite de la deuxième portion 32. Ainsi, la conduite interne 28 définit un siège 36 à la jonction entre la chambre 34 et la deuxième portion 32.

Le siège 36 présente en particulier une forme tronconique s’évasant vers la chambre 34.

Le pistolet applicateur 10 comprend également un organe d’obturation 40. Cet organe d’obturation 40 est mobile relativement au corps 12 entre une position de libération du conduit interne 28, dans laquelle il permet la circulation du produit fluide entre les orifices d’alimentation 24 et d’éjection 26, et une position d’obturation du conduit interne 28, dans laquelle il s’oppose à la circulation du produit fluide entre les orifices d’alimentation 24 et d’éjection 26.

L’organe d’obturation 40 est en particulier mobile en translation relativement au corps 12 entre ses positions de libération et d’obturation suivant la direction longitudinale X.

L’organe d’obturation 40 est ici formé par un pointeau qui, lorsque l’organe d’obturation 40 est dans sa position d’obturation, est en appui contre le siège 36 et, lorsque l’organe d’obturation 40 est dans sa position de libération, est à l’écart du siège 36. Ceci offre une grande souplesse dans l’ajustement du débit de sortie du produit fluide en fonction du déplacement de l’organe d’obturation 40 entre ses positions d’obturation et de libération.

Le pistolet applicateur 10 comprend encore un organe 42 de rappel de l’organe d’obturation 40 vers sa position d’obturation. Cet organe de rappel 42 est ici formé par un ressort de compression orienté suivant la direction longitudinale X et comprimé entre, d’une part, un fond 44 de la culasse 18 et, d’autre part, une butée 46 solidaire de l’organe d’obturation 40.

L’organe de rappel 42 est en particulier logé dans la cavité 23.

De retour à la Figure 1 , le pistolet applicateur 10 comprend également un organe de liaison 48 solidaire de l’organe d’obturation 40. Cet organe de liaison 48 est ici formé par un étrier comprenant deux branches 49 (seule la branche 49 droite étant visible sur les Figures) espacées transversalement l’une de l’autre et prenant le corps 12 en sandwich. Chaque branche 49 est en particulier engagée dans une rainure de guidage correspondante (non visible sur les Figures), longitudinale, ménagée dans la surface externe du corps 12.

Le pistolet applicateur 10 comprend encore un organe d’accouplement 50, et une gâchette 52.

La gâchette 52 comprend une branche principale 54 s’étendant en-dessous du canon 14 et deux flasques 56 (seul le flasque 56 droit étant visible sur les Figures). Les flasques 56 sont espacés transversalement l’un de l’autre et s’étendent chacun vers le haut depuis un bord latéral respectif de la branche principale 54. Les flasques 56 prennent le corps 12, et plus particulièrement le canon 14, en sandwich.

La branche principale définit une surface de préhension 58 destinée à recevoir au moins un doigt d’un opérateur tenant la crosse 16 dans sa paume.

La gâchette 52 est montée pivotante autour d’un axe primaire A-A’ transversal relativement à l’organe de liaison 48, cet axe primaire A-A’ étant, dans l’exemple représenté, à hauteur du canon 14.

A cet effet, chaque flasque 56 présente ici une protubérance 60 faisant saillie vers le corps 12 relativement au reste du flasque 56, ladite protubérance 60 étant engagée dans une rainure de guidage respective du corps 12, en avant de la branche 49 de l’organe de liaison 48 reçue dans ladite rainure.

La gâchette 52 est également montée pivotante autour d’un axe secondaire B- B’, transversal, relativement à l’organe d’accouplement 50, cet axe secondaire B-B’ étant, dans l’exemple représenté, au-dessus du canon 14.

A cet effet, les flasques 56 sont ici traversés par un arbre commun (non visible sur les Figures) engagé également à travers l’organe d’accouplement 50.

Ainsi, la gâchette 52 est montée pivotante autour d’un axe primaire A-A’ relativement à l’organe de liaison 48 et autour d’un axe secondaire B-B’ relativement à l’organe d’accouplement 50, les axes primaire A-A’ et secondaire B-B’ étant sensiblement parallèles l’un à l’autre, l’axe primaire A-A’ étant interposé entre la surface de préhension 58 et l’axe secondaire B-B’.

L’organe d’accouplement 50 présente une configuration enclenchée, représentée sur les Figures 1 et 2, dans laquelle ledit organe d’accouplement 50 est fixe relativement au corps 12. Ainsi, lorsque ledit organe d’accouplement 50 est dans cette configuration, il forme une liaison pivot entre la gâchette 52 et le corps 12 de sorte que la gâchette 52 est mobile en rotation autour de l’axe secondaire B-B’ relativement au corps 12 entre une position actionnée, dans laquelle la gâchette 52 est proche du corps et l’organe d’obturation 40 est dans sa position de libération, et une position d’amorçage, dans laquelle la gâchette 52 est à l’écart du corps et l’organe d’obturation 40 est dans sa position d’obturation.

Selon l’invention, l’organe d’accouplement 50 présente également une configuration déclenchée, représentée sur la Figure 3, dans laquelle ledit organe d’accouplement 50 est mobile en translation relativement au corps 12 suivant une direction de translation longitudinale T, donc sensiblement orthogonale aux axes primaire A-A’ et secondaire B-B’. Ainsi, lorsque ledit organe d’accouplement 50 est dans cette configuration, la gâchette 52 est mobile en rotation autour de l’axe primaire A-A’ relativement au corps 12 entre la position d’amorçage et une position inactive, dans laquelle la gâchette 52 est proche du corps et l’organe d’obturation 40 est dans sa position d’obturation.

A cet effet, l’organe d’accouplement 50 comprend un coulisseau 62 monté mobile en translation dans une glissière 64 solidaire du corps 12 et orientée suivant la direction de translation T, et le pistolet applicateur 10 comprend un dispositif d’immobilisation 66 propre à immobiliser le coulisseau 62 dans la glissière 64.

Le coulisseau 62 est solidaire de l’axe secondaire B-B’.

En référence à la Figure 2, la glissière 64 est ici définie par une surface supérieure du canon 14 et bornée à ses extrémités longitudinales par une butée fixe arrière 67 et une butée fixe avant 68, toutes deux appartenant au corps 12.

Dans l’exemple représenté, les butées fixes 67, 68 ont une hauteur égale à celle du coulisseau 62. Elles sont en particulier reliées l’une à l’autre par une paroi supérieure 70 maintenant le coulisseau 62 dans la glissière 64.

Ici, la butée fixe avant 68 est percée d’un orifice traversant 72 longitudinal. Dans l’exemple représenté, cet orifice traversant 72 a une section droite sensiblement constante. Ici, la butée fixe arrière 67 est elle aussi percée d’un orifice traversant 74 longitudinal. Cet orifice traversant 74 est en particulier sensiblement aligné avec l’orifice traversant 72.

Dans l’exemple représenté, l’orifice traversant 74 présente un premier tronçon 76, côté glissière 64, avec une première section droite, et un deuxième tronçon 78, côté extérieur à la glissière 64, avec une deuxième section droite. Le premier tronçon 76 a une section droite supérieure à celle du deuxième tronçon 78 et en particulier sensiblement égale à la section droite de l’orifice traversant 72. Ainsi, l’orifice traversant 74 définit un épaulement 80 orienté vers la glissière 64.

La course du coulisseau 62 dans la glissière 64 est suffisante pour que, lorsque l’organe d’accouplement 50 est dans sa configuration déclenchée, la gâchette 52 puisse se rapprocher du corps 12 en pivotant autour de l’axe primaire A-A’ jusqu’à parvenir à une position de butée sans que le coulisseau 62 arrive en butée dans la glissière 64. A cet effet, la butée fixe avant 68 est disposée suffisamment loin en avant.

Dans l’exemple représenté, l’organe d’accouplement 50 comprend également un pion 82 solidaire du coulisseau 50 et faisant saillie vers l’avant suivant la direction de translation T relativement au coulisseau 50 jusqu’à un sommet 84 éloigné du coulisseau 50.

Le pion 82 est sensiblement coaxial à l’orifice traversant 72 et a une section droite inférieure à la section droite de l’orifice traversant 72. Ainsi, le pion 82 est adapté pour traverser l’orifice 72 lors du coulissement du coulisseau 62 dans la glissière 64.

Dans l’exemple représenté, le pion 82 traverse le coulisseau 62 et fait également saillie vers l’arrière relativement au coulisseau 62. Le pion 82 a alors une longueur sensiblement égale à la distance de l’épaulement 80 à la face avant de la butée fixe avant 68.

La distance du sommet 84 au coulisseau 50 est avantageusement réglable.

A cet effet, le pion 82 est formé d’une tige filetée vissée au coulisseau 50. De plus, le pion 82 présente, face à la butée fixe arrière 67, un évidement (non représenté) propre à recevoir un outil de vissage, le deuxième tronçon 78 de l’orifice traversant 74, qui est disposé dans l’axe du pion 82, étant adapté au passage dudit outil de vissage.

Le dispositif d’immobilisation 66 comprend une butée amovible 86 déplaçable relativement au corps 12 entre une position bloquante, représentée sur les Figures 1 et 2, dans laquelle ladite butée amovible 86 est disposée dans l’axe de la glissière 64 de sorte qu’une surface d’appui 88 de l’organe d’accouplement 50 puisse prendre appui contre la butée amovible 86, et une position dégagée, représentée sur la Figure 3, dans laquelle ladite butée amovible 86 est à l’écart de la glissière 64 de sorte que la surface d’appui 88 de l’organe d’accouplement 50 ne puisse pas prendre appui contre la butée amovible 86.

La butée amovible 86 est disposée en avant de glissière 64, entre la glissière 64 et l’orifice d’éjection 26. En particulier, le dispositif d’immobilisation 66 est tel que, lorsque la butée amovible 86 est dans sa position bloquante, elle est accolée à la face avant de la butée fixe avant 68.

La surface d’appui 88 est ici définie par le sommet 84 du pion 82.

Ainsi, pour que la butée amovible 86 soit dans sa position bloquante, il est nécessaire que l’organe d’accouplement 50 soit suffisamment reculé dans la glissière 64 pour que le pion 82 ne dépasse pas de la butée avant 68. Par ailleurs, lorsque la butée amovible 86 est dans cette position, le coulisseau 50 se retrouve interposé entre la butée amovible 86 et la butée fixe arrière 67, l’organe d’accouplement 50 étant alors en appui sensiblement simultanément contre la butée amovible 86 et la butée fixe arrière 67 ; en conséquence, l’organe d’accouplement 50 ne peut alors se déplacer le long de la direction de translation T ni vers l’avant, ce mouvement étant interdit par la butée amovible 86, ni vers l’arrière, ce mouvement étant interdit par la butée fixe arrière 67 : l’organe d’accouplement 50 se retrouve ainsi dans sa configuration enclenchée.

En revanche, lorsque la butée amovible 86 est dans sa position dégagée, l’organe d’accouplement 50 est libre se déplacer suivant la direction de translation T vers l’avant jusqu’à ce la gâchette 52 vienne en butée contre le corps 12 et vers l’arrière jusqu’à ce que l’organe d’accouplement 50 vienne en butée contre la butée fixe arrière 67 : l’organe d’accouplement 50 est alors dans sa configuration déclenchée.

Dans l’exemple représenté, la butée amovible 86 est montée pivotante entre ses positions bloquante et dégagée autour d’un axe tertiaire C-C’ longitudinal (Figure 2), donc parallèle à la direction de translation T.

Un exemple de procédé d’utilisation du pistolet applicateur 10 va maintenant être décrit, en référence aux Figures.

Le pistolet applicateur 10, l’organe d’accouplement 50 étant dans sa configuration enclenchée et la gâchette 52 étant dans sa position d’amorçage, l’organe d’obturation 40 est alors dans sa position d’obturation. Un opérateur actionne alors la gâchette 52 de sorte à la rapprocher du corps 12. Cet actionnement entraîne le pivotement de la gâchette 52 autour de l’axe secondaire B-B’ et, de ce fait, le déplacement de l’axe primaire A-A’ et de l’organe de liaison 48 vers l’arrière et donc le déplacement de l’organe d’obturation 40 dans sa position de libération.

La gâchette 52 est ainsi déplacée jusqu’à ce que venir en butée contre le corps 12. L’organe d’obturation 40 est alors à une première distance du siège 36, et le débit du produit fluide en sortie du pistolet applicateur 10 atteint une première valeur maximale.

La gâchette 52 est ensuite relâchée et, sous l’effet de l’organe de rappel 42, elle revient dans sa position d’amorçage, et l’organe d’obturation 40 dans sa position d’obturation.

Un chef d’atelier intervient alors et, avec un outil spécial qu’il introduit à travers l’orifice traversant 74, il pivote le pion 82 autour de son axe. Ce faisant, il entraîne le déplacement du coulisseau 62 suivant la direction longitudinale X, par exemple vers l’avant.

Un opérateur actionne alors de nouveau la gâchette 52 jusqu’à l’amener en butée contre le corps 12. L’organe d’obturation 40 est alors à une deuxième distance du siège 36, et le débit du produit fluide en sortie du pistolet applicateur 10 atteint une deuxième valeur maximale. La deuxième distance est ici inférieure à la première distance, et la deuxième valeur maximale est donc inférieure à la première valeur maximale.

Il est ainsi possible, en modifiant la distance du sommet 84 du pion 82 au coulisseau 62, d’ajuster la valeur du débit maximal du produit fluide en sortie du pistolet applicateur 10.

La gâchette 52 est ensuite relâchée et, sous l’effet de l’organe de rappel 42, elle revient dans sa position d’amorçage, et l’organe d’obturation 40 dans sa position d’obturation.

Un opérateur pivote ensuite la butée amovible 86 autour de l’axe tertiaire C-C’ de sorte à la placer dans sa position dégagée : l’organe d’accouplement 50 se retrouve alors dans sa position déclenchée.

Un opérateur actionne alors encore une fois la gâchette 52 de sorte à la rapprocher du corps 12. Cet actionnement entraîne cette fois le pivotement de la gâchette 52 autour de l’axe primaire A-A’, puisque celui-ci est immobilisé grâce à l’action de l’organe de rappel 42, et, de ce fait, le déplacement de l’axe secondaire B-B’ et de l’organe d’accouplement 50 vers l’avant. Le pion 82 passe alors à travers la butée fixe avant 66 et fait saillie vers l’avant depuis ladite butée fixe avant 66, empêchant la butée amovible 86 de revenir en position bloquante tant que la gâchette 52 n’aura pas été ramenée en position d’amorçage. L’organe d’obturation 40 reste en revanche dans sa position d’obturation.

Ainsi, lorsque l’organe d’accouplement 50 est dans sa position déclenchée, il est possible de manipuler le pistolet applicateur 10 sans risque.

Un tel pistolet applicateur permet donc notamment de réduire les risques d’être actionné par inadvertance.

Par ailleurs, il permet également de régler le débit maximal d’éjection du produit fluide par un nombre restreint de personnes.